«Israël peut compter sur un capital sympathie au sein de l'Iran», affirme Emmanuel Razavi

Europe 1

15/06/2025

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00:00La population iranienne veut des relations apaisées avec Israël.

00:05Les peuples perses et juifs sont deux peuples qui entretiennent des relations depuis 2600 ans.

00:13Il y a une affection particulière entre les Iraniens et les Juifs en général.

00:18Et donc il y a une dichotomie entre les sentiments éprouvés par la population iranienne vis-à-vis d'Israël

00:22et évidemment ce régime qui est un régime islamiste de Molla.

00:25Les Iraniens parlent souvent d'ailleurs, en parlant de la République islamique d'Iran,

00:28ils disent que c'est un régime d'occupation en réalité, donc ça en dit long.

00:31Donc c'est vrai qu'Israël aujourd'hui peut compter sur un capital, si vous voulez, sympathie à l'intérieur de l'Iran.

00:35Mais après, il faut quand même qu'il y ait les conditions.

00:38Je dirais, si le régime venait à chuter, il faut bien qu'il y ait une continuité de l'État

00:42qui soit assurée d'une façon ou d'une autre.

00:43Il faut bien que les oppositions iraniennes, qui sont quand même relativement nombreuses,

00:47arrivent à se mettre autour de la table et à travailler ensemble.

00:50Il y a des gens qui sont quand même aujourd'hui, je pense, incontournables.

00:54Je pense à Reza Palavi notamment, mais pour prendre peut-être la suite.

00:57Mais pour le moment, on ne sait pas encore réellement ce qui va se passer,

01:00comme je vous le disais, parce que ça dépend aussi de la Maison-Blanche, de Donald Trump,

01:04qui a quand même des avis qui sont pour le moins changeants.

01:07Oui, et c'est vrai qu'on a vu hier ces images d'une partie de la population à Téhéran danser,

01:13être ravie d'avoir vu que le gardien de la Révolution, par exemple,

01:17avait été Emmanuel Reza Ville, tué par les frappes israéliennes.

01:20Alors oui, les Israéliens ont tué, en fait, des très très haut gradés,

01:24ce qu'on appelle des officiers généraux, en fait, du corps des gardiens de la Révolution.

01:27Salami, Bagheri.

01:28Voilà, absolument, à commencer par leur chef, Ossain Salami,

01:32évidemment des chefs militaires comme Bagheri.

01:34Si vous voulez, en fait, il y a un mélange.

01:36Moi, en échangeant, en fait, avec Téhéran,

01:38je constate qu'il y a un mélange, en fait, d'espérance,

01:42c'est-à-dire que beaucoup d'Iraniens souhaitent qu'Israël allait jusqu'au bout

01:45pour renverser, en fait, le régime.

01:47Et puis, il y a évidemment la peur, c'est-à-dire la peur parce qu'ils ne savent pas du tout

01:51ce que la communauté internationale, à commencer par les Etats-Unis, veulent faire.

01:56Et c'est vrai que c'est assez flou pour le moment.

01:57C'est vrai que le monde est sur le qui-vive, là, pour l'instant.

01:59On entend des appels à la désescalade, d'un côté.

02:03On voit que Donald Trump, ce matin, encore, menace Téhéran de représailles.

02:07C'est vrai que là, on est un peu dans une situation extrêmement floue.

02:11C'est une situation qui est floue, vous avez raison.

02:13Et c'est une situation qui ouvre à plusieurs scénarios.

02:16parce qu'aujourd'hui, les options, je dirais, purement militaires

02:19de la République islamique d'Iran sont quand même relativement faibles.

02:25Il y a vraiment une crainte aujourd'hui de voir, par exemple,

02:27le détroit d'Hormuz déstabiliser.

02:28Le détroit d'Hormuz, c'est un détroit, en fait, du Golfe Persique

02:31par lequel transite, si vous voulez, quasiment 25 à 30%

02:34de la production d'hydrocarbures à l'échelle mondiale.

02:38Donc, ça pourrait impacter quand même les économies, je dirais, occidentales durement.

02:42En tout cas, pour quelques semaines au moins.

02:45Il y a évidemment la menace terroriste à laquelle on pense

02:47parce qu'à chaque fois que l'Iran se retrouve affaibli

02:49sur la scène internationale, en général,

02:52elle a des cellules, en fait, terroristes.

02:54La France a connu ça.

02:55On a eu plusieurs attentats commandités par les Iraniens

02:58il y a des années.

02:59Donc, tout ça peut se reproduire.

03:01Donc, évidemment, il y a plein d'inconnus,

03:03plein d'inquiétudes.

03:04Et je ne vous cacherai pas que, encore une fois,

03:06les Iraniens qui sont à la nature du pays

03:08me disent exactement ce que je vous dis.

03:10C'est-à-dire qu'il y a plusieurs scénarios aujourd'hui.

03:12Ils espèrent que les Israéliens iront vraiment jusqu'au bout

03:15et qu'ils seront soutenus par les Etats-Unis.

03:16Alors, c'est vrai qu'on voit qu'effectivement,

03:19il y a eu la chute d'Assad,

03:21il y a l'affaiblissement du Hezbollah.

03:23Est-ce que ça montre tout ça,

03:24que les alliés de l'Iran, finalement, ne sont pas invincibles,

03:26ce qui pourrait, effectivement,

03:28inspirer l'opposition à intensifier des actions ?

03:31Et quels sont ses moyens ?

03:32Quels sont ses leviers ?

03:33Déjà, je vous remercie de le dire.

03:34Parce que, écoutez, depuis des mois,

03:37pour ne pas dire, en fait, des années,

03:39on entend certains experts de l'Iran

03:41nous expliquer qu'il faut composer, en fait,

03:44avec ce régime islamiste.

03:45Je le rappelle, vous avez parlé du régime de Bachar el-Assad,

03:47mais ce qui se passe dans les prisons iraniennes,

03:49ce n'est pas mieux que ce qui se passait

03:49dans les prisons de Bachar el-Assad.

03:51Ce sont les mêmes méthodes.

03:52Donc, si vous voulez, aujourd'hui,

03:54on sort enfin d'une espèce de fiction

03:56qui consistait à nous faire croire

03:57que la République islamique d'Iran,

03:59et j'insiste, moi, je parle bien de République islamique d'Iran

04:01et pas d'Iran,

04:02parce que ce régime est une parenthèse réellement

04:05dans l'histoire, en fait, de, comment dire, de l'Iran.

04:08Si vous voulez, aujourd'hui, en fait,

04:09on voit bien que c'est un régime

04:11qui a des faiblesses structurelles.

04:13Je vous rappelle quand même

04:14qu'Israël a réussi quand même

04:15à décapiter les états-majors de l'armée,

04:17de l'aviation, de, comment dire,

04:19des passe-d'Aran, enfin,

04:20des gardiens de la révolution en 48 heures,

04:22quand vous voyez que Poutine n'a pas été foutu

04:23de faire le tiers de la moitié du quart de ça

04:25avec l'Ukraine.

04:27Donc, très clairement, ça montre bien

04:29à quel point le pays faible.

04:29Merci.

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