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  • 28/05/2025
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #LaMatinale

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Transcription
00:00Des chiffres, comme vous le disiez, très impressionnants.
00:04Déjà, l'origine du mot, septicémie, il faut sceptique.
00:08Septicose, ça veut dire putréfaction, et aïma, ça veut dire sang.
00:12Donc c'est en fait une putréfaction du sang, une infection du sang qui va se généraliser.
00:19Que se passe-t-il ? Vous savez que normalement, quand on est infecté par un virus, une bactérie, un champignon, un parasite,
00:25il y a nos petites cellules de défense qui arrivent et qui vont essayer de nous débarrasser de l'intrus,
00:31avec des molécules inflammatoires, tout ça, pour nous débarrasser de l'intrus.
00:35Et bien dans la septicémie, lorsqu'il y a une infection, en fait, il y a tout à coup un bug, un emballement,
00:43une réaction généralisée, avec plein de molécules inflammatoires qui sont envoyées,
00:47au lieu d'en avoir que quelques-unes, pour nous débarrasser de l'intrus.
00:49Là, il y a une réaction, mais totalement démesurée et généralisée,
00:53avec des milliards de petites molécules de cytokines qui viennent comme ça,
00:58et qui vont aller dans tout l'organisme.
01:01Et finalement, c'est totalement contre-productif, c'est-à-dire qu'au lieu de nous défendre,
01:05toutes ces cellules, cette réaction généralisée, vont aller attaquer nos propres organes et tous les organes.
01:14Et ça peut aller jusqu'au choc sceptique, ce qu'on appelle le choc sceptique,
01:17jusqu'au décès, comme vous l'avez dit.
01:19Il y a à peu près 300 000 scepticémies chaque année en France.
01:22Et donc, quand je dis que ça va attaquer tous les organes,
01:25il va y avoir une vasodilatation, c'est-à-dire une perméabilité des vaisseaux,
01:29une vasodilatation, donc la tension va baisser.
01:32Ces substances inflammatoires, elles vont aller attaquer aussi les reins, les poumons, le foie.
01:37Ça peut aller jusqu'au cerveau.
01:38Donc, on va présenter des signes généralisés.
01:40Je vous ai mis quelques-uns de ces signes, mais il y en a encore beaucoup d'autres.
01:44Vous allez avoir des frissons, de la fièvre.
01:49Les patients vous racontent une sensation de mort imminente.
01:54Vous voyez ? C'est quelque chose de terrible.
01:56La peau est moite, on a des tâches vasculaires,
01:58parce qu'il y a aussi tout le système de coagulation, normalement, qui fonctionne.
02:02Là, il ne fonctionne plus.
02:04Donc, les vaisseaux éclatent un petit peu partout.
02:07Une confusion, il y a un brouillard cérébral.
02:10Mais on ne sait même plus où on habite, on ne sait même plus où on est,
02:12mais on ne sait même plus rien, quoi.
02:14Difficulté à respirer, bien sûr, et une fréquence cardiaque qui s'accélère.
02:18Et ça peut aller, je vous le disais.
02:20Parfois, on a aussi, quand les reins sont attaqués,
02:22vous savez que les reins sont là pour travailler en permanence et éliminer les déchets.
02:26Quand les reins sont attaqués, ne fonctionnent plus,
02:28on va aussi être complètement empoisonné par nos déchets.
02:31Donc, on a aussi, je ne l'ai pas mis là, mais il peut y avoir une absence d'urine.
02:35Si vous n'arrivez plus à faire pipi, c'est aussi que les reins peuvent être complètement bloqués.
02:41Donc, devant ces signes, ce qui est important, c'est de comprendre que cet emballement,
02:45il peut être très rapide et aboutir en quelques heures au décès du patient.
02:51Donc, il faut absolument, si vous ressentez ces signes, aller immédiatement.
02:55Enfin, allez, si vous pouvez y aller, mais sinon, appeler le 15 immédiatement.
02:59C'est une urgence vitale.
03:01Alors, évidemment, qui sont les plus touchés ?
03:04Les plus fragiles, les personnes immunodéprimées, bien sûr.
03:07Mais tout le monde peut être touché par une septicémie.
03:11Et on sait que, parfois, ça vient à partir d'une infection pulmonaire.
03:15Mais ça peut venir à partir d'une péritonite, vous savez, une infection dans le ventre.
03:19Mais ça peut venir tout simplement à partir d'un ongle incarné.
03:22Oui, ça peut venir aussi.
03:23Pourquoi c'est en augmentation ?
03:25Parce qu'on a de plus en plus de soins dans les réanimations et c'est une bonne chose.
03:28Mais on met des cathéters, vous savez, dans les vaisseaux, etc.
03:33Ça peut partir de là, tout simplement.
03:35Et puis, l'infection, au lieu d'être localisée, elle va se généraliser et provoquer des septicémies.
03:41Devant ce nombre et ces chiffres impressionnants dont vous avez parlé,
03:45il y a la recherche qui travaille dans tous les sens pour essayer d'arriver à trouver de nouvelles pistes
03:51pour essayer d'enrayer ce nombre de septicémies et surtout qu'elles ne se dégradent pas,
03:58que la situation ne se dégrade pas.
04:00Alors là, en recherche, il y a un médicament qui est à l'essai,
04:06qui a obtenu quand même 8,7 millions d'euros pour faire tous ces essais, ce programme.
04:13Ce sont des molécules qui vont agir comme des anti-inflammatoires pour faire baisser l'inflammation.
04:21Donc, c'est à laisser actuellement dans des études.
04:25On en donne aux patients en même temps que tous les autres traitements.
04:28Mais il y a cette piste-là, donc arriver à baisser cette espèce de nuage inflammatoire comme ça,
04:34arriver à le faire diminuer.
04:36Et il y a une autre piste aussi, on s'est aperçu qu'en fait, à partir de certains gènes,
04:44on peut savoir si vous allez développer ou pas une septicémie.
04:47Et là, il y a un test qui peut être fait en une heure,
04:52qui pourrait dire, prévoir si vous allez faire oui ou non une septicémie.
04:58Donc, on le voit, des pistes dans tous les sens pour arriver à faire baisser ce nombre,
05:03ce chiffre incroyable dont vous parliez.
05:06Vous avez dit, toutes les trois minutes, c'est parce qu'en fait...
05:09Toutes les trois secondes.
05:10Toutes les trois secondes à travers le monde.
05:12Toutes les trois secondes.
05:13C'est parce qu'en fait, ce sont des chiffres au niveau mondial.
05:16Quand il y a peu d'hygiène et quand on n'a pas de structure à côté de soi,
05:21quand on n'a pas d'antibiotiques sous la main, évidemment, ce nombre explose.
05:25Donc, ce qu'il faut aussi, c'est faire de la prévention, une hygiène pour tout.
05:30Et puis, évidemment, être très vigilant.
05:32Et surtout, si vous présentez un de ces signes, ne perdez pas de temps.
05:36Sous-titrage Société Radio-Canada

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