- 26/05/2025
Avec Jean-Frédéric Poisson, président de VIA - La voie du peuple, auteur de "Soins palliatifs, la vraie alternative à l'euthanasie" éd. Mame
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-05-26##
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00:00Pas une chanson sur la fin de vie, elle est une chanson sur effectivement la fin, la fin de l'amour, la fin de tout, mais on en parle parce que demain, demain doit être voté effectivement un délit qui est constitué si un médecin par exemple ou autre perturbe l'accès au lieu où est pratiqué l'aide à mourir en exerçant des pressions morales ou psychologiques sur un patient ou autre
00:26qui veut mourir, qui veut effectivement être euthanasié et bien non, les députés ont dit il n'y est pas question que quelqu'un s'y oppose. Je rappelle simplement qu'il est similaire, la peine prévue s'est portée à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende et elle est calquée sur celle concernant les interruptions volontaires de grossesse.
00:53L'article a été adopté et donc demain, c'est le vote. Jean-Frédéric Poisson, bonjour. Vous êtes président de VIA et je rappelle, VIA, la voix du peuple effectivement, et vous avez écrit un livre, vous avez reçu déjà sur l'OMS et ce qui se passait, mais un livre passionnant, un livre qu'on vous conseille,
01:13« Soins palliatifs, la vraie alternative à l'euthanasie » et c'est vraiment le grand débat et qui continue depuis longtemps aux éditions MAM.
01:23Alors, de quoi s'agit-il exactement ? Est-ce que vraiment on veut empêcher... Est-ce que, pour me faire l'avocat, effectivement, de l'autre côté, Jean-Frédéric Poisson,
01:36si quelqu'un qui est vraiment à bout de souffrance ou à bout de détresse ou etc., qui en toute conscience, bien sûr, choisit de dire,
01:45« Écoutez, mettez fin, vraiment, je veux arrêter, je veux qu'on mette fin » et on a beaucoup d'exemples de ce genre. Est-ce qu'on va condamner le médecin qui va aider cette personne à mettre fin à sa vie ?
01:59C'est toute la question. C'est-à-dire que l'adoption de cet article 17, le dernier, à peu près le dernier en tout cas, de cette proposition de loi samedi matin,
02:08a consacré, comme vous l'avez dit, un délit d'entrave qui punit, de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende,
02:16toute personne qui exercerait des... enfin, les personnes qui voudraient empêcher l'accès.
02:21Toute personne ! Médecin ou pas médecin, etc. Toute personne.
02:24N'importe qui, toute personne.
02:26Qui voudrait, alors, soit en exerçant des pressions matérielles, physiques, etc., bon, ça s'entend tout à fait,
02:32mais surtout des pressions morales ou psychologiques pour dissuader, d'une certaine manière, la personne qui en a manifesté le souhait,
02:38de recourir à l'euthanasie.
02:40Alors, le problème, c'est que... c'est toute la difficulté de ce débat.
02:45On ne peut pas tenir pour rien, ni la faiblesse, ni le découragement, ni le dépit, ni le désespoir des personnes
02:51qui se sentent affaiblies à un point tel qu'elles veulent en finir avec l'existence.
02:53D'ailleurs, lequel d'entre nous n'a jamais eu l'esprit traversé par la volonté d'en finir, même de manière fugace,
03:00parce que de temps en temps, c'est trop dur.
03:01Il faut comprendre ça, il faut l'entendre, il faut le traiter.
03:03Et comme je l'ai écrit dans le livre que vous avez eu la gentillesse de manifester,
03:06la mécanique des soins palliatifs permet cet accompagnement, permet ce traitement et permet tout ça.
03:11Là, le problème, c'est que nous sommes, par construction presque, en face de personnes
03:17qui sont dans un état de fragilité tel qu'elles... ça ne veut pas dire démence,
03:21ça ne veut pas dire perdre du consentement, non, c'est-à-dire fragiliser à un point tel qu'elles décident
03:25ou qu'elles souhaitent en finir.
03:26Et on se demande ce que deviennent, dans cette situation-là, des pressions morales ou psychologiques.
03:33On peut parfaitement imaginer que, même si le texte ne semble pas dire l'inverse,
03:38même si les débats de samedi matin à l'Assemblée, en tout cas, ont semblé...
03:42se sont voulus, en tout cas, rassurants sur ce point,
03:44comment considérer le fait que vous avez dans votre famille quelqu'un qui vous dit
03:49« Moi, il faut que j'en finisse, c'est terminé, je n'en peux plus. »
03:53sa sœur, son père, sa mère, son fils, sa fille, je ne sais pas qui de sa famille,
03:57dit « Non, non, tu ne peux pas faire ça, tu comprends bien que ce n'est pas possible,
04:00on est là pour t'aider, etc. »
04:01Est-ce que ça ne rentre pas dans le cadre de pressions morales ou psychologiques ?
04:05Je veux dire, qu'est-ce qu'une pression morale ou psychologique qui s'exerce sur quelqu'un ?
04:08Oui, parce que ça, ce sont les familles qui exercent une pression morale et psychologique.
04:11Ça se comprend, on n'a pas envie de voir partir les siens, la plupart du monde.
04:14Donc, cette notion est tellement floue qu'en réalité, son champ d'application lui-même est flou
04:19et donc extrêmement vaste.
04:21Et donc, je pense que c'est d'ailleurs le péché mortel de ce texte, d'une certaine manière,
04:25ou en tout cas, son intention cachée.
04:26C'est que le texte est intéressant à lire, les auditeurs le trouvant sur site de l'Assemblée nationale facilement.
04:33Oui, il faudrait qu'ils le voient.
04:35C'est accessible sur site de l'Assemblée, enfin, c'est assez facile.
04:37Il est d'une ambiguïté folle en réalité, parce qu'on se rend compte que tout est fait, en fait, pour faciliter le plus possible l'accès au suicide assisté à l'euthanasie.
04:52Et c'est plus intéressant encore que le contenu même du texte, ce sont les amendements qui ont été rejetés par la majorité, par le gouvernement.
04:58C'est-à-dire, par exemple, la volonté d'exclure les déficients mentaux ou les handicapés.
05:02Il y a eu des amendements qui ont été portés là-dessus, députés comme M. Bazin, des Républicains,
05:09ou Christophe Benz du Rassemblement National, ou Hervé de Lépinot, également du Rassemblement National, puis d'autres,
05:14qui se sont attachés, ou M. Juvin, que vous avez reçu, je crois, la semaine dernière,
05:17qui se sont attachés à réduire la population, en disant au moins, enfin, quand même,
05:21on ne peut pas considérer qu'il y a un moment où il faut quand même faire attention à ce que vous faites.
05:24Philippe Juvin a dit, effectivement, on est déficient mentale, on est à la liberté de...
05:29Le consentement éclairé peut être au moins affecté d'une certaine forme d'interrogation, on va dire ça.
05:35Donc, en fait, il y a une espèce de frénésie à vouloir absolument...
05:39En fait, c'est une frénésie de légiférer sur tout, vous diriez ?
05:42Je pense qu'il y a, au-delà de ça, je pense qu'il y a un...
05:45Je vais reprendre les choses par une autre porte, si vous permettez.
05:50Quand on légifère sur le contrat de travail, le texte, en tant que tel,
05:55concerne, en fait, les 15, 16, 17, 18 millions de salariés en France
05:58qui ont un contrat de travail, c'est-à-dire les salariés du secteur privé,
06:01ça ne concerne pas les fonctionnaires, ni les militaires, les professions libérales,
06:03ça concerne une partie seulement de la population.
06:06Mais, quand on légifère sur le contrat de travail,
06:09même si on ne s'adresse qu'une partie de la population,
06:11on dit quelque chose de ce qu'est un contrat,
06:12on dit quelque chose de ces modalités de contraction, de rupture,
06:16des engagements réciproques, on dit quelque chose de la parole donnée, de la signature.
06:18Donc, il y a une portée symbolique de la loi à chaque fois
06:21qui concerne toute la population,
06:23même si le champ de la loi ne concerne qu'une partie de la population.
06:26Eh bien, pour ce texte, c'est la même chose.
06:27C'est ce que disait le jeune Louis Bouffard,
06:29que vous avez peut-être vu la semaine dernière,
06:31ce jeune atteint d'une myopathie de Duchesne assez avancée,
06:34qui dit, mais moi vous êtes en train de me dire
06:38qu'en fait, la question de mon utilité
06:40et de ma présence sur cette terre est posée
06:41par la loi que vous êtes en train de voter.
06:43Donc, il faut faire très attention
06:45quand on manipule les questions de la vie et de la mort,
06:47parce qu'en fait, même si nous ne sommes pas touchés
06:49par des affections très graves, etc.,
06:52en réalité, ça dit quelque chose de la valeur de la vie humaine.
06:55Et c'est pour ça que ce texte représente,
06:58en tout cas, il est perçu comme tel par ce jeune homme
06:59et par beaucoup d'autres qui s'occupent des passions,
07:02comme une atteinte à la valeur de la dignité humaine
07:04et de la vie humaine comme telle.
07:05C'est ça qui est grave, je pense.
07:06C'est vrai, mais comme vous dites,
07:08Jean-Phédéric Presson, moi je suis très frappé par ça,
07:10parce que dans ma famille et dans mes amis,
07:13j'ai eu des exemples de ça.
07:14Et c'est très difficile à dire.
07:16J'avais un très, très, très, très bon ami,
07:18vraiment un ami de toujours,
07:22qui, je raconte,
07:24et puis pendant trois ans,
07:26et il avait simplement, bon, il était non pas paralysé,
07:29il avait beaucoup de difficultés à marcher,
07:30il ne marchait plus à la fin,
07:31il marchait en chaise roulante,
07:33et il avait le moral.
07:35Et il me disait, écoutez,
07:36écoute, trouve-moi un médecin,
07:38parce que je veux en finir.
07:39Il va, il allait bien,
07:41enfin, il n'y a pas de problèmes familiaux, etc.
07:44C'est pour ça que c'est terrible,
07:46c'est la règle des exceptions.
07:47Lui, il voulait en finir absolument en toute...
07:50Il avait toute sa tête,
07:52et il disait, bon, voilà,
07:54j'ai très, très bien vécu,
07:55maintenant ça va,
07:57et je n'ai pas envie de continuer comme ça,
07:59il avait très mal,
08:00il fallait le soulever,
08:02et il ne supportait pas de se sentir assisté.
08:04Et est-ce que ce n'est pas, c'est tout le problème,
08:07est-ce que ce n'est pas, en fait,
08:09comment faire entre la liberté individuelle,
08:12quand elle existe,
08:12et les contraintes,
08:14et puis, ses familles aussi,
08:15d'ailleurs,
08:16parce que vous dites,
08:17c'est une famille,
08:18personne n'a envie de mourir,
08:18mais il y a aussi des questions d'héritage,
08:20quelquefois, comme vous le savez.
08:21Bien entendu, il y a une faiblesse,
08:22et autre chose comme celle d'habillement.
08:24Toutes les familles ne sont pas aimantes, malheureusement.
08:25Voilà.
08:26Donc, de ce point de vue,
08:29qu'est-ce qu'on fait,
08:30et je voudrais,
08:30on va prendre une petite pause,
08:32et je voudrais qu'on continue
08:33avec Jean-Frédéric Poisson,
08:34parce que ça concerne tout le monde,
08:35et j'aimerais aussi avoir votre avis,
08:37auditeur de Sud Radio.
08:38Qu'est-ce qu'on peut faire ?
08:40Parce que, est-ce qu'il faut, en fait,
08:41et Jean-Frédéric Poisson va en parler,
08:43est-ce qu'il faut l'absence de loi,
08:45ou alors,
08:46et les soins palliatifs,
08:47effectivement,
08:49donnent la réponse,
08:50y compris dans ces cas-là.
08:52On en parle tout de suite.
08:54Sud Radio,
08:55Bercov dans tous ses états.
08:57Faut-il aider à mourir ?
09:02Et à quel prix ?
09:03Et faut-il empêcher ?
09:05À quel prix ?
09:06Nous en parlons,
09:07depuis tout à l'heure,
09:08avec Jean-Frédéric Poisson.
09:09Je rappelle son livre,
09:10que je recommande,
09:11Soins palliatifs,
09:12la vraie alternative à l'euthanasie.
09:15C'est paru aux éditions MAM.
09:17Mais Jean-Frédéric Poisson,
09:18alors, justement,
09:19on dit,
09:20alors, il y a les soins palliatifs,
09:21on en a beaucoup parlé, etc.
09:22Ils sont là,
09:23il faut les développer.
09:24Mais la question,
09:25encore une fois,
09:26elle est effectivement philosophique.
09:28Et la question est de savoir,
09:29parce que la vraie question,
09:30elle est là,
09:32est-ce que j'ai ma liberté,
09:34j'ai la liberté de choisir ma vie,
09:36est-ce que j'ai la liberté
09:37de choisir ma mort ?
09:38Je ne parle évidemment pas
09:39quand on est diminué
09:42ou quand on a des troubles psychiques
09:44ou etc.
09:46Mais sur le plan,
09:48est-ce que les soins palliatifs
09:49répondent à ça
09:51d'une manière ou d'une autre ou pas ?
09:52Les praticiens disent que oui.
09:54Les patients qui,
09:57dans un premier temps,
09:58font la demande
09:59d'être d'euthanasiés
09:59quand ils rentrent dans un service
10:01et à qui on explique
10:02qu'ils peuvent être accompagnés,
10:04soulagés de leur douleur,
10:05soulagés de leur solitude
10:05ou de leur détresse,
10:07répondent que oui.
10:07C'est M. Juvin
10:08qui disait,
10:09je crois chez vous,
10:09la semaine dernière
10:10que le nombre de personnes
10:13qui demandaient l'euthanasie
10:14une fois qu'ils étaient informés
10:15de l'existence des soins palliatifs
10:16était divisé par 10.
10:17Oui, sauf qu'ils étaient 3%
10:18au début.
10:20Donc ça veut dire
10:21que ça concerne.
10:22Mais ça n'est pas parce que
10:23la population concernée
10:24est faible
10:25qu'il ne faut pas se préoccuper
10:26de la question.
10:27Parce que c'est quand même
10:27des choses qui sont,
10:28comme vous disiez,
10:29des principes philosophiques au fond.
10:30Donc ce n'est pas une question
10:31de nombre,
10:31c'est une question de principe.
10:33Donc oui,
10:34les soins palliatifs
10:34permettent de répondre à,
10:36on va dire,
10:37l'intégralité par précaution rhétorique,
10:38il faut dire la quasi-intégralité.
10:40Enfin,
10:40il n'y a plus maintenant
10:41quasiment de douleurs réfractaires.
10:43On sait accompagner tout ça.
10:44Les soins palliatifs
10:45ont fait beaucoup de progrès.
10:46Et je fais partie
10:47de ceux qui pensent que
10:47si depuis 1999
10:49où les soins palliatifs
10:50sont pour vous comme moi,
10:51pour tous les auditeurs inscrits
10:52comme un droit
10:53pour tous les patients que nous sommes
10:54qui n'est pas effectif
10:55parce qu'il en manque de partout,
10:57s'ils avaient été développés,
10:58si on avait informé la population,
11:00si les malades
11:01qui sont atteints
11:01de graves affections
11:02étaient informés
11:03depuis longtemps
11:03de leur existence,
11:05on serait dans un autre,
11:06on n'aurait pas besoin
11:07de débattre sur la légalisation
11:08de l'euthanasie
11:08et du suicide assisté.
11:10Sur la question
11:11de la liberté personnelle,
11:12vous savez,
11:12dans le droit français,
11:14ça rie quand même
11:15parce que figurez-vous
11:17par exemple
11:17que vous ne pouvez pas
11:19déshériter vos enfants
11:20même si vous êtes
11:20très fâchés avec eux.
11:22Pourtant,
11:22c'est bien,
11:22vous appartiennent.
11:23Ah oui,
11:23c'est interdit.
11:24C'est interdit,
11:25vous ne pouvez pas.
11:25Vous êtes obligés
11:26de leur en laisser un petit bout.
11:26Alors pas la totalité
11:27mais il y a une part
11:29que vous ne pouvez pas...
11:30Vous n'avez pas le droit
11:31de renoncer à vos congés payés
11:32quand vous êtes en conflit
11:33avec votre employeur
11:34si vous voulez partir plus vite.
11:36Dans ces deux cas,
11:36pourquoi est-ce qu'on fait ça ?
11:37Parce qu'on considère
11:38que le fait qu'il y ait
11:40un temps de congé
11:41qui correspond à un temps de travail,
11:43c'est une mesure publique
11:43d'ordre social.
11:44Ça vous dépasse
11:45d'une certaine façon.
11:46Le fait qu'on puisse
11:47transmettre un patrimoine
11:47d'une génération à l'autre,
11:48ça fait partie
11:49des mesures d'ordre public
11:50parce que ça assure
11:51une certaine forme
11:51de stabilité de la société.
11:53Donc la liberté individuelle,
11:55même quand elle porte
11:55sur des choses
11:56extrêmement personnelles,
11:57extrêmement individuelles,
11:59par définition,
11:59elle doit être cadrée.
12:01Donc c'est une liberté
12:02limitée et surveillée ?
12:03Forcément,
12:04mais toutes les libertés
12:05le sont en définitive
12:06à part la liberté de conscience
12:07qui heureusement
12:08n'a pas de limite
12:08parce qu'on n'est pas encore
12:09entré dans notre cerveau.
12:11Mais je compte sur M. Musk
12:12pour nous mettre des sondes
12:13dans la tête
12:13et contrôler un peu tout ça
12:14à terme.
12:16Voyez-y,
12:16quand je dis je compte sur,
12:17vous comprenez bien.
12:18J'ai compris.
12:19Mais il ne veut pas
12:20de ça M. Musk en plus.
12:22Mais revenons à ce que vous disiez.
12:24La liberté quand même,
12:25c'est vraiment très important.
12:28Évidemment que les 99% des gens
12:31n'ont aucune envie
12:32de partir
12:32pour des raisons,
12:35évidemment,
12:36la vie avant tout
12:36et la vie avant tout,
12:37même si on sait
12:38qu'on va mourir un jour,
12:39ce n'est pas nouveau.
12:40Hélas.
12:42La vie est toute maladie mortelle
12:43sexuellement transmissible.
12:44Voilà.
12:45Tout à fait.
12:46Tout à fait.
12:47Oui, c'est son credo
12:49et c'est le mien aussi.
12:52Justement,
12:53comment,
12:54si vous voulez,
12:55en fait,
12:56et vous posez un problème,
12:57est-ce qu'au fond,
12:59ça ne devrait pas échapper
13:00à la législation ?
13:01Je m'explique.
13:02Vous avez raison de dire,
13:04écoutez,
13:04il faut quand même
13:05une loi qui encadre,
13:06même des choses
13:07extrêmement personnelles
13:08et je crois que votre exemple
13:09de l'héritage
13:10est très important.
13:11C'est vrai que,
13:12bon,
13:12ce sont mes enfants,
13:12mais bon,
13:13et alors ?
13:14C'est moi qui ai fait ma fortune
13:15ou qui ai fait mes l'âge ?
13:15Oui, mais non.
13:16Ils se conduisent,
13:17ils sont conduits
13:18comme des salauds,
13:19mais non.
13:19Oui, mais non.
13:20Nous sommes d'accord.
13:21Mais, encore une fois,
13:22vous, Jean-Frédéric Foisson,
13:24vous, tel, tel, tel ou tel,
13:26bon, vous avez des convictions,
13:28que ce soit des convictions religieuses,
13:29des convictions éthiques,
13:30et c'est très bien,
13:31et c'est plus que légitime
13:33que chacun a ses convictions.
13:34Mais si, par exemple,
13:35moi, ma conviction,
13:36en tant que citoyen lucide,
13:38me dit, écoutez,
13:39je suis arrivé à un stade
13:40où, effectivement,
13:42ça ne vaut plus la peine,
13:45et que, attention,
13:46et que, attention,
13:47parce que ce que j'ai vu
13:48dans la loi,
13:48et je vous demande
13:49de me corroborer,
13:51c'est que là où ça se passe,
13:52dans les États où ça se passe,
13:53on donne six mois avant de...
13:56Je veux dire,
13:56on demande un patient
13:57trois ou quatre fois
13:58s'il est toujours
13:59dans les mêmes conditions,
14:00au patient ou pas au patient.
14:02Ici, c'est pas le cas.
14:02C'est pas le cas.
14:03Alors, c'est quoi,
14:04la loi française,
14:05aujourd'hui ?
14:06Il faut une demande rédigée
14:08auprès d'un médecin
14:08qui n'est pas votre médecin traitant,
14:10et qui va s'assurer
14:13du concours d'un autre médecin,
14:15éventuellement d'une personne
14:16qui fait partie
14:16des équipes des soignants
14:17pour examiner la situation
14:19et qui rendra sa réponse.
14:20Donc, la décision
14:21est de pouvoir vous...
14:23C'est le médecin ?
14:24Voilà, il faut la réponse du médecin.
14:25Un médecin tout seul
14:26décide si, oui ou non,
14:28vous présentez les critères
14:29d'éligibilité
14:30pour subir l'euthanasie
14:33ou le suicide assisté.
14:35La question que vous posez,
14:36c'est de la liberté,
14:36est très importante,
14:37parce que la question
14:38c'est de savoir
14:38c'est à quel prix ?
14:40C'est-à-dire,
14:41si effectivement,
14:42on aménage cette liberté
14:44de recourir à l'euthanasie
14:46quand on le souhaite,
14:47c'est ce que je vous disais
14:48tout à l'heure,
14:48ça n'est pas sans conséquence
14:49sur l'ensemble
14:50de l'ordre social.
14:50Ça bouleverse.
14:52Ça n'est pas seulement
14:52un droit nouveau
14:53qui est conféré
14:55à une personne individuelle.
14:56C'est qu'il y a
14:56un prix à payer social
14:58sur la valeur de la vie,
15:00sur l'organisation des soins.
15:02Il y a tout ça
15:02qui rentre en ligne de compte.
15:03On n'est pas tout seul
15:04en face de quelque chose
15:05qui est sa propre vie.
15:06Ça engage beaucoup
15:07d'autres choses que ça.
15:08Et dans notre mentalité
15:08individualiste moderne,
15:10on a tendance à oublier
15:11tout ce qu'il y a autour.
15:12Mais ça existe pour le coup.
15:13Y compris d'ailleurs
15:14la vocation des soignants
15:15qui sont autour
15:16et qui vont devoir
15:17faire quelque chose
15:17parce que si c'est un droit,
15:19ils sont impliqués aussi.
15:21Il y a une dimension
15:22très collective en réalité
15:24de notre vie.
15:25Sauf pour les gens
15:25qui se suicident.
15:27Ils ne pensent pas
15:27à l'environnement,
15:29ils ne pensent pas
15:30à la collectivité.
15:30Ça c'est très curieux
15:31cher André Bercoff,
15:32cher éditeur.
15:32J'ai été pendant 5 ans
15:33le représentant du Parlement
15:34au sein de l'Observatoire
15:35national du suicide.
15:36J'ai beaucoup travaillé
15:37sur des thématiques
15:38des risques psychosociaux
15:39en entreprise,
15:40du burn-out, etc.
15:42Si vous allez sur l'onglet
15:44du site du ministère
15:46de la Santé en France,
15:47vous trouverez des tas
15:48de choses pour prévenir
15:49du suicide.
15:50C'est-à-dire qu'on fait tout
15:51en France pour que
15:51le nombre de personnes
15:52qui se suicident diminue
15:54et pour que le nombre
15:55de tentatives de suicide
15:56diminue, ce qui est d'ailleurs
15:57dans le code pénal
15:58un article qui punit
16:01l'incitation au suicide.
16:02Vous ne pouvez pas inciter
16:03quelqu'un à se suicider,
16:04c'est un délit.
16:05Et on comprend très bien
16:06pourquoi.
16:06Ça, ça me paraît
16:07tout à fait normal.
16:08Ce qui veut dire que
16:08si vous décidez de vous suicider
16:09tout seul, on essaie
16:10de vous en empêcher,
16:11mais si vous demandez à quelqu'un
16:12de vous suicider,
16:13on l'autorise, on le met
16:14dans la loi.
16:14Expliquez-moi ça.
16:16Expliquez-moi quelle est
16:16la cohérence,
16:18dans quelle forme
16:18d'univers schizophrène
16:19on peut être amené
16:21à demander au même ministère
16:23de dissuader les gens
16:24de se suicider d'un côté
16:25et d'autoriser
16:26le recours au suicide
16:27quand on demande à quelqu'un.
16:28C'est quand même très bizarre.
16:29Alors est-ce que l'euthanasie
16:31c'est le suicide ?
16:32Alors l'euthanasie
16:32c'est une forme de suicide délégué.
16:34D'une certaine manière
16:34on demande à quelqu'un
16:36de vous suicider
16:36mais ça revient au même.
16:37L'expression d'ailleurs
16:39est de, je crois,
16:42du député Bens
16:43dans l'hémicycle
16:43c'est un suicide délégué.
16:45C'est-à-dire que vous ne vous
16:46suicidez pas tout seul
16:47vous demandez à quelqu'un
16:47de le faire pour vous.
16:48Donc il faut tenir compte
16:51de ces détresses,
16:52de ces faiblesses
16:53et on a probablement
16:54autre chose à dire
16:55à quelqu'un qui veut en finir
16:56que tu as bien raison
16:56finisant parce que
16:57ce n'est pas supportable
16:58pour nous non plus.
16:59On a autre chose
17:00à porter comme message.
17:02Et je termine en disant
17:03que les logiciens
17:06disent qu'il faut
17:07qu'une porte soit ouverte
17:08ou fermée.
17:09D'ailleurs,
17:09il n'y a pas que les logiciens
17:10tout le monde le dit.
17:10Quand elle est entrebaillée
17:11elle n'est plus fermée
17:12elle est ouverte.
17:13Et quand elle s'ouvre
17:14comme c'est le cas
17:16par exemple aux Pays-Bas
17:17il y a quelques mois
17:17vous pourrez vérifier ça facilement
17:19le ministre hollandais
17:20de la santé
17:21a dit
17:22est-ce qualité
17:24qu'il faudrait désormais
17:25que les citoyens
17:26de plus de 75 ans
17:27se posent la question
17:27de leur présence
17:28au sein de la société
17:28parce que maintenant
17:29qu'il y a des moyens
17:29d'en finir de manière facile
17:31il faut quand même
17:32arrêter de poser
17:32sur les choses.
17:33Mais ça c'est vraiment
17:34le côté
17:35de la maladie mentale.
17:38Jacques Attali
17:38avait dit la même chose
17:39il y a une trentaine d'années
17:40c'est un discours
17:42qui revient
17:44c'est la question
17:44de l'utilité.
17:46Même les gens
17:47qui souffrent beaucoup
17:48même ceux qui sont
17:49très diminués
17:49ont quelque chose
17:51à nous dire
17:52et à nous apporter
17:52même eux
17:54je dis même eux
17:54vous comprenez le sens
17:55dans lequel je le dis
17:56c'est-à-dire que
17:56la valeur d'une vie humaine
17:58ne se mesure pas
17:59et son intérêt
17:59entre guillemets
18:00ne se mesure pas
18:01au degré ou à citer
18:02son faiblesse
18:03qu'elle subit.
18:03Reste la question
18:04mais on ne la résoudra pas là
18:07reste la question
18:09de la personne
18:09vous allez me dire
18:10que c'est l'exception
18:11et heureusement
18:11que ce sont les exceptions
18:12de la personne lucide
18:14qui a envie d'en finir
18:15et qui s'il a envie
18:16d'en finir
18:16et là se trouvera
18:17des moyens chimiques
18:19ou autres pour en finir.
18:20À un moment
18:21vous savez
18:22qu'Albert Camus
18:22disait
18:23la seule question philosophique
18:24qui vaut
18:24c'est le suicide.
18:25Oui bien sûr
18:26mais on comprend très bien
18:26pourquoi
18:26on comprend très bien
18:28pourquoi
18:28c'est une question
18:29qui touche
18:30à la destinée
18:30à la valeur de la vie
18:31au sens de la mort
18:33on voit très bien
18:34et puis il y a
18:36le très beau problème
18:36de la mort des pauvres
18:37de Baudelaire
18:37c'est la mort qui console
18:39et là c'est qui fait vivre.
18:40Tout à fait.
18:42Donc il y a beaucoup de...
18:43Il y a alors justement
18:44je crois que nous avons Régine
18:46Régine de foi.
18:48Oui bonjour Régine.
18:49Oui bonjour André
18:50bonjour à votre invitée.
18:52Bonjour Madame.
18:53Moi je ne comprends pas trop
18:54pourquoi il y a besoin
18:55d'une loi
18:56en fait
18:57pour cette histoire
18:58d'euthanasie
18:59puisqu'il existe
19:01un document
19:01du gouvernement
19:02qui s'appelle
19:03les directives anticipées
19:04pour lesquelles
19:05on peut décider
19:06on peut dire à l'avance
19:07ce qu'on souhaiterait
19:08qu'on fasse
19:09en fonction
19:10de ce qui va nous arriver
19:11au cours de notre vie.
19:15Et ce document
19:16est censé être remis
19:17à notre médecin traitant
19:18et il y a également
19:20une personne de confiance
19:22qui est notée
19:23sur cette directive anticipée
19:26et donc à partir du moment
19:28où on donne
19:29nos souhaits
19:31à l'avance
19:32de ce qu'on voudrait faire
19:33dans ce qui peut nous arriver
19:34au cours de la vie
19:35je ne vois pas pourquoi
19:36ça ne pourrait pas être pris en compte
19:38comme un desiderata
19:40que l'on met à jour
19:44peut-être tous les 5 ans
19:45tous les 10 ans
19:46oui je trouve
19:48que c'est une bonne question
19:50alors deux choses
19:51la première
19:52merci
19:53c'est Régine je crois
19:54le prénom de l'auditrice
19:56de rappeler ça
19:57les directives anticipées
19:58vous avez tout à fait raison
19:59ça existe
19:59il faut les remplir
20:00et il faut l'écrire
20:02de sa propre main
20:03l'exercice n'est d'ailleurs
20:04pas facile
20:05je me souviens
20:05qu'au moment de la loi
20:06qu'est-ce Léonetti
20:07il y a 10 ans
20:08j'avais fait l'exercice
20:09j'ai essayé de faire
20:11d'exercice moi-même
20:12c'est pas facile d'écrire
20:13quand je serai en charpie
20:14comment dire
20:15ne réanimez pas
20:16parfois on peut le faire
20:17on peut parfois le faire
20:18mais c'est pas une obligation
20:19donc ça veut dire que
20:20c'est possible effectivement
20:21dans ces directives anticipées
20:22on désigne un tiers de confiance
20:23qui si vous n'êtes pas en situation
20:24de prendre une décision
20:25on le fera pour vous
20:26mais le problème Régine
20:28c'est qu'aujourd'hui
20:29le fait de retirer
20:31l'avis volontairement
20:32à une personne
20:33quelque chose en état
20:34est un meurtre
20:36c'est pénalisable
20:39vous pouvez passer du tribunal
20:41c'est la raison pour laquelle
20:42c'est ça
20:42c'est encore sous le coup de la loi
20:43et d'ailleurs heureusement
20:45quand on tue quelqu'un
20:47c'est quand même pas
20:47bien sûr
20:48mais enfin écoutez
20:49aider à mourir dans ces conditions
20:50et trucider quelqu'un dans la rue
20:53comme il se passe tous les jours en France
20:54c'est pas la même chose
20:55quand même
20:56Jean-Fondéric Poisson
20:57ça n'est pas matériellement le même acte
20:58mais la conséquence est la même
20:59et vraiment je pense que là
21:02c'est un des problèmes d'ailleurs
21:04c'est la transgression de l'interdit de tuer
21:06qui est la question de fond
21:07la question philosophique de fond
21:08on va en parler
21:09je crois encore beaucoup
21:11y compris avec vous
21:12c'est vraiment un problème philosophique
21:14un problème éthique
21:15il est posé
21:16et vous pouvez nous appeler
21:18pour en parler
21:19merci Jean-Fondéric Poisson
21:20merci
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