00:00Moi, j'ai eu un problème quand j'étais à l'école. J'étais à l'école au Cameroun, j'étais dans une école française.
00:03Mon prof d'histoire-jeu était Sénégal. Dans les cours d'histoire, j'en apprenais pas assez sur mes origines camerounaises, sur mon pays.
00:10L'histoire tournait toujours aux mêmes sujets, c'est-à-dire quand on parlait des noms, on parlait un peu de l'esclavage,
00:15ou on parlait de Christophe Collant en en faisant un colonisateur gentil, un héros.
00:21J'avais pas vraiment de figure me permettant de me projeter et de me construire.
00:25Après, j'ai grandi, j'ai découvert Malcolm X, parce que j'ai regardé les films américains.
00:29Le cinéma, c'est aussi une force du cinéma. Le cinéma m'a permis de trouver des personnages, que ce soit des personnages noirs ou blancs ou autres.
00:36Il y avait Che Guevara, il y avait John Kennedy, dont on ne me parlait pas assez.
00:41À partir de mes 15 ans, j'avais besoin de supports m'aidant à me construire en tant qu'être humain.
00:44Pour moi, il est vraiment important que les gens aillent voir ce film.
00:47Et quand je dis les gens, je parle surtout de notre génération, et des plus jeunes aussi.
00:50Aujourd'hui, j'estime que ce film qu'on est en train de faire, c'est justement un support qui permettra à ces générations de s'identifier.
00:57Surtout que nous, on fait partie d'une génération, quand même mine de rien, qui se lève assez, qui se révolte assez, qui assume vachement ses idées.