Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 4 jours
Mardi 17 juin 2025, retrouvez Hervé Amourda (Économiste, ProBTP Finance et membre de BSI Economics), Maxime Darmet (Economiste senior, Allianz Trade) et Céline Piquemal-Prade (Présidente, Piquemal Houghton Investments) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00...
00:00Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Céline Picmal-Prade est avec nous, présidente de Picmal Auton Investments.
00:16Bonsoir Céline.
00:17Bonsoir, bienvenue.
00:18A nos côtés également, Maxime Darmé, économiste chez Allianz Trade.
00:22Bonsoir Maxime.
00:23Bonsoir.
00:23Merci d'être là et merci à Hervé Amourda de nous accompagner également.
00:26Bonsoir Hervé.
00:27Vous êtes économiste chez ProBTP Finance et également membre de BSI Economics.
00:32Céline, je commence avec vous.
00:34On a deux économistes autour de la table qui vont nous éclairer en quelques minutes sur les enjeux macroéconomiques.
00:39Mais vous êtes stock picker, vous êtes sélectionneur de valeurs avec un terrain de jeu mondial.
00:45Les actions internationales sont votre terrain de jeu.
00:47Vous avez un gros focus en ce moment sur l'Asie dans votre fonds, je crois Céline.
00:51Et vous rentrez il y a quelques jours à peine d'une grande conférence investisseur qui se tenait en Asie, à Hong Kong.
00:56J'aime bien ces retours de terrain.
00:58Qu'est-ce qui se passe là-bas Céline ?
00:59Ce qui se passe c'est qu'on observe, à mon sens, un véritable démarrage d'un marché qui pourrait très bien être un marché haussier pour les actions chinoises.
01:13Et j'en entends extrêmement peu parler.
01:15Quand je parle à des investisseurs ou même quand je parle à des clients, personne ne semble beaucoup s'intéresser à ce qui se passe aujourd'hui en Asie et plus partiellement en Chine.
01:26Alors que vous avez une combinaison de facteurs favorables.
01:28Vous avez un marché qui est déjà totalement délaissé puisque après dix ans de déception, les investisseurs ont quitté la Chine.
01:36C'est un marché qui est à 95% détenu par des locaux maintenant.
01:38Vous avez un marché qui est le moins cher du monde, le marché chinois et le marché le moins onéreux de tous les marchés mondiaux.
01:47Vous avez un marché sur lequel vous avez des surprises positives.
01:51Et on a eu hier des ventes au détail chinoises qui ont surpris positivement.
01:55Alors que plus personne ne s'y attendait avec une progression supérieure à 6% lors du mois de mai.
02:01Ce qui veut dire que ce plan de relance auquel personne ne prête vraiment attention est peut-être finalement en train de porter ses fruits.
02:08Donc on a une combinaison très favorable dans un profond scepticisme.
02:15Et les good markets naissent dans ces environnements-là de pessimisme.
02:19Voilà, dans le pessimisme, le scepticisme et puis tout au bout viendra l'euphorie.
02:24Mais on est extrêmement loin de l'euphorie parce qu'effectivement, ce qui était très intéressant d'observer quand j'étais à Hong Kong la semaine dernière,
02:32c'est que nous étions très peu.
02:34J'ai fait très peu d'Européens et d'Américains.
02:37Et d'Américains.
02:38J'ai fait de nombreuses conférences au cours des 25 dernières années en Asie et notamment à Hong Kong.
02:46Et vous aviez beaucoup, beaucoup d'investisseurs nord-américains, européens qui se rendaient à ces conférences.
02:53La dernière conférence, donc c'est une conférence UBS qui a été organisée.
02:57Et vous aviez 3000 investisseurs qui étaient présents, seulement 88 européens et américains.
03:04Ce qui vous laisse, enfin ce qui vous donne un petit peu un goût de l'appétit aujourd'hui des investisseurs pour ces actions asiatiques et plus particulièrement chinoises.
03:15Sur la Chine spécifiquement, est-ce que la Chine, est-ce que les pouvoirs politiques, mais également est-ce que les entreprises chinoises se mettent en ordre de marche pour être séduisantes,
03:28pour attirer justement et même, j'allais dire, générer ce retour des investisseurs étrangers sur un marché essentiellement détenu par les locaux, vous l'avez dit aujourd'hui.
03:38C'est-à-dire faire comprendre aux étrangers qui sont partis notamment pour les derniers d'entre eux il y a quelques années,
03:43quand on a vu cette reprise en main très politique de certains secteurs d'activité, est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé de ce point de vue-là ?
03:50Alors on a un élément qui a clairement changé, c'est l'affichage de Xi Jinping avec les entrepreneurs de la technologie, c'était au moment d'IPSIC en janvier.
03:58Donc ça, en termes de message, c'est clair qu'on ne veut plus avoir, voir le pouvoir politique s'immiscer dans les affaires privées en France.
04:08Donc on comprend que le parti a aussi besoin du secteur privé, de Jackman en l'occurrence, pour cette prospérité commune, ça reste l'objectif.
04:18Tout à fait. Donc ça, c'est quand même quelque chose qui sera, je pense, analysé au cours des prochaines années,
04:22mais ça sera peut-être perçu comme étant la bascule sur ce marché.
04:26Donc janvier 2025, il s'est quand même passé quelque chose, contrairement au moment où on avait eu l'enfermement, la disparition de Jackman il y a quelques années.
04:34Donc ça, c'est quand même un grand changement.
04:35Et les observations que je retiens, c'est que vous avez surtout des entreprises qui se sont mises en ordre de bataille
04:43pour conquérir la première place sur tout un ensemble de métiers.
04:48On a beaucoup parlé de la voiture, de l'automobile, on a parlé du rouleau compresseur BYD.
04:54Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que derrière un rouleau compresseur comme BYD, vous avez un écosystème.
04:58C'est-à-dire que vous avez un leadership aujourd'hui qui est en train d'être pris dans l'intelligence artificielle par DeepSync,
05:05qui avance très très vite au même rythme qu'OpenAI.
05:09Donc on a beaucoup entendu parler d'OpenAI, on en a beaucoup moins parlé de ce qui se passe avec DeepSync.
05:13Mais c'est majeur pour les leaderships chinois.
05:16J'ai entendu aussi qu'ils étaient en train de rattraper leur retard sur les semi-conducteurs.
05:22Donc d'ici 2030, pour eux, c'est clair qu'on sera au même niveau sur des puces chinoises que des puces américaines.
05:29Donc c'est 2030, c'est demain.
05:31Donc voilà, on est dans le point de vue technologique, on est en train de rattraper ce retard.
05:35Donc on a un écosystème technologique qui est fascinant.
05:37Je rajoute la biotech aussi, on m'a parlé de la biotech chinoise et des boîtes américaines, occidentales,
05:43qui vont chercher de la R&D chinoise dans le domaine de la santé également à travers des partenariats.
05:47Tout à fait, parce que ce leadership technologique, il vient d'un investissement majeur, massif.
05:53Depuis l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2012, vous avez eu des investissements de R&D massifs
05:58pour aller chercher cette indépendance.
06:01Parce que Xi Jinping avait une obsession, c'était l'indépendance technologique,
06:05dont on ne s'est pas tellement soucié en Europe malheureusement,
06:07mais on s'en est soucié en Chine et donc on a investi.
06:10Le budget R&D en Chine, il est maintenant équivalent au budget d'investissement des États-Unis.
06:15Donc on est sur des chiffres qui sont monumentaux.
06:19Et troisième facteur, le nombre d'ingénieurs.
06:22On a chaque année 3,2 millions d'ingénieurs qui sont formés en Chine.
06:27C'est un tsunami d'ingénieurs.
06:29Donc ça veut dire que, quand je parle par exemple à une société comme Tencent sur les jeux vidéo,
06:33vous allez développer en Chine un jeu vidéo en 6 mois,
06:37vous allez le développer au Japon ou aux États-Unis en années, 4 ans, 5 ans.
06:42Donc c'est un rouleau compresseur qui vient d'un avantage compétitif,
06:47qui vient de la technologie, qui vient de l'investissement dans les ingénieurs,
06:49qui vient du fait que vous avez aussi un effet taille.
06:51On n'a pas conscience, jusqu'à ce qu'on aille, je pense en Chine,
06:55du fait que vous avez des villes dont on ne connaît pas le nom,
06:59dans lesquelles vous avez 14, 16 millions...
07:00Des villes de rang 2, de rang 3 qui sont plus grandes que toutes les villes européennes réunies.
07:04Et dans lesquelles, par exemple, j'entendais parler Baidu,
07:07Baidu fait des tests grandeur nature,
07:09dans des villes où vous avez 14 millions d'habitants,
07:12de robotaxis.
07:14Vous évoquiez DeepSync tout à l'heure.
07:16Je lisais aussi, il y a quelques semaines ou quelques mois,
07:19la vitesse à laquelle, avec l'appui du pouvoir politique,
07:23mais la vitesse à laquelle on avait déployé les solutions de DeepSync
07:26dans toutes les infrastructures publiques, parapubliques,
07:29les hôpitaux, les écoles.
07:31DeepSync a mis, je veux dire, ces outils et ces solutions
07:35au service de la prospérité commune.
07:37De la prospérité commune.
07:37Et c'est une économie très professionniste aussi.
07:40C'est à peine, mais il faut bien comprendre aussi.
07:42Et donc, c'est juste qu'il se passe quelque chose de très intéressant
07:45auquel j'ai l'impression qu'on ne prête pas tellement attention.
07:48Pas suffisamment.
07:49Pas suffisamment intéressant.
07:51Et quand je vois le décalage entre notre technologie,
07:54même la technologie américaine, la technologie que je vois là-bas,
07:56je me dis qu'il se passe quelque chose d'intéressant
07:57et que je ne pense pas que les investisseurs s'y préoccupent.
08:00S'y intéresse suffisamment.
08:01S'y préoccupent suffisamment.
08:02Le message est bien passé, je crois.
08:04Et c'est quoi ?
08:0440-45% de votre fonds qui est investi sur des valeurs asiatiques aujourd'hui ?
08:08On a 35% sur la Chine et 45% plus largement sur la Chine.
08:11Une régestion de conviction comme conviction très très forte.
08:14Un mot encore pour passer la parole aux économistes.
08:16D'ailleurs, les droits de douane, la guerre commerciale,
08:18dans une conférence comme celle à laquelle vous avez assisté à Hong Kong,
08:21c'est un sujet, on en parle, ça les inquiète ?
08:24Quelque part, c'est le pays, à mon sens, qui était le plus préparé.
08:28Il s'était dit depuis le Trump 1 qu'il fallait qu'il soit autonome,
08:32qu'il fallait qu'il soit indépendant.
08:33Aujourd'hui, ils sont quasiment prêts à être autonomes.
08:36Et en termes d'exportation, ils ont largement réduit leur dépendance
08:39par rapport aux As-Unis.
08:40Et ils se sont focalisés sur les autres pays asiatiques.
08:42Il ne faut pas oublier qu'à l'horizon 2030,
08:45c'est plus de 60% de la consommation de la classe moyenne mondiale
08:47qui se fera en Asie.
08:49Donc c'est un bassin de chalandise qui est très fort
08:52pour ces sociétés chinoises.
08:53Comment on peut, messieurs les économistes,
08:55éclairer le propos de Céline,
08:57qui est donc dans l'investissement-action,
09:00en évoquant la sphère émergente,
09:02la partie asiatique notamment,
09:04cette résilience macroéconomique,
09:07elle est solide.
09:08Il y a quelque chose qui a changé dans la sphère émergente
09:10par rapport à il y a 10-15 ans,
09:12où on parlait de pays fragiles,
09:14de choc des monnaies, etc.
09:16Là, on est quand même tous sous la pression
09:20d'un Donald Trump plus remonté que jamais.
09:22Qu'est-ce qu'on peut attendre, justement,
09:24des économies émergentes ?
09:25Je sais que le sujet est vaste dans ce contexte, Hervé.
09:28J'allais commencer par là, effectivement.
09:30Oui, un petit caveat actuel.
09:32Merci de l'avoir précisé,
09:33mais effectivement, on ne peut pas réunir
09:35tous les pays émergents en un.
09:37Ce qui a changé, c'est que d'abord,
09:38ils sont moins dépendants sur la dette
09:40ou sur l'endettement en dollars.
09:41Et avec tout ce que l'on voit
09:42sur les mouvements du dollar actuellement,
09:44c'est plutôt une bonne chose
09:46et c'est ce qui les immunise.
09:48Le deuxième élément, et on l'a vu,
09:50on l'a vécu avec 2022 sur la crise de l'inflation,
09:53ils n'ont pas subi la hausse des taux de la Fed.
09:55Ils l'ont accompagné
09:55parce qu'ils avaient les marges de manœuvre,
09:57parce qu'ils avaient suffisamment déléveragé en amont.
10:01Ils avaient fait leur travail.
10:02Et donc, globalement, encore une fois,
10:04je parle sur la globalité des pays émergents,
10:06ça s'est plutôt bien passé.
10:07L'autre élément, c'est le commerce international.
10:09Il a fondamentalement changé de visage.
10:12Aujourd'hui, on parlait de l'Asie.
10:13Les pays asiatiques commercent entre eux.
10:17D'abord, et j'irais à plus de 80%,
10:19c'est d'abord entre eux.
10:21Donc, quand on parle de devises
10:23ou de dépréciation du dollar
10:26qui pourrait avoir un impact sur les devises émergents,
10:28en fait, c'est vraiment la monnaie chinoise qui compte.
10:31Et celle-ci, elle est...
10:32Elle est pilotée.
10:33Oui, moi je peux le dire.
10:36N'inquiétez pas.
10:38Elle est contrôlée, maîtrisée, pilotée.
10:40C'est politiquement correct.
10:42Mais effectivement, voilà, on le sait.
10:44Et en plus, elle est plus ou moins pégée
10:45sur les devises asiatiques des pays alentours.
10:49Donc ça, ce sont des grands changements.
10:51Après, effectivement, sur la guerre commerciale,
10:53alors non seulement ils étaient préparés bien avant nous,
10:56mais eux, la guerre commerciale,
10:57ils font front avec la plupart des pays développés.
10:59Avant Donald Trump, la guerre commerciale,
11:01elle était avec l'Europe sur les voitures électriques.
11:04On avait même mis en place des droits de douane.
11:06Alors, pas avec le même effet d'annonce que Donald Trump
11:09et avec, j'irais, un peu plus de détails sur les constructeurs
11:12et pour essayer d'avoir quelque chose de proportionnel.
11:16La recherche de débouchés à l'extérieur de leur zone,
11:19c'est quelque chose qui est naturellement plus difficile pour eux
11:22que l'inverse.
11:23Absolument, absolument.
11:24Et ils ont énormément invasi.
11:25Je pense que c'est peut-être le dernier point majeur là-dessus.
11:29Notamment en Europe,
11:30on sait qu'il y a cet effort d'influence
11:34et d'investissement d'influence
11:36que l'on peut avoir en Afrique.
11:38Mais en Europe, c'est aussi vrai.
11:40Si vous regardez le commerce qui passe par la Grèce,
11:42aujourd'hui, tous les ports grecs, en fait, ne sont plus grecs.
11:46Et donc, tout ça, c'est un sujet.
11:47Et c'est ce qui explique aussi que ça fonctionne
11:49ou que ça pourrait fonctionner et que c'est assez prometteur.
11:52Et bien sûr, mais ça, on en a beaucoup parlé,
11:54le dernier plan de relance, il est beaucoup plus convaincant
11:56que les précédents,
11:57puisqu'ils s'attaquent cette fois-ci au consommateur.
12:00Il aide le consommateur.
12:01Il y a besoin d'en remettre, d'ailleurs,
12:02du point de vue du stimulus économique ?
12:06Il y a besoin de préciser.
12:07D'accord.
12:07On a besoin de plus de précision.
12:09Là, on a eu des grandes annonces.
12:10On a des cibles,
12:11des cibles qui sont fortes dans un contexte de guerre commerciale.
12:14Maintenir une cible de croissance à 5 %,
12:16avoir un déficit budgétaire aussi élevé.
12:19Quelque part, ce sont des annonces qui sont sérieuses,
12:21qui sont substantielles.
12:22Mais on a besoin d'avoir un peu plus de détails
12:24sur comment cet argent va transiter.
12:26Et très souvent, en Chine, ce qui a bloqué,
12:28c'est justement la tuyauterie.
12:30C'est les intentions du gouvernement
12:32et derrière, qu'est-ce qui se passe véritablement sur le terrain.
12:34Vous confirmez Allianz Trade,
12:36c'est ex-LR Hermès,
12:38comme on l'appelait à l'époque.
12:39C'est l'assurance crédit.
12:41Groupe Allianz, bien sûr.
12:42Tout est dans le nom, Maxime.
12:44Mais vous confirmez,
12:45vous avez accès à des données hyper fines,
12:48j'imagine, sur le commerce mondial,
12:50les échanges.
12:51Vous confirmez cette création
12:52d'une zone de commerce sud-sud,
12:54comme on dit aujourd'hui,
12:56et que c'est une source de résilience
12:57pour l'ensemble de ces économies ?
12:59Oui, clairement.
12:59Je n'ai pas grand-chose à ajouter
13:00par rapport à ce qu'ont dit mes confrères.
13:02C'est-à-dire que la zone asiatique,
13:03clairement, est une zone de résilience
13:05très nette.
13:07Ce que je peux vous dire,
13:08ça ne va tenez personne,
13:09c'est que les flux de commerce
13:09Chine-États-Unis s'effondrent.
13:11Par contre, on le voit
13:12dans les ports de l'Occident-Germès.
13:12Ça passe au Mexique.
13:13Il faut regarder les pays tiers aussi.
13:17Vous avez raison de le préciser.
13:18Il y a le commerce direct,
13:20donc Chine-États-Unis qui s'effondrent.
13:21On le voit très clairement dans les données,
13:23dans les ports californiens notamment.
13:25Mais vous avez une partie
13:25de ce qu'on appelle le rerouting,
13:27c'est-à-dire, vous le dites très bien,
13:28on connaît, c'est établi
13:28depuis la première guerre commerciale.
13:30On estime environ, grosso modo,
13:33la moitié du commerce,
13:34des pertes du commerce extérieur chinois direct
13:37sont compensées par le commerce indirect.
13:39D'accord.
13:40Donc, qui passe par ces pays.
13:42Mais il y en a quand même
13:43une partie qui disparaît alors.
13:44Un peu près la moitié.
13:45D'accord.
13:45Un peu près la moitié,
13:46mais l'autre moitié qui passe quand même
13:47par le Mexique, le Vietnam, l'Indonésie,
13:48quelques pays européens également.
13:49Et ça, il y a un risque de...
13:50C'est un amortisseur, clairement,
13:52pour le cycle chinois.
13:53Et ça, c'est des routes qui restent ouvertes
13:54ou est-ce qu'il y a un risque
13:55que l'administration Trump
13:56cherche à patcher justement,
13:58l'administration peut considérer
13:59comme étant des trous dans la raquette.
14:01Très bonne remarque.
14:02L'administration Trump
14:02est très au courant, en fait, de ça.
14:05Je n'ai pas de doute.
14:05L'administration de l'administration
14:06il l'était également.
14:07Tout le monde le sait.
14:07On le sait depuis 2017.
14:09C'est un phénomène.
14:10Bien établi maintenant.
14:12Je pense que ça pourrait être
14:13une nouvelle zone de tension
14:14dans les politiques menées
14:16par l'administration Trump.
14:17Donc, ça sera affaire à suivre.
14:19Sur le commercial, je pense,
14:20on va de moins en moins parler
14:21de tarifs,
14:22de plus en plus de barrières non tarifaires
14:25et de pression des États-Unis
14:27sur leurs partenaires commerciaux
14:28hors Chine
14:29pour accroître
14:30la surveillance des biens apportés,
14:32les règles d'origine.
14:33Vous savez, il y a des règles d'origine.
14:35Dans les règles du commerce
14:36international OMC.
14:39Et donc, je pense,
14:40c'est peut-être dans les négociations actuelles,
14:41on n'a pas les détails,
14:43ils doivent sûrement demander
14:44aux Vietnamiens,
14:45aux Indonésiens,
14:46aux Mexicains et aux autres.
14:48Maintenant, je veux que vous regardiez
14:49la provenance de vos produits
14:50avant qu'ils arrivent aux États-Unis.
14:51Et ça pourrait être un point de tension.
14:53On pourrait même voir,
14:55on commence à le voir déjà,
14:56des droits de douane
14:57sur les produits chinois
14:57dans ces petits pays.
14:58Ils ont un petit peu peur de le faire.
15:00Bien sûr.
15:00Ils y vont...
15:01L'Indonésie avait eu des droits de douane.
15:02L'Indonésie avait fait.
15:02Le Mexique l'a fait.
15:03À 100% je crois
15:04sur les produits chinois apportés.
15:06Le Mexique l'a fait
15:07sur certains produits.
15:08Donc ça commence,
15:09cette guerre commerciale,
15:10elle s'étend un petit peu
15:11à l'administration américaine.
15:13C'est comme celle de Donald Trump.
15:15La vérité, c'est que,
15:17certes,
15:17on peut constater
15:19une certaine résilience
15:20de l'économie chinoise,
15:21mais la fracture
15:21entre les deux superpuissances
15:23américaines et chinoises
15:24va aller vers son accentuant.
15:28Oui, j'entends.
15:29La rivalité s'accentue.
15:31Il y a très peu de détails
15:32sur le deal
15:32qui était sorti à Londres,
15:34c'était il y a une ou deux semaines,
15:35je crois.
15:36Finalement,
15:36le président de Trump...
15:37C'est ce qu'on leur a demandé,
15:38visiblement, là aussi,
15:39de faire attention
15:39à la chaîne de valeur
15:40et d'expurger éventuellement
15:41ces chaînes de valeur
15:42des produits chinois.
15:43Le deal est fait
15:45pour durer six mois.
15:46C'est pour vous dire
15:47l'abysse qu'il y a
15:49entre les intérêts
15:50de la superpuissance chinoise
15:51et la superpuissance américaine.
15:53Donc, dans les prochains mois,
15:54on va revenir
15:54sur la table des négociations
15:55puisque rien n'est réglé,
15:56finalement.
15:57Et notamment,
15:58j'insiste là-dessus,
15:58les barrières non tarifaires,
15:59on parle beaucoup
16:00des terres rares,
16:0110 milliards de...
16:02Le commerce,
16:03les terres rares,
16:03c'est 10 milliards,
16:04c'est tout petit,
16:04c'est microscopique,
16:06mais par contre,
16:07c'est 0,1%
16:08du commerce mondial,
16:09donc c'est tout petit.
16:11Par contre,
16:11si vous commencez
16:12à perturber
16:12ces flux de commerce,
16:13comme la Chine le fait très bien,
16:14c'est une arme de leverage,
16:15ça peut avoir des impacts
16:17hyper importants en cascade
16:20sur toutes les industries,
16:22downstream,
16:23auto,
16:24défense,
16:25haute technologie,
16:26semi-conducteurs,
16:27et j'en passe,
16:28c'est des meilleurs.
16:28Ah oui, bien sûr.
16:29Dans cet écosystème asiatique,
16:31alors il y a la Chine,
16:31très importante
16:32dans votre portefeuille,
16:33mais il y a aussi
16:34d'autres acteurs,
16:35des entreprises
16:36qui sont branchées
16:38sur cet écosystème chinois
16:39dans d'autres pays,
16:41Céline ?
16:41Oui, et surtout,
16:42par rapport à ce que vous disiez
16:43à l'instant,
16:44je pense qu'il y a quand même
16:45quelque chose
16:45qui est en train de bouger,
16:46on parlait de la consommation
16:47chinoise tout à l'heure,
16:49mais on avait un pays
16:50qui était très dépendant
16:52effectivement de l'exportation.
16:54Donc c'était assez simple,
16:56quand on faisait un accord
16:58avec la Chine,
16:58on était focalisé
16:59sur les exportations,
17:02c'était un pays
17:02qui allait nous vendre
17:04ses produits.
17:05Demain,
17:06en termes de négociations,
17:07si vous vous retrouvez
17:08avec un pays
17:08d'un milliard de consommateurs,
17:10quand vous êtes
17:12l'État français
17:13ou l'État américain,
17:14votre approche
17:14est plus complexe,
17:16parce que les entreprises
17:17américaines
17:17ou les entreprises européennes
17:18vont vouloir vendre
17:20leurs produits,
17:20parce qu'en 2030,
17:22le premier pays
17:23en termes de nombre
17:24de consommateurs,
17:25c'est la Chine.
17:27Donc là,
17:28l'écosystème devient
17:29plus complexe,
17:30l'équation devient
17:31plus difficile
17:32à gérer,
17:35et on a
17:36un intérêt
17:37qui est peut-être
17:38plus partagé
17:39à trouver
17:39un terrain d'entente.
17:41Et si on ajoute
17:42à cela
17:42le fait
17:43qu'ils ont
17:44réfléchi
17:46à des positions
17:47assez tranchées
17:48sur des dossiers
17:49comme les terres rares
17:50sur lesquels
17:50ils ont un clair
17:51avantage aujourd'hui,
17:53on n'est pas
17:54exactement
17:54dans les mêmes fauteuils
17:56que ceux dans lesquels
17:56on était il y a 10 ans.
17:57Oui, j'entends.
17:58On fait un secteur
17:59des vins spiritueux,
18:00par exemple,
18:00on parle beaucoup
18:01de ce qui se passe
18:02aux Etats-Unis,
18:02mais là,
18:03il y a des marchés
18:04critiques aussi.
18:04Peut-être que dire,
18:05tiens,
18:05ce n'est pas grave,
18:06on va mettre
18:07des barrières douanières
18:07parce qu'en Europe,
18:10ça ne va peut-être pas être
18:11si simple que ça
18:12parce que je pense
18:12qu'il y a beaucoup
18:12d'entreprises
18:13qui vont dire
18:13qu'on aimerait bien
18:14vendre nos produits
18:15au plus gros marché mondial
18:16en termes de consommation.
18:18Donc, c'est ça,
18:19je pense,
18:19qui va faire réfléchir.
18:20Et en parlant de consommation,
18:22ce que j'ai trouvé
18:22aussi fascinant,
18:24c'est qu'on a eu
18:26pendant longtemps
18:26Volkswagen, Porsche,
18:28etc.,
18:28qui vendaient leurs voitures.
18:30Aujourd'hui,
18:30on a vu qu'on a eu
18:31un retournement
18:32avec la part de marché
18:33des Chinois
18:34qui a augmenté en Chine.
18:36Le marché chinois,
18:37encore une fois,
18:38c'est un marché très profond.
18:40qui est ultra concurrentiel.
18:42Le gouvernement,
18:43parce qu'on a tendance ici
18:44à penser que c'est
18:44un marché dirigé,
18:45ils ont laissé
18:46100 entreprises automobiles
18:48émerger.
18:49Ils se sont entretués.
18:51C'est un carnage.
18:52Vous n'en avez que deux
18:52qui ont survécu
18:53à ce carnage
18:55et qui sont profitables.
18:56Le reste n'est pas profitable.
18:58Je ne pense pas
18:58qu'on ait laissé faire
18:59ce genre de choses
18:59en Europe.
19:00Donc, attends,
19:00il n'y restera pas
19:01200 constructeurs automobiles,
19:02ce n'est pas le but.
19:03Il n'en reste plus
19:04quasiment que deux ou trois.
19:05Et ils ont fait
19:07la même approche
19:07dans d'autres domaines,
19:08notamment
19:09des domaines
19:10qui nous intéressent
19:11plus en Europe
19:12qui sont des domaines
19:12comme la cosmétique
19:13ou le luxe.
19:14Où vous avez eu aussi
19:16des locaux qui ont émergé
19:17et si vous regardez les chiffres,
19:18on voit aussi
19:19une prise de marché
19:20des locaux en Chine.
19:22Donc, c'est très compliqué.
19:23On est dans un écosystème nouveau
19:24mais en tous les cas,
19:25il est dynamique
19:26très différente
19:27de celle à laquelle
19:27on était habitué
19:29depuis 15 ou 20 ans.
19:31À propos de consommation,
19:32Hervé,
19:32qu'est-ce qu'on peut dire
19:33du chiffre du jour
19:34qui représente,
19:35qui reflète en partie
19:36notamment la consommation américaine
19:38au mois de mai ?
19:39Moins 0,9%.
19:41Le chiffre d'avril
19:42était révisé en baisse
19:43également à moins 0,1%.
19:45Alors, le chiffre
19:46du mois précédent encore,
19:47mars, avait été un chiffre
19:48très très puissant.
19:49Donc, il y a ce jeu
19:50d'anticipation.
19:51Là aussi,
19:51le consommateur américain,
19:53en l'occurrence,
19:53est, j'allais dire,
19:55intelligent.
19:56Il sait ce qui se passe.
19:57Il sait arbitrer
19:58en fonction de ce qui se passe
19:59et en fonction des tweets,
20:01en l'occurrence,
20:01de leur président.
20:02Ma question étant,
20:04est-ce qu'on a quand même
20:05toujours cette idée
20:05d'un grand ralentissement
20:06de l'économie américaine
20:07qui doit d'ailleurs
20:08faire ralentir
20:09l'ensemble de la croissance mondiale ?
20:11Est-ce que ça reste
20:11quelque chose
20:12qui est un scénario central
20:15pour la suite
20:16de cette année ?
20:17Pour moi, non.
20:19Pour moi, non.
20:19Alors, d'abord,
20:20si on commence
20:20par le chiffre d'aujourd'hui,
20:22effectivement,
20:23le chiffre des retail sales
20:24à moins 0,9%,
20:25il fait peur.
20:27Pauline l'a rappelé
20:27tout à l'heure.
20:29C'est un chiffre historique.
20:30Quand on regarde dans le détail,
20:31quand on enlève l'auto,
20:32quand on enlève le gaz
20:33et quand on enlève
20:34les services alimentaires,
20:36en fait,
20:36c'est un chiffre positif,
20:37la plus 0,4.
20:39Ce qui est important,
20:39alors, c'est vrai
20:40qu'on a l'impression
20:40que je crie
20:41et que je choisis...
20:42Oui, qu'on enlève
20:42tout ce qui pèse.
20:45Sauf qu'en fait,
20:46ce sous-indice-là,
20:47c'est ce qu'on appelle
20:47le groupe de contrôle
20:48et c'est le groupe de contrôle
20:49qui rentre dans le PIB.
20:50Donc, voilà pourquoi
20:51on s'intéresse
20:52à ce chiffre-là.
20:53Sur l'auto,
20:54en fait, on arrive à l'expliquer
20:55et vous l'avez dit,
20:56c'est l'anticipation
20:57des droits de douane
20:57du mois de mars.
20:58Donc, on a eu
20:58une très forte progression
20:59de la consommation
21:00dès le T4, déjà.
21:02Et puis ensuite,
21:03ça s'est poursuivi
21:03jusqu'au mois de mars.
21:04Avec l'annonce
21:05des droits de douane
21:06en avril,
21:06ça a un petit peu
21:07plombé l'élan
21:09qu'il y avait eu.
21:10Mais pour moi,
21:11c'est juste un juste retour
21:12finalement à la normale.
21:14Donc, on va passer
21:15par des mois de contraction
21:16parce qu'on compare
21:17avec des mois très forts.
21:19Ce sera pareil aussi
21:20sur d'autres éléments,
21:21notamment côté exportation,
21:23côté balance commerciale.
21:24Il faut s'attendre
21:24à des...
21:25Beaucoup de volatilité macro.
21:26Voilà, de la volatilité
21:28sur des points.
21:29Alors, sur le secteur
21:30des exportations,
21:30c'est vrai qu'on a déjà
21:31été habitué à ça.
21:32Mais sur la consommation,
21:33on est rarement sujet
21:35à de la volatilité.
21:36Donc, c'est ça la nouveauté.
21:38L'autre élément aussi,
21:40c'est la baisse
21:40de la confiance des ménages.
21:42Et c'est vrai que ça,
21:43ça pourrait finalement
21:44nous pousser
21:45à avoir un scénario
21:46plutôt pessimiste
21:47sur l'économie américaine US
21:48parce que si la consommation
21:50n'est pas là,
21:50alors que l'économie américaine
21:51dépend à plus de 70%
21:54du consommateur américain,
21:56alors effectivement,
21:57il nous manque quelque chose
21:57dans l'équation.
21:59Sauf que sur la confiance
22:01des ménages,
22:02on se rend compte
22:02que habituellement,
22:03ça fonctionne bien
22:04parce que c'est corrélé
22:05au taux de chômage.
22:06Cette fois-ci,
22:07la corrélation,
22:08elle est cassée
22:08parce que le taux de chômage
22:09va très bien.
22:10Et donc,
22:10la confiance des ménages
22:11baisse sur du risque politique.
22:13Sur risque politique,
22:14là, c'est le scénario
22:14de chacun.
22:16Moi, j'estime
22:16qu'on a vu
22:17le plus grave
22:18dans les annonces
22:18avec le 2 avril,
22:20avec ce que l'on a entendu
22:22sur la cour...
22:24Pardon,
22:25l'essai...
22:26Non,
22:26sur la cour...
22:27Ah oui,
22:28du commerce.
22:28Oui, bien sûr.
22:30Voilà,
22:30donc la mesure.
22:31Alors, bien sûr,
22:32il y a un appel
22:32et aujourd'hui...
22:33Oui, oui,
22:33les tarifs peuvent être
22:34maintenus pour l'instant.
22:35Pour l'instant,
22:36ils sont maintenus.
22:36Oui, oui,
22:36il y a une base légale
22:38et une base juridique
22:39très, très...
22:40C'est très faible.
22:41C'est ça.
22:41Oui, effectivement.
22:42C'est vrai que Donald Trump,
22:44dans la foulée,
22:44s'était exprimé en disant
22:46« On passera outre,
22:47ça ne nous concerne pas
22:48et on arrivera
22:49à imposer nos droits de douane ».
22:50Trois jours après,
22:51il met des droits de douane
22:52sur l'aluminium
22:53et l'acier à 50%.
22:54Là,
22:55c'est une section
22:55totalement différente
22:56ce qu'est la section 232
22:58où il est dans son plein droit.
22:59Et ensuite,
23:00sur l'Union européenne,
23:01il passe à 50%
23:02alors qu'il menace
23:03à durer deux jours,
23:04etc.
23:04Là aussi,
23:05il était dans son plein droit.
23:06Donc, quelque part,
23:07cette réflexion-là,
23:09elle a mûri aussi
23:09et on se rend compte
23:10qu'il n'a plus rien annoncé
23:11en dehors de ce qu'il était
23:13vraiment en capacité.
23:14C'est capable de le faire.
23:15Lui-même.
23:16Pour moi,
23:16c'est un achat.
23:18Donc, il y a eu effectivement
23:19dans les stops
23:20que le marché a pu mettre
23:22à Donald Trump,
23:23il y a aussi
23:23un encadrement juridique,
23:25légal
23:26qui s'est mis en place
23:28autour de ses décisions
23:29et de sa capacité
23:30à prendre des décisions
23:31en tant que président.
23:32C'est ça.
23:32Et c'est ce qui nous permet
23:33d'encadrer quelque part
23:34cette guerre commerciale aussi.
23:36Mais alors,
23:36ce n'est pas dit
23:37par temps de là
23:37qu'on voit des enquêtes
23:38de confiance remonter
23:40à un moment ?
23:40Alors,
23:41un de ces deux.
23:41Ça commence déjà.
23:42Le Michigan,
23:43le Conference d'Ordre.
23:44Les entreprises aussi.
23:46Absolument.
23:48Mais donc,
23:48finissez,
23:49Hervé,
23:50je passe la parole
23:51juste après.
23:52Maxime,
23:52vous avez raison.
23:54Votre point étant
23:55que ce grand ralentissement
23:57américain,
23:57il ne sera pas aussi fort
23:59que ce qu'on imagine
24:01ou que ce que des instituts
24:02de prévision
24:02peuvent imaginer aujourd'hui ?
24:04Alors,
24:04il y aura ralentissement,
24:06mais pour moi,
24:06on va rester proche
24:07de la croissance potentielle
24:08qui est quand même élevée.
24:09On a connu une super croissance
24:10américaine
24:11ces dernières années.
24:11les revenus ont été
24:14très élevés,
24:15l'épargne a été abondante,
24:16elle n'est pas totalement utilisée.
24:17Alors,
24:18je sais qu'on a l'impression
24:19qu'on va chercher
24:20dans des poches
24:20quelque part des années
24:21précédentes
24:22pour trouver des arguments,
24:23mais il en reste
24:24quelque part
24:24dans cette épargne abondante.
24:26Les revenus ne baissent pas,
24:27les revenus réels,
24:28eux,
24:29augmentent
24:29avec la baisse de l'inflation.
24:30Donc,
24:31c'est quand même compliqué
24:32dans ce contexte-là
24:33d'imaginer
24:34une fin de six,
24:35enfin,
24:35une fin de six
24:35qui est extrêmement fort.
24:37Le seul bémol,
24:38et là aussi,
24:39peut-être à contre-courant
24:40de ce que l'on entend,
24:42c'est sur le marché
24:42de l'emploi.
24:43Il reste robuste
24:45sur les derniers chiffres,
24:46on a vu le rapport
24:46des pérennes
24:47vendredi dernier,
24:49mais en réalité,
24:50quand on regarde
24:50un petit peu dans le détail,
24:51il a perdu de sa superbe
24:52par rapport à 2022-2023.
24:54Le taux de départ volontaire
24:55qui est un indicateur fort
24:56de la fébrilité
24:57des employés
24:59à quitter leur travail,
25:01celui-ci,
25:01il est relativement faible
25:02aujourd'hui.
25:03Il y a une confiance
25:03dans le marché du travail
25:04qui est quand même
25:04moins forte que précédemment.
25:06C'est ça.
25:06Donc,
25:07qu'est-ce que ça veut dire ?
25:08Ça veut dire que
25:08si on a un choc de demande
25:09qui vient des tarifs,
25:10qui vient de la géopolitique,
25:11qui vient de peu importe
25:12les gens des chômages,
25:13on aura un impact
25:14sur le chômage,
25:15ce que l'on n'a pas eu
25:16du coup en 2022,
25:17puisqu'on a eu un impact,
25:18un choc de demande très fort,
25:19mais qui ne s'est pas retrouvé
25:20parce que le marché
25:21de l'emploi
25:21a été plus que robuste.
25:23Et c'est une variable
25:23qui pourrait faire bouger
25:24la Fed ?
25:24Ça, oui.
25:25Pour conclure là-dessus.
25:26Vos commentaires,
25:27parce que c'est une économie
25:28que vous suivez de près aussi,
25:29Maxime,
25:29l'économie américaine,
25:30sur l'idée de ce rallentissement
25:31et puis évoquons aussi
25:32la position de la Fed
25:33aujourd'hui,
25:34donc statut quo attendu
25:35évidemment pour cette réunion,
25:37ce meeting.
25:38Comment est-ce que vous voyez
25:39la Fed sortir de ce statut quo
25:41et pour quelles raisons ?
25:42Alors, il y a deux choses.
25:43Je suis d'accord
25:44avec ce que dit Arvée,
25:44globalement,
25:45sur la résilience
25:46de l'économie américaine,
25:47c'est indéniable.
25:47Les enquêtes remontent.
25:49Consommateurs,
25:49entreprises,
25:50intentions d'investissement,
25:51c'est très clair
25:52dans les enquêtes
25:54des Fed régionales.
25:55Donc, le pire est passé,
25:57manifestement.
25:57On a digéré
25:58les annonces tarifaires
25:59du président Trump.
26:00L'économie américaine
26:00s'est révélé
26:01beaucoup plus solide
26:02que prévu,
26:02notamment en raison
26:03des bilans des entreprises
26:05et de l'agilité
26:06des entreprises
26:06face aux hausses de tarifs.
26:07Elles se sont préparées
26:08dès l'élection de 2024.
26:11Donc ça,
26:11c'était un facteur
26:11qui a été peut-être
26:12sous-estimé,
26:13je dirais.
26:14C'est le premier point.
26:15Deuxième point,
26:16en revanche,
26:17je suis un peu moins optimiste
26:19sur la seconde partie
26:19de l'année.
26:20Je ne prévois pas
26:21de récession
26:21loin de là,
26:22mais je m'attends
26:22à un ralentissement
26:23assez net.
26:23Donc vraiment
26:24sous le potentiel.
26:25Sous le potentiel,
26:261,5% de croissance
26:27annualisée.
26:29Pourquoi ?
26:29Parce que,
26:31tout simplement,
26:32on n'a pas encore vu
26:32la vague d'inflation.
26:34Donc tant que l'inflation
26:35n'est pas là...
26:36On la verra.
26:37Je ne sais pas.
26:38Vous me retirez
26:39les mots de la bouche.
26:40C'est la question.
26:41Vous me retirez
26:42les mots de la bouche.
26:42Mais on oublie
26:43pourquoi jusqu'à présent
26:44l'économie américaine
26:45a été résiliente,
26:46les bilans solides,
26:47etc.
26:47Très bien.
26:48Le marché du travail,
26:49très bien.
26:49Mais la vague d'inflation
26:50n'est pas passée.
26:51Donc il n'y a pas
26:52de raison a priori
26:53pour que l'économie américaine
26:54n'a pas encore subi
26:56un gros choc inflationniste.
26:57Alors,
26:58ce qui me fait venir
26:59à ce point de l'inflation,
27:00je vois beaucoup de gens
27:01qui en débattent
27:02un peu de partout,
27:03ça va venir,
27:04ça ne va pas venir.
27:05Donc c'est un peu
27:06le gros mystère du moment.
27:07Pour l'instant,
27:08on a rien vu.
27:09Comment ?
27:09Pour l'instant,
27:09on ne voit quasiment rien.
27:11Quasiment rien.
27:11Il faut vraiment
27:12aller dans le détail sectoriel,
27:13les jouets,
27:15les jouets,
27:15on voit un petit peu,
27:16on voit des choses,
27:16voilà.
27:16Mais globalement,
27:17quand vous prenez
27:18l'indice des biens,
27:20c'est le premier item
27:22sur lequel vous verrez
27:23l'impact des tarifs,
27:24bien évidemment,
27:24puisque les biens
27:25sont en partie importés,
27:27bien que l'économie américaine
27:27est beaucoup moins ouverte
27:28que beaucoup d'économies
27:30notamment en Europe,
27:31il ne faut pas d'offrir non plus.
27:33Néanmoins,
27:34je crois que l'inflation
27:35va arriver.
27:36Donc il ne faut pas
27:36se méprendre
27:37sur la transmission
27:38des tarifs
27:39à l'économie réelle.
27:40Je vois beaucoup de gens
27:41impatients.
27:42Ça met du temps.
27:44Ça met du temps.
27:44À court terme,
27:45il y a des enquêtes entreprises,
27:48les PMI,
27:48ils vous le montrent très bien,
27:49suggèrent que les entreprises
27:51prennent dans leurs marges.
27:52Il y a de l'incertitude,
27:53des tarifs augmentés,
27:54ils ont rebaissé,
27:55le président Trump
27:56a été très volatile,
27:57il a même désigné du doigt
27:58les entreprises
27:59qui sont les premières
28:00augmentées par les tarifs.
28:02Donc je pense qu'il y a
28:02un effet de,
28:03OK,
28:04on prend dans nos marges.
28:05On regarde ce qui va se passer
28:06et quand The Dock s'effole,
28:09excusez mon mauvais anglais,
28:11là,
28:11on va augmenter les prix.
28:12D'accord.
28:13Donc c'est très visible
28:14dans les enquêtes PMI.
28:15Donc je pense,
28:15pour terminer sur ce point,
28:16il y a une vraie stratégie
28:17des entreprises quand même
28:18d'amortir,
28:19d'amortir à court terme,
28:21mais à moyen terme.
28:22de passer...
28:23Mais au final,
28:23on va essayer de tout faire passer
28:25quand même aux consommateurs.
28:26Alors,
28:26dans les prix d'import américains
28:28ou les prix d'export
28:29des exportateurs
28:30vers les Etats-Unis,
28:31il n'y a aucun signaux
28:31qui montre que les exportateurs
28:33ont baissé leurs prix
28:34pour amortir les tarifs.
28:36Donc,
28:36tout ça pour dire,
28:37j'en arrive à ma conclusion
28:38de tout ça,
28:39après ce long développement,
28:41que l'inflation,
28:41je pense,
28:41va augmenter,
28:423,
28:433,5%,
28:43peut-être 4%,
28:44pas plus,
28:45ce ne sera pas le choc
28:46de la post-Covid,
28:48mais elle va arriver
28:49d'ici la fin de l'année.
28:49Et ça,
28:50ça va peser sur le pouvoir d'achat,
28:51le moral,
28:53la consommation,
28:53il n'y a rien de plus
28:54que les ménages
28:55détestent que l'inflation.
28:56D'accord.
28:56Donc,
28:56c'est pour ça que sur la deuxième partie
28:58de l'année,
28:58sans être du tout catastrophiste,
29:00je maintiens les bons fondamentaux
29:03de l'économie américaine
29:04et sur le côté bilan,
29:06entreprise,
29:06ménage et sur le côté offre,
29:09néanmoins,
29:09je pense que la loi d'inflation
29:10va quand même accélérer
29:11le ralentissement,
29:13deuxième semestre 25,
29:15excusez-moi,
29:15premier semestre 26.
29:17Et donc,
29:17la Fed a raison
29:18de rester pour l'instant
29:19en pause
29:20avec le discours de dire
29:22attendons de voir
29:24ce qui va réellement se passer.
29:25Vous savez,
29:25dans ces conditions
29:26d'incertitude,
29:27avec des chiffres d'inflation
29:29comme on a eu
29:29et des taux qui sont à quoi ?
29:304,25, 4,50 encore ?
29:32Oui,
29:32c'est 4,50, tout à fait.
29:34Dans un monde normal,
29:36sans tarif,
29:37on pourrait très bien se dire
29:37que la Fed puisse
29:38saluer les taux.
29:40Dans un monde
29:40où la Fed serait certaine
29:41que les hausses de prix
29:42ne viendront pas
29:43et j'ai tenté
29:44de vous expliquer
29:44pourquoi.
29:44C'est pas certain.
29:45Et je pense que
29:46les membres du FOMC
29:48sont plutôt d'accord avec moi
29:49quand je les entends
29:49ou je suis plutôt d'accord avec eux
29:50pour être plus humble.
29:53C'est ça.
29:53C'est ça.
29:53C'est ça.
29:53C'est ça.
29:53C'est ça.
29:54C'est ça.
29:54C'est ça.
29:54C'est ça.
29:54C'est ça.
29:55Oui, je comprends.
29:56Donc, dans ce contexte d'incertitude,
29:58la meilleure chose
29:59qu'une banque centrale peut faire,
30:00c'est de rien faire.
30:01Oui.
30:01Donc, effectivement,
30:02pour terminer là-dessus,
30:04à mon avis,
30:04on n'aura pas
30:05de baisse de taux
30:05avant décembre.
30:06Du point de vue du marché.
30:07Et c'est passé la vague d'info.
30:08Oui, je comprends.
30:08Du point de vue du marché américain
30:10qui a aussi beaucoup rebondi.
30:12Le S&P est à moins de 2%
30:14de ses records historiques.
30:15Le Nasdaq est revenu aussi très fort
30:17avec toujours les mêmes leaders.
30:19Les Max 7 ont connu
30:21un rebond important,
30:22notamment à l'issue
30:22de la période de publication
30:23de résultats.
30:24Ça reste un marché fragile
30:25aujourd'hui, inconfortable ?
30:27Alors, malgré tout,
30:29quand on prend du recul
30:30sur le marché action
30:32depuis le début de l'année 2025,
30:35on a en euros,
30:36ce qu'il faut quand même regarder,
30:37il faut comparer des choses comparables.
30:39On a un marché américain
30:41qui est plutôt à moins 7, moins 8.
30:43On a les 7 magnifiques
30:44qui sont à moins 10, moins 12.
30:46Et de l'autre côté,
30:48on a l'Europe qui doit être
30:49à plus 5, plus 6.
30:51La Chine à plus 8.
30:53Et le Brésil à plus 12.
30:54Donc, on a quand même
30:55quelque chose qui se passe cette année
30:56qui est très, très différent
30:58du disque rayé
30:59qu'on a pu écouter
31:01pendant les 15 dernières années.
31:03Donc là, c'est quand même différent.
31:04Et une grosse partie liée au change.
31:05Le dollar, l'indice dollar,
31:08c'est moins 10%
31:08depuis le début de l'année.
31:10Tout à fait.
31:10Mais c'est quand même fascinant
31:12d'observer ce décalage
31:13entre la performance
31:14des deux marchés.
31:15Après, n'ayant moins,
31:17comme vous l'avez souligné à l'instant,
31:19on a malgré tout
31:20des investisseurs
31:21qui restent monomaniaques
31:22sur ce marché américain.
31:24C'est quand même...
31:24J'étais moi-même surprise.
31:25C'est particulier.
31:26C'est-à-dire que si vous regardez
31:28les flux d'investissement
31:29sur le marché américain
31:31en 2025,
31:33l'année n'est pas finie.
31:34On est déjà
31:35à la deuxième année record
31:37en termes de flux
31:37sur les actions américaines
31:38depuis 2008.
31:41C'est fascinant.
31:42Le retail achète tout.
31:43Donc vraiment,
31:44je ne pensais pas
31:45que c'était possible.
31:46Donc vous avez un marché
31:47qui n'est pas le meilleur du monde,
31:49mais c'est quand même
31:50la deuxième plus grosse vague d'achats.
31:53Donc on reste avec un investisseur
31:54monomaniaque dessus.
31:56Alors que,
31:57comme on l'évoquait à l'instant,
31:59on a quand même des incertitudes.
32:00Donc on avance,
32:01mais on ne sait pas
32:02exactement où on va.
32:03En termes de croissance
32:04des bénéfices d'entreprise,
32:05je pense qu'on navigue
32:05totalement à vue.
32:06Donc on ne sait pas
32:07comment est-ce que ça va finir.
32:09En tous les cas,
32:10c'est du jeu.
32:12Et de l'autre côté,
32:13en termes de valorisation,
32:14la prime de risque
32:15sur le marché actions américain
32:16est maintenant au même niveau
32:18que celui qu'on avait en 2000.
32:19Donc on est revenu
32:20à la case départ
32:21qu'on avait il y a quelques mois,
32:23avant la chute des marchés.
32:25Donc ça vous dit
32:25ce que ça veut dire.
32:27C'est-à-dire qu'on reste
32:27dans un contexte
32:28qui est, à mon sens,
32:30extrêmement défavorable
32:31aux investisseurs.
32:33Si vous voulez investir
32:34aujourd'hui sur un marché actions,
32:35moi j'ai un conseil
32:36à vous donner.
32:37Évitez à tout prix
32:38le marché américain.
32:39Mais ça n'empêche pas
32:39qu'il y ait beaucoup,
32:41beaucoup de choses
32:41très intéressantes à faire
32:42dans le monde des actions
32:43en dehors des Etats-Unis.
32:45Ah oui,
32:45en dehors des Etats-Unis,
32:46oui, bien sûr.
32:47Voilà.
32:48Un mot de l'Europe aussi,
32:50également,
32:50et je voulais qu'on dise
32:51peut-être précisément
32:52un mot de l'Allemagne.
32:53Alors là aussi,
32:53c'est l'enquête du jour,
32:54le zoo,
32:55le moral des indices financiers.
32:56Alors le DAX étant au sommet,
32:58les indices financiers
32:59ont plutôt le moral.
33:02Mais au-delà de ça,
33:02il y a quand même
33:03des signaux
33:04qui tendent à confirmer
33:05qu'il se passe un truc
33:06en Allemagne,
33:06qu'il y a quand même
33:07le début d'une reprise
33:07qui pointe son nez.
33:09Hervé,
33:09où est-ce que je me trompe ?
33:11Alors,
33:11je peux me tromper.
33:14Ça dépend de ce qu'on regarde,
33:16effectivement.
33:17Mais c'est vrai
33:17que les PMI
33:19les plus décevants,
33:20ce sont les PMI allemands.
33:21Quand on met de côté la France,
33:22mais la France,
33:22on l'a toujours mis de côté,
33:24pas uniquement dans cette période,
33:25c'est un indice
33:26qui est très politisé.
33:28Sur l'Allemagne,
33:28pour le coup,
33:29on est vraiment
33:29sur une tendance
33:30qui est assez négative,
33:31notamment dans les services.
33:33Et les services en zone euro,
33:34c'est super important.
33:35On parle beaucoup des biens
33:36parce qu'il y a
33:37les droits de douane,
33:38c'est un secteur non abrité
33:39qui fait le commerce extérieur,
33:41etc.
33:41Mais les services,
33:42c'est la part du lion
33:44dans l'économie allemande.
33:46Pour autant,
33:47on n'est pas si inquiet
33:48sur l'Allemagne.
33:50Alors,
33:50c'est vrai que l'annonce
33:50a eu lieu très tôt,
33:52mais ce fameux plan de Merck
33:54qui est en train
33:55de passer finalement
33:56chaque état.
33:57Fin juin.
33:57Voilà.
33:58Donc ça,
33:59c'est plutôt une bonne nouvelle.
34:01Effectivement,
34:01les impacts,
34:02je dirais,
34:02matériels sur l'économie allemande
34:04mettront du temps
34:05à se manifester.
34:06Il faudra attendre
34:07octobre la validation
34:08et probablement,
34:09enfin la présentation
34:09du budget
34:10à la Commission européenne
34:11et ensuite la validation
34:12dans le Parlement
34:13d'ici la fin de l'année.
34:15Mais pour 2026,
34:16on a de bonnes raisons,
34:17en tout cas,
34:17d'espérer un retour
34:19de l'économie allemande
34:20et de l'industrie allemande.
34:21Parce que c'est ça
34:22qui pose le problème
34:22initialement.
34:24Donc ça,
34:25oui.
34:26Par contre,
34:26est-ce que le tournement
34:27a été fait
34:29aujourd'hui ?
34:31Moi,
34:31je suis encore dubitatif.
34:32J'attends d'autres indicateurs.
34:34Mais voilà,
34:34on sait que le sens
34:35de l'histoire est là.
34:37Maintenant,
34:37à quel moment
34:37est-ce qu'on attrape
34:38le wagon ?
34:39Pour moi,
34:40on n'y est pas encore.
34:40Mais peut-être
34:42qu'effectivement,
34:42on s'en va...
34:43Encore des preuves.
34:43Il faut encore démontrer
34:45effectivement
34:45cette capacité de l'Allemagne
34:47à bien piloter
34:48ses efforts d'investissement
34:49et de relance,
34:51notamment.
34:51Le risque d'exécution,
34:52j'imagine,
34:53sera un risque à surveiller.
34:55On a évoqué la Fed.
34:56Du point de vue
34:56de la Banque Centrale Européenne,
34:58Christine Lagarde,
34:58alors qu'elle a déjà
35:00passé sa réunion,
35:02nous a dit
35:03que la BCE
35:03arrivait au bout d'un cycle.
35:05Qu'est-ce que ça veut dire
35:06et c'est quoi
35:07les prochaines batailles ?
35:08Qu'est-ce qui va définir
35:09désormais les mouvements
35:11de taux
35:11de la Banque Centrale Européenne
35:12si on a conclu
35:14ou quasi conclu
35:15un cycle de baisse de taux
35:16là aujourd'hui ?
35:17Alors,
35:18la fin du cycle
35:19correspond au combat
35:20sur l'inflation.
35:21Donc là-dessus,
35:21effectivement,
35:22on est à la cible,
35:23on est à la cible
35:23sur les prévisions.
35:25Vraiment,
35:25il n'y a pas de...
35:26Il y a très peu d'ombre,
35:27en tout cas,
35:28sur ce tableau-là.
35:29Maintenant,
35:30sur les prochaines étapes,
35:31elle nous parle beaucoup
35:32de la guerre commerciale.
35:33Dans le scénario
35:34qui est présenté
35:35par la BCE,
35:36c'est un scénario
35:37qui est très conservateur,
35:38malgré tout.
35:39Donc,
35:39on part vraiment
35:40du statu quo
35:40et le staff de la BCE
35:43estime que le statu quo
35:44actuel va perdurer.
35:46Ce qui est peu probable,
35:47dans un sens
35:48comme dans l'autre,
35:49mais en tout cas,
35:49c'est peu probable
35:50qu'on reste sur ce statu quo.
35:52Moi,
35:52ce qui m'avait étonné
35:53sur la dernière conférence,
35:54c'est qu'elle a mentionné
35:55le niveau de l'euro-dollar
35:56et le niveau
35:57du prix du pétrole.
35:58Oui, bien sûr.
35:59Le prix du pétrole,
36:00depuis...
36:01Oui,
36:01il s'est passé quelques mois.
36:02Il a pris 10 dollars.
36:03Et sur l'euro-dollar,
36:04on continue d'avoir
36:05une appréciation de l'euro,
36:06ce qui est plutôt positif
36:07pour la baisse de l'inflation.
36:08Mais attention,
36:09parce que pour la compétitivité
36:11des entreprises,
36:11et aujourd'hui,
36:12c'est un peu le credo
36:13de Christine Lagarde
36:14de jouer sur l'euro,
36:15un euro fort,
36:16d'investir justement
36:17sur les entreprises,
36:18sur la compétitivité,
36:19ça,
36:19c'est pas très bon.
36:21C'est déjà des niveaux
36:22qui dérangent, là ?
36:23Pas encore,
36:24mais la tendance,
36:25pour le coup,
36:25elle est quand même
36:26à surveiller.
36:28Alors,
36:28c'est vrai qu'il y a
36:29un effet niveau,
36:30vous avez raison
36:30de le souligner
36:31sur le change.
36:33Il y a à la fois
36:34le momentum,
36:35donc la variation,
36:36et ensuite,
36:36il y a des effets de niveau
36:37parce qu'on sait
36:38qu'il y a des nouveaux entrants
36:38qui n'étaient pas
36:39sur le commerce international
36:40et qui,
36:41sur certains niveaux psychologiques,
36:43peuvent considérer,
36:44finalement,
36:44exporter sur d'autres marchés.
36:46Donc, c'est vrai aussi.
36:48On peut avoir,
36:48ce ne sera pas linéaire,
36:50mais voilà,
36:50pour l'instant,
36:51je pense que
36:52la prochaine étape,
36:54elle est très loin.
36:55Je rappelle juste une chose,
36:57c'est que c'est vrai
36:57qu'elle a arrêté
36:58son cycle de baisse de taux.
37:00Si elle ne fait rien,
37:02avec le quantitatif tightening
37:03qui court,
37:04elle a une politique
37:04qui est de plus en plus
37:05on resserre.
37:06On resserre.
37:06C'est ça.
37:06Bien sûr.
37:07Et donc là,
37:08je pense que pour l'été,
37:09on a un groupe de travail
37:09qui est attendu.
37:10Sur le bilan,
37:10sur la politique de bilan ?
37:11Exactement.
37:11D'accord.
37:12À quel endroit on s'arrête
37:13et on atterrit ?
37:14Et ça,
37:14ce sera assez important.
37:16Ça fait moins les gros titres,
37:17mais c'est quelque chose
37:17d'important aussi
37:18dans les outils de pilotage
37:20et de la BCE.
37:21Dans ce qu'on a pu voir aussi
37:22sur les papiers de recherche,
37:231000 milliards de baisse du bilan,
37:25c'est plus 35 BP sur les taux longs.
37:27Oui.
37:27Voilà.
37:28Donc,
37:28quelque part,
37:29cette annonce-là,
37:30et on pense qu'il y aura
37:30au moins 1000 milliards
37:31de baisse à venir,
37:33ce n'est pas à prendre à la légère
37:34et c'est probablement
37:35tout ce qu'il y aura
37:36de la BCE à court terme
37:37jusqu'à la fin de l'année,
37:38sauf choc, exogène,
37:40guerre commerciale, etc.
37:42Un mot des prix du pétrole,
37:44Maxime.
37:45Alors évidemment,
37:45en lien avec le cinquième jour
37:47de guerre entre Israël et Iran,
37:50il y a eu une première réaction
37:50de marché tout à fait légitime
37:52avec une hausse assez brutale
37:54des prix du pétrole
37:55mais qui s'est assez vite apaisée.
37:57Bon,
37:57il y a un peu d'hésitation aujourd'hui,
37:59ça repart un petit peu de l'avant.
38:01Est-ce que les conditions
38:03sont réunies pour un choc pétrolier ?
38:04Ou qu'est-ce qu'il faudrait
38:05en termes de conditions
38:07pour qu'un choc pétrolier réel,
38:09durable,
38:10se matérialise ?
38:11Alors,
38:11il y a deux gros risques
38:12qui ne sont pas les plus probables,
38:13fort heureusement.
38:14Le premier,
38:15c'est que l'Iran
38:17s'attaque aux intérêts militaires
38:19américains,
38:20britanniques ou français,
38:21comme elle l'a dit.
38:22Justification,
38:24américains, britanniques ou français,
38:26vous nous empêchez
38:26ou vous protégez Israël
38:27de nos missiles.
38:28Oui, oui.
38:29L'Iran l'a évoqué.
38:31Donc ça, pour moi,
38:31c'est le plus gros risque.
38:32Ce n'est pas le plus probable.
38:33Donc avec une implication
38:35de toutes ces parties occidentales
38:36forcées à...
38:38Un intérêt militaire occidental
38:39visé par l'Iran.
38:41Ça, c'est pour moi le plus gros risque.
38:42Le deuxième risque moins probable,
38:44mais qu'on regarde quand même de près,
38:47c'est dans l'hypothèse
38:50où une infrastructure énergétique
38:51hors iranienne,
38:53enfin hors de l'Iran,
38:54serait touchée.
38:56Je parle bien sûr
38:56du détroit d'Hormuz.
38:58Donc un missile
38:59qui vient de je ne sais où,
39:00d'un proxy de l'Iran.
39:04On peut très bien imaginer
39:05que dans le détroit d'Hormuz,
39:07qui je vous rappelle,
39:08est le flux de passage...
39:09La production du pétrole mondial.
39:10Et de gaz,
39:11je crois que c'est 25%,
39:1220% effectivement,
39:13et notamment les clients asiatiques.
39:14Et pourquoi je crois
39:14que c'est moins probable,
39:15puisque l'Iran n'a pas intérêt
39:16à le faire,
39:17puisque ses principaux clients...
39:18C'est la Chine.
39:19C'est la Chine.
39:20L'Iran...
39:20La Chine n'a pas envie
39:21de se retrouver privée
39:22du pétrolier.
39:23Exactement.
39:23Je ne pense pas
39:24que les Chinois
39:25seraient très contents
39:25de se voir privés.
39:27Donc voilà.
39:27Ça, c'est les deux gros risques.
39:28Un plus probable,
39:29un un peu moins probable.
39:31Après,
39:32ceci étant dit,
39:33il faut quand même rappeler,
39:34c'est le point positif aussi,
39:36que le marché pétrolier
39:37reste sur des bons fondamentaux,
39:40disons.
39:40C'est-à-dire que...
39:4030 secondes maximum.
39:41Là, je me dépêche.
39:42Donc il y a une offre abondante
39:44de pétrole
39:46qui a été entamée
39:46depuis plusieurs mois
39:47par l'OPEP+.
39:48Donc l'OPEP et les autres pays
39:49pour accroître la production.
39:53Donc l'Arabie solidique,
39:54plus ou moins,
39:54veut reprendre des parts de marché
39:55pour le faire simple.
39:56Et donc les fondamentaux
39:57restent là.
39:58Et en plus,
39:58côté de demande,
39:59on l'a évoqué
40:00beaucoup sur ce plateau,
40:02il y a quand même
40:02un petit affalissement
40:03de l'économie mondiale,
40:04notamment américaine,
40:05rien de dramatique
40:05pour l'instant,
40:06mais ça joue quand même
40:07sur des prix du pétrole
40:08qui fondamentalement
40:09devraient rester
40:11plutôt orientés,
40:13on va dire...
40:14Des forces de rappel, quoi.
40:14Voilà, des forces de rappel,
40:15exactement,
40:16on va vers le bas.
40:17Merci beaucoup,
40:18à vous trois
40:18d'avoir été les invités
40:19de Planète Marché
40:20ce soir
40:20et d'avoir éclairé
40:21l'actualité du moment.
40:22Céline Picmal-Prade,
40:23Picmal Outen Investments,
40:25Hervé Amourda,
40:26Pro BTP Finance
40:27et membres également
40:28de BSI Economics
40:29et Maxime Darmé,
40:30économiste chez Alliance Trade.

Recommandations