Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 04/06/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0013h14, Europe 1 13h
00:0313h20 sur Europe 1, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour à Céline pour décrypter l'actualité.
00:07Ce mercredi 4 juin avec vous, le journaliste Jules Torres et l'écrivain Nathan Devers.
00:11Bonjour !
00:12Bonjour les amis, bienvenue à bord.
00:14Alors de quoi allons-nous parler avant 14h ?
00:15Eh bien d'Edouard Philippe qui sort la sulfateuse et trie le second mandat d'Emmanuel Macron
00:20et évoque un ticket avec Bruno Retailleau.
00:23Est-ce que c'est la bonne méthode ?
00:24On va en parler de cette proportionnelle aussi.
00:26Personne n'en veut mais François Béroud s'obstine.
00:29Pourquoi fait-il cela ?
00:30Et puis le transfert, sous haute surveillance du narcotrafiquant Mohamed Amra,
00:33consternation pour les agents pénitentiaires.
00:36Pourquoi la juge ne se déplace-t-elle pas ?
00:39Mais tout de suite, on va revenir évidemment sur ces violences à Paris le week-end dernier.
00:43Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, deux ministres à la manœuvre,
00:46ils souhaitent tous les deux une plus grande fermeté du code pénal.
00:49On les écoute.
00:50Aujourd'hui, il faut une révolution pénale.
00:53La sanction n'est clairement pas à la hauteur de ce que font justement ces fauteurs.
00:59qui troublent l'ordre public.
01:00La sanction doit tomber, y compris pour les mineurs, mais y compris pour les majeurs.
01:06Il faut voir aussi, dans le cadre de ces enquêtes judiciaires,
01:09si on ne peut pas utiliser demain, avec un texte législatif, la reconnaissance faciale.
01:15Il faut adapter le code pénal à la violence d'aujourd'hui.
01:17Ce code pénal n'est pas adapté à la violence que nous connaissons.
01:20Je propose de supprimer le sursis, qu'il n'y ait plus d'avertissement,
01:24mais que tout de suite, dès la première condamnation,
01:26ce soit de la prison ferme ou une peine extrêmement ferme.
01:29Et deuxièmement, qu'on puisse faire des peines minimales
01:31à partir du moment où le juge a reconnu la culpabilité de quelqu'un.
01:34C'est un changement radical, mais cette radicalité, on en a besoin.
01:36Voilà, Gérald Darmanin qui veut de la radicalité.
01:39Écoutez, Eric Ciotti, chef de file des députés UDR,
01:41qui a critiqué, justement, le bilan de Gérald Darmanin.
01:44Il était l'invité de Sonia Babrouk ce matin sur CNews Europe 1.
01:48Bruno Retailleau parle avec les mêmes mots que Nicolas Sarkozy.
01:52C'est la même technique.
01:54Mais quelque part, il agit comme Christophe Castaner.
01:56Et c'est ça qui ne peut plus fonctionner.
01:59On a M. Darmanin qui est au pouvoir depuis 2017.
02:03Ça fait presque huit ans qu'il est ministre de M. Macron.
02:08Quatre ans ministre de l'Intérieur.
02:10Il a menti en parlant de supporters anglais au Stade de France.
02:14Il a reconnu cette erreur.
02:15Oui, il a reconnu son mensonge.
02:17C'est quand même grave quand on est ministre de mentir.
02:20Et ce sont les mêmes qui étaient au Stade de France.
02:23On les connaît.
02:24Et c'est le fruit d'une forme d'abandon.
02:28Le fait que l'autorité a été abandonnée.
02:31Voilà Eric Ciotti ce matin sur Europe 1 et CNews.
02:34Alors d'un côté, on a deux ministres qui passent à l'offensive,
02:37qui sont à la manœuvre.
02:38Et de l'autre, voilà les critiques qui pleuvent.
02:40Jules Torres.
02:41Évidemment, c'est le rôle aussi des oppositions d'appuyer là où ça fait mal
02:44quand il y a des violences comme on a pu les voir.
02:47Et donc Eric Ciotti est dans son bon droit.
02:49Le Rassemblement National est dans son bon droit.
02:52Du reste, ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a quand même une évolution
02:54entre le Gérald de Darmanin de 2022 et celui de 2025.
02:58Beaucoup plus répressif, beaucoup plus sévère.
03:01Je ne suis pas sûr que Bruno Rotaillot ni Gérald de Darmanin agissent comme Christophe Castaner.
03:05Et à ce titre-là, je pense qu'il y a quand même eu une évolution.
03:08En revanche, l'évolution ne doit pas être que cosmétique, que politique.
03:11Elle doit être très concrète.
03:13Et ça se traduit pour le coup par des lois.
03:16Je pense qu'on appelle à ce micro souvent pour une justice beaucoup plus ferme,
03:20une justice beaucoup plus dure.
03:21Je me réjouis qu'à la faveur de ces violences,
03:25le politique décide enfin, possiblement.
03:28Parce que pour l'instant, il n'y a rien qui est ajouté à l'agenda de l'Assemblée Nationale.
03:33Et François Bayrou n'a pas annoncé de projet de loi.
03:35Mais Gérald de Darmanin veut une loi beaucoup plus dure
03:38pour avoir des peines minimales,
03:40pour supprimer les aménagements de peine, la prison exorci.
03:43Je crois que c'est le moment.
03:44Je crois que là où il pointe quelque chose d'assez juste,
03:48c'est que la réalité de notre loi aujourd'hui n'est pas celle du terrain.
03:51La violence qu'on voit est beaucoup trop explosée, si je puis dire,
03:56par rapport aux lois que l'on peut voter et à la réalité de notre loi.
04:00Donc il faut être beaucoup plus ferme, beaucoup plus efficace
04:02pour vraiment que les Français aient conscience et aient confiance dans notre politique.
04:07Est-ce qu'ils choisissent les bons mots, Nathan Devers, Gérald de Darmanin et Bruno Retailleau,
04:11quand ils parlent de révolution pénale ?
04:13Alors c'est fort, ça imprime.
04:15Oui, c'est des mots qui impriment.
04:17Alors il faut dire une chose, c'est qu'en tant que ministre, ils ont un pouvoir important,
04:20mais qui est quand même limité par le fait de la situation parlementaire,
04:25de l'absence de majorité, etc.
04:27Mais ils veulent lutter contre le laxisme,
04:29ambiant qui règne depuis des condamnations, on l'a vu, à des peines très légères.
04:33Mais je crois que la question est de savoir comment passer des mots aux actes.
04:36Et qu'en effet, ici, en France, tout le monde est d'accord pour dire que les punitions,
04:41les sanctions contre ceux qui ont gâché cette soirée doivent être fermes,
04:46que quand des gens ont commis des actions qui sont inadmissibles,
04:49savoir qu'ils vont avoir juste un peu de sursis, etc.
04:51Bien sûr que ça crée une indignation.
04:53Ensuite, le mot ne suffit pas à lui-même.
04:56Et j'aimerais vous donner un exemple précis de la réaction.
04:58Alors là, ce n'est pas spécialement le gouvernement,
05:00c'est aussi le président de la République, c'est tout le monde.
05:02Mais avant les violences, le préfet de Paris avait fait savoir, Laurent Nunez,
05:07que si les choses se passaient mal le soir du match, il n'y aurait pas de parade.
05:11Et qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a eu une parade.
05:13Et je crois que pour beaucoup de Français, ça a pu aussi...
05:15Il ne s'agissait pas de gâcher la fête, mais il s'agissait de dire
05:17que les violences qu'il y a eues ce soir-là étaient tellement insupportables
05:20qu'on aurait pu aussi avoir la réaction de dire
05:22« Là, on a dépassé le seuil de la supportabilité,
05:26et donc, symboliquement, on ne va pas faire cette parade. »
05:29Ce qui d'ailleurs était une non-parade puisqu'elle était complètement à jour.
05:31Avec des policiers de partout, etc.
05:33Donc je trouve que ça aurait été plus fort, au lieu d'en rajouter sur la révolution pénale,
05:38de montrer que là, c'était inadmissible ce qu'il s'est passé.
05:42Ils sont déjà en campagne tous les deux, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin,
05:45selon vous ?
05:46Je pense que c'est tellement une pression monumentale,
05:51surtout le ministère de l'Intérieur,
05:54où on a des attentats, on a des crimes, on a des homicides.
06:01Donc il y a une pression, évidemment que c'est dans un coin de leur tête,
06:04mais je doute qu'ils profitent de cette séquence,
06:07d'ailleurs qui, à mon avis, ne leur est pas profitable du tout,
06:10parce qu'en réalité, cette séquence, elle nous montre toutes les défaillances
06:13de notre système politique et surtout de notre système répressif.
06:17On voit bien qu'on est incapable de contrôler l'avenue des Champs-Elysées,
06:22la plus belle avenue du monde,
06:23qui, à chaque fois qu'il y a une fête,
06:25elle est profanée par des pillards et des barbares.
06:28Mais il ne faut pas preuve de fermeté, quand même !
06:29Mais non, ils ne font pas preuve de fermeté, vous venez justement de le dire.
06:32Non, mais je le dis dans leur discours !
06:34Oui, mais toujours en réaction, et c'est le problème de l'État,
06:37c'est qu'on a un État qui nous dit, attention,
06:38s'il y a des problèmes, on va être très ferme, on va être très dur.
06:41Et puis, il y a des débordements le samedi,
06:43on organise la parade le dimanche, alors qu'on avait promis de ne pas le faire,
06:45s'il y avait des débordements.
06:47Donc encore une fois, c'est cet État qui est faible,
06:48et il est faible face à quoi ?
06:50Pas face à des pillards, pas face à des barbares.
06:52Il est faible face à une contre-société.
06:54Une contre-société qui a...
06:56Ce n'est pas du nihilisme, ce qu'on a vu.
06:58Au contraire, ils ont un projet.
07:00Ils ont un projet, c'est de s'emparer d'un territoire,
07:02de montrer qu'ils ont le contrôle.
07:04Quand il y a des pillards qui prennent le périphérique parisien,
07:07ça veut dire quelque chose.
07:08Ils ont un objectif derrière cela.
07:10Ils veulent montrer à l'État qu'ils sont beaucoup plus forts que ça.
07:12Et en réalité, c'est un projet qui repose sur la suprématie de la violence
07:18contre le droit et la loi.
07:19Et ça, on ne peut pas laisser faire.
07:20On continuera évidemment à parler de ces violences,
07:22de ces débordements, de cette loi 2019 aussi,
07:24qui empêche finalement les magistrats d'agir.
07:27Mais dans quelques instants, on ira à Roland-Garros.
07:29Si vous êtes d'accord, on va retrouver Axel May.
07:30Pourquoi ?
07:31Parce qu'il y a Loïs Boisson qui va rentrer en quart de finale.
07:34On va faire un point sur ce match qui va débuter dans quelques instants.
07:36A tout de suite sur Europe 1.
07:37Il est 13h27, vous écoutez Saline Gérôme sur Europe 1.
07:41Europe 1 13h.

Recommandations