- 11/06/2025
Les Vraies Voix avec Rebecca Haiun, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée enfance et adolescence.
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-06-11##
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NewsTranscription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David.
00:05Retour des Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean-Christophe Couvi et Luc Gras.
00:09C'est l'heure du Grand Débat du Jour.
00:10Les Vraies Voix Sud Radio, le Grand Débat du Jour.
00:13Une surveillante poignardée à mort par un collégier en Haute-Marne la journée d'hier
00:17a été aussi marquée par une tuerie sans précédent en Autriche.
00:2110 morts dans un lycée de Gratz par un ancien élève qui s'est ensuite suicidé.
00:25Alors parlons vrai, est-ce qu'une répression plus dure est le « là » à donner en premier ?
00:29Et à cette question, nos gens, Gratz, peut-on mettre fin à l'ultra-violence de certains jeunes ?
00:34Vous dites oui à 57%, donc vous êtes quand même plutôt optimiste.
00:39Vous êtes éducateur, vous êtes enseignant, ou vous l'avez été.
00:42Venez nous donner votre avis au 0826 300 300.
00:45Avec nous, Rebecca Ayoun, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée en enfance et adolescence
00:50qui exerce dans un centre médico-psycho-pédagogique.
00:54Rebonsoir, on va faire un tour de table.
00:56Philippe Bilger, vous en tant que magistrat, est-ce que vous avez vu une jeunesse dérivée avec le temps ?
01:02Non, mais je vais répondre en tant que citoyen, si vous le permettez,
01:07et j'espère que ça n'est pas contradictoire avec le magistrat.
01:11Moi, ce que je note tout de même, c'est qu'on peut agir sur les conditions sociales externes, extrinsèques.
01:20On peut régler un certain nombre de problèmes dans les établissements, dans les universités.
01:26Veiller, par exemple, autant que possible, c'est possible, à interdire les couteaux.
01:32On peut faire en sorte que la sécurité publique soit assurée au maximum.
01:37Mais il faut accepter l'idée que d'abord, on n'éradiquera jamais cette violence.
01:45Il y aura toujours une forme de délinquance ou de criminalité.
01:49Et deuxième élément, il y a des surgissements qui viennent de psychologies totalement perturbées,
01:56qui ne permettent pas une action immédiate pour y résister.
02:01Et donc, notamment à nos gens, qui pouvaient penser, même s'il y avait eu des signes avant-coureurs...
02:08Parce qu'il avait notamment tenté d'étrangler un autre élève.
02:10...que ce garçon de 14 ans poignarderait cette assistante.
02:16L'avis du policier, Jean-Christophe Couby.
02:18Le policier, lui, qu'est-ce qu'il constate ? Et ses collègues constatent quoi ?
02:21Qu'effectivement, les jeunes, aujourd'hui, ont une violence en eux qui est désinhibée,
02:24de plus en plus jeunes, effectivement.
02:26Les causes, j'aimerais bien qu'on s'y intéresse plutôt qu'aux conséquences.
02:29Or, le politique, souvent, se fixe sur les conséquences et pas les causes.
02:33Moi, ce que je vois aujourd'hui, c'est qu'on a une partie de nos enfants
02:36qui sont élevés, j'allais dire, par des algorithmes et par des influenceurs.
02:40C'est les réseaux sociaux.
02:42Il n'y a pas de prisme.
02:43Ils n'ont pas le recul nécessaire.
02:44Ils consomment de la vidéo, du TikTok, etc., qui leur picore le cerveau.
02:49Et à un moment donné, ils sont dans leur chambre, dans leur bulle.
02:51Et vous, en tant que parents, vous ne parlez plus le même langage qu'eux.
02:53Il y a le langage qu'on parle avec eux à table, où on peut se comprendre.
02:57Et dès que c'est dans leur chambre avec leurs amis, là, on ne comprend plus rien
03:01parce qu'il y a des algorithmes, etc.
03:03Regardez, d'ailleurs, la série Adolescence.
03:05C'est vraiment révélateur.
03:07Et en fait, on se voit que nous, on est très vintage et on ne comprend plus ces générations.
03:11Vous êtes d'accord, vous, le politologue, Luc Gras ?
03:13Moi, je pense qu'on peut mettre fin à l'ultra-violence.
03:16D'abord, en reprenant tout l'aspect éducation.
03:20Ça, c'est clair que c'est à ce moment-là, c'est en amont qu'il faut agir.
03:24Et probablement, renvoyer les parents à leur rôle de parents.
03:28Moi, j'ai autour de moi plein de parents où on leur dit, leurs enfants de 10 ans,
03:32ils sont super bien élevés et la garantie qu'il ne sera jamais un délinquant.
03:36Comment se fait-il ?
03:37Tout simplement parce qu'ils ont été cadrés avec des limites.
03:39Premier point.
03:40Pour ceux qui sont hors limites, qui n'ont pas de parents, qui sont là, etc.
03:44Il y en a malheureusement beaucoup.
03:45À ce moment-là, il ne faut pas hésiter.
03:46Il faut faire de l'encadrement avec, pourquoi pas, par l'armée ou des choses comme ça.
03:50Mais que l'important, c'est le cadre.
03:52Deuxième chose, il faut changer de braquet au niveau des sanctions.
03:55Une fois qu'ils ont dérapé, la première sanction doit être la bonne.
03:58Il n'y a plus envie de retourner faire des bêtises et commettre des délits.
04:02Donc, vous voyez, deux choses.
04:03Éducation revigorée, sanctions affirmées.
04:07Rebecca Ayoun, alors là, vous avez vraiment une synthèse à faire
04:10entre la sanction, les réseaux sociaux et tutti quanti.
04:13On vous écoute religieusement.
04:15Énormément de choses très intéressantes ont été dites.
04:18Mais il faut faire très attention, avant tout, à rappeler qu'on ne naît pas violent.
04:24On le devient.
04:25La violence n'est pas une fatalité.
04:28On ne doit pas la décrire comme telle.
04:29La violence n'est pas un diagnostic.
04:32C'est un symptôme.
04:33Et un symptôme, ça vient dire quelque chose.
04:35Ça vient dire, en général, quand il ne s'agit pas de troubles sévères graves du comportement,
04:39mais en tout cas, ça vient dire qu'il y a une détresse psychique avant tout.
04:43Et cette détresse psychique-là, c'est ce que vous dites.
04:48Il faut absolument essayer de comprendre les causes et non pas forcément les conséquences.
04:52Mais je crois que les causes, elles sont vraiment autour de ça
04:54et autour de ce qui crée cette détresse psychique-là.
04:57Parce que quand on grandit dans le vide, on est en détresse psychique intense.
05:03Moi, je reçois au CMPP des jeunes de 6-7 ans.
05:05Du centre médico-psycho-pédagogique, je le rappelle.
05:07Oui, pardon.
05:08Des jeunes de 6-7 ans qui sont dans des troubles graves du comportement.
05:12Très jeunes.
05:13À 6-7 ans ?
05:14Ils n'ont que 6-7 ans.
05:15C'est quoi des troubles graves du comportement à 6-7 ans ?
05:17On n'est plus dans l'enfant turbulent de l'époque.
05:20C'est vraiment...
05:20Celui qui était hyperactif, qui courait dans tous les sens, qui jetait ses jouets, etc.
05:24Ça, c'est désuet.
05:26Aujourd'hui, c'est des enfants qui sont dans une opposition chronique à l'autre et à l'autorité,
05:31et à l'adulte, et dans une impulsivité qui est abyssale.
05:36En fait, c'est une impulsivité permanente.
05:40Donc, si vous voulez, aujourd'hui, ces troubles-là...
05:42Mais avec les adultes, comme avec leurs camarades de classe ?
05:44Oui.
05:45En fait, l'autre n'existe plus vraiment.
05:47On n'a plus de lien avec l'autre.
05:49L'enfant n'est plus vraiment en lien avec l'autre.
05:51D'abord, les rapports sont très vite déshumanisés.
05:53Et en effet, avec une société où on est saturé en images,
05:58et où les jeunes sont en permanence connectés.
06:00Donc, ils sont hyper connectés, mais plus trop, finalement, à l'humain.
06:04Il n'y a plus vraiment d'interaction avec l'être humain.
06:07Et ça, c'est ce qui est terrible.
06:08Et on les voit à 6-7 ans, en effet, en étant hyper connectés.
06:11Donc, ils vont réagir à des sons, à des téléphones, à des musiques.
06:15Mais ils ne réagissent pas forcément à l'interaction humaine qu'ils ne comprennent pas.
06:19En fait, c'est vrai, on ne parle plus exactement leur langage.
06:22Mais c'est aussi des enfants qui n'ont pas construit la capacité de penser avant d'agir.
06:29Aujourd'hui, on est dans des familles qui sont tellement désorganisées,
06:32avec de telles carences, qui sont parfois de la négligence,
06:36qui devient parfois de la maltraitance,
06:38que du coup, c'est des systèmes éducatifs qui sont totalement défaillants.
06:42Et les jeunes sont dans des détresses immenses.
06:45Philippe B. Germain-Marie.
06:46Ma chère Rebecca, si vous le permettez,
06:49dans la mesure où vous êtes une spécialiste,
06:51je vais me faire un plaisir de vous, non pas de vous contredire,
06:54je n'aurai pas cette présence,
06:56mais peut-être de vous demander si vous ne vous facilitez pas un petit peu le raisonnement.
07:04Parce que l'avocat général que j'ai été,
07:07et je ne l'appliquais pas à ces mineurs-là,
07:10ça me permettait de considérer qu'il y avait une minorité d'êtres
07:15qui n'étaient pas devenus méchants,
07:19mais qu'il était d'origine et contre au sujet desquels toute espérance était perdue.
07:27Et que donc, il demeurait un mystère insondable dans certaines personnalités,
07:33et je pense par exemple à celle de nos gens.
07:36Et est-ce que vous ne croyez pas que, d'une certaine manière,
07:41vous êtes optimiste, puisque vous dites qu'on devient méchant,
07:44comme s'il n'y avait pas une malfaisance d'origine chez quelques-uns ?
07:49Eh bien, on devient violent.
07:52En revanche, attention, j'écarte tout ce qui est troubles psychotiques
07:57et troubles psychiques sévères.
07:59C'est vrai qu'il va y avoir des enfants qui naissent malheureusement
08:03avec des troubles psychiques sévères,
08:05des troubles graves du comportement,
08:06mais des troubles psychiques avant tout.
08:09Et là, en effet, on est sur un autre débat.
08:11Mais je crois que face à certains faits de violence,
08:15et je ne parle pas précisément de ce qui s'est passé là à nos gens,
08:19ou en Autriche, parce qu'il n'y a pas eu de bilan,
08:23il n'y a pas eu encore d'évaluation psychique,
08:26et on ne sait pas finalement quels sont les symptômes de ces jeunes-là.
08:30Mais en tout cas, il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas que des troubles psychiques sévères
08:34pour expliquer la violence, ou pour expliquer certains comportements déviants.
08:38Il y a aussi le fait de devenir violent comme sorti de secours,
08:43comme moyen d'exister, parce qu'on n'a rien trouvé d'autre.
08:46Et qu'aujourd'hui, il n'y a plus d'espace pour la parole,
08:51il n'y a plus d'espace pour ces jeunes,
08:52dans le sens où les espaces de soins sont saturés,
08:54on a des métiers qui sont dévalorisés,
08:58il n'y a pas vraiment de moyens,
09:00ni pour agir en prévention,
09:02ni pour les aider concrètement.
09:04Donc c'est très difficile pour eux.
09:07Les écoles sont totalement débordées,
09:09ces familles sont totalement carencées et démunies.
09:11Donc c'est très difficile aujourd'hui d'offrir des espaces à cette parole
09:15pour offrir un moyen de penser les choses
09:18et non plus agir avant de penser.
09:20C'est fou.
09:20J'ai envie de vous donner raison.
09:23Jeux-Christophe Couville, la parole est à la police.
09:25La violence, on le voit,
09:27souvent il y a trois leviers.
09:28C'est le levier culturel, environnemental aussi,
09:30parce que dans un environnement hyper violent,
09:32vous devenez violent pour exister, pour survivre.
09:34Ce n'est pas le cas a priori de nos gens.
09:37Et surtout les expériences négatives de la vie
09:38qui vous construisent aussi.
09:40Là, nos gens, ça fait partie,
09:42donc ça a gratté,
09:43mais il faut voir aussi s'il n'y a pas eu
09:45des petits artefacts un peu en amont.
09:48On aurait pu repérer quand même
09:49que ce gamin avait eu des déviances.
09:51Déjà, quand on tente d'étrangler un copain,
09:53c'est bien fréquent.
09:54Donc en fait, il y a eu déjà des petites alertes.
09:56Après, nous on voit deux sortes
09:58entre guillemets de délinquants.
10:00Il y a le délinquant qui choisit plus ou moins sa vie.
10:04C'est par rapport avec, par exemple,
10:05les agresseurs d'Elias,
10:07où là, la justice les connaissait,
10:09la police les connaissait.
10:10On n'a pas pu stopper, justement,
10:11cette progression délinquante,
10:13où ils sont surconnus.
10:14Et à côté de ça,
10:15on a quelqu'un qui passe en dessous
10:16de la ligne de flottaison
10:17qu'on n'a pas vu arriver.
10:19Ou alors, on n'a pas su décoder,
10:20y compris dans sa famille,
10:22justement, ces petits moments
10:23qui auraient dû nous alerter.
10:26Voilà, et ça, nous, on le voit.
10:27En revanche, effectivement,
10:28ces gamins, et il y a des gamins aujourd'hui,
10:30ils sont à vif.
10:31C'est des centrales nucléaires
10:32qui explosent en 10 secondes.
10:34Et ils sont capables d'être très calmes
10:36et d'un seul coup,
10:37de péter des câbles.
10:38Et effectivement,
10:38ils ne savent même pas ce qu'ils font.
10:40Et en fait, ils manquent d'empathie.
10:42Et c'est ça qui est terrible.
10:43C'est pour ça qu'on a mis des cours d'empathie.
10:44Alors, vous allez répondre
10:45à notre ami Jean-Christophe Couy.
10:47On a mis des cours d'empathie à l'école.
10:49Est-ce que ça peut être suffisant,
10:51vu toutes les carences qu'il y a,
10:51même à 6-7 ans ?
10:53Non, mais je pose la question.
10:55Suffisant, je ne sais pas.
10:56Mais il faut bien commencer par quelque chose
10:58et essayer d'avoir toujours de l'espoir.
11:00Je veux dire, si on n'espère plus,
11:02si on n'essaye pas de comprendre,
11:03c'est peine perdue
11:05et on ne fera pas avancer les choses.
11:06Comprendre, ce n'est pas excuser.
11:08On essaie juste de voir comment on peut faire
11:09pour moduler un peu les choses
11:11et faire en sorte que la société
11:13ne soit pas de nouveau victime de ça
11:14et qu'on ne se retrouve pas à devoir
11:16être confronté à ce genre de comportements
11:19totalement dangereux, violents,
11:20et qui font très peur
11:21et qui nous poussent à avoir
11:23des discours très stigmatisants
11:24parce qu'on est dans la peur.
11:27Mais c'est vrai que...
11:28Non, je crois qu'il faut avant tout
11:30essayer de reprendre ce travail en amont
11:32et les petits moyens comme ça,
11:34peut-être à l'école,
11:35ces cours d'empathie, pourquoi pas ?
11:36Moi, je crois qu'il faut tenter
11:37beaucoup de choses
11:38et notamment les espaces de soins
11:40qui doivent avoir plus de moyens.
11:41Luc Gras.
11:42Et après, on part au 0826 300 300.
11:45Moi, qui ai parlé de sanctions,
11:47je suis tout à fait d'accord
11:47avec l'idée qu'il faut aussi parler
11:49de la détresse.
11:50C'est-à-dire qu'en fait,
11:51il faut marcher sur ses deux jambes.
11:53C'est-à-dire qu'il y a d'un côté des êtres...
11:55Il faut quand même poser la question.
11:56Je ne partage pas l'analyse de...
11:57On est toujours sur ce...
11:58Moi, il me dit toujours que je suis positif.
12:00Mais je ne partage pas l'idée
12:02qu'un enfant qui naît,
12:03il est déjà complètement négatif, etc.
12:07Je crois vraiment,
12:07il n'y a qu'à voir le travail
12:08que font les psychologues.
12:09C'est très impressionnant
12:11quand vous regardez le travail
12:12des psychologues qui prennent des enfants
12:14dans un état de...
12:16Moi, j'en connais,
12:17qui étaient vraiment négatifs,
12:18destructeurs, suicidaires,
12:20qui voulaient tuer leurs parents.
12:22Et après quelques entretiens
12:23avec des psychologues
12:24qui leur ont ouvert la porte
12:26à la parole,
12:27eh bien, ces enfants-là
12:28se sont rétablis
12:29et ont repris le droit chemin.
12:30Donc moi, je crois que c'est très important.
12:32Dans notre société,
12:33on ne prend pas assez le temps
12:34de regarder d'où viennent les gens
12:35pour essayer d'aller mieux.
12:37Enfin, un point positif
12:38sur Emmanuel Macron,
12:39pour une fois,
12:40c'est qu'il a, hier,
12:41lors de son intervention,
12:43parlé des réseaux sociaux.
12:45Moi, qui ai des enfants bas âge,
12:4710 et 12 ans,
12:48je vois les méfaits
12:49des jeux vidéo
12:50qui suscitent de l'agressivité
12:53si tôt qu'on leur dit
12:54c'est fini.
12:54Tu as déjà fait une heure de jeu
12:56des enfants qui sont par ailleurs admirables
12:58mais qui sont en colère
12:59parce qu'on leur arrête.
13:01Et puis, tous les réseaux sociaux,
13:02toute cette violence
13:03qui fait notre quotidien,
13:05qui est incontestablement
13:06dans les esprits faibles
13:07nourrit des vocations de tueur.
13:09Alors, Rebecca,
13:10moi, je me rappelle,
13:10mon fils,
13:11alors il n'a jamais été violent,
13:12avait un jeu
13:12qui, je ne vais pas le citer d'ailleurs,
13:14où vous choisissiez,
13:15c'était la guerre,
13:16vous choisissiez entre un FAMAS,
13:17un M16,
13:18une Kalachnikov,
13:19un M15,
13:20vous voyez le cas de le dire.
13:22Est-ce que quand même,
13:22avec des scènes,
13:24vraiment,
13:24mais d'une réalité,
13:25le type qui prend une rafale,
13:26est-ce que des jeux comme ça,
13:28ils perturbent la psyché des enfants ?
13:29Mais à partir du moment
13:31où la violence est banalisée,
13:32c'est dramatique.
13:34Et même si c'est dans un jeu,
13:36la violence est banalisée
13:37et donc c'est dramatique.
13:39La violence ne doit pas
13:40être banalisée
13:41et vous connaissez ma position
13:42sur l'utilisation des écrans
13:44chez les tout-petits,
13:45chez les petits,
13:46même chez les moyens,
13:47c'est à bannir.
13:49Vous connaissez mon positionnement
13:50là-dessus,
13:50ce n'est pas possible.
13:51Et c'est vrai que,
13:52de toute façon,
13:54dès lors qu'on banalise la violence,
13:57c'est dangereux.
13:57On part au 0826 300 300,
14:00direction Aix-en-Provence.
14:01Bonsoir Lionel.
14:02Oui, bonsoir.
14:03Alors, quel est votre point de vue
14:05dans ce domaine ?
14:07Mon point de vue est un petit peu
14:08comme la situation elle-même.
14:10Le point de vue est complexe.
14:12Je crois qu'il faut essayer
14:12de trouver beaucoup d'aspects
14:15qui entrent en jeu.
14:16Le représentant de la police
14:18a soulevé un point
14:19qui me semble important.
14:20Oui, Jean-Christophe Couville,
14:21excusez-moi.
14:22A soulevé un point
14:23qui me semble important,
14:24qui est celui du milieu social
14:27et de la culture
14:27dont on vit.
14:29Je crois que ça,
14:30c'est quand même un facteur
14:31très très important.
14:32Même si ce gamin,
14:33celui dont nous parlons,
14:36nos gens,
14:36venait d'une famille,
14:37a priori,
14:38qu'on va classer de normale,
14:40mais il y avait quand même
14:41des antécédents.
14:41Quelqu'un qui essaie
14:42d'étrangler,
14:43un collègue de classe,
14:44bon, ça me semble quand même
14:45être un signal d'alarme
14:46intéressant.
14:48Mais il est clair aujourd'hui
14:49qu'il y a des ruptures
14:51de société.
14:52Il y a surtout,
14:52et c'est ce que je voulais dire
14:53au départ,
14:54et je n'ai pas pu,
14:55c'est qu'il y a une perte
14:56des fondamentaux.
14:57Il y a une perte absolue
14:58des fondamentaux.
14:59Et là,
15:01je vais lancer peut-être
15:02un pavé dans la mare,
15:03mais je voudrais revenir
15:05aussi aux enseignants.
15:06Pour être respecté,
15:07il faut être respectable.
15:09Et si l'on regarde,
15:11moi,
15:11j'ai connu les vieux
15:11instituteurs à blouse,
15:13j'ai connu les leçons de morale,
15:14j'ai connu des choses comme ça.
15:16Et vous savez,
15:16ça posait des fondamentaux.
15:18Il y avait une notion,
15:19une phrase,
15:19moi,
15:19j'avais un instituteur
15:20qui avait une phrase remarquable,
15:21il disait,
15:22« Ce n'est pas bien ».
15:24Et quand il avait dit ça,
15:25il avait tout dit.
15:26Et on avait tout compris.
15:27Or ça,
15:28cette phrase,
15:28elle n'existe plus aujourd'hui.
15:30Elle n'existe plus,
15:31elle a été perdue.
15:33Et ce qui a été perdu également,
15:34c'est tout le principe
15:35de la courtoisie,
15:36du respect mutuel,
15:38du comportement en société.
15:39Tout part.
15:40Et à partir de là,
15:41il n'y a plus de règles.
15:42Et quand il n'y a plus de règles,
15:43c'est le chaos.
15:43Et le chaos,
15:44c'est la loi du plus fort.
15:45Restez avec nous, Lionel.
15:47Rebecca Ayoun,
15:48ce que dit Lionel,
15:49on en parlait tout à l'heure,
15:50avant l'émission,
15:51nous qui sommes,
15:52sauf vous Jean-Christophe,
15:53plus que quinquagénaires,
15:55on a connu les cours de morale.
15:56Moi, j'avais même des blouses
15:57à l'école primaire,
15:58vous voyez un peu.
15:59Et on a l'impression
16:00que la désacralisation
16:01de l'enseignant,
16:02de l'adulte,
16:03de l'éducateur,
16:04a fait où on en est aujourd'hui.
16:06Je crois qu'il y a un vrai travail
16:07à faire au niveau des métiers
16:08de l'éducation,
16:09du recrutement,
16:10de la valorisation.
16:11Il y a quelque chose à faire
16:12au niveau de l'éducation
16:14parce qu'en effet,
16:16les règles,
16:17le cadre imposé par l'école,
16:20sacré,
16:21les valeurs de la République,
16:22tout ça,
16:23ce n'est plus du tout
16:24ce que c'était avant.
16:25Et en effet,
16:26ça pousse à de la violence.
16:28Le fait de désacraliser
16:29la République,
16:30l'école,
16:31les structures,
16:32le cadre,
16:33ça n'a plus d'importance.
16:35Ce n'est plus nécessaire.
16:36On estime que ce n'est pas comme ça
16:37qu'un enfant va s'épanouir.
16:39Je crois qu'il y a beaucoup de choses
16:39à revoir à ce niveau-là
16:40et moi, je suis totalement d'accord.
16:42Pour revenir à quelque chose
16:44de plus ancien
16:46en termes de modèle
16:47de l'éducation,
16:49oui, ce serait très bien,
16:51je crois.
16:51Est-ce que vous ne croyez pas
16:52qu'il y a quelque chose de pire
16:55parce que pour revenir
16:56à cet enfant
16:58de Nogent-sur-Marne,
17:00c'est Nogent,
17:00pas Nogent-sur-Marne,
17:01c'est pas le même.
17:02Nogent, j'ai l'impression
17:03parfois,
17:03j'ai l'impression
17:05parfois,
17:07ça n'est même plus
17:08un arbitrage
17:09entre le bien
17:09et le mal à faire,
17:11c'est qu'ils ignorent
17:12ce qu'est véritablement
17:14le bien ou le mal.
17:16Ah oui, complètement.
17:17Il n'y a plus de limites,
17:19il n'y a plus de lien
17:19à l'autre,
17:20il ne sait plus
17:21ce qui est bien
17:22et ce qui est mal,
17:23on est dans une violence
17:24totalement désinhibée,
17:25oui, oui, tout à fait.
17:26Donc vous êtes d'accord
17:27avec moi ?
17:28Un petit peu.
17:32Merci beaucoup
17:33Rebecca Ayoun.
17:34Est-ce que vous êtes...
17:34Oui, allez-y.
17:35Attention, à 13 ans,
17:36si on est capable
17:37d'une telle violence,
17:38quand même,
17:39c'est qu'il y a
17:39beaucoup d'adultes,
17:4114 ans,
17:41c'est qu'il y a
17:42beaucoup d'adultes
17:42qui ont failli
17:43bien avant.
17:45Que ce soit
17:45au sein du corpus familial
17:47que du corpus
17:48pédagogique,
17:49des éducations, etc.
17:50Si on est capable
17:50d'une telle violence,
17:51on doit se poser aussi
17:52pas mal de questions
17:53en tant qu'adultes.
17:54On peut vous faire
17:54une proposition,
17:55faire le qui-c'est-qui
17:56qu'il a dit avec nous.
17:57Alors, c'est tellement compliqué
17:58que si vous réussissez,
18:01vous faites oublier Freud
18:02dans tout ce qui est
18:03psychiatrie,
18:04psychanalyse,
18:05psychothermie.
18:05Ça va donner la raison
18:05de ne pas y arriver.
18:06Eh bien, écoutez,
18:07vous restez avec nous.
18:07Lionel, vous êtes d'accord
18:08pour que Rebecca Ayoun
18:09reste avec nous ?
18:11Alors, écoutez,
18:11je n'ai aucune objection,
18:13d'autant plus que
18:14dans cet exercice,
18:15je ne vais certainement
18:16être le plus brillant.
18:18Eh bien, on se retrouve
18:19tout de suite.
18:21Sud Radio,
18:22c'est vous qui donnez le temps.
18:23Merci de donner la parole
18:24et vous êtes une radio engagée.
18:26L'information est pertinente.
18:27Sud Radio,
18:29parlons vrai.
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