Avec Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences Po et co-fondateur de Yogosha
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NewsTranscription
00:00Parlons de quelque chose qui est pas mal aussi dans le paysage en ce moment,
00:07c'est qu'il y a eu hier, hier lundi, le gouvernement avait convoqué qui ?
00:13Eh bien, ces pelés, ces galeux d'où nous viennent tout le mal.
00:16Méta, Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok, Twitch, YouTube, X, Xweeter, bien sûr,
00:25ont été convoqués et Horreur Berger leur a fait la leçon.
00:28« La mission qui m'a été confiée, a dit Horreur Berger, est de protéger la société et nos enfants de la haine.
00:35Les contenus racistes, antisémites, sexistes ou anti-LGBT qui prolifèrent sur Internet en font partie. »
00:42Donc voilà, elle a réuni tout le monde, attention, et elle a ajouté, toujours Horreur Berger,
00:48« Voilà, attention, les proliférations de contenus en ligne,
00:52ces comptes diffusent des images de violences, de claques, de baffes devant des mineurs,
00:56ils font l'apologie du terrorisme. »
00:58C'est vrai que les claques et les baffes, on ne les voit jamais dans Paris,
01:01on ne les voit jamais dans les manifestations, on ne les voit jamais nulle part,
01:04on ne les voit que sur les réseaux sociaux.
01:06Voilà, et elle a terminé, toujours Horreur Berger,
01:09ministre de Chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes,
01:12« Le temps d'une responsabilité est révolue,
01:15je ne suis pas là pour imposer un point de vue moral,
01:17mais pour rappeler le cadre légal qui s'applique aux réseaux sociaux,
01:21le Digital Service Act, législation européenne, toujours, voyez,
01:26comme l'harmonisation des taux TVA, toujours la législation européenne,
01:30voilà, et Digital Service Act, ce n'est pas possible,
01:34rappel à l'ordre, et les plateformes auront jusqu'au 14 juillet
01:37pour formuler des réponses écrites claires à ces questions.
01:40Sinon, c'est pan-pan-cucu, attention, les plateformes, ça ne va pas aller.
01:45Bonjour Fabricien Belboin.
01:47Bonjour.
01:47– Bonjour, vous êtes, je rappelle, enseignant à Sciences Po
01:49et cofraudateur du Yogosha,
01:51et on vous reçoit toujours avec plaisir,
01:53parce que ce domaine, vous le connaissez,
01:55et vous le maîtrisez.
01:59Juste, Fabrice et Belboin, avant de vous donner la parole,
02:01je voudrais vous faire écouter quand même
02:03quelque chose d'intéressant aussi,
02:06il n'y avait pas que Horreur Berger qui a parlé.
02:09Vous aviez effectivement, en mars, Gilles Babinet,
02:13Gilles Babinet, co-président du Conseil national du numérique,
02:16qui a été auditionné à l'Assemblée nationale
02:18par la commission d'enquête sur TikTok.
02:21Écoutez, Gilles Babinet, lui, il va encore plus loin.
02:24Écoutez.
02:24– L'enjeu, c'est un enjeu qui est fondamental pour la démocratie.
02:29Je ne pense pas que les réseaux sociaux,
02:30sous leur forme actuelle,
02:33soient compatibles avec la démocratie,
02:34et donc on assiste à une altération extrêmement forte
02:37du débat démocratique,
02:39la montée des propos qui sont des propos à l'emporte-pièce
02:44et les propos articulés qui sont plus longs,
02:48plus complexes, plus difficiles à appréhender,
02:51ne sont absolument pas compatibles
02:52avec les algorithmes des plateformes
02:54qui n'y voient pas d'intérêt,
02:55tout simplement parce que,
02:57eh bien, ça ne crée pas d'effet collant,
03:01ce qu'on appelle la stickiness en anglais,
03:03et donc, à terme, le risque que seuls les gens
03:08qui ont des propos radicaux soient présents
03:12et que ça contamine, évidemment,
03:13comme c'est derrière le cas,
03:15le débat public, le débat politique
03:18et finalement notre capacité à vivre ensemble.
03:21– Voilà, carrément.
03:22Alors, Fabrice et Belouin, vous voyez,
03:23Gilles Babinet, lui, n'y va pas avec le dos de la cuillère.
03:26Les réseaux sociaux, dans leur forme actuelle,
03:28sont incompatibles avec la démocratie,
03:32qui en représentent un danger absolument non négligeable.
03:36Votre sentiment ?
03:39– On a un débat qui manque sur la notion de démocratie.
03:44Gilles Babinet a raison dans sa vision de la démocratie
03:47qui exclut la liberté d'expression,
03:50de la même façon que J.D. Vance,
03:51qui est un peu l'opposé, a raison dans sa vision de la démocratie
03:55qui s'ablit sur le premier amendement de la démocratie américaine
03:57qui est la liberté d'expression.
03:58Mais en France, on n'a rien d'équivalent
04:01au premier amendement de la constitution américaine.
04:05Il n'y a pas réellement de liberté d'expression.
04:08Elle est, au contraire, contingentée par plus de 200 lois
04:11qui interdisent de dire ça, de dire ça, de dire ça, de dire ça, de dire ça.
04:15Ce qui fait que, très concrètement,
04:18des experts ou des gens qui ont des opinions très modérées
04:21peuvent s'exprimer librement sans contrainte
04:23parce que, pour les experts, ils connaissent la loi
04:27et pour les gens qui ont des opinions modérées,
04:29ils ne bousculent rien du tout.
04:30Mais tous les autres ont toutes les chances
04:32de se prendre les pieds dans le tapis d'une loi
04:35ou tout simplement d'une convention médiatique
04:37qui fait qu'on ne parle pas de certaines choses
04:39quand on s'exprime publiquement.
04:41Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
04:42tout le monde peut s'exprimer publiquement.
04:43Il n'y a pas besoin d'être un expert qui passe dans les médias.
04:45N'importe qui, avec un compte sur un média social,
04:49peut donner son opinion.
04:50Et ça, effectivement, dans la vision que défend
04:52d'aussi bien Orberger que J. Babinet de la démocratie,
04:56ça n'est absolument pas compatible
04:57avec le système politique qu'ils appellent à leur vœu.
05:02Oui, mais Fabrice et Belbois, juste un mot,
05:03je croyais naïvement, peut-être,
05:05que là, ce n'était pas une question de version de la démocratie.
05:10Je pensais qu'au-delà, attention,
05:12au-delà de la présence ou pas d'un premier amendement,
05:15je pensais que la liberté d'expression était constitutive,
05:19je parle dans tous les sens éthiques du terme,
05:22de la démocratie,
05:23et que ça s'arrêtait quand on commençait la censure.
05:26Encore une fois, je ne parle pas des appels à la haine, etc.
05:29C'est quoi, à ce moment-là ?
05:30Si on considère que la démocratie n'inclut pas la liberté d'expression,
05:35sous le respect de la loi, qu'est-ce qui se passe ?
05:38Il se passe ce qu'on vit en France,
05:41ce qui se passe en Angleterre,
05:42ce qui se passe dans tout un tas de pays
05:43qui sont malgré tout étiquetés comme étant des démocraties,
05:45la liberté d'expression n'est pas fondamentale
05:49de tous les systèmes démocratiques.
05:51C'est le fondamental des États-Unis,
05:53mais très objectivement, à ce stade,
05:55c'est les seuls.
05:56Ils ne sont passés pas loin de l'abrogation du premier amendement,
06:00qui était très clairement quelque chose qui était poussé
06:02par le camp démocrate lors des dernières présidentielles.
06:05Pour ce qui est de l'Angleterre,
06:06typiquement, il y a plusieurs milliers de personnes
06:08qui sont arrêtées chaque année,
06:10et ce, depuis des années et des années,
06:11pour avoir posté un statut sur Facebook
06:14qui n'était pas conforme à la loi.
06:17On n'en est pas là du tout en France,
06:19mais on en prend la direction.
06:20Et on prend la direction d'une censure
06:22qui est de plus en plus forte,
06:24qui est grosso modo la direction
06:25prenait les États-Unis en 2001-2002.
06:28Il n'y a rien d'extraordinaire à ça.
06:30On a des visions de la démocratie qui sont plurielles.
06:33La nôtre n'inclut pas la liberté d'expression,
06:36si ce n'est pour du personnel autorisé
06:39qui s'exprime dans les médias, et encore.
06:43Mais pour ce qui est de ce qu'Alexandre Jardin appelle les gueux,
06:46ils n'y ont pas droit.
06:47Ils n'y ont pas droit,
06:48sauf à ce qu'ils aient des opinions très modérées.
06:51Oui, conception intéressante de la démocratie,
06:53quand même, Fabrice et Belboin.
06:55Mais justement, avançons là-dessus.
06:57Est-ce que ce rappel à l'ordre,
06:59est-ce qu'effectivement le Digital Service Act,
07:01on en a parlé, on en a parlé ensemble,
07:04est-ce qu'au fond, on s'oriente vraiment
07:06vers une mise au pas,
07:07une liberté encore plus receveillée,
07:09et encore plus réglementée ou formatée
07:11des réseaux sociaux, à votre avis ?
07:14C'est compliqué, c'est compliqué,
07:15parce qu'avant l'arrivée de Trump,
07:19le principe du DSA,
07:20qui avait été négocié en partenariat
07:22avec les Américains,
07:23consistait à déléguer le pouvoir de justice
07:26à ce qu'on appelle les signaleurs de confiance.
07:28Chaque autorité, comme l'ARCOM en France,
07:30nommait différentes associations
07:32qui, elles-mêmes, à travers un processus
07:35tout à fait opaque, mais très algorithmique,
07:37repérait les contenus qui posaient problème,
07:39les remontait aux plateformes,
07:40charge aux plateformes de les éliminer.
07:42Jusqu'ici, tout allait bien.
07:44Trump arrive au pouvoir,
07:45et tout d'un coup, le rapport de force
07:46s'inverse totalement.
07:47On n'a plus les démocrates,
07:48qui sont tout à fait, eux aussi,
07:50pour l'abrogation du premier amendement
07:51et de la liberté d'expression,
07:52on a des républicains qui sont arc-boutés
07:54sur le premier comme le second amendement.
07:56Tout à fait.
07:57À partir de là, le rapport de force
07:58entre ces signaleurs de confiance
08:00qui remontent des informations
08:01à censurer aux plateformes
08:03ne se fait plus avec les plateformes,
08:05mais avec le pouvoir américain
08:06ou le pouvoir chinois.
08:08Et c'est beaucoup plus compliqué
08:09de négocier avec une entreprise privée
08:11en la menaçant de centaines de millions d'euros
08:14d'amendes si elle n'obtempère pas,
08:16que de négocier avec Donald Trump
08:18qui peut rétorquer avec Dieu sait quoi,
08:20des droits de douane ou aller savoir quoi.
08:22Quant aux Chinois, c'est à peine plus simple,
08:25peut-être plus simple finalement
08:27qu'avec Donald Trump,
08:28mais toujours est-il que ce bras de fer
08:29qui hier était pensé pour être
08:31entre la puissance européenne
08:33et des entreprises privées
08:34implantées sur le sol européen
08:35est aujourd'hui entre grandes puissances directement.
08:38Alors justement,
08:39et qu'est-ce que ça induit
08:41de ce point de vue Fabrice et Bellouin ?
08:42Juste un mot.
08:44Est-ce que ça veut dire
08:45qu'aujourd'hui, l'Europe,
08:48enfin pour parler de l'Europe,
08:49vous avez bien décrit la situation
08:50aux Etats-Unis ?
08:52Est-ce qu'on va aller...
08:53On a entendu un peu partout,
08:55on a entendu Thierry Breton,
08:56on a entendu beaucoup d'autres personnes
08:57effectivement avant Gilles Babinet
08:59et Aurore Berger.
09:01Est-ce que ça veut dire que...
09:03Parce que ce qui m'a frappé,
09:04pourquoi je vous dis ça ?
09:05Parce que c'est...
09:07Comment vous appelez ?
09:08Signaleur de confiance, c'est ça ?
09:10Contrôleur de confiance ?
09:12Signaleur.
09:12Signaleur, voilà.
09:14Eh bien, vous savez que c'est intéressant
09:16dans la réunion qu'il y a eu hier,
09:19il n'était pas là, les associations
09:20chargées de signaler effectivement
09:23les excès, entre guillemets.
09:25Est-ce qu'on va alors, à votre avis,
09:27quelle que soit effectivement
09:28la notion qu'on a de la démocratie,
09:31est-ce qu'en tout cas chez nous,
09:33en Europe et ailleurs,
09:34on va vers quelque chose
09:35qui va être encore plus contrôlé
09:37qu'avant ou pas ?
09:38Ou à votre avis,
09:39ce sera un statu quo
09:40très difficile à tenir ?
09:44Ça dépend complètement
09:45de l'issue du bras de fer
09:47qui est en train de se tenir
09:48entre la puissance européenne
09:49et la puissance américaine.
09:50La puissance américaine,
09:52traditionnellement,
09:53impose sa vision de la démocratie
09:55à à peu près tout le monde.
09:57Depuis Trump,
09:58ils ont revu leurs ambitions
09:59à la baisse.
10:00Il y a eu notamment
10:01un discours de Donald Trump
10:02fait à Riyad
10:03il y a une quinzaine de jours
10:05qui pose des choses
10:06de façon très claire.
10:08Ils ne vont titiller
10:10les États étrangers
10:12au sujet de la démocratie
10:13que dans leur proximité
10:15politique immédiate,
10:16c'est-à-dire très concrètement
10:16l'Europe.
10:17En dehors de l'Europe,
10:18ils n'ont pas trop d'ambition
10:20d'imposer un modèle démocratique
10:21où que ce soit d'autre.
10:22Ça, c'est le discours
10:23de J.D. Evans à Munich
10:24qui date d'il y a encore
10:25trois ou quatre mois.
10:27Mais sur ce point précis,
10:29pour ce qui est de l'Europe,
10:30ils comptent bien
10:31faire peser
10:33tout ce qu'ils peuvent
10:34pour imposer
10:35leur vision de la démocratie
10:36qui est totalement contraire
10:38à la vision
10:39qui s'est imposée en France.
10:41Et que rappellent
10:42Aurore Berger
10:43et Gilles Babinet ?
10:44Très justement,
10:45en France,
10:46il n'y a pas
10:46de liberté d'expression.
10:47Il n'est pas question
10:48de laisser une parole
10:49libre aux citoyens.
10:49Le citoyen n'est pas
10:50suffisamment mûr
10:51pour avoir droit
10:52à la parole.
10:53Et sa parole doit être
10:54totalement contingentée
10:55et censurée.
10:56C'est comme ça.
10:57Ça a toujours été comme ça.
10:59Bien avant les réseaux sociaux,
11:00on a multiplié les lois
11:02qui censurent
11:03la parole du citoyen.
11:04Rappelons qu'aux États-Unis,
11:07un gouvernement
11:07qui censure
11:08la parole du citoyen,
11:09c'est une violation
11:10de la Constitution.
11:11Donc on a des visions
11:12extrêmement différentes
11:14entre l'Europe
11:15et les États-Unis,
11:15et la France en particulier
11:16et les États-Unis.
11:17Une loi comme la loi Guesso
11:18serait anticonstitutionnelle
11:20aux États-Unis.
11:21Une loi comme le PSA
11:22serait anticonstitutionnelle
11:23aux États-Unis.
11:24C'est deux cultures politiques
11:25radicalement différentes.
11:27Le problème,
11:27c'est qu'on a été colonisés
11:28entre autres
11:30avec les réseaux sociaux,
11:31mais pas que.
11:31Toutes les technologies
11:32nous ont colonisés,
11:33qu'on est aujourd'hui
11:34une colonie numérique,
11:35que les médias
11:36s'étant effondrés
11:38d'un point de vue confiance,
11:39l'opinion publique
11:40se fait de plus en plus
11:41sur les réseaux sociaux,
11:42c'est-à-dire
11:42dans un territoire étranger.
11:44Oui.
11:45Merci de fabriquer
11:46ces belles-boines.
11:47Très éclaircissement
11:48qui valait vraiment
11:50la peine d'être rappelé.
11:52Et merci,
11:53à bientôt.
11:53Merci.
11:54Sous-titrage Société Radio-Canada
11:56Sous-titrage Société Radio-Canada
11:56Sous-titrage Société Radio-Canada