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00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:08En écoutant le procureur Denis Devalois-Iranogen, je pensais à ce roman que tous les lycéens étudient ou étudiaient jadis.
00:16L'étranger. Et le regard que pose Albert Camus sur la condition humaine, ce sentiment de l'absurde qui infuse tout son récit.
00:24Quentin ne souffrait d'aucun trouble mental, nous dit le procureur. Il était plutôt bon élève, même si à deux reprises le collège Françoise Dolto a sanctionné ses agissements.
00:35Ses parents n'étaient pas séparés, une famille sans histoire, comme disent les voisins, une famille qui jamais n'a croisé la justice.
00:43Quentin n'a manifesté aucun regret, aucune compassion durant sa garde à vue. Il a dit vouloir faire le plus de dégâts possibles.
00:50Il n'a pas expliqué son geste, sinon une remarque d'une surveillante, il y a quelques jours, alors qu'il était en compagnie de sa petite amie.
00:57Cette surveillante n'est d'ailleurs pas Mélanie. Alors pourquoi ?
01:01Nous avons tous besoin de comprendre et parfois nous avons le sentiment qu'il n'y a rien à comprendre.
01:06Le héros de l'étranger s'appelle Meursault. Étranger. Il semble l'être à son meurtre d'abord, puis à son procès. J'allais dire à sa vie.
01:14Camus a écrit « Ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme ».
01:27Nous en sommes donc là ce matin, à essayer de comprendre.
01:32« God only knows » chantait les Beach Boys. Seul Dieu le sait.
01:37Brian Wilson, le génie des Beach Boys, est mort hier. Seul Dieu le sait.
01:44Il est 9h01, Shana Lousteau.
01:469h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:57Bonjour Pascal, bonjour à tous. Une minute de silence sera organisée à midi dans toutes les écoles pour rendre hommage à Mélanie.
02:04Une marche blanche est également prévue demain à 18h au départ du collège de Nogent.
02:09Hier, le procureur a donné une conférence de presse apportant des détails glaçants sur le meurtre de la mère de famille.
02:15Le principal suspect dit avoir prémédité son acte. Il voulait tuer une surveillante de son collège.
02:20Peu importe laquelle, il doit sortir de garde à vue ce matin.
02:23L'islam est-il compatible avec les valeurs de la République française ?
02:27C'est la question posée dans notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD qu'on vous dévoile ce matin.
02:3364% des sondés estiment que non, cette religion n'est pas compatible avec nos valeurs.
02:37Un avis partagé par 86% des électeurs de droite interrogés et par un électeur de gauche sur trois.
02:44Et puis Israël annonce le retour des dépouilles de deux otages de Gaza.
02:48Parmi eux, Yaïr Yaakov, 59 ans, enlevé et tué le 7 octobre par le Hamas.
02:54Ce jour-là, il s'était réfugié avec sa femme dans une pièce sécurisée de leur maison du kiboutz de Niroz.
02:59Il sera finalement tué et emmené mort dans la bande de Gaza.
03:02Son épouse sera libérée le 28 novembre 2023.
03:05Le nom du deuxième otage ramené en Israël n'a pas encore été dévoilé.
03:09Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous Pascal.
03:11Merci Shana Lousteau.
03:12Marie-Estelle Dupont, évidemment vous êtes psychologue.
03:14Je vais tourner vers vous beaucoup ce matin.
03:17Comprendre, c'est votre métier. Essayez de comprendre.
03:19Bien sûr.
03:21Sabrina Medjaber est avec nous.
03:23Pascal Pierre Garbarini, que vous connaissez, qui est avocat, qui vient nous voir désormais régulièrement.
03:28Richard Millet, écrivain.
03:29Vous aussi, forcément, vous fondez les âmes et puis vous avez été prof.
03:33Donc vous pouvez avoir deux positions.
03:37Notre ami Philippe Belger, ancien juge d'instruction, magistrat, honoraire.
03:44Et puis Thomas Bonnet est avec nous.
03:45Comprendre, comprendre, comprendre.
03:47Je propose d'abord d'écouter ce que disait Denis Devalois hier.
03:52Denis Devalois, c'est donc le procureur qui rappelait les faits.
03:56Les faits se sont produits à Nogent, Haute-Marne, hier, entre 8h15 et 8h30,
04:03devant le portail du collège, lors de l'entrée des élèves.
04:06Le mise en cause, lui-même collégien âgé de 14 ans, a sorti un couteau de sans sac
04:14et a porté plusieurs coups violents à la surveillante qui se tenait à l'entrée.
04:19Il s'agissait d'un couteau de cuisine de 34 cm avec une lame d'une longueur de 20 cm.
04:26L'autopsie pratiquée ce jour a mis en évidence sept plaies situées principalement sur le côté gauche de la victime.
04:35Deux lésions de défense au niveau des mains, une plaie au niveau du crâne,
04:40deux plaies au niveau des épaules, deux plaies dans le dos,
04:43dont une à l'origine du décès d'une profondeur de 18 cm.
04:47C'était hier après-midi. Écoutez ce que disait Denis Devalois sur la personnalité de Quentin.
04:58Est-ce que nous pouvons écouter le procureur qui parlait de la personnalité de Quentin ? Allons-y.
05:06Celui-ci est né en août 2010.
05:09Il est collégien en troisième au sein du collège François Zolto de Nogent.
05:14Il est décrit comme sociable et plutôt comme un bon élève.
05:20Intégré à la vie de son établissement, il est d'ailleurs référent anti-harcèlement depuis plusieurs années.
05:27Il est issu d'une famille unie et insérée professionnellement.
05:31Aucun membre de sa famille ni lui-même ne présente d'antécédent judiciaire.
05:37L'enquête a établi qu'il avait fait l'objet de deux sanctions disciplinaires
05:41en novembre et décembre 2024.
05:44Une pour avoir porté des coups de poing à un camarade de classe.
05:48Une autre pour avoir frappé un élève de sixième.
05:51Pour ces faits, deux sanctions disciplinaires ont été apportées par l'établissement scolaire.
05:56Une exclusion des cours pendant une journée avec présence au collège pour les premiers faits.
06:02Puis une exclusion complète d'une journée pour les secondes.
06:06Depuis, aucun nouvel incident n'était intervenu dans l'établissement.
06:11Loupon, vous venez à nous voir depuis de nombreuses années.
06:14Et pendant le Covid, vous aviez tiré la sonnette d'alarme.
06:18Vous aviez dit, attention, la santé mentale des enfants, on est en train de les détraquer, ces gosses.
06:22Vous l'avez dit, redit, redit, en permanence.
06:26Je ne veux pas dire que personne ne vous écoutait.
06:28Ici, on vous écoutait, en tout cas.
06:30Et aujourd'hui, on a le sentiment du ravage chez une jeune génération qu'on a mis devant des écrans.
06:37Aujourd'hui, on ne veut plus qu'ils soient devant des écrans, mais on les a mis devant des écrans pendant des semaines, des mois.
06:41Et qu'il s'est passé quelque chose.
06:43Est-ce que vous faites un lien entre ce qui s'est passé ces dernières années et ce qu'on observe aujourd'hui ?
06:49Oui, bien sûr, je fais tout à fait un lien.
06:52Moi, je l'avais dit dans le Figaro en 2021, il y aura une génération de jeunes ou déprimés ou très violents.
06:57On a énormément de dépressions, c'est la catégorie de la population qui va le plus mal, qui est le plus sous psychotrope même.
07:03Donc, c'est quand même très préoccupant et évidemment énormément de violences.
07:07Alors, je crois qu'il y a eu plusieurs moments dans notre société qui ont conduit à cela.
07:13Parce que c'est intéressant que le procureur rappelle qu'il n'a pas d'antécédents juridiques, mais pas non plus de problèmes psychiatriques.
07:18C'est-à-dire que la catégorie du mal et la catégorie de la maladie mentale ne sont pas des catégories qui sont identiques et qui se superposent complètement.
07:25Le mal peut surgir sans qu'il y ait l'excuse de la maladie mentale et on aimerait bien se consoler avec de la psychiatrie, mais ce n'est pas toujours possible.
07:32En revanche, la société, elle est de toute évidence malade.
07:34Et les enfants, vous savez que les enfants, dans une famille dysfonctionnelle, souvent, c'est eux qui portent le symptôme.
07:39C'est-à-dire la famille va bien dans son délire et c'est l'enfant qui voudrait être sain qui développe un symptôme.
07:45Eh bien, je crois que notre société est comme une famille malade dont certains jeunes manifestent la symptomatologie.
07:50Alors, il y a eu évidemment le Covid, où on les a privés de tout ce dont ils avaient besoin pour devenir des adultes équilibrés au nom de ne pas tuer les personnes âgées, etc.
08:01Donc, on a enlevé les interdits structurants, la compétition sportive, les cours, la relation avec les pères, le développement des compétences sociales,
08:08avec des choses très coercitives, très infantilisantes, très culpabilisantes, tu vas tuer papi et mamie, etc.
08:14Donc, ça, c'était déjà terrible.
08:16Mais je crois aussi qu'il y avait eu un autre pas de franchise précédemment, entre 2000 et 2010,
08:23où on ne s'est pas rendu compte, avec l'arrivée des technologies et de l'optimisme technologique,
08:28de ce qu'on était en train de mettre dans les mains de nos enfants,
08:32et à quel point ça allait gommer la frontière entre le bien et le mal, entre le virtuel et le réel,
08:37entre la vie et la mort.
08:39Et je crois que c'était, ces deux étapes, des conséquences d'un moment qui est là depuis les années 70,
08:45où, en fait, on a fait sauter toute la colonne vertébrale de la société.
08:48Parce qu'on a horizontalisé complètement la relation entre les adultes et les enfants,
08:52au nom du jouir sans entrave.
08:54Donc, les enfants et les ados seraient des adultes comme les autres.
08:57Non, ce n'est pas le cas, et ils n'ont pas de discernement,
08:59et ils ne peuvent pas anticiper les conséquences de leurs actes.
09:02On a fait sauter les interdits structurants, on a tué toutes les figures d'autorité,
09:05on s'est mis à mépriser la connaissance, l'idéologie est rentrée à l'école,
09:09et donc, de proche en proche, on a tordu complètement notre anthropologie,
09:13on a mis en place une société où le paraître et l'avoir est beaucoup plus important
09:17que la pensée, l'imaginaire et les cadres symboliques,
09:20si bien qu'on a des jeunes aujourd'hui, on le voit en thérapie,
09:23nous, on est en difficulté parce qu'ils n'ont pas de vocabulaire.
09:26Donc, quand ils vont mal, ils disent « je vais mal, mais je me sens vide ».
09:29Et quand on leur dit « il y a quoi dans ce vide », il n'y a pas de mots pour qualifier le vide.
09:34Ce qui veut dire que toutes leurs émotions négatives, toutes leurs pulsions,
09:36toutes leurs frustrations, ils sont obligés de les agir
09:39parce qu'on ne leur donne plus de support imaginaire et symbolique
09:42pour élaborer dans l'humour, élaborer dans le récit.
09:44Et c'est ça qui est très préoccupant, c'est que je crois qu'on est passé
09:46d'une société du langage et du récit à une société de l'algorithme,
09:50et l'algorithme y conduit à de la violence.
09:54Quel tableau ! Et il y a des solutions ?
09:57Bonne matinée !
09:58Et il y a des solutions ?
09:59Ah oui, il y a des solutions, mais qui ne vont pas être des solutions
10:01de petits bouts de la lorgnette, c'est-à-dire que ce n'est pas des portiques de sécurité
10:05et interdire les opinales et faire des cours d'empathie qui va résoudre le problème.
10:08On doit retrouver chacun notre place, les parents doivent éduquer,
10:13mais il y a aussi un vrai problème sur la psychiatrie en France
10:15qui est en très mauvais état et qui continue, malgré les grands effets de communication,
10:20d'être abîmée. Il n'y en a pas assez de pédopsychiatres,
10:22donc les enfants sont médiqués, mais ils ne sont pas suivis.
10:24Il y a six mois d'attente pour avoir une consultation psychologique en CMP.
10:28Et puis, il y a la justice, c'est-à-dire qu'un rappel à la loi à un mineur
10:32qui a déjà commis quatre délits, ça ne veut rien dire
10:36puisque la loi n'existe pas dans sa tête.
10:38Bon, ce qu'on aimerait évidemment, c'est que nos politiques soient à votre hauteur,
10:41si j'ose dire, et qu'ils prennent la parole pour dire ce que vous dites,
10:44et non pas qu'ils prennent la parole soit pour fustiger en disant
10:46que c'est de la faute des chaînes info, soit qu'il faut un portique.
10:49Vous avez parfaitement raison, et c'est le problème des politiques.
10:51Soit parce qu'ils méprisent les uns et les autres en disant
10:54qu'ils ne sont pas capables de comprendre ce que je leur dirais,
10:57soit effectivement eux-mêmes ne s'en...
10:59Je crois surtout que l'État jacobin veut prendre la place de gens
11:02qui sont sur le terrain et qui savent faire à leur échelle,
11:05les psychiatres, les profs, etc.
11:06Richard Millet.
11:08Oui, plusieurs remarques.
11:09Tout d'abord, il y a une espèce d'ironie tragique du sort
11:12qui veut que ce collège s'appelle Françoise Dolto,
11:15qui était une psychanalyste pour enfants,
11:16donc vous voyez que... etc.
11:18D'autre part, ce meurtre ne s'inscrit en même temps
11:21que celui qui a eu lieu en Autriche, à Graz,
11:24où quand même un post-adolescent de 21 ans
11:26a tué 10 personnes dans son ancien lycée.
11:30Et en lisant hier, quelqu'un qui m'est très cher,
11:34c'est le philosophe danois Kierkegaard,
11:36je vais tomber sur cette phrase.
11:38Il disait, il est interdit à l'homme d'oublier qu'il existe.
11:43C'est-à-dire d'oublier qu'il est un homme.
11:44Or, il me semble que cette société est en train d'oublier
11:47que les hommes existent en tant que tels
11:49pour fabriquer ce qu'on voit aujourd'hui.
11:52Mais alors pareil, qu'est-ce qu'on fait ?
11:54Une fois qu'on a dit ça...
11:55Ce matin, responsabiliser les parents,
11:58qu'est-ce que ça veut dire ?
11:59Une marge de blanche, qu'est-ce que ça veut dire ?
12:01Ça ne veut rien dire du tout.
12:02Mais on le sait que tout ça n'est rien, on le sait.
12:05C'est de la com', ça s'appelle de la com',
12:07parce qu'il n'y a pas de...
12:08Quand je dis, il n'y a pas de réflexion portée
12:12par des hommes politiques.
12:14Ils ne veulent pas aller sur ce terrain.
12:15Ils pourraient d'ailleurs, je pense qu'ils pourraient,
12:17certains pourraient, mais ils n'ont pas envie.
12:19Sauf que le pas de côté nécessiterait de reconnaître
12:20la responsabilité de décisions politiques
12:22qui sont prises depuis 40 ans dans bien des domaines,
12:24et notamment la santé.
12:24Ils ne sont pas responsables.
12:26Celui qui est aujourd'hui aux affaires,
12:28il n'est pas responsable de décisions
12:31qui ont été prises il y a 40 ans.
12:33Oh, il y a encore aux affaires des gens
12:34qui sont responsables de la destruction
12:37de l'hôpital public dans les années 2000.
12:41Vous savez, je l'ai rencontré, moi,
12:42le ministre de la Santé, je l'ai rencontré.
12:46Et vraiment, j'ai trouvé qu'il m'a fait
12:47plutôt bonne impression.
12:49Et il ne le dit pas parce qu'il était assez délicat,
12:52ce qui était intelligent de sa part,
12:53mais tu comprends qu'il fustige les années Kouchner
12:56et toute l'administration Kouchner
12:58et tous ceux qui ont fait, en gros, n'importe quoi
13:01dans l'administration française,
13:03Véran, à la médecine, etc.
13:05C'était toute cette bande-là
13:06qui était incompétente.
13:09C'est l'esprit de bureaucratie.
13:10Je crois que c'est l'esprit de bureaucratie
13:12plus que les partis politiques.
13:13Oui, selon...
13:14En tout cas, tu devines
13:15qu'il est sur cette ligne-là.
13:17Tu le devines.
13:19Et la justice,
13:20Pascal-Pierre Garbarini,
13:22que peut-elle faire ?
13:23Écoutez,
13:24j'ai envie de vous dire
13:25qu'on remet en cause
13:28l'excuse de minorité.
13:30Puisque là,
13:32dans l'affaire qui nous occupe
13:34si tragiquement et si tristement
13:36pour cette famille,
13:40normalement, c'est la perpétuité.
13:42Puisque là, c'est un meurtre.
13:43Je ne sais pas si ça sera qualifié d'assassinat,
13:45mais là, c'est un meurtre.
13:46Et comme c'est commis sur une personne
13:48qui enseigne
13:49ou qui est dans un établissement scolaire,
13:51c'est la perpétuité.
13:52Et comme il est mineur,
13:53c'est 20 ans.
13:55D'accord ?
13:55Donc, cette personne,
13:57ce jeune,
13:57en court, une peine de 20 ans.
14:00Donc, maintenant,
14:01on peut,
14:03le tribunal qui aura statué,
14:04c'est-à-dire la cour d'assises des mineurs,
14:06a la possibilité,
14:06c'est prévu par la loi,
14:08de ne pas appliquer
14:10l'excuse de minorité.
14:12À 14 ans.
14:12C'est arrivé deux fois.
14:14Il a 14 ans.
14:15Oui, mais c'est possible.
14:17C'est arrivé deux fois.
14:18Je vous donne les deux exemples.
14:20L'affaire Dils,
14:22sachant qu'ensuite,
14:23il a été reconnu
14:24que c'était une erreur judiciaire.
14:25Et la seconde,
14:27pour cette jeune fille
14:28qui s'appelait Agnès Marin.
14:30C'est-à-dire que l'excuse
14:31de minorité en France
14:33n'a été
14:33que deux fois.
14:35Que deux fois.
14:36Que deux fois dans l'histoire
14:37de la justice française.
14:38Et le gang des barbares.
14:39Et le gang des barbares.
14:40Ça fait trois.
14:41Votre avis de magistrat
14:43sur la discussion ?
14:45Il y a les considérations...
14:46Sabrina ?
14:47Il y a les considérations générales
14:49qui ont été développées
14:50par Marie-Estelle Dupont.
14:52Moi, ce qui me fascine
14:53et que vous donnez
14:55à penser
14:56dans votre édito,
14:58c'est le caractère
14:59de toute manière
15:00très singulier
15:01de toute affaire criminelle.
15:03Et lorsque
15:04le procureur
15:06ou vous-même,
15:06Pascal,
15:07reprenez le fait
15:09que ce jeune homme
15:11de 14 ans
15:12est un secret
15:13pour lui-même,
15:14je pourrais ajouter
15:15qu'il demeurera
15:16longtemps
15:17un secret pour nous.
15:19Je suis frappé
15:20de voir à quel point
15:21avec trop d'expérience
15:23de la Cour d'Assise,
15:25même quand on croit
15:26avoir réussi
15:27un procès,
15:28on demeure
15:29dans une sorte
15:30d'incertitude
15:31sur ce qu'il est
15:32véritablement.
15:33Sauf quand même
15:33que le couteau,
15:34c'est un fait de société
15:35et le mimétisme
15:36du couteau,
15:37ça n'existait pas
15:39il y a 30 ans
15:40ou 40 ans
15:40dans la société française
15:41et que ça,
15:42c'est quelque chose
15:43qui est importé
15:44manifestement
15:45sur le territoire
15:46de France.
15:46Il y a des catégories
15:47criminelles
15:48dans le passé
15:49qui montrent
15:49que lorsque
15:50quelqu'un commet
15:51un crime
15:52par une sorte
15:53de contagion perverse,
15:55il y a une série
15:55d'événements criminels
15:57qui y ressemblent.
15:58On était l'autre jour
15:59avec un avocat
16:00qui connaissait
16:01la criminologie
16:02et qui nous parlait
16:03du mimétisme
16:04que vous devez
16:05vous-même connaître.
16:06C'était Girard,
16:06il y a beaucoup
16:07de travaux
16:07de ce point de vue-là
16:09qui établissent
16:10ce que dit
16:10à l'instant
16:11Philippe Bilger.
16:12Alors écoutez,
16:13le ministre de la Santé
16:14sur la psychiatrie,
16:15il s'est exprimé
16:16me dit Marine Lançon.
16:17Écoutons-le.
16:18On a surtout besoin
16:24de soignants
16:25pour prendre soin
16:26des Françaises,
16:27des Français
16:28et particulièrement
16:28des plus jeunes.
16:30Donc il y a des budgets
16:31pour la santé mentale
16:33mais notamment...
16:34Alors suffisant,
16:35c'est jamais suffisant
16:36mais il y a par exemple
16:37dans l'éducation nationale
16:38des postes
16:39de médecins scolaires,
16:40d'infirmières scolaires
16:41qui sont budgétés,
16:43qui existent
16:43mais qui sont non pourvus
16:44parce que nous manquons
16:45de soignants.
16:46Nous avons nombre de lits
16:47à l'hôpital
16:47qui sont fermés
16:48faute de soignants.
16:50Donc c'est pour ça
16:50que je veux former plus,
16:51former mieux,
16:52former partout
16:53pour prendre en charge
16:54la santé des Français
16:55et notamment
16:55leur santé mentale.
16:56Il y a beaucoup de réactions
16:57évidemment ce matin
16:58tous azimuts sur ce sujet.
16:59Marine Le Pen a pris la parole
17:00sur la responsabilité
17:01des parents.
17:02Écoutons-la.
17:02Quoi qu'on en dise,
17:05quand on est parent,
17:06eh bien on a une obligation
17:07de surveillance
17:08et il y a un article
17:09dans le Code pénal,
17:10l'article 227-17
17:11qui dit que s'il y a
17:13un défaut de surveillance
17:14qui compromet la santé,
17:16la sécurité
17:17ou la moralité
17:18de l'enfant,
17:19eh bien les parents
17:19sont responsables.
17:21Cet article-là
17:22n'est quasiment
17:22jamais utilisé.
17:24Donc on a un arsenal juridique,
17:26utilisons-le
17:27et arrêtons de vouloir
17:29inventer des nouvelles choses
17:30qui sont de surcroît inefficaces.
17:32Marie-Estelle Dupont,
17:34il y a une question essentielle.
17:36Est-ce que ça peut arriver
17:37dans n'importe quelle famille ?
17:39En clair,
17:40est-ce que
17:40quand il arrive
17:41quelque chose comme ça,
17:42et c'est très difficile
17:43sans doute de le dire
17:44tel que je vais le dire,
17:45mais les parents
17:46ont une responsabilité,
17:47ils sont défaillants.
17:48Depuis hier,
17:49j'entends des parents
17:50qui me disent
17:51ça ne peut pas arriver
17:52chez moi
17:53parce que je cadre
17:55mes enfants,
17:56je les accompagne,
17:57je regarde leurs leçons,
17:59je suis avec eux
18:00toujours et tout le temps.
18:02je suis bon,
18:03ça ne peut pas m'arriver à moi.
18:05Alors,
18:05est-ce que c'est fatalitas ?
18:07Est-ce que ça peut arriver
18:08quoi qu'il arrive ?
18:09Ou est-ce que
18:10ça arrive précisément
18:11et que c'est un symptôme
18:13parce qu'il y a eu
18:14une défaillance ?
18:15Est-ce que le mal existe ?
18:17Ah ben,
18:20ça démarre mal.
18:22Le mal existe.
18:23Le mal existe,
18:24la barbarie existe,
18:25d'accord.
18:25Qui peut surgir ?
18:26Je vous assure que je...
18:28Le bien et le mal
18:28n'existent pas ?
18:29C'est peut-être pour ça
18:31que les enfants vont mal,
18:32c'est parce qu'ils vivent
18:32dans une société
18:33où on a aboli la différence
18:34entre le bien et le mal.
18:35Ce qui me frappe...
18:35Quand je dis
18:35est-ce que le mal existe,
18:36ma question est une réponse,
18:39c'est-à-dire
18:39oui,
18:39le mal peut surgir
18:40et quand on met au monde
18:41un enfant,
18:42ce qui est angoissant
18:43quand on devient parent,
18:44c'est qu'on sait que cet enfant
18:45va subir le mal
18:46et va commettre le mal.
18:48Donc ensuite,
18:48on réduit les chances
18:49de manifestation du mal
18:51par ce qu'on appelle
18:52l'éducation.
18:53L'éducation,
18:53c'est jusqu'à 24 ans,
18:55jusqu'à maturité du cerveau
18:56où on est évidemment
18:57co-responsable
18:58des actes de notre enfant
18:58puisqu'il n'est pas
18:59en capacité de discerner.
19:01Et quand j'intervenais
19:01en début de semaine
19:02au Parlement européen
19:03sur l'impact des images porno
19:04sur le cerveau des mineurs,
19:05c'est parce qu'il faut bien
19:06comprendre que quand un enfant
19:08est soumis aux mêmes images
19:10qu'un adulte,
19:11il ne peut pas en faire
19:12la même chose
19:12et que pour s'approprier
19:14des choses violentes
19:15ou des choses qui le dépassent
19:16ou des choses qu'il ne comprend pas
19:17quelle que soit la nature
19:18de cette violence,
19:19il est tenté de le reproduire.
19:21Vous parliez de mimétisme,
19:22il y a un mimétisme du désir
19:23mais il y a un mimétisme
19:24de la haine.
19:25Et donc,
19:25il appartient aux parents
19:26d'être ce qu'on appelle
19:27en psychologie
19:28le par excitation,
19:29c'est-à-dire de protéger
19:31l'enfant d'un contact
19:32trop cru avec des réalités
19:34qu'il ne peut pas gérer
19:35le temps qu'il construit
19:36ses cadres internes.
19:37Et ma question alors ?
19:39Donc moi,
19:40j'essaye de faire
19:41de mon mieux avec mes fils,
19:42je ne pourrais en aucun cas
19:43vous dire avec certitude
19:44que jamais je connaîtrais
19:46un suicide dans la famille
19:46ou que jamais je connaîtrais
19:48un meurtre dans la famille.
19:49J'aimerais bien pouvoir me le dire
19:50mais je vous assure
19:50que les parents
19:51qui ont des enfants
19:51qui se suicident ou qui tuent
19:53ne l'ont pas vu venir.
19:54Ça peut arriver
19:55dans un temps de famille
19:56même si vous avez
19:58tout à fait raison
19:59de dire que l'éducation
20:00constitue une sorte
20:02bienfaisante tutelle
20:03mais le surgissement
20:05à un moment
20:06d'une liberté
20:07d'une perversion
20:08même dans les familles
20:10où l'éducation
20:11paraît la plus
20:12performante possible
20:14est inévitable.
20:17Ça me paraît
20:18une évidence
20:19sinon l'éducation
20:20serait une science exacte.
20:22Les procédures que l'on a
20:24lorsqu'on a des affaires d'assises
20:26justement
20:26ou on a des actes commis
20:30notamment par des mineurs
20:32mais même par des jeunes hommes
20:34il n'y a pas forcément
20:37des clignotants
20:38qui alertent.
20:40Voilà
20:40c'est que ça surgit.
20:41Alors parfois
20:42je ne sais pas
20:43ce que vous allez dire
20:44je reste moi
20:45vraiment à ma place
20:46c'est que nous
20:47en tant qu'avocat
20:49on lit
20:50avec beaucoup d'intérêt
20:51les rapports d'expertise
20:53qui sont faits
20:54psychologiques
20:54et psychiatriques
20:55parce qu'ils nous guident
20:56aussi sur
20:57le développement
20:58de la personnalité
20:59sur la personnalité
21:00de l'enfant.
21:00C'est crédible
21:01parce que moi
21:01on me dit parfois
21:02que le psy voit la personne
21:04deux heures
21:04et fait un...
21:05Ça dépend encore une fois
21:07de la qualité
21:08de la psychologue
21:09ou du psychologue
21:09Et de la conscience professionnelle
21:11Moi j'ai eu un dossier
21:13où sur un jeune enfant
21:15qui était...
21:16Enfin sur un jeune homme
21:17pardon
21:17qui était diagnostiqué
21:20schizophrène
21:22paranoïde
21:23il y avait des expertises
21:25qui se sont...
21:27qui étaient divergentes
21:29parce que certains disaient
21:30qu'il y avait une abolition
21:31du discernement
21:32et d'autres experts
21:33qui disaient
21:34qu'il n'y avait
21:34qu'une altération
21:35c'est-à-dire abolition
21:36irresponsable
21:37altération
21:38en partie responsable
21:39et bien
21:40il y avait un expert
21:42il l'avait vu
21:43par visioconférence
21:44une demi-heure
21:45Voilà
21:45Donc ça marche pas
21:47Alors qu'un autre
21:48il y est allé
21:49trois fois de suite
21:50Alors Catherine Dautrin
21:51a pris la parole également
21:52et vous allez me dire
21:54ce que vous pensez
21:54de la solution
21:55qu'elle imagine
21:55pour les parents défaillants
21:57Il y a une proposition
21:59de loi
22:00qui vient d'être discutée
22:01qui est la proposition
22:02de loi
22:03de l'ancien premier ministre
22:04Gabriel Attal
22:05et dans cette proposition
22:06de loi
22:07il y a
22:08pour la première fois
22:09la création
22:10d'un délit
22:11de soustraction
22:12précisément
22:13dû à ses obligations légales
22:15d'un parent
22:16ce qui montre bien
22:17que être parent
22:19c'est une responsabilité
22:20Et vous êtes favorable
22:21Bien sûr
22:22et que chaque parent
22:23doit assumer
22:24les responsabilités
22:25qui sont les siennes
22:25On a une responsabilité
22:27en tant que parent
22:27et que cette responsabilité
22:29d'élever
22:30d'accompagner son enfant
22:31on doit la porter
22:32C'est ce que dit
22:33Marine Le Pen également
22:35Sabrina Medjobber
22:35un mot ?
22:36Une question pour
22:37Marie-Estelle Dupont
22:38Malheureusement
22:39Est-ce que c'était intéressant
22:41par rapport à son constat
22:42entreprise ?
22:43Oui mais malheureusement
22:44la question
22:44Après
22:45pas de soucis
22:45Je vous propose
22:46de la retarder
22:47de quelques secondes
22:48pardonnez-moi
22:48puisque nous allons
22:50être avec notre ami
22:51Thomas Hill
22:52et je voulais faire écouter
22:53à Thomas Hill
22:54ce qu'on a entendu
22:54déjà tout à l'heure
22:55Bonjour Pascal
22:56Quelques notes de musique
22:57Écoutez
22:57Écoutez
23:00The Beach Boys
23:05God Only Knows
23:06Brian Wilson
23:09est mort hier soir
23:10God Only Knows
23:13Dieu Seul Le Cet
23:15Et cette chanson
23:17Paul McCartney
23:18disait que c'était
23:18la plus belle chanson
23:19jamais écrite
23:20et elle avait rendu fou
23:21d'ailleurs
23:21les Beach Boys
23:23plus exactement
23:24elle avait rendu fou
23:25les Beatles
23:25qui avait écrit après
23:26Sir John Pepper
23:27et c'était
23:28Pet Sounds
23:30cet album
23:30qui est un des albums
23:31les plus célèbres
23:32de la pop
23:33évidemment
23:34Ça vous rappelle
23:35j'imagine
23:35vos grandes années
23:36de surfeur
23:36sur la West Coast
23:38Bien sûr
23:39Vous aviez les cheveux
23:41longs au vent
23:41Ah oui les cheveux
23:44longs
23:44ils repoussent pas
23:45beaucoup vos cheveux
23:46puisque vous en parlez
23:47mais c'est vrai
23:48qu'on est là
23:49dans une interrogation
23:50non pas métaphysique
23:51mais on n'en est pas loin
23:52God Only Knows
23:54Seul Dieu le sait
23:55voilà
23:55et cette chanson
23:56qui est magnifique
23:57cette chanson d'amour
23:57et qui nous renvoie
23:59à ce qui s'est passé
23:59évidemment à nos gens
24:00Quel est votre programme ?
24:02Eh bien figurez-vous
24:02que je reçois
24:03notre patronne commune
24:05Constance Minkier
24:06Constance Minkier
24:07est avec vous ?
24:08Absolument
24:08elle arrive là
24:09elle arrive
24:09Ah alors saluer là
24:11Il faut toujours saluer
24:13ses patrons
24:14Exactement
24:15Et 9h24
24:16on marque une pause
24:17Sous-tit

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