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  • 31/05/2025

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Transcription
00:00Et à 8h39 sur Europe 1, nous retrouvons Judith Vintraube. Bonjour Judith !
00:07Bonjour Alexis, bonjour à tous !
00:08Vous êtes journaliste au Figaro, spécialiste des questions politiques.
00:12Et ce matin, Judith, vous revenez sur les 20 ans du non au référendum sur la Constitution européenne.
00:18Un anniversaire qui a pourtant été abondamment fêté, si je peux dire.
00:22Quelque chose nous a échappé, Judith ?
00:24En effet, on a beaucoup parlé cette semaine de la victoire du non,
00:27et surtout du traumatisme qu'a causé ensuite Nicolas Sarkozy en passant par le Parlement
00:32pour imposer aux Français des transferts de souveraineté qu'ils avaient refusés.
00:36Je ne conteste pas le déni démocratique,
00:39mais cette version de l'histoire est bien commode pour les gouvernements qui se sont succédés depuis.
00:43Elle leur a permis à tous de se défausser sur l'Europe de leur propre défaillance dans tous les domaines.
00:49À quoi pensez-vous précisément ?
00:50Prenez l'économie. Est-ce la faute de l'Europe si notre industrie ne représente plus que 9% de notre PIB
00:56contre 15% en moyenne dans la zone euro ?
00:58Si notre taux de chômage est aujourd'hui supérieur à la moyenne européenne et menace de monter encore ?
01:04Depuis 20 ans, notre taux de pauvreté lui aussi ne cesse d'augmenter.
01:08La faute encore à cette méchante Europe libérale qui mettrait à bas notre modèle social,
01:13alors que nous sommes aujourd'hui les champions de l'OCDE en termes de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques.
01:18Soyons sérieux. Nous payons nos propres choix économiques, notre manque de courage politique.
01:24Je vous renvoie à l'interminable feuilleton de la réforme des retraites,
01:27qui n'est plus un sujet chez la plupart de nos voisins.
01:30Et parfois aussi, nous payons notre arrogance idéologique.
01:33Pourquoi par exemple avoir voulu laver plus vert que vert en imposant à nos agriculteurs
01:38des normes encore plus contraignantes que celles du Green Deal de Madame von der Leyen ?
01:42Les paysans français qui recommencent à manifester ne s'y trompent pas.
01:45Eux, c'est Paris qu'ils visent, pas Bruxelles.
01:48Mais en matière de contrôle de l'immigration, c'est bien, Judith.
01:51L'Europe qui nous empêche de renvoyer la plupart des clandestins.
01:54L'Europe ne facilite pas les choses, c'est certain.
01:57Mais dans ce domaine aussi, nos particularismes expliquent que nous ayons plus de difficultés
02:01que la plupart de nos voisins à maîtriser notre politique migratoire.
02:06A commencer par ce qu'on appelle la pompe aspirante,
02:09un système d'aide sociale parmi les plus généreux d'Europe.
02:12Ou encore, le droit inconditionnel à l'hébergement d'urgence,
02:16une exception française qui explique la saturation de nos structures d'hébergement par les migrants.
02:21Nous sommes aussi les seuls à avoir délégué la gestion des demandeurs d'asile à des associations
02:26qui considèrent que tout étranger désireux de s'installer sur notre sol doit pouvoir le faire.
02:30Mais ça, ça va peut-être changer.
02:32Si l'Assemblée Nationale approuve un texte déjà voté par le Sénat il y a 15 jours.
02:37Bref, si nos élus prennent leurs responsabilités au lieu de tout mettre sur le dos de l'Europe.
02:43Eh bien, merci beaucoup Judith Vintrom, journaliste au Figaro Magazine.
02:47C'était votre aide.

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