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  • 12/06/2025
Avec Stéphanie Pillonca

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##SUD_RADIO_MEDIA-2025-06-12##

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News
Transcription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Ganzemann.
00:05Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07Bonjour Valérie.
00:08Notre invitée aujourd'hui, Stéphanie Pilanca, bonjour.
00:10Vous êtes journaliste, réalisatrice, documentariste.
00:14Vous venez nous parler de ce documentaire Invincible été.
00:18Vous avez filmé Olivier Gois.
00:20Olivier Gois, son nom est devenu familier des Français
00:24puisqu'il est atteint de la maladie de Charcot depuis maintenant près de 5 ans, c'est ça ?
00:28Absolument, oui.
00:29Depuis 5 ans, dans les 3 ans, il est d'une énergie, d'une luminosité absolument incroyable.
00:38Vous l'avez suivi dans sa famille, au travail, vous avez vu l'évolution de la maladie.
00:45On va en parler avec vous dans un instant.
00:47Vous l'avez rencontré comment Olivier Gois ?
00:49Alors j'étais en train de tourner un film sur le cancer du sein,
00:52donc j'avais quand même une certaine charge émotionnelle déjà en tant que réalisatrice,
00:56avec une histoire vraie en plus.
00:58Il y a un producteur qui m'a demandé, il m'a dit écoute j'aimerais beaucoup que tu rencontres Olivier Gois.
01:04Alors je ne savais pas du tout qui était Olivier Gois pour faire un film sur lui.
01:09Donc je suis revenue à Paris et j'ai été face à cet homme.
01:12Je n'avais pas du tout le temps, je me suis dit je ne vais pas le faire.
01:16Je ne vais pas le faire, c'est trop lourd, je n'ai pas envie, je ne me sens pas.
01:19Et quand je l'ai vu rentrer dans la pièce, j'ai vu son visage, j'ai vu ses yeux, j'ai vu sa lumière, son charisme et bien d'autres choses.
01:25Et je me suis dit ok, on fait un film, on le fait ensemble.
01:29Alors moi qui suis un boomer, ce qui me fascine chez vous, c'est que vous êtes partie d'Exclusif et de la Starac pour être une journaliste avec des paillettes, des lumières,
01:38où vous voyez sourire, avoir souvent des fourrires avec Emmanuel Gaume dans Exclusif.
01:43Comment on passe de ça à des sujets très sérieux alors que lorsqu'on part dans des émissions comme ça, on a plutôt une ambition de faire de la télé, d'aller sous les paillettes.
01:54Et vous avez choisi une autre voie alors que vous étiez dans une super voie.
01:58Vous fonctionniez très bien à cette époque-là.
02:00Écoutez, je crois que ça s'appelle la vie, qu'il y a plus d'imagination que nous, beaucoup plus d'imagination qui nous prend et qui nous emmène ailleurs.
02:07Moi j'ai adoré être journaliste de paillettes, animatrice, chroniqueuse paillettes.
02:11Et puis j'adore aussi parler de sujets profonds.
02:14Je pense qu'on peut tout faire dans la vie, c'est ça qui est beau.
02:16Mais pourquoi vous changez de voie ?
02:18Je ne change pas de voie, j'ai expérimenté une voie, j'ai adoré.
02:21J'ai eu des années télé très légères et très drôles, comme Valérie d'ailleurs.
02:24C'est vrai, la vie évolue.
02:26Et la vie évolue, et puis oui, et puis j'aime aussi, je me dis qu'une existence est très très courte.
02:32Et on s'en rend compte en traitant des sujets comme la maladie, comme la mort, comme le handicap.
02:36Et on doit s'emparer de choses.
02:37Et puis j'aime bien être un petit colibri et essayer de diffuser des choses heureuses.
02:42Pour montrer que la vie finalement, elle n'est pas si dure.
02:44Ce sera diffusé samedi à 21h sur Paris 1ère, en clair.
02:49Je crois que le patron du groupe M6 a eu un énorme coup de cœur, si on peut appeler ça comme ça, pour Olivier Goua.
02:55Il a été touché par...
02:57Mais on ne peut être que touché.
02:58Moi j'ai eu la chance de le rencontrer aussi.
03:00On ne peut être que touché par cet homme qui dégage, comme vous l'avez dit, un charisme, une énergie absolument incroyable.
03:08Il est lumineux en plan d'acteur.
03:09Et donc ce sera diffusé en clair sur Paris 1ère, samedi à 21h.
03:14On va en reparler avec vous dans un instant, Stéphanie Pilenka.
03:17Tout de suite, c'est le zapping.
03:18Alors vous qui aimez les témoignages forts, j'ai évidemment pris ce son pour vous.
03:27La France reste sous le choc.
03:29Comment un enfant de 14 ans se met en tête de tuer une surveillante, n'importe laquelle, nous a dit le procureur hier.
03:36Sans raison, sans la moindre notion de détruire une famille et puis un enfant.
03:41Hier, dans Bonjour, c'est Evan, le beau-fils de Mélanie, qui a rendu hommage et qui a parlé de la personnalité de Mélanie, qui est la surveillante, qui a été tuée.
03:53Il y a beaucoup de témoignages autour de vous, beaucoup de soutien ?
03:57Oui, oui, énormément.
03:58Vous avez pu le voir, que ce soit sur vos chaînes ou ailleurs.
04:01Mélanie, c'était quelqu'un de vrai.
04:03C'était quelqu'un dont tout le monde avait même ressenti.
04:05C'était quelqu'un de merveilleux, quelqu'un d'incroyable.
04:07Elle était rayonnante.
04:08Elle faisait sourire tout le monde.
04:09Que ce soit ses collègues, que ce soit ses amis ou ne serait-ce que des connaissances, quoi que ce soit.
04:14C'était vraiment quelqu'un de...
04:15En tout cas, ce n'est pas celle qu'on s'attendait à avoir repartir en premier.
04:19Et moi, ce que je trouve assez dingue, c'est lorsque, pour cet enfant, la mort n'existe presque pas.
04:28Et pour Olivier Gouin, la mort, c'est son combat.
04:31Oui.
04:32C'est fou quand même.
04:33Le paradoxe de l'existence.
04:35Alors, j'imagine, Valérie, vous qui êtes une pro des réseaux sociaux, et quand je dis pro, je devrais dire accro, vous connaissiez Adé Laurent ?
04:42Non.
04:43Vous ne connaissiez pas Adé Laurent ?
04:44Non.
04:44Vous n'avez jamais vu de ses films sur TikTok ?
04:47Alors, il fait des films porno, Adé Laurent.
04:49Voilà.
04:50Il est auditionné par la commission TikTok.
04:53Adé Laurent, il a la réputation d'être masculiniste et de ne parler que de sexe.
04:58Et parfois, on lui reproche de parler à des mineurs de sexe sans se soucier qui le regardent.
05:04Pour se défendre, vous savez quoi ? Il a fait appel à Michel Sardot.
05:07Aurel San, dans sa chanson, excusez-moi du terme, « Sale pute », sur YouTube, donc sans limite d'âge,
05:14t'es juste bonne à te faire péter le rectum, même si tu disais des trucs intelligents, t'aurais l'air conne.
05:19Bon, je crois qu'on a compris.
05:21Non, mais juste, non, mais...
05:21On n'est pas en train de faire l'audition d'Aurel San.
05:24Je sais, mais pour moi, c'est une indignation à géométrie variante.
05:28On a compris, mais là, vous faites référence à des œuvres à caractère artistique.
05:31Alors, vous pouvez dire que vos live TikTok ont un caractère artistique.
05:33Mais là, en l'occurrence, la plateforme dit que, en gros, les contenus sexistes
05:38qui véhiculent des différentes formes de sexisme sont contraires aux conditions générales d'utilisation.
05:44Donc, voilà, je ne sais pas si Aurel San se mettait à dire ça en live, il serait peut-être banni.
05:48Avant Aurel San, il avait pris une chanson de Michel Sardot.
05:53Et donc, ce que lui a dit le président de la commission, c'est qu'il mélange œuvres artistiques
05:57et chanson avec la réalité.
06:01Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau.
06:03Hier, c'était la version macroniste de la Belle au bois dormant
06:06en visitant le stand canadien au Salon de la Téléchnologie VivaTech.
06:10Alors, il n'a pas regardé un miroir, Emmanuel Macron,
06:13mais il a interrogé l'IA.
06:15Je ne sais pas si vous avez vu cette séquence, vous allez voir.
06:17Il est face à un robot.
06:18Il est face à un robot.
06:19Qui est l'intelligence artificielle.
06:20À l'intelligence artificielle.
06:22Mais il aurait pu lui demander quel est le plus beau des présidents.
06:25Non, il lui a demandé de l'aide, en quelque sorte.
06:26Si vous pourriez faire confiance à l'IA pour une grande décision de vie,
06:31laquelle serait-ce ?
06:32Comment tu peux aider à réformer l'État ?
06:34L'IA peut aider le secteur public à optimiser ses opérations,
06:40par exemple pour gérer l'approvisionnement
06:41ou améliorer les services aux citoyens.
06:44On a aidé un port à accélérer le passage de cargaisons essentielles.
06:48Est-ce que tu veux rester en France ?
06:52C'est en temps Paris, même en équipe et moi,
06:54on a notre camp de base à Montréal.
06:57C'est là qu'on crée toute cette magie d'Ivoire.
06:58Et toc !
07:00Et alors, évidemment, sous la vidéo,
07:03vous avez certains internautes qui regrettaient
07:06que l'IA ne lui ait pas répondu
07:08« ta démission » comme réponse,
07:11« changer de président ».
07:12Donc voilà.
07:14C'est quand même assez fou de poser cette question.
07:16Je ne sais pas si vous en parlerez avec vos débatteurs.
07:18Ce n'est pas forcément cette question-là à poser.
07:21Sous la vidéo...
07:23Ah oui, c'est vrai.
07:24Donc je vais à la ligne suivante.
07:26Oui.
07:26Vous connaissez l'humoriste Thomas N. G. John.
07:28Il était invité sur...
07:29Alors ça, c'est très drôle.
07:30Il était invité sur le plateau de Télématin.
07:32Alors la chroniqueuse de Télématin lui rappelle...
07:35Vous voyez, je reviens aux paillettes.
07:37Elle lui rappelle qu'il était au Stade de France
07:40à la fameuse finale avec le PSG.
07:42Et là, il diffuse une photo de lui dans le Stade de France.
07:44Mais il est habillé pareil que sur le plateau.
07:47Et évidemment, ça le met mal à l'aise.
07:49Parce qu'entre-temps, il s'est passé douze jours.
07:50On se demande s'il s'est changé, le pauvre Thomas N. G. John.
07:53C'est tout Stade, moi.
07:54C'est ça, vous l'avez.
07:55Il s'est passé.
07:57Je ne me suis pas changé depuis, tiens.
08:01Là, c'est la petite...
08:03Là, il m'a mis un peu mal à l'aise.
08:06Si on est censé faire rêver dans ce métier,
08:08il dit que le mec, il tourne à une chemise.
08:12Là, c'est pour me prévenir, en fait.
08:14Il y en a taché de presse.
08:15Il est là pour ça.
08:16Thomas N. G. John.
08:16Mais pas cette chemise.
08:17Bon, bref.
08:17C'est pas grave.
08:19J'ai la honte, mais c'était un beau moment.
08:21Un très beau moment.
08:22Vous pouvez l'enlever du...
08:23Alors, on va l'enlever.
08:24Alors, je vois le retoile.
08:25On la dégage, s'il vous plaît.
08:27C'est assez roncle comme ça.
08:29Donc voilà, c'était un moment plutôt rigolo dans Télématins.
08:32Le principal auteur-compositeur
08:33et cofondateur du mythique groupe des Beach Boys,
08:37Brian Wilson, est décédé à 82 ans.
08:39Alors, le groupe a été un véritable phénomène,
08:41avec entre autres...
08:43Je vais vous faire prendre ma planche ce matin.
08:49Ah bah oui.
08:50Je l'ai bien fartée et j'étais prêt à naviguer sur les vagues.
08:55Mais nous, on voulait avec vous, Valérie,
08:57vous faire découvrir une des chansons les plus sublimes
09:00composée par Brian Wilson,
09:04God Only Knows.
09:05Mais ça provoque beaucoup d'émotions ce matin.
09:15Je ne sais pas si ça vous rappelle aussi des souvenirs.
09:18Enfin, les Beach Boys, c'est mythique.
09:20Bien sûr, ils sont tellement particuliers.
09:22Très particuliers.
09:23Ça convoque des tas de souvenirs, absolument.
09:25Et il y a Sting allé sur les réseaux sociaux
09:27qui lui a rendu hommage.
09:28Hier, il était en concert.
09:29C'était magnifique.
09:30Franchement.
09:31Et il y a David Bowie qui a repris God Only Knows.
09:33Oui, mais il est mort, David Bowie.
09:35Ça n'empêche pas d'écouter ses chansons.
09:37Bien sûr.
09:38Vous n'écoutez pas des...
09:39Dernière chose, parce que c'est en lien avec notre sujet.
09:42Enfin, en lien un peu éloigné, mais en lien.
09:45En fait, Brian Wilson avait été en 2024
09:47diagnostiqué d'un trouble neurocognitif.
09:50Et il était proche de la démence.
09:52Il a passé un an de démence avant de mourir.
09:56On va parler de neurologie après avec Olivier Goua.
09:59À tout de suite.
10:00Avec vous, Stéphanie Pilanca,
10:01pour parler d'Olivier Goua,
10:03ce documentaire très émouvant
10:05et aussi plein d'espoir
10:07que vous avez réalisé sur Olivier Goua
10:10qui est donc atteint de la maladie de Charcot.
10:12À tout de suite.
10:12Le 10h midi, Sud Radio Média.
10:17Valérie Expert, Gilles Gansman.
10:19Radio Média, l'invité du jour.
10:22L'invité du jour, c'est Stéphanie Pilanca.
10:24Vous êtes réalisatrice.
10:25On vous a déjà reçue ici, dans cette émission.
10:28Vous traitez de ce sujet grave et fort.
10:31Cette fois-ci, je vous conseille vraiment...
10:33Enfin, cette fois-ci, toutes les fois, je vous conseille.
10:35Mais je vous conseille vraiment de regarder Paris 1ère.
10:37C'est en clair.
10:38Samedi, à 21h, il y aura évidemment le replay.
10:41Invincible été.
10:43C'est un documentaire qui est consacré à Olivier Goua.
10:45Olivier Goua qui est atteint de la maladie de Charcot.
10:49Maladie de Charcot.
10:50Maladie qui touche 1500 personnes par an.
10:54Donc, c'est une maladie qui ne touche pas tant de monde que ça.
10:57On peut le résumer parce que c'est une maladie qui fait extrêmement peur.
11:02Mais on en parle beaucoup plus.
11:03Il y a des auditeurs qui me disent
11:04« Oui, mais avant, on n'en parlait pas. »
11:06On en parle beaucoup plus.
11:07Et par la voix d'Olivier Goua, en particulier,
11:10il y a eu le Bucket Challenge aussi.
11:12Absolument.
11:12Donc, pourquoi déjà cette maladie est plus médiatisée,
11:16si j'emploie ce terme ?
11:16Alors, c'est la moins rare.
11:18La moins rare des maladies rares.
11:21Pourquoi on entend de plus en plus dans les médias des voix
11:24de malades qui s'élèvent à travers Olivier
11:26et à côté d'Olivier, d'associations qui se mobilisent, etc.
11:29Parce que c'est une maladie où l'espérance de vie
11:31est malheureusement très courte.
11:33Donc, les chercheurs, les laboratoires, les financiers,
11:36ceux qui financent la recherche, les mécènes, etc.
11:39ne se mobilisent pas vraiment
11:40puisqu'il n'y a pas trop de profit
11:43puisque les malades ont une espérance de vie courte.
11:45Donc, c'est la raison pour laquelle Olivier...
11:46On dit trois ans, c'est ça ?
11:47Voilà.
11:48Olivier Goua s'est mobilisé
11:51pour engranger, pour solliciter de l'aide
11:55à travers ce film, à travers des expositions de photos,
11:57à travers des événements très particuliers
11:59où il demande aux puissants et aux nantis de ce monde
12:03d'aider la recherche suffisamment.
12:07Actuellement, ça a évolué
12:08où personne ne fait des recherches sur la maladie de Charcot
12:11en se disant très cyniquement
12:13« Dans trois ans, ils sont morts. »
12:15Oui, c'est ça.
12:16Grâce à Olivier et à cette façon extraordinaire qu'il a eue
12:19de porter la parole des malades,
12:22des personnes atteintes de cette maladie-là,
12:23il se passe des choses.
12:25Avec l'Institut du cerveau, etc.
12:27Olivier a réussi à glaner un certain nombre de fonds
12:31pour qu'on puisse s'appliquer à développer
12:33dans d'excellentes conditions la recherche.
12:35C'est-à-dire qu'à travers ça, il y a d'autres maladies...
12:37La recherche d'Alzheimer, ça rapporte plus que la recherche sur Charcot, c'est ça ?
12:40C'est déjà une recherche compliquée aussi, la recherche d'Alzheimer.
12:44Il faut...
12:45Moi, je vais tous les ans au gala, justement,
12:47où il s'explique...
12:48Professeur Dubois explique...
12:51C'est difficile, pendant très longtemps, ça a été une maladie
12:53qui a été aussi mise un petit peu de côté en matière de recherche.
12:59Comment il a accepté ?
13:01C'est lui qui voulait faire ce documentaire, Olivier Gouin ?
13:03Oui.
13:05Parce que c'est pas évident, vous allez vraiment au cœur,
13:08alors c'est tout en pudeur, c'est tout en subtilité,
13:11il n'y a pas de commentaire, il n'y a pas de voix off,
13:13ce sont des moments de vie.
13:16Oui, tout à fait.
13:17Comment lui vous a exprimé sa volonté de participer,
13:22de faire ce documentaire ?
13:23C'était quoi sa motivation ?
13:24Alors, c'était une vraie envie, un vrai désir d'Olivier,
13:27de raconter, de témoigner.
13:30Bien souvent, chez les malades, il y a ce désir de partager,
13:33de témoigner, parce qu'on dit que la maladie vous transfigure,
13:35on dit que la maladie vous change,
13:37change votre optique, votre perception,
13:40vos sentiments, votre ressenti de la vie,
13:42et il avait envie de témoigner pour rassurer,
13:44pour libérer la parole,
13:46parce que bien souvent, quand on est malade,
13:48on souffre dans son corps, on ne veut pas,
13:50on ne veut pas le dire, parce qu'on a peur d'être licencié,
13:52d'être jugé, d'être mis au banc de notre société,
13:55d'être regardé avec une espèce de quelque chose de larmoyant,
13:59quelque chose de souffreteux,
14:00avec une empathie, pas au bon endroit.
14:02Il avait envie de dire, voilà, je suis vivant,
14:05je suis malade, mais je vis, et je suis là.
14:08Voilà, c'était ce désir-là.
14:09Même si ce n'est pas facile non plus au quotidien.
14:12Évidemment, mais personne ne dit que c'est facile,
14:13mais il avait cette envie de témoigner,
14:15et c'est un grand souffle de vie, je crois,
14:17donc il a ouvert les portes de son quotidien.
14:19Et il en parle comme un coming out.
14:22Moi, je vous propose d'écouter la bande-annonce,
14:24et la bande-annonce, vous allez entendre la voix d'Olivier Goua,
14:28de son entourage,
14:29et vous allez avoir une petite idée pour nos auditeurs
14:31de ce qu'est ce film que vous verrez sur Paris 1ère.
14:35Écoutez la bande-annonce.
14:36Bonsoir, Olivier Goua.
14:38Bonsoir Jean.
14:39Combien ça rapporte de prêter de l'argent à des PME ?
14:41C'est vous qui choisissez, en fait, le risque que vous êtes prêt à prendre,
14:44puisque vous choisissez les entreprises auxquelles vous prêtez.
14:46Parlez, je faisais un peu mieux que la moyenne.
14:49Et là, quand j'écoute ça, c'est...
14:514 à 9 %.
14:52Oui, madame, j'ai quand même perdu.
14:571 500 cas par an en France.
15:00On n'en connaît pas les causes.
15:02L'espérance de vie moyenne, c'est 3 ans.
15:05On sait tous qu'on va mourir.
15:07Mais à partir du moment où les gens savent de quoi,
15:11à peu près quand,
15:12eh bien, la vie n'est plus du tout la même.
15:15Il y a comme tout à coup un condensé de vie qui nous est donné.
15:19Et c'est votre cas.
15:19Pour dire comment je fais pour que ma vie soit plus grande que la vie.
15:24Je me considère comme en mission.
15:30Ma mission, c'est de donner.
15:33Se transformer soi-même,
15:35il vaut mieux se mettre au service des autres.
15:38Il se bat aussi pour tous ceux qui ont la SLA,
15:40mais surtout ceux qui l'auront plus tard,
15:41parce que tout ce qu'il fait pour la recherche,
15:43on n'en verra les résultats que dans 5 ou 10 ans.
15:45réfléchir, être dans l'action,
15:48aimer, vous faites avec votre cerveau.
15:52Oui, c'est très fort.
15:55Encore une fois, je le dis,
15:56ce n'est pas larmoyant.
15:57Je ne sais pas comment encourager les gens à le regarder,
16:02parce que c'est une leçon de vie.
16:04Alors le mot leçon, je le mets entre guillemets,
16:06parce que quand on le regarde,
16:07on se dit, est-ce que moi, j'aurais la force d'être comme lui ?
16:10Mais ça donne de l'espoir aussi.
16:11Peut-être, c'est ce qu'il a voulu faire passer.
16:14Parler de la mort, l'acceptation de la mort.
16:16On en parle beaucoup dans ce documentaire.
16:18Oui, c'est aller au-delà de ce qui nous est imposé.
16:22C'est important.
16:22C'est pour ça, ce n'est pas forcément un film sur la mort,
16:25sur la pénibilité ou la difficulté.
16:27C'est comment peut-on, lorsque soudainement on est impacté dans notre vie,
16:31être plus grand que la vie ?
16:32Être plus grand que ce qui nous est imposé ?
16:35Dépasser l'entrave pour vivre malgré tout ?
16:39Je pense qu'il est bien naïf celui qui croit
16:41que l'existence va pouvoir être traversée sans encombre.
16:44Mais pourquoi attendre trois ans de souffrance,
16:47puisqu'on sait que la destination est la mort ?
16:49Pourquoi ne pas avoir la mort tout de suite ?
16:51La vie.
16:53Quoi de plus important, notre mission sur Terre,
16:55je pense que c'est quand même de vivre.
16:57d'aimer, de partager ?
16:58Oui, mais lorsqu'on regarde votre documentaire,
16:59on voit l'emprise de la maladie.
17:00C'est-à-dire qu'au début, il est debout,
17:03il s'exprime d'une certaine façon.
17:05Et plus on va avancer dans le film,
17:07plus il ne va plus pouvoir se mouvoir.
17:09Son corps va devenir sa prison.
17:12Il ne va plus pouvoir...
17:14Là, il ne parle plus à l'heure actuelle.
17:17Il voit petit à petit qu'une chose qui reste.
17:19Alors, il le dit dans la bande-annonce,
17:21son cerveau, il dit, on aime avec le cerveau,
17:26mais il ne lui reste que ça.
17:27Il n'a plus rien d'autre que le cerveau.
17:30Donc, il a conscience de cet emprisonnement.
17:34Moi, personnellement, je n'aurais pas le courage
17:37à la fois d'imposer ça à mon entourage,
17:40et j'aurais juste envie, c'est de partir et de mourir.
17:43Écoutez, on ne sait pas du tout
17:45comment réagir face aux situations.
17:47Notre société prône un corps parfait,
17:50une performance physique,
17:52une apparence absolument irréprochable.
17:56Je pense qu'il y a deux voies.
17:58Il y a une voie aussi lorsque votre corps vous trahit,
18:01vous fait défaut, il vous reste votre cerveau.
18:03Et vous savez pertinemment que tout est piloté
18:05dans notre organisme par notre cerveau.
18:08Il a eu le choix de se laisser sombrer
18:10mourir, se condamner et condamner son entourage
18:13ou aller au-delà de tout ça,
18:15faire quelque chose de plus grand,
18:17plus grand que la vie,
18:18se laisser pénétrer par quelque chose
18:19qui nous dépasse tous ici.
18:21C'est le mystère d'une forme de résilience absolue,
18:24de résurrection insensée.
18:26Mais il s'est mis au service de la vie.
18:28Regardez, il avait le choix entre baisser les bras
18:29ou transformer son existence.
18:32Vous savez combien de vies, Olivier,
18:33change au quotidien ?
18:35Je reçois tous les jours des témoignages
18:37de gens qui sont atteints par la mort,
18:39la pénibilité, la maladie et qui nous disent
18:41il est un exemple, il est un phare,
18:43il nous permet de tenir bon.
18:45Je pense qu'il y a quelque chose,
18:46on ne va pas dire prophétique,
18:48mais quelque chose qui fait du bien,
18:49qui réconforte et qui répare.
18:51On a le choix sombrer ou avancer.
18:54Il a avancé et il avance pour nous tous
18:56parce qu'il se mobilise pour la recherche.
18:58Et à ce jour, vous savez,
18:59j'ai été amenée à beaucoup filmer
19:01la fragilité, la pénibilité, la souffrance.
19:05Toutes les personnes que j'ai filmées en situation
19:07de maladie, de handicap ou traversant
19:09les grands déserts de la vie
19:10sont des personnes exemplaires,
19:12non pas à leur combat,
19:13mais parce qu'elles disent-ils quelque chose
19:14qui est rare et qu'on condamne trop.
19:16Aujourd'hui, c'est la vie.
19:18Et rien n'est plus fort que l'existence,
19:20même quand votre corps vous trahit.
19:22J'ai une amie, moi, qui allait,
19:23médecin, qui allait comme bénévole
19:25dans un service de soins intensifs,
19:27qui disait, les gens ne veulent pas mourir
19:28en soins intensifs.
19:29Il y a une personne sur le sang qui veut mourir,
19:31c'est la personne qui est seule.
19:32C'est pas moi qui le dise, c'est une étude.
19:34Donc, on ne sait pas comment on peut réagir.
19:37Olivier Goua, il a quelque chose de particulier.
19:40Son fils le dit au début,
19:41il rit tout le temps, il rit pour rien.
19:43Et il a de l'humour, il ne rit pas pour rien.
19:46Mais il a un humour absolument incroyable
19:49et l'humour l'aide à tenir aussi.
19:51Oui, mais il n'était pas cet homme-là,
19:52il le dit dans le film.
19:54Il dit, c'est la maladie qui m'a changée,
19:57qui m'a transformée.
19:58Vous savez, c'est une grande leçon de courage
20:02pour son entourage.
20:03Il ne condamne pas son entourage.
20:05Il distribue les mouchoirs,
20:07mais il apprend à ses fils
20:08et à ses très proches à être des hommes,
20:10à avancer dans la vie et à être préparé.
20:12On ne nous prépare pas à la difficulté.
20:15On ne nous prépare pas aux tempêtes.
20:16Les tempêtes existent.
20:18Il est bien naïf, celui qui croit
20:19que l'existence se traversera sans encombre.
20:21Vraiment, encore une fois.
20:22Oui, oui.
20:23Il parle d'ailleurs du film
20:24« Du cercle disparu ».
20:26« Du cercle des poètes disparus ».
20:28J'ai eu un petit OK.
20:30« Du cercle des poètes disparus ».
20:31Lorsqu'il avait vu le film
20:33qui prône la philosophie du Carpe Diem,
20:37il avait trouvé ça ridicule.
20:38Et aujourd'hui, le Olivier Gouamalade
20:41trouve que Carpe Diem
20:42est une vraie philosophie de vie.
20:44On le voit d'ailleurs avec...
20:45Tout à fait.
20:46Comment il s'appelle ?
20:48Ricard avec...
20:49Oui, Mathieu Lemoyne.
20:51Voilà.
20:51Vous savez, quand on est en bordure de la falaise,
20:53souvent on se dit, on regarde sa vie
20:55et puis on mesure toute la saveur
20:58de l'impermanence de la vie.
21:00On ne sait pas.
21:00Peut-être c'est fini tout à l'heure
21:02pour nous tous dans une heure.
21:03C'est fini.
21:03Mais oui, mais bien sûr, c'est pour ça.
21:06Carpe Diem, c'est ça.
21:07Je ne prends pas l'avion.
21:08C'est jouir de chaque instant.
21:10Vous pouvez vous faire écraser par un tranquillin.
21:13Renverser par un vélo,
21:15vous tombez sur la tête.
21:16Jouir de chaque instant, c'est ça.
21:18L'impermanence, on ne sait pas.
21:19Vous n'arrêtez pas de la pile demain.
21:21Voilà, on est sans arrêt
21:22en train de faire des plans
21:23et des plans et des plans
21:24dans un futur qui est improbable.
21:25Absolument.
21:26Il faut profiter.
21:27Et voilà, le Carpe Diem, c'est ça.
21:29C'est ce qu'il dit.
21:30On va marquer une pause
21:31et on vous retrouve dans un instant.
21:32Stéphanie Pilonca pour parler de ce documentaire
21:37incroyable, Invincible été.
21:39Vous nous direz d'ailleurs pourquoi ce titre.
21:42A tout de suite.
21:45Le 10h midi, Sud Radio Média.
21:48Valérie Expert, Gilles Gansman.
21:51Sud Radio, le supplément média.
21:54Le supplément média avec Stéphanie Pilonca.
21:56Vous êtes journaliste, réalisatrice.
21:59Samedi soir sur Paris 1ère en clair
22:01à 21h, Invincible été.
22:03C'est un documentaire qui est consacré
22:04à Olivier Gouas.
22:06Encore une fois, Olivier Gouas,
22:07je vois que nos auditeurs réagissent.
22:08Tout le monde le connaît maintenant.
22:10Parler de la maladie de Charcot.
22:12On a vu aussi Charles Bietry
22:14qui est atteint de cette maladie.
22:16Ce doc, vous l'avez tourné il y a trois ans ?
22:18Oui, à peu près.
22:19Pourquoi il ne sort que maintenant ?
22:21Alors, il est sorti au cinéma
22:22et dans le monde entier d'ailleurs.
22:24On a été très émus, touchés.
22:25Olivier a beaucoup accompagné le film
22:27au Japon, aux Etats-Unis,
22:29en Angleterre, en Italie, en Espagne.
22:31Ça a été assez fou.
22:32Il a été très soutenu, très plébiscité.
22:34Puis, il a fait un certain chemin sur Canal.
22:37Et là, il arrive en clair grâce au groupe M6
22:39justement qui a décidé de le porter.
22:41Alors, comment s'est passé le tournage ?
22:43C'était, vous passiez trois jours avec lui
22:45puis vous reveniez quinze jours après.
22:47Comment ça s'est organisé ?
22:49Et comment vous lui avez présenté le projet ?
22:53Alors, je lui ai dit, voilà,
22:55il faut qu'on soit amis,
22:57il faut qu'on soit proches.
22:58On va vivre un cœur à cœur.
22:59On va vivre une certaine intimité
23:01parce que les documentaires,
23:03c'est particulier.
23:03Surtout, les documentaires à long cours.
23:05Comme ça, vous arrivez dans la vie des gens.
23:08Vous vous posez, vous regardez le papa,
23:10la maman, l'épouse, les enfants,
23:12les amis.
23:13Vous êtes là dans les moments intimes,
23:15des soins du quotidien,
23:16dans les grandes joies,
23:18comme les grands doutes aussi.
23:19C'est particulier.
23:20C'est un travail de longue haleine.
23:22Et puis, vous arrivez comme ça,
23:23vous passez deux, trois jours,
23:25vous montez pour voir ce que vous avez,
23:27vous revenez la semaine d'après.
23:28C'est très intéressant.
23:30Mais j'aime bien dire que
23:31j'ai l'impression des fois de filmer
23:33des hirondelles ou des papillons.
23:35Il faut se faire le plus petit possible,
23:37le plus discret.
23:38Et surtout, accueillir.
23:40Ne pas scénariser,
23:41ne pas mettre en scène,
23:42ne pas heurter,
23:43ne pas violer,
23:44ne pas être insistant,
23:46invasif.
23:47Il faut accueillir,
23:48discerner,
23:49accueillir avec beaucoup de dignité,
23:51de légèreté.
23:53Ce n'est pas du reportage
23:54où vous êtes là en quête de la parole.
23:56Moi, je ne suis pas en quête de la parole.
23:58Je suis là pour absorber.
23:59Ce qui se ressent, d'ailleurs,
24:00est ce qui fait la dignité
24:02et la pudeur du document
24:05parce que ça commence avec son fils,
24:08le fils d'Olivier Goua,
24:09qui présente sa famille.
24:11Donc, il y a quelque chose d'assez joyeux
24:13dans la façon de le présenter.
24:15Moi, ce qui m'a frappée,
24:16c'est aussi les proches d'Olivier Goua
24:17qui ont beaucoup de mal à parler
24:18sans pleurer
24:19parce que ça reste,
24:20malgré la bonne humeur d'Olivier,
24:22malgré sa détermination,
24:26pour sa femme,
24:27pour ses parents,
24:28pour son père,
24:29c'est très difficile
24:30d'en parler sans pleurer.
24:31Ce qui est très dur,
24:32Olivier le dit dans le film,
24:34c'est très dur
24:34de distribuer les mouchoirs.
24:36Alors, il a appris
24:37aux siens,
24:40il leur a dit
24:40voilà, moi, je veux partir
24:43mais quand je partirai,
24:45je veux partir dans la paix.
24:46Vous devez être heureux.
24:48Il leur a transmis
24:49cette injonction à vivre.
24:52Voilà, et à vivre.
24:53Et c'est important,
24:54mais c'est, je pense,
24:56encore une fois,
24:56je suis bien incapable de le faire,
24:57mais c'est ce que nous devrions partager
24:59avec nos enfants,
25:00apprendre.
25:01Par exemple, il y a une séquence
25:02qui se passe dans le jardin
25:04où son fils lui amène
25:05un livre
25:06d'entraînement,
25:09de diction
25:10qu'on peut retrouver
25:11dans les cours de théâtre,
25:13la Duchesse,
25:13Archiduchesse,
25:14etc.
25:15Ça, c'est quand même
25:16relativement mis en scène
25:17parce que vous ne pouvez pas
25:18capter d'un seul coup
25:19cette scène.
25:20Alors, elle est jolie,
25:21cette scène de lui
25:22qui essaye de prononcer.
25:23Il est plutôt doué,
25:23d'ailleurs,
25:24à cette époque-là.
25:26Mais moi, j'ai trouvé
25:26que ça faisait mise en scène,
25:27ça, en revanche.
25:29Écoutez, alors,
25:29je n'ai pas bien travaillé.
25:31Vous n'avez pas du tout
25:32mise en scène ?
25:32Mais c'est possible.
25:33Non, ce n'est pas mise en scène.
25:34Vous savez, c'est...
25:34Vous avez suivi le garçon
25:35qui allait voir son père ?
25:36Vous savez,
25:37il y a de l'intimité
25:38entre un père et un fils
25:39qui s'isole,
25:40qui s'amuse.
25:41Et il est très pédagogue,
25:43Olivier.
25:43Il apprend à son environnement immédiat,
25:46à ses proches,
25:47à, comment dirais-je,
25:49à cultiver
25:50ces armes-là,
25:52à peaufiner,
25:53à aiguiser leurs armes
25:55pour pouvoir appréhender
25:56ce qui va suivre.
25:57Vous êtes une équipe de combien ?
25:58On n'est pas beaucoup.
25:59C'est pour ça que ça vous semble
26:00peut-être mise en scène,
26:01mais on est trois.
26:02Donc moi, je suis en général
26:03très loin.
26:05L'assistant,
26:05qui est mon fils aussi,
26:06et puis c'est le chef opérateur
26:07qui vient là
26:08avec beaucoup de maîtrise
26:09et de délicatesse
26:10pour filmer.
26:11Et extrêmement bien filmé.
26:13Il faut le féliciter.
26:13C'est mon boulot, alors.
26:15Extrêmement bien filmé.
26:16Ça veut dire que vous avez
26:17un petit écran
26:17et vous suivez à distance
26:19avec un casque
26:20ce qu'est en train de se dire
26:21et en train de se faire.
26:23Et donc, vous laissez en fait
26:24que le cadreur,
26:26enfin que le chef op
26:27en train de filmer
26:28une scène
26:29et vous,
26:29vous êtes à distance.
26:30Vous savez,
26:31pour cette séquence
26:32qui vous paraît être mise en scène,
26:33il y a des heures d'attente
26:34avant qu'il ne se passe quelque chose.
26:36Vous suivez des journées entières
26:38et puis tac,
26:38il va y avoir la petite merveille,
26:40la petite perle,
26:41le petit diamant
26:41et vous allez pouvoir
26:43l'absorber,
26:44le capturer.
26:47Mais avant,
26:48il y a beaucoup de temps.
26:48Il y a beaucoup d'heures
26:49de tournage.
26:50Vous n'avez pas eu envie
26:51de le réinterroger aujourd'hui ?
26:54Oui.
26:54Parce qu'il a changé,
26:54Olivier Goua.
26:55Oui, il a changé.
26:56Il ne parle plus.
26:56Il a grandi, Olivier.
26:57Oui, il a grandi.
26:58Mais alors,
26:59il ne parle plus.
27:00L'un de ses combats,
27:01l'une de ses grandes motivations,
27:04c'est ce dont il se sert.
27:07On aurait aimé
27:07de la voir ce matin,
27:08mais on s'y est pris
27:09un petit peu tard.
27:10C'est la synthèse vocale.
27:11C'est qu'il y a des progrès
27:12absolument formidables
27:13qui ont été accomplis
27:15pour aider les personnes
27:16qui ne peuvent plus parler.
27:18C'est merveilleux.
27:18Est-ce que vous avez réfléchi
27:19à donner une forme de suite
27:21et à le voir aujourd'hui ?
27:23Écoutez, c'est tout ouvert.
27:24Je lance l'appel au producteur.
27:25Je pense que...
27:27Vous savez,
27:27Olivier a perdu
27:28l'usage de la parole
27:30le premier jour
27:31de la promotion
27:32de notre film
27:33lorsqu'il sortait au cinéma.
27:35Ça a été fou.
27:36Il m'a fait un WhatsApp
27:37et soudainement,
27:38j'ai entendu...
27:39Alors, ce n'était pas aussi bien
27:40il y a quelques mois,
27:41la maîtrise
27:42et la perfection
27:44de cette synthèse vocale.
27:46Et je l'entends.
27:46Il me dit,
27:46voilà, regarde,
27:47c'est un coup du sort.
27:48Alors que nous devons parler
27:50de la maladie
27:51à compter d'aujourd'hui
27:52pour préparer la sortie du film,
27:53la vie me muselle.
27:55On ne m'entendra pas,
27:56mais je n'ai pas fini
27:57de vous parler.
27:58Et ce qui est incroyable,
27:59c'est extrêmement fort.
28:01Et effectivement,
28:02pardon,
28:03je continue sur la synthèse vocale.
28:04On retrouve sa voix
28:05grâce à la synthèse vocale.
28:07il a un petit clavier,
28:08il tape.
28:09Et l'IA a permis
28:10de recréer sa voix.
28:12Donc on entend sa voix,
28:13donc on l'entend parler.
28:14Donc ça a des bons côtés,
28:15l'IA des fois.
28:16Mais ce qui a changé,
28:18puisque j'ai eu Fanny Vidal,
28:19qui est l'attaché de presse
28:20du groupe M6,
28:22nous, on a voulu,
28:23avec Valérie aussi,
28:24l'interroger,
28:25d'avoir un sonore.
28:26Et en fait,
28:27il faut s'y prendre
28:2748 heures à l'avance
28:29parce qu'aujourd'hui,
28:30Valérie,
28:30il n'a plus qu'un doigt
28:31qui fonctionne.
28:33Et donc,
28:33c'est devenu très fatigant
28:34pour lui
28:35de répondre
28:36et de taper lettre par lettre.
28:38Et c'est pour ça
28:38qu'il demande un certain temps
28:39pour...
28:40Il voulait bien le faire.
28:42Au contraire,
28:43il était heureux
28:44qu'on lui fasse une demande.
28:46Mais c'est quelque chose
28:47de très fatigant
28:48et de très compliqué.
28:49Et moi,
28:50j'imaginais le jour
28:51où il va perdre ce doigt
28:52et qu'il ne pourra plus
28:53taper sur son clavier.
28:54C'est terrible quand même.
28:56Olivier,
28:57et la personne à ce jour,
28:59je connais beaucoup de monde
29:00dans mon travail.
29:01Je suis une solitaire,
29:01mais je suis très accompagnée
29:02dans mon travail.
29:03Je filme beaucoup,
29:04beaucoup de gens.
29:05Il est à ce jour,
29:06la personne la plus vivante
29:07qu'il m'ait été donnée
29:09de côtoyer
29:09et que je côtoie au quotidien.
29:11Alors figurez-vous
29:12qu'il a peut-être
29:13un doigt mou,
29:14mais il est à ce jour
29:15la personne
29:15qui me fait le plus
29:16de WhatsApp.
29:17Alors je crôle
29:18sous les messages d'Olivier.
29:20C'est la personne
29:20la plus vivante,
29:21la plus concernée,
29:23la plus engagée,
29:24la plus mobilisée.
29:25C'est l'action,
29:26vous savez,
29:27l'antidote au désespoir.
29:28L'action est l'antidote
29:30au désespoir.
29:30On le voit,
29:31on le voit dans son entreprise,
29:33on le voit,
29:34il y a un auditeur
29:35qui me dit,
29:36même avec la maladie de Charcot,
29:37il a sauté en parachute.
29:38Absolument.
29:39Il fait des choses
29:40que bien des valides
29:40effectivement ne font pas.
29:42Il fait du 4x4
29:42dans le documentaire
29:44que vous verrez samedi.
29:44Absolument.
29:45Les images sont folles.
29:47Et on voit un sourire
29:49tellement dingue.
29:51L'image est dingue
29:52en fait de ce sourire.
29:53On voit un vrai sourire.
29:55Et ça c'est magique.
29:56Il est missionné,
29:57je ne sais pas pourquoi,
29:58mais vous savez,
29:59moi je filme beaucoup
30:00les malades
30:00et les personnes affaiblies.
30:03Elles sont toutes missionnées
30:04et la saveur de la vie
30:06a un goût tout particulier
30:07et donne une grande envie
30:09je crois d'aimer
30:10et de partager.
30:11En tout cas,
30:11il a une cause,
30:12il se mobilise pour sa cause,
30:14sa famille et les siens
30:15font un chemin autour de lui.
30:16Nous faisons tous un chemin avec lui.
30:18Il y a des amis formidables
30:19qui sont proches de lui,
30:20qui l'aident,
30:21qui le soutiennent
30:22et je pense que
30:23ce qu'il donne,
30:25en fait,
30:25il reçoit aussi.
30:26C'est-à-dire que cette énergie,
30:28ce charisme
30:28fait que,
30:30oui,
30:30c'est quelqu'un qu'on aime
30:31et je crois qu'il a besoin
30:32d'être aimé
30:33et qu'on le lui dise.
30:35Je ne sais pas s'il écoute l'émission
30:35mais en tout cas...
30:36On t'aime.
30:37Voilà.
30:37Voilà, on lui dit.
30:39C'est le contraire
30:39de la mondialisation
30:41des solitudes, Olivier.
30:42Le contraire.
30:43On est dans une mondialisation
30:45des isolationnismes
30:46et des solitudes
30:48et des individualités.
30:50Olivier nous apprend
30:51que même enfermé
30:52dans son corps,
30:52la vocation de l'être humain,
30:54c'est d'être dans le partage
30:54et d'être ouvert vers l'autre.
30:56Qu'est-ce qu'il reçoit
30:57comme message
30:57ou qu'est-ce que vous recevez
30:58comme message ?
30:59C'est hallucinant.
31:00Qu'est-ce qu'on vous dit ?
31:01Des personnes qui ont été
31:02accablées,
31:03frappées de plein fouet
31:04par la vie,
31:05lui disent merci
31:05parce que
31:06ce n'est pas une fin.
31:09La douleur,
31:10la pénibilité
31:10n'est pas une fin.
31:12On peut aller au-delà
31:13de ça,
31:14on peut transformer tout ça.
31:15Qu'est-ce que ça a changé
31:16dans votre vie personnelle ?
31:17Tellement de choses.
31:19Tellement.
31:20C'est-à-dire ?
31:22Il y a un malentendu
31:23sur la mort,
31:23il y a un malentendu
31:24sur la faiblesse.
31:25Quand on lit par exemple
31:26l'éloge de la faiblesse
31:28d'Alexandre Jolien
31:28que vous avez forcément reçu,
31:30il y a des trésors
31:31dans la vulnérabilité.
31:33Vraiment.
31:33moi,
31:34il m'a appris
31:35peut-être à savourer
31:36davantage la vie
31:37parce que je sais,
31:38je connais maintenant
31:39l'impermanence.
31:40Je sais que soudainement,
31:42un souffle,
31:43tout s'arrête.
31:44Donc j'ai appris peut-être
31:45à moins geindre
31:47sur ma condition
31:48et puis à me dire
31:49que la vie est extraordinaire
31:50parce que demain
31:51est toujours un nouveau jour
31:52quoi qu'il arrive.
31:53Ça veut dire
31:53que vous avez perdu
31:53la peur de la mort ?
31:55Non,
31:55tout le monde a peur de la mort.
31:56C'est le grand mystère
31:57de nos vies.
31:58Mais on devrait davantage...
31:59Après avoir côtoyé des gens
32:01qui étaient au bord de la mort.
32:02Mais vous l'abordez différemment.
32:04J'ai peur de comment
32:04vont réagir forcément.
32:05Une maman a peur
32:06pour ses enfants.
32:08Un papa aussi.
32:09Mais je me dis
32:10qu'on devrait davantage
32:11apprendre aux gens
32:12rester, rester pour moi.
32:14Il faut jouir chaque jour
32:16de ce cadeau inouï de la vie.
32:18Vous dites ça
32:18mais dans votre doc
32:19il y a un moment
32:20qui m'a marqué
32:20qui est assez très fort.
32:22On s'en a un peu parlé
32:23avant quand vous êtes arrivés ici.
32:25Il y a lui
32:26qui comme un mantra
32:27dit
32:27la vie est formidable.
32:28J'adore la vie,
32:29j'adore la vie.
32:30Et à un moment
32:31sa femme lui dit
32:32mais la vie n'est pas formidable.
32:34La vie n'est pas formidable.
32:36Ça veut dire que
32:37elle
32:37elle perçoit
32:38tout ce qui lui arrive
32:39et qu'elle n'a rien demandé
32:40comme lui d'ailleurs.
32:42Comme une souffrance
32:43quand même.
32:44Leur vie a changé.
32:46Elle a tout changé aussi.
32:47On fait un chemin
32:48avec les malades.
32:49Moi j'ai été accompagnante
32:51en les aidant
32:52font un chemin.
32:54Les malades
32:55ou les personnes
32:55qui sont
32:56dans leur chair
32:58blessées
32:59suppliciées
33:00apprennent aux aidants
33:02à vivre.
33:03Oui mais elle
33:03pourquoi elle lui dit ça ?
33:04Pourquoi elle lui dit
33:05la vie n'est pas belle ?
33:06Elle dit pas exactement ça.
33:09Elle dit que
33:09l'enthousiasme d'Olivier
33:11quelquefois
33:11la trouble
33:12parce qu'elle dit
33:13mais non c'est dur.
33:14Mais vous savez
33:15il y a beaucoup de dignité
33:16chez Olivier
33:17une élégance de cœur
33:18de ne jamais se plaindre
33:19et de montrer le chemin.
33:21Donc il absorbe
33:22évidemment
33:22des doutes
33:23mais il avait le choix
33:24encore une fois
33:25et c'est une psychologue
33:26qui lui a dit
33:27où vous éteignez
33:28aujourd'hui
33:28où vous vivez.
33:29Et il a choisi de vivre
33:31alors évidemment
33:31que pour l'environnement immédiat
33:33pour les aidants
33:34c'est très dur
33:35mais je pense que
33:36toute une famille
33:36fait un chemin
33:37et je crois que Virginie
33:38son épouse
33:39fait aussi un chemin
33:39vous savez
33:40vous pouvez la voir
33:41elle l'accompagne
33:41sur tous les plateaux
33:43elle est là
33:44émue
33:44lumineuse
33:45guerrière
33:46elle aussi
33:46sa vie a probablement
33:47été changée
33:48de par ce que la vie
33:50lui impose
33:51et de par le parcours
33:53de son époux
33:53L'invincibleté
33:55c'est une phrase
33:56tirée d'un livre
33:58d'Albert Camus
33:58qui signifie
34:00Au milieu de l'hiver
34:02j'ai découvert
34:03un été invincible
34:05qu'est-ce que ça nous raconte
34:06lorsque tout va mal
34:07peut-être
34:08il reste dans nos cœurs
34:09une petite graine
34:10de moutarde
34:10qui va germer
34:12qui va grossir
34:13et qui va faire
34:13qu'un printemps
34:14peut renaître
34:15c'est les antagonismes
34:16il y a des trésors
34:18en toutes choses
34:19et il a décidé
34:20d'être printanier
34:21malgré la rigueur
34:22des grands froids
34:23on va dire
34:23Invincibleté
34:25c'est ce samedi soir
34:26à 21h
34:27sur Paris 1ère
34:28c'est en clair
34:29donc vous pouvez
34:31tous voir ce documentaire
34:32qui a été diffusé
34:33au cinéma
34:33donc c'est formidable
34:35la part du groupe M6
34:36d'avoir
34:36de diffuser ce doc
34:38et on espère que
34:39surtout qu'ils ont changé
34:40la programmation
34:40parce qu'il y avait
34:41le match de football
34:42du PSG
34:43et ils ont voulu
34:43préserver la diffusion
34:45on peut les féliciter
34:46pour ça
34:47c'est-à-dire qu'ils ont changé
34:47la date
34:48oui c'était juste
34:49en face du match
34:49du PSG
34:50ils ont dit
34:51on veut donner
34:52une chance
34:52à que ce film
34:53soit vu
34:54on veut
34:54donc là c'est face à Arthur
34:56donc ça devrait fonctionner
34:57oui
34:57mais oui
34:58mais vous savez
34:59le parcours d'Olivier
35:01est incroyable
35:01parce que s'il avait choisi
35:02de rester mûré
35:04dans sa douleur
35:05et de se taire
35:05nous ne serions pas
35:06en train de diffuser
35:08des mots
35:08absolument
35:09absolument
35:10regardez
35:10parce que c'est
35:11franchement
35:12d'une pudeur
35:14je trouve que c'est le mot
35:15et en même temps
35:16ça dit énormément de choses
35:17et oui
35:18leçon de vie
35:19même si je veux mettre
35:20des guillemets
35:20à leçon
35:20parce que personne
35:21ne fait de leçon
35:22chacun réagit différemment
35:24mais c'est
35:25voilà
35:26si Olivier Gouin nous écoute
35:27on l'embrasse
35:28très fort
35:29et on lui dit
35:29qu'on l'aime
35:30et c'est formidable
35:31formidable
35:32j'essaierai quand même
35:34d'être là demain
35:34attention à vous
35:36on se retrouve
35:37dans un instant
35:38pour les débats
35:39Sud Radio
35:40Parlons Vrai
35:41Sud Radio
35:43Parlons Vrai

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