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  • 29/05/2025
Avec Manon Lemoine, membre du collectif de victimes

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-05-29##

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News
Transcription
00:00Le petit matin Sud Radio, Maxime Trouleau.
00:057h42 sur Sud Radio, ce fut un procès hors normes, plus d'une centaine de viols, 188 agressions sexuelles,
00:13298 victimes de Joël Lescornec, dont trois mois de procès.
00:18Joël Lescornec a été condamné hier à 20 ans de prison, dont deux tiers de peine de sûreté.
00:22Bonjour Manon Lemoyne.
00:24Bonjour.
00:25Merci infiniment d'être notre invitée ce matin.
00:26Vous êtes membre du collectif de victimes.
00:28Une victime vous-même de Joël Lescornec quand vous aviez 11 ans.
00:3320 ans de prison donc pour Joël Lescornec, c'était le maximum.
00:38Pourtant, vous êtes mitigée parmi les victimes.
00:42Pourquoi ? Dites-nous.
00:44Parce que les 20 ans n'étaient pas une surprise.
00:47Il avait déjà pris 15 ans, on est 300.
00:50La véracité de sa culpabilité et des faits n'étaient pas à débattre.
00:54Donc là, l'enjeu de cette peine, hier, c'était la rétention de sûreté.
00:59Et parce que ce monsieur est dangereux.
01:02Et hier, la Cour a décidé de faire un pied de nez au législateur pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il fasse changer les lois.
01:09Mais au détriment de 300 victimes.
01:11Alors expliquez-nous, Manon Lemoyne, ce matin, à nos auditeurs qui n'ont pas suivi au jour le jour ce procès,
01:17ce qu'est une rétention de sûreté.
01:19Et pourquoi vous demandiez une rétention de sûreté pour Joël Lescornec ?
01:23Alors la rétention de sûreté, c'est une garantie, enfin une possibilité, pardon,
01:29de faire que le détenu reste enfermé dans un centre spécialisé à cause de sa dangerosité.
01:37Ça, pour que ce soit le cas, il y a des experts, psychologues et psychiatres,
01:41qui reçoivent le détenu à la fin de sa peine et qui attestent au nom de sa dangerosité.
01:46Donc ce n'était pas une certitude qu'il serait resté enfermé ensuite,
01:49mais c'était une garantie de dire, si on considère qu'il est encore dangereux,
01:54oui, en effet, on le mettra à l'écart de la société.
01:57Après sa peine.
01:58Et il faut savoir, voilà, après sa peine.
02:00Et il est réexaminé tous les ans ou tous les deux ans pour voir si oui ou non,
02:05la dangerosité s'est arrêtée et en effet qu'il puisse sortir.
02:09Donc ça ne voulait pas dire qu'il aurait fait 20 ans de plus en prison,
02:11c'était juste, s'il était encore dangereux, et lui il atteste qu'il ne l'est plus,
02:16il ne serait pas resté dans cette rétention de sûreté, il serait sorti.
02:19Il faut juste savoir que les experts psychologues qui ont été vus dans le cadre du procès
02:25ont vraiment attesté que c'était la première fois qu'ils voyaient une personne aussi dangereuse
02:31et que le risque de récidive était extrêmement important.
02:34Donc nous, on s'est aussi basé sur ce qu'ont dit ces experts
02:37et ce qu'on a vu pendant les trois mois de procès
02:39pour se dire que c'était une nécessité pour les personnes vulnérables
02:43de ne pas être en contact avec M. Le Squarnac quand il sortira de prison dans 5-6 ans.
02:47Quel est votre sentiment du coup ce matin, Manon Lemoyne ?
02:50Est-ce que vous êtes tout de même satisfaite ?
02:52Est-ce que vous êtes peut-être une partie de vous en colère ?
02:55Est-ce que justement c'est mitigé, lié un peu des deux ?
02:58Non, il y a beaucoup de déceptions et de colères.
03:01Je n'ai pas entendu de satisfaction autour de moi hier.
03:03Des points ont été levés dans la salle d'éport où nous on a regardé les résultats
03:07puisqu'on ne peut pas accéder au tribunal.
03:10Des cris ont été poussés.
03:12Non, je n'ai pas entendu de satisfaction.
03:15En tout cas, je n'ai pas eu tout le monde, mais je n'ai pas eu entendu de satisfaction
03:18parce que l'enjeu, je vous le dis, il avait déjà pris 15 ans, mettre 20 ans,
03:23ce n'était pas un débat vu la gravité des faits.
03:27Cette rétention était l'enjeu hier et on nous a expliqué que le législateur
03:33n'avait pas prévu, les agresseurs pluriels n'avaient pas prévu ce type de personnel.
03:42Manon Lemoyne, on a un petit problème de connexion.
03:44Est-ce que vous nous entendez ?
03:45Pardon ?
03:46Oui, je vous entends.
03:47Voilà, petit problème de connexion.
03:49Allez-y, je vous en prie, poursuivez.
03:50Excusez-moi, et donc je disais juste qu'en effet, le législateur n'avait pas prévu
03:54ce genre d'élément et donc du coup, la Cour qui aurait quand même pu prendre
03:58cette décision de rétention de sûreté, ils l'ont mis pour Dominique Pellicot.
04:02Et bien, ils ont décidé de dire, en fait, c'est au législateur de changer les lois
04:05pour ce genre de cas.
04:06Mais là, c'est au détriment de 300 victimes qui viennent de passer trois mois de procès
04:10éprouvant et en plus, on est sur quelqu'un de terriblement dangereux.
04:15C'est un pervers, on est sur le plus grand pervers de France aujourd'hui, analysé et expertisé.
04:19Même si Joël Le-Score-Neck, pendant ce procès, a exprimé sa volonté d'avancer,
04:23je le cite, et de réparer.
04:25Qu'est-ce que vous avez compris dans ce terme de réparer ?
04:27Est-ce que vous l'avez trouvé sincère, Joël Le-Score-Neck ?
04:30Il a répété tout simplement les mots de son avocat, il l'a très très bien fait.
04:34Mais moi, j'ai assisté au deux tiers du procès et j'ai vu des attitudes perverses
04:39tout au long de ce procès.
04:40Et après, dans tous les cas, cette rétention de sûreté n'aurait été mise en place
04:44que si des experts avaient attesté qu'il était encore dangereux.
04:47Donc, dans tous les cas, ça aurait pu ne pas se mettre en place
04:50si, en effet, il était vraiment dans une démarche de réparation sincère
04:54et qu'il avait eu un effondrement de sa structure perverse.
04:58Est-ce que vous pensez, Manon Lemoyne, je rappelle que vous êtes l'une des près de 300 victimes
05:03de Joël Le-Score-Neck, est-ce que vous pensez qu'il y aura un avant et un après procès Joël Le-Score-Neck ?
05:09Est-ce que vous l'espérez, en tout cas ?
05:11Nous, on l'espère. On a monté un collectif de victimes pour aussi alerter sur les violences faites aux enfants,
05:19les violences sexuelles faites aux enfants et puis qu'on change les choses en profondeur
05:24au sein du Haut commissariat à l'enfance, au sein du ministère de la Justice et au ministère de la Santé
05:29puisque, nous, notre affaire se passe aussi au sein du monde médical
05:34et on espère que ça fasse date.
05:37C'est aussi pour ça qu'on a créé ce collectif,
05:38c'est aussi pour ça qu'on a demandé à rencontrer des personnalités politiques sur ce sujet-là.
05:42Maintenant, le procès est fini, les caméras sont parties, les micros se sont coupés.
05:47Vous nous donnez la parole aujourd'hui et ce qu'on nous la donnera encore dans 15 jours,
05:50c'est notre crainte de se dire qu'on ira dans l'oubli
05:52et que les choses ne changeront pas alors qu'il faut foncièrement regarder.
05:56C'est la violence faite aux enfants dans les yeux et la combattre.
06:01Vous confirmez qu'il y aura bien une rencontre avec le ministre de la Santé tout de même,
06:03Yannick Noder, le 11 juin, Manon Lemoyne.
06:05Alors, ce ne sera pas le 11 juin parce qu'ils ont décidé de changer la date.
06:08Mais oui, on est en train de finaliser la date en espérant que les deux autres destinataires
06:15de notre courrier qui leur a été adressé pourront se joindre à M. Noder.
06:19Ok, merci infiniment.
06:20Merci beaucoup Manon Lemoyne d'avoir été notre invitée ce matin sur Sud-Ordre.
06:23Vous êtes membre du collectif de victimes de Joël Lesquornay.
06:26Et que vous avez, vous, été victime justement de Joël Lesquornay quand vous aviez 11 ans.

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