Dans Parlons Femmes, Judith Beller reçoit Olivia Cattan, fondatrice des associations "Paroles de femmes" & "SOS Autisme France" et auteure "Le sens de nos vies" (Les Impliqués Éditeur)
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
Une émission de Judith Beller.
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##DESTIN_DE_FEMMES-2025-05-24##
"Parlons Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Et surtout, nous donnons la parole aux hommes engagés. Oui, ils existent, et il est essentiel de les entendre et de les encourager !
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NewsTranscription
00:00La Caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
00:05Sud Radio, parlons femmes, Judith Belair.
00:09Bonjour à toutes et à tous, parlons vrai, parlons femmes ensemble.
00:12Bienvenue dans l'émission qui allie les femmes, les hommes, dans le combat pour le droit des femmes.
00:15Et puis bien sûr, toutes les femmes, vous le savez, sans différenciation de culture, de religion ou d'engagement politique.
00:22Avec Olivia Catan, rien n'est tiède, tout est vécu, traversé, assumé.
00:26Journaliste, essayiste, engagé dès les années 2000 contre les violences faites aux femmes.
00:29Elle est fondatrice de l'association Parole de Femmes, pour celles qu'on réduit au silence.
00:33Quand son fils est diagnostiqué autiste, elle a créé SOS Autisme France et se bat pour une société inclusive.
00:39Aujourd'hui, Olivia, vous nous venez avec votre dernier livre, Le sens de nos vies, c'est sorti chez les impliqués éditeurs.
00:44C'est une lettre à vos filles, traversée de racines, de douleurs, de luttes et de libertés.
00:48On va en parler évidemment. Bienvenue sur Sud Radio, Olivia Catan.
00:50Merci, Judith.
00:50Avec plaisir.
00:52Sud Radio, parlons femmes, Judith Belair.
00:55Alors, parlons vrai, parlons femmes sur Sud Radio.
00:57Du coup, il y a les questions qui vont avec. Olivia Catan, c'est parti.
01:00Quel mot ou quelle image vous vient spontanément quand on vous parle de féminisme ?
01:05Violence.
01:07Ouais.
01:08Pourquoi ?
01:09Parce que je crois que la vie d'une femme est quand même traversée par la violence.
01:13La mienne, en tout cas, elle a été.
01:15Ouais.
01:16Elle a été d'abord par les hommes, puis après par mon fils autiste.
01:19Et donc, la violence a fait partie, oui, de moi.
01:22Et c'est pour ça aussi que je me suis autant engagée pour le droit des femmes.
01:26D'accord. Donc, en fait, finalement, pour vous, le féminisme, c'est quoi ?
01:29C'est se battre contre cette violence, en fait ?
01:32C'est un combat universaliste, humaniste, pour une égalité réelle entre les hommes et les femmes.
01:39Qu'est-ce que ça veut dire, l'égalité entre les hommes et les femmes, pour vous ?
01:41Pour moi, c'est une égalité en droit.
01:44Et voilà, ça s'arrête là, parce qu'on est quand même très différents les uns des autres.
01:47Et bien, on a à sa portée aussi, les uns aux autres.
01:49Donc, moi, je n'exclus pas du tout, dans le mouvement Parole de Femmes, je n'excluais pas du tout les hommes.
01:53Les hommes faisaient vraiment partie intégrante de mon association.
01:56Et puis, moi, ce qui m'intéressait, c'était aussi la précarité, des foyers monoparentaux.
02:00C'était le sujet aussi que je serais tue.
02:02C'est un sujet toujours très actuel.
02:03Voilà, parce que je l'ai été, et donc je l'ai vécu.
02:06Et j'avais envie d'aider les femmes qui se retrouvaient un jour dans ma situation.
02:09Et vous le racontez d'ailleurs très bien dans votre bouquin.
02:11Si vous pouviez supprimer un seul stéréotype sur les femmes comme ça, d'un claquement de doigts, ça serait lequel ?
02:18Mégère.
02:20Vous vous sentez concernée ?
02:21Oui, je ne sais pas pourquoi.
02:23Les femmes de 50 ans, on a l'impression, non seulement on est invisibles quand même,
02:26parce que c'est vrai qu'il faut vraiment aujourd'hui se faire entendre quand on a 50 ans pour s'imposer.
02:33Mais en plus, ce côté mégère que j'entends encore dans les médias,
02:37« Ah, ça va intéresser les mégères. »
02:39« Non, on n'est pas des mégères parce qu'on a 50 ans ou qu'on est mère au foyer. »
02:42Donc c'est le fait de passer un cap d'âge, en fait, qui nous met cette étiquette-là, c'est ça que vous dites ?
02:47Oui, c'est ça.
02:48Et dans la bouche des certains journalistes, je l'ai entendu il n'y a pas si longtemps que ça sur France Télévisions,
02:52et donc j'ai trouvé ça un petit peu fort de casse-le-coucou.
02:56Et puis alors, qu'est-ce qui fait que, quelle mesure selon vous concrète autour du droit des femmes
03:02a vraiment changé la donne depuis le temps que ça existe maintenant quand même ?
03:07La loi sur l'avortement, indéniablement, en 1975, bien sûr, elle a changé la donne.
03:12Et le fait que ça soit inscrit dans la Constitution, vous pensez que ça change quelque chose ?
03:15Non, ça je ne le pense pas.
03:17D'accord.
03:17Maintenant, cette loi, parce que je pense qu'elle était déjà bien ancrée, même si demain on a un gouvernement d'extrême droite,
03:24je ne pense pas qu'ils reviendront là-dessus.
03:26Et puis il y aura les femmes de toute façon pour faire entendre leur voix et ne pas revenir en arrière.
03:30On voit ce qui se passe aux Etats-Unis en même temps.
03:31Voilà, maintenant c'est vrai que, évidemment, l'actualité nous fait peur, et donc autant le mettre dans la Constitution.
03:36Mais bon, voilà, moi je ne trouvais pas que ça soit nécessaire.
03:39C'est une sécurité.
03:40Ça rassure, quoi.
03:41Ça rassure, ça rassure.
03:43Mais il y a tellement de choses qui ne vont pas sur le droit des femmes.
03:46Alors, allez-y, dites-nous, qu'est-ce qui ne va pas ?
03:48Qu'est-ce qui vous agace, justement ?
03:50Je trouve qu'on ne fait pas assez d'éducation à l'égalité dans les écoles, c'est pour ça qu'on en faisait beaucoup.
03:55Moi, j'intervenais dans les écoles, dans les collèges difficiles, où il y avait eu déjà beaucoup de viols, alors qu'ils n'avaient que 13 ans.
04:02J'intervenais dans les centres de détention fermés, où là encore, on était face à des enfants de 13 ans qui avaient déjà violés.
04:10Donc, cette éducation à l'égalité, moi, ce qui me choquait aussi, c'est que les filles ne prenaient pas beaucoup la parole.
04:15Elles laissaient la parole aux garçons pour parler d'elles.
04:18Elles manquaient d'ambition professionnelle, d'ambition tout court.
04:21Même quand on a 13 ans, on a d'ambition.
04:22Moi, j'en avais d'ambition.
04:23Je voulais être chanteuse, journaliste.
04:25C'est une histoire d'éducation, vous pensez, vraiment ?
04:26Je pense que c'est une histoire d'éducation, et puis une histoire de confiance en soi.
04:30Je trouve que les filles n'ont pas assez confiance en elles, même aujourd'hui.
04:33Elles sont encore dans des choses très... dans l'apparence.
04:37Alors, évidemment, avec les réseaux sociaux, ça n'arrange rien, mais elles sont dans une apparence d'elles-mêmes.
04:41Et je trouve qu'elles manquent de fond, qu'elles manquent de courage.
04:46On devrait déjà leur apprendre à être ambitieuses à 13 ans.
04:48Et moi, franchement, si je retournais à l'école aujourd'hui pour refaire des cours d'égalité, je leur apprendrais à être ambitieuses.
04:53C'est vrai que c'est un vrai sujet, surtout dans les filières techniques.
04:56On en entend beaucoup parler, les ingénieurs, la science en général, etc.
05:00Il y a des endroits où elles ne se sentent pas capables, en fait.
05:02Elles ne se sentent pas capables, et je trouve que ça, il faudrait y remédier.
05:05Et puis, évidemment, les violences faites aux femmes, c'est un vrai problème.
05:08On n'a pas réussi encore à éradiquer ce mal.
05:11C'est une violence endémique ?
05:12Oui.
05:13Et qui est très difficile à combattre.
05:15Parce que les femmes elles-mêmes sont parfois responsables.
05:18Elles ne partent pas.
05:19Et je le dis parce que moi non plus, je ne suis pas partie ou je suis revenue.
05:22Donc, on voit bien que c'est quand même compliqué.
05:23Quand on est amoureuse, parfois on est stupide.
05:25Et donc, on accepte une première basse.
05:27Parlons-là sur son radio.
05:28Voilà, on accepte une première baffe.
05:31On accepte le harcèlement moral.
05:33On ne s'en rend pas compte tout de suite.
05:35Et puis, après, c'est trop tard.
05:36Donc, voilà, moi je dis aux femmes, à la première gifle, il faut partir.
05:39Vraiment claquer la porte.
05:40Pour en venir au mouvement féministe contemporain,
05:42qu'est-ce qui vous agace dans le féminisme tel qu'il est porté aujourd'hui ?
05:45J'aime bien ce mot-là, agacer, moi.
05:47Je trouve que ça manque de fonds.
05:49Que la pensée n'est parfois pas structurée.
05:51Ce n'est pas qu'un slogan, le féminisme.
05:52D'abord, il y a une culture féministe, parfois, qui manque dans ces jeunes mouvements.
05:57Il y a aussi une...
05:58Nous, on était tout le temps dans la réflexion.
06:02Qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce qu'on peut apporter ?
06:03On était une espèce de plateforme, comme ça, sociale, politique.
06:06On proposait des choses aux élus.
06:08On voulait que ça avance.
06:09Donc, on avait des...
06:11C'est un manque d'action concrète.
06:13D'action concrète.
06:14Et puis, elles sont souvent dans le slogan.
06:16Et je trouve qu'aujourd'hui...
06:17Et elles sont un peu clivées aussi, non ?
06:18Elles sont clivées.
06:19Et c'est vrai que la pétition que j'ai faite par rapport aux femmes israéliennes,
06:23peut-être qu'on en parlera après.
06:24Allez-y, dites-le.
06:25C'est le moment.
06:26Voilà.
06:26Moi, quand j'étais en Israël à cette époque-là,
06:30quand c'est arrivé et que j'ai vu les photos...
06:31On a été habitée en Israël au moment du 7 octobre.
06:33Voilà, pendant trois ans en Israël.
06:34Vous le racontez dans votre livre aussi.
06:35Et quand j'étais là-bas et que j'ai vu évidemment les photos,
06:37parce que j'étais amie avec des sauveteurs qui m'ont montré des photos,
06:40tout de suite, je n'ai pas vu qu'un pogrom.
06:42J'ai vu aussi des viols et des femmes...
06:44Des exactions.
06:45Des exactions terribles, terribles.
06:47Vraiment terribles.
06:48Voilà.
06:48Je pense que je ne pourrai jamais oublier ces photos.
06:50Et à ce moment-là, j'ai appelé mes amis féministes,
06:53avec qui j'avais beaucoup marché dans les rues de Paris
06:58pour défendre le droit des femmes.
07:00Et je me suis aperçue finalement que les victimes israéliennes
07:02n'étaient pas considérées comme des femmes
07:04ou comme des victimes,
07:05parce qu'elles étaient nées du mauvais côté de la frontière.
07:07Surtout en remise en question leur parole.
07:09Oui, enfin remise en question leur parole.
07:10Elles étaient mortes, donc c'était de toute façon...
07:12Oui, mais de celles qui sont restées.
07:13Mais de celles qui sont restées, on remet en question.
07:16Et surtout, on ne les considère pas comme de véritables victimes,
07:19parce qu'elles sont israéliennes.
07:21Comme si finalement, elles n'étaient même plus des femmes.
07:23On leur enlève.
07:25Et donc, pour ces femmes qui sont mortes,
07:27c'est vrai que pour moi, ça a été un choc terrible.
07:30C'est une vraie rupture.
07:30Oui, une vraie rupture avec le milieu féministe.
07:33Alors, on parle vrai, on parle de vous,
07:35on parle vrai et de femmes sur Sud Radio.
07:37Simone de Bouvoir nous disait
07:38qu'on ne naît pas femme, on le devient.
07:39Est-ce que vous savez quand vous êtes devenue une femme, vous ?
07:42Je suis devenue assez rapidement une femme.
07:43J'étais toujours un petit peu énervée quand même
07:45sur le droit des femmes.
07:47Déjà, je me rappelle, avec mon papa à la synagogue,
07:49je voulais être où il était, avec lui.
07:52Je ne voulais pas être dans la cage à poules, là-haut.
07:54La cage à poules.
07:55Je me battais, donc il y avait un monsieur
07:58qui me courait derrière à chaque fois
07:59pour me remettre à ma place de femme.
08:01Parce que ça, à partir de 10 ans,
08:02quand vous commencez à avoir des soins,
08:03on vous met en haut.
08:04C'est ça.
08:05Et ça m'était insupportable
08:06parce que je venais avec mon père
08:07et j'étais séparée de lui pour prier
08:09et je trouvais que c'était complètement ridicule.
08:11Et je le trouve toujours d'ailleurs.
08:12C'est totalement ridicule.
08:13Alors, votre livre, je le rappelle,
08:15Le sens de nos vies,
08:16c'est sorti aux éditeurs,
08:18Les Impliqués.
08:18C'est un récit intime, vraiment, de votre vie.
08:22Vous racontez tout pour vos filles.
08:24Vous nous ouvrez une fenêtre sur votre parcours
08:26de femme, de mère, de journaliste, de militante.
08:28Et puis, vous nous dites tout.
08:30Vous nous racontez votre intimité.
08:34Ce que j'aimerais savoir,
08:35c'est que finalement,
08:36au-delà de cette histoire que vous nous racontez,
08:39vous nous racontez aussi la transmission
08:41et la lutte universelle, en fait,
08:43que vous menez depuis toujours.
08:45Oui, je dis...
08:46Bon, évidemment, j'ai pris le ton du roman
08:47pour avoir une espèce de distance
08:49avec ma propre histoire.
08:51Mais j'avais envie, je crois,
08:52qu'arrivée à 57 ans,
08:54j'avais peut-être besoin aussi
08:55de transmettre un peu cette histoire
08:58à mes filles,
08:59cette histoire familiale,
09:01l'exil de ma famille d'Italie, d'Espagne,
09:04qui arrive en Algérie
09:05et qui, après, arrive en France.
09:08J'avais besoin de leur parler d'identité juive aussi,
09:10qui est parfois difficile à porter,
09:12mais qui fait vraiment partie,
09:14évidemment, de mon histoire
09:15et de notre histoire familiale.
09:17Et puis, j'avais envie de leur raconter
09:19qu'au-delà de la maman un petit peu chiante,
09:21un petit peu en fusion avec elle,
09:24un petit peu casse-pieds,
09:24il y avait une femme derrière.
09:25La mère juive, quoi, pardon.
09:26La mère juive.
09:27Il y avait une femme derrière,
09:30une jeune fille, une enfant,
09:31qui a souffert,
09:33qui avait des rêves aussi,
09:33qui avait...
09:34Parce que je suis une grande idéaliste
09:36et je le suis toujours,
09:37malgré tout ce qui m'est arrivé dans ma vie.
09:39mais j'avais envie de leur dire
09:41qu'il y avait une femme derrière,
09:42il n'y avait pas que leur maman.
09:44Et alors, vous êtes une femme
09:45traversée par les femmes de votre vie,
09:47donc votre grand-mère et votre mère, notamment.
09:50Et il y a un truc qui m'a marquée,
09:51vraiment, sur votre grand-mère,
09:52c'est que c'était une femme très libre.
09:54Et que ce que vous dites,
09:55c'est que finalement,
09:56son premier mariage était un mariage forcé.
09:58Et vous le dites,
09:58à cette époque-là,
09:59le consentement d'une femme
10:00n'avait guère d'importance.
10:01Donc, c'est une femme
10:02qui allait complètement laisser tomber
10:05sa liberté, en fait,
10:06pour devenir mère,
10:07malgré elle, quelque part.
10:08Et ça raconte quelque chose
10:10de très important,
10:11de la transmission, justement,
10:12entre femmes et de notre société
10:13telle qu'elle a évolué.
10:14Disons que ma grand-mère,
10:15elle respectait énormément ses parents,
10:17donc elle n'avait pas eu le choix.
10:18Elle s'est mariée,
10:19c'était un mariage forcé.
10:21Et puis après,
10:21elle a rencontré mon grand-père,
10:23elle est tombée amoureuse.
10:23Et là, à ce moment-là,
10:24elle a eu le courage
10:25d'affronter cet homme
10:27qu'elle n'aimait pas,
10:28qui l'a batté.
10:29D'après ce que j'ai compris,
10:31voilà, il l'a aussi violé.
10:33Et donc, elle a décidé de le quitter.
10:35Elle a eu une arme sur la tempe.
10:36Finalement, un mariage forcé,
10:37la nuit de neuf,
10:38c'est un viol par définition.
10:40Tout à fait.
10:40On peut le dire quand même.
10:41On peut le dire.
10:42Et donc, elle est partie,
10:43elle a eu ce courage-là,
10:45malgré l'arme,
10:45comme ça, sur la tempe.
10:46Et donc, je trouvais
10:48que c'était important de dire
10:50que même à cette époque-là,
10:51quand on est libre,
10:53on pouvait...
10:54Enfin, quand on est une femme,
10:55on casse les barrières,
10:55on s'en fout.
10:56On y va.
10:57Et même quand on est amoureuse
10:58et qu'on a envie
10:59de rester avec l'homme qu'on aime,
11:01voilà, peu importe l'époque.
11:03Il y a toujours eu
11:04des femmes combattantes et résistantes.
11:05Et alors, il y a eu votre mère aussi
11:06qui n'a pas voulu céder
11:07à la tradition archaïque
11:09chez les Juifs,
11:10qui fait qu'elle était vierge
11:11pour sa nuit de noces.
11:12Et puis, pour montrer
11:14que ça s'est bien passé
11:16la nuit de noces,
11:16on montre le drap ensanglanté
11:18à la belle-mère.
11:19Et elle, elle a refusé
11:20complètement de céder
11:21à cette coutume.
11:22Donc, même si elle a,
11:23on va dire,
11:24cédé à certaines instances
11:25de la bienséance, en fait,
11:28elle a quand même
11:28mis son veto sur certaines choses.
11:30Vous êtes quand même
11:31issu d'une lignée de guerrières.
11:32Oui, quand même.
11:33C'est quand même des résistantes.
11:34Et puis, j'ai été quand même
11:35élevée par des femmes.
11:36C'était quand même très matriarcal.
11:39Dans ma famille,
11:40c'était les femmes
11:41qui dirigeaient tout.
11:42Même si ça ne se voyait pas toujours.
11:44Parce que les hommes
11:45avaient des caractères forts aussi.
11:47Donc, c'était un espèce d'équilibre.
11:48Mais à la maison,
11:49c'était elle quand même.
11:50Mais à la maison,
11:51c'est elle qui tenait la maison.
11:52Allez, on est avec Olivier Viacatan.
11:54On parle femmes.
11:55On ne baisse pas le ton.
11:56Parlons femmes,
11:56car on parle vrai.
11:57Sur Sud Radio,
11:57vous restez avec nous.
11:59On revient tout de suite.
11:59À tout de suite.
12:00La Caisse d'Épargne-Île-de-France,
12:03fière de soutenir
12:04toutes les femmes,
12:05vous présente
12:06Sud Radio.
12:07Parlons femmes,
12:09Judith Belair.
12:10Parlons femmes sur Sud Radio,
12:11c'est l'émission qui réinvente
12:12le féminisme
12:13afin que les hommes
12:14et les femmes
12:15se rassemblent
12:15pour l'égalité des droits.
12:17Aujourd'hui,
12:17vous êtes avec une femme engagée,
12:18la journaliste et séiste,
12:19musicienne aussi.
12:20Attention,
12:21Olivia Catan,
12:22qui est fondatrice
12:22notamment de l'association
12:23Parole de Femmes
12:24de SOS Autisme France
12:26et puis auteure du livre
12:27Le sens de nos vies,
12:27s'est sorti chez les impliqués éditeurs.
12:30Alors,
12:30il y a un truc qui m'a marqué
12:31dans votre livre,
12:32sa devise,
12:33c'est avancer,
12:34ne rien céder,
12:34ne rien regretter.
12:35C'est une ode à la résilience.
12:36Oui,
12:37c'est une ode à la résilience.
12:38C'est vrai que j'ai traversé
12:39beaucoup d'épreuves.
12:39La vie m'a donné tout ça
12:41et il a fallu
12:42que je me relève à chaque fois
12:43et j'ai réussi à le faire.
12:46Et alors,
12:47c'est quand même,
12:47on l'a dit depuis le départ,
12:49vous adressez à vos filles
12:50que vous avez nommées
12:51pour l'occasion
12:53Juliette et Cécile.
12:55Mais comme je vous disais tout à l'heure,
12:56on sent que vous parlez
12:56à toutes les femmes.
12:59Oui,
12:59parce que c'est,
12:59évidemment,
13:00c'est mon histoire,
13:01mais l'histoire,
13:02c'est une femme universelle
13:03parce qu'on a toutes traversé
13:04des histoires d'amour,
13:06des enfances difficiles,
13:08des violences.
13:09Donc,
13:10évidemment,
13:11je pense que les femmes,
13:12d'ailleurs,
13:12c'est un livre pour les femmes.
13:13C'est pour leur donner de l'espoir,
13:15c'est pour leur montrer
13:16que malgré les épreuves,
13:17elles peuvent y arriver,
13:18elles vont se relever,
13:18elles vont y arriver.
13:19Voilà.
13:20Il faut qu'elles osent
13:21aussi dire les choses,
13:23prendre la parole.
13:24et s'engager.
13:26Parce que je trouve que,
13:27parfois,
13:27voilà,
13:28on parlait des jeunes filles,
13:29elles manquent d'engagement.
13:32Et donc,
13:32voilà,
13:33c'est vraiment un livre
13:34qui s'adresse quand même
13:36beaucoup aux femmes.
13:38Alors,
13:38pourquoi maintenant ?
13:39Est-ce que c'est un besoin
13:39de transmission
13:40ou est-ce que c'est aussi
13:41pour réparer ?
13:42Parce que ça,
13:42on a parlé de la transmission,
13:43mais il y a de la réparation.
13:44Il y a énormément de réparations.
13:46C'est une façon aussi,
13:48voilà,
13:48je parle par exemple
13:49de quelque chose
13:50qui m'est arrivé,
13:51de cette tentative de viol
13:52dont je n'avais jamais parlé.
13:54alors que tout le monde
13:55me demandait
13:56mais pourquoi as-tu créé
13:56Parole de Femme ?
13:57J'aurais pu le raconter
13:58à ce moment-là
13:58et je n'étais pas prête
13:59à le faire.
14:00Et je l'ai fait
14:01et je me sens libre
14:02aujourd'hui après ce livre
14:03parce que je crois
14:05que je...
14:06à la fois,
14:07je n'étais pas prête
14:08à dire les choses,
14:09à la fois,
14:09je me sentais coupable
14:10de n'avoir pas porté plainte
14:11contre mon agresseur,
14:13même si je me suis défendue
14:14avec mes points.
14:15Et puis c'était aussi
14:15une manière de vous protéger,
14:16c'est ça que vous racontez,
14:17protéger votre famille.
14:18Bien sûr,
14:18c'était la seule issue,
14:20j'étais enceinte
14:21de 7 mois et demi
14:22donc je n'avais pas
14:23vraiment le choix.
14:24Donc vous vous êtes fait
14:24agresser enceinte
14:25de 7 mois et demi.
14:26Enceinte de 7 mois et demi,
14:27voilà,
14:27une tentative de viol
14:28et donc je n'ai rien dit
14:30pour protéger mon bébé,
14:32pour protéger ma famille
14:32mais j'avais évidemment
14:35ce poids qui pèse
14:36parce que je pense
14:38qu'on met beaucoup de temps
14:39à se réparer,
14:40beaucoup de temps
14:40à oser parler,
14:41à oser affronter
14:42le regard des autres
14:43et ce n'est pas parce
14:44qu'on est une femme engagée
14:45comme je le suis
14:46qui est du tempérament
14:48que ça ne peut pas
14:49nous arriver.
14:49On peut parler
14:50de Dominique Pellicot
14:51deux secondes,
14:52elle a changé la donne
14:52quand même.
14:53Oui, elle a changé la donne.
14:53Parce que la honte
14:54a changé de camp
14:55grâce à elle.
14:56Est-ce que vous pensez
14:57que ça libère
14:57la parole des femmes
14:58justement d'avoir
14:59enfin quelqu'un
15:00qui fièrement
15:01devant les caméras
15:02même en étant violée
15:03des centaines de fois
15:04vient assumer
15:06son expérience ?
15:07Je pense que ce n'est pas
15:08si simple.
15:08Alors bien sûr
15:09on a besoin de symboles
15:10et c'est un symbole
15:10et je pense que
15:11oui bien sûr
15:12elle libère
15:12la parole des femmes.
15:14Mais je pense que
15:15c'est bien plus complexe
15:16que ça.
15:16Ça dépend de son cas personnel.
15:17Ça dépend déjà
15:18si on est fort
15:19à ce moment-là.
15:19Et puis de sa situation
15:20professionnelle, etc.
15:22Voilà, parce que
15:23parfois on se fait violer
15:24par son patron,
15:24par quelqu'un,
15:25par un supérieur
15:26donc c'est très difficile
15:27aussi d'aller porter
15:28plainte derrière
15:29et puis la parole des femmes
15:31est souvent remise
15:32en question
15:32et c'est toujours
15:33à la victime
15:34d'aller prouver
15:34qu'elle a été violée.
15:37C'est ça qui est
15:38très compliqué.
15:38Il y a un truc à changer
15:38là-dedans.
15:39Alors on change
15:40un peu de sujet.
15:41Vous êtes une ode
15:43à la résilience
15:44parce que par exemple
15:45vous avez été
15:45beaucoup embêtée
15:46quand vous étiez
15:48au collège
15:48et c'est de là
15:50que vous avez
15:50pris conscience
15:51en fait
15:51suite à ce harcèlement
15:53qu'être militante
15:55c'était une force
15:56pour vous
15:56et que défendre
15:57les vulnérables
15:57ça vous permettait
15:58enfin de vous sentir
15:59utile,
16:00de donner un sens
16:01à votre existence
16:01donc finalement
16:02d'une douleur
16:02vous avez créé
16:03un chemin
16:03et vous avez toujours
16:05fait ça finalement
16:05Olivier Catorain
16:06c'est ce qu'on remarque.
16:07C'est vrai
16:07c'est vrai qu'à chaque douleur
16:10à chaque épreuve
16:10il a fallu que je la transforme
16:12en quelque chose de positif
16:14et puis que je la partage
16:16aussi avec les autres
16:16donc quand il m'est arrivé
16:18tout ça
16:19voilà
16:19la précarité
16:20cette tentative de viol
16:21j'ai fait parole de femme
16:22quand j'ai eu un enfant autiste
16:23j'ai fait SOS autisme
16:25je crois que c'est ma façon
16:26et puis je crois
16:28que je suis surtout engagée
16:30je suis quelqu'un d'engagé
16:31je l'ai toujours été
16:32j'ai toujours défendu
16:33plein de causes
16:34je me suis beaucoup battue
16:35pour la cause homosexuelle
16:37pour la cause des transsexuels
16:38dans le judaïsme
16:39donc il y a toujours
16:41des choses qui m'animent
16:42j'ai connu Coluche
16:43il m'a aussi initiée
16:44à cette militance là
16:45donc je crois que
16:47voilà
16:47ça fait partie de moi
16:49ça fait vraiment partie
16:49de mon ADN l'engagement
16:51alors pour revenir justement
16:52sur parole de femme
16:53vous l'avez créé en 2005
16:54à l'époque
16:54c'était vraiment pour ouvrir
16:55la parole en question
16:56pour promouvoir
16:57les droits des femmes
16:58dans toutes les sphères
16:58de la société
16:59et vous avez lancé
17:01des initiatives
17:02telles que
17:02les maisons citoyennes
17:04ou la nuit des femmes
17:05pour célébrer
17:05les droits des femmes
17:06est-ce que vous pensez
17:07que vous avez contribué
17:08à changer la donne
17:08parce que c'était juste
17:10avant MeToo
17:10finalement quand même
17:11je l'espère
17:12moi ce qui m'intéressait
17:13c'était de changer
17:14le quotidien des femmes
17:15que je recevais
17:16c'est ça
17:16c'est juste qu'on compagne
17:17moi c'était vraiment
17:18ce côté là
17:19on faisait des caddies
17:20par exemple pour les femmes
17:21précaires qu'on allait leur porter
17:22donc c'est moi qui allait leur porter
17:23aussi je participe à tout ça
17:24donc c'est ça qui m'intéresse
17:26j'allais évidemment
17:28faire des maraudes aussi dans la rue
17:30pour aider des femmes
17:30qui étaient dans la rue
17:31j'ai fait tout un tas de choses
17:33comme ça
17:33et c'est ça
17:34c'est à ce moment là
17:35où je me sentais utile
17:36je me sentais pas utile
17:37quand par exemple
17:38j'étais invitée par Nicolas Sarkozy
17:39dans les fameuses soirées
17:41des droits des femmes
17:42voilà parce que
17:43vous ne sentiez même pas
17:44à votre place
17:44vous aviez un peu honte
17:45non
17:45j'avais honte
17:46parce qu'on était là
17:47toutes les féministes
17:48étaient là
17:49en train de boire du champagne
17:50et à côté de ça
17:50il y avait des femmes
17:51qui se faisaient tabasser
17:52ou qui ne trouvaient pas
17:53de foyer
17:54donc vous trouvez que ça reste
17:55un féminisme de surface
17:57et qu'en fait
17:58il faut rentrer
17:58dans l'action concrète
17:59beaucoup plus quoi
18:00oui et je crois aussi
18:01qu'il ne faut pas mélanger
18:02le combat féministe
18:04et la politique
18:04voilà
18:05et parfois c'est un peu
18:06trop mêlé
18:07il y a pas mal de politiques
18:08voilà
18:08on ne les nommera pas
18:09je trouve qu'il faut
18:11s'en détacher
18:12parce que ça nous empêche
18:13d'être libres
18:14surtout elle monopolise
18:15beaucoup la parole
18:16ces dames
18:17d'extrême gauche
18:18pardon on peut le dire
18:18on peut le dire
18:19alors
18:20et puis
18:20donc comme vous le dites
18:22vous avez monté
18:22SOS Autisme France
18:24parce que votre fils
18:24vous l'avez découvert
18:26Autisme
18:26et du coup
18:27vous avez eu quand même
18:28pas mal de problèmes
18:29pour l'insérer
18:30dans la société française
18:31du coup vous avez été obligé
18:32de partir en Israël
18:33parce que c'était
18:34le seul endroit finalement
18:35où on vous proposait
18:35les structures nécessaires
18:36pour l'accueillir
18:37etc
18:38est-ce que ça a bougé
18:39depuis ?
18:40est-ce qu'il y a des progrès
18:41ou est-ce qu'on est toujours
18:42un peu dans une forme
18:43de déni en France
18:44par rapport à cette
18:44particularité
18:46j'ai envie de dire
18:47ça a empiré ?
18:48bien sûr
18:48ça a empiré
18:49le diagnostic d'abord
18:50bon moi
18:51je n'arrivais pas
18:52à avoir un diagnostic
18:52donc j'ai mis à peu près
18:54ça a mis du temps
18:56il a eu son diagnostic
18:56à 5 ans
18:57après il y a eu
18:59la période
19:00quand je suis revenue
19:01alors d'abord
19:01il n'y avait pas de thérapeute
19:02je n'arrivais pas
19:03à trouver de thérapeute
19:04donc en Israël
19:05il a été pris en main
19:06par le
19:07voilà
19:07par Reuven Feierstein
19:09qui était
19:09un psychologue
19:10parce que ça lui a donné
19:11la parole
19:12il ne parlait pas
19:12il ne parlait pas
19:13il était mutique
19:13jusqu'à 5 ans
19:15grâce à cette méthode
19:16au bout d'une semaine
19:17il a commencé à parler
19:19incroyable
19:19on est resté
19:20on est resté qu'un mois
19:21et comment ça se fait
19:22qu'il n'existe pas
19:23en France ça ?
19:24parce que la haute autorité de santé
19:25a toujours refusé
19:26de reconnaître cette méthode
19:27qui venait d'Israël
19:28donc c'est un véritable problème
19:29c'est dommage
19:30parce que toutes les méthodes
19:31apportent quelque chose
19:32à ces enfants
19:32et puis après
19:33une fois qu'on arrive ici
19:34il faut encore se battre
19:35pour l'inclusion scolaire
19:36j'ai quitté mon travail
19:37de journaliste
19:38pour devenir son accompagnante
19:40à l'école
19:40et aujourd'hui d'ailleurs
19:41je suis retournée à la maternelle
19:42et là en ce moment
19:43vous êtes retournée
19:44à l'université
19:45on peut le dire
19:45oui je le coach
19:47j'essaye de
19:48alors évidemment
19:48je l'ai pareil
19:49je l'ai accompagné
19:50pour passer son bac
19:51je l'ai accompagné
19:52dans toute sa vie scolaire
19:53parce qu'à chaque fois
19:55c'était la difficulté
19:56de trouver une AESH
19:57quand on veut embaucher
19:58une AESH privée
20:00c'est à peu près
20:013000
20:01une AESH
20:03c'est une accompagnante
20:04une accompagnante
20:04qui va être avec
20:06avec l'élève
20:08en classe
20:08etc
20:09elle aide à faire ses devoirs
20:10elle aide à reformuler
20:12les choses
20:12etc
20:12et si on veut
20:14alors il n'y a pas d'AESH
20:15public
20:16il y en a très très peu
20:16elles ne sont pas formées
20:18elles ne sont pas au niveau
20:18souvent
20:19parce que plus
20:20évidemment
20:21dès qu'on arrive au lycée
20:22il faut quand même
20:22un certain niveau scolaire
20:23donc c'est quand même compliqué
20:24et quand on veut
20:25en embaucher une
20:26de façon privée
20:27ça coûte à peu près
20:283000 euros par mois
20:29et on n'a pas tous
20:30des moyens de se payer ça
20:31donc je dis à chaque fois
20:33qu'il y a un autisme
20:34des riches
20:34un autisme des pauvres
20:35parce que
20:36évidemment
20:37quand on a les moyens
20:38vraiment d'avoir
20:40des thérapeutes
20:41capables de prendre en charge
20:42votre enfant
20:42c'est pas la même chose
20:44il n'évolue pas
20:44de la même façon
20:45donc c'est une perte de chance
20:46pour les familles
20:47qui n'ont pas les moyens
20:48c'est assez terrible
20:50Olivia Catan
20:51vous êtes souvent décrite
20:52comme combattante
20:53militante
20:53engagée
20:54c'est vraiment les trois mots
20:55qui vous définissent
20:56est-ce qu'on oublie parfois
20:57selon vous
20:57la femme
20:58derrière ces étiquettes
20:59est-ce que c'est pas un peu
21:00pour ça que vous avez
21:00écrit ce bouquin ?
21:02oui moi
21:02il y a des choses
21:03qui m'ont agacée
21:04on m'a souvent dit
21:04oui mais vous êtes
21:05une passionnariat
21:06bon je veux bien
21:07mais en fait
21:08je suis surtout une femme
21:09engagée hyper sensible
21:10et j'avais envie de montrer
21:12aussi que
21:13au fond
21:14non je suis quelqu'un
21:15d'extrêmement sensible
21:16et vous avez vécu
21:17de quelqu'un
21:18de profondément idéaliste
21:20qui essaye de conserver
21:21son idéal
21:22malgré tout ce que
21:22j'ai pu voir
21:23dans ma propre vie
21:25ou dans la vie
21:26voilà
21:26de femme engagée
21:27parce que
21:28évidemment
21:28quand on est présidente
21:30d'association
21:30on fréquente les élites
21:31on fréquente
21:32le milieu du pouvoir
21:33et on est déçu
21:36on a évidemment
21:37quand on a tant d'espérance
21:38on a obligatoirement
21:39des désillusions
21:40et j'ai eu beaucoup
21:41de désillusions
21:41il faut peut-être
21:42avoir moins d'espérance
21:42ouais mais j'y arrive pas
21:44j'arrive pas à me soigner
21:45j'ai 57 ans
21:46je crois que c'est un peu tard
21:47bon ne bougez pas alors
21:48et alors juste rapidement
21:50quand même en musique
21:50en quelques mots
21:53vous avez côtoyé du beau monde
21:54je rappelle vous chantez
21:55vous jouez du piano
21:55vous faites des trucs sublimes
21:56d'ailleurs c'est vos premières passions
21:58vous nous parlez aussi
22:00dans ce bouquin
22:01dans le sens de nos vies
22:02que je rappelle
22:02c'est les impliqués éditeurs
22:04vous nous racontez aussi
22:06Philippe Léotard
22:07qui a beaucoup conté
22:07vous pouvez nous en dire deux mots
22:09s'il vous plaît
22:09en fait moi j'étais pianiste
22:11j'ai appris piano à 5 ans
22:13après je suis devenue auteur-compositeur
22:14et je me suis mise à chanter
22:16et donc j'ai rencontré
22:17monsieur Léotard
22:18qui était un homme formidable
22:19avec qui je chantais
22:20dans des petits bars
22:21à l'époque il chantait du jazz
22:23il avait une sacrée voix
22:24il avait une sacrée voix
22:25et donc on chantait ensemble
22:26c'est lui qui m'a
22:27voilà qui m'a encore
22:28fait participer à plein de choses
22:30et c'est là où j'ai revu Coluche
22:32que je connaissais depuis que j'étais petite
22:33et donc ça a été
22:35ça a été une période incroyable
22:36et là encore j'étais féministe
22:38parce que j'étais quand même
22:39auteur-compositeur
22:40j'avais un groupe de 7 garçons
22:42que je dirigeais d'une main de fer
22:43dont Mathieu Chédide
22:45et donc c'était
22:46c'était une sacrée époque
22:47on a fait beaucoup de scènes
22:48Mathieu Chédide tout jeune quoi
22:49tout jeune
22:50ouais tout jeune
22:50c'était mon guitariste
22:51et mon arrangeur
22:52on a fait plein de choses
22:53et donc c'était une période
22:54de super chemin
22:56et c'était très enrichissant
22:58et puis après c'est vrai
22:59que c'était pas non plus
23:00un milieu qui me correspondait
23:01donc encore
23:02en fait mon idéalisme
23:03s'est encore cogné
23:04comme d'habitude
23:05à la réalité
23:07les angles là c'est dur
23:08pour le coup du milieu
23:09effectivement
23:09et j'ai décidé de faire autre chose
23:10allez un dernier petit mot
23:12si vous aviez un souhait
23:14Olivia Catan
23:14si j'avais un souhait
23:16c'est mettre fin vraiment
23:17à la violence faite aux femmes
23:18et faire progresser
23:19l'autisme en France
23:20c'est un souhait
23:21qu'on partage avec vous
23:22merci beaucoup d'être venue
23:23par chez nous
23:23merci à vous
23:24je vous rappelle donc
23:26que Olivia Catan
23:27a sorti un très joli livre
23:29que je vous recommande
23:29fortement
23:30c'est Le sens de nos vies
23:31chez les impliqués éditeurs
23:33et bien c'est tout
23:34chez tous les bons
23:35libraires évidemment
23:36et puis nous on a rendez-vous
23:37samedi prochain
23:38pour un nouveau Parlons Femmes
23:39et puis demain c'est excellent
23:40à 19h vous le savez
23:41merci à Jamel
23:43qui réalise pour vous
23:43aujourd'hui
23:44bisous bisous
23:45à plus tard
23:45merci Olivia
23:46merci Judith
23:47Sud Radio
23:48Parlons Femmes
23:49Judith Belair
23:51avec la Caisse d'épargne
23:52Île-de-France
23:53fière de soutenir
23:54toutes les femmes
23:55à la Caisse d'épargne
23:56à la Caisse d'épargne