- 13/06/2025
Vendredi 13 juin 2025, retrouvez Esther Bitton (Directrice M&A;, GROUPE CASINO), Sari Maalouf (Partner Restructuring, EIGHT ADVISORY) et Sébastien Gauthier (Associé, Alandia Industries) dans M&A; STORIES, une émission présentée par Mathieu Meffre.
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00:00La troisième édition de M&S Stories passe bas son plein, le grand événement des corporates français.
00:11Les directions M&S se sont retrouvées aujourd'hui pour cette troisième édition et nous avons parlé de ce qui les occupe en cette saison 2025.
00:20Alors évidemment on ne pouvait imaginer un programme sans parler de la thématique économique, de la contraction de l'économie et d'une mot restructuring
00:28et de voir comment les corporates jouent leur rôle par rapport à cette phase bourrée d'opportunités.
00:34On va en parler dans un instant.
00:36Pour en parler, Esther Bitton, bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Vous êtes directrice M&S au sein du groupe Casino, merci d'être avec nous.
00:42Merci de m'avoir invité.
00:43Sarie Malou, vous êtes partenaire au sein de l'équipe restructuring de 8 Advisory, une équipe que l'on connaît bien.
00:49Bonjour, merci pour l'invitation.
00:50Et Sébastien Gauthier, vous êtes associé au sein d'Alandia, investisseur habitué des situations complexes finalement.
00:59Entrepreneur aussi et heureux d'être là.
01:01Merci d'avoir invité.
01:02Merci Sébastien.
01:03Alors, bon, comme je le disais en introduction, période de crise égale période d'opportunité.
01:09Également période où on regarde un petit peu comment est composée la couronne et s'il y a des joyaux qu'il faut céder, se recentrer.
01:16Donc, il y a du travail en interne dans les grands groupes, il y a du travail également à l'acquisition, il y a du travail aussi pour le soutien de la filière dans laquelle on évolue.
01:24Un très grand groupe peut avoir besoin de ses fournisseurs, de ses distributeurs.
01:27Comment est-ce que vous, vous voyez le marché ?
01:30Peut-être qu'on peut commencer par Sarie si tu le veux bien, toi qui vois beaucoup de dossiers passer.
01:36Alors, le marché est effectivement en fait un point haut par rapport à ce qu'on a pu connaître sorti de Covid, pour la partie corporelle notamment je parle.
01:43Enfin, avec des opportunités mais aussi des situations beaucoup plus tendues que ce qu'on a pu connaître dans le passé.
01:50Les sociétés qui arrivent un peu en bout de souffle par moment en fait, quand elles arrivent sur ces phases-là en fait.
01:54Mais effectivement, beaucoup de corporate qui regardent en projet de transformation sur que faire de certains actifs
02:00ou en opportunité sur est-ce que c'est le moment de se positionner à l'acquisition sur certains sujets.
02:07Côté casino, bon, il y a eu quelques actualités sur les deux, trois dernières années on va dire. Vous en êtes où aujourd'hui ?
02:12On est sorti de la phase de restructuration et maintenant on regarde justement maintenant qu'on est recentré s'il y a des opportunités à saisir.
02:19Donc on est vraiment, je dirais, dans cette phase où on est encore un peu entre les deux.
02:24On vient de finir notre restructuration et on se dit, maintenant on peut grossir sur le cœur de métier recentré progressivement, intelligemment et de façon très sélective.
02:35Sans rentrer dans le secret des dieux, le recentrage et les investissements à venir, ils sont sur quelle partie du métier de casino ?
02:42Le recentrage, il est sur la proximité.
02:44Donc les franchises directement en proximité comme Franprix ?
02:50Voilà, Franprix, Monoprix qui est du commerce urbain mais qu'on considère comme un commerce de proximité.
02:56C'est Discount qui est aussi un commerce de proximité puisque vous l'avez quelque part sur votre téléphone portable tout le temps avec vous.
03:03Et bien entendu les marques casino de proximité historique du groupe.
03:06Bien évidemment.
03:06Avec du coup une décélération sur la partie périurbaine ?
03:11Pas particulièrement puisque toute la partie proximité casino, c'est une partie justement qui est très rurale.
03:17Je parlais des hyper plutôt.
03:18Ah oui, tout ce qui est hypermarché et supermarché, le désengagement est maintenant réalisé.
03:23Donc maintenant en phase d'acquisition sur la partie proximité.
03:28Côté investisseurs du coup, est-ce que Sébastien, chez Alandia, vous voyez passer beaucoup plus de dossiers,
03:33peut-être que sur les deux, trois dernières années où effectivement le PGE et puis différents paramètres
03:40avaient permis aux entreprises de tenir le coup un peu plus longtemps ?
03:43Est-ce qu'au contraire, c'est calme ?
03:46Comment vous, en termes de deal flow, ça se passe comment ?
03:48Le deal flow est plutôt bon en ce moment.
03:50Il est un peu différent de ce qu'il a été ces dernières années.
03:53On avait historiquement un deal flow significatif de carve-out,
03:56c'est-à-dire de société non stratégique pour le compte de grands groupes industriels
04:00qui étaient quelque part en difficulté, proposés à la vente le plus souvent d'abord à des concurrents,
04:06puis en cas d'échec vers des entreprises et sociétés d'investissement comme la nôtre.
04:11Tout ce deal flow de carve-out avait complètement disparu pendant le Covid
04:15et même dans les deux années qui ont suivi le Covid.
04:17La raison principale, c'est que les corporate étaient très concentrés sur leurs propres problèmes,
04:21organiser le télétravail, revenir du télétravail, mettre en place des solutions de supply chain
04:26parce que les supply chain avaient été complètement déstabilisées.
04:29Ce qu'on s'aperçoit, c'est qu'avec les difficultés économiques plus générales,
04:33elles se reposent enfin la question de leur portefeuille de société
04:37et elles regardent à nouveau celles qui crament du cash depuis des années et des années.
04:41Donc, on a eu un certain nombre de dossiers qui étaient très abîmés pendant les années 2021 à 2023.
04:49La plupart de ces dossiers qui ont été cédés à des confrères ont fini dans le mur, en toute franchise.
04:53Et là, mais c'est des dossiers qui étaient particulièrement abîmés.
04:56Et là, on retrouve plutôt des dossiers de meilleure qualité dans le sens où il reste encore quand même
05:00un fonds de valeur stratégique, un fonds de valeur de fonds de commerce et puis des actifs.
05:08Vous parliez de dossiers qui vont dans le mur.
05:10Sur le retournement, et je pose la question à vous et puis par extension à nos invités,
05:14qu'est-ce qui fait la différence sur un retournement ?
05:17En fait, tous les retournements ne peuvent pas être forcément menés avec succès.
05:24Nous, dans les statistiques que l'on avait faites, on s'est aperçu que sur les dossiers qui avaient été repris
05:29par des investisseurs spécialisés en retournement, moins d'un sur deux survivaient au bout de 7 à 8 ans
05:37et que moins de 10% généraient vraiment une plus-value pour l'investisseur.
05:42Donc, ce sont quand même des dossiers qui sont historiquement très difficiles.
05:46Et par contre, les dossiers de carve-out proposés par les corporate sont plutôt des dossiers de meilleure qualité,
05:51le plus souvent parce que vous avez un vendeur qui est dépassionné et qui donc, quelque part,
05:56se rend compte de la situation sans émotion dans laquelle il se trouve.
06:00Vous avez un vendeur qui, le plus souvent, vous cède une société sans dette,
06:04ce qu'on appelle ça « debt-free, cash-free »
06:06et donc, quelque part, les conditions de la transaction sont rendues meilleures.
06:11Donc, historiquement, les dossiers de carve-out sont des dossiers qui génèrent plus d'attractions
06:15et ce sont des dossiers qui ont un taux de succès plus élevé.
06:20Il n'en demeure pas moins que vous avez des dossiers comme Valorek,
06:25qui a vendu Valorek Bearing Tubes d'Ive Valti à la société Mutares,
06:29qui a été déposé en moins de deux ans.
06:32Vous avez Geopost, qui a vendu aussi à Mutares la société Stuart,
06:35qui a aujourd'hui presque disparu des radars.
06:39Donc, ce sont des dossiers qui sont meilleurs pour des investisseurs.
06:44Il n'en demeure pas moins que tout n'est pas redressable
06:46et qu'il ne faut pas juste saisir une opportunité
06:48parce qu'elle est présente et qu'on vous la présente sous un beau jour.
06:51Merci beaucoup Sébastien.
06:53Pour tous les deux, j'imagine même lecture,
06:56tous les dossiers ne sont pas retournables.
06:58Il y a des dossiers sur lesquels, en tant que groupe, vous décidez d'aller,
07:01d'autres pour lesquels il y a des no-go.
07:03Est-ce qu'on peut revenir un petit peu sur cette carte d'identité de l'actif
07:07sur lequel vous considérez qu'il y a du travail à faire et que c'est possible chez Casino ?
07:11Nous, on a vraiment une approche, je dirais, liée à notre cœur de métier.
07:15C'est-à-dire qu'on regarde si on a des synergies suffisantes
07:18et si on est capable de se dire, finalement, on a, nous, en interne,
07:23les compétences, les synergies qui permettent, au fond,
07:26en appliquant notre business model, d'utiliser l'actif complètement différemment.
07:31Et je dirais, à la vente, on le voit aussi,
07:33les entreprises qui ont récupéré certains de nos actifs,
07:36ce n'est pas parce que les actifs chez nous ne produisaient pas
07:40que chez nos concurrents, ils ne produiront pas.
07:43Puisqu'en fait, chacun applique, je dirais, dans le retail, c'est assez simple,
07:46on applique chacun notre propre business model.
07:49Et donc, nous, je vais prendre notre exemple,
07:51on a une logistique de proximité.
07:53Ce n'est pas du tout la même logistique qu'en Hyper Super.
07:57Donc, évidemment, on est capable de faire quelque chose de tout à fait différent
07:59sur un magasin de proximité que nos concurrents.
08:02Et à contrario de l'hypermarché,
08:04nos concurrents sont capables de faire quelque chose de très différent
08:06de ce qu'on a été capable de faire par le passé sur les hypermarchés.
08:10Donc, nous, vraiment, on regarde notre outil industriel et l'actif
08:13et on regarde quelque part si ça match ou pas.
08:17Merci beaucoup.
08:18Au final, c'est une combinaison de thèses d'investissement.
08:22Est-ce que j'ai un sous-jacent qui opère sur un marché
08:25où je peux en extraire de la valeur ?
08:27La question du prix d'achat, pour revenir à l'exemple qui était cité,
08:31de à quel prix j'achète pour l'investisseur et même pour le corporate
08:33pour espérer un retour.
08:35Et surtout, l'équipe humaine qui va mener le projet,
08:38que ce soit au niveau de l'investisseur,
08:40mais surtout au niveau de la cible.
08:43Est-ce que le management est toujours là ?
08:44Est-ce qu'il est incentivé ?
08:45Est-ce qu'il y a cette adhésion au projet ?
08:49Parce que dans Excel, tout marche très bien.
08:51La réalité terrain est souvent très différente.
08:54On parle d'incentive manager,
08:56je me dois de parler de private equity.
08:58Est-ce que du coup, les corporate comme les investisseurs,
09:02de ce que vous pouvez voir également chez It Advisory côté conseil,
09:05sont à la manœuvre pour récupérer des LBO distress ?
09:07Parce qu'on se doute que sur les vintage 21, début 22,
09:11il y a eu des valorisations, des leverage importants
09:13qui ont été déployés sur certains actifs,
09:16que pour plein de raisons,
09:17qu'elles tiennent de l'inflation,
09:19de l'incertitude politique,
09:20ou de la top line qui commencent à poser aussi un peu problème
09:23dans beaucoup de groupes, dans beaucoup d'industries.
09:25Est-ce que les LBO distress font partie de votre deal flow à vous ?
09:30Alors vous, peut-être sur certaines entreprises,
09:32lorsque vous rachetez des franchises complètes,
09:34on pense à...
09:35Alors je ne dis pas qu'elles sont distresses,
09:36mais il y a plein de fonds LBO aujourd'hui
09:39qui sont effectivement, même dans le consumer,
09:43Marcel et fils avec Wimbert au capital,
09:45alors qu'il va très bien, je vous rassure tous,
09:47mais est-ce que du coup, vous voyez ce vintage 20, 21, 22,
09:52payé cher, haut de cycle,
09:53comment c'est arrivé vers vous en restructuring ?
09:57Sans donner de nom évidemment, mais...
09:59Non, j'allais dire, au final,
10:01on a toujours eu du restructuring,
10:03quelle que soit l'année,
10:04quelle que soit les cycles,
10:05quelle que soit la perception des multiples,
10:07j'entends depuis 2005,
10:09les multiples sont idiots,
10:10les multiples sont trop,
10:11ça va casser dans deux ans, etc.
10:13Donc ça revient,
10:14on a du deal flow qui vient de vintage 21,
10:17on a du deal flow qui vient de sujets de Covid antérieurs,
10:20de trucs beaucoup plus récents,
10:21ce n'est pas forcément la règle ici.
10:24La question du private equity qui interviendrait
10:26pour acheter un LBO distressed,
10:30ça on le voit très peu honnêtement,
10:31en fait vous avez déjà un premier problème à traiter
10:33qui sont les créanciers dans le LBO en question,
10:35il y a une question d'image associée au fait à cette acquisition
10:39en cassant de la dette pour reprendre le terme,
10:43des mécanismes,
10:43et donc quelque part,
10:44ils ne vont pas se positionner
10:46sauf pour les acteurs spécialisés
10:47qui peuvent offrir une alternative.
10:49Je parlais plus de ça effectivement,
10:50de ce qui venait des acteurs vanilles
10:52qui peut aller vers des corporate
10:54ou des acteurs spécialisés.
10:55Alors dans ce cadre-là,
10:56c'est plus une question de cas par cas,
10:59les créanciers peuvent être intéressés
11:00par un adossement avec un corporate
11:01pour reprendre un actif
11:02ou avec un investisseur spécialisé
11:04parce qu'ils ne se sentent pas
11:05ou ils ne sont pas organisés
11:06pour reprendre les commandes
11:07d'une entreprise sous-performante.
11:09Ça effectivement,
11:10on peut le voir en fait,
11:11et on le voit.
11:13Nous, on a souvent essayé
11:15de se rapprocher de fonds de LBO
11:18qui avaient des participations
11:19qui étaient abîmées.
11:20Bon, le premier message
11:21qui vous est donné par un fonds de LBO,
11:23c'est tout va bien,
11:24Madame la Marquise.
11:26Et même quand vous le savez,
11:27et même quand ils finissent par le reconnaître,
11:29c'est extrêmement dur pour eux
11:31d'officialiser les difficultés
11:34qu'ils ont rencontrées
11:35en vous vendant un actif.
11:37Et donc, le plus souvent,
11:39ils ne peuvent pas forcément vendre
11:40à un autre fonds de LBO
11:42qui aurait peur d'abîmer sa relation
11:44avec des partenaires bancaires
11:45avec lesquels il est habitué de travailler
11:46en exigeant de ses partenaires bancaires
11:47un cut, un write-off très important
11:50sur la dette.
11:51Le plus souvent,
11:52ils vont placer ces dossiers
11:53dans des fonds de continuation
11:54où ils vont les céder
11:56sur le marché secondaire
11:57dans des conditions
11:59qui sont confidentielles.
12:01Donc, à la fin,
12:02eux que savent la performance
12:03de cette participation,
12:04leurs LPs la connaissent,
12:08les banques aussi probablement,
12:10mais ils font tout
12:11pour éviter d'officialiser
12:12une perte en capital.
12:15Et vous, côté casino,
12:16vous entretenez les relations
12:17avec ces acteurs du private equity ?
12:20Pas particulièrement,
12:21mais on regarde
12:21puisqu'on est touché.
12:24Enfin, on est un secteur,
12:25évidemment,
12:26il y a pas mal de LBO.
12:29Moi, ce que je vois surtout,
12:31c'est que pour l'instant,
12:31ça garde.
12:32C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:34et ça va complètement
12:35dans votre sens,
12:36avant de sortir,
12:37la première étape,
12:39c'est d'admettre
12:39qu'au lieu de faire une sortie
12:40en 5 ans,
12:41la sortie,
12:41elle se fait à 8-10 ans.
12:44Et dans mon secteur,
12:45je trouve les fonds
12:46assez patients finalement
12:47parce qu'en fait,
12:48ils préfèrent attendre
12:49que reconnaître quelque part
12:51un investissement
12:52qui ne serait pas
12:53à la hauteur,
12:54je dirais,
12:55des anticipations.
12:57On va donc vous voir
12:58à l'acquisition
12:59de votre côté
12:59sur la proximité.
13:02J'espère bien.
13:02Il y a des deals
13:03qui sont sortis déjà
13:03depuis quelques mois ?
13:04Non, c'est en cours.
13:05Très bien.
13:06C'est en réflexion.
13:07C'est en réflexion.
13:08Parfait.
13:08Bon, ben,
13:09nul doute que vous serez
13:09bien accompagné
13:10par les équipes
13:11d'Advisory par exemple.
13:13Merci beaucoup,
13:13Sarri,
13:13d'avoir accepté
13:14de venir avec nous.
13:15Merci.
13:15Et puis peut-être
13:17qu'en face de vous,
13:17vous aurez les équipes
13:18d'Alandia.
13:19Donc en tout cas,
13:20merci beaucoup.
13:21Dans un instant,
13:21vous allez monter sur scène
13:22justement pour parler de cela
13:24lors de M&S Stories.
13:25Merci à nouveau
13:26pour votre présence.
13:27Pour ma part,
13:27je vous souhaite
13:28une très belle journée
13:29pour vous retrouver
13:30la suite des contenus
13:31et des émissions de Bsmart
13:32dans un instant.
13:33Merci à tous.
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