00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 9h30, 11h avec Thomas Hill et ce matin, Thomas, vous recevez le grand réalisateur Gérard Pulicino pour la projection au cinéma ce dimanche, 20h du grand concert de Johnny à la Tour Eiffel, c'était en 2000, plus de 300 salles vont retransmettre ce concert, donc allez-y aller au cinéma dimanche soir.
00:19Et on va dresser votre portrait sonore Gérard, des petits sons pour mieux vous connaître, voici le premier.
00:30Vous avez fait ça, on est en 1987, c'est votre tout premier clip pour le groupe Animaux.
00:37Et alors ça, ça va passer en boucle sur M6, il y a la petite chaîne qui monte à l'époque, c'était la folie, et du coup ça va devenir un peu votre carte de visite en fait ce clip, il va vous servir pour en faire d'autres.
00:46Oui, j'en ai fait 300 ou 400, mais c'est vrai que ça a été la première marche.
00:52Parce que vous êtes aussi un passionné de musique depuis toujours, votre instrument de prédilection Gérard Pulicino c'est la batterie,
00:58le batteur c'est celui qui fixe le rythme, c'est un petit peu ce qu'on fait aussi en réalisation finalement, et c'est assez proche tout ça, ça a dû vous servir.
01:07Le rythme c'est la vie quoi, c'est sûr.
01:10C'est-à-dire que j'ai commencé effectivement par la batterie, joué dans différents groupes, et puis après je me suis mis aux autres instruments.
01:16Et alors vous êtes aussi compositeur justement, alors pas de chanson pour Johnny, et vous votre truc c'est plutôt ça.
01:28Non !
01:30Eh oui !
01:31Gérard Pulicino a réalisé notamment, enfin écrit, composé, le générique de N'oubliez pas les paroles, mais aussi celui-là.
01:43Ah génial !
01:44C'est mythique quand même !
01:46Ouh là le son !
01:47C'est un son des années 80 !
01:50C'était la roue de la fortune !
01:52Un autre aussi d'époque !
01:53Celui-là j'adore !
01:55On se met ça ?
01:55Bien sûr !
01:58N'oubliez pas !
02:00Votre pro s'adant s'adant !
02:03Cette émission !
02:04Vous avez composé des dizaines de génériques télé, Gérard Pulicino, pratiquement toutes les émissions de Nagui, qui est votre grand pote.
02:11Non non, c'est mon frère !
02:12C'est votre frère carrément !
02:14C'est un exercice intéressant en même temps j'imagine, parce qu'il faut être percutant, efficace en quelques secondes quoi !
02:20Pour le générique ?
02:21Ah oui, j'ai des règles dehors, les génériques au niveau de la mélodie ne doivent pas dépasser 4 notes, pour pouvoir les mémoriser.
02:30Ça reste en tête ?
02:31Il faut que ça reste en tête.
02:32Et puis disons-le aussi Gérard, c'est assez lucratif, parce que c'est à chaque diffusion vous toucher.
02:37Je ne sais pas de quoi vous parlez.
02:39Et puis c'est des émissions qui n'ont pas beaucoup duré, la roue de la fortune, n'oubliez pas les paroles.
02:43En tout cas c'est la roue de la fortune, tout le monde veut prendre sa place, et vous aussi, c'est diffusé tous les jours.
02:48Ça va les affaires Gérard ?
02:49Je vais appeler mon avocat.
02:52Après il y a une émission de Nagui, où vous n'avez pas composé le générique, parce qu'un certain Jean-Jacques Goldman vous est passé devant, c'est celle-ci.
03:01Il faut avouer qu'il est assez efficace, ce générique.
03:13Il est extraordinaire.
03:14Non, non, mais il ne m'est pas passé devant, moi je ne voulais même pas essayer de le faire.
03:18Quand on est là-dessus qu'il voulait le faire, Nagui a appelé Jean-Jacques, et voilà, il lui a envoyé ça, c'est extraordinaire.
03:25Et c'était il y a 30 ans, Taratata qui a fêté ses 30 ans l'an dernier, et c'est une émission quand même, c'est fou, c'est une émission que vous avez imaginée dans la cuisine de Nagui ?
03:33Exact, oui, oui, sur sa table de la salle à manger, et on a créé carrément l'émission en pensant qu'on allait peut-être faire une saison, voire deux, si tout allait bien.
03:45Et puis finalement, ça fait plus de 30 ans que l'émission existe.
03:49Il parait que ça a failli s'arrêter, même après la première de Taratata, c'était déjà compliqué.
03:53Ah oui, parce qu'on ne trouvait pas les artistes.
03:54Ah oui, qui voulaient chanter en live, c'était ça l'objectif, il fallait trouver des gens qui acceptent de chanter en live.
03:59C'est-à-dire que c'était une émission de télé, mais sur le mode de concert, et donc il y a pas mal de gens, c'est-à-dire qu'au départ, à l'époque, toutes les émissions de variété se faisaient en général en playback ou en orchestre,
04:14mais là, on cumulait spectacles et télévision.
04:19Et alors, pour vous, réalisateur, Gérard Policino, c'est aussi un peu un laboratoire.
04:24C'est pour Taratata que vous avez eu l'idée, par exemple, de raccorder un clavier de synthé à votre console de réalisateur.
04:30Pourquoi ? Pour pouvoir choisir les plans plus rapidement, c'est ça ?
04:32Déjà, oui, parce que je n'aime pas le côté mécanique des boutons dans les régies où on appuie sur des boutons.
04:39Et comme je viens de la musique, l'idée, c'était de prendre un clavier de piano et d'affilier chaque note à une caméra.
04:49Donc c'est assez impressionnant quand vous êtes en régie avec Gérard Policino,
04:51parce qu'il a donc son clavier sur les cuisses, il est au fond de son siège, et il joue de la musique.
04:56On a l'impression de voir une personne qui joue du piano, mais il est en train de réaliser une émission.
04:59Mais la première fois, ça m'a joué des tours, c'est-à-dire que la première fois que je l'ai essayé, c'était en 95,
05:04et c'était Stevie Wonder, et j'étais tellement pris par la musique que j'ai commencé à jouer des accords.
05:12Du Stevie Wonder !
05:13C'était une espèce de cacophonie visuelle qui ne voulait absolument rien dire.
05:15C'est pas mal.
05:16C'était la première fois.
05:17Allez, encore un petit extrait.
05:19Auteuil Neuilly Passy, c'est pas du gâteau.
05:21Auteuil Neuilly Passy, tel est notre ghetto.
05:24Salut, tu vas bien !
05:28Auteuil Neuilly Passy, des inconnus, vous avez réalisé ce clip qui vous a valu la victoire de la musique du meilleur clip,
05:33ça c'était en 92, et c'est assez fou de recevoir un prix aussi prestigieux pour un clip satirique.
05:39Vous y attendiez ?
05:40Ah bah pas du tout !
05:41On a fait ça en une journée, même pas, et on pensait pas...
05:44D'ailleurs je n'étais même pas aux victoires.
05:47Moi j'étais au Mexique en train de faire la piste de Xapatane, et j'ai Didi Bourdon qui m'a appelé en disant
05:54« Hey, tu as eu le clip de la match ? »
05:56Oh bah super, je ne savais même pas que...
05:57Non mais pour un sketch, c'était un clip très réussi, très positionnel, très réussi pour un sketch.
06:01On s'est vraiment amusé.
06:02Et vous avez réalisé tous les numéros de la télé des inconnus, diffusés sur Antenne 2, puis France 2,
06:08qui faisaient des scores d'audience dingues, 9 millions de téléspectateurs.
06:12Je crois que ça n'existe plus.
06:13Ça nous faisait tous... On regardait ça, alors on était ados à l'époque, mais on regardait ça le lendemain,
06:17on débriefait dans les cours d'école, mais c'était la France entière qui regardait ça et qui se marrait.
06:21Mais franchement, quand on le faisait, on ne pensait pas que ça allait devenir iconique comme ça.
06:25Il paraît que c'était très sérieux d'ailleurs, qu'en coulisses, ça ne plaisantait pas du tout.
06:27Ah, pas du tout. Il y avait les textes que Didier, Bernard et Pascal nous apportaient,
06:34et c'était la Bible. À la virgule près, c'était extrêmement rigoureux et exigeant.
06:42On ne rigolait pas pendant les tournages.
06:45Bon, après, évidemment, il y a quelques fourrilles, mais c'était très rare, et c'était vraiment très sérieux.
06:49On faisait de l'humour très sérieusement.
06:51Très sérieusement, la télé des inconnus.
06:53En fait, dès que Gérard réalise quelque chose à la télé, ça fait 9 millions.
06:55Le concert de Johnny 9 millions, les inconnus 9 millions, voilà.
06:59Justement, là, bientôt, on fait une super émission qui s'appelle Interville.
07:03Ah, vous souhaitez le 9 millions, bien sûr.
07:06Oui, peut-être les quatre cumulés.
07:09Allez, dans un instant, sur Europe 1, on va se connecter avec Olivier Benkemoun,
07:13à moins qu'il soit déjà en ligne avec nous, Olivier.
07:15Il est là.
07:15Il est là, Olivier Benkemoun.
07:17Il est actuellement aux obsèques d'un très grand, à la fois des médias et de la culture,
07:23M. Philippe Labreau.
07:25Et on va lui rendre un dernier hommage dans un instant.