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«Sucre, l'ennemi public numéro 1» : le Dr Réginald Allouche est l'invité de Culture médias
Europe 1
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06/06/2025
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News
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00:00
Sur Europe, à 9h31h avec Thomas Hille.
00:02
Et nous on rejoint dans ce studio, Olivier Pouls pour les papilles.
00:05
Salut Olivier.
00:06
Bonjour les amis.
00:08
Et Nicolas Carreau pour les mamies.
00:10
Pour les livres.
00:12
Salut, ça va Nicolas ?
00:14
Mon beau livre Thomas Hille, ça va ?
00:16
Et je suis très heureux de recevoir ce matin, pour une fois, pour une fois, un vrai professionnel.
00:20
Dans ce studio, ça fait du bien.
00:22
Un médecin, ingénieur biomédical, chercheur dans le domaine de la prévention du diabète et du surpoids.
00:27
Cet homme a compris avant tout le monde qu'on entretenait tous une relation toxique avec le sucre.
00:33
Il est temps de mettre un terme à cette relation, reste à savoir comment.
00:37
Bonjour docteur Réginal Dallouch.
00:39
Bonjour, bonjour.
00:40
Merci d'être avec nous ce matin.
00:42
Je ne sais pas si je vous dis bonjour.
00:44
C'est vrai que là, il y a un gros clivon.
00:45
Il y a un choc, les deux hommes qui n'ont rien à voir, mais qui ont pourtant beaucoup de choses à se dire.
00:50
On va le voir ce matin.
00:51
Le titre de votre livre, il a le mérite d'être clair, docteur.
00:53
Sucre, l'ennemi public numéro 1.
00:55
écrit à la façon des messages sur les paquets de cigarettes.
00:59
Un titre qui claque, qui fait un petit peu peur aussi.
01:02
C'est l'objectif de nous secouer ?
01:04
Non, l'objectif c'est effectivement de secouer.
01:07
Parce qu'aujourd'hui, il y a une épidémie qui est très silencieuse,
01:10
qui s'appelle le diabète et le pré-diabète.
01:12
Et accessoirement, la stéatose hépatique, ce qu'on appelle la mâche, le foie gras.
01:17
Et ce sont des maladies qui sont terribles parce qu'elles sont absolument silencieuses.
01:21
Pas de symptômes.
01:22
Enfin, le diabète, quand il évolue, bien entendu, on commence à avoir des symptômes.
01:26
Mais ce sont des maladies, au fond, qu'on ne voit pas venir,
01:29
qui sont des maladies qu'on peut prévenir.
01:31
On a le temps.
01:31
Parce que la bonne nouvelle, c'est qu'un diabète ou un pré-diabète,
01:34
ça met 5 à 15 ans à apparaître.
01:36
Et donc, on a amplement le temps,
01:38
non pas de changer complètement de vie,
01:41
parce qu'on ne change pas complètement de vie.
01:43
D'ailleurs, on change peu.
01:44
Mais par contre, d'adapter sa vie pour faire en sorte que son foie,
01:48
parce que c'est le foie qui régule le sucre dans le sang,
01:50
c'est le pancréas qui fait de l'insuline,
01:52
mais c'est le foie qui a les stocks de sucre et qui libère ou pas.
01:56
Donc en fait, aujourd'hui, il y a vraiment des origines liées à cette maladie
02:02
qui est une véritable épidémie.
02:04
Je vous donne quelques chiffres quand même.
02:05
Il y a aujourd'hui plus de 500 millions de gens dans le monde qui sont diabétiques.
02:08
Plus de 500 millions.
02:09
Et il y a un milliard de pré-diabétiques.
02:12
70% seront diabétiques dans les 10 ans.
02:14
Donc c'est vraiment quelque chose qui est le véritable enjeu de nos pays.
02:19
Et ça touche les pays dits en développement.
02:22
Je ne sais pas si on peut encore dire ça,
02:24
parce que c'est un peu...
02:25
En voie de développement.
02:26
Voilà, en voie de développement.
02:27
Mais ça touche les pays pauvres comme les pays riches.
02:29
Voilà, on va être simple.
02:30
Le problème du sucre, c'est que c'est aussi, docteur,
02:32
un de nos meilleurs amis depuis l'enfance.
02:34
Oui, absolument.
02:35
Surtout qu'aujourd'hui, les parents font peut-être plus attention.
02:38
Mais à mon époque, nous, on était vraiment biberonnés au sucre.
02:41
Il n'y avait pas de problème.
02:42
Donc c'est dur de l'oublier pour nous.
02:44
C'est très dur, d'autant qu'on a une relation très forte avec le sucre.
02:49
Je prends toujours cet exemple.
02:50
Ça fera sourire ceux qui me connaissent.
02:52
Mais quand vous êtes dans le ventre de votre maman,
02:54
ce que vous déglutissez, le liquide amniotique que vous déglutissez,
02:58
c'est un liquide qui est légèrement sucré.
03:00
Déjà ?
03:00
Déjà.
03:01
Quand vous allez téter la première tétée,
03:04
si votre maman a l'aide,
03:05
à ce moment-là, il va y avoir...
03:07
Si le lait est légèrement sucré, c'est qu'il est bon à la consommation.
03:10
S'il est acide, c'est codé génétiquement.
03:13
Le bébé fait une grimace, il repousse,
03:15
parce que l'acidité, ça veut dire infection.
03:17
Et donc, on a un codage avec le sucre.
03:19
Mais ce que n'avait pas prévu la nature ou le créateur,
03:22
ça dépend de ce que vous pensez,
03:24
c'est qu'on aurait autant de sucre à table.
03:26
C'est-à-dire que le sucre est apparu à partir du début du XVIIIe siècle,
03:32
avec les grandes cannes à sucre.
03:35
C'est d'ailleurs lié, je suis désolé de le dire, très fortement à l'esclavage.
03:38
Puisque l'esclavage, c'était le sucre.
03:41
Et pourquoi le sucre d'ailleurs ?
03:43
Pourquoi ? Parce qu'on a eu, avec le charbon...
03:46
Je suis désolé, mais je remonte jusque-là.
03:48
Avec le charbon, on a eu la révolution industrielle.
03:50
C'est-à-dire qu'on a pu faire fondre du fer,
03:52
faire des machines, en gros.
03:53
Mais il fallait pour ça des hommes et des femmes, pour travailler.
03:58
Mais pour travailler, ça veut dire qu'on allait prendre du temps sur leur vie,
04:01
c'est-à-dire le fait de cultiver, d'aller chercher des légumes,
04:04
de les cuisiner, de les découper, des trucs.
04:07
On a trouvé le sucre.
04:08
Le sucre, c'est très facile.
04:10
Ça se conserve très bien, ça se consomme très bien, et très vite.
04:13
Et donc en fait, le sucre, c'est la deuxième révolution industrielle.
04:18
C'est-à-dire qu'en fait, ça a permis de nourrir les gens très vite.
04:20
Et puis c'est très addictif.
04:22
C'est effectivement un bon conservateur, vous l'avez dit.
04:26
Ça permet de gommer certains goûts qui peuvent être désagréables.
04:29
Et on en a un peu besoin quand même.
04:30
Et on en a, et c'est ce que vous nous dites, on en a un peu besoin.
04:32
C'est une question, en fait c'est toujours la même chose.
04:34
C'est la dose qui fait le poison.
04:36
Alors écoutez, vous avez là, dans votre tube digestif,
04:39
vous avez à peu près 5 mètres d'intestin grêle,
04:42
vous avez un colon, un gros intestin, vous avez un estomac.
04:46
Tout ça, c'est fait pour quoi ?
04:47
C'est fait pour transformer ce que vous mangez en glucose.
04:50
En gros.
04:51
Et prendre les vitamines, les protéines, ainsi de suite.
04:54
Si vous mangez beaucoup de sucre,
04:56
et bien toute cette ingénierie, toute cette usine,
04:59
en fait, elle ne sert plus à rien.
05:01
Puisqu'elle est faite pour ça.
05:02
Parce que le glucose, c'est ce qui permet à la cellule,
05:05
en gros c'est simple, prenez une cellule,
05:07
prenez une petite boîte, vous mettez dedans du glucose,
05:10
et à l'intérieur de cette boîte, il y a une petite machine
05:12
qui transforme ça en énergie, l'ATP, l'adénosine triphosphate.
05:16
Et ce qui vous permet à vos muscles de se contracter,
05:18
à vos organes de vivre, et ainsi de suite.
05:21
Donc si vous n'avez pas de glucose, vous ne pouvez pas.
05:23
Mais c'est pour ça que votre tube digestif va transformer
05:25
des protéines, des lipides, tout en glucose.
05:28
Le glucose, c'est le sucre.
05:29
C'est le sucre.
05:29
Donc on en a besoin.
05:30
Oui, absolument.
05:31
Mais alors vous préconisez-vous quelque chose d'assez radical
05:33
dans votre livre, docteur Régine Ladalouche,
05:36
où nous proposez de nous procurer un capteur autonome de glucose.
05:39
Oui, j'en ai porté un.
05:41
Ah, c'est ça, c'est ça.
05:42
Donc ça se porte sur le bras.
05:44
Alors ça, c'est un vrai sujet polémique.
05:45
C'est un vrai sujet polémique.
05:46
Parce que c'est apparu il y a à peu près 20 ans,
05:49
et c'est aujourd'hui très intelligemment remboursé
05:51
par la Sécurité Sociale.
05:52
Pour expliquer aux auditeurs qui nous écoutent,
05:54
ça ressemble à une pièce de caddie.
05:55
Voilà, c'est tout petit.
05:58
Et maintenant c'est encore plus petit.
05:59
Avec une puce à l'intérieur, c'est ça qu'on voit.
06:01
Alors il y a plusieurs choses à l'intérieur.
06:02
D'abord vous avez une petite électrode en polymère,
06:05
c'est pas en acier.
06:06
Europe1.fr pour nous suivre en vidéo.
06:08
Voilà, c'est une électrode en polymère,
06:11
donc ça ne fait pas mal.
06:12
Vous voyez, je ne me pique pas.
06:13
Les gens ont peur que ce soit quelque chose.
06:14
Il y a un applicateur,
06:16
et à l'intérieur, qu'est-ce qu'il y a ?
06:16
On le met sur le bras.
06:18
Je vais peut-être déjà le décrire.
06:20
À l'intérieur, vous avez un petit réservoir
06:21
avec une enzyme qui va permettre de mesurer le sucre.
06:25
Ça s'appelle la glucose oxydase.
06:26
Et vous avez ensuite une pile pour alimenter,
06:29
un émetteur Bluetooth et un petit calculateur.
06:32
Voilà.
06:32
Donc vous avez un applicateur,
06:34
vous le mettez derrière le bras,
06:35
et il va mesurer dans le tissu interstitiel,
06:37
pas directement dans le sang.
06:39
Il se met juste sous la peau,
06:40
avec un applicateur.
06:41
Ça fait mal ?
06:41
Ça fait mal ?
06:42
Non, pas du tout.
06:43
On met ça sous la peau,
06:45
l'électrode va sous la peau,
06:47
et va mesurer en temps réel sur votre téléphone,
06:49
votre glycémie.
06:50
Alors pourquoi c'est polémique ?
06:52
Parce que moi je considère que,
06:55
enfin je ne considère pas d'ailleurs,
06:57
ce n'est pas moi,
06:58
c'est la nature.
06:59
C'est qu'avec le temps,
07:00
on ne métabolise pas,
07:01
c'est-à-dire qu'on ne transformait pas
07:02
de la même façon les sucres qu'on avale.
07:04
À 15 ans,
07:06
on peut manger quasiment n'importe quoi.
07:08
À 20 ans aussi,
07:09
à 30 ans aussi,
07:10
et puis à un moment,
07:11
le métabolisme ralentit.
07:13
40,
07:14
45,
07:15
50,
07:16
le métabolisme ralentit,
07:17
et à ce moment-là,
07:18
il faut savoir comment on réagit
07:19
quand on mange du sucre.
07:21
Au début,
07:21
ça peut aller très bien,
07:22
et donc moi je préconise
07:23
qu'à partir de 30 ans
07:24
ou 35 ans,
07:26
tous les 5 ans,
07:27
on se met un capteur,
07:27
ça dure 14 jours.
07:28
Ah mais ce n'est pas uniquement
07:29
réservé aux gens diabétiques.
07:30
Pour tout le monde.
07:31
Moi je croyais que c'était que
07:31
pour les diabétiques.
07:32
Non, mais moi je milite
07:34
pour que les gens
07:35
aient une parfaite connaissance,
07:36
mais si vous voulez,
07:37
pour un médecin,
07:38
je suis désolé,
07:39
et je suis sûr que mes confrères
07:40
qui sont en France,
07:41
il faut quand même le dire,
07:42
je sais qu'ils sont très,
07:43
on parle beaucoup d'installation,
07:44
les médecins français
07:45
sont bien formés,
07:46
ce sont des gens compétents.
07:48
Et malheureusement,
07:49
les gens viennent les voir
07:50
quand c'est parfois
07:51
un peu trop tard.
07:52
C'est-à-dire que le diabète
07:52
est installé,
07:53
comme il n'y a pas de symptômes,
07:54
donc moi je milite
07:55
pour la prévention.
07:56
Parce que si vous le savez tôt,
07:58
vous prenez les dispositions,
07:59
tous les médecins de France
08:00
savent très bien
08:01
ce qu'il faut faire
08:01
et conseiller leurs patients,
08:04
et ensuite,
08:05
on évitera la pathologie
08:07
et les complications.
08:08
Sucre, l'ennemi public numéro 1,
08:10
on va continuer à en parler
08:11
ce matin dans cette émission,
08:13
et puis on va avoir un conseil,
08:14
un conseil lecture
08:15
avec Nicolas Carreau,
08:16
ça au moins ça ne fait pas
08:17
grossir a priori la lecture.
08:18
On revient tout de suite sur Enfant.
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