En revalorisant les chutes de cuir, de toile nautique ou encore les peaux de poissons tannées naturellement, Malizenn donne une seconde vie à des matériaux oubliés. Une démarche d’upcycling local et engagé qui allie savoir-faire breton, durabilité et design en séries limitées.
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00:00Smart ID, c'est notre rubrique start-up avec Margot Niquez. Bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Bienvenue, vous êtes la cofondatrice de Malizen.
00:12Vous l'avez créée en 2022, tout début de l'année 2022, avec Stéphane Aslangul.
00:17Et avec quelle idée ? C'est quoi le point de départ ?
00:19Alors Malizen, en fait, c'est un atelier de valorisation de déchets textiles issus du nautisme.
00:25Donc, on travaille avec des entreprises localement autour de Concarneau.
00:30Et l'idée, c'est de valoriser leurs chutes qui n'ont aucune filière de recyclage.
00:35D'accord. Ça a commencé avec une céleri, c'est ça ?
00:37Oui. Par exemple, une céleri qui travaille sur le pont des bateaux pour faire des taux d'hivernage, des taux d'ombrage.
00:43Toutes ces matières, ça génère beaucoup de petites chutes.
00:46Et donc, nous, on a une grosse matériothèque. On récupère tous ces textiles.
00:50On les trie et on essaye de faire des objets du quotidien avec. Donc, des accessoires, des chapeaux, des objets.
00:57Des sacs.
00:58Des sacs, exactement. Et l'idée, c'est vraiment de faire de plus en plus d'objets du quotidien avec des déchets.
01:05Alors là, on est vraiment dans un écosystème breton. C'est-à-dire que vous vous adressez à des entreprises qui sont dans la région ?
01:13Oui, c'est très local. Donc, il va y avoir Glicotène qui travaille plutôt pour fabriquer des objets, des vêtements pour la pêche, pour le nautisme, pour les skippers, pour la course au large.
01:26Il va y avoir une entreprise de matelotage. Donc, énormément de chutes, de cordages.
01:31Tout ce qui est bouts, amars pour les bateaux.
01:34Donc, voilà. Tout ça, c'est vraiment des sacs poubelles qu'on récupère et qu'on trie, quoi.
01:38Et alors, ça veut dire qu'à partir de cette matière, vous créez quelques pièces parce que chaque pièce est différente des autres en fonction de ce que vous récupérez comme matériau ?
01:49Comment ça marche ?
01:50L'idée, c'est de créer de l'unique à partir de la série.
01:53Donc, on a des modèles définis et l'idée, c'est qu'ils sont tous uniques parce qu'il y a toujours une variation du fait de travailler avec des petits bouts de matière.
02:03Donc, oui.
02:04Si on fait la liste des matériaux, avec quelle chute, finalement, de matériaux vous travaillez ?
02:11Alors, ça va être des PVC, donc une bâche comme pour les camions.
02:16Des acryliques. Alors, c'est des matières techniques, en fait.
02:19C'est très technique. Ça va être vraiment pour résister au soleil, au sel.
02:23Donc, ça va être sur les ponts des bateaux, plutôt.
02:25Et après, il va y avoir du cordage, donc du boot.
02:28Il va y avoir des matières encore plus techniques, de la bâteline,
02:31qui permet de ne pas faire de la rétention d'eau à partir du moment où il y a du désécoulement.
02:38Il va y avoir du filet.
02:40On travaille aussi avec du filet, donc tout type de filet, notamment catamaran.
02:45C'est pas tout à fait du filet de pêche, c'est d'autres filets.
02:48Ah oui, c'est des filets qui servent dans les catamarans pour pouvoir s'effiler d'un point à l'autre.
02:52Oui, par exemple, ce qu'on appelle les trampolines.
02:54D'accord, ok. Et alors, en termes de créativité, vous voyez arriver un nouveau matériau.
03:03Vous vous dites, tiens, qu'est-ce que je vais pouvoir en faire ?
03:04Comment vous créez, en quelque sorte ?
03:06C'est vrai que l'idée, c'est de fabriquer des objets sans générer plus de chutes.
03:11Donc, on va essayer de s'adapter à la forme du type de matière que je récolte.
03:15Et les modèles sont définis comme ça.
03:17Et au fur et à mesure que la matériothèque grandit, on sait le potentiel d'une chute.
03:24En fait, c'est un peu ça, l'idée.
03:25Combien de pièces vous produisez par mois ?
03:28C'est très variable. Là, on prépare la saison d'été.
03:31Donc, on est sur des gros volumes.
03:33Enfin, des gros volumes, ça reste des pièces uniques.
03:35Donc, une centaine, 200 à peu près.
03:38Voilà, ça dépend des objets aussi.
03:40On a des sacs à dos qui demandent beaucoup de temps de fabrication.
03:43Des petites pochettes qui demandent peu de temps de fabrication.
03:45Ça dépend de l'objet.
03:47Je vous pose la question parce que comment on passe à l'échelle avec un modèle comme le vôtre ?
03:51C'est encore en réflexion.
03:54Je pense que c'est un modèle qui peut être...
03:57Où plusieurs mains peuvent travailler peut-être plus sur de la coupe en premier temps
04:02ou avec d'autres systèmes de l'emporte-pièce
04:06qui permettent de couper en grosses épaisseurs plusieurs strates de matière.
04:12Et après, à l'assemblage, ça reste tout à fait artisanal.
04:16Oui, et donc, ça pose cette question.
04:18Parce qu'après, c'est à quel prix vous les vendez ?
04:22Est-ce que ça devient un objet de luxe ?
04:23Enfin, vous voyez ce que je veux dire pour que le modèle économique de l'entreprise tienne ?
04:28C'est un vrai objet artisanal.
04:30Donc, on n'est pas sur un prix industriel.
04:32On n'est pas sur un prix luxe non plus.
04:35Donc, je pense que c'est un peu une nouvelle forme d'artisanat
04:40dans le sens où on peut faire de la grande série,
04:42mais ça reste de la pièce unique.
04:45Donc, ça a un certain coût.
04:47Merci beaucoup, Margot Niquez.
04:49Bon vent à Malizenne.
04:51Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
04:53Je voudrais remercier Alexis Mathieu, Marie Billat et Juliette Muglierina
04:58à la programmation, à la production.
05:00Le réalisateur, Mani Pézèche, qui est l'ingénieur du son, Fabien Boukenog.
05:05Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
05:21Sous-titrage Société Radio-Canada