- 04/06/2025
Les clefs d'une vie avec Joachim Murat
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-06-02##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, c'est de mon invité.
00:06Vous êtes le représentant de la huitième génération d'une famille
00:09dont le fondateur a mené bien des combats avant de devenir prince.
00:13Vous avez hérité de ce titre, sans pour autant réclamer au micro de Sud Radio un traitement royal.
00:19Bonjour Joachim Murat.
00:20Bonjour Jacques Pessis.
00:21Joachim d'ailleurs, on dit Joachim.
00:23Absolument.
00:24Parce que c'est l'origine de la famille.
00:26Alors là on le sait de façon certaine, c'est du bouche à oreille.
00:28Oui, parce que depuis le premier, le chef de famille, on s'appelle tous Joachim, Joachim, Joachim.
00:32Et donc en fait c'est l'angue d'oeil.
00:34Donc c'est Joachim dans le nord de la France et Joachim dans le sud.
00:37Et moi ça vient du Carcy.
00:38Alors vous publiez avec Olivier Pastret Napoléon III, l'incompris chez Odile Jacob.
00:43Mais avant de parler de Napoléon III, on va évoquer votre parcours et votre famille.
00:47Parce qu'il y a quand même beaucoup de choses à dire depuis quelques siècles.
00:49Et la première date que j'ai trouvée, elle vous concerne directement.
00:52Et elle est récente.
00:54Le 21 mai 2024, vous donnez un cours aux élèves du Courche.
00:58Le cours Charlemagne au musée des Invalides.
01:01Absolument.
01:01Et ça c'est un événement.
01:02Oui, alors le cours Charlemagne c'est une école qui appartient au réseau Espérance Banlieue,
01:09qui est sur la dalle d'Argenteuil.
01:12Qui ne sait plus quoi faire.
01:16Ils sont forcés de refuser toutes les demandes de toute la population autour dans la dalle d'Argenteuil.
01:20Parce que tout le monde veut avoir son enfant au cours Charlemagne.
01:22C'est un cours, si vous voulez, où 100% des enfants sont des Français d'origine étrangère, massivement d'Afrique du Nord.
01:28Et qui réussissent un parcours éducatif qui est absolument étincelant.
01:34Parce qu'ils sont tous en uniforme.
01:37Ils saluent le drapeau le matin.
01:38Ils ont des cours qui sont des cours tout à fait classiques.
01:40Ils respectent parfaitement le programme.
01:41C'est une école qui est dans le programme.
01:42Et c'est un succès absolument formidable.
01:45Et donc, ils m'avaient demandé de faire le guide pour les classes de 5e et 4e, il me semble, aux Invalides, au Musée de l'Armée.
01:56Ce que j'ai fait avec grand plaisir.
01:58Mais ça prouve qu'ils s'intéressent aussi à ce genre de sujet.
02:00Ce qui n'est pas évident.
02:01Ils s'intéressent à l'histoire, absolument.
02:02Oui, à l'histoire.
02:02Et notamment l'histoire non seulement de Napoléon, mais de la Révolution française, de Napoléon III.
02:08Et de l'histoire de France en général.
02:10Alors, il se trouve que vous les avez incités ce jour-là à apprendre l'histoire et à aller vers leur rêve professionnel.
02:17Oui, oui, oui, oui.
02:18Parce que c'est important d'aller vers ses rêves.
02:21Et ils ont, je veux dire, ils ont beaucoup, beaucoup d'atouts en main.
02:23Parce qu'aujourd'hui, on va vers des...
02:27C'est une des leçons de Napoléon III.
02:29L'obsession de l'instruction publique.
02:30C'est une obsession chez les Napoléonides et chez les Bonaparte.
02:34C'est de donner l'accès à l'instruction publique à tout le monde, gratuitement.
02:38Et de façon obligatoire ou pas, d'ailleurs.
02:40Que ce soit pour les jeunes filles, ce qui est une révolution à l'époque, ou évidemment pour les garçons.
02:43Pourquoi ? Parce que c'est la seule façon d'élévation sociale dans un régime qui favorise la méritocratie.
02:49Et ils ont la chance, ces enfants-là, ces enfants des cours charlemagne comme les autres,
02:53les enfants de la République française, d'être dans un régime qui, encore aujourd'hui, malgré tout, malgré ce qu'on en dit,
02:57favorisent beaucoup la méritocratie.
03:00La méritocratie part, l'excellence scolaire.
03:02Et dans le cours charlemagne, ils peuvent, avec l'accès, avec la qualité des profs qu'ils ont,
03:06avec l'accès au contenu de très bonne qualité qu'ils ont,
03:10avec les exercices pédagogiques, les sorties scolaires qu'ils font,
03:13de pouvoir vraiment faire une différence par rapport aux autres.
03:15Et ça, c'est une chance énorme.
03:17Alors, vous vous appelez pour l'état civil Joachim Charles Napoléon Murat.
03:21Et le prénom, à chaque fois, Joachim reste.
03:24Napoléon, ça reste. Mais Charles, ça évolue.
03:26Charles, ça évolue, oui. Alors, mon père, par exemple, c'est Joachim Louis Napoléon.
03:29C'est la tradition, on veut chez les Murats que le prince Napoléon soit le parrain du prince Murat.
03:33Donc, le précédent prince Napoléon était Louis Napoléon Bonaparte,
03:37qui était le parrain de mon père.
03:38Et Charles Napoléon, le père de l'actuel Jean-Christophe Napoléon Bonaparte,
03:42est mon parrain à moi.
03:44Donc, en fait, voilà, c'est Joachim Charles Napoléon.
03:45Alors, si mes calculs sont exacts, vous êtes la huitième génération des Murats.
03:50Alors, je suis la septième ou la huitième, vous avez raison.
03:52Moi, je suis le neuvième prince Murat.
03:54Mon fils est le dixième.
03:55Et je dois être la septième ou la huitième depuis Murat, oui.
03:58Voilà. On doit vous appeler votre altesse ?
03:59Non, non, non, pas du tout.
04:00Alors, en République, on m'appelle M. Murat.
04:02En situation protocolaire, c'est prince.
04:04Et pour mon père, c'est mon seigneur, parce qu'il est le chef de la famille.
04:07Exactement. Alors, vous avez été élevé dans un collège qui n'est pas prestigieux.
04:10Je crois que c'est à Beaumont-sur-Oise.
04:12Ah oui.
04:12Oui, alors, j'ai fait un an, il ne faut pas...
04:16J'ai été dans l'école communale de Nointelmour, d'abord.
04:19Vous savez, ces petites écoles communales où vous avez le CM1 et le CM2 qui sont dans la même classe.
04:22Donc, ça ne favorise pas beaucoup l'excellence scolaire.
04:26Et après, j'ai fait un sixième au CES de Père-Saint-Beaumont,
04:30qui est connu du grand public aujourd'hui, parce que c'est le CES dans lequel étaient les frères Traoré.
04:34Oui.
04:34Et en même temps, ce n'est pas vraiment une ville royaliste, puisqu'il y a un collège qui porte le nom de Georges Brassens,
04:41et un autre, celui de Boris Vian.
04:43Oui, oui, oui.
04:44Par son beau mot, c'est le Val d'Oise rouge vif.
04:49Donc, oui, c'est vrai que ce n'est pas intuitif d'avoir le Prince Murat dans un CES public.
04:54Alors, les frères Traoré, je pense qu'ils n'étaient pas là à ce moment-là, parce qu'on n'est pas de la même génération.
04:56Mais ils y sont passés après, oui.
04:59Et vous êtes, à l'époque, l'élève d'ICP modèle ?
05:01Alors, je suis un élève de sixième, donc comme tous les élèves de sixième, dissipés, oui.
05:06Oui, parce qu'un jour, je crois qu'un prof a dit, Murat, si j'étais votre ancêtre, je vous taperais du plat de mon sabre.
05:12Exact.
05:13Qu'est-ce qui s'est passé ?
05:14Exact, exact.
05:15Alors là, vous me posez, je ne sais plus pourquoi, mais je devais être en train de...
05:19Non, non, je n'étais pas un élève très...
05:21Je n'étais pas turbulent, mais j'étais...
05:23Voilà, j'étais un élève modèle.
05:24Et puis, vous aviez une passion qu'on peut évoquer à travers cette musique.
05:34Le cirque.
05:35Vous êtes un passionné de cirque, Gérard Chamurat.
05:38J'ai même eu la chance d'en faire.
05:39J'en ai fait pendant cinq saisons de suite avec l'une des plus grandes familles de cirque au monde,
05:44qui est la famille Bouglione, les Bouglione du cirque d'hiver.
05:47Donc, j'ai eu la chance d'être pendant cinq saisons d'hiver.
05:50C'était novembre et décembre au cirque de Noël Christiane Bouglione,
05:53pendant cinq saisons de suite, j'étais chef de piste.
05:56Et je suis...
05:56J'ai l'immense privilège et honneur d'être le parrain et témoin de mariage de Louis Sampion Bouglione,
06:02parrain de sa fille Angelina.
06:04Et je suis très, très ami avec toute la famille Bouglione.
06:06Je suis également très ami avec Charles et Alexandre Grusse,
06:09qui font un travail remarquable dans les folies grusses.
06:12Il se trouve en plus que, je crois quand même, Sampion Bouglione a monté un cirque, un musée du cirque.
06:19Alors, il a monté un superbe, il est en train de...
06:21Alors, il a le musée Bouglione, le musée du cirque Bouglione, qui est absolument somptueux,
06:25qui pour le moment est un musée privé.
06:27Donc, il cherche, il essaye de trouver un endroit pour le mettre à disposition du public
06:30et que ça devienne un musée public, parce que c'est sublime.
06:32Ils ont des bronzes, des pots de tigres, des cages à fauves, des fouets de trompe-dempteurs,
06:38tous les costumes étincelants des clowns et des danseurs et des danseuses.
06:42Enfin, c'est magnifique, bien sûr, les affiches.
06:45Oui, mais il y a un autre musée aussi à côté de Monaco, c'est Alain Frère, ami du Prince-Régné,
06:49qui a créé un musée incroyable qu'il fait visiter à des proches.
06:52Tout à fait.
06:52Ça vaudrait la peine d'avoir que Monaco ait son musée à Alain Frère
06:55et nous, on aurait le musée Bouglione, ce serait très bien.
06:58Comment est venue cette passion du cirque, Joachim Murat ?
07:00Écoutez, moi, c'est parce qu'en fait, quand j'étais petit, j'avais en gros quatre vocations.
07:05Je me rappelle, je voulais être d'aussi loin que je me souvienne.
07:08J'ai toujours voulu être policier, cascadeur, correspondant de guerre et parachutiste.
07:12Et j'ai fait la connaissance de Louis Sampion-Bouglione lors d'un dîner.
07:19On est devenu, j'avais 18 ans, il en avait quelques années plus que moi, on est devenu 13 amis.
07:23Et là, puis après, j'ai fait, effectivement, j'ai fini par faire les parachutistes à l'armée.
07:27Et en revenant des parachutistes, il m'a proposé de faire du cirque.
07:30Je lui ai été gonflé.
07:31Ça fait déjà six ans qu'on se connaît.
07:33Il me dit, non, non, non, maintenant que tu as fait les parachutistes, tu peux peut-être faire du cirque.
07:35Et donc, j'ai commencé à en faire avec lui à ce moment-là.
07:37Et c'est vrai, je dois dire, que la discipline du cirque dit traditionnel, le cirque Guglio, le cirque Grusse, les grands cirques,
07:44la discipline est absolument incroyable.
07:46C'est d'une exigence sans limite.
07:49J'ai reçu souvent Alexis Grusse à ce micro qui a disparu l'an dernier et qui était lui aussi, qui ne vivait que pour la piste.
07:56Alors, malgré le côté élève dissipé, vous avez quand même fait un doctorat en droit et sciences politiques
08:01sur les modifications des frontières en Europe balkanique après l'effondrement du mur de Berlin.
08:06Alors, vous me prêtez, Jacques Pessy, Saint-Alain, malheureusement que je n'ai pas.
08:08J'étais en doctorat, mais je ne l'ai jamais validé parce que je n'ai pas eu le temps.
08:12J'étais effectivement en doctorat à la Sorbonne, à Paris 4 pour ça.
08:16Et je n'ai jamais validé, je n'ai jamais fini ma thèse.
08:18Voilà.
08:18Mais sinon, je suis diplômé de la Sorbonne en sciences politiques et en géopolitique.
08:24Et puis, on revient à votre côté parachutiste.
08:26Vous avez quand même participé à une guerre qui est un peu oubliée aujourd'hui, qui est la guerre du Kosovo.
08:30Kosovo, oui, oui.
08:31Parce que cette guerre qui a dû entre les Yougoslaves et une armée, une organisation de libération,
08:36ça a été une guerre courte et un peu oubliée aujourd'hui.
08:39Oui, parce que la guerre dans les Balkans, en fait, est...
08:42Alors, on va en reparler puisqu'on fête les 30 ans, vous savez, de la prise du pont de Bania par le général Lecointre,
08:48qui est l'ancien chef d'état-major des armées, qui est actuellement grand chancelier de la Légion d'honneur.
08:51Et c'est lui qui, jeune lieutenant ou jeune capitaine, avait mené un assaut qui avait fini à la baïonnette en Bosnie.
08:56Donc, on va en reparler, mais c'était il y a 30 ans.
08:58Il a fait preuve d'un courage exceptionnel.
09:00C'est un magnifique épisode de cette victoire française à Bania en Bosnie.
09:06Donc là, c'est en Bosnie.
09:08Mais ça reste comme les Balkans.
09:09Alors, le Kosovo, moi, quand j'y étais, il faut être tout à fait honnête,
09:11c'était tout de même beaucoup plus calme que j'étais dans une mission de maintien de la paix.
09:14Et les forces françaises étaient basées à Mitrovica.
09:16Donc, vous savez, Mitrovica, c'est en quelque sorte la Jérusalem des Balkans,
09:19puisque vous avez au nord les Serbes, au sud les Albanais et entre les deux les Français qui s'interposent.
09:25Donc, c'était une mission passionnante.
09:27En plus, vous avez fait différentes choses avant de faire votre métier aujourd'hui.
09:31Vous avez été conseiller au ministère du Commerce extérieur.
09:34Alors oui.
09:34Alors ça, je l'ai été quand j'étais en Inde, puisque j'étais en Inde pendant 7 ans pour le groupe Safran,
09:39où j'ai déployé tout le système biométrique de l'état civil biométrique indien pendant 7 ans.
09:44On a pris les 10 doigts, les deux yeux et le visage en biométrie, les iris, à la reconnaissance spatiale aussi,
09:49de la totalité de la population indienne.
09:51C'était pour le registre d'état civil indien.
09:53Et évidemment, comme c'était le plus gros projet en Inde à l'époque,
09:56je suis assez facilement devenu conseiller du Commerce extérieur.
09:58Et précédemment, j'ai également été au cabinet du ministre de l'Éducation nationale,
10:04M. Lang, à l'époque, en l'an 2000,
10:06sur des sujets de e-learning et de l'impact de l'Internet sur le système éducatif français.
10:13Oui, donc vous avez été un pionnier de l'informatique.
10:16Alors, j'ai participé dès le départ à l'inventure,
10:18en disant ce qu'on appelait les .com, les startups dans les années 2000,
10:22et surtout l'éclosion vraiment de l'écosystème Internet, de l'écosystème digital.
10:26Et depuis, je l'ai toujours suivi, oui, comme tout le monde en fait.
10:28Oui, mais est-ce que vous pensez qu'il serait aussi développé aujourd'hui ?
10:31Ah oui, c'est qu'on savait d'avance que ça allait tout modifier, d'ailleurs.
10:34C'est intéressant, parce que c'est une des raisons pour lesquelles ce livre
10:36est plus un essai historico-politique qui arrive d'histoire.
10:39C'est qu'on fait les comparaisons entre 1848 et l'époque qu'on traverse.
10:42Et il y a des modifications technologiques majeures
10:45qui ont lieu depuis une trentaine d'années dans le monde.
10:48Mais il y en a une qui vient débarquer, qui est l'intelligence artificielle,
10:50qui va modifier complètement nos modes d'organisation sociétale,
10:53exactement comme à l'époque de Napoléon III,
10:55la machine à vapeur et la révolution industrielle
10:58a changé tous les modes d'organisation de la société.
11:00Alors, à l'époque où moi, je travaillais dans le digital
11:03et où j'étais dans...
11:04On avait bien sûr anticipé que ça allait être...
11:07Alors, à quel point, ça, qui est bien malin,
11:09celui qui avait pu anticiper le développement des réseaux sociaux, etc.
11:12Mais en tous les cas, tout le monde savait que c'était la route à suivre.
11:15Voilà. Alors maintenant, on va revenir à une date très lointaine,
11:18mais qui ne vous concerne pas directement, mais de loin,
11:21le 19 mai 1804.
11:23A tout de suite sur Sud Radio avec Joachim Murat.
11:25Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:28Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité est Joachim Murat,
11:32qui publie avec Olivier Pastret, Napoléon III, l'incompris,
11:35aux éditions Odile Jacob.
11:36On va en reparler.
11:37Mais bien sûr, Murat, c'est une famille.
11:40Vous êtes la huitième génération.
11:41Il faut qu'on revienne aux sources.
11:42Car le 19 mai 1804,
11:45Joachim Murat devient maréchal d'Empire.
11:47Ah, oui.
11:48Oui, oui, alors Joachim Murat, c'est un parcours.
11:50Là, pour le coup, c'est le rêve américain, sous vitamine, sous testostérone,
11:55sous tout ce que vous voudrez, on ne peut pas, sous tout ce qui est de plus excitant.
12:00Parce que c'est un homme qui arrive d'un milieu très simple,
12:02qui est là dans le Carci.
12:03Ses parents étaient maîtres de poste et gestionnaires de petits biens.
12:07C'était quoi maître de poste ?
12:08Maître de poste, vous savez, la poste était faite à cheval à l'époque.
12:11En fait, c'est les chauffeurs de Libero de l'époque, mais à cheval.
12:14Et donc, il fallait bien qu'ils s'arrêtent de temps en temps pour faire reposer les chevaux.
12:19Et donc, on s'arrêtait dans des relais de poste.
12:21Donc là, il déjeunait, il dînait, parfois il dormait.
12:23Donc, on a beaucoup dit que c'était un fils d'aubergiste.
12:24Alors, ça ne me dérange pas du tout, mais ça n'est tout simplement pas vrai.
12:27C'est pour faire passer Murat pour un gros soudard
12:28qui finissait les pichets de vin dès l'âge de 5 ans, mais ça n'est évidemment pas vrai.
12:31Bon, bref, Murat naît dans un milieu très, très simple,
12:34mais tout juste sorti de la paysannerie,
12:36mais qui vient d'intégrer comme la toute petite bourgeoisie.
12:38Donc, il va faire son séminaire et son collège.
12:40Donc, c'est un homme qui est très éduqué.
12:41Oui, il voulait être prêtre au départ.
12:44Alors, ses parents voulaient qu'il soit prêtre.
12:46Alors, il va faire son séminaire à Toulouse, il va évidemment partir.
12:48Et il va s'embarquer dans l'aventure révolutionnaire.
12:50Il va faire la rencontre de Bonaparte, le 13 Vendémière,
12:53lors de l'écrasement d'une révolte royaliste.
12:57Et là, leurs destins sont éternellement liés.
12:59Alors, ce qui est très intéressant avec Murat,
13:01c'est que le destin de Napoléon Bonaparte, c'est messianique.
13:04C'est-à-dire que c'est complètement au-delà de tout ce qu'on peut espérer ou rêver.
13:07C'est inimaginable et ça reste inimaginé, d'ailleurs.
13:10Donc, il est entouré de beaucoup, beaucoup de monde.
13:12Mais il y a un destin sans lequel le destin de Napoléon Bonaparte
13:15est radicalement différent.
13:17Il n'est absolument pas le même, c'est le destin de Murat.
13:19Parce qu'en fait, les destins de Murat et de Bonaparte sont intimement liés,
13:22mais vraiment intimement liés.
13:23Alors, évidemment, sans Bonaparte, Murat n'aurait jamais eu la carrière incroyable qu'il a eue,
13:26l'épopée incroyable.
13:28Mais sans Murat, on peut se poser la question aussi.
13:30Parce que c'est Murat qui va permettre à Napoléon Bonaparte...
13:34Ce sera la campagne d'Italie, la campagne d'Égypte.
13:36Il va permettre à Napoléon Bonaparte de quitter l'Égypte après la bataille de la Bouquille.
13:39Il va pouvoir sortir du piège égyptien.
13:40C'est Murat qui va sauver le coup d'Idizu Brumaire.
13:44Il est sans Murat.
13:45Il y a beaucoup, beaucoup d'étapes de la vie de Bonaparte qui n'auraient pas été...
13:48Et ce qui fait que Bonaparte et Murat s'entendent extraordinairement bien au début.
13:51Murat va épouser sa sœur.
13:52Donc Murat intègre la famille impériale.
13:54Il est première génération de promotion de maréchaux.
13:59Je crois qu'il est le deuxième.
13:59Le premier, c'est Berthier.
14:01Le second, c'est Murat, où je me trompe, où il est troisième et bref.
14:05Alors ce qui est étonnant, c'est qu'au départ, il n'a pas du tout cette vie-là.
14:08Il a commencé à être dans l'armée.
14:11Il s'est fait virer, Murat, au départ.
14:12Oui, alors il s'est fait virer parce qu'il fait des révolutions au sein de l'armée.
14:16Il est très rebelle parce que, comme je vous le disais,
14:17il est, contrairement à la plupart de ses petits camarades officiers,
14:22lui ne peut pas être officier parce qu'il n'est pas aristocrate.
14:23Mais en revanche, il est souvent beaucoup plus éduqué que les officiers en question
14:26parce que lui est allé à l'école.
14:27Alors qu'en fait, on est à une époque où vous avez beaucoup de jeunes aristocrates
14:30qui, naturellement, sont paresseux, comme tout le monde,
14:32et qui, comme ils n'ont pas besoin de faire tellement d'efforts
14:34parce que le officier leur est immédiatement donné parce qu'aristocrate,
14:38la plupart du temps sont tout à fait incompétents et complètement illettrés.
14:41Ce qui fait que, pour Murat, c'est incompréhensible
14:43parce que lui, il est absolument génial à cheval, bien sûr,
14:45mais bon, ça, c'est un don personnel.
14:46Et en plus, il est beaucoup, beaucoup plus lettré qu'eux.
14:49Donc, il est face à ce plafond de verre, ça l'énerve,
14:51et il commence à fomenter des mutineries.
14:52Donc, c'est pour ça qu'il est viré.
14:53Voilà, et je crois qu'il se retrouve ensuite épicier à Saint-Séret.
14:56Il est épicier à Saint-Séret pendant un an, oui.
14:58Et Saint-Séret, quand même, c'est important
15:00parce qu'il a habité un monsieur qui était un belge,
15:02Charles Bourseul, en 1829,
15:05et il présente un appareil pour converser à distance,
15:08le téléphone, son rapport n'est pas pris au sérieux.
15:10Le véritable inventeur du téléphone, c'est Charles Bourseul,
15:13un belge assez inséré.
15:14J'ignore, oui, c'est un truc, mais c'est assez rigolo.
15:16Donc, effectivement, vraiment, Murat-Bonaparte,
15:20c'est vraiment un duo.
15:21Ah oui, c'est vraiment un duo.
15:23Alors, c'est un duo, attention, c'est un duo.
15:25C'est Napoléon, l'empereur, c'est un duo.
15:27C'est un duo, disons que c'est plutôt le bras droit
15:30qui marche vraiment très bien.
15:32Et il a plein de bras droits, en fait, Napoléon,
15:34parce que Napoléon a 14 cerveaux et 10 bras droits.
15:37C'est tout à fait absolument formidable.
15:39Mais ce bras droit-là est un bras droit
15:41qui fonctionne extrêmement bien,
15:42qui va lui permettre de gagner énormément de batailles,
15:44qui va lui favoriser beaucoup de négociations diplomatiques,
15:47notamment avec les Russes,
15:48parce que Murat est très ami,
15:49avec Constantin, le frère d'Alexandre Ier,
15:50et notamment pour le Concordat,
15:52parce que Murat a fait son séminaire.
15:53Donc, Murat va être très, très utilisé
15:55pour les négociations avec le pape
15:56parce qu'il parle ce langage
15:57et qu'il est très respectueux de tout ça.
16:01Et donc, il va avoir un vrai rôle diplomatique,
16:03ce qui est totalement occulté
16:04du fait de l'imagerie populaire
16:06qui fait de Murat un sabreur incroyable
16:08et qui le résume à ça,
16:09ce qui n'est pas le cas.
16:09Il a fait plein d'autres choses.
16:10On l'a appelé le maréchal flamboyant.
16:12Ah oui, entre autres, oui.
16:13C'était le roi des braves et le plus brave des rois.
16:16Oui, oui, c'est...
16:17Mais en même temps, effectivement,
16:19il y avait cet instinct de diplomate.
16:21Il y avait un état d'instinct,
16:22ce qui n'était pas évident au départ.
16:25Pas du tout.
16:26Et en fait, ça a été un très fin politique.
16:28Ça a été un administrateur remarquable
16:30pour un, réorganiser la cavalerie,
16:32qui au lendemain de la Révolution
16:33était dans un état lamentable.
16:34Deux, être grand amiral de France,
16:37grand duc de Berbe et roi de Naples.
16:39À Naples, et d'ailleurs, ça, c'est amusant
16:41parce que j'aimerais citer le professeur Jean Tullard
16:42à ce moment-là.
16:43Tullard estime que Napoléon III...
16:46Alors, c'est vraiment Jean Tullard,
16:47c'est l'analyse de Jean Tullard.
16:48Celui qui connaît le mieux de la vie de Napoléon.
16:50Que Napoléon III est l'héritier politique
16:52de Murat plus que de Napoléon Ier.
16:54Parce qu'en fait, la politique mise en place
16:55par Murat dans le royaume de Naples
16:57est une politique qui ressemble énormément
17:00à la politique que va utiliser Napoléon III
17:03pour moderniser la France
17:04de ce milieu du XIXe siècle.
17:07L'obsession de l'unité italienne, bien sûr,
17:08parce que c'est Murat le premier à se battre
17:10pour l'unité italienne
17:11et c'est l'action extraordinaire de Napoléon III
17:13qui va permettre cette unité italienne.
17:15L'urbanisation à haute dose,
17:17Murat refait complètement la ville de Naples.
17:18Alors aujourd'hui, vous avez des fleurs de lys
17:19bourbon partout, mais en fait,
17:20tout a été refait par Murat.
17:21Et c'est normal que derrière,
17:23le régime suivant se l'attribue.
17:24Mais tout a été refait par Murat.
17:26La ville de Bari est entièrement refaite par Murat.
17:28Napoléon III, bien sûr, refait Paris, Biarritz.
17:30Il refait même une partie d'Hanoï,
17:32il refait Alger, il refait le port de Dakar,
17:34il refait tout.
17:34Et donc, il y a vraiment...
17:36L'instruction publique pour les filles,
17:37le premier à la proposer, c'est Murat.
17:39Pour Napoléon III, ça va être un combat
17:41de tous les instants pour l'imposer en France.
17:43Donc, il y a beaucoup...
17:44Et la politique sociale.
17:45C'est un peu Murat, une vraie politique sociale.
17:46Alors, un roi de naples, justement.
17:48Comment Murat est-il devenu roi de naples ?
17:49Ah ben, tout simplement parce qu'il est le mari de Caroline.
17:51Donc, à ce moment-là, vous savez,
17:53il y a une espèce d'imagerie d'épinal
17:56qui dit que la France est aux mains d'un bandit corse
17:58qui met ses frères sur les trônes.
18:00C'est vrai.
18:01Techniquement, c'est vrai.
18:02Puisqu'il met tous ses frères sur les trônes
18:03et il va mettre son beau-frère sur le trône de naples
18:06parce qu'il est le mari de Caroline.
18:08Et justement, Caroline Bonaparte,
18:10la sœur de Napoléon,
18:12a épousé Murat
18:14un peu contre l'avis de son frère.
18:16Totalement contre l'avis de son frère.
18:17Oui, oui, oui.
18:18Vous savez, Napoléon,
18:19le côté clan corse est réel
18:22dans le cas du personnage de Napoléon Bonaparte
18:24parce qu'il a demandé à tous ses frères,
18:25à tous ses sœurs,
18:26d'épouser exactement ce qu'il voulait qu'il épouse.
18:28Parce que c'était géré comme un patrimoine
18:30politico-prestigieux.
18:33Donc, par exemple,
18:33il a demandé à son frère Joseph
18:34d'épouser une telle,
18:36sa sœur Élisa, etc.
18:38Et notamment, le cas le plus frappant,
18:40c'est Jérôme
18:40parce qu'il a dit à Jérôme
18:41qui était à l'époque avec une Américaine
18:42qui s'appelait Patterson,
18:43une très riche Américaine,
18:45il a dit Jérôme,
18:46tu m'envoies tout ça en l'air
18:47et tu vas épouser la princesse de Wertherberg.
18:49Jérôme, chef, oui, chef.
18:51Et il quitte sa femme
18:53qui a deux enfants à ce moment-là
18:54pour aller épouser la princesse de Wertherberg.
18:55Il s'avère que parmi les enfants
18:57que Jérôme a eu avec Madame Patterson,
18:59je crois que son fils, son petit-fils
19:01va être le fondateur du FBI.
19:03Charles Bonaparte-Patterson,
19:04c'est quand même fou.
19:06Mais effectivement,
19:07les deux qui vont refuser,
19:08c'est Lucien.
19:09Lucien va dire,
19:09mais attends, Napoléon,
19:10il est hors de question,
19:11je quitte ma femme.
19:12Donc, Lucien va être sorti immédiatement
19:13de la famille impériale.
19:14Donc, Napoléon est extrêmement rancunier.
19:15Ça, c'est vraiment un trait de caractère de Napoléon.
19:18Il a des défauts quand même.
19:19Donc, il en a un ou deux.
19:21Il n'en a pas beaucoup.
19:22Mais il a celui-là.
19:23Il est très rancunier.
19:24Et Caroline, elle, en revanche,
19:25va réussir à obtenir d'épouser Murat
19:27parce qu'elle refuse d'épouser
19:28qui que ce soit d'autre
19:28parce qu'elle est folle amoureuse de Murat.
19:30Et Murat sauve le coup d'état du 18 brumaire,
19:34convainc Napoléon que tout de même,
19:36le sabreur en question,
19:37il a un sens tactique et politique de l'instant
19:39qui est vraiment important
19:39et ça va lui être très utile à l'avenir.
19:42Et Murat et Joséphine sont très amis
19:44et Joséphine achève de convaincre Napoléon
19:46en disant « Écoute, laisse Caroline, épouse à Murat ».
19:48Voilà, et ça s'est passé comme ça.
19:49Et il se trouve ensuite qu'il y a eu une bataille
19:51et cette bataille,
19:52eh bien, il y a une chanson mondiale
19:54qui l'évoque.
20:03Cette chanson d'Abba
20:04qui a gagné leur revision,
20:05en fait, au départ,
20:06c'est une métaphore
20:07pour une relation amoureuse
20:08à travers Waterloo.
20:09Oui, mais alors je ne vous le cache pas, Jacques,
20:11ça n'est pas ma marque préférée, Waterloo.
20:13Non, j'imagine pas.
20:13En même temps,
20:15Napoléon a dit
20:16« Si Murat avait été à Waterloo,
20:17on aurait peut-être gagné ».
20:18On aurait sûrement gagné,
20:19oui, oui, bien sûr.
20:20Mais c'est Napoléon
20:21qui n'a pas voulu de Murat à Waterloo.
20:22Voilà.
20:23Donc, voilà,
20:24c'est un truc que...
20:25Même quand on est Napoléon,
20:27on commet des erreurs.
20:27Voilà, mais il s'est fâché avec Murat,
20:31mais Murat l'a quand même aidé
20:32quand il est revenu de l'île d'Elbe.
20:33Murat l'a surtout aidé
20:34à s'évader de l'île d'Elbe.
20:37Maintenant, c'est les travaux
20:37de la fondation Napoléon
20:38et notamment de l'historien Pierre Brandat
20:41qui ont établi ça
20:41de façon définitive.
20:42Murat a aidé
20:43au débarquement de Napoléon.
20:45Bonaparte, en faisant ça,
20:46Murat perd son trône à Naples
20:47parce qu'à l'époque,
20:49les puissances alliées
20:51qui étaient au Congrès de Vienne
20:52avaient gardé Murat
20:53comme roi de Naples.
20:54Donc, il restait deux napoléonites
20:55sur des trônes.
20:56Il y avait Bernadotte en Suède
20:57et Murat à Naples.
20:58Et Murat va tout perdre
20:59en aidant Napoléon à débarquer.
21:01Et Napoléon va lui tourner le dos.
21:02C'est fatigué.
21:03Il avait deux, trois défauts.
21:05Alors, il se trouve aussi
21:06qu'il y a un lieu très célèbre
21:08que Murat a habité avec Caroline.
21:10C'est le palais de l'Elysée.
21:11Le palais de l'Elysée, oui.
21:13Oui, oui, on en est très contents.
21:14Et le palais d'aujourd'hui
21:14ressemble à celui de Murat.
21:16Alors, d'ailleurs,
21:17il y a un moment où je pense
21:17qu'on va passer chercher les clés.
21:19Ma seule inquiétude,
21:20c'est cette histoire
21:20d'arriéré de paiement
21:21de taxes d'habitation.
21:22Ça, c'est possible
21:23que ce soit un peu élevé.
21:25Mais là, vous savez,
21:25c'est très drôle
21:26parce qu'effectivement,
21:27le palais de l'Elysée,
21:27Murat l'a acheté de ses deniers
21:28à la demande de l'empereur
21:29parce que Napoléon
21:30n'est pas du tout mondain.
21:31Mais en revanche,
21:31il a besoin de savoir
21:32ce qui se dit à Paris
21:32et notamment dans
21:33la bonne société parisienne.
21:34Donc, il demande à sa sœur Caroline
21:35et à Murat
21:36d'organiser la vie du tout Paris.
21:38Donc, ils vont être
21:38le couple flamboyant
21:40qui va organiser
21:40les plus belles soirées,
21:41les plus beaux balles
21:42à Paris dans le palais de l'Elysée.
21:44Le palais de l'Elysée
21:44est fait pour recevoir.
21:46Il n'est pas du tout fait
21:46pour gouverner.
21:47Et donc, ils vont avoir
21:49un succès formidable avec ça
21:50et ça va permettre
21:51à Napoléon d'avoir une bonne...
21:52Et le palais de l'Elysée,
21:55Murat va devoir le quitter
21:57puisque quand Napoléon
21:58fait de Murat le roi de Naples,
22:00lui, il y a une condition, Murat,
22:01c'est qu'on échange
22:02toutes tes propriétés
22:02et toutes tes possessions
22:03en France
22:04qui sont récupérées
22:05par la couronne.
22:06Ce n'est pas très judicieux
22:08de couper un homme
22:09comme Murat de la France
22:09parce que derrière,
22:10il ne faut pas s'étonner
22:11s'il préfère garder son royaume
22:12plutôt que de...
22:13Et néanmoins,
22:14à ce moment-là,
22:14le palais de l'Elysée
22:15va finir par devenir
22:16palais national.
22:17Mais en 1800,
22:18je crois que c'est en 1827
22:20ou en 1817,
22:20je ne sais plus,
22:21Caroline,
22:22la veuve de Joachim Murat,
22:24fait une demande
22:24auprès du Conseil d'État
22:25ou auprès d'une cour à Paris
22:28et la cour d'appel de Paris,
22:29figurez-vous,
22:30le jugement existe,
22:31dit non, non,
22:31effectivement,
22:32l'Elysée appartient bien
22:32à Caroline Napoléon,
22:33à Caroline Bonaparte.
22:34Donc, on va finir
22:35par aller voir quelques juristes
22:37et là,
22:38parce qu'en ce moment,
22:39la crise du logement,
22:39ça devient difficile
22:40de se loger à Paris.
22:41Exactement.
22:42Donc, l'Elysée,
22:43ça va permettre
22:43de recevoir quelques amis.
22:44Eh bien,
22:45on sera les bienvenus
22:46le jour où ce sera possible.
22:48Autre date importante,
22:49mais qui vous concerne
22:49et qui est récente,
22:50le 12 décembre 2021.
22:52A tout de suite
22:53sur Sud Radio
22:53avec Joachim Murat.
22:55Sud Radio,
22:56les clés d'une vie,
22:57Jacques Pessis.
22:58Sud Radio,
22:59les clés d'une vie,
22:59mon invité Joachim Murat
23:01pour ce livre
23:02Napoléon III,
23:03l'incompris,
23:03chez Odile Jacob
23:04qu'on va évoquer tout à l'heure.
23:05On en revient à Napoléon
23:06et à la famille Murat
23:07puisque vous êtes
23:08la huitième génération
23:09et la neuvième,
23:11justement,
23:12est née
23:13et le 12 décembre 2021,
23:15il y a le baptême
23:15de Joachim,
23:16Georges Laurent,
23:17Napoléon Murat,
23:18votre fils.
23:19Mon fils,
23:19oui,
23:19tout à fait,
23:20aux Invalides.
23:20Et aux Invalides,
23:21justement.
23:21Ça, c'est une tradition familiale.
23:24On est systématiquement
23:25baptisé marié aux Invalides.
23:26Depuis quand ?
23:27Depuis toujours ?
23:28Écoutez,
23:28mon père est baptisé
23:30marié aux Invalides.
23:31Moi,
23:31j'ai été baptisé,
23:32je me suis marié aux Invalides.
23:34Tous les princes Napoléon
23:34que je connaisse
23:35depuis leur retour
23:36de la loi d'exil
23:37sont mariés aux Invalides.
23:39Je ne sais pas
23:39si le baptême
23:39ne se fait pas
23:40à la chapelle Bonapartage,
23:41d'Axio.
23:42Ça, c'est possible.
23:42Mais ça,
23:42c'est aussi une tradition
23:43qui ne remonte
23:44peut-être pas
23:44au premier prince Murat.
23:46Non, non, non.
23:47Alors, si, si,
23:47en fait,
23:47pour les Invalides,
23:48ça remonte depuis que...
23:49Ça date du moment
23:50où les Invalides
23:51sont devenus
23:51la cathédrale aux Armées.
23:52Parce que ce qui est très touchant
23:57avec les Invalides,
23:58c'est que les Français
23:58ne savent pas forcément,
23:59mais on a deux cathédrales à Paris.
24:00Il y a la cathédrale
24:00Notre-Dame de Paris,
24:01bien sûr,
24:02mais il y a une deuxième cathédrale
24:03qui est la cathédrale aux Armées.
24:04C'est l'église Saint-Louis
24:05des Invalides
24:05qui est la cathédrale
24:07du diocèse des Armées.
24:08Donc, c'est...
24:09Les Murats,
24:10évidemment,
24:10comme les Bonapartes,
24:11mais les Murats en particulier,
24:12se sont toujours inscrits
24:13dans la tradition
24:15de l'armée française.
24:16Donc, on a tous les Murats
24:17ont servi dans l'armée,
24:19absolument tous,
24:19sans exception.
24:20Et moi-même,
24:22comme vous le disiez,
24:22j'ai eu la chance
24:22d'être parachutiste.
24:23J'ai pu être un petit peu
24:24au 14e APSS
24:25et au 1er Pays-Mas,
24:27ce qui est un immense honneur
24:28pour moi.
24:29Et maintenant,
24:30je suis dans la garde,
24:32dans la réserve citoyenne
24:32de la garde républicaine.
24:34Donc, l'armée est quelque chose
24:35pour lequel on est très attaché.
24:37Et mon épouse et moi,
24:38on a tenu à faire
24:39le 25 mars de l'année dernière
24:41un concert
24:43offert par la garde républicaine,
24:45un partenariat
24:45avec la garde républicaine
24:46qui a été formidable,
24:47au profit des veuves
24:48et des blessés
24:49de l'armée française,
24:50au profit du comité
24:51d'entraide-défense.
24:52Alors, il y a le bleuet d'un côté,
24:53vous avez le comité
24:54d'entraide-défense.
24:55Et donc, on a fait ça
24:55aux Invalides,
24:56un sublime concert
24:57qui était ouvert au public,
24:58qui était gratuit pour le public,
24:59qui était financé par des mécènes.
25:00Et ça a permis de lever
25:01beaucoup d'argent
25:02pour le comité d'entraide-défense.
25:03Alors, ce qui est étonnant aussi,
25:05Joachim Murat,
25:05c'est que finalement,
25:07pendant les premières années
25:07de votre vie,
25:08ça ne vous intéressait pas à tout ça.
25:09C'est vraiment la trentaine
25:10que vous avez commencé
25:11à vous occuper
25:12de l'héritage familial.
25:13Oui, c'est vrai.
25:14C'est vrai, c'est plus tard.
25:15C'est plus tard.
25:16J'ai commencé...
25:16En fait, j'ai...
25:17Vous savez, quand vous...
25:19C'est une réaction
25:20de petits garçons
25:22et d'adolescents.
25:23C'est-à-dire que quand vous êtes
25:23matin, midi et soir
25:24plongé dans un truc,
25:26vous avez une petite tendance
25:27à le pousser un peu
25:28sur le côté
25:29et à le chercher ailleurs.
25:30J'étais beaucoup plus intéressé
25:31par les civilisations
25:33sumériennes et babyloniennes
25:34que par l'Empire napoléonien.
25:35Voilà.
25:36Ça peut paraître bizarre, mais...
25:36En même temps,
25:37il y avait des traditions Murat
25:38qui sont respectées
25:39par la famille ?
25:39Alors, il y en a une en particulier.
25:40Je vous dis, c'est l'armée.
25:41C'est-à-dire que moi,
25:41quand j'ai dû faire
25:42mon service militaire,
25:43à l'époque,
25:43on pouvait faire des coopérations.
25:44Ce n'était pas très compliqué
25:45pour moi de choper une coopération.
25:46Il est évident que là,
25:47je dis non, non, non.
25:48Il y a une chose
25:50qu'on attend d'un futur prince Murat,
25:51c'est quand même
25:51qu'il fasse l'armée correctement.
25:53Donc, j'ai fait mon service militaire
25:54en faisant le quatrième bataillon
25:55à Saint-Cyr
25:55et ensuite les parachutistes.
25:57Et donc, vous voyez,
25:57déjà là, à 20 ans à peine,
26:00il y avait quand même
26:00ce truc qui tournait
26:01vis-à-vis de Murat.
26:03Non, il faut faire
26:03son service militaire.
26:04Et qu'est-ce qu'aurait fait Murat
26:05aujourd'hui s'il était dans l'armée ?
26:07Je me suis dit,
26:07il aurait été parachutiste
26:08ou pilote de chasse.
26:09Parce que c'est plutôt
26:10un exercice de plein air, Murat.
26:11Donc, la cavalerie, oui,
26:13mais la cavalerie parachutiste.
26:14Il n'aurait pas été dans un tank.
26:15Ça, ce n'est pas possible.
26:16Et il y a des obligations de prince
26:17quand on est le prince Murat ?
26:19Alors, vous avez...
26:20Ce qu'il y a,
26:20c'est que vous avez énormément
26:21d'associations de mémoire
26:23sur Napoléon.
26:24Vous en avez vraiment énormément.
26:26Et je crois que le plus grand nombre
26:27d'associatifs
26:28qui cotisent dans le monde,
26:31c'est les associations napoléoniennes.
26:32Je crois que c'est le plus grand nombre.
26:33Vous devez avoir l'association
26:34Saint-Vincent de Paul
26:35qui est la plus grande au monde
26:35avec plus d'un million et demi.
26:37Et après, c'est les associations
26:38napoléoniennes.
26:38Et c'est gigantesque.
26:39Il y en a absolument
26:40dans le monde entier.
26:40Donc, il ne faut pas s'étonner
26:41qu'il y ait parfois
26:42des gens qui se rappellent
26:44que ce n'est pas idiot
26:45d'écrire sur Napoléon
26:46parce qu'il y a du public.
26:48Et le...
26:49Sur Napoléon Ier,
26:51sur Napoléon III,
26:51le public est quand même
26:52beaucoup plus mesuré.
26:53Et donc, oui,
26:55ce que c'est comme obligation,
26:56c'est d'être présent
26:57pour ces associations
26:58et de soutenir
27:01la défense de la mémoire
27:02de l'emprunt
27:03Napoléon Ier et Napoléon III.
27:04En 2021,
27:05j'ai été sollicité
27:06par pas mal de chaînes YouTube
27:07ou plutôt
27:07pour donner mon avis
27:09sur les critiques
27:10qu'on formulait
27:10à l'endroit
27:11de l'empereur Napoléon Ier.
27:13La fondation Napoléon
27:14et Thierry Hélène
27:14ont fait un travail remarquable
27:15là-dessus.
27:16Et moi, j'ai été interrogé
27:18par plein de gens.
27:18Vous savez,
27:19Napoléon l'esclavagiste,
27:20Napoléon le meurtrier,
27:21Napoléon le misogyne.
27:23Et ensuite,
27:23j'ai commencé à m'intéresser
27:24de très près
27:24à la figure de Napoléon III
27:26parce que l'historiographie
27:29et la mémoire
27:29de Napoléon III
27:30est extraordinairement
27:32injustement abîmée,
27:33tout comme celle de Murat.
27:34Et j'ai trouvé
27:35qu'il y avait un parallèle là.
27:36Oui, exactement.
27:36Et Murat, effectivement,
27:37on en parle peu.
27:38Napoléon,
27:39on ne peut pas ouvrir
27:40à l'air d'une brérie
27:41sans avoir dix livres
27:42sur Napoléon.
27:42Oui, je trouve ça très bien.
27:44Alors, vous êtes aussi
27:45prince de Ponte Corvo.
27:47Ah oui, oui,
27:47ça c'est une principauté
27:49du sud de l'Italie
27:49qui a été donnée
27:50par Napoléon
27:51au fils de Murat.
27:52Et en disant,
27:53voilà,
27:53le chef de famille
27:54sera le prince Murat
27:54et son héritier
27:55sera le prince de Ponte Corvo.
27:57Et là,
27:57vous y allez quelques fois là-bas ?
27:59Alors, j'ai niais simplement
27:59jamais mis les pieds.
28:00Je ne connais pas du tout.
28:02Je crois que le nom
28:04vient d'un pont romain
28:05à Padoue,
28:06le pont du Corvo.
28:07Le pont du Corvo.
28:08Écoutez.
28:08Alors, il se trouve
28:09qu'effectivement,
28:10quand on voit
28:11l'arme généalogique familiale,
28:12il n'est pas simple.
28:13Car depuis huit générations,
28:15il y a eu beaucoup,
28:16beaucoup de Murat.
28:17Certains totalement anonymes,
28:18d'autres très célèbres.
28:19Il y en a eu beaucoup.
28:20Oui, ça c'est...
28:21Enfin, très célèbres,
28:21je ne sais pas,
28:21mais il y a eu...
28:22Il y a un grand-père
28:23qui a été un héros de la résidence.
28:24Mon grand-père a été tué
28:25par les nazis.
28:26D'ailleurs, j'étais le 8 mai dernier
28:28à la remise de la Légion d'honneur
28:30de son dernier camarade vivant
28:32qui est Robert Boutin,
28:34que je salue, Robert.
28:36Et c'était très émouvant,
28:38cette remise de la Légion d'honneur.
28:39Il a 98 ans, Robert Boutin.
28:41Il est en parfaite santé.
28:44Il est formidable.
28:44Il vient d'être décoré
28:45de la Légion d'honneur.
28:46Alors, pas parce que la République
28:47a perdu un temps fou
28:48à décorer Robert Boutin.
28:49C'est parce que Robert Boutin
28:50a tout simplement refusé
28:51systématiquement la Légion d'honneur
28:52parce qu'il pensait
28:53qu'il ne la méritait pas,
28:54que d'autres personnes
28:54la méritaient mieux que lui.
28:55Robert Boutin, c'est un résistant
28:57dès l'âge de 17 ans.
28:58C'est un homme qui a fait
28:58toute la campagne d'Alsace
28:59dans les commandos,
29:00qui a commandé des...
29:02Enfin, il est une telle humilité
29:04qu'il pensait qu'il ne méritait pas
29:05la Légion d'honneur.
29:05C'est incroyable.
29:06Mais finalement, à travers Murat,
29:07on parle de Napoléon.
29:08Oui.
29:09C'est ça qui est étonnant.
29:10Oui, à travers Murat.
29:10Mais toujours.
29:11Mais à travers tous les personnages
29:12qui ont évolué
29:13sous le Premier Empire,
29:14on parle de Napoléon.
29:15Mais je vous ferais remarquer
29:15qu'à travers Emmanuel Macron,
29:17on parle de Napoléon aussi.
29:18Oui.
29:18Et à travers tous les personnages
29:20un petit peu publics,
29:21on parle de Napoléon.
29:22Parce que Napoléon
29:22sert des talons à tout le monde.
29:24Regarde, Vladimir Poutine
29:25qui, pour se moquer d'Emmanuel Macron,
29:27le compare à Napoléon.
29:28Voilà.
29:28Donc, c'est systématique,
29:30c'est mondial.
29:30Mais en même temps,
29:31vous faites des conférences
29:32où vous évoquez Napoléon,
29:33mais aussi Murat,
29:34qui est effectivement
29:35beaucoup plus méconnu.
29:36Oui, parce que tout le monde
29:37est...
29:38Le soleil napoléonien
29:40est tellement aveuglant
29:41qu'il n'autorise plus
29:43aucune ombre.
29:43Donc, on ne voit que l'empereur.
29:45Et c'est normal.
29:46Parce que c'est tellement gigantesque,
29:47Napoléon.
29:48Mais Napoléon a été entouré,
29:49c'est la grande chance
29:51et l'incroyable talent
29:52de Napoléon Bonaparte,
29:53c'est d'avoir été entouré
29:53des plus beaux esprits
29:55et des plus belles lames
29:57et des plus belles plumes
29:58que la France ait connue
29:59depuis des siècles.
30:00Parce que que ce soit
30:00Talleyrand, Fouché, Chaptal,
30:04Champollion,
30:05que tous les scientifiques
30:07soient moins dingues,
30:07tous les juristes,
30:08c'est extraordinaire.
30:09Bien sûr, les militaires.
30:10Mais là, c'est...
30:10Et les politiques
30:11sont d'un talent remarquable.
30:14Et il y a une autre caractéristique
30:15de votre famille,
30:16Joachim Murat,
30:16c'est que les filles
30:17se prénomment Caroline.
30:18Oui, absolument.
30:19Là aussi, c'est une tradition.
30:20La tradition de Caroline.
30:21Il y avait une volonté
30:23de dire que le fils aîné
30:24doit toujours...
30:24Le fils aîné du chef de famille
30:25doit s'appeler Joachim
30:26et la fille aînée Caroline.
30:27Alors moi, j'ai souhaité
30:29mettre un terme à cette tradition
30:29parce que je ne trouvais pas ça
30:31très...
30:32Je préfère donner un prénom impérial
30:34qui ne soit pas celui
30:35d'un couple,
30:35un frère et une sœur.
30:36Donc, Joachim Caroline,
30:37je ne me suis pas tout à fait...
30:38Ma sœur s'appelle Caroline,
30:39bien sûr,
30:39ça ne pose aucun problème.
30:41Mais j'ai préféré...
30:42J'ai une fille également,
30:43une grande fille
30:43qui s'appelle Elisa.
30:44Et j'ai préféré donner des...
30:45Je préfère...
30:45Alors c'est toujours
30:46des prénoms impériaux.
30:47C'est toujours Elisa,
30:47Pauline, Laetitia,
30:49Achille, Lucien, Jérôme,
30:50Charles,
30:51Joachim, bien sûr.
30:52Mais voilà.
30:53Moi, j'ai mis fin
30:53à cette histoire
30:54de Joachim Caroline.
30:55Mais bien sûr,
30:55Joachim, ça reste.
30:56Alors, Caroline Bonaparte,
30:58apparaît-il,
30:59c'est la légende,
31:00inventer la montre bracelet ?
31:07Aujourd'hui,
31:08elle est en charge
31:08du patrimoine
31:09de la maison Breguet,
31:10qui nous a expliqué ça
31:11et qui nous a démontré ça.
31:13En fait,
31:14c'est vraiment elle
31:15qui l'a conceptualisée,
31:16qui l'a inventée.
31:16Et c'est Breguet
31:17qui l'a fabriquée pour elle,
31:19qui aurait dû déposer
31:20un brevet à ce moment-là.
31:21Je pense qu'ils sont
31:22très félicités.
31:24La montre bracelet,
31:25c'est pour Caroline Murat,
31:26pour Caroline Bonaparte Murat.
31:28Et ça n'est pas
31:29pour Santos Dumont.
31:30Vous savez,
31:30Cartier fait la pub
31:30en disant que c'est
31:31pour Santos Dumont.
31:32Non.
31:32Une vérité historique.
31:33Pas du tout.
31:34C'est pour Caroline Murat.
31:35Et résultat,
31:35Breguet d'ailleurs
31:36fait un très gros succès
31:37en Asie
31:38avec une série de montres
31:39qui s'appelle
31:39la série Reine de Naples
31:40qui est en hommage
31:41à Caroline Murat.
31:42Et il se trouve
31:43qu'en plus,
31:44régulièrement,
31:44vous allez à des manifestations.
31:46Je crois qu'il y a
31:47un an ou deux,
31:48vous avez inauguré,
31:49vous avez visité
31:50une usine
31:50où il y a des soldats de plomb
31:51évoquant Napoléon et Murat.
31:53Oui.
31:53Alors ça,
31:54j'ai fait plein de choses.
31:55On a aussi
31:56beaucoup soutenu
31:57des ateliers d'artistes.
31:59Moi,
32:00je suis le parrain
32:00des Hussards Bleus
32:04l'initiative
32:04de son président fondateur
32:06Éric Michoud
32:07qui est actuellement député
32:08d'ailleurs,
32:08qui cherche à faire
32:13la promotion
32:14d'une réindustrialisation.
32:16C'est très bonapartiste.
32:17Je trouve qu'il y a
32:18aujourd'hui
32:18dans la France actuelle
32:19des bonapartistes,
32:20finalement,
32:20on voulait compter
32:21sur les doigts de la main.
32:22Emmanuel Macron
32:23n'est pas bonapartiste.
32:25Arnaud Montebourg
32:26est bonapartiste.
32:27On a tendance
32:28à mettre
32:28les bonapartistes à droite
32:30parce qu'il s'est fait...
32:31Vous savez,
32:31on n'est pas loin
32:32d'un phénomène
32:32de confiscation avec Napoléon.
32:34Quand Éric Zemmour,
32:35on pense qu'on veut
32:35d'Éric Zemmour,
32:36mais parle à haute dose
32:38de Napoléon,
32:39ça me fait penser
32:40à Jean-Marie Le Pen
32:42et Jeanne d'Arc.
32:43Je ne veux pas
32:43que Napoléon Ier
32:45et certainement pas
32:45Napoléon III
32:46connaissent le même destin
32:47que Jeanne d'Arc.
32:48Je ne veux pas
32:48qu'il soit confisqué
32:49par un bord politique.
32:50Donc j'aimerais
32:51qu'on comprenne
32:51qu'aujourd'hui,
32:52les plus bonapartistes
32:53de la scène politique,
32:54c'est Jean-Pierre Chevènement
32:54et Arnaud Montebourg.
32:55On est très loin,
32:56très très loin
32:57de la droite
32:57ou de l'extrême droite.
32:58Donc on est dans un centre gauche
33:00ou un centre raisonnable
33:01et voilà.
33:05Mais il y a aussi
33:06la chanson.
33:07La chanson a été très importante
33:09et Serge Lama l'a démontré.
33:10Vous avez vu la musicale ?
33:17C'est génial.
33:17Oui, c'est remarquable.
33:19Personne n'y croyait.
33:20Lama était le seul
33:21et il croit
33:21avec Yves Gilbert,
33:22son compositeur.
33:23Ils l'ont joué
33:23500 cette fois à Paris.
33:24C'est un succès
33:26qui est du niveau
33:27de Katz.
33:28C'est vraiment génial.
33:30Et c'est proche
33:31de Napoléon.
33:32Très très.
33:33Non, historiquement
33:33c'est impeccable.
33:34Surtout,
33:35c'est musicalement
33:36et scénographiquement
33:38c'est superbe.
33:39La voix de Serge Lama
33:40est l'incroyable.
33:42Lama est habité
33:43par le personnel.
33:44C'est un peu
33:44comme Albert Dieudonné
33:46dans le Napoléon
33:47d'Abel Gans.
33:48Lama dans sa
33:49comédie musicale
33:51il vous transporte.
33:52C'est magnifique
33:53ce qu'a fait Serge Lama.
33:54Mais moi je me souviens
33:54à Ajaccio un jour
33:55il a reçu la médaille
33:56de la ville
33:57et de profil
33:58c'était Napoléon.
34:00Oui, en plus
34:00c'est saisissant.
34:01Il y a un petit truc.
34:02Il y a aussi
34:02une chose étonnante
34:03c'est des images
34:03qu'on voit
34:04le Napoléon
34:05de Sacha Guitry
34:06avec l'inauguration
34:08la première
34:09à l'Opéra de Paris
34:10avec des grenadiers
34:11qui ouvrent la voie
34:12à René Cotille
34:13président de la République.
34:14Oui, alors vous avez eu aussi
34:15le bicentenaire de 1969
34:17où Georges Pompidou
34:18avait fait
34:19on avait mis
34:20les petits plats
34:20dans les grands
34:21il y avait Malraux
34:22qui accueillait
34:22le prince Napoléon
34:23qui arrivait en paquebot
34:25à Ajaccio
34:26vous avez eu des choses
34:27comme ça
34:27à une époque
34:28où on n'avait pas
34:29de victimisation
34:32mémorielle excessive.
34:33Il se trouve aussi
34:34que ça il faut rétablir
34:35et vous le faites
34:36Jeuva Chamura
34:37c'est se battre
34:39pour la vérité historique
34:40quand on voit
34:40le film de Ridley Scott
34:41sur Napoléon
34:42Perdons pas de temps
34:43sur cet épouvantable navet
34:45c'est pas la peine
34:46de perdre du temps
34:47là-dessus
34:47c'est un gâchis
34:48absolument monumental
34:49Ridley Scott
34:50un réalisateur de G.I.
34:51Rocky Phoenix
34:52un très bon acteur
34:53ils font tous les deux
34:53un film poubelle
34:54donc ça ne sert à rien
34:54historiquement tout est faux
34:56absolument tout
34:57l'intégralité est fausse
34:57tout est contre
34:58tout est contre vérité
34:59et dans les vérités
35:00il ne faut pas non plus
35:01être un turiféraire
35:01parce que quand vous êtes
35:02dans le panagérisme
35:03permanent
35:05vous finissez dans le panurgisme
35:06donc il ne faut pas
35:07il faut bien reconnaître
35:08qu'il y a quand même
35:09des côtés sombres
35:09évidemment à Napoléon Ier
35:11à son régime
35:12et évidemment à Napoléon III
35:13à son régime
35:13alors je trouve que
35:14les côtés sombres
35:15de Napoléon III
35:16à son régime
35:16par rapport au côté
35:18brillant
35:19sont tout de même
35:21complètement marginaux
35:22parce que
35:23ce qu'a fait Napoléon III
35:25est tellement formidable
35:26alors vous connaissez le sujet
35:27je crois que vous avez été
35:29récompensé de tout votre travail
35:30par le prix d'honneur
35:31du festival Napoléon
35:33alors oui exactement
35:33ça c'est une récompense
35:35suprême ça
35:36ça fait plaisir
35:37oui c'est vrai
35:37c'est vrai
35:37c'est vrai que vous avez
35:39beaucoup travaillé
35:39vous donnez des conférences
35:41sans arrêt
35:42vous consacrez une partie
35:43de votre vie
35:43à Murat et Napoléon
35:44à Murat et au Napoléon
35:46et aux empires
35:46c'est-à-dire Murat et Napoléon Ier
35:47et Napoléon III
35:48et oui beaucoup
35:49alors que par ailleurs
35:50j'ai une activité professionnelle
35:51qui s'avère que malheureusement
35:52si vous voulez
35:53au XXIe siècle
35:55le prince Murat
35:55c'est comme ça
35:56il ne vit pas de ses rentes
35:57qu'est-ce que vous faites
35:57donc je suis vraiment
35:59j'ai l'obligation
36:01d'avoir un salaire
36:01sinon je vais me retrouver
36:03au RSA
36:04je suis cadre
36:07dans la vente
36:09de technologies
36:09de souveraineté
36:10en quelque sorte
36:10donc j'ai fait beaucoup
36:11beaucoup de vente
36:11de défense
36:12et de sécurité
36:12pour les groupes français
36:14ça prend du temps
36:15et là je suis en transition
36:18professionnelle
36:18entre le digital souverain
36:20et disons le spatial
36:22voilà
36:23voilà
36:23ce qui fait de belles occupations
36:25ah oui oui
36:25ça prend du temps
36:26et là on vous appelle votre Altesse
36:27ou non ?
36:28pas du tout
36:28on ne vous appelle pas votre Altesse
36:29non non moi je dis protocolement
36:30alors non
36:31pas en milieu professionnel
36:32non non non
36:33non non
36:34non mais vous avez
36:35en tout cas
36:35une passion
36:36et vous la vivez
36:37et vous la développez aussi
36:39puisqu'on va évoquer
36:40dans quelques instants
36:41la date du 14 mai 2025
36:42à tout de suite
36:43sur Sud Radio
36:44avec Joachim Murat
36:45Sud Radio
36:46les clés d'une vie
36:47Jacques Pessis
36:48Sud Radio
36:49les clés d'une vie
36:50mon invité Joachim Murat
36:51donc on a évoqué
36:52le parcours de vos ancêtres
36:54vous êtes la huitième génération
36:55des Murats
36:56et vous défendez bien sûr
36:57Murat et Napoléon Ier
36:58mais aussi
36:59et vous avez commencé
37:00à l'évoquer
37:01vous publiez avec
37:02Olivier Pastret
37:03qui est un professeur en économie
37:05un Napoléon III
37:06l'incompris
37:07aux éditions Odile Jacob
37:09alors d'abord
37:09pourquoi aujourd'hui
37:10faire ce livre
37:11sur Napoléon III
37:12alors l'initiative
37:13de l'écriture de ce livre
37:14vient d'Olivier
37:15Olivier Pastret
37:16Olivier Pastret
37:16est un professeur
37:19des universités
37:20en sciences économiques
37:21c'est un des économistes
37:23les plus respectés
37:24en France
37:24et il avait écrit
37:26il y a quelques années
37:26de ça
37:27un livre sur Colbert
37:28parce qu'il estimait
37:28que Colbert avait été
37:29dans une perspective économique
37:31Colbert et le colbertisme
37:32et les leçons du colbertisme
37:34pour la France moderne
37:34et il a une espèce
37:36un peu comme moi
37:36une espèce de tropisme
37:37pour les personnalités historiques
37:39qui sont maltraitées
37:40par l'histoire
37:40et là Napoléon III
37:41c'est quand même pas possible
37:42parce que Napoléon III
37:43est le plus grand économiste
37:44de l'histoire de France
37:45c'est quand même un
37:46alors là on est
37:46c'est même plus
37:48le Mozart de la finance
37:49c'est le Einstein
37:49de l'économie
37:50Napoléon III
37:51c'est absolument formidable
37:52mais pour le coup
37:53c'est pas un truc en chiffon
37:54c'est un vrai
37:55et il y a de plus en plus
37:57de biographies
37:58qui rétablissent la vérité
37:59sur Napoléon III
38:00ça c'est très bien
38:00mais on ne met pas
38:01suffisamment en perspective
38:02la méthode de Napoléon III
38:04avec la période actuelle
38:05et tirer les leçons
38:06de ce qu'a fait
38:07Napoléon III
38:07en 1848
38:08pour faire de la France
38:09la plus grande puissance
38:11du monde
38:11c'est-à-dire que Napoléon III
38:12sous le second empire
38:13il faut se rendre compte
38:14que c'était la plus grande
38:15puissance du monde
38:15et c'était un des rares
38:18moments dans l'histoire
38:18de France
38:19où la France a eu
38:21ce niveau de grandeur
38:22et de prospérité
38:22et alors que 1848
38:24a beaucoup de points communs
38:25avec 2025
38:27comme on l'évoquait
38:28entre l'intelligence artificielle
38:30et la machine à vapeur
38:31mais il n'y a pas que ça
38:32il y a une atomisation
38:33complète de la société
38:34enfin il y a beaucoup de choses
38:35et donc il y a de très belles leçons
38:36à tirer de Napoléon III
38:37donc ça n'est pas seulement
38:38une biographie de Napoléon III
38:39ça n'est pas seulement
38:40un livre qui rétablit
38:41la vérité sur Napoléon III
38:42des historiens l'ont déjà fait
38:44avec énormément de talent
38:45à commencer par
38:47Philippe Seguin évidemment
38:48mais également
38:48Maxime Michelet
38:49Galenoffry
38:50vigoureux
38:52enfin ils sont très nombreux
38:53Eric Anceau bien sûr
38:54l'immense Eric Anceau
38:55je vais en oublier
38:56donc je ne veux surtout pas
38:56je ne veux surtout pas
38:57me tromper
38:57bien sûr
38:59Thierry Lenz
38:59de la fondation Napoléon
39:00donc ça c'est un beau travail
39:02donc il y a un travail
39:03de réhabilitation
39:03il y a surtout une analyse
39:05du succès absolument extraordinaire
39:07de Napoléon
39:08de la France
39:08de Napoléon III
39:09grâce à Napoléon III
39:10et qu'elles le sont en tirées
39:12donc c'est plus un essai
39:13historico-politique
39:14qu'un livre d'histoire
39:14alors il faut revenir au début
39:16je crois qu'il existe un tableau
39:18où on voit Napoléon III
39:19enfant sur les genoux
39:20de son oncle
39:20absolument
39:21c'est drôle
39:22parce qu'en plus ce tableau
39:22c'est un tableau de 2-6
39:24si je me rappelle bien
39:26c'est un tableau
39:27qui date de 1810
39:29c'est un tableau
39:30où on voit Napoléon
39:31aimait beaucoup les enfants
39:31Napoléon était très proche
39:32de ses neveux et nièces
39:33et il a sur ses genoux
39:36Napoléon III
39:36qui doit avoir
39:37deux ans et demi
39:38et il est entouré
39:39par les petits enfants Murat
39:40donc il est avec
39:42tous les enfants Murat
39:42donc les fils de Murat
39:44et de Caroline
39:44et il a sur les genoux
39:45ce petit Louis-Napoléon Bonaparte
39:48alors qu'à l'époque
39:48l'héritier de l'Empire
39:50c'est pas lui
39:50l'héritier de l'Empire
39:51ce serait son
39:52Louis-Napoléon Bonaparte
39:53a deux frères
39:54il a deux grands frères
39:56il est le dernier
39:56de trois frères
39:57et Louis-Napoléon Bonaparte
39:59a une double particularité
40:02c'est qu'il est le neveu
40:03de Napoléon Ier
40:04mais il est aussi son petit-fils
40:05parce que le père
40:06la mère de Napoléon III
40:09est Hortense de Bornet
40:11or Napoléon Ier
40:12a adopté Hortense de Bornet
40:13donc par conséquent
40:15juridiquement
40:15Napoléon III
40:16le fils de Hortense Bornet
40:17est également le petit-fils
40:18de Napoléon Ier
40:19en plus d'être son neveu
40:20donc c'est assez marrant
40:21et on a donc le neveu
40:23et petit-fils de Napoléon Ier
40:24sur les genoux
40:25de Napoléon Ier
40:28et de fait
40:29l'histoire va prouver
40:30c'est très étonnant
40:31une trentaine d'années plus tard
40:33que c'est bien Napoléon III
40:34qui va devenir
40:35l'héritier de l'Empire
40:36puisque le duc de Reichstag
40:37le fils de Napoléon Ier
40:38va mourir
40:38les deux frères de Napoléon III
40:40vont mourir
40:40et donc Napoléon III
40:41devient l'héritier de l'Empire
40:42Alors il se trouve aussi
40:43que si Napoléon III
40:44justement est un peu méconnu
40:46c'est qu'il a été victime
40:47de ce qu'on appelle pas encore
40:48les fake news
40:48Ah oui
40:49alors de très nombreuses fake news
40:50parce que ça dès le début
40:51dès les commencements de son règne
40:53alors évidemment
40:54la grande
40:55la grande
40:56la grande usine
40:57la grande forge
40:58le grand aspergeur
40:59à fake news
40:59c'est Victor Hugo
41:00parce que Victor Hugo
41:01a un grand
41:02qui le détestait
41:03alors Victor Hugo
41:04a un talent
41:04inégalable
41:06mais c'est surtout
41:07une gigantesque diva
41:08donc Victor Hugo
41:10est extraordinairement vexé
41:11de ne pas avoir été pris
41:12comme ministre de l'éducation
41:13dans le gouvernement
41:13de Napoléon III
41:14et a raison de l'être
41:15parce qu'il a beaucoup aidé
41:16Napoléon III
41:17à arriver au pouvoir
41:18Victor Hugo
41:18et quand Napoléon III
41:21devient président
41:21il ne prend pas
41:22Victor Hugo
41:23comme ministre de l'éducation
41:25donc pour le grand
41:26Victor Hugo
41:27c'est insupportable
41:28et il est horriblement vexé
41:30donc il va se draper
41:31dans son unité
41:32puisque c'est comme ça
41:33et il va se mettre
41:35dans la peau de l'opposant
41:37ce qui va devenir
41:38encore plus fragrant
41:39quand Napoléon III
41:40va faire son coup d'état
41:41et Victor Hugo
41:42va s'auto-exiler
41:43il n'a jamais été exilé
41:44Victor Hugo
41:44vous savez qu'il y a
41:45ce commissaire de police
41:46on a le témoignage
41:47d'un commissaire de police
41:47où Victor Hugo
41:48pendant le problème
41:49des barricades
41:50juste après
41:50veut absolument
41:51être arrêté par la police
41:52pour jouer le prisonnier politique
41:54au sein des geôles
41:55de l'empereur
41:55et le commissaire
41:56lui dit
41:56mais monsieur Hugo
41:57on arrête les gens
41:58qui posent problème
41:58vous n'êtes pas une menace
41:59donc là encore plus vexé
42:01il s'en va
42:02et puis alors
42:03on doit aussi
42:04à Napoléon III
42:05quelque chose
42:05qu'on peut évoquer
42:06par une chanson
42:07ah oui c'est vrai
42:11c'est plus Napoléon III
42:25que Charlemagne
42:25d'ailleurs pour l'école
42:26parce que vraiment
42:27avec son ministre
42:28Victor Duruit
42:29ils ont rendu
42:29l'école obligatoire
42:30et gratuite
42:31et pour les petites garçons
42:32et les petites filles
42:33donc c'est-à-dire que
42:34la république
42:35va s'en engueillir
42:36de Jules Ferry
42:37c'est très bien
42:37c'est formidable
42:38ce qu'a fait Ferry
42:38bien sûr
42:39mais en fait
42:39la création
42:40de l'école publique
42:41obligatoire et gratuite
42:42c'est Napoléon III
42:43et Victor Duruit
42:44ce n'est pas
42:45la troisième république
42:45avec l'enseignement
42:46de l'histoire
42:47et de la géographie
42:47ce qui était nouveau
42:48histoire, géographie, poésie
42:50je crois même
42:51qu'il y avait la philosophie
42:51et il y avait surtout
42:52de la gymnastique
42:53donc il voulait
42:53qu'il y ait un corps sain
42:54dans un esprit sain
42:55dans un corps sain
42:56et ça il l'a imposé
42:57non sans difficulté
42:58ça a été difficile
42:59et d'ailleurs en fait
43:00vous savez la méthode
43:01la méthode
43:01d'ailleurs ça fait partie
43:02des points
43:03qu'on extrait
43:05comme inspiration potentielle
43:06la méthode de Napoléon III
43:08c'est la méthode
43:08des petits pas
43:09c'est-à-dire
43:10par petites touches
43:11on fait avancer
43:12les choses
43:12et donc au départ
43:13elle n'est pas du tout
43:14obligatoire et gratuite
43:15cette école
43:15elle est gratuite
43:16mais elle n'est pas obligatoire
43:17mais en revanche
43:18attention c'est gratuit
43:18il serait dommage
43:19de s'en priver
43:19et donc au fur et à mesure
43:20ça va devenir
43:21naturellement obligatoire
43:23et vous avez
43:25je ne sais pas combien
43:25de lycées
43:26Jules Ferry
43:26vous en avez quelques-uns
43:27qui sont Victor Duruit
43:28il n'y en a pas un seul
43:28qui s'appelle Napoléon III
43:29c'est une honte
43:30quand vous voyez que Paris
43:31Paris est entièrement construit
43:33par Napoléon III
43:34pas par Haussmann
43:35non c'est une
43:36non Jacques
43:36je ne peux pas vous laisser dire ça
43:37non Haussmann a été
43:39le génial
43:40chef d'orchestre
43:43de tous les travaux
43:44et de tous les aspects
43:45administratifs
43:45extrêmement compliqués
43:46mais c'est Napoléon III
43:47lui-même
43:48qui va dessiner les plans
43:49qui va chaque jour
43:50embêter Haussmann
43:50en disant
43:51tiens là le bois de Boulogne
43:52il faut le faire ici
43:52le château de Vincennes
43:53il faut le faire là
43:54il va tout faire
43:55c'est Napoléon III
43:55qui fait tout
43:56et comme la république
43:57ça l'agace
43:58elle va dire que c'est
43:59du Paris haussmannien
44:00prenons acte d'une chose
44:02il faut arrêter de dire
44:03que c'est du Paris
44:03ou des immeubles haussmanniens
44:04c'est le Paris
44:05et des immeubles napoléoniens
44:07parce que ça n'est pas du tout
44:08parce que c'est une contre-vérité
44:10Haussmann évidemment
44:11est indispensable
44:12dans cette aventure
44:13mais c'est Napoléon III
44:14il n'y a pas une place
44:15Napoléon III à Paris
44:16il n'y en a qu'une
44:16il y a une petite place
44:18vous savez où vous allez ?
44:19non
44:19j'étais sûr que vous ne saviez pas
44:20parce que personne ne sait
44:21alors si vos auditeurs savent
44:22là je suis tout à fait bluffé
44:23elle est sur le parvis
44:25de la Gare du Nord
44:26comme c'est gentil
44:27d'avoir mis ce parvis
44:28de la Gare du Nord
44:29qui est tout parisien
44:29qui connaît un peu
44:30la Gare du Nord
44:31c'est à quel point
44:31c'est agréable à fréquenter
44:33oui surtout il est algo
44:34donc c'est vraiment
44:35oui alors ça c'est aussi
44:37c'est également une leçon
44:38qu'on peut tirer de Napoléon III
44:39c'est que vous avez
44:41le Paris bonapartiste
44:43et le Paris hidalgo-macroniste
44:44et vous vous rendez
44:46un petit peu compte
44:46de la différence
44:48et puis vous évoquez
44:49dans ce livre
44:50le côté technologique
44:51toutes les inventions
44:52qui sont nées
44:53au temps de Napoléon III
44:54c'est de la science-fiction
44:54l'histoire de Napoléon III
44:55c'est d'ailleurs pour ça
44:56que c'est sous la règle
44:57de Napoléon III
44:58et après qu'apparaissent
44:59des auteurs comme Jules Verne
45:00parce que c'est complètement dingue
45:02c'est à dire que tout
45:02tout est inventé à ce moment-là
45:04donc là il y a une explosion
45:06technologique
45:07évidemment la machine à vapeur
45:07date d'avant
45:08mais elle passe
45:10à la surmultiplier
45:10on passe de 3000
45:11à 23 000 kilomètres
45:13de chemin de fait
45:14on a les lignes
45:16télégraphiques
45:17qui commencent à se développer
45:18partout
45:18la première ligne télégraphique
45:19sous-marine
45:20entre Paris et New York
45:21c'est Napoléon III
45:22il fait exploser
45:24toutes les capacités
45:24notamment
45:25on passe de l'agriculture
45:26d'une agriculture
45:27de subsistance
45:28à une agriculture
45:28de masse
45:32de profusion
45:33sous Napoléon III
45:34par l'arrivée
45:34d'engrais
45:35qui n'existait pas avant
45:36l'aluminium
45:39est inventé à ce moment-là
45:40le téléphone
45:40les menus dans les restaurants
45:41ah oui alors ça
45:42il y a des choses très drôles
45:43les menus dans les restaurants
45:44c'est lui
45:44c'est vrai
45:45et tout simplement
45:46imaginez
45:47que dans votre quotidien
45:50tous les jours
45:52vous deviez aller chercher l'eau
45:53en bas de chez vous
45:54ou faire chercher l'eau
45:55en bas de chez vous
45:55et vider votre pot de chambre
45:56par la fenêtre
45:57et du jour au lendemain
45:58il y a un homme
45:59qui décide que ça c'est fini
46:00vous allez avoir l'eau courante
46:01à tous les étages
46:02et vous allez tirer la chasse d'eau
46:03bon ça c'est comme
46:05non nul comme révolution
46:05dans votre quotidien
46:06ça c'est Napoléon III
46:07c'est Napoléon III
46:08les menus dans les restaurants
46:09c'est Napoléon III
46:10les grands magasins
46:11qui vous permettent d'avoir
46:12le printemps
46:13Haussmann
46:13le BHV
46:16la Samaritaine
46:17tout ça c'est Napoléon III
46:18pourquoi ?
46:18parce que d'un seul coup
46:19vous allez avoir le choix
46:20dans les articles
46:20et surtout les prix seront affichés
46:21avant les prix n'étaient pas affichés
46:22et puis les expositions universelles
46:24il y en a deux
46:24qu'on doit à Napoléon III
46:25vous le racontez
46:261867
46:26où on découvre l'ascenseur
46:28on découvre énormément de choses
46:29l'ascenseur est inventé
46:30à ce moment-là
46:31enfin c'est
46:32tout est parfaitement génial
46:33sous Napoléon III
46:34voilà
46:34il y a même un jeune ingénieur
46:36qui débute sous Napoléon III
46:37c'est Gustave Eiffel
46:39oui absolument
46:40Gustave Eiffel
46:40alors vous avez évidemment
46:41la pasteurisation
46:42vous avez Pasteur
46:43vous avez toutes ces choses-là
46:45vous avez les grands
46:46la médecine fait d'énormes
46:48Claude Bernard
46:48Pasteur
46:49font d'énormes
46:50d'énormes progrès
46:51sous Napoléon III
46:52Napoléon III
46:54est un véritable hygiéniste
46:55quand il fait Paris
46:56mais il ne fait pas que Paris
46:57c'est-à-dire qu'on en reste à Paris
46:59mais en fait
46:59Marseille, Lyon, Bordeaux
47:01Biarritz évidemment
47:03Vichy
47:04c'est toutes les villes d'eau
47:04il va développer des villes d'eau partout
47:06mais également Alger
47:07mais également Hanoï
47:08mais également Dakar
47:09tout ça va être développé
47:10par Napoléon III
47:11sur un principe
47:12je dirais hygiéniste
47:13c'est-à-dire qu'il veut
47:13ouvrir les rues
47:14pour qu'elles puissent être aérées
47:15parce qu'à l'époque
47:16il y a des épidémies
47:17tout le temps
47:18donc le meilleur moyen
47:19c'est d'aérer les rues
47:19alors on a beaucoup dit
47:20que c'était pour faire charger
47:21la cavalerie et tirer au canon
47:22la première raison
47:24c'est vraiment d'aérer les rues
47:25pour que les gens arrêtent
47:25de tomber malades
47:26oui
47:26et en plus
47:27à Bordeaux
47:28le classement des vins de Bordeaux
47:30c'est Napoléon III
47:31et en fait
47:32les bourguignons
47:33vont refuser
47:34les associations
47:36professionnelles
47:38de vins de Bourgogne
47:38vont refuser
47:39de s'associer à ça
47:40par une espèce de
47:41jalousie
47:42un peu paranoïaque
47:43et ils vont passer
47:44complètement à côté
47:45de les classements
47:45des grands vins
47:45donc ils ne sont pas dedans
47:46et puis on doit aussi
47:48à Napoléon III
47:49Jérôme Hachamura
47:50la fête
47:51avec cette chanson
47:52cette musique
47:53car Jacques Oppenbach
47:58la vie parisienne
47:59il l'a défendu
48:00ah oui bien sûr
48:01mais c'est à dire que
48:02Napoléon III
48:02c'est un mélange
48:03si vous voulez
48:03assez difficile à comprendre
48:05mais qui est
48:05extraordinairement efficace
48:06de beaucoup d'apparats
48:08de beaucoup de parures
48:09et d'une obsession
48:11sur le social
48:12et sur la défense
48:12des ouvriers
48:13ce qui peut paraître
48:13tout à fait
48:14contre-intuitif
48:16entre des femmes
48:17en crinoline
48:18avec des hommes
48:19en habit
48:19et l'ouvrier
48:20qu'on s'occupe
48:22des deux
48:22ça paraît
48:22contre-intuitif
48:23alors qu'en fait
48:24il s'occupe vraiment
48:24des deux
48:25donc il a cette obsession
48:26Napoléon III
48:27c'est ce qu'aujourd'hui
48:28on appelle
48:28le ruissellement
48:29ce que M. Emmanuel Macron
48:30appelle le ruissellement
48:31il s'avère qu'à l'époque
48:32de Napoléon III
48:33ça marchait très bien
48:34donc c'est lui
48:35l'inventeur du ruissellement
48:35c'est Napoléon III
48:36l'inventeur du en même temps
48:37c'est Napoléon III
48:39mais ça va être repris
48:41mais un peu moins bien
48:43d'appliquer
48:44et Offenbach
48:45la vie parisienne
48:46il faut savoir
48:46que c'est pas l'inventeur
48:47de ce genre de musique
48:48il y avait Hervé
48:49qui était un gardien
48:50chez les fous
48:51qui jouait du piano
48:52et pour que les fous
48:53puissent bouger
48:54il accélérait le rythme
48:55et c'est le premier
48:56avec Mme Zellnitouche
48:57à avoir donné l'idée
48:58à Offenbach
48:58de faire des musiques
48:59aussi joyeuses
49:00c'est rigolo ça
49:00j'ignore
49:00il se trouve aussi
49:02que dans la famille
49:03moi je pense au duc de Morny
49:05le beau frère
49:05de Napoléon III
49:06il a un jour
49:07il trouve un marécage
49:08et ça devient Deauville
49:09ça devient Deauville
49:09absolument
49:10il n'y a pas de Deauville
49:11sur Morny
49:12il n'y a pas de Sologne
49:12sur Napoléon III
49:13Napoléon III va assécher
49:14il va créer des canaux partout
49:16il va favoriser une agriculture
49:17dans tous les sens
49:18il va commencer à créer
49:19les premières appellations
49:20d'origine contrôlée
49:20pour protéger
49:21c'est-à-dire que Napoléon III
49:22c'est à la fois un homme
49:23qui va signer des traités
49:25de libre-échange
49:26avec l'Angleterre
49:26et 15 pays
49:27et également protéger
49:28certaines industries
49:29qui en ont besoin
49:29donc c'est un capitaliste
49:30c'est un capitaliste social
49:32c'est du libéralisme
49:33bien compris
49:33c'est celui dont on a besoin
49:34aujourd'hui
49:35donc quand on pointe du doigt
49:36Donald Trump
49:37en disant
49:37quel malade
49:38il met des droits de douane
49:39mais il y en a certains
49:40qui pensent que le gars
49:40qui met des droits de douane
49:41il est aussi là pour protéger
49:42un peu son industrie
49:43donc il faut quelque chose
49:43qui soit équilibré
49:44quand on est dans une Europe
49:45où la libéralisation
49:47est absolument à outrance
49:48on ne protège plus personne
49:48comment vous voulez être compétitif
49:50quand vous vendez des tomates
49:51françaises
49:52alors qu'on va vous fourguer
49:53des tomates sud-américaines
49:54qui sont beaucoup moins chères
49:55donc il faut protéger
49:56certains secteurs
49:57et en ouvrir d'autres
49:58à la concurrence
49:58ça c'est le génie
49:59d'un Napoléon III
50:00c'est la France stratège
50:02c'est un état stratège
50:03Napoléon III
50:04il avait Achille Fould
50:05il n'avait pas Bruno Le Maire
50:06vous voyez
50:06ça fait une grosse différence
50:07et donc vous allez vous battre
50:09maintenant
50:09ce nid est le point de départ
50:10d'autre chose
50:10pour aller peut-être plus loin
50:11moi ce que j'aimerais
50:13c'est que ça inspire vraiment
50:14les décideurs politiques
50:16il faut vraiment s'en inspirer
50:17écoutez
50:18c'est comme fou
50:19qu'il faille revenir
50:20à dire que Napoléon III
50:22et Napoléon Ier
50:22ont fait ce pari
50:24insensé
50:25ce pari insensé
50:26d'arrêter de prendre
50:27les français pour des crétins
50:28c'est quand même
50:29un pari magique
50:29et c'est les seuls
50:31à l'avoir fait
50:31ça s'appelle le plébiscite
50:32c'est ce que ensuite
50:33le général de Gaulle
50:34qui fait le même pari
50:35appelle le référendum
50:37et bien depuis 2005
50:38je ne nommerai pas
50:39le président
50:39qui est à l'origine
50:40de ce parjure démocratique
50:41depuis 2005
50:43on n'a plus du tout
50:44de référendum
50:45donc si vous voulez
50:45ça fait depuis 2005
50:46qu'on a des chefs d'état
50:47qui ne sont plus du tout
50:48bonapartogolistes
50:49ou gaulobonapartistes
50:50et résultat
50:51la France s'effondre
50:52lamentablement
50:53tout simplement
50:53parce que
50:54qu'est-ce que c'est
50:54que le gaulobonapartiste
50:55c'est rapidité d'action
50:57validation de l'action
50:58on décide rapidement
51:00on fait valider
51:01la décision
51:03par le peuple
51:04en direct
51:04ça s'appelle
51:05le plébiscite
51:05et le référendum
51:06et ensuite
51:06on fait respecter
51:08la décision
51:08bon ben ça
51:09ça nous changerait un peu
51:10faites le pari fou
51:12de croire
51:13que les français
51:14ne sont pas des crétins
51:15et faites des référendums
51:16voilà
51:16et lisez Napoléon III
51:18et lisez Napoléon III
51:19de Joachim Mura
51:20et Olivier Pastré
51:20chez Odile Jacob
51:21car effectivement
51:22vous découvrez un personnage
51:23qui mérite
51:24d'être retrouvé
51:26il est complètement fou
51:27il a une jeunesse
51:29il a une jeunesse
51:29d'aventurier
51:30il fait des coups d'état
51:30il est condamné à la prison
51:31à vie
51:31il s'évade
51:32il va réussir à se refinancer
51:34grâce à une femme
51:34enfin c'est complètement dingue
51:36Napoléon III
51:36c'est ahurissant
51:37merci Joachim Mura
51:39vous nous avez vraiment donné
51:40envie de lire ce livre
51:41merci beaucoup Jacques Pécis
51:42les clés d'une vie
51:43c'est terminé pour aujourd'hui
51:44on se retrouve bientôt
51:45restez fidèles
51:46à l'écoute de Sud Radio
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