- 16/06/2025
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00:02:12du matin au soir.
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00:02:16La Guerre.
00:02:18Voici Sud Radio.
00:02:20Les Français parlent au français.
00:02:24Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:28Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:31Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02:33Le fait du jour.
00:02:35Le petit satan.
00:02:37Le petit satan qu'il faut éradiquer.
00:02:39Nous allons en finir avec la république des mollas, avec le régime des ayatollahs sanguinaires.
00:02:43Voici ce qui se dit en ce moment.
00:02:47Et le Moyen-Orient, effectivement, est en pleine convulsion.
00:02:50Ce n'est pas nouveau, mais cette fois-ci, c'est à un autre rythme.
00:02:55Un pas a été franchi.
00:02:56On en parle tout de suite.
00:02:59Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03:01Le fait du jour.
00:03:03Voilà, iraniens, farsi, israéliens, hébreux.
00:03:20Voilà, il fut un temps où, effectivement, ils étaient très proches du temps du Shah, etc.
00:03:26Il y avait une entente assez cordiale, et plus que cordiale, entre israéliens et iraniens, en tout cas dans les régimes respectifs.
00:03:35Et puis est arrivée, depuis 1979, la république islamique d'Iran, l'Ayat al-Roménie, aujourd'hui Khamenei.
00:03:43Et demain, quoi ?
00:03:45Eh bien, on va en parler, justement, avec Alexandre Delval.
00:03:49Bonjour, Alexandre Delval.
00:03:51Bonjour.
00:03:52Vous êtes géopolitologue, faut-il le rappeler, vous avez écrit plusieurs livres très importants.
00:03:58D'ailleurs, à chaque fois, on vous a reçu, et toujours avec plaisir.
00:04:00Merci.
00:04:01Le plus récent étant vers un choc global aux éditions de l'artilleur.
00:04:04Alors, Alexandre Delval, on voit aujourd'hui les médias du matin au soir du soir matin,
00:04:10comme d'habitude, et c'est normal,
00:04:12retrace ce qui se passe depuis, effectivement, vendredi,
00:04:16où il y a eu cette espèce d'attaque surprise, surprise pour les Iraniens,
00:04:21préparée depuis des années par les Israéliens,
00:04:25avec cette espèce de frappe chirurgicale un peu partout,
00:04:29avec, effectivement, les missiles qui tombent aujourd'hui sur Tel Aviv,
00:04:33comme les Israéliens qui ont, effectivement, apparemment le champ libre dans les airs,
00:04:38sur toute la partie ouest de l'Iran,
00:04:41et jusqu'à Netanyahou qui dit, voilà, nos soldats sont, effectivement, en train de survoler Téhéran,
00:04:48ils le resteront.
00:04:49Alors, Alexandre Delval, est-ce qu'on est passé, effectivement, à...
00:04:54on a franchi un cap avec ce qui se passe aujourd'hui au Moyen-Orient ?
00:04:59– Oui, mais le cap a été franchi le 7 octobre.
00:05:03Alors, je m'explique.
00:05:05– Sans faire d'émotionnel, le carnage, quelque chose d'inouï depuis la Shoah,
00:05:11en mettant de côté cette partie-là, bien sûr, importante, humaine,
00:05:14le 7 octobre a consisté, de la part du Hamas,
00:05:20à entraîner l'Iran dans une guerre qu'il ne voulait pas.
00:05:23Je sais que tout le monde ne le dit pas, mais c'est évident.
00:05:26L'Iran n'avait aucun intérêt à la destruction de ses proxys
00:05:30les plus capables de harceler la population israélienne
00:05:34avec des centaines de milliers de missiles, c'est plutôt des roquettes,
00:05:38tout simplement pour une raison de proximité,
00:05:41les proxys qui portent bien leurs noms les plus proches,
00:05:44c'est-à-dire le Hezbollah, le Hamas ont été plus qu'abîmés,
00:05:47et l'une de leurs bases qui leur permet d'être ravitaillée,
00:05:52la Syrie, est tombée par effet de ricochet.
00:05:55Donc le Hamas a entraîné le Hezbollah,
00:05:57prisonnier de son discours existentiel,
00:06:00qui n'existe que parce qu'il y a un ennemi israélien,
00:06:03et le problème du Hamas et du Hezbollah,
00:06:05c'est que si Israël ne leur tape pas dessus,
00:06:07ils n'ont plus de raison d'être,
00:06:08parce que les deux sont contre les populations majoritaires,
00:06:11et contre les structures majoritaires.
00:06:14– Pardon Alexandre Delval, juste un mot, c'est important,
00:06:17vous êtes persuadés vous, en tout cas c'est votre avis,
00:06:20parce que certains disent,
00:06:22l'opération d'octobre 2023, du 7 octobre, a été commanditée par l'Iran,
00:06:29en tout cas a été impulsée par l'Iran, vous dites absolument pas ?
00:06:32– Absolument pas, c'est-à-dire que l'Iran aidait le Hamas,
00:06:36les gens comme Sinoir, bien sûr,
00:06:39avaient même été nommés avec l'autorisation de l'Iran,
00:06:41mais le Hamas a une autonomie qui a été sous-estimée par tous les analystes,
00:06:45puisqu'il était un mouvement sunnite, frère musulman,
00:06:48très lié au Koweït, à la Malaisie, mais surtout au Qatar,
00:06:51donc il avait un agenda propre,
00:06:53et surtout la branche militaire n'avait pas les mêmes objectifs
00:06:56que la branche politique, qui était dans les salons au Qatar,
00:07:00et la branche militaire a décidé d'aller beaucoup plus loin
00:07:03que ce que les Iraniens soupçonnaient,
00:07:06et c'est ça qui a entraîné les Iraniens dans quelque chose qu'ils ne voulaient pas,
00:07:10mettez-vous à la place de l'Iran,
00:07:11c'est mathématique la géopolitique,
00:07:13je veux le programme nucléaire et balistique,
00:07:15j'ai des proxys qui harcèlent Israël et qui pourraient faire pleuvoir,
00:07:22mais vraiment une pluie énorme de missiles, de roquettes,
00:07:27pendant des mois, rappelez-vous 2007,
00:07:29pendant quelques semaines Israël était asphyxié économiquement,
00:07:33moi je m'étais rendu à Haïfa et à la frontière à Métoula,
00:07:36il n'y avait personne dans les rues,
00:07:38c'est-à-dire qu'Israël ne pourrait pas tenir une pluie de roquettes
00:07:42pendant six mois, un an,
00:07:44de la part de proxys trop alimentés,
00:07:47ça veut dire quoi ?
00:07:48Pour empêcher l'Iran d'avoir le programme nucléaire et balistique à point,
00:07:52il fallait premièrement éliminer ou amoindrir le Hezbollah et le Hamas,
00:07:57faire tomber la Syrie qui était une plateforme
00:07:59qui alimentait le Hamas et le Hezbollah et vice-versa,
00:08:03et ensuite il était plus facile paradoxalement
00:08:07d'attaquer ce qu'ils appellent la pieuvre ou la tête du serpent,
00:08:10c'est-à-dire le soi-disant commanditaire, l'Iran,
00:08:13qui du coup se retrouve sans ses proxys,
00:08:16et l'Iran sans ses proxys a la moitié de sa capacité de nuisance.
00:08:21Il ne peut plus nuire existentiellement à Israël,
00:08:23puisqu'Israël est débarrassé de cette perspective qui est un cauchemar
00:08:27d'avoir trois ou quatre fronts en même temps.
00:08:29Et c'est pourquoi, depuis qu'Israël s'est débarrassé,
00:08:33grâce, j'allais dire grâce entre guillemets, c'était horrible le 7 octobre,
00:08:37je ne suis pas complotiste, je ne dis pas que ça a été voulu comme certains l'ont dit,
00:08:41parce que vous savez en géopolitique, il y a la complexité et puis il y a les complotistes qui disent
00:08:44– Bien sûr, bien sûr.
00:08:46– Eux qui l'ont fait, ils ne l'ont pas fait,
00:08:48mais ils ont profité d'une énorme erreur pour justifier une destruction des deux proxys,
00:08:53et maintenant, je l'avais annoncé et j'avais aucun mérite, c'est évident,
00:08:56ils allaient s'en prendre à la tête du serpent une fois les proxys amoindris.
00:09:00C'est ce qui est en train de se passer, on est loin d'une guerre régionale,
00:09:04je ne suis pas spécialement inquiet, les capitales arabes sont autant dans les faits pro-israéliennes
00:09:11que les rues sont pro-amas, c'est inversement proportionnel,
00:09:15et la Jordanie aide à détruire d'ailleurs des attaques de missiles,
00:09:19l'Arabie Saoudite donne des informations,
00:09:22l'Egypte est très content qu'on se débarrasse de l'axe de la résistance chiite.
00:09:28– Et on l'a vu, pardon Alexandre Delval, c'est intéressant,
00:09:31on l'a vu comment l'Egypte a accueilli ceux qui venaient, vous savez,
00:09:34les marcheurs sur Gaza, qui voulaient rejoindre Rafa par Gaza,
00:09:38ils les ont envoyés, ils les ont expulsés de manière, je dois dire,
00:09:42assez brutale, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:09:45– Je me rappelle d'un entretien avec le grand imam de Lazare,
00:09:49la plus haute autorité sunnite, qui n'est pourtant pas un tendre,
00:09:52et avec le premier ministre, il y a deux ans, et il nous avait dit,
00:09:56vous êtes fous, vous, de laisser s'exprimer, de laisser se répandre
00:10:01des organisations proches du Hamas, puisque les frères musulmans
00:10:04ont toujours été proches du Hamas, d'ailleurs ils collectent de l'argent en Europe
00:10:07pour alimenter le Hamas, on ne le dit pas.
00:10:10Et donc, ce qui est étonnant, c'est que beaucoup de capitales arabes
00:10:13sont beaucoup moins pro-palestiniennes au sens pro-Hamas
00:10:17que les capitales européennes.
00:10:20– Oui, oui, non, c'est assez étonnant.
00:10:22Et alors, justement, continuons, Alexandre Delval.
00:10:25Donc, en fait, ce qu'on assiste, vous dites, les capitales arabes,
00:10:28ne parlons pas de la rue arabe, etc.
00:10:30Mais les capitales arabes observent tout cela,
00:10:32et quelquefois ne sont pas mécontentes qu'on fasse,
00:10:35aller entre guillemets, le sale boulot à leur place.
00:10:38Et on l'a vu d'ailleurs au Liban et ailleurs.
00:10:42Est-ce qu'à votre avis, vu ce qui se passe,
00:10:45je ne vous demande pas évidemment de faire des prédictions,
00:10:48mais actuellement, il y a cette guerre où Israël essaye de couper
00:10:53effectivement un certain nombre de bases logistiques, etc.
00:10:58Et puis évidemment, les bases nucléaires et évidemment l'économie.
00:11:03Est-ce qu'à votre avis, la perspective, non pas d'un changement de régime,
00:11:07mais de quelque chose qui peut bouger en Iran est envisageable ou pas du tout ?
00:11:13Ou c'est encore du ressort de l'utopie ?
00:11:15Alors, justement, moi je crois en l'interactivité.
00:11:18Tout dépend si l'opération israélienne atteint ses buts comme prévu,
00:11:23qui sont de détruire le programme nucléaire et balistique
00:11:26et une grande partie de l'élite.
00:11:29Est-ce qu'ils peuvent le faire sans avoir les bombes américaines,
00:11:33les fameuses bombes qui peuvent aller à 800 mètres sous terre ?
00:11:36Vous savez, les bombes...
00:11:38Ils peuvent le faire en partie, comme on l'a vu à Natanz,
00:11:41dont le programme est pratiquement éradiqué.
00:11:44Mais quand on n'a pas les bombes les plus perfectionnées
00:11:47qui permettent d'aller jusqu'à 90 mètres sous terre,
00:11:50et qu'on n'a que des bombes, entre guillemets,
00:11:52qui ne permettent de perforer que jusqu'à 12 ou 15 mètres,
00:11:56et bien là, il faut en envoyer beaucoup sur la même cible.
00:11:59On a rarement exactement la même cible au millimètre près.
00:12:02Bien sûr.
00:12:03Donc on peut endommager.
00:12:04C'est ce qui a déjà été fait.
00:12:05Il y a eu des radiations, donc ça a déjà été touché.
00:12:07Mais par exemple, à Fordo,
00:12:09à Fordo s'est enterré beaucoup, beaucoup plus profondément.
00:12:12Donc je pense que le programme nucléaire va être retardé.
00:12:15Il va être endommagé, mais il ne sera pas rendu impossible.
00:12:18Par contre, les capacités balistiques, c'est quand même très important,
00:12:22vont être en grande partie éliminées.
00:12:24Et c'est ça la grande question.
00:12:26Est-ce qu'Israël va monter contre elle l'opposition par réflexe nationaliste
00:12:33qui finirait par être moins favorable au changement de régime
00:12:36s'il y a trop de civils touchés,
00:12:38s'il y a trop d'infrastructures civiles ou de civils touchés
00:12:41dans la capitale ou ailleurs ?
00:12:43Ou si l'opération reste assez chirurgicale,
00:12:45donc le contraire de Gaza,
00:12:47est-ce que l'opposition va continuer à avoir la légitimité
00:12:50de souhaiter un renversement de régime ?
00:12:53Et ce n'est pas le cas de toute l'opposition.
00:12:54Comme vous le savez, il y a le parti constitutionnaliste d'Iran,
00:12:57libéral-démocrate, le CPI,
00:12:59il y a le Front National d'Iran,
00:13:01c'est les anciens de Mossadegh,
00:13:02il y a les fameux Moudjahidines du peuple
00:13:04qui sont aussi totalitaires que le régime
00:13:06mais qui sont en Bisbi depuis quelques années
00:13:08après l'arrivée de Khomeini.
00:13:10On a aussi des mouvements ethniques,
00:13:12Azeri, bien entendu,
00:13:14qu'Israël connaît bien,
00:13:16avec le partenaire Azeri de l'Azerbaïdjan libre.
00:13:19On a aussi des mouvements kurdes,
00:13:21mais assez minoritaires.
00:13:23On a toute une série de mouvances
00:13:26de l'opposition armée ou purement politique.
00:13:28Alors il y a aussi le Shah d'Iran,
00:13:30mais qui ne représente pas grand-chose.
00:13:31Il y en est conscient du coup.
00:13:32Du coup, il se présente comme un fédérateur
00:13:34des oppositions en prétendant
00:13:36qu'il ne serait que président par intérim
00:13:38et qu'il ne serait pas un roi
00:13:40s'il y avait une réussite de l'opposition.
00:13:42Il essaie de fédérer tout ça.
00:13:44Et je pense que tout dépendra
00:13:46de l'évolution de ce conflit.
00:13:47Il était prévu pour 7 à 10 jours.
00:13:49Il risque de durer de 15 à 3 semaines.
00:13:51Et la deuxième grande question,
00:13:54c'est les Iraniens.
00:13:55Ont-ils seulement 2 000 missiles balistiques ?
00:13:59Ou ont-ils, comme le disent certains,
00:14:01entre 20 et 30 000 ?
00:14:03Certains experts disent qu'ils auraient
00:14:0510 fois plus que ce que l'on a communément admis.
00:14:08Il est vrai que l'Iran a sacrifié
00:14:10beaucoup de secteurs de son armée
00:14:12au profit d'une concentration
00:14:15sur la fabrique industrielle de drones
00:14:17qu'elle a fournie aux Russes,
00:14:18mais aussi de missiles,
00:14:19y compris de missiles balistiques.
00:14:21Et on a été étonné de voir,
00:14:23il n'y a pas très longtemps,
00:14:24il y a ces jours-ci,
00:14:25que même des missiles hypersoniques
00:14:27sont en possession des Iraniens,
00:14:29on ne sait pas combien,
00:14:30et qui vont plus vite
00:14:32que les missiles hypersoniques chinois.
00:14:35Ça veut dire qu'ils ont acquis
00:14:36une vraie spécificité
00:14:38sur la production de missiles balistiques,
00:14:40parce que s'ils sont sûrs d'avoir du nucléaire,
00:14:43le problème, c'est le vecteur.
00:14:45Et comme il y a 3 ou 4 couches
00:14:48de défense antiaérienne en Israël,
00:14:51et pas uniquement au Dôme de Fer,
00:14:52il y a aussi les Patriotes,
00:14:53il y a aussi le système TAD,
00:14:55et donc, si vous voulez,
00:14:58il faut saturer.
00:14:59Pour saturer celui
00:15:00qui a une bonne défense antiaérienne,
00:15:02il faut produire de manière industrielle
00:15:03plein de missiles,
00:15:04plein de missiles,
00:15:05et c'est ce qu'a fait l'Iran depuis des années.
00:15:07Donc là, on a une question,
00:15:08et je pense que peu d'experts
00:15:09ont la réponse pour l'instant.
00:15:11– Oui, vous voulez dire qu'on ne sait absolument pas
00:15:13le chiffre même approximatif de missiles
00:15:15que possède réellement l'Iran ?
00:15:17Alors on parle…
00:15:18– Regardez sur Internet,
00:15:19ou même avec l'IA,
00:15:20ou même en regardant les experts
00:15:22qui s'expriment sur tous les plateaux en ce moment,
00:15:24ils vous disent entre 2 000 et 3 000 missiles balistiques.
00:15:27Ok, si on ne compte que les balistiques,
00:15:29pas les missiles classiques,
00:15:31mais d'autres experts,
00:15:33moins de plateaux que j'ai pu retrouver,
00:15:37affirment qu'on serait à peu près à 10 fois plus.
00:15:40Alors qui a raison ?
00:15:41C'est peut-être entre les deux,
00:15:42mais même s'ils n'en ont que 10 000.
00:15:44Ce que dit Pierre De Jong,
00:15:46qui est un des plus sérieux parmi ceux qui passent sur les plateaux,
00:15:50Pierre De Jong…
00:15:51– Tout à fait, on est d'accord.
00:15:52– Ils n'ont pas jusqu'à 10 000.
00:15:53Donc là, 10 000, ça serait autre chose.
00:15:56S'ils n'ont que 2 000 missiles dans une semaine,
00:15:58ils sont à court de missiles,
00:15:59s'ils en ont 100 à 200 par jour.
00:16:01Mais s'ils en ont 10 000,
00:16:02ça va durer beaucoup plus longtemps.
00:16:04Et est-ce qu'Israël aura le relais américain ?
00:16:07Voilà ce qu'il faut…
00:16:08– Vous avez raison.
00:16:09C'est aussi la question.
00:16:10Alors restez avec nous Alexandre Delval,
00:16:12et restez avec nous auditeurs résistants Sud Radio,
00:16:15parce qu'on va parler aussi des conséquences économiques.
00:16:18Actuellement, Israël est en train de bombarder
00:16:21des installations pétrolières ou gazières.
00:16:24On va en parler.
00:16:25Qu'est-ce que ça donne ?
00:16:26Et surtout, quelles conséquences on peut avoir pour nous en Europe ?
00:16:30On est avec Alexandre Delval.
00:16:32C'est passionnant.
00:16:33A tout de suite.
00:16:34Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:16:39Et nous sommes toujours avec Alexandre Delval,
00:16:41avec le géopolitique, le géopolitologue,
00:16:45pour parler justement de ce qui se passe actuellement au Proche-Orient.
00:16:49Et on a esquissé avec lui, il a esquissé un certain nombre de perspectives.
00:16:53Effectivement, ça dépend des armements de chacun respectifs, évidemment,
00:16:57et de qui tiendra le plus longtemps et le mieux.
00:17:01Mais justement, Alexandre Delval, je voudrais qu'on aborde deux choses.
00:17:04D'abord, les perspectives économiques.
00:17:06Est-ce que l'arme qui consiste à bombarder les installations pétrolières ou gazières,
00:17:12comme Israël a commencé à le faire en Iran,
00:17:15est-ce que, effectivement, l'économie iranienne, elle se porte comment ?
00:17:20Est-ce qu'elle peut être atteinte par ça ?
00:17:22Est-ce que ça peut jouer dans la perspective de ce que nous assistons actuellement ?
00:17:28Alors, l'Iran a menacé de bloquer le détroit d'Hormuz.
00:17:32Ça va être difficile, puisque 70% du pétrole passe par cette zone,
00:17:38y compris le pétrole de beaucoup de pays du Golfe.
00:17:41Ensuite, la Chine, à elle seule, achète une grande partie de ce pétrole iranien.
00:17:46Donc, la Chine a plutôt intérêt à ce que ça se calme.
00:17:49C'est comme pour la mer Rouge.
00:17:50Ce que l'on sait, c'est que le pétrole peut aller jusqu'à 100 dollars, le baril, assez rapidement.
00:17:55Rappelez-vous, il était descendu à 55 il y a quelques jours.
00:18:00Les Occidentaux se félicitaient qu'on allait mettre à genoux la Russie grâce au pétrole pas cher.
00:18:06Moi, je disais, attendez, soyez très prudents.
00:18:09On disait, pareil, pendant le Covid, il n'y aurait plus de consommation de pétrole.
00:18:12Il ne fallait même plus acheter.
00:18:13Moi, je disais, il va remonter.
00:18:14Et là, il est remonté déjà quelques jours plus tard.
00:18:16Il a pris plus de 20 dollars.
00:18:18Et on le voit aller bientôt à 90 dollars.
00:18:21Donc, c'est une aubaine pour la Russie.
00:18:23Avant même de parler de l'Union européenne, pour la Russie, c'est une aubaine.
00:18:26Parce que vous savez que les dernières propositions de sanctions européennes, c'était de faire un plafond non plus à 60 mais à 45 dollars du pétrole pour ruiner la Russie.
00:18:38Or, on n'a jamais réussi à appliquer le plafond parce que c'est compliqué.
00:18:41L'Inde et la Chine n'ont jamais respecté, d'ailleurs, les sanctions.
00:18:44Et là, le plafond, il va encore plus sauter.
00:18:47C'est inversement à ce qu'on pourrait dire.
00:18:49Parce que le prix du pétrole va augmenter.
00:18:52Donc, le rabais russe sera toujours intéressant par rapport à un pétrole qui va être très haut.
00:18:56Ça veut dire quoi pour nous ?
00:18:58Ça va être encore le renchérissement du coût de l'énergie.
00:19:01Ça va se traduire à la pompe tôt ou tard.
00:19:03Parce que l'Etat, il ne va pas nous faire un cadeau en baissant les taxes qui représentent plus de 80% du prix de l'essence à la pompe.
00:19:11En gros, pour résumer, l'horreur pour l'Europe qui est déjà ruinée par la guerre en Ukraine et la fin du gaz au tube.
00:19:17Puisque le gaz liquide par bateau est trois ou quatre fois plus cher que le gaz par gaz au duque.
00:19:23Et deuxièmement, maintenant, ce n'est pas le gaz, c'est le pétrole qui va flamber.
00:19:27Alors qu'on annonçait de manière très arrogante qu'il allait être durablement bas pour ennuyer les Russes.
00:19:33Ça ne se passe pas du tout comme beaucoup de plans comme on le croyait.
00:19:36Parce qu'il y a un imprévu qui est une aubaine pour Poutine.
00:19:39C'est cette guerre au Moyen-Orient.
00:19:41D'ailleurs, il se propose maintenant en honest broker et en négociateur un peu comme Erdogan.
00:19:46qui redore son blacon pour l'Ukraine.
00:19:49– On voit que Erdogan et Poutine se proposent d'être les médiateurs et les hommes de bonne volonté.
00:19:54Écoutez, pourquoi pas ? Mais pour revenir à l'Iran, Alexandre Delval,
00:19:58est-ce que l'Iran elle-même, puisqu'effectivement elle fournit, comme vous dites, toi qui as la Chine,
00:20:03énormément de son pétrole, son gaz, est-ce qu'elle peut être touchée, je dirais économiquement,
00:20:09où en fait les Chinois vont quand même limiter les dégâts ?
00:20:14Je parle du point de vue économique.
00:20:16– Alors elle peut être touchée économiquement, mais alors là, le danger,
00:20:20parce qu'une opération est toujours possible, mais il faut toujours voir la conséquence.
00:20:24si les installations gazières et pétrolières iraniennes sont durablement touchées,
00:20:31voire mises hors d'état de nuire, hors service,
00:20:35ça peut déclencher en Iran l'option maximaliste que l'Iran ne veut pas,
00:20:41parce que l'Iran n'a aucun intérêt, elle est très ennuyée par cette guerre.
00:20:44Et l'Iran ne voulait absolument pas une guerre directe à l'Israël avant d'avoir certain,
00:20:48avant d'avoir fait la démonstration qu'elle a une sanctuarisation par le feu atomique.
00:20:53Donc c'est quelque chose qui était très nuisible pour elle.
00:20:56D'ailleurs les Américains et les Israéliens se sont entendus,
00:20:58Starchy Hutch, le gentil, le méchant, pour endormir les Iraniens,
00:21:01il y avait une feinte avec des propositions.
00:21:04– Ah oui, c'était vraiment le good cop, bad cop.
00:21:07C'est-à-dire, pendant que Trump leur disait,
00:21:09oui mais on va négocier, etc., les autres se préparaient quoi.
00:21:12– On n'a pas de certitude en géopolitique, en tout scénario,
00:21:15mais moi je pense que c'est quand même assez gros
00:21:19de nous faire croire qu'ils n'étaient pas du tout d'accord,
00:21:21que l'un a totalement entraîné l'autre.
00:21:24Il y a un peu de ça, mais il y a aussi une complicité.
00:21:26D'ailleurs, c'est ce que j'ai dit dans mon article de Valeurs hier,
00:21:29ça correspond à la stratégie de Trump, la paix par la force.
00:21:32Et ça tombe bien, il n'a même pas besoin d'utiliser le big stick, le bâton.
00:21:36C'est Israël qui le fait à sa place, et lui il joue en parrain.
00:21:39Tu vois, moi j'aurais pu te protéger.
00:21:42Si tu ne mets pas de la bonne volonté, il y a un mec qui va te pulvériser.
00:21:46Il est encore temps de signer un traité, voilà ce que dit Trump.
00:21:49C'est fantastique pour Trump et pour Poutine, pour les deux.
00:21:52Pour les deux, c'est peut-être une occasion.
00:21:53Donc, pour appliquer sa négociation à la dure, il y aura le chaos si tu ne signes pas.
00:21:58Et là, l'avantage, ce n'est pas moi qui donne le chaos.
00:22:00Et pour Poutine, on l'a déjà dit.
00:22:03Donc, je pense qu'ils se sont entendus.
00:22:05Et effectivement, si c'est le cas, si l'Iran est bombardé dans ses infrastructures stratégiques
00:22:12et s'il ne peut plus exporter valablement ces 2 millions de barils par jour, notamment vers la Chine,
00:22:19alors là, ce serait ruinant, même s'il y a toujours des voies terrestres alternatives.
00:22:22Bien sûr.
00:22:23Ce serait très compliqué.
00:22:24Et là, l'Iran pourrait aller très très loin pour envoyer, par exemple, non plus 100,
00:22:31mais imaginez si l'Iran envoie 600 missiles le même jour.
00:22:36Vous avez vu, il y en a quelques dizaines qui passent.
00:22:39Oui, oui.
00:22:40Il y en a quelques centaines qui passent.
00:22:41Ça ferait des dégâts, oui.
00:22:42On imagine des dégâts.
00:22:44Et là, ce serait quelque chose qui serait hors contrôle.
00:22:46Ce n'était pas prévu dans l'opération israélienne.
00:22:49Et vous dites très bien, effectivement, Alexandre Del Valls qui ressort de ce que vous dites,
00:22:53c'est qu'on déclenche des guerres, mais après, on ne sait pas comment ça se passait.
00:22:56Et malheureusement, certes, le pire n'est pas toujours sûr, mais on ne peut pas l'écarter.
00:23:00Il peut y avoir effectivement un dérapage massif de ce point de vue-là.
00:23:04Il peut y avoir un dérapage massif, mais l'Iran, il y a deux théories.
00:23:09Certains experts, qu'on ne voit pas sur les plateaux, mais que j'ai consultés,
00:23:12qui font que ça depuis 30 ans, affirment.
00:23:16Certains que j'ai consultés, d'autres que j'ai vus sur des émissions aux États-Unis,
00:23:21notamment un grand ingénieur de la MIT, affirment que l'Iran aurait déjà deux ou trois bombes,
00:23:27qu'il faut juste les coller d'un vecteur.
00:23:31D'autres théories disent que ce serait exagéré, que ce serait une intox qui passerait même parfois par des experts,
00:23:38et qu'en fait, l'Iran serait bombardé avant qu'il puisse arriver à cela.
00:23:42Certains disent dans deux semaines, mais ça fait quand même deux ans qu'on nous dit dans deux semaines.
00:23:46Ça fait deux ans qu'on nous dit c'est imminent, donc on voit bien qu'il y a une part de bluff.
00:23:50On ne sait pas vraiment, mais c'est vrai que pour Israël, c'est assez existentiel,
00:23:56et l'objectif d'Israël n'est pas la destruction du régime.
00:23:59Ça, c'est un objectif qui serait annexe.
00:24:01C'est comme la Russie au début, elle veut protéger des Russes dans le Donbass.
00:24:06Après, ça devient autre chose, bien sûr.
00:24:09Et après, on change, parce que c'est l'interactivité.
00:24:11Tu fais ça, on réagit en faisant ça.
00:24:13Donc là, les objectifs peuvent évoluer, mais pour l'instant, c'est amoindrir un programme nucléaire et balistique,
00:24:19mais aussi décapiter les chaînes de commandement et les chaînes de renseignement, ce qui a déjà été commencé.
00:24:25L'opération est assez bien réussie, les Iraniens ne mettent plus leur ciel.
00:24:30Le problème, ce sont ces missiles balistiques, puisqu'on ne connaît pas le nom.
00:24:34Alors, juste une question pour le spécialiste que vous êtes,
00:24:38et la dernière question sera, on va revenir à l'Europe Tengue,
00:24:41mais comment expliquez-vous, alors on a dit oui, ça fait des années,
00:24:44comment expliquez-vous quand même que le Mossad, je parle du premier soir, du premier jour,
00:24:49alors on a vu les précédents avec Ismaïl Aniyé du Hamas,
00:24:52qui avait été annulé dans un appartement effectivement au cœur de Téhéran ou à côté.
00:24:59Comment vous expliquez quand même cette extraordinaire avancée du renseignement,
00:25:04de savoir l'appartement de Tel, des gardiens de la révolution,
00:25:08les champs, les drones fonctionnant de l'intérieur même du territoire iranien ?
00:25:16Comment on arrive à ce degré de sophistication ?
00:25:18Parce que ça, quel que soit ce qu'on peut penser qu'Israël est le plus grand agresseur du monde,
00:25:23et vice versa, comment on arrive à ce point de, je crois, s'il y a eu des Iraniens,
00:25:28comment on arrive à ce que Mossad, je dirais, colonise une partie de l'appareil dirigeant iranien ?
00:25:33En fait, tout simplement, c'est parce que le chat d'Iran, finalement, il est tombé assez,
00:25:38il n'y a pas extrêmement longtemps.
00:25:40Il y a encore des gens qui ont la soixantaine et qui étaient des partisans d'Israël
00:25:46et qui travaillaient dans les structures de sécurité et les forces armées iraniennes à l'époque de la chute du chat.
00:25:53Et donc, il y a beaucoup d'Iraniens qui sont des enfants de militaires ou d'espions
00:25:59qui eux-mêmes ont été récupérés par l'espionnage israélien, Hamas, Mossad et autres.
00:26:06Et en fait, on a eu une énorme coopération entre Amérique, Israël et Iran depuis très très longtemps,
00:26:13jusqu'à 1979, et beaucoup d'agents étaient dormants.
00:26:18Ou leurs enfants, parce que souvent, on a des gens qui héritent du statut de leurs parents,
00:26:25ils sont connus par les services, on connaît leur famille, parfois les pères ont vraiment transmis leurs flambeaux.
00:26:31Et donc, on a des gens qui sont depuis très longtemps des agents dormants du Mossad et de Hamman en Iran.
00:26:38Et il y a beaucoup d'Iraniens, il y a beaucoup aussi d'Iraniens qui sont juifs
00:26:43et qui ont émigré aux États-Unis il y a 30 ans, qui ne sont pas forcément devenus israéliens
00:26:49et qui ont réussi à se fondre, à revenir sur le territoire iranien ces 30 dernières années,
00:26:57sans forcément être repérés comme juifs, parce que ce sont des Iraniens à tous les effets.
00:27:02Et beaucoup de noms sont à la fois portés par des chrétiens arméniens, iraniens ou assyro-caldéens,
00:27:07par des musulmans et par des juifs.
00:27:09On a des noms de famille qui sont portés par les trois religions.
00:27:12– Bien sûr, bien sûr.
00:27:14– D'ailleurs, donc si vous voulez, c'est un pays qui a une…
00:27:17et je le répète, contrairement aux Arabes, il y avait une extrême proximité entre…
00:27:22même depuis l'Antiquité, entre le peuple juif et la nation iranienne.
00:27:26Et donc, c'était plus facile à infiltrer que certaines sociétés bédouines arabes
00:27:31fondées sur le sang arabe et les lignées arabes…
00:27:34– Oui, les Perses, c'est autre chose.
00:27:36Et effectivement, la lignée et la civilisation n'ont rien à voir.
00:27:39Dernière question, Alexandre Delval, pour ce tour d'horizon.
00:27:43On en fera d'autres avec vous, j'espère.
00:27:45En fait, on a commencé à parler de l'Europe.
00:27:48Mais alors, comme d'habitude et comme pour la guerre russo-ukrainienne,
00:27:53l'Europe se retrouve gros-jean comme devant.
00:27:55C'est-à-dire que l'Europe qui ne va jouer aucun rôle là-dedans,
00:27:58puisque comme vous le savez, notre président de la République bien-aimé était au Groenland,
00:28:02où effectivement, c'était totalement le moment d'y avoir,
00:28:05parce que tout se passait au Groenland, bien sûr.
00:28:07L'Europe, alors, quid de l'Europe ?
00:28:11Comme d'habitude, elle va regarder, elle va encaisser,
00:28:15et elle va être cocu, tu es contente ?
00:28:17– Je ne sais pas si c'est la même configuration que l'Ukraine,
00:28:21où elle était le dindon de la farce, mais elle est suiviste,
00:28:23et elle est solidaire, elle est solidaire de l'alliance avec Israël,
00:28:26en parole pour avoir l'électorat musulman.
00:28:30Les Starmer, les Macron et les premiers ministres de pays comme l'Espagne
00:28:36font du pro-palestinisme à fond depuis les représailles suite au 7 octobre,
00:28:44mais dès qu'Israël est en danger, je ne dis pas que c'est bien ou mal,
00:28:46c'est un constat purement géopolitique, il y a quand même une solidarité.
00:28:50Les Anglais, les Français ont également des bases dans les pays du Golfe,
00:28:53nous c'est les Émirats.
00:28:54On a aussi beaucoup de structures, tous les occidentaux en Jordanie,
00:28:58des coopérations avec pratiquement tous les pays du Golfe,
00:29:01même le vilain petit Qatar.
00:29:05Et donc, si vous voulez, l'Europe est quand même présente pour tout ce qui est enseignement,
00:29:11appui, mais aussi parfois système de détection,
00:29:16participation à des antimissiles, à des interceptions de missiles,
00:29:22et on voit le rôle de la Jordanie qui a toujours été un restaurant.
00:29:25– C'est vrai, mais économiquement, vous l'avez dit déjà,
00:29:27on va se retrouver quand même dans peut-être pas la position la plus aisée,
00:29:31c'est le moins que l'on puisse dire.
00:29:33– Ah oui, il est certain que le grand drame de l'Europe,
00:29:36c'est de ne pas avoir une énergie autochtone, domestique,
00:29:40de ne pas avoir assez investi dans la transition énergétique,
00:29:43ce qui fait qu'on n'est même pas en avance là-dessus.
00:29:45On donne des leçons au monde entier avec des Greta Thunberg,
00:29:49avec son écharpe palestinienne, etc.
00:29:51Mais en fait, ça ne va pas très loin.
00:29:53La Chine est en avance sur nous, c'est quand même le comble,
00:29:55dans la transition énergétique, écologique, dans le verre,
00:29:58dans les voitures qui n'ont pas de moteur combustible,
00:30:02le photovoltaïque, dans pratiquement tout.
00:30:05Même les Américains, les États fédérés,
00:30:07sont en avance sur certains domaines, certains États.
00:30:10Donc l'Europe affiche un super écologisme,
00:30:15elle a juste plombé ses propres industries automobiles
00:30:17avec l'interdiction à venir du moteur à combustible de 2035.
00:30:25Et en plus, comme on s'est privé de la seule énergie fossile
00:30:30qui n'était pas chère et qui était écologique,
00:30:34c'était le gazoduc en provenance de Russie.
00:30:37On est assez bête, par contre, pour avoir gardé le gaz russe,
00:30:40mais par bateau.
00:30:41Ce qui montre notre bêtise quand même,
00:30:43que ce n'est même pas moral.
00:30:44Ce n'est même pas qu'on s'est privé de tout le gaz russe
00:30:46parce qu'on serait trop haut.
00:30:47On s'est privé uniquement du gaz russe.
00:30:49Écolo et pas cher.
00:30:50On est vraiment, d'un point de vue énergétique,
00:30:52le dindon de la farce.
00:30:53Et donc, on importe d'États très charmants
00:30:56comme le Qatar, comme l'Algérie, comme bien sûr.
00:30:59Merci beaucoup Alexandre Denval.
00:31:02On va suivre tout cela.
00:31:04Et merci d'avoir donné ces éclaircissements.
00:31:08Et on va suivre, évidemment.
00:31:09A tout de suite.
00:31:14Eh bien, moi, ce que j'aime,
00:31:17c'est quand deux personnes s'aiment et le disent.
00:31:21Et par exemple, il y en a beaucoup qui s'aiment,
00:31:23qui le disent, d'autres qui se détestent.
00:31:24Mais par exemple, entre Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan,
00:31:28il y a non seulement une estime,
00:31:30mais beaucoup plus que cela.
00:31:33Quoi ?
00:31:34Écoutez.
00:31:35Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:31:38les perles du jour.
00:31:40Moi, je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui.
00:31:43Je suis le gardien du sommeil de ces nuits.
00:31:46Je l'aime à mourir.
00:31:49Vous pouvez détruire tout ce qu'il y a.
00:31:52Ouais, Francis Cabrel, sublime chanson.
00:31:54Je l'aime à mourir.
00:31:55Alors, je ne sais pas si c'est à mourir,
00:31:58mais je sais qu'avec...
00:32:01Quand Rima Hassan devait retourner,
00:32:03vous savez, de cette flottille pour Gaza,
00:32:05eh bien, Jean-Luc Mélenchon a tenu un meeting.
00:32:08C'était le 11 juin, la veille du retour,
00:32:10donc, de Rima Hassan qui a été expulsé
00:32:13par le gouvernement israélien,
00:32:15par les Israéliens.
00:32:16Eh bien, il y a eu un meeting.
00:32:18Et rappelez-vous, rappelez-vous de cette parole
00:32:23que quand des policiers l'avaient empêché
00:32:25de rentrer dans son bureau de la France insoumise,
00:32:30il avait dit, la République, c'est moi,
00:32:33ma personne est sacrée.
00:32:34Eh bien, c'est quelque chose qui lui a plu
00:32:36puisqu'il a répété cela dans ce meeting.
00:32:40Écoutez ce qu'il disait de Rima Hassan.
00:32:43Voici ce qu'il vous reste à entendre, M. le Premier ministre,
00:32:48M. le Président de la République,
00:32:50la personne de Mme Rima Hassan,
00:32:53parce qu'elle est députée du peuple français,
00:32:55sa personne est sacrée.
00:32:56La République, c'est elle.
00:32:58Pas vous qui n'avez été élue par personne.
00:33:02Pas vous qui avez convoqué des élections
00:33:04dont vous ne reconnaissez pas le résultat.
00:33:06Voilà, voilà, la République, c'est elle.
00:33:08La République, c'est moi.
00:33:09La République, c'est elle.
00:33:10C'est bien.
00:33:11C'est bien.
00:33:12Donc, elle est députée européenne,
00:33:13comme vous savez, Rima Hassan.
00:33:15Donc, c'est bien.
00:33:16C'est bien l'expression, voilà,
00:33:18de cette espèce de sacralisation de la personne.
00:33:21Mais il ne s'est pas contenté de cela.
00:33:23Et là, ça arrive à des hauteurs quand même inusitées.
00:33:28Mais vous savez qu'on respire mieux, hein, sur les cimes.
00:33:32Voilà ce qu'a écrit Jean-Luc Mélenchon dans un tweet.
00:33:35Des milliers avec Rima et ses coéquipiers
00:33:37relâchés par les nervis de Netanyahou.
00:33:40Rima à Paris, c'est Victor Hugo de retour de Guerneset.
00:33:44Rima à Paris, c'est Victor Hugo de retour de Guerneset.
00:33:48Seule la secte médiatique peut croire qu'un tel événement peut être invisibilisé.
00:33:53Bon, euh...
00:33:55Bon, et pourquoi pas ?
00:33:57Et pourquoi pas ? Mais c'est intéressant.
00:33:59Est-ce qu'on a vraiment besoin de l'hyperbole, cher Jean-Luc Mélenchon ?
00:34:03Pendant les quinze ans passés à Guerneset, Victor Hugo a écrit « Les Misérables ».
00:34:07Pendant les vingt-quatre heures ou à peine passées en Israël,
00:34:09Rima a écrit quelques tweets, voilà.
00:34:13Bon, et elle a mangé trois sandwiches.
00:34:15Alors, moi je veux dire que c'est très bien, mais est-ce qu'on a vraiment besoin d'aller faire des comparaisons ?
00:34:22Pourquoi pas ce moment-là avec Jeanne d'Arc ou plus ?
00:34:24C'est intéressant, hein, la communication politique et l'éloquence politique.
00:34:29Jusqu'où peut-on aller trop loin ?
00:34:31Bon, écoutez, l'amour, c'est comme ça.
00:34:35L'amour n'a pas à s'expliquer, il n'y a pas de raison.
00:34:37Le cœur a ses raisons, que la raison ignore.
00:34:41Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:34:46S'il y a quelque chose à prélever
00:34:49Et que ça vous donne bonne conscience, mais vous n'aurez pas
00:34:55La liberté de penser
00:34:58Liberté de penser, Florent Pagny, effectivement, liberté de penser.
00:35:02Alors, je vais vous dire pourquoi on parle de ça, pour une raison très simple.
00:35:05Aux Etats-Unis, l'édition du 64e anniversaire du roman 1984 de George Orwell, évidemment.
00:35:12Vous connaissez tous, j'espère que ceux qui ne l'ont pas lu devraient se précipiter
00:35:15De ce roman visionnaire de George Orwell écrit en 1948, effectivement.
00:35:19Lui parlait du crime de penser, pas la liberté de penser.
00:35:23Eh bien, écoutez, il y a une nouvelle préface.
00:35:25Alors, on n'a pas encore corrigé.
00:35:27On n'est pas encore dans la correction Woke.
00:35:29Mais une nouvelle préface, écrite par l'américain Dolan Perkin Valdez.
00:35:34Il s'ouvre un exercice d'introspection.
00:35:36Il dit, imaginez, elle dit ce que serait la lecture de 84 pour la première fois aujourd'hui.
00:35:41Elle s'adresse aux jeunes qui ne savent même pas qu'il est Orwell, qui ne savent même pas ce que c'est que le bouquin.
00:35:45Et elle écrit ceci.
00:35:47Il peut être difficile pour quelqu'un comme moi de trouver un semblant de lien dans un roman
00:35:52qui aborde peu les questions raciales et ethniques, soulignant l'absence totale de personnages noirs.
00:35:58C'est-à-dire que si j'ai bien compris, si dans un roman, dans un livre ou dans un essai,
00:36:04on n'aborde pas à telle ou telle minorité, il y a un problème, mais on ne peut pas comprendre.
00:36:09Regardez où on en est, dans l'espèce de défendrement cognitif.
00:36:13Ah non, non, non, il faut absolument qu'il y ait le quota.
00:36:16Donc, même dans des oeuvres qui ont été écrites il y a pratiquement 80 ans et un peu plus de 80 ans.
00:36:21Voilà.
00:36:22Alors, et puis elle dit, vous savez, évidemment, vous allez rencontrer des gens misogynes et méprisables,
00:36:26notamment Winston Smith.
00:36:28Alors que ce n'est pas lui Big Brother, Winston Smith.
00:36:31Eh bien, vous savez, il faut faire la différence entre un personnage imparfait et une histoire imparfaite.
00:36:35Voilà.
00:36:36On a donc besoin, aujourd'hui, d'encadrer moralement, correctement, politiquement, éthiquement, correctement,
00:36:43un livre de George Orwell.
00:36:45Ça devient intéressant dans le côté travail de la pensée.
00:36:50Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:37:00Alors voilà, c'est intéressant en Suisse, en Suisse.
00:37:04Le maintien de l'argent liquide sera bientôt inscrit dans la Constitution fédérale à la suite de l'initiative citoyenne de 2023.
00:37:10Oui à une monnaie suisse libre et indépendante sous forme de pièces et de billets.
00:37:14Voilà.
00:37:15C'est les auteurs membres du mouvement suisse pour la liberté.
00:37:17Exige que les pièces de monnaie ou les billets de banque soient toujours disponibles en quantité suffisante.
00:37:23Le cash, bien sûr.
00:37:24Et que tout projet de remplacement du franc suisse par une autre monnaie soit soumis au vote du peuple et des cantons.
00:37:29Voilà.
00:37:30Ah, mais ils sont incroyables, ces Suisses.
00:37:32Depuis quand on demande au peuple de trancher, ça ne va pas à la tête ?
00:37:37Nous, on s'est arrêtés en 2005.
00:37:40On a compris, référendum sur la Constitution européenne.
00:37:43On a compris.
00:37:44On a tout arrêté.
00:37:45Ça va.
00:37:46Le référendum, c'est pour les Suisses, quoi.
00:37:49Vraiment.
00:37:50Eh bien, voilà.
00:37:51Ça s'appelle un pays où, effectivement, on peut encore dire et faire passer dans la Constitution fédérale que le cash reste et que les billets de banque,
00:38:04parce qu'une majorité des citoyens sont d'accord pour ça.
00:38:07Étonnant, non ?
00:38:08Étonnant.
00:38:09Enfin, nous dire, c'est quoi la démocratie ?
00:38:12C'est par le peuple, pour le peuple ?
00:38:14Non, non.
00:38:15Eh bien, voilà.
00:38:16Ça se passe en Suisse.
00:38:17Ça se passe en Suisse.
00:38:18C'est tout à côté.
00:38:19Vous savez, c'est pas loin.
00:38:20Ça se passe en Suisse.
00:38:21Le peuple, par le peuple, pour le peuple.
00:38:23Référendum.
00:38:24Regardez bien ce nom.
00:38:26Ce sera bientôt dans les livres d'histoire.
00:38:28Ce sera bientôt une espèce de chose très, très, très, très dépassée.
00:38:32Pour écouter cette émission et les suivantes, les précédentes, même rendez-vous sur le site internet de Sud Radio, sur YouTube, sur Spotify, sur toutes les plateformes de streaming.
00:38:42Vous pouvez vous abonner aussi à nos réseaux sociaux.
00:38:44On a dépassé le million depuis un petit moment sur YouTube.
00:38:47C'est pas le moment de relâcher les bras.
00:38:49Allez, on s'abonne et on en parle autour de soi.
00:38:51Merci beaucoup.
00:38:52Pierre connaît, Pierre connaît ça.
00:38:55Vous êtes obligé de parler du Covid, hein ?
00:38:58La maladie auto-immune.
00:39:00Non.
00:39:01Pourquoi la maladie auto-immune ?
00:39:02Parce que la maladie auto-immune, enfin telle qu'elle a été définie par les médecins, c'est que l'infection est provoquée par les agents endogènes du corps.
00:39:12C'est-à-dire que finalement, au lieu de les protéger, ils contribuent à la diffusion.
00:39:15Pourquoi j'ai pris ce terme-là ? Parce que je trouve que sur le 20ème siècle, les intellectuels ont largement contribué d'abord au sentiment de repentance, avec raison d'ailleurs,
00:39:26mais en adhérant parfois à des utopies laïques, rappelez-vous l'entre-deux-guerres, ceux qui devenaient fascistes, ceux qui devenaient nazis et ceux qui devenaient communistes.
00:39:35Et après-guerre, évidemment, il était hors de question de critiquer l'URSS, grande nation victorieuse, etc.
00:39:41Mais rappelez-vous comment on traitait un type comme Aron ou un type comme Camus ?
00:39:45Le grand penseur, c'était Sartre.
00:39:47Il n'y a pas un type qui s'est plus trompé sur les questions internationales que Sartre.
00:39:50Il allait mieux avoir un store avec Sartre que raison avec Aron.
00:39:54Oui, c'est ça exactement.
00:39:56Et rappelez-vous qu'il a été communiste, stalinien, maoïste.
00:40:00La lumière rouge, ça a été juste. Il n'a pas eu le temps.
00:40:02Mais enfin, je veux dire, quand on a ce passé-là, on n'en fait pas un héros.
00:40:05Mais alors, justement, vous en parlez, c'est pour ça, vraiment, c'est un livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir parce que vous donnez aussi des faits par rapport à ça.
00:40:15Alors, il y a eu des livres, Les Sanglots de l'Homme Blanc, il y a eu d'autres livres.
00:40:18Celui-là, ce qui est intéressant, c'est que vous mettez en balance, sans du tout les équilibrer, ce n'est pas le problème,
00:40:24de cette, allez, comment on dirait, inclination, tendance, passion de repentance et victimisation.
00:40:32Vous dites, d'accord, ok, l'Occident, Dieu sait s'il est coupable d'un certain nombre de choses.
00:40:36Mais les autres aussi, il n'y a pas que l'Homme Blanc.
00:40:38Oui, c'est-à-dire que, si vous voulez, j'ai essayé de composer ce livre en deux parties.
00:40:42C'est-à-dire, effectivement, le bilan de l'Homme Blanc, il ne faut pas le discuter.
00:40:46Rappelez-vous quand même qu'entre l'Homme Blanc triomphant du début du 20ème,
00:40:50qui va commencer par faire la guerre de 1914, 20 millions de morts.
00:40:54Et ensuite, il va y avoir cette crise de conscience pilote,
00:40:56la Deuxième Guerre mondiale, 50 millions de morts.
00:40:59Et puis, immédiatement après les guerres de décolonisation,
00:41:02rappelez-vous que pendant le procès de Nuremberg,
00:41:05il y a les émeutes de Sétif et le bombardement d'Aiphong.
00:41:07C'est-à-dire qu'on est dans notre bonne conscience,
00:41:09d'où ce sont nos colonies et donc il faut reprendre nos colonies.
00:41:12Et donc, après ces guerres de décolonisation, qui vont quand même durer jusqu'à 1962,
00:41:16jusqu'à la fin de la guerre d'Algérie,
00:41:18vous avez donc quelque chose qui a de quoi dresser un bilan,
00:41:21disons, de responsabilité de l'Occident.
00:41:24Mais ce qui m'a intéressé, alors évidemment, dans le paysage, il y a la Shoah.
00:41:29C'est-à-dire qu'on a pour la première fois procédé à une espèce d'extermination systématique d'une population.
00:41:34– En fonction de ce qu'elle était intrinsèquement, quoi, essentiellement.
00:41:38– Absolument, et alors en plus, si vous voulez, l'horreur est telle,
00:41:42qu'on décide pour la première fois de réparer le tort fait à des victimes de guerre.
00:41:46Rappelez-vous qu'avant, les victimes de guerre, c'était du collatéral.
00:41:50Il n'y a jamais eu, par exemple, de politique de reconstruction pour les victimes de la guerre de 14,
00:41:54ou les gens qui avaient vu leur maison détruite, etc.
00:41:56Là, pour la première fois, on reconnaît que des victimes ont droit à une réparation,
00:41:59ça va être la création d'un État. Vous connaissez la suite, la création d'Israël, etc.
00:42:03Mais la création de cet État crée ses propres victimes,
00:42:07puisque les Palestiniens, qui n'avaient rien à voir avec la Shoah,
00:42:09se retrouvent dans la situation de victimes.
00:42:11Mais personne ne pouvait prendre en compte le fait que le tort fait aux Palestiniens
00:42:15était causé par la réparation d'Israël.
00:42:18Or, pourtant, on était dans un processus identique.
00:42:21Et donc, à cause de cette repentance acceptée,
00:42:25l'idée de, finalement, se manifester comme victime,
00:42:29rencontrait un écho formidable.
00:42:31Évidemment, avec les intellectuels qui, la plupart du temps,
00:42:34contribuaient à amplifier, si vous voulez, ce sentiment de victimisation,
00:42:38et donc la repentance exigible de l'Occident.
00:42:41– Oui, pardon, Pierre Connaissal, justement.
00:42:44Mais oui, mais ce qui est intéressant, parce que vous en parlez,
00:42:47qu'est-ce qui fait quand même que, et moi ça m'a...
00:42:50Qu'est-ce qui fait que les intellectuels,
00:42:52quand même complètement imbéciles ou lobotomisés,
00:42:55vous parlez de Badiou, vous parlez...
00:42:57On parle de Sartre, on pourrait en citer des dizaines,
00:42:59ont accepté...
00:43:01Alors, on peut parler de Mao, de Pol Pot,
00:43:03puis de beaucoup d'autres, ont accepté,
00:43:05un intellectuel de gauche parisien,
00:43:07tranquille, bien chez eux, bien au chaud,
00:43:09ont accepté de dire,
00:43:11Mao Tse-tou, la révolution culturelle formidable,
00:43:14des millions de morts,
00:43:15Pol Pot, très bien,
00:43:17le tiers de la population cambodgienne,
00:43:19éradiquée.
00:43:21Qu'est-ce qui fait que ça, c'est quoi ?
00:43:24En fait, ma question, c'est jusqu'où peut aller cette repentance
00:43:28dans ce masochisme autodestructeur, quand même ?
00:43:31– Pour répondre à la première partie de votre question,
00:43:33ça m'a aussi beaucoup fasciné.
00:43:35C'est-à-dire, comment est-ce qu'on pouvait accepter,
00:43:37jusqu'au bout, par exemple, les exemples que vous avez cités ?
00:43:40Et alors, à mon avis, il y avait deux choses.
00:43:42Il y a d'abord l'emprise du marxisme.
00:43:44C'est-à-dire, le marxisme est une logique
00:43:46qui vous promet le bonheur absolu.
00:43:48Et finalement, la fin justifie les moyens.
00:43:50C'est-à-dire qu'effectivement, il y aura des morts,
00:43:52mais que de toute façon, à la fin,
00:43:53c'est la réalisation de l'optimum, l'égalité absolue, etc.
00:43:57– Le paradis sur terre mérite quelques sacrifices.
00:44:00– Exactement.
00:44:01Et donc, rappelez-vous que même à l'époque de Staline,
00:44:04on va effectivement excuser,
00:44:06on va essayer de ne pas voir, etc.
00:44:08La deuxième chose, c'est qu'effectivement,
00:44:10la terre est plate et que le lieu de pouvoir est Paris,
00:44:12et surtout le cinquième, sixième et septième arrondissement.
00:44:14C'est-à-dire que peu de gens allaient sur place voir.
00:44:17Et évidemment, quand ils y allaient,
00:44:18vous savez, les compagnons de route,
00:44:19ils étaient en général très bien acceptés.
00:44:21– Certes.
00:44:22– Ils étaient choyés.
00:44:23– Très bien traités, on les amenait où il fallait.
00:44:25– Oui, c'est ça.
00:44:26– Des villages Potemkin, quoi.
00:44:27– Des villages Potemkin, exactement.
00:44:29Et puis, en plus, avec tout ce qu'on peut faire
00:44:30avec un intellectuel,
00:44:31si on lui passe la main dans le dos,
00:44:32si on fait traduire ses bouquins, etc.
00:44:34Donc, il y avait une espèce de lâcheté intellectuelle
00:44:36qui était étonnante.
00:44:37Et encore, je reviens encore une fois sur le cas de Haron.
00:44:40Haron était diabolisé.
00:44:41D'ailleurs, il écrivait dans le Figaro.
00:44:43Alors, vous vous rendez compte de la faute
00:44:44que ça pouvait représenter.
00:44:45Et il a fallu des années pour qu'à la fin,
00:44:47on reconnaisse que c'était Haron qui avait raison.
00:44:49Donc, c'est quand même gênant de penser
00:44:51que ce sont les organismes endogènes de notre société
00:44:53qui ont créé la maladie.
00:44:55– Oui, alors, justement.
00:44:56Mais pour pousser là-dessus,
00:44:57parce que c'est quand même le fond de la chose.
00:45:00C'est quoi ?
00:45:01C'est estimer que...
00:45:02Vous vous rappelez cette phrase de Sartre
00:45:03dans la préface à Fanon,
00:45:04que vous l'a cité d'ailleurs.
00:45:05Tuer un Européen, c'est libérer deux personnes.
00:45:08Un Européen, il est mort, donc bon.
00:45:10Et l'autre, on libère le colonisé.
00:45:12Mais arrivé à ce stade, moi je vois bien,
00:45:14et Dieu sait si on ne va pas faire l'éloge de la colonisation
00:45:17et rien à dire.
00:45:18Mais c'est quoi ?
00:45:20Vous dites le marxisme.
00:45:21Mais est-ce qu'il n'y a pas autre chose ?
00:45:22Est-ce qu'il n'y a pas le repartir chrétien
00:45:24ou judo-chrétien ?
00:45:25Je ne sais pas.
00:45:26– Il a mis du temps à s'exprimer quand même.
00:45:28Il a mis du temps à s'exprimer.
00:45:29Je veux dire, le chaînage qui fait qu'alors qu'on juge
00:45:31les dignitaires nazis et les dignitaires japonais,
00:45:34on reprend la recolonisation,
00:45:36on va bombarder les émeutes de Sétif,
00:45:38je crois que ça fait 3000 morts,
00:45:39et le bombardement d'Aiphong, ça fait 6000 morts.
00:45:41Et on est en plein procès de Nuremberg.
00:45:43Donc nous ne ferons jamais nous-mêmes le procès
00:45:45de nos propres horreurs.
00:45:46Rappelez-vous la torture, le déplacement de population,
00:45:48les bombardements de population civile, etc.
00:45:50Parce qu'encore une fois, on est dans la situation
00:45:52où de toute façon la légitimité
00:45:54a mis beaucoup de temps à se trouver critiquée.
00:45:57C'est parce qu'on prend le contingent en Algérie
00:45:59que commence la crise.
00:46:00La guerre d'Indochine,
00:46:01il n'y a pas de crise en France pour ça.
00:46:03Il y avait des dockers qui refusaient d'embarquer.
00:46:05Mais il n'y a pas de crise dans la société française.
00:46:08Oui.
00:46:09Alors justement, de ce point de vue-là,
00:46:11quand même, vous dites ça, c'est vrai.
00:46:14Mais enfin, on peut vous répondre,
00:46:15mais c'est un débat.
00:46:17Mais je crois qu'ils peuvent...
00:46:19Enfin, je vous fais l'avocat,
00:46:20non pas des diables, mais des autres.
00:46:22Il dit oui, mais attendez,
00:46:23pour détruire l'Allemagne,
00:46:25il fallait bombarder Dresde.
00:46:26C'était terrible.
00:46:27Il y a eu des tas de civils.
00:46:28Mais est-ce qu'il fallait ne pas le faire ?
00:46:29Enfin, quand on est dans la guerre, voilà.
00:46:31Je veux dire, où on peut s'arrêter là ?
00:46:33C'est comme Hiroshima et Nagasaki.
00:46:35Pas question de justifier Hiroshima et Nagasaki.
00:46:38Mais est-ce qu'il fallait que ça soit,
00:46:39pour poser la question brutalement,
00:46:41chez Churchill ou chez Roosevelt ou chez Hitler ?
00:46:44Grosse question.
00:46:45Si vous voulez...
00:46:47Bon, la guerre a ses règles.
00:46:48C'est-à-dire qu'en général,
00:46:49ça vise à finir la guerre.
00:46:51Ça n'est plus les guerres napoléoniennes.
00:46:52On ne fait pas une bataille.
00:46:53Si on l'a gagnée, c'est fini en signe la paix.
00:46:54Non, on est dans des guerres avec la guerre de 14,
00:46:56qui commencent à être des guerres d'effectifs,
00:46:58de massacres de populations, etc.
00:47:00Et donc, après ça, évidemment,
00:47:02quand on est la seconde guerre mondiale,
00:47:04on est là dans une politique
00:47:05où le technologique va primer dans le conflit,
00:47:08et donc vous aurez les bombardements sur les villes, etc.
00:47:10Rappelez-vous que la guerre de 14, à Paris, ça vivait bien.
00:47:15C'était uniquement la ligne de front qui était marquée.
00:47:17Pendant la seconde guerre mondiale, par contre, le front est partout,
00:47:19et donc vous allez avoir ces bombardements systématiques,
00:47:23y compris de Dresde, etc.
00:47:25Rappelez-vous qu'à la fin de la guerre,
00:47:27les Américains ont cherché à comprendre pourquoi les Allemands,
00:47:29malgré tous ces bombardements de villes,
00:47:31avaient finalement résisté jusqu'au bout.
00:47:33Et en fait, ils ont mandaté des sociologues,
00:47:35ils sont allés interviewer les populations allemandes,
00:47:38et ils sont arrivés à une conclusion qui paraît d'un bon sens absolu,
00:47:41c'est qu'ils disaient, mais vous savez,
00:47:42quand on est sous les bombardements,
00:47:43on se solidarise avec celui qui vous défend,
00:47:45pas avec celui qui vous bombarde.
00:47:47C'est idiot, mais c'est à peu près les contradictions de la guerre.
00:47:50Et donc, toutes ces choses-là, évidemment,
00:47:52ont fait qu'on n'a pas empêché, par exemple,
00:47:54pendant la guerre du Vietnam,
00:47:55de continuer les bombardements avec des B-52
00:47:57qui balançaient des bombes sur des populations
00:47:59à 6 000 mètres d'altitude.
00:48:01Donc, vous voyez, on n'a pas complètement sorti du fait
00:48:03qu'on croit que la supériorité technologique suffit à gagner une guerre.
00:48:07Oui, ce qui n'a pas été le cas.
00:48:09Et Dieu sait si les Vietnamiens l'ont montré.
00:48:12Et alors, pour revenir à justement cette concurrence victimaire extraordinaire,
00:48:17d'ailleurs, qu'on vit toujours aussi,
00:48:19chacun se victimise à sa manière d'une certaine...
00:48:22Et c'est ce que vous racontez dans votre livre.
00:48:24Encore une fois, je voudrais revenir sur cette espèce d'opium des intellectuels.
00:48:28C'était un titre de Raymond Aron, ça.
00:48:31Et cet opium-là consiste à dire quoi ?
00:48:33« Je me donne bonne conscience, moi je suis là, moi je ne risque rien,
00:48:37mais je me donne bonne conscience en choisissant les bonnes victimes
00:48:40ou les mauvaises victimes, les bons bourreaux ou les mauvais bourreaux. »
00:48:43Est-ce que quelque part, c'est ça ?
00:48:45Oui, effectivement, c'est se placer en position de puissance morale.
00:48:49Et effectivement, en disant « je connais les victimes », etc.
00:48:53La différence entre ces intellectuels-là, et je reviendrai sur le sujet,
00:48:58et les intellectuels de l'entre-deux-guerres,
00:49:00c'est que les intellectuels de l'entre-deux-guerres participaient aux guerres.
00:49:02Il y a des gens qui sont partis à la guerre d'Espagne.
00:49:04Régis Debré est parti en Amérique latine, etc.
00:49:06Cela, aujourd'hui, les intellectuels ne partent plus faire la guerre.
00:49:09Ils font la guerre d'ici.
00:49:11Et après la disparition de l'URSS,
00:49:14donc quand tout à coup la matrice de la bipolarité s'effondre,
00:49:17et que le marxisme disparaît comme idéologie,
00:49:20puisque le navire amiral a sombré aussi,
00:49:22vous avez à ce moment-là sur les plateaux de télé
00:49:24ce que j'ai appelé le complexe militaro-intellectuel.
00:49:26C'est-à-dire que vous voyez bien sur toutes les chaînes d'infos,
00:49:28vous savez, le basculement se fait au moment de la guerre du Golfe.
00:49:31Pourquoi ? Parce que, guerre annoncée,
00:49:33on avait donné six mois à Saddam Hussein pour se retirer,
00:49:3635 pays, d'une coalition de 35 pays,
00:49:38pour battre la quatrième armée du monde,
00:49:40à la sortie d'une guerre...
00:49:42Ça dure 120 heures.
00:49:43Il y a tromperie sur la marchandise.
00:49:45Quand vous dites qu'on est capable de réduire...
00:49:47Je n'ai jamais su qui était la troisième guerre,
00:49:48la troisième puissance mondiale.
00:49:50Mais enfin, ce n'est pas grave.
00:49:51Donc, si vous voulez, après ça,
00:49:52les Occidentaux se sont installés dans une espèce d'hubris guerrière,
00:49:55en se disant, si on envoie du militaire,
00:49:57on va faire cesser les guerres.
00:49:59Sans se poser la question de la raison de la crise ou de la guerre,
00:50:03si vous voulez.
00:50:04Et rappelez-vous, à Sarayez-vous,
00:50:05on envoie des casques bleus français et anglais,
00:50:06les pauvres types se font flinguer.
00:50:07Parce qu'on ne s'était pas demandé pourquoi, ni comment, etc.
00:50:11Et donc, cette espèce de bonne conscience s'écroule, évidemment,
00:50:14au moment du 11 septembre.
00:50:15Parce que là, à ce moment-là,
00:50:16on avait fait quand même déjà une dizaine,
00:50:18une quinzaine d'interventions militaires.
00:50:20À chaque fois, d'ailleurs, ça s'était mal passé,
00:50:22ça s'était mal terminé.
00:50:23Mais le 11 septembre, tout à coup, c'est le traumatisme.
00:50:25Puisque les Américains,
00:50:26qui n'avaient jamais connu la guerre sur leur territoire,
00:50:29tout à coup se retrouvent en Mondiovision
00:50:32avec la destruction des tours,
00:50:34avec un type qu'ils connaissaient très bien,
00:50:35qui s'appelait Ben Laden, etc.
00:50:36Et à ce moment-là,
00:50:38vous avez la réaction d'un organisme démocratique
00:50:40qui décide qu'il faut une guerre.
00:50:42Rappelez-vous, George Bush, en janvier 2002,
00:50:45il fait une guerre dans laquelle il annonce
00:50:46que l'axe du mal, c'est l'Iran, l'Irak et la Corée du Nord.
00:50:48Vous voyez la tête des Nord-Coréens
00:50:49quand ils ont appris qu'ils étaient l'axe du mal.
00:50:51Donc on est sur quelque chose qui est totalement artificiel.
00:50:54On peut s'occuper d'une crise ou d'une autre,
00:50:57ou la négliger, peu importe,
00:50:58puisqu'il n'y a plus l'URSS derrière.
00:51:00Par exemple, la crise la plus grave aujourd'hui,
00:51:02c'est celle de la crise du Congo.
00:51:03Mais personne n'a envie d'envoyer des troupes au Congo.
00:51:06Donc vous voyez comment cette...
00:51:08Il y a un génocide au Soudan, personne n'en parle.
00:51:11Ah bah oui, oui.
00:51:12Le Soudan, mais oui, en même temps.
00:51:14Personne n'a envie, effectivement, d'envoyer des troupes,
00:51:16se faire tuer au Soudan.
00:51:18Donc on est dans une situation où, si vous voulez,
00:51:20sur le plateau télé, on interpelle le politique
00:51:23avec un argumentaire qui consiste à dire
00:51:25on ne peut pas ne pas, la double négation suffisant de preuves.
00:51:28Et donc, après ça, le politique va choisir ou pas,
00:51:31d'envoyer ou d'envoyer pas.
00:51:32Mais on est en bout de course.
00:51:33C'est fini.
00:51:34On ne peut plus continuer à faire semblant d'envoyer des troupes.
00:51:36Nous-mêmes, nous sommes en train de refouler d'Afrique.
00:51:39C'est-à-dire que la France-Afrique est en crise.
00:51:41Et donc, vous voyez, pour le Mali, on finit par se retirer
00:51:44parce qu'on a des salafistes là-bas aussi.
00:51:46Donc on est dans un basculement stratégique.
00:51:48Et encore une fois, cette espèce de surcapacité
00:51:52de ce complexe militaire ou intellectuel
00:51:54où vous allez avoir des intellectuels médiatiques,
00:51:56vous allez avoir des humanitaires,
00:51:57vous allez avoir des intellectuels,
00:51:59vous allez avoir tous ces gens-là, si vous voulez,
00:52:00qui vont venir expliquer d'ici pourquoi il faut envoyer des troupes.
00:52:03Voilà.
00:52:04Et ce qu'il faut faire, oui.
00:52:05Et ce qu'il faut faire.
00:52:06Et c'est le camp du bien.
00:52:07On va continuer d'en parler avec Pierre Connaissard.
00:52:100826 300 300 pour ceux qui veulent intervenir.
00:52:14Et n'hésitez pas à le faire
00:52:16parce qu'il y a beaucoup de choses à dire.
00:52:17Et évidemment, ce qui se passe en ce moment,
00:52:19que ce soit Russie, Ukraine ou Iran, Israël,
00:52:23donnent beaucoup, beaucoup, beaucoup d'eau à notre moulin.
00:52:27À tout de suite.
00:52:29Sud Radio.
00:52:30Sud Radio.
00:52:31Parlons vrai.
00:52:32Sud Radio.
00:52:33Parlons vrai.
00:52:36Sud Radio.
00:52:37Bercov dans tous ses états.
00:52:41L'homme blanc peut-il encore donner des leçons d'humanité à la Terre entière
00:52:45et en recevoir.
00:52:47Parce qu'il en reçoit aussi, Pierre Connaissard,
00:52:49reportant en victimisation la maladie auto-immune de l'Occident
00:52:52qui vient de paraître aux éditions de l'Aube.
00:52:55Effectivement, on parlait de ça.
00:52:57On parlait de ces paradoxes assez incroyables.
00:52:59On parlait aussi hors antenne.
00:53:01Parce que quand vous parliez, justement, je me rappelle aussi quelque chose qui est très intéressant.
00:53:06Juste avant l'effondrement de l'URSS, pardon, juste avant le 11 septembre 2001,
00:53:12en 1999, il y a eu, hors ONU, etc., l'OTAN qui attaque la Serbie.
00:53:18En plein, et puis ça crée pour le Kosovo et compagnie.
00:53:21Là aussi, pendant 4-21 jours de bombardement, aucun problème.
00:53:25C'est-à-dire qu'on a l'impression que chacun, ça continue sans aucune règle.
00:53:29Et après, ça se donne les amis du bien et de la morale.
00:53:33Il vaut mieux l'avoir un peu en stock avant, quand même.
00:53:36Vous voyez ce que je veux dire ?
00:53:37Avec le cas de la Serbie que vous citiez,
00:53:39effectivement, il y avait eu ce siège de Sharajevo.
00:53:41Mais simplement, l'illusion qu'on en avait,
00:53:43c'est qu'on pensait que l'envoi de casques bleus français et anglais
00:53:45allait suffire à calmer tout le monde, puisqu'on était dans la sortie de la guerre du Golfe.
00:53:49En fait, on a perdu, je crois, une vingtaine ou une quarantaine de types,
00:53:51victimes de snipers serbes.
00:53:53Et donc, on était quand même dans une situation
00:53:55où on ne mesurait pas, non seulement la capacité militaire de l'autre,
00:53:59mais le propre poids de nos argumentaires, si vous voulez.
00:54:03Et donc, moi, j'en avais parlé avec Védrine,
00:54:05et il me disait que Mitterrand a très longtemps hésité,
00:54:07parce qu'on lui a reproché de ne pas être intervenu plus tôt.
00:54:09Mitterrand s'était longtemps interrogé pour savoir
00:54:11s'il fallait préserver le modèle titiste,
00:54:13qui avait quand même assuré 40 ans de paix,
00:54:14ou laisser l'éclatement se faire.
00:54:16Bon, finalement, après, les événements ont dicté la suite.
00:54:19Mais il était légitimement en droit de s'interroger.
00:54:22Or, après ça, on connaît la suite.
00:54:24Alors, il y en a une crise que j'aime beaucoup citer aussi,
00:54:26qui est la Somalie.
00:54:28La Somalie, rappelez-vous, court dans les médias l'idée
00:54:30qu'en Somalie, il y a une famine
00:54:32et qu'il y a des chefs de guerre qui pillent les convois humanitaires.
00:54:36Moi, j'en parle avec Broman,
00:54:38et il me dit, mais écoute, j'ai appelé mes équipes...
00:54:40Broman, médecin sans frontières.
00:54:42Il me dit, j'ai appelé mes équipes sur place,
00:54:44ils me disent que les types qui attaquent les convois
00:54:47ne sont pas des voleurs.
00:54:48Ils ne revendent pas.
00:54:49Ils distribuent dans leur clan.
00:54:50Ça veut dire qu'il n'y en a pas assez.
00:54:51Donc, si on augmente la quantité, on devrait réduire la conflictualité.
00:54:54Et en fait, pendant qu'il est en train de plaider ça,
00:54:56vous avez Kouchner, ancien humanitaire, devenu ministre,
00:54:58qui décide la guerre.
00:54:59Vous voyez ce que je veux dire ?
00:55:01Et après, cette guerre est tellement ridicule
00:55:02que quand les Américains voient en grand spectacle
00:55:04comme à Hollywood,
00:55:05il faut attaquer le port de Mogadiscio
00:55:07parce que là, il faut arriver à amener de l'aide en quantité.
00:55:10Il attaque sur une ville tenue par un chef de guerre
00:55:12qui s'appelait Haïdide.
00:55:13Le type l'attendait pied ferme.
00:55:15Il abat deux hélicoptères, 20 GIs tués.
00:55:17Les Américains ont quitté Mogadiscio
00:55:18sans même nous en informer.
00:55:20Donc, vous voyez comment cette futilité
00:55:22de l'accroche à la conflictualité
00:55:24qui évidemment s'est révélée dans beaucoup de crises secondaires.
00:55:27C'est-à-dire en fait, en lisant ce que vous écrivez,
00:55:32on se dit au fond, on habille tout ça de très beaux sentiments,
00:55:35que ce soit culpabilité, victimation,
00:55:37mais c'est le cynisme et le rapport de force
00:55:39qui jouent de façon absolue quoi, franchement.
00:55:41Oui, simplement effectivement,
00:55:43comme il n'y a plus d'ennemis structurés en face,
00:55:45comme il n'y a pas d'ennemis planétaires si vous voulez en face.
00:55:48Oui, il n'y a plus la guerre froide,
00:55:50il n'y a plus Amérique, URSS, etc.
00:55:52Et donc, si vous voulez, il y a environ 400 crises
00:55:54à la surface de la planète, ça permet de faire son marché.
00:55:56Il y a des crises qui n'intéressent personne.
00:55:58Je vous disais tout à l'heure,
00:56:00la crise la plus grave aujourd'hui, c'est la crise du Congo,
00:56:02mais personne n'a envie d'envoyer du monde au Congo.
00:56:04Donc le massacre se passe tranquillement,
00:56:05le Soudan se parait, la Somalie parait.
00:56:07Au Congo-Rwanda, c'est fou,
00:56:08300 000 hommes, femmes et enfants tués.
00:56:10Oui.
00:56:11Personne n'a rien.
00:56:12Alors le cas du Rwanda était assez intéressant
00:56:13parce que j'étais à l'époque
00:56:14à la délégation aux affaires stratégiques
00:56:15et avant, en 93, j'ai écrit un papier en disant
00:56:18que j'ai appelé poliment plaidoyer
00:56:19pour un réexamen de la politique française au Rwanda,
00:56:21parce que je me disais, je ne comprends pas ce qu'on fait au Rwanda,
00:56:24c'est une chiure de mouche à côté du Congo, bref.
00:56:27Mais c'était tenu par la chaîne militaire
00:56:29la France-Afrique, si vous voulez, remontant à l'Elysée.
00:56:31Donc je me fais engueuler par un militaire du cabinet
00:56:34qui me dit, quand on ne connaît pas un sujet, on n'écrit pas dessus.
00:56:36Bon, quelques mois plus tard, le génocide commence.
00:56:39Et après coup, on a fait justement avec mes collaborateurs,
00:56:42parce que je l'avais un peu en travers de la gorge,
00:56:44le bilan du système d'information français.
00:56:50Donc on a repris toutes les notes de la DGSE,
00:56:52toutes les notes du renseignement militaire,
00:56:54tous les télégrammes diplomatiques, etc.
00:56:57Et vous vous apercevez que très peu ont alerté.
00:57:00Pourquoi ? Parce qu'ils avaient très peur
00:57:02que dans cette chaîne de la France-Afrique,
00:57:04on leur dise, mais attendez, attendez,
00:57:05occupez-vous de ce qui vous regarde.
00:57:06Donc tous les télégrammes diplomatiques,
00:57:08ils écrivaient la vie politique à Kigali
00:57:10comme si c'était le cinquième arrondissement.
00:57:12Alors qu'il y avait une espèce de propagande de la Biarrimana
00:57:15qui qualifiait les Tutsis de rats, de chiens.
00:57:19Bon, imaginez qu'un type qui était en Allemagne dans les années 30
00:57:22n'ait pas vu que le nazisme était antisémite.
00:57:24Et donc, cette chaîne...
00:57:26Il ne le faisait pas par peur de paraître...
00:57:29C'est quoi ? C'est la peur ?
00:57:31C'est l'opportunité ?
00:57:32Que ces gens-là dont le métier, dont le job est d'informer,
00:57:36ne le font pas ?
00:57:37Ben, si vous voulez, chacun a sa logique.
00:57:39Bon, d'abord, que les diplomates soient des diplomates,
00:57:41je ne vais pas leur reprocher, disons qu'ils sont prudents.
00:57:44Bon.
00:57:45Deuxième chose, la direction du renseignement militaire,
00:57:47ce qui l'intéressait, c'était la conflictualité
00:57:49qui continue à exister à la frontière.
00:57:50Donc, ils avaient du renseignement militaire.
00:57:52Que la DGSE n'ait pas informé, je ne sais pas pourquoi,
00:57:55mais enfin, je n'ai rien trouvé, si vous voulez, d'alerte.
00:57:57J'ai dû trouver une note de la DGSE qui est effectivement alertée.
00:58:00Mais vous voyez, cette audite, quand on arrive finalement
00:58:03à cette situation effroyable du massacre à la Machete,
00:58:07ça, c'est un aspect qu'on a complètement raté.
00:58:09Alors, après, ce qui est intéressant aussi,
00:58:11c'est que quand on va monter l'opération turquoise
00:58:13pour essayer de séparer les belligérants,
00:58:15les Américains disent, nous, l'Afrique, c'est fini.
00:58:17Il n'y a pas un noir qui mérite qu'on tue un G.I.
00:58:19On va aller dans l'opération turquoise, vous connaissez la suite.
00:58:22Et donc, finalement, on va, à la fin, réussir,
00:58:25enfin, en tout cas, comment dire,
00:58:27Cagamé va l'emporter.
00:58:28Rappelez pour les auditeurs, pardon,
00:58:29qu'est-ce qu'était l'opération turquoise, juste rapidement.
00:58:32Alors, l'opération turquoise, c'est une opération
00:58:34que monte la France, justement, parce qu'elle dit,
00:58:36mais on ne peut pas laisser le génocide.
00:58:38Les Français s'étaient retirés.
00:58:39Il n'y avait pas de soldats français au moment du génocide.
00:58:40Donc, on dit, mais il faut y aller, il faut empêcher le massacre.
00:58:42D'accord.
00:58:43Donc, on va monter une opération.
00:58:44Quelques États européens, pour l'essentiel, vont venir.
00:58:48Mais enfin, en gros, le match est déjà fini, quoi.
00:58:50C'est la France, ouais.
00:58:51Et, si vous voulez, ce qui est intéressant, c'est que,
00:58:53dans le débat politique français,
00:58:55les gens n'ont pas cherché à savoir qu'est-ce qui s'était effectivement passé.
00:58:58Ils ont surtout instruit le procès de la France.
00:59:00Ouais.
00:59:01C'est pas, je vais prendre tous les éléments du dossier pour comprendre.
00:59:04Oui, regardez, oui.
00:59:05Ce qu'on a fait, nous, avec mes collaborateurs,
00:59:07c'était évidemment le bilan, l'audit du système d'information publique.
00:59:10Bien sûr.
00:59:11Et il y a énormément de crises où, malheureusement, c'est comme ça.
00:59:13Et, justement, on va continuer à parler.
00:59:16Et, aujourd'hui, effectivement, à l'heure où il y a les...
00:59:19Parce qu'on parle, aujourd'hui, effectivement, d'Iran-Israël,
00:59:22mais il y a combien, on peut dire, 200 conflits à la surface de la Terre, au moins ?
00:59:26Un peu plus, 400, mais avec des violences, évidemment, très différentes.
00:59:29Oui, très différentes, oui.
00:59:30Non, non, il y a le choix, on peut faire ce qu'on veut.
00:59:32On peut faire ce qu'on veut.
00:59:33Et, oui, et prendre son marché, enfin, je dis ça,
00:59:36c'est assez terrifiant, parce que c'est pas une question de cynisme,
00:59:39c'est une question, justement, de rapport de force d'idéologie.
00:59:42On va continuer d'en parler, 0826 300 300, avec Pierre Connaissat.
00:59:46Et on va parler aussi de cette espèce de, moi, je dirais,
00:59:50de victimisation, d'alignation, de repentance à géométrie variable.
00:59:54Parlons des deux poids, deux mesures, parce que je crois qu'elle est,
00:59:56un peu partout, elle est très présente.
00:59:58Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:00:03Et nous sommes toujours avec Pierre Connaissat,
01:00:06Repentance des victimisations, la maladie otomine de l'Occident.
01:00:10Je crois que nous avons un auditeur.
01:00:13Non, non, non, non, je pensais qu'il y avait...
01:00:16Alors, justement, je voudrais qu'on continue.
01:00:18Alors, justement, dans votre livre, Pierre Connaissat, vous dites,
01:00:22attendez, il y a ce qu'on appelle, effectivement, l'Occident,
01:00:25mais il y a quand même, peut-être, on pourrait regarder aussi,
01:00:29balayer, peut-être, non pas devant notre porte, on le fait,
01:00:33et c'est très bien, mais ce qui se passe chez les autres,
01:00:36et c'est-à-dire qu'il y a autant de massacres, de génocides,
01:00:44il faut remplir ça avec précaution, mais quand même,
01:00:47chez d'autres, notamment en Afrique, en Asie et ailleurs,
01:00:50qui, elles, passent totalement sous silence.
01:00:53Ah oui, absolument. Revenons sur l'affaire du Rwanda, par exemple.
01:00:56C'est un massacre intra-africain.
01:00:58Mais il n'y a pas de bilan critique africain.
01:01:01C'est-à-dire, c'est beaucoup plus simple de rendre la responsabilité à la colonisation,
01:01:04même si elle n'avait plus aucun rapport,
01:01:06puisque ça avait été une colonie belge qui avait été cédée à la France,
01:01:10mais pas formellement, mais disons, c'était dans l'ère de la France-Afrique, quoi.
01:01:14Et donc, on a aujourd'hui des génocides,
01:01:16comme vous citiez le Soudan, si vous voulez,
01:01:18ou un massacre collectif dans lequel on n'a aucune responsabilité.
01:01:21Mais il reste que...
01:01:23Alors, il y a un exemple que j'aime beaucoup, si vous voulez,
01:01:24c'est celui de l'Algérie.
01:01:25Parce que l'Algérie, vous vous souvenez, 1962,
01:01:28il y avait les lignes frontières qui avaient été bloquées, vous vous souvenez,
01:01:31et puis l'armée française avait quasiment exterminé la résistance intérieure.
01:01:36Mais 1962, quand on signe la paix,
01:01:38c'est la résistance extérieure qui rentre à Alger et qui s'installe.
01:01:41Évidemment, ils ont tout intérêt à survaloriser une guerre qu'ils n'ont pas faite,
01:01:45puisqu'ils ne l'avaient pas faite, justement.
01:01:47Et donc, ils vont s'installer et les militaires algériens vont capter le pouvoir
01:01:51jusqu'aux affaires, si vous voulez, d'islamisation et de guerre civile.
01:01:56Donc, ils décultivent un discours anti-français,
01:01:59ils vont former tous leurs enfants à l'idée de la guerre de libération,
01:02:02que la France, le malheur, etc.
01:02:03Et ces enfants n'ont comme seule solution que de venir chercher du boulot en France.
01:02:06Vous voyez bien que ça pose quand même quelques problèmes,
01:02:08mais jamais les Algériens reconnaîtront qu'ils sont au moins aux mêmes responsables,
01:02:12parce que les 10 années de guerre religieuse en Algérie n'ont rien à voir avec la France.
01:02:17C'est parce qu'ils avaient voulu ré-islamiser, comme ils n'avaient pas d'imams,
01:02:19ils les faisaient venir d'Arabie Saoudite.
01:02:21Vous voyez le service qui se rendait à eux-mêmes.
01:02:24Et donc, ils n'ont fait aucune analyse de ces 10 ans où il y a eu 300 000 personnes massacrées en Algérie.
01:02:29Non, parce que si vous voulez, la fin de la politique de réconciliation nationale,
01:02:32c'était on arrête tout.
01:02:33Bon, vous l'avez dit, ça a laissé des cicatrices énormes, c'est évident.
01:02:36Mais encore une fois, avec quelque chose qui était une économie ruinée par la guerre,
01:02:40une suprématie des militaires qui n'ont toujours pas quitté le pouvoir.
01:02:43Et donc, on est dans ces situations fascinantes.
01:02:45Rappelez-vous quand même qu'ils ont sorti cette espèce de fantoche qui était Bouteflika,
01:02:49qui avait de la peine à aller jusqu'à l'urne,
01:02:52mais simplement pour dire, nous avons un ancien combattant civil.
01:02:55Vous voyez, il fallait prendre les Algériens pour des imbéciles, quand même, à ce point-là.
01:02:58Donc, c'est ça l'Algérie.
01:03:00Puis aujourd'hui, évidemment, je ne reviens pas sur l'affaire Boilem Sansal,
01:03:03mais vous voyez bien combien la construction anti-française est une espèce d'identité politique en Algérie.
01:03:08En fait, oui, c'est une espèce de cheval qui leur sert bien.
01:03:11D'ailleurs, c'était Xavier Driancourt, vous savez, l'ancien ambassadeur de France à l'Algérie,
01:03:16qui m'avait rappelé...
01:03:17Vraiment, c'est quelque chose qui n'a pas été très...
01:03:19C'est que les signataires des accords déviants,
01:03:21ce n'étaient pas les mecs de l'armée de l'intérieur.
01:03:23Ils avaient été balayés.
01:03:24Six mois après, c'est l'armée de l'extérieur, c'est Ben Bella et compagnie.
01:03:29Oui, on les a fait sortir de prison puisqu'ils étaient prisonniers en France.
01:03:32Et c'est eux qui vont effectivement, dans un premier temps, capter le pouvoir.
01:03:35Mais en Algérie, il n'y a pas d'autre légitimité pour le moment que celle de l'armée.
01:03:40Et donc, les pauvres algériens, ils sont obligés de...
01:03:43Effectivement, il y a captation de la rente pétrolière.
01:03:45Et donc, comme beaucoup de pays pétroliers, il n'y a pas de boulot sur place.
01:03:47Donc, les types ne peuvent venir que chez l'ancien ennemi, qui est quand même la France.
01:03:51Voilà.
01:03:52Donc, aujourd'hui, les enfants de deuxième ou troisième génération,
01:03:55qui sont parfois nés en France, si vous voulez,
01:03:57ont parfois du mal, effectivement.
01:03:59Ils recherchent une identité dans une espèce de radicalisation religieuse.
01:04:02On n'est pas sortis de l'auberge, quand même.
01:04:04C'est ça.
01:04:05Non, mais est-ce que ça ne risque pas, franchement, et on le voit,
01:04:07d'entraîner quand même des conséquences
01:04:09dont on ne voit absolument pas comment elles pourraient être contrôlées ?
01:04:12Écoutez, de toute façon, moi, il y a deux exemples qui me frappent,
01:04:15qui sont l'assassinat de deux professeurs de l'Education nationale.
01:04:19Samuel Paty.
01:04:20Samuel Paty et Dominique Bernard.
01:04:21C'est quand même la première fois dans l'histoire de l'enseignement public
01:04:25que deux professeurs sont assassinés.
01:04:27Ce qui m'a frappé, c'est que le premier a été assassiné par un Tchétchène.
01:04:31Alors, on vous dit, attendez, les Tchétchènes, pourquoi on l'a accepté en droit d'asile ?
01:04:34Ah ben, parce que les Tchétchènes, ils sont massacrés par les Russes.
01:04:36Les Russes nous disaient, faites attention, les Tchétchènes sont des mecs qui régloquent tout à coups de feu.
01:04:39Ah non, non, non, c'est des victimes.
01:04:41Le jeune Anzorov arrive à l'âge de 9 ans, il fait l'école publique française.
01:04:47Et à 15 ans, il décide d'aller décapiter un professeur qu'il ne connaît pas,
01:04:51dont il a appris qu'il avait commenté les images de Charlie Hebdo.
01:04:55Et donc, il va aller se le faire identifier pour le suivre, pour le décapiter.
01:05:00Donc, je me pose une première question, c'est,
01:05:02est-ce qu'on avait jugé de la dangerosité de Tchétchènes quand on les a acceptés ?
01:05:05Deuxième aspect, celui de Dominique Bernard, qui lui, va être assassiné par un de ses anciens élèves.
01:05:09Pareil, lui, c'est un Ouzbec.
01:05:11Alors, vous dites, attendez, ce n'est pas deux pays dans lesquels la politique française est particulièrement menaçante.
01:05:15Ça veut dire qu'on a un droit d'asile, si vous voulez, qui ne regarde plus la dangerosité de l'individu qu'on accueille,
01:05:20mais est-ce qu'il est menacé chez lui ?
01:05:22À la fin, vous vous retrouvez, quand finalement le droit d'asile leur est refusé, avec la situation des OQTF.
01:05:27Ah oui, non, il ne peut pas rester, il faut qu'il s'en aille.
01:05:29Vous avez obligation de quitter le territoire français.
01:05:31Obligation.
01:05:32S'il vous plaît, obligation de quitter le territoire français.
01:05:34Et comme vous savez que la jurisprudence européenne fait que même si vous voulez expulser quelqu'un,
01:05:37il faut vérifier qu'il sera bien traité chez lui.
01:05:39Vous dites, on va renvoyer aux Algériens leurs anciens islamistes,
01:05:42qu'on va libérer de prison, vous pensez qu'ils vont les récupérer ?
01:05:44Et donc, on est dans cette situation aberrante où le droit a perdu contact avec la réalité.
01:05:49Que ce soit le droit d'asile, d'ailleurs, ou que ce soit le droit européen.
01:05:52Le droit européen.
01:05:53Oui, et puis voilà, et les politiques ont totalement plié devant cela.
01:05:57Enfin, ils se sont courbés.
01:05:58Ah, totalement, totalement.
01:05:59Parce qu'encore une fois, si vous voulez, quand on dit qu'on vit dans un état de droit,
01:06:03c'est bien, mais il faut que le droit ait un contact avec la réalité.
01:06:06Un peu, oui.
01:06:07Vous le voyez bien qu'avec l'obligation, l'interdiction d'expulser un type qui est sous OQTF,
01:06:11ça veut dire qu'il est sorti de prison, il a fait sa peine.
01:06:13Il est toujours dangereux et on ne veut pas le garder, mais on ne peut pas l'expulser.
01:06:17Donc, il y a un moment où vous dites, attendez, les juges, il faut mettre les types à Bruxelles.
01:06:21Il n'y a plus que ça comme solution.
01:06:23C'est clair.
01:06:24C'est clair.
01:06:25Et effectivement, comme Bruxelles commande, enfin en tout cas, tout se passe comme si Bruxelles commandait.
01:06:31Je voudrais, alors justement, venir à cette espèce de...
01:06:35Mais ça fait partie, je dirais presque, on dirait quand même.
01:06:39Parce que, pourquoi personne parmi les politiques...
01:06:42Écoutez, c'est une situation aberrante, vous le dites, tout le monde le constate,
01:06:46enfin beaucoup le constatent, ils sont un peu lucides, mais on ne peut rien faire.
01:06:49Ce qui est extraordinaire, c'est dans la bouche des politiques, même d'un certain nombre d'intellectuels,
01:06:53ou d'un certain nombre de « sachants » de guillemets.
01:06:56Oui, oui, c'est vrai, c'est vrai, c'est terrible, on ne peut rien faire.
01:06:59Ce « on ne peut rien faire », c'est quoi ? Ça vient de quoi, ça ?
01:07:02D'abord, la fragmentation du champ politique, ça c'est une chose.
01:07:05C'est-à-dire que, si vous voulez, si vous pouvez accuser l'autre de porter atteinte aux droits de l'homme,
01:07:09si vous voulez, vous allez gagner du match, quoi.
01:07:11Donc, on ne sait pas ce que c'est que les droits de l'homme, mais ça ne fait rien
01:07:13si vous vous êtes soupçonné d'avoir porté atteinte.
01:07:15Bon. Et donc, on est dans ces situations où, si vous voulez,
01:07:17il n'y a pas de discours politique consensuel et fort sur cette question-là.
01:07:21Pourquoi ? Parce que, regardez le droit d'asile, la France, pays des droits de l'homme, terre d'asile.
01:07:25Moi, je me suis amusé une fois, je lisais tellement de télégrammes diplomatiques,
01:07:29dans le fond, la fonction que j'occupais au ministère.
01:07:31Une fois, je me suis amusé à écrire un télégramme diplomatique sans objet.
01:07:34C'est-à-dire, la France, membre permanent du Conseil de sécurité,
01:07:37puissance nucléaire, pays des droits de l'homme, ne peut pas,
01:07:39dans cette région du monde où elle compte tant d'intérêts, etc.
01:07:42Et puis, j'expliquais qu'il fallait envoyer militaire, etc.
01:07:44Et je l'ai glissé dans le paquet.
01:07:46Et personne n'a résolu.
01:07:48J'avais ni la date, ni le lieu, si vous voulez.
01:07:51C'est simplement pour dire comment vous êtes pris culturellement dans un système.
01:07:56Et encore une fois, celui qui va alerter, c'est celui qui...
01:07:58Malheur à celui qui... etc.
01:08:00Vous connaissez la phrase de la Bible.
01:08:01Donc, on est dans cette situation-là.
01:08:03Et aujourd'hui, on est exactement dans la même situation.
01:08:06On a aujourd'hui, à Tel Aviv, un type qui est un fasciste,
01:08:09qui s'appelle Netanyahou,
01:08:10qui a décidé de lui-même d'exterminer les gens de Gaza.
01:08:13Il est appuyé par des religieux qui ont dit
01:08:15mais ça, c'est la terre qui nous a été donnée par Dieu.
01:08:17Vous l'avez déjà entendu, cet argument-là.
01:08:19En même temps, il soutient la recolonisation de la Cisjordanie,
01:08:25avec des religieux qui créent des villages fantômes,
01:08:28pirates, protégés par l'armée.
01:08:31Et après, il décide d'étendre la guerre à l'Iran.
01:08:33Ça fait quand même un peu beaucoup, non ?
01:08:35– Certes, certes.
01:08:36Mais enfin, attendez, juste pas pour prendre la position.
01:08:38Mais il peut vous dire aussi que le Hamas,
01:08:40et je ne parle pas seulement du 7 octobre,
01:08:42avait pour but, et dans sa charte, l'éradication de l'État d'Israël.
01:08:46– Oui, bien sûr.
01:08:47– Vous le savez.
01:08:48– Là, vous avez la preuve de l'éradication du peuple palestinien.
01:08:51– Oui.
01:08:52Enfin, il n'est pas heureusement, il n'est pas encore mort.
01:08:54– Attendez, on est à 50 000 morts à Gaza.
01:08:56– Oui, oui, oui.
01:08:57– Il fait quand même beaucoup, quand même.
01:08:59Et encore une fois, ce n'est pas parce qu'un type fait un attentat au sol
01:09:02qu'il est qualifié de terroriste
01:09:03que celui qui envoie une bombe à 3 000 mètres d'altitude
01:09:05qui ne fait pas la différence entre une femme, un enfant et un terroriste,
01:09:07lui est un combattant.
01:09:09C'est quand même assez étonnant.
01:09:10Quand vous avez eu les négociations pour la libération des otages,
01:09:13vous savez qu'Israël avait accepté certains échanges
01:09:19à condition qu'ils n'aient pas de sang sur les mains.
01:09:21C'était la libération de quelques otages contre ce qu'on appelait des prisonniers.
01:09:25Les prisonniers de quoi ?
01:09:28S'ils n'avaient pas de sang sur les mains, qu'ils avaient jeté des pierres sur Tzahal ?
01:09:32Voyons, on ne mesure plus le parallélisme.
01:09:35– Sauf que c'est très compliqué.
01:09:38Enfin, pour moi, c'est une situation…
01:09:40Enfin, pour moi, pas seulement pour moi, c'est très compliqué.
01:09:42Parce que vous savez que Yahsa Sinoir, par exemple,
01:09:45avait été soigné dans un hôpital israélien d'un cancer du cerveau
01:09:50et avait été guéri.
01:09:51C'est très compliqué, ça.
01:09:53– Bien sûr.
01:09:55– C'est vrai que moi, je ne crois pas du tout qu'il y a éradication.
01:09:56D'abord, le vrai problème, il est que…
01:10:01Comment, si vous voulez, au fond, quand il y a un refus comme ça,
01:10:05qu'il y a d'un côté des extrémistes qui veulent au grand Israël,
01:10:08mais d'un autre côté des gens qui vous disent, et qui l'écrivent, etc.,
01:10:12qu'il n'est pas question qu'il y ait un centimètre carré de terre
01:10:16qui ne soit pas arabe et qu'il faut les éliminer et les tuer,
01:10:20des deux côtés, c'est terrible.
01:10:21Vous avez, en fait, deux psychismes de part et d'autre,
01:10:28l'un considérant comme l'héritier des nazis
01:10:30et l'autre considérant comme l'héritier des occupants, c'est ça ?
01:10:33– Oui, c'est vrai.
01:10:34Mais simplement, vous ne pouvez pas opposer aux Palestiniens la Shoah.
01:10:37Parce que je veux dire, autant la réparation vis-à-vis de nous,
01:10:40l'argumentaire se reçoit.
01:10:41Mais eux, en créant Israël, on crée des victimes,
01:10:44qui, encore une fois, les Palestiniens,
01:10:45qui, eux, ont eu des années et des années à être reconnus comme tels.
01:10:48Deuxième chose, on était effectivement, et là, vous avez complètement raison,
01:10:51on était en pleine négociation des accords d'Abraham.
01:10:53C'est-à-dire que les pays du Golfe commençaient à se dire,
01:10:55Israël, on peut peut-être arriver à trouver un mot du Jivendi, etc.
01:11:00Le Hamas a cassé cette dynamique-là,
01:11:02puisque finalement, au-delà des dirigeants, il s'est adressé au peuple
01:11:05en disant, regardez, ils trahissent la cause.
01:11:08Donc, pour le cas des musulmans, le psychisme, c'est très intéressant,
01:11:12c'est que le salafisme, aujourd'hui, qui est une création saoudienne,
01:11:15on peut l'appeler bohabisme, mais enfin, c'est ça, le salafisme.
01:11:18Ça tue plus de musulmans que de non-musulmans.
01:11:22Vous voyez ce que je veux dire ?
01:11:24C'est-à-dire qu'on est dans le délire le plus complet.
01:11:26Non mais ça, c'est vrai, mais c'est pas une excuse.
01:11:28Enfin, vous le présentez comme une excuse.
01:11:30Le problème, c'est que pour les salafistes,
01:11:32les musulmans qui ne croient pas au salafisme pur et dur,
01:11:35ne sont pas des musulmans.
01:11:37Ce sont des faux musulmans, ce sont des mécréens.
01:11:39Non, non, je ne le présente pas du tout comme une excuse.
01:11:41Pas du tout.
01:11:42C'est qu'au contraire, c'est beaucoup plus facile
01:11:44de désigner Israël comme faute de tout,
01:11:46comme c'est plus facile de désigner l'ancien colon,
01:11:48sauf de se regarder ses propres problèmes.
01:11:50Le monde arabo-musulman, aujourd'hui, est en plein délire,
01:11:52encore une fois, parce qu'ils ont très peur des Iraniens.
01:11:55C'est des chiites.
01:11:56Il y a une guerre sunnite-chiite, aujourd'hui.
01:11:58Cette guerre sunnite-chiite est une guerre qui est très violente,
01:12:02qui se fait en particulier par des attentats,
01:12:04qui se fait par des accrochages, etc.
01:12:06Mais ils continuent à raconter que le problème, c'est Israël.
01:12:08Ça n'est plus le problème israélien.
01:12:10Leur véritable problème, encore une fois, c'est d'apprendre à vivre
01:12:13avec des pays qui ne sont pas de même culture,
01:12:15qui ne peuvent pas déqualifier de mécréants
01:12:17parce qu'ils ne sont pas sunnites majoritaires, etc.
01:12:20C'est quand même l'Algérie qui a subi cette crise interne
01:12:23qui a fait plus de 200 000 morts.
01:12:25Mais alors, est-ce que vous ne pensez pas,
01:12:26et c'est vrai, l'un des sujets de votre livre,
01:12:28en tout cas de la seconde partie de votre bouquin,
01:12:30parce que là, vous touchez quelque chose de très fort.
01:12:32Qu'est-ce qui fait que nous, nous, disons occidentaux,
01:12:34parlons comme ça, Pierre Colésa,
01:12:36nous, nous sommes prêts à en discuter,
01:12:38c'est vrai, là, ça ne va pas du tout,
01:12:40on a été nuls là-dessus, etc.
01:12:42Et Dieu sait si on a pu être plus que nuls,
01:12:44ou criminels, ou autres.
01:12:45Qu'est-ce qui fait que de l'autre côté,
01:12:47on ne dit rien, il n'y a pas de problème.
01:12:49Mais non, oui, mais c'est vous,
01:12:51bande d'occidentaux de n'importe quoi.
01:12:54Vous, il faut que vous,
01:12:56parce que vous avez été intrinsèquement,
01:12:58je ne parle pas du suprématisme blanc,
01:13:00vous avez été intrinsèquement l'homme blanc.
01:13:01L'homme blanc, vous le savez, pour certains, les économistes,
01:13:04vous n'êtes que des criminels, oppresseurs, etc.
01:13:07C'est tout le woke, aujourd'hui, américain.
01:13:10Enfin, bon.
01:13:11Comment ça se fait que de l'autre côté,
01:13:13à part quelques exceptions,
01:13:15il n'y a pas d'incertre reconnaissance,
01:13:17en tout cas d'enseignement de cette reconnaissance ?
01:13:20Nous aussi, on a fait des trucs.
01:13:22Absolument.
01:13:23Écoutez, de toute façon,
01:13:24c'est évident que c'est plus agréable
01:13:25d'être accusateur que victime, quand même.
01:13:27Donc, une fois qu'on est installé intellectuellement là-dedans,
01:13:30vous voyez bien, comme je vous le disais,
01:13:31qu'aujourd'hui, il y a une guerre sunnite chiite.
01:13:33Je pourrais vous citer plusieurs pays
01:13:35dans lesquels, effectivement, ils se massacrent entre eux,
01:13:37mais ils continuent à faire croire
01:13:38que c'est Israël leur problème.
01:13:39Et deuxième chose,
01:13:41vous avez effectivement ce travail d'audit interne,
01:13:44si vous voulez,
01:13:45c'est un audit qui ne se fait pas.
01:13:46C'est-à-dire, les intellectuels du monde arabe
01:13:48n'ont pas le droit d'écrire sur certains sujets.
01:13:50Boalem Sansal, qui s'est permis de critiquer l'Algérie,
01:13:52dès qu'il a mis les pieds en Algérie,
01:13:53donc on avait 10 ans de prison.
01:13:55Vous croyez que ça entretient les intellectuels
01:13:57à s'exprimer clairement.
01:13:59Donc, on est dans quelque chose
01:14:00qui est une espèce de censure institutionnelle,
01:14:02la cause sacrée.
01:14:03On peut, comme on notait la guerre de 14,
01:14:05si on avait écrit Siegfried et le Limousin,
01:14:07vous voyez ce que je veux dire.
01:14:08Donc, on est dans quelque chose
01:14:09qui est une espèce de psychose
01:14:10du monde arabo-musulman.
01:14:13Reprenons sur le cas de l'Iran.
01:14:14Moi, le cas de l'Iran m'intéresse
01:14:15tout particulièrement
01:14:16parce que c'est un pays
01:14:17qui a 3 000 ans d'histoire.
01:14:19Ils sont emmerdants, les Iraniens,
01:14:20parce qu'ils ont toujours une histoire
01:14:21plus antérieure à la nôtre,
01:14:22si vous voulez.
01:14:23Quand vous leur racontez la mythologie grecque,
01:14:24il dit oui, ça vient de chez nous.
01:14:27Et donc, ce pays, si vous voulez,
01:14:28a une, dans l'histoire contemporaine,
01:14:31a une histoire très intéressante
01:14:32parce qu'en 1953,
01:14:34Mossadegh nationalise le pétrole.
01:14:36Cet homme avait raison trop tôt.
01:14:38Nationaliser le pétrole à l'époque,
01:14:40les Américains organisent un coup d'État,
01:14:42il va être renversé,
01:14:44il redistribue le pétrole quand même,
01:14:46c'est-à-dire qu'ils en prennent la grosse part
01:14:48et il a sa petite part aux Anglais
01:14:49qui était jusque-là majoritaire.
01:14:50Mossadegh va finalement finir en exil.
01:14:53Et puis, installation d'un type,
01:14:55c'est le chat d'Iran,
01:14:56qui ne parlait pas le persan.
01:14:58Il engueulait ses ministres en français.
01:15:00Oui, pas mal.
01:15:01La francophonie était fière quand même.
01:15:02Et donc, ce type va rester 25 ans au pouvoir
01:15:04avec une police politique qui s'appelait Asavak,
01:15:06qui allait exterminer les opposants à l'étranger.
01:15:09Et puis, à la fin,
01:15:10quand il y a la révolution de 1979,
01:15:12rappelez-vous,
01:15:13on pensait que Romény était une espèce de fantoche
01:15:15que Giscard propose de l'accueillir au vert sur oise.
01:15:18Moi, j'étais très surpris
01:15:19parce que mes copains iraniens
01:15:21qui étaient des opposants de gauche
01:15:22allaient le voir au château
01:15:24parce qu'ils allaient faire allégeance.
01:15:26Ils ne comprenaient pas qui était ce type.
01:15:28Mais ce type était un révolutionnaire extraordinaire
01:15:30puisqu'il réintroduisait la religion
01:15:32dans la politique internationale.
01:15:34Et ça, on n'a pas pu le comprendre.
01:15:36Alors, on va en parler de ça, justement,
01:15:38la réintroduction de la politique
01:15:40et ce qui se passe aujourd'hui
01:15:42par rapport, chez nous aussi, la gauche, les islamistes, etc.
01:15:44C'est vraiment un des aspects les plus intéressants
01:15:48de ce qu'on vit aujourd'hui.
01:15:50de suite avec Pierre Connaissat, on se retrouve dans deux minutes.
01:15:54Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:15:58...
01:16:00Passionnant livre, passionnant ouvrage, effectivement,
01:16:02sur l'Occident,
01:16:04repentance et victimisation,
01:16:06sur l'homme blanc,
01:16:08où on en est, et surtout,
01:16:10comment l'homme blanc se fait cocufier,
01:16:12c'est mon appellation,
01:16:14pas celle de Pierre Connaissat,
01:16:16ce qui se passe aujourd'hui,
01:16:17en pensant qu'il va s'en sortir,
01:16:19et je pensais à l'Iran,
01:16:20on parlait de l'Iran.
01:16:21Et on rappelait, Pierre Connaissat,
01:16:23qu'en 1979,
01:16:25moi j'avais des amis du tout-dé,
01:16:27gauchistes et communistes,
01:16:29vous en avez eu aussi,
01:16:30qui lisaient,
01:16:31formidable,
01:16:32on est allé voir le Khomeini,
01:16:34c'est un révolutionnaire,
01:16:36il va nous aider,
01:16:37et on va faire la révolution en Iran,
01:16:38et ça va être le socialisme,
01:16:40un visage humain, etc.
01:16:42On a vu ce qui s'est passé,
01:16:43il est arrivé,
01:16:44et en 15 jours ou un mois,
01:16:45les gauchistes et les communistes,
01:16:47ont été, je dirais,
01:16:49pulvérisés,
01:16:50façon puzzle,
01:16:51comme disait un certain Michel Odediard.
01:16:53Et au fond, c'est intéressant,
01:16:54on parlait de ça hors antenne,
01:16:56c'est que l'État islamique d'Iran,
01:16:58c'est vraiment l'introduction officielle
01:16:59de la religion en politique.
01:17:01– En politique internationale,
01:17:02oui, absolument.
01:17:03– Oui.
01:17:04– Absolument.
01:17:05On était, nous,
01:17:06si vous voulez, dans Marx,
01:17:07depuis Marx, Freud et Nietzsche,
01:17:09on savait que la religion,
01:17:10c'était fini.
01:17:11– Bien sûr.
01:17:12– Or, en fait,
01:17:13tout à coup,
01:17:14on trouve un pays qui se construit,
01:17:15son identité nationale,
01:17:16avec cet enracinement qui est l'islam
01:17:18dans l'identité iranienne,
01:17:19il ne faut pas le négliger.
01:17:20– Bien sûr.
01:17:21– Mais qui, tout à coup,
01:17:22alors, ce qui caractérise le chiisme
01:17:24par rapport au chunisme,
01:17:25c'est que le chiisme a une hiérarchie,
01:17:27c'est-à-dire une hiérarchie religieuse,
01:17:28vous savez,
01:17:29avec les ayatollahs, etc.
01:17:30Et donc,
01:17:31c'est un peu proche du catholicisme
01:17:33où, effectivement,
01:17:34vous avez un pape.
01:17:35– Un pape, bien sûr.
01:17:36– Ce qui n'est pas le cas
01:17:37du protestantisme.
01:17:38Donc, ces religions à hiérarchie
01:17:39sont des religions, évidemment,
01:17:40qui ont un ancrage politique.
01:17:41Dans un pays comme l'Iran,
01:17:42c'était évidemment,
01:17:43tout à coup,
01:17:44redevenu un poids important.
01:17:46Pour vous donner une idée,
01:17:47le Shah d'Iran était un individu
01:17:49qui avait passé sa joignesse en Italie
01:17:50et qui ne parlait pas le persan
01:17:52ou qui le parlait très mal.
01:17:53Donc, quand il faisait un discours,
01:17:54il était obligé de lire ses notes
01:17:55et il engueulait ses ministres en français.
01:17:57Donc, quand vous êtes cette accroche-là
01:17:58avec un leader
01:17:59qui n'a pas cette capacité,
01:18:01elle, à fédérer,
01:18:02ce qui est une composante forte
01:18:03de ce nationalisme iranien,
01:18:04vous avez eu un individu
01:18:06qui, lui, tout à coup,
01:18:07a bouleversé la planète, quoi.
01:18:08C'est ça.
01:18:09Et qui a couversé la planète
01:18:10et qui s'est...
01:18:11Et ça me fait penser
01:18:12qu'au paraison,
01:18:13on n'est pas raison,
01:18:14mais quand même,
01:18:15ça me fait penser aux gens
01:18:16ici aujourd'hui en France
01:18:17qui, allez,
01:18:18il faut le dire,
01:18:19flattent les frères musulmans,
01:18:20je dis bien les frères musulmans,
01:18:21et l'islamisme politique
01:18:22n'a pas grand-chose à voir
01:18:24avec la majorité des musulmans,
01:18:26enfin, à mon avis,
01:18:27mais quand même,
01:18:28et qui pensent qu'ils vont, eux,
01:18:30faire la révolution avec eux.
01:18:32Ce qui est quand même...
01:18:33Je ne sais pas ce que vous en pensez.
01:18:34Je crois qu'il y a eu,
01:18:35effectivement,
01:18:36de transformation sociologique
01:18:39en France
01:18:40qui fait que l'ouvrier
01:18:41n'est plus la classe dominante.
01:18:42Bon.
01:18:43Et donc,
01:18:44les gens de l'extrême-gauche
01:18:45ont pensé que
01:18:46le réservoir de voix
01:18:47était le réservoir
01:18:48de vote musulman.
01:18:49Mais il n'y a pas de vote musulman.
01:18:50C'est-à-dire que
01:18:52vous avez comme moi
01:18:53des amis avocats,
01:18:54ingénieurs, etc.
01:18:55qui trouvaient la place
01:18:56dans cette société.
01:18:57Simplement, effectivement,
01:18:58quand il y a un attentat,
01:18:59on va les voir en leur disant
01:19:00bon, alors vous, vous êtes musulmans,
01:19:01qu'est-ce que vous en pensez ?
01:19:02C'est-à-dire que tout à coup,
01:19:03on les renvoie à une identité
01:19:04Alors, le rapport sur les frères musulmans
01:19:05est très intéressant
01:19:06parce que, évidemment,
01:19:07la première version qu'on a connue,
01:19:08nous, c'est les attentats
01:19:09sur le territoire.
01:19:10Donc, c'était la version salafiste.
01:19:12Les frères musulmans
01:19:13ont été beaucoup plus habiles
01:19:14parce qu'encore une fois,
01:19:15c'est une organisation
01:19:16avec des leaders,
01:19:17avec des gens qui pensent
01:19:18la société.
01:19:19Et eux,
01:19:20ils ont choisi de se battre
01:19:21sur des théâtres secondaires.
01:19:22C'est-à-dire,
01:19:23vous ne pouvez pas,
01:19:24dans le droit de la famille,
01:19:25imposer à une famille
01:19:26que leur petite fille
01:19:27ne porte pas le voile.
01:19:28Parce que vous êtes
01:19:29la conjonction du droit
01:19:30de la liberté,
01:19:31si vous voulez.
01:19:32On les voit, effectivement,
01:19:34clubs sportifs musulmans.
01:19:35On va les voir sur des sujets
01:19:36comme ceux-là
01:19:37parce que ce sont des sujets
01:19:38Ils font de l'entrisme.
01:19:39Ils font de l'entrisme
01:19:40et sur des théâtres secondaires.
01:19:41Parce que là, à ce moment-là,
01:19:42vous ne pouvez difficilement dire
01:19:43on va faire une loi
01:19:44pour que les parents
01:19:45interdisent à leur petite fille
01:19:46de porter le voile.
01:19:47Donc, vous voyez,
01:19:48on est sur des situations
01:19:49comme celle-là.
01:19:50Ils ont beaucoup plus d'intelligence
01:19:51et donc, ils ont d'ailleurs
01:19:52présenté pas mal de candidats
01:19:53aux municipales aussi
01:19:54parce que là aussi,
01:19:55c'est une manière de,
01:19:56comment dire,
01:19:57de reprendre à leur avantage
01:19:58la loi républicaine.
01:19:59Mais fondamentalement,
01:20:00il y a un régime derrière.
01:20:02Moi, je reviens,
01:20:03une pensée politique derrière.
01:20:04Moi, je reviens souvent
01:20:05sur un constat
01:20:06que je répète à l'infini,
01:20:07c'est que la France
01:20:08est le pays
01:20:09qui a la plus grosse
01:20:10communauté musulmane,
01:20:11la plus grosse communauté juive,
01:20:12la plus grosse communauté arménienne,
01:20:13la plus grosse communauté chinoise,
01:20:14la plus grosse communauté vietnamienne
01:20:15des pays de l'Union Européenne.
01:20:16Or, nous n'avons des problèmes
01:20:18qu'avec le séparatisme musulman.
01:20:19Donc, il ne faut pas
01:20:20renverser la charge de la preuve.
01:20:21Le système d'intégration marche.
01:20:23La question, c'est
01:20:24pourquoi il y a-t-il
01:20:25du séparatisme musulman ?
01:20:26Et c'est là que les frères musulmans,
01:20:27si vous voulez, jouent
01:20:28sur une espèce de velours
01:20:29parce que vous avez
01:20:30des partis politiques
01:20:31qui vont aller
01:20:32dans le sens de la victimisation
01:20:34alors qu'il n'y a pas de preuves.
01:20:35Il y a 1 200 lieux de culte en France.
01:20:36Mais parce qu'ils ont besoin de voix.
01:20:37C'est calcul électoral.
01:20:38Ah oui, complètement.
01:20:39Je vous dis,
01:20:40il y a plus de 1 200 lieux de culte musulmans
01:20:42en France.
01:20:43Peut-être qu'il n'y en a pas assez,
01:20:44j'en sais rien,
01:20:45mais toujours est-il
01:20:46qu'on ne va pas expliquer
01:20:47que c'est une religion interdite.
01:20:48Alors, ce qui a été intéressant,
01:20:49contre l'islamophobie en France.
01:20:50Je ne sais pas si vous avez organisé
01:20:52il y a une quinzaine d'années.
01:20:53C'est CIF, oui.
01:20:54J'avais besoin de les voir
01:20:56parce que j'ai travaillé
01:20:57sur je ne sais quel rapport.
01:20:58Alors, j'appelle
01:20:59et je tombe sur la porte-parole.
01:21:01La porte-parole était une convertie.
01:21:02Et je lui dis,
01:21:03je voudrais discuter avec vous
01:21:05parce que je travaille
01:21:06sur le terrorisme islamiste, etc.
01:21:07Elle me dit,
01:21:08nous, ça ne nous concerne pas.
01:21:09Seuls nous intéressent
01:21:10les actes islamophobes.
01:21:11Mais attendez.
01:21:12Il n'y a pas d'autre ?
01:21:14Non, non, non.
01:21:15Seuls nous intéressent
01:21:16les actes islamophobes.
01:21:17Alors, j'ai dit, c'est marrant,
01:21:18quand je parle avec vous,
01:21:19j'ai l'impression de parler avec le CRIF.
01:21:20Le seul fait de l'avoir comparé
01:21:21avec le CRIF,
01:21:22si vous voulez,
01:21:23j'ai dit,
01:21:24quand vous avez un juif radical
01:21:25et un musulman intégré,
01:21:26s'il se tape dessus,
01:21:27comment fait-on ?
01:21:28C'est de l'islamophobie
01:21:29ou c'est de l'antisémitisme ?
01:21:30Mais parce que le concept
01:21:31s'est installé.
01:21:32L'idée de l'islamophobie,
01:21:33et puis pareil,
01:21:34vous avez de l'autre côté,
01:21:35pareil aujourd'hui,
01:21:36c'est que les juifs
01:21:37institutionnels,
01:21:38enfin les juifs religieux
01:21:39utilisent le concept
01:21:40sémitisme institutionnel.
01:21:41Alors, quand vous dites,
01:21:42mais attendez,
01:21:43trouvez-moi une loi
01:21:44qui diabolise les russes
01:21:45ou les juifs
01:21:46ou les musulmans.
01:21:47Vous voyez donc,
01:21:48ce processus de discussion
01:21:49est particulièrement pervers.
01:21:51Et c'est pour ça
01:21:52qu'il faut effectivement
01:21:53combattre
01:21:54cette espèce
01:21:55d'utilisation,
01:21:56de manipulation
01:21:57de ce qu'on appelle
01:21:58la repentance
01:21:59et la victimisation.
01:22:00En tout cas, lisez,
01:22:01je vous le conseille vraiment,
01:22:02je vous recommande,
01:22:03le livre de Pierre Connaissat.
01:22:04« L'homme blanc peut-il encore
01:22:06donner des leçons de mérité ? »
01:22:07En fait,
01:22:08j'espère que c'est ça
01:22:09une dernière question,
01:22:10mais rapide,
01:22:12et à réponse rapide,
01:22:13est-ce qu'on peut en sortir
01:22:15de cette espèce de,
01:22:16je dirais presque,
01:22:18de gloubi-boulga cognitis
01:22:20et psychique ?
01:22:21Écoutez,
01:22:22moi j'ai fait un projet
01:22:23que j'ai du mal à placer,
01:22:24qui est un petit guide
01:22:26de victimisation
01:22:27pour les plus, plus, plus
01:22:28oubliés par les LGBT.
01:22:29Vous reconnaîtrez
01:22:30que c'est un sujet important.
01:22:31Pas mal, pas mal.
01:22:32Bon, alors la question,
01:22:33c'est comment obtenir une lettre ?
01:22:34Parce que si vous êtes plus, plus, plus,
01:22:36personne ne le connaît,
01:22:37mais si vous devenez Z ou W,
01:22:38etc.
01:22:39Eh bien, j'ai beaucoup de mal
01:22:40à le placer.
01:22:41Parce que si vous voulez,
01:22:42personne n'ose,
01:22:43si vous voulez poser la question
01:22:44comme ça.
01:22:45Vous l'avez écrit ?
01:22:46Pardon, oui, oui.
01:22:47Vous l'avez écrit ?
01:22:48Oui, je l'ai écrit, bien sûr,
01:22:49mais je l'ai envoyé
01:22:50à plusieurs éditeurs
01:22:51et personne n'a voulu.
01:22:52Ah bah écoutez,
01:22:53alors je fais appel aux éditeurs,
01:22:54on va le publier.
01:22:55Il n'est pas question
01:22:56de ne pas le faire.
01:22:57C'est une très bonne idée.
01:22:58C'est une très bonne idée.
01:23:00Non c'est une très bonne idée.
01:23:01Merci à vous.
01:23:02残
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