- 14/06/2025
Dans Parlons Femmes, Judith Beller reçoit Alexia Chardard, rôle principal du film "Aux jours qui viennent" de Nathalie Najem qui sort le 23 juillet prochain
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
Une émission de Judith Beller.
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/ Nous suivre sur les réseaux sociaux ▪ Facebook : / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel . ▪ Instagram : / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio ▪ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : • 🌞 Grand Matin Sud Radio
##DESTIN_DE_FEMMES-2025-06-14##
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
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NewsTranscription
00:00La Caisse d'Épargne-Île-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
00:09Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans Parlons Femmes sur Sud Radio, l'émission qui questionne et réinvente les contours d'un féminisme moderne fédérateur, ensemble vers l'égalité.
00:19Elle fait partie de cette génération montante du cinéma français qui conjugue intensité et audace.
00:24Alexia Chardard a été notamment révélée parmi les talents à d'amis au Festival de Cannes 2025.
00:29Alexia, vous franchissez aujourd'hui une nouvelle étape dans votre jeune carrière.
00:33Vous tenez le rôle principal du film Au jour qui vienne, qui est signé Nathalie Najem.
00:37C'est aux côtés de Zita Hanraud et de Bastien Bouillon.
00:41Ça sort le 23 juillet prochain.
00:43Une histoire comme on les aime.
00:44Bienvenue dans Parlons Femmes, Alexia Chardard.
00:46Merci beaucoup.
00:46Avec plaisir.
00:48Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
00:51Par en vrai, c'est Parlons Femmes sur Sud Radio.
00:53Du coup, il y a les questions qui vont avec.
00:55Vous êtes prête, Alexia ?
00:56Je suis prête.
00:57Allez, c'est parti.
00:57Quel mot, quelle image peut-être vous vient spontanément quand on vous parle de féminisme, Alexia ?
01:03Un seul mot ?
01:05Ce que vous voulez.
01:06Je pense à force, je pense à sororité, je pense à liberté.
01:12D'accord.
01:14Alors, force, sororité et liberté, ça va ensemble dans votre bouche ?
01:17Pour moi, oui.
01:19Et vous trouvez que la sororité, elle fonctionne ?
01:21En tout cas, peut-être dans votre génération ?
01:22Non, pas vraiment.
01:24C'est justement...
01:24D'accord.
01:25Donc, c'est un peu une utopie, du coup, ou c'est une possibilité ?
01:27Je pense que c'est une possibilité.
01:29J'en vois de plus en plus.
01:31Et plus j'avance dans mon métier, plus je la constate.
01:34Donc, j'en suis vraiment ravie.
01:36Mais j'ai l'impression que le féminisme, aussi, ça passe par le fait de céder nous, entre femmes.
01:42Justement, le film qui va sortir le 23 juillet parle sachement de ça.
01:48Et ça change tout, quoi.
01:50Et je parle de force en même temps, parce que c'est ça, je pense que la sororité, c'est une force.
01:54Bien sûr.
01:56Si vous pouviez supprimer un stéréotype sur les femmes comme ça, qu'est-ce que ça serait ?
02:01Un qui vous énerve vraiment ?
02:04Celui qu'on peut être des victimes, qu'on peut être fragiles.
02:09Parce que c'est pas vrai ?
02:10C'est pas vrai.
02:11Ah bon ? Jamais ?
02:12Bah, jamais, bien évidemment.
02:14Mais on est tous fragiles.
02:15On n'est pas généralement fragiles et victimes quand on est une femme.
02:18Non, pas plus qu'un homme, je veux dire.
02:19D'accord.
02:20C'est une vision.
02:23Et d'ailleurs, finalement, la force, à quoi ça se mesure pour vous, Alexia Charda ?
02:29Du coup, c'est la question qui vient ensuite.
02:31Ça se mesure à notre courage et au courage pour moi.
02:36Ouais, donc à la résilience aussi.
02:37Mais ça aussi, c'est un sujet du film, on va en parler juste après.
02:40Quelles mesures concrètes dans le droit des femmes a vraiment changé les choses, selon vous ?
02:47Ça peut être un truc contemporain ou plus vieux ?
02:51Il y a énormément de choses qui ont changé le droit de vote, le droit à l'avortement.
02:56C'est les classiques, mais c'est des choses immenses.
02:58Ça commence par là, quoi.
02:59Ouais.
03:00Et est-ce qu'il y a un truc qui vous agace dans le féminisme qu'on connaît aujourd'hui ?
03:06Je pense le trop de féminisme, peut-être celui où on va penser qu'il faut aller contre un homme.
03:14Les femmes entre femmes uniquement et contre les hommes.
03:17Ouais, je pense que c'est un truc qu'on fait tous ensemble.
03:19Il y a plein d'hommes qui sont féministes.
03:20C'est génial.
03:20Ça, c'est important de le dire.
03:22Et vous le constatez dans tous les types d'âges, dans toutes les générations ou plutôt ?
03:25Ouais, complètement.
03:26Ouais ?
03:27Complètement.
03:28Donc pour vous, c'est plutôt finalement des avancées positives en ce moment ?
03:32Ouais.
03:33C'est une bonne chose, ça fait du bien.
03:36Alors si on parle de vous, on va parler femmes évidemment.
03:39On parle vrai sur Sud Radio.
03:40Simone de Beauvoir, elle nous disait « On ne naît pas femme, on le devient ».
03:43Est-ce que vous pensez que vous êtes devenue femme ?
03:45Et si c'est le cas, c'était quand la première fois où vous l'avez compris ?
03:49Je crois que je suis devenue femme il y a très peu de temps, il y a peut-être deux ans.
04:00C'est le jour où je parlais justement, le fait de cette force, le fait de ce courage, c'est le jour où j'ai pris confiance en moi.
04:08Et en ce que j'étais, je n'étais pas du tout consciente de mes valeurs, du fait que je pouvais être importante, du fait que je pouvais exister.
04:15Je n'existais pas.
04:17Et c'est vraiment, je pense là, tout récemment que j'ai commencé à me dire « Ok, moi aussi je suis quelqu'un d'importante ».
04:25Vous souffriez d'un sentiment d'imposture ?
04:27Oui, complètement.
04:28Par rapport à vos choix de vie en général ?
04:30Par rapport à ma vie de tous les jours et en plus c'est vrai que c'est le métier qui n'aide pas non plus.
04:34Oui, parce qu'on est constamment remis en question, même physiquement d'ailleurs.
04:37Est-ce que ça, ça vous est arrivé beaucoup ?
04:39Oui, au tout début.
04:40Au tout début de ma carrière, pour le premier film que j'ai fait, on m'a demandé de prendre du poids.
04:44Parce qu'on me trouvait justement trop mince et en fait, c'est un poids qui a dérangé derrière et qui était compliqué pour certains castings.
04:54Mon ancien agent me demandait de prendre des tapes pour des castings dans un certain angle parce que sinon on voyait trop mes cuisses
05:04et du coup les réalisateurs n'avaient même pas regardé mes vidéos.
05:10Vous avez quel âge ?
05:11J'ai 27 ans.
05:12Non mais à l'époque ?
05:13J'avais quel âge ?
05:14J'avais 19 ans.
05:15Et ça a dû être assez violent, on imagine ? Comment est-ce qu'on fait pour se construire malgré tout ?
05:19C'est de l'entourage ?
05:20Oui, heureusement j'avais mon entourage.
05:22Mais c'est ce que je disais, jusqu'à mes 25 ans, moi j'étais complètement...
05:25J'étais un ramassis de non-confiance en soi.
05:29Vous avez compris peut-être que vos défauts sont des qualités à un moment donné ?
05:32Parce que c'est aussi ça une comédienne ?
05:34Oui, complètement.
05:35J'ai appris que c'est ce qui a ajouté à ma personnalité et ce qui faisait que j'allais me différencier des autres.
05:39Parlez-nous un peu du film Au jour qui Vienne, Alexia Chardard, c'est un film de Nathalie Nagem.
05:45Allez-y, on vous écoute.
05:46Racontez-nous cette histoire.
05:48Alors, Au jour qui Vienne, c'est l'histoire de Laura, une jeune femme dans la trentaine,
05:52qui a eu un enfant avec un homme qui s'appelait Joachim.
05:56Donc Laura, c'est Zita Androt et Joachim, c'est Bastien Bouillon.
06:01Exactement.
06:02Et ils ont tous deux eu une relation très violente, très tumultueuse.
06:06Et en fait, ils se sont du coup séparés.
06:10Depuis, Laura, elle a porté plusieurs fois plainte contre ce Joachim.
06:17Ce qui n'a pas été entendu par la police.
06:19Et aujourd'hui, ce Joachim, il est en couple avec Shirin, le personnage que j'interprète.
06:24Et elle va elle-même explorer...
06:29Il va lui arriver un truc, quoi.
06:31En fait, oui, elle explore elle-même cette relation violente jusqu'au jour où elle va avoir un accident.
06:36Qui n'est pas directement causé par Joachim, mais presque.
06:39Et du coup, Shirin va faire appel à Laura.
06:42Et en fait, toutes les deux, elles vont se soutenir et s'entraider pour se faire sortir de ça.
06:46Donc, Au jour qui Vienne, ça sort le 23 juillet.
06:48C'est d'abord un roman de Nathalie Nagem qui a été publié chez Grasset
06:51et qui a été couronné du Grand Prix de chez nos confrères d'artélière 2018.
06:56C'est elle-même qui l'a réalisé pour le cinéma.
06:58Alors forcément, j'ai envie de vous demander un petit peu quelle est sa patte de réalisatrice
07:01et comment elle fait évoluer les femmes dans ce contexte-là, justement ?
07:06Déjà, sur le tournage, c'est la première fois que je voyais ça.
07:10Il y avait une équipe qui était quasiment entièrement féminine.
07:13La réalisatrice, c'était une femme.
07:16La première assistante aussi.
07:17La chef et opératrice aussi.
07:19La script aussi.
07:20Et du coup, en fait, on avait ces quatre femmes qui, en plus, se connaissaient très bien
07:24et qui se parlaient toutes avec une douceur, une tendresse.
07:28C'était vraiment d'un calme plat.
07:31Et moi, je ne suis pas du tout en train de dire qu'un homme ne peut pas du tout faire la même chose.
07:34J'ai tourné avec autant d'hommes et ça a été super aussi.
07:37C'est peut-être pas le même type d'ambiance.
07:38C'était pas le même type d'ambiance.
07:40Et là, vraiment, je me suis dit, waouh, vous vous fédérez d'une façon, c'est magnifique.
07:44Et on avait le chef machinot, le chef électro, qui était commandé par des femmes.
07:48Et moi, j'ai vu beaucoup de tournages où ça dérangeait que des hommes puissent entendre des ordres par des femmes.
07:55Vous les avez vu mal réagir, en général ?
07:58Surtout les techos, les techniciens, en fait.
08:02Et là, vraiment, absolument pas du tout.
08:05Il n'y avait pas du tout cette ambiance-là sur le tournage.
08:10Et à côté de ça, oui.
08:12Du coup, c'est vrai que de voir ça, c'est hyper beau.
08:15Et à côté de ça, Nathalie, elle nous a vachement bien dirigés.
08:18On a essayé de comprendre ensemble les personnages.
08:22Et on a essayé d'explorer plein de pistes de jeu.
08:24Savoir qu'est-ce qui fonctionnerait le mieux, c'est dur à dire.
08:29En s'appuyant sur des vrais témoignages, sur des vraies vérités.
08:35On voulait donner la parole à ces femmes, en fait.
08:40Et on imagine que ça doit vous changer, du coup, en termes de création artistique pour interpréter,
08:44d'être sur un plateau où les choses se sont apaisées comme ça.
08:48Est-ce que vous avez plus de place, du coup, pour votre propre interprétation du personnage ?
08:53Oui, complètement.
08:54En plus, Nathalie, c'est quelqu'un qui est très...
08:58Pas sauvage, mais qui aime bien l'exploration.
09:00Et du coup, on était vachement dans le danger, presque, dans les scènes.
09:07On était toujours dans l'exploration des choses.
09:08Et elle voulait qu'on vive les choses de la façon la plus vraie possible.
09:15Des fois, je me retrouvais à...
09:17Déjà, toutes mes cascades dans le film, je les ai faites moi-même.
09:20J'ai demandé à les faire moi-même.
09:21Vous avez fait un entraînement ?
09:23Oui.
09:24D'accord.
09:24J'ai été avec un cascadeur professionnel qui m'explique comment on allait faire les scènes.
09:29Moi-même, je prends des cours à côté.
09:32Et donc ça, c'était important pour moi de...
09:35Enfin, justement, le vrai accident pour moi, c'était important de le vivre, vraiment, cette peur-là.
09:40Et je me souviens, il y a des scènes où avec...
09:41Et du coup, vous avez vraiment eu peur ?
09:43Oui, j'ai vraiment eu peur.
09:44J'ai vraiment eu très peur.
09:46Après, c'était une balade de routine.
09:48Je ne peux pas parler de la cascade-là, parce que ça a spoileré le film.
09:51Mais la première fois, les deux, trois premières fois où je l'ai faite, j'avais très, très peur.
09:56Je me souviens aussi, en Italie, de traverser la route en plein milieu des voitures.
10:00Et en Italie, c'est un gros délire, les voitures.
10:03Avec Bastien.
10:05Ils y vont au volant, les Italiens.
10:06Ah là là, c'est terrible.
10:07Mais ça, pareil, en fait, derrière, ça nous fait rentrer dans la scène d'une façon complètement différente.
10:11Et alors, justement, vous parlez de Bastien, on peut parler de Zita aussi.
10:14Comment ça s'est passé entre vous trois ?
10:16C'était exceptionnel.
10:17Oui.
10:17C'était...
10:19C'est chimique, un peu ?
10:21Ah, mais complètement.
10:22Moi, j'ai passé surtout du temps avec Bastien sur le tournage.
10:25Je pense que j'avais peut-être un ou deux jours avec Zita et j'avais douze jours avec Bastien.
10:31Et Bastien...
10:32Enfin, les deux, c'est des personnes complètement...
10:35Ils sont déjà extrêmement talentueux.
10:39Et c'est en plus des personnes vraies.
10:40Enfin, moi, du coup, j'ai arrivé, c'était mon premier rôle.
10:43Et j'arrive pleine de doutes et pleine d'angoisse et pleine de peur.
10:47Et en fait, ils m'ont vachement rassurée sur le métier.
10:49Ils m'ont vachement rassurée sur moi-même.
10:51Ils m'ont beaucoup aidée.
10:53Et même dans le jeu, ils m'ont aussi énormément aidée, énormément apportée.
10:56Et là...
10:57Un très bon comédien, c'est celui qui porte l'autre aussi.
10:59Ouais, complètement.
11:00Ça, c'est très important.
11:01Et c'est ce qu'ils ont fait vraiment absolument tous les deux, quoi.
11:05Qu'est-ce que ça vous a appris sur vous-même, ce rôle, ce personnage, Alexée Chardard ?
11:11Justement, tout à l'heure, on parlait de l'évolution d'une femme.
11:13Je pense que ça m'a appris que j'avais beaucoup évolué.
11:18Je pense que cette fille qu'on raconte dans le film, je pense que je l'ai été.
11:23J'en suis même sûre.
11:25Et je vois aujourd'hui ce que je ne ferai plus, ce que je ne fais plus.
11:31Par exemple ?
11:33Par exemple, m'accommoder d'une relation qui n'est pas la bonne.
11:37Vous pensez que c'est quelque chose qui vous a été induit, en fait, par le film ?
11:41Ou vous le saviez déjà et ça l'a concrétisé, quoi ?
11:44Non, ça l'a concrétisé.
11:45Je pense que ma vie à moi-même, en parallèle, me l'a appris aussi.
11:48Mais je pense que le film le fait.
11:51Et je suis contente parce que, justement, on a fait quelques projections, déjà.
11:56Et j'ai l'impression que ça parle à beaucoup de monde aussi, que ça fait réfléchir à beaucoup de monde aussi.
12:00Je pensais que ça ferait réfléchir seulement des gens de ma génération, parce que je pensais que ça touchait ma génération.
12:05Ça touche tout le monde, en fait.
12:06Et en fait, je vois des dames de 70 ans, 80 ans qui nous disent, mais oh là là, mais en fait, on tombe complètement amoureuse de ce garçon.
12:13Et en fait, non, on n'a pas envie.
12:16Et en fait, elles-mêmes, ça leur parle énormément, quoi.
12:19On pense que sur une rangée de 10 femmes, il y en a au moins 5 qui ont été victimes d'agressions sexuelles ou de violences conjugales, par exemple, dans une vie.
12:30Ça reflète quand même un gros souci sociétal, Alexia Chardard.
12:35Et c'est un sujet dont vous avez eu aussi envie de vous saisir, j'imagine.
12:39Ah mais oui, complètement.
12:40Moi, c'est vrai que j'avais entendu il y a très longtemps qu'on disait qu'une femme sur deux avait expérimenté le viol.
12:45C'est un chiffre immonde.
12:47C'est pas possible, en fait.
12:49Qui puisse...
12:50Donc on peut changer les choses par l'art aussi, quoi.
12:52Oui.
12:53Allez, sur Sud Radio, vous le savez, on parle femme parce qu'on parle vrai.
12:57Vous restez avec nous, on revient dans un instant avec la comédienne Alexia Chardard,
13:02qui est à l'affiche du film Au jour qui Vienne, de Nathalie Najem.
13:05Je vais y arriver, à tout de suite.
13:07Sud Radio, parlons femme, Judith Belair.
13:10Quand on parle femme ici, c'est sans filtre et sans détour.
13:13Sur Sud Radio, on parle vrai, toujours.
13:15Parlons vrai, parlons femme avec la comédienne Alexia Chardard,
13:18qui est à l'affiche du film Au jour qui Vienne, de Nathalie Najem.
13:22Alors, ce qu'on le disait, Alexia Chardard, ce que ce film met en violence,
13:26c'est aussi cette reconstruction intérieure, cette résilience post-violence.
13:32Ce moment où la douleur laisse place à une forme de sororité entre femmes.
13:37Je vous dis plusieurs choses dans cette question, vous pouvez y aller après.
13:40Et puis aussi, une espèce de reprise de pouvoir sur sa propre vie.
13:43Alors, on va commencer par cette idée de résilience, de reconstruction intérieure,
13:48qui finalement amène souvent à des jours bien meilleurs qu'on n'a jamais connus, finalement.
13:53Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
13:54C'est sûr que c'est compliqué à la base de cette idée de cette résilience,
14:02de se détacher des habitudes qu'on a,
14:05et de cet avenir qu'on a l'impression de s'imaginer,
14:11en se disant c'est ok et tout va bien.
14:15De sortir du fantasme, en fait.
14:16Oui, complètement.
14:17Et en fait, je trouve que justement, le film a été bien construit autour de ça,
14:21parce qu'en fait, on a le personnage de Laura,
14:24qui est interprété par Zita Andro,
14:27qui est vraiment cette femme qui se reconstruit.
14:29Oui, j'ai accorché son nom, on peut le dire.
14:29Elle s'appelle Zita Andro.
14:33Qui, elle, du coup, est en train de faire cette reconstruction.
14:37Et en fait, mon personnage, Chirine, c'est comme si c'était Laura,
14:40dix ans avant, qui explore ce début de relation.
14:46Et pour entrer en résilience, il faut aussi accepter le conseil de celle qui a déjà vécu.
14:50Ce n'est pas toujours simple, ça ?
14:51Oui, exactement.
14:53D'ailleurs, aussi, on le voit dans le film.
14:54Il y a toute une scène où, en fait, elle m'explique
14:56qu'il faut que j'aille voir les flics, qu'il faut que je porte plainte.
14:58Et en fait, mon personnage vrille complètement,
15:02en disant mais jamais de la vie.
15:03En fait, je n'irai pas porter plainte.
15:04C'est quelqu'un que j'aime et je ne peux pas faire ça.
15:07C'est compliqué à accepter en premier abord.
15:11Et cette sororité, justement, qu'il y a entre ces deux personnages,
15:14cette amitié qui prend place entre ces deux femmes qui ont connu la violence,
15:19c'est aussi ça qui permet à la douleur d'aller faire un tour ailleurs, j'ai envie de dire.
15:25Et aux deux elles-mêmes, de reprendre un peu le narratif en main, c'est ça ?
15:29Exactement.
15:30Mais je trouve que c'est vrai qu'il y a de la sororité entre ces deux personnages
15:33et je trouve même qu'il y en a avec la petite fille dans le film.
15:36Parce que même elle, qui est de haut de ses sept ans, je crois, dans le film,
15:40va aider Chirine.
15:43Alors, on va parler un petit peu de vous maintenant, Alexia Chardard.
15:47On l'a dit, vous avez été sélectionnée parmi les talents Adamicane 2025.
15:52Une belle reconnaissance.
15:54Qu'est-ce que ça a changé, si ça a changé quelque chose ?
15:56Peut-être ce rôle ?
15:58Peut-être ce rôle ?
15:59Non, vous l'aviez déjà tournée avant, c'était une blague.
16:02Qu'est-ce que ça a changé ?
16:04Moi, j'ai passé beaucoup de concours de théâtre et de...
16:14Conservatoire.
16:15Oui, des conservatoires où justement, il y a un peu comme le truc de la damey
16:19où on est mille candidats et il y en a douze qui sont retenus.
16:23Et moi, je n'ai jamais été retenue.
16:25D'accord.
16:25Et je me disais, bon, j'ai été retenue dans des films, donc c'est ok.
16:29Et là, c'est la première fois que sur un truc comme ça, un peu en troupe, on me retenait.
16:34Et du coup, j'étais trop contente.
16:36Vous êtes adoubée par les pros, quoi.
16:37Oui, oui.
16:38C'est ça.
16:40Du coup, j'étais hyper contente.
16:42En plus, le fait de tomber sur Finnegan, qui a fait un super scénario.
16:47Et derrière, qui a fait un super film.
16:49Enfin, le tournage a été...
16:50C'est le film de Finnegan, Old Phil, qui s'appelle Tsunami.
16:52C'est un court-métrage, d'ailleurs, qui a fait beaucoup de bruit.
16:56Il est connu, Sophie Negan, pour son exigence.
16:59Est-ce que c'était un baptême du feu avec lui ?
17:02Oui, mais en même temps, j'avais l'impression qu'il était en train de faire son cinquantième film, quoi.
17:06Je ne trouvais pas du tout que c'était un mec qui était perdu.
17:08Au contraire, il a été...
17:10Il savait exactement ce qu'il voulait.
17:12Et puis du coup, le fait que ce soit un grand acteur, c'était un grand directeur d'acteurs, quoi.
17:15Mais d'ailleurs, j'ai l'impression de lui voler ses mimiques dans le film.
17:22Peut-être en regardant ensuite, mais...
17:25Oui, sûrement.
17:25Il n'y a que vous que ça doit marquer, j'imagine.
17:27Oui, c'est possible.
17:29Et justement, vous avez commencé très fort, là, finalement.
17:34Ça fait combien de temps, d'ailleurs, que vous faites ça, maintenant ?
17:36Ça fait dix ans.
17:37Ça fait dix ans, d'accord.
17:38Donc, ça fait déjà un petit bout de temps pour une jeune femme comme vous.
17:41Où est-ce que vous avez envie d'aller ?
17:42C'est quoi le next step, Alexia Chardard ?
17:44J'ai envie d'aller dans plein d'endroits.
17:48Parce qu'en effet, ça a commencé fort.
17:49Mais on ne peut pas dire non plus que j'ai 25 films à ma filmographie.
17:54Donc, il y a énormément de rôles, énormément de genres de films que j'ai envie d'explorer.
17:59Souvent, je parle des films de genre.
18:00Mais en même temps, moi, je me complais beaucoup dans les drames.
18:03Et en même temps, j'ai déjà fait de la comédie.
18:04Ça m'a plu aussi.
18:06J'ai plein de choses qu'il y a envie de faire.
18:08Et un peu de théâtre aussi ou pas du tout ?
18:09Oui, avec plaisir.
18:11Ça me fait beaucoup plaisir.
18:12Vous avez déjà fait les planches ?
18:13J'en ai déjà fait au tout début, justement, avant de faire du cinéma.
18:17Mais du coup, ça fait 10 ans que je n'en ai pas fait non plus.
18:19Et ça me manque des fois quand j'en vois.
18:21Je me souviens de la palpitation d'être sur scène, d'être en contact avec les gens.
18:25Moi, en plus, j'ai fait de la danse pendant des années aussi.
18:27D'accord.
18:27Et c'est vrai que la scène, c'est quelque chose de tellement, tellement excitant.
18:32Ça change tous les soirs aussi.
18:34En plus, c'est ça.
18:34Oui, on arrive, on ne sait pas du tout comment va être le public.
18:37On ne sait pas.
18:37Enfin, ça change tous les soirs ce qu'on va faire.
18:40Et il y a aussi une représentation qui change pour les femmes aujourd'hui dans le cinéma
18:44et d'ailleurs dans le théâtre aussi.
18:45Est-ce que vous sentez que votre génération est porteuse d'un nouveau regard, d'un autre regard, justement, là-dessus ?
18:51Est-ce que c'est moins un sujet, par exemple ?
18:54En fait, je ne me rends pas compte si c'est vraiment là, la génération, si les choses sont en train de changer.
19:00Moi, en tout cas, je vois la différence entre les rôles qu'on me proposait quand j'avais 19 ans
19:05et les rôles qu'on me propose aujourd'hui, maintenant que j'en ai 27.
19:08Alors, je ne sais pas si c'est parce qu'à 19 ans, on n'a pas grand-chose à porter et qu'à 27 ans, si.
19:13C'est pour ça que je ne sais pas trop.
19:14Mais là, en effet, je vois vraiment la différence où on me propose des vrais rôles, des vraies choses à jouer, avec des vrais enjeux.
19:24Pas juste la jeune ingénue qui est en couple avec un jeune garçon et elle est trop amoureuse et c'est trop super.
19:31Qu'est-ce que vous aimez le plus jouer avec ces chardards ?
19:36Moi, j'aime les rôles intenses où il y a beaucoup de complexité dans les émotions.
19:40Parce que vous vous sentez soeur de ce type de rôle, est-ce que c'est comme ça que vous êtes dans la vie ?
19:45Oui, je pense.
19:47Mais je pense qu'on est beaucoup comme ça, on n'est pas une personnalité bien linéaire, on est tous un peu des montagnes russes.
19:56Bien sûr.
19:58C'est quoi l'élément déclencheur pour vous, le moment, l'instant où vous vous êtes dit, je vais faire ce métier quoi qu'il arrive ?
20:05Alors moi, c'est vraiment, depuis toute petite, à 3-4 ans, je vois des films et en fait, j'ai envie de faire partie de ces films.
20:15Et c'est comme viscéral pour moi, c'est-à-dire que je rentre chez moi et j'en pleure dans ma chambre de vouloir faire ça.
20:21Je me souviens que des fois, je me vois être à genoux dans ma chambre seule le soir et à pleurer en disant, il faut absolument que tu fasses ce métier.
20:28Alors que je pensais, jusqu'à mes 15 ans, je ne pensais pas que c'était vraiment un vrai métier d'être acteur.
20:32Je pensais qu'il fallait être née aux Etats-Unis ou être fille de quelqu'un de très connu.
20:37Moi, ma famille n'est pas du tout dans le cinéma.
20:39Qu'est-ce qu'ils font, vos parents ?
20:40Ils sont tous ingénieurs.
20:41Et comment ils l'ont pris alors, votre route, justement, différente ?
20:44Alors, ma mère, je pense que...
20:46Ils vous ont dit, passe le bac d'abord, j'imagine ?
20:49Oui, ma mère, j'aurais pu choisir n'importe quoi, elle aurait été avec moi.
20:53Moi, mon père, ça a été beaucoup plus compliqué quand je disais...
20:55Enfin, c'est vraiment à 15 ans, du coup, quand j'ai su que c'était vraiment un métier, que là, je me suis affirmée.
20:59Mais en même temps, même à l'école primaire, je disais, je vais être comédienne.
21:02Mais c'était comme un truc un peu de petite fille qui va être astronaute ou vétérinaire.
21:06Et là, par contre, vraiment, ce jour-là, à 15 ans, je me suis affirmée.
21:08J'ai dit à mon père, c'est ça que je veux faire.
21:09Et je me souviens qu'il avait levé les yeux au ciel en disant, pfff, enfin, pas du tout.
21:13Et mon père, ça ne s'arrêtait pas au bac, non.
21:15Il fallait que je fasse une école de commerce.
21:16Et après, il fallait que je rentre dans l'entreprise, dans son entreprise.
21:19Vous soyez ingénieurs comme papa, quoi.
21:20Exactement.
21:21Mes deux frères ont fait ça.
21:21On lui fait coucou, papa, d'ailleurs.
21:23Il est content, papa, maintenant ?
21:24Il est hyper content.
21:25Il est hyper fier de sa fille.
21:27Et vos frères aussi ?
21:28Oui, oui, oui.
21:30Non, mais tout a changé.
21:31Même ma mère, elle me dit, c'est trop marrant parce que c'est mon père qui parle plus de moi.
21:36C'est quelqu'un qui ne va pas directement être fier de moi.
21:38Mais par contre, quand il est avec ses amis et sa famille et tout, il parle de sa fille.
21:43C'est un truc paternel, globalisé, j'ai l'impression.
21:46Est-ce que vous vous sentez investie dans un message, d'une responsabilité en tant qu'artiste ?
21:50Ou pour vous, l'art, c'est de l'art et puis voilà, on fait ce qu'on veut.
21:53Non, moi, je fais très attention au rôle que je vais choisir.
21:59Je pensais peut-être pour ça aussi, des fois, je n'ai pas travaillé.
22:02J'ai préféré aller faire du service qu'à accepter des rôles que je cautionnais pas.
22:08Donc, moi, j'interprète.
22:10Qu'est-ce que vous cautionnez pas, par exemple ?
22:13Je ne peux pas donner d'exemple comme ça.
22:14Sans citer les gens, juste de types d'histoires ou de rôles qui pourraient vous déconvenir.
22:19Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais si je ne comprends pas le personnage,
22:24si c'est pas en adéquation avec eux...
22:27Quand vous lisez, en fait ?
22:29Oui, il faut que ça me prenne en trip ou simplement...
22:32Parce que des fois, une lecture, c'est compliqué et que ça nous prenne au trip, mais simplement qu'au moins,
22:36je comprenne et que je sois d'accord.
22:39Même si des fois, ça va être des gens très méchants.
22:42Oui, parce que ça vous coupe pas mal de rôles si vous voulez jouer avec des gens avec qui vous êtes d'accord.
22:46Mais tant que l'histoire a un sens et que le film en a aussi, là, oui, j'y vais, bien sûr.
22:53Bien sûr.
22:54Qu'est-ce que, si vous aviez un petit génie comme ça, qui apparaît devant vous, Alexia Chardard,
22:59et qui vous exaussait un souhait, ça serait lequel ?
23:01Pour faire mon métier toute ma vie.
23:03Pour en vivre toute ma vie.
23:05Toute votre vie ?
23:05Oui.
23:06Il n'y a que ça qui vous lève le matin.
23:08Oui, il n'y a que ça qui compte pour moi.
23:09Et quand vous levez le matin, c'est toujours avec la même joie, la même passion,
23:13parce que vous faites ça, malgré les difficultés ?
23:16Non, ben oui, bien sûr, il y a des matins plus compliqués que d'autres.
23:19Parce qu'en effet, je ne suis pas encore stable dans mon milieu.
23:24Donc, il y a des matins qui sont difficiles.
23:27Il ne faut pas lâcher, j'ai envie de dire.
23:28Oui, exactement.
23:29Oui, c'est ça.
23:30En fait, je me lève avec toujours cette idée-là dans la tête.
23:32De toute façon, cette idée que je ne pourrais rien faire d'autre.
23:34Mais là, comme cette année est un peu plus cool, je me lève avec plus de joie.
23:38C'est en train de prendre la sauce.
23:39La mayonnaise, elle monte.
23:41Si vous aviez un petit conseil à une jeune bâtière à vous, à vous-même, à 17 ans,
23:45ou à une jeune qui veut faire votre métier, qu'est-ce que ça serait ?
23:49Ce serait de ne pas douter, de moins doutant en même temps.
23:53En fait, je ne sais pas.
23:54Je pense que je ferai moins.
23:57Débrouille-toi !
23:58Non, peut-être que j'essaierai de la rassurer.
24:01En même temps, le fait d'avoir beaucoup douté,
24:03et de m'être battue beaucoup plus.
24:07Parce que justement, je doutais tellement que ça m'a...
24:10J'ai exploré plein de choses très dures par rapport à ça.
24:16C'est ce qui m'aide aujourd'hui, je pense.
24:19Un, pour terminer, réalisateur avec qui vous rêveriez de jouer,
24:23qui que ce soit dans le monde entier ?
24:25Même des gens qui ne travaillent plus ?
24:27Qui vous voulez ?
24:28Moi, mon grand rêve, c'est Quentin Tarantino.
24:31Bon choix, j'ai envie de dire.
24:33Nous, on aimerait tous aussi, j'avoue.
24:36Très bon choix, bravo.
24:38Bravo, merci Alexia Chardard d'être venue dans Parlons Femmes.
24:41Je rappelle que vous êtes à l'affiche du film Au jour qui vienne,
24:45que c'est signé Nathalie Najem,
24:47que c'est aux côtés de Zita.
24:50Andréau.
24:50Merci, j'allais encore faire une bêtise.
24:52Et Bastien Bouillon, ça s'appelle un bug,
24:55qui sort le 23 juillet prochain.
24:57Nous, on se voit demain, chers amis, à 19h pour cette excellente.
25:00Puis on a aussi rendez-vous samedi prochain.
25:01Vous le savez, pour un nouveau Parlons Femmes,
25:04attention, c'est l'avant-dernière bientôt fin de saison.
25:07Merci à Julien qui réalise pour vous aujourd'hui.
25:09Et puis, bisous, bisous, bye.
25:11Sud Radio, Parlons Femmes, Judith Belair.
25:14Avec la Caisse d'épargne-Île-de-France,
25:16fière de soutenir toutes les femmes.
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