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  • 02/06/2025
Après les produits laitiers, la marque française se lance dans la vente de fruits et légumes. Nicolas Chabanne, le fondateur de "C’est qui le patron ?!" est l'invité éco de francienfo, lundi 2 juin.

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Transcription
00:00Bonsoir à toutes et à tous, l'invité éco ce soir est le fondateur de C'est Qu'il Patron, Nicolas Chabat.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir.
00:06C'est Qu'il Patron est une coopérative de consommateurs, marques bien connues des Français,
00:12surtout pour vos produits laitiers.
00:14Votre pack de lait est le plus vendu en France.
00:18Et votre particularité à C'est Qu'il Patron, c'est que c'est le producteur avec le consommateur qui fixe le prix.
00:24Alors, vous, on connaît bien vos produits laitiers, le lait, le beurre, mais vous voulez aussi vous lancer dans une filière de fruits et légumes.
00:34Pourquoi ?
00:35Eh oui, parce que les producteurs de fruits et légumes, comme les producteurs de lait, je rappelle qu'on est, comme vous l'avez dit, une coopérative de consommateurs.
00:42Il n'y a pas d'enjeu financier, l'ensemble de l'argent va vers les producteurs en fin d'année.
00:46Et quand on n'a pas comme ça d'enjeu économique, on n'a qu'une chose à faire, c'est se tourner vers ceux qui nous nourrissent tous les jours et qui galèrent et qui sont en difficulté.
00:54Et les fruits et légumes, pour être très concret, c'est un fruit et légumes sur deux, en France, est importé.
01:01Ça veut dire que ce qui est si important pour nous, pour notre santé, pour les producteurs français, c'est en train de disparaître au profit, notamment, d'importation.
01:12Combien il manque à un producteur pour qu'il arrête d'arracher ses arbres parce qu'il ne s'en sort pas et de voir arriver cette nourriture et ces fruits et légumes de l'étranger ?
01:20Il lui manque, dans les cerises, 60 centimes.
01:23Alors j'ai vu, vous allez lancer une barquette de cerises, vous voulez vous lancer également dans une filière pommes, oignons, échalotes.
01:32Les consommateurs peuvent aller d'ailleurs sur le site internet de C'est qui le patron pour voir de quels produits on parle.
01:37Pourquoi vous avez choisi ces produits-là et pas d'autres ? C'est parce qu'il existe, j'imagine, des producteurs en France.
01:42Voilà, parce qu'il existe des producteurs en France et en difficulté.
01:44Ils nous ont appelé, les producteurs, comme ça s'était passé pour le lait, en nous disant, écoutez, je m'appelle Nicolas, Laurent, je suis à Lyon, on y va demain.
01:52J'arrache mes arbres, mes cerisiers parce que je n'ai pas de quoi vivre.
01:56On a retourné la question, en tant que consommateur, combien il vous manque ? 1,50€ par kilo.
02:01Voilà ce qu'il manque à un producteur en France qui fait des cerises, 1,50€ par kilo pour vivre de son travail.
02:07Donc vous dites qu'aujourd'hui, personne n'achète des cerises françaises, c'est 5€, je crois, le prix pour l'instant.
02:13Beaucoup moins de cerises parce qu'on a la sensation que c'est cher.
02:17Mais regardez le deuxième chiffre incroyable.
02:19Combien on consomme par an de cerises, par an et par habitant en France ? 400 grammes.
02:24Ça veut dire que si on rajoute 60 centimes sur nos achats annuels de cerises,
02:29on permet à un producteur français de continuer de vivre et de transmettre sa ferme.
02:33Si demain, ces producteurs français ne font plus de cerises, de pommes, de légumes
02:37et qu'on dépend de la nourriture qui vient du bout du monde ou de l'étranger,
02:42dans le contexte géopolitique, je ne sais pas si c'est le meilleur des choix.
02:44Et donc pour l'instant, concrètement, vous avez fixé le prix pour les cerises.
02:50Ce n'est pas encore fait pour les pommes, les échalotes notamment ?
02:53C'est des votes collectifs, merci de le souligner.
02:55C'est-à-dire que le principe, c'est comme on l'a fait pour les cerises,
02:57pour les pommes, on décide tous ensemble de critères simples.
03:00On répond sur Internet, combien on met pour le producteur ?
03:02Est-ce qu'on lui donne l'argent qu'il nous demande ?
03:04Oui, non, ça permet de faire évoluer le prix.
03:06Est-ce qu'on prend des vergers, fait en agriculture raisonnée, en bio ?
03:10Est-ce qu'on fait de l'accueil à maturité ?
03:13On a décidé, nous consommateurs, de rentrer dans les coulisses de ce qu'on consomme
03:17et de déterminer l'histoire du produit et le prix final,
03:20parce que c'est un prix voté conseillé, décidé par nous les consommateurs.
03:24Et pour être sûr d'avoir bien compris, Nicolas Chaban, si vous avez choisi ces produits,
03:27c'est parce qu'ils remplissent deux critères.
03:29Un, il y a des producteurs en France et deux, ce sont des producteurs qui aujourd'hui
03:33n'ont pas un revenu suffisant pour vivre ou pour retransmettre leur terre plus tard.
03:37Absolument, pour les pommes, il manquait 9 centimes aux producteurs de pommes strasbourgeois
03:41qui nous ont appelés en disant on arrache nos arbres, parce qu'il nous manque 9 centimes.
03:459 centimes sur une consommation annuelle de jus de pomme, c'était 1,60€.
03:48Vous savez, on a regardé toujours du côté du prix le plus bas, c'est important.
03:51Il y a 30% de familles qui ne peuvent pas mettre des centimes en plus.
03:54Mais il fallait regarder aussi du côté de ceux qui peuvent, 70% des gens,
03:58côté consommateurs, peuvent rajouter ces centimes.
04:00Alors, côté distributeurs maintenant, est-ce que vous pensez que demain,
04:03les distributeurs qui aujourd'hui vendent vos packs de lait,
04:06le pack de lait avec lequel vous êtes venu sur France Info,
04:10pourquoi est-ce qu'ils s'engageraient à acheter des pommes ?
04:12C'est qui le patron ?
04:13Sachant qu'il y a des engagements qui ont déjà été pris de la part de certains distributeurs
04:17de vendre des fruits et légumes français.
04:19Pourquoi les vôtres ?
04:20Alors, c'est vrai.
04:21Pourquoi les nôtres ?
04:22Alors, c'est un nôtre très général.
04:23On est 16 millions à acheter des produits.
04:25Donc, c'est bien au-delà de ceux de l'équipe de C'est qui le patron.
04:27On leur a dit, il ne faut pas déshabiller Pierre Pourpôle.
04:30On est d'accord.
04:31Mais il ne faut pas que vous vendiez de produits dans les rayons
04:33au nom de notre argent de consommateur
04:35qui ne sont pas payés au juste prix aux producteurs.
04:38Ah, c'est ça le problème.
04:39Et demain, on est prêt à prendre des producteurs en place dans les rayons
04:43et de leur amener les centimes qui manquent.
04:46On ne peut plus imaginer que notre argent de consommateur serve à alimenter des rayons
04:50ou à l'autre bout, il y a des producteurs en grande difficulté
04:53qui arrêtent leur activité et des jeunes qui ne reprennent pas.
04:55Sauf qu'aujourd'hui, Nicolas Chabanne, vous n'avez aucune garantie
04:58une fois que vous aurez fixé le prix de ces produits
05:00que vous aurez des distributeurs qui seront prêts à les vendre.
05:03Alors, un petit scoop, une bonne nouvelle, c'est qu'on a déjà les trois premiers
05:07et c'est allé très vite.
05:08On a celui qui pourtant se bat pour le prix le plus bas
05:11qui a dit un grand oui en premier, Leclerc.
05:13On a Super U, de Mix-Lécher, qui a dit
05:15ok, on y va, il faut qu'on aide les producteurs de fruits et légumes.
05:18Et Auchan, donc on a déjà trois distributeurs
05:20c'est un peu comme pour le lait, on n'en avait qu'un au début, si vous vous rappelez.
05:23Puis tout le monde a suivi, on est la marque, je leur dis aux distributeurs,
05:27je crois qu'on les voit, on est vos clients.
05:29C'est une marque, c'est la marque de vos clients qui viennent dans les magasins.
05:32Faites une place à ces produits.
05:33Alors, la loi EGalim, puisqu'on est quand même en train de parler toujours du prix
05:37et ce qui fixe aujourd'hui le prix, en tout cas les négociations
05:40entre distributeurs et transformateurs, c'est donc la loi EGalim
05:46qui fixe les conditions de négociation des prix chaque année
05:49dans le secteur agroalimentaire.
05:51Cette loi EGalim, elle devait être refrue cette année.
05:54Sauf que depuis que l'inflation alimentaire s'est éloignée, l'urgence aussi.
05:58Est-ce que vous, Nicolas Chaban, vous préconisez qu'on revoit la loi EGalim demain ?
06:03Je vais faire très court, la loi EGalim, elle est née,
06:05inspirée par cette démarche du consommateur,
06:07comme nous l'avait expliqué à l'époque Audrey Bourleau et Emmanuel Macron.
06:10Ça ne marche pas, pourquoi ?
06:11Pour une seule raison.
06:13C'est parce que cette démarche, elle fonctionne,
06:15parce que nous consommateurs, on est dans les réunions
06:16avec le distributeur, avec l'industriel, le fabricant.
06:20On leur dit, écoutez, c'est notre argent que finalement vous récupérez au final.
06:24Faites en sorte que notre argent aide les producteurs.
06:26On veut être garant de ça.
06:28Donc, il faut revoir la loi EGalim aujourd'hui ?
06:30Il faut revoir la loi EGalim et on va aller plus vite et plus rapide
06:33parce qu'il y a une urgence phénoménale.
06:35On a perdu un million de producteurs en quelques années.
06:38On va créer une loi, je vous l'annonce avec beaucoup de fierté
06:41pour tous ceux qui ont travaillé, nous les consommateurs.
06:43On va créer une loi portée par les consommateurs
06:46pour venir en aide aux producteurs.
06:48Le principe est simple.
06:49Vous nous mettez à l'intérieur du système comme on le fait depuis 9 ans.
06:52C'est devenu la brie de lait la plus vendue, vous l'avez dit.
06:54La marque nouvelle la plus vendue de France.
06:56Et parce qu'on est arbitre par notre acte d'achat,
07:00on va pouvoir protéger les producteurs.
07:02Ils en ont besoin, il faut le faire en urgence.
07:03Et donc une proposition de loi sur revoir la loi EGalim
07:07en incluant les consommateurs.
07:09Merci beaucoup Nicolas Chaban, fondateur de C'est qui le patron ?
07:12Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.

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