Retrouvez La santé en mouvement avec Vanessa Perez tous les samedis à 14h sur #SudRadio.
Avec Julien Guihaire, docteur spécialisé en chirurgie cardiaque. Chef du service de chirurgie cardiaque et transplantation à l'Hôpital Marie Lannelongue, Professeur Christian Latrémouille, directeur médical au sein de la société Carmat et Thierry Gesson, président de la fédération des Greffés Cœur et ou poumons
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-05-25##
Avec Julien Guihaire, docteur spécialisé en chirurgie cardiaque. Chef du service de chirurgie cardiaque et transplantation à l'Hôpital Marie Lannelongue, Professeur Christian Latrémouille, directeur médical au sein de la société Carmat et Thierry Gesson, président de la fédération des Greffés Cœur et ou poumons
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://
ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles :
https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##LA_SANTE_EN_MOUVEMENT-2025-05-25##
Catégorie
📚
ÉducationTranscription
00:00La normalité sous ordonnance, le documentaire choc où la pas du gain rencontre la détresse de l'être humain, présente.
00:08Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:11Bonjour et bienvenue dans la santé en mouvement, l'émission pour prendre soin de vous au quotidien.
00:16Et aujourd'hui nous allons évoquer le sujet des greffes cardiaques.
00:20Oui, une seconde chance mais aussi un long combat puisqu'en France des milliers de personnes attendent encore un organe pour continuer de vivre correctement.
00:28Avec nos invités, nous essaierons de comprendre quel est le statut du don d'organes en France, quelles sont les dernières innovations et notamment celles du cœur artificiel
00:36et comment se passe l'accompagnement des patients avant et après une greffe.
00:41La santé en mouvement spéciale greffe et don, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:45Sud Radio, la santé en mouvement, Vanessa Perez.
00:49Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir d'accueillir Julien Guière.
00:52Julien, bonjour. Vous êtes chef du service de chirurgie cardiaque et transplantation à l'hôpital Marie-Lanelongue.
00:59Alors pour commencer cette émission, Julien, est-ce que vous pourriez nous donner un aperçu actuel du statut des greffes en France ?
01:05Bonjour madame, bonjour à tous. Merci pour l'invitation.
01:11Actuellement, l'activité de transplantation cardiaque, puisque c'est le sujet du jour,
01:16on est autour de 400 transplantations cardiaques actuellement en France chaque année.
01:20Une activité qui est relativement stable, alors que le nombre de patients en attente de transplantation, lui, croit régulièrement.
01:31La raison de cette inadéquation entre le nombre de transplantations réalisées et le nombre de patients en attente,
01:37est en fait liée au manque de donneurs et ça va être le sujet dont on va développer, je pense, tous ensemble pendant cette émission.
01:44Alors justement, pourquoi concrètement on est en manque de donneurs aujourd'hui, paradoxalement ?
01:49On est en manque de donneurs pour plusieurs raisons.
01:52La première, et c'est celle qui nous interpelle le plus, c'est le taux d'opposition des proches, des familles, au don d'organes.
02:01Actuellement, pour réaliser une transplantation cardiaque, il faut prélever le cœur sur un donneur en état de mort encéphalique.
02:07Une fois que ce diagnostic est posé par les équipes médicales, on prend en fait l'avis des proches et des familles pour autoriser le prélèvement d'organes sur ces patients en état de mort encéphalique.
02:20Et c'est là que ça peut bloquer, puisqu'effectivement, actuellement en France, le taux d'opposition des proches est de 36%.
02:27Et il ne fait qu'augmenter chaque année depuis 5 ans.
02:32Et c'est assez préoccupant, puisqu'en fait, ça limite le nombre d'organes disponibles pour sauver des vies.
02:37Alors après, il faut connaître le contexte, c'est-à-dire qu'en France, on est donneur par défaut.
02:40Si on ne s'est pas opposé au don d'organes de son vivant, on donne de manière naturelle.
02:46Et à cela s'ajoute un deuxième paramètre qui est paradoxal et qui peut sembler complètement incongru.
02:51Mais c'est que la sécurité, en fait, notamment la sécurité de la conduite automobile, fait qu'il y a moins de donneurs.
02:57Est-ce que vous pourriez un petit peu développer ce double paradoxe et cette actualité ?
03:01Oui, effectivement, vous avez tout à fait raison.
03:04La principale cause de décès qui pouvait amener au don d'organes dans les années 80-90,
03:10c'était les accidents de la route, les accidents de la voie publique.
03:14Bienheureusement, grâce au progrès de la sécurité routière,
03:19le nombre de morts sur les routes a considérablement diminué
03:22et n'interprétait pas mal mon propos, mais c'est une bonne chose.
03:28D'un autre côté, effectivement, c'était une source de donneurs potentiels pour la transplantation
03:34et qu'on n'a quasiment plus aujourd'hui.
03:37Les patients qui actuellement sont proposés pour le don d'organes,
03:40pour la transplantation, j'entends pour la transplantation cardiaque,
03:43qui sont des patients en état de mort encéphalique,
03:45soit qui ont été victimes d'un accident vasculaire cérébral,
03:48soit d'un traumatisme crânien grave et qui malheureusement passent en état de mort encéphalique.
03:53Et effectivement, on a aussi une diminution du taux d'AVC et de passage en mort encéphalique,
03:59grâce aussi au progrès de la médecine, de la médecine neurovasculaire notamment.
04:04Alors expliquez-nous, quand un cœur devient disponible, parce qu'il faut le dire ainsi,
04:07comment s'organise l'intervention ?
04:09Est-ce que vous pourriez nous expliquer en termes simples ce que représente une grève cardiaque d'un point de vue chirurgical ?
04:15Premièrement, effectivement, il y a la sélection du donneur et les critères de qualité du cœur
04:21qui vont être étudiés par les équipes à partir des examens qui ont été réalisés sur ce patient
04:26qui est en état de mort encéphalique.
04:28Donc on a accès aux examens complémentaires, à l'échographie du cœur notamment,
04:33aux résultats des prises de sang, à l'électrocardiogramme et à l'histoire également de ce patient
04:39pour connaître la nature de ses antécédents médicaux.
04:42Ensuite, on envoie en fait une équipe, des chirurgiens de notre équipe,
04:46qui vont aller prélever ce cœur dans l'hôpital où se trouve le donneur d'organes.
04:51Donc c'est l'équipe qui se déplace, ce n'est pas le donneur qui se déplace vers le centre de transplantation.
04:56Et donc une fois sur place, l'équipe va également réaliser un examen du cœur,
05:02un examen anatomique et de la fonction du cœur,
05:05puis ensuite va arrêter ce cœur et le préserver pour le ramener vers le centre de transplantation
05:11où le receveur est déjà lui en salle d'opération avec une seconde équipe chirurgicale
05:16qui a débuté en fait l'opération pour ne pas perdre de temps
05:19puisqu'une des contraintes majeures en transplantation cardiaque, c'est cette durée d'ischémie,
05:25c'est-à-dire le temps pendant lequel le cœur n'est plus irrigué, n'est plus oxygéné,
05:30il est à l'extérieur du corps et ce délai doit être le plus court possible,
05:33si possible inférieur à 4 heures entre le moment où le cœur est arrêté sur le donneur
05:37et le moment où on le fait repartir sur le receveur,
05:40c'est-à-dire une fois que nos sutures chirurgicales sont terminées.
05:43Alors une fois que cette opération est réalisée, quel est un petit peu le pronostic ?
05:48On repart à zéro et c'est reparti, tout fonctionne très bien.
05:51Quel est le taux en fait de succès et comment se passe la vie d'après, on va dire ?
05:59Donc on mesure tous ces éléments par ce qu'on appelle le taux de survie des patients
06:05après la transplantation cardiaque.
06:08Actuellement, il est autour de 85% de survie à un an après la transplantation.
06:13La première phase, entre guillemets, critique, c'est le premier mois après la transplantation
06:17parce qu'en fait c'est la période où on peut avoir des complications précoces,
06:22la première étant le risque de mauvaise reprise d'activité cardiaque
06:27au décours immédiat de la transplantation, ce qu'on appelle la défaillance primaire du greffon,
06:32mais qui récupère dans la grande majorité des cas,
06:34notamment parce qu'on a des outils maintenant de réanimation qui sont perfectionnés
06:37et qui permettent de passer ce cap parfois un petit peu difficile.
06:41Et puis ensuite il y a les phénomènes de rejet.
06:42Les rejets aigus peuvent survenir dans les premières semaines.
06:45Une fois ce premier cap passé, effectivement, la première année c'est l'année la plus difficile
06:50entre guillemets pour les patients.
06:52Il y a beaucoup de consultations, beaucoup de surveillance,
06:54mais on atteint quand même largement les 85% de survie.
06:59Et ensuite à 10 ans, on est autour de 60-65% de survie.
07:03Il y a une autre façon de voir les choses, c'est ce qu'on appelle la médiane de survie.
07:07C'est le nombre d'années vécues après la transplantation.
07:10On est entre 13 et 14 ans de médiane de survie.
07:13C'est-à-dire qu'il y a plus de 50% des patients qui vivent plus de 14 ans après la transplantation.
07:18Malheureusement, 50% des patients qui vivent un peu moins longtemps.
07:21Mais tout ça, c'est à mettre en perspective avec l'espérance de vie spontanée de ces patients.
07:26S'ils n'avaient pas accès à la transplantation cardiaque,
07:27c'est des patients qui ont moins de deux ans d'espérance de vie.
07:30Docteur, pour conclure, on parle de plus en plus de chirurgie pédiatrique,
07:34donc de jeunes enfants qui ont besoin, qui ont une malformation,
07:37qui ont besoin justement d'un nouveau cœur, si on peut le dire ainsi, ou alors d'opérations.
07:43Comment on explique cette multiplication ?
07:45Est-ce que c'est le diagnostic qui se multiplie ?
07:47Ou alors il y a réellement aujourd'hui une épidémiologie en augmentation sur ce domaine ?
07:53Alors, il n'y a pas d'augmentation de l'incidence des malformations cardiaques de naissance,
07:59qu'on appelle les maladies cardiaques congénitales.
08:02Par contre, là où on a progressé, c'est dans leur prise en charge,
08:05dans le traitement médical et dans le traitement chirurgical,
08:08de correction de ces malformations cardiaques de naissance.
08:11Ce qui fait qu'actuellement, plus de 95% des enfants qui naissent
08:15avec une malformation cardiaque congénitale, même complexe,
08:18ils survivent à l'âge adulte.
08:20Et donc, en fait, on les suit et certains d'entre eux vont développer
08:24des insuffisances cardiaques secondairement à l'âge adulte.
08:28Et ce sont ces patients-là qui peuvent nécessiter,
08:31vers l'âge de 20, 30 ou 40 ans,
08:33qu'ils peuvent nécessiter une transplantation cardiaque,
08:35parfois même une transplantation combinée cœur plus foie,
08:38parce que le foie peut s'être détérioré du fait de cette longue histoire
08:43de malformations cardiaques congénitales.
08:46Merci beaucoup, Julien Guillard.
08:47Je rappelle que vous êtes chef du service de chirurgie cardiaque
08:49et de transplantation à l'hôpital Marie Ladelongue.
08:52Et tout de suite, on va parler innovation dans le domaine de l'implantation cardiaque.
08:56Et pour ce faire, j'ai le plaisir d'accueillir le professeur Christian Latrimouille,
09:00directeur médical au sein de la société CarMath.
09:03Christian, on est ravis de vous avoir en plateau.
09:05Et pour commencer, j'aimerais que vous nous parlez de ce mariage extraordinaire
09:08qui a eu lieu il y a plus d'une vingtaine d'années aujourd'hui,
09:10entre la science et l'industrie, avec la genèse de CarMath.
09:14Racontez-nous comment tout ça a commencé.
09:17Bonjour madame, merci de votre accueil.
09:20Je crois que c'est une histoire un peu folle et fantastique.
09:25Je pense que le besoin, premièrement, il y a un besoin.
09:28Comme l'a souligné le professeur Guillet, il y a besoin d'organes.
09:32Et quand il y a un besoin, il faut trouver des solutions.
09:35Et je pense que c'est ce qui a germé dans l'esprit du professeur Carpentier à l'époque,
09:38à qui j'ai l'habitude de rendre hommage dans ce programme.
09:42Et sa force a été de se rapprocher à l'époque de Jean-Luc Lagardère,
09:48qui était donc le directeur de Matra.
09:53Et j'imagine, bien sûr, la rencontre qui devait être dire,
09:58eh bien, chez Matra, vous avez des ingénieurs qui utilisent des technologies hyper sophistiquées
10:04pour faire des missiles,
10:05ce qui n'était pas forcément un des objectifs de travail du professeur Carpentier.
10:10Mais dans ces notions-là, il y a une notion à laquelle on n'a pas beaucoup réfléchi,
10:14c'est la notion d'électronique embarquée.
10:16Alors, les ingénieurs, eux, ils connaissent bien ça.
10:19C'est-à-dire que le missile est tiré, ils s'autoguident pour aller à sa cible.
10:22Et je pense que la discussion pourrait être de dire,
10:24est-ce qu'on ne pourrait pas mettre de l'électronique embarquée autour d'un système
10:29qui simule finalement un cœur, avec deux ventricules,
10:32avec des membranes qui se contractent, etc.
10:34Et du coup, ce cœur pourrait devenir, pas autoguidé, mais autorégulé.
10:38C'est-à-dire qu'il pourrait s'adapter en permanence.
10:40Et je pense que Lagardère a dû dire bien chiche.
10:45Et il a mis à la disposition du professeur Carpentier
10:47une dizaine d'ingénieurs qui venaient justement de ces technologies très avancées
10:52et qui se sont mis à travailler sur leur cœur artificiel.
10:54Et c'est comme ça que ça a démarré.
10:56Fabuleux.
10:57Alors, vous êtes donc directeur des affaires médicales
10:59et vous fabriquez justement chez Carmat ces cœurs artificiels.
11:02Et si je puis dire, cette année, vous célébrez le centième cœur qui a été implanté.
11:07Alors déjà, qui sont les patients qui sont éligibles justement à cette implantation ?
11:12Alors absolument.
11:13Avant d'arriver chez Carmat, j'ai un passé de chirurgien cardiaque
11:16et j'avais été chef de service à l'hôpital Pompidou.
11:18Donc je m'étais beaucoup occupé de la transportation cardiaque
11:21et je connais bien ce domaine-là.
11:23Et quand M. Carpentier m'a demandé de me prendre en charge
11:25toute la phase préclinique de mise au point de la prothèse,
11:30bien sûr, j'ai dit oui avec enthousiasme.
11:32Ce qui a abouti finalement à l'implantation du premier corps artificiel,
11:35c'était le 18 décembre 2013.
11:38Et depuis 10 ans, on a implanté 50 patients.
11:42Qui est éligible justement ?
11:43Dites-nous concrètement.
11:44Qui est éligible ?
11:44Alors, ce sont les mêmes patients que pour la transportation cardiaque.
11:48C'est-à-dire que vous êtes deux grands groupes.
11:49Vous avez d'une part les patients qui ont une atteinte intrinsèque du muscle cardiaque,
11:54ce qu'on appelle les cardiomyopathies,
11:56qui représentent à peu près la moitié.
11:57Et l'autre groupe, ce sont les patients qui font des infarctus à répétition
12:00jusqu'à détruire finalement leur cœur et notamment leur ventricule gauche.
12:03Ce sont les deux grands groupes.
12:04Les deux grands groupes.
12:05Expliquez-nous concrètement et visuellement comment ça se passe.
12:08Parce que ça nous intrigue un petit peu.
12:09Donc on a cette prothèse qui est un cœur, il faut le dire.
12:11Comment ça se passe à partir du moment où vous avez identifié le patient qui est éligible ?
12:16Alors, la grande différence avec ce qu'a expliqué le professeur Guillaume tout à l'heure,
12:21c'est que là, on ne va pas réagir de façon instantanée.
12:25On a le temps de préparer les choses.
12:27C'est-à-dire qu'on va s'adresser à des patients qu'on a relativement stabilisés.
12:32Donc on est contacté par un centre avec lequel on a déjà eu des contacts
12:37et qui sont au courant de notre programme.
12:40Ils nous disent, voilà, on a un patient qui est susceptible de bénéficier de votre technologie.
12:45Dans ce cas-là, on leur demande de nous adresser un scanner anonymisé
12:48pour qu'on puisse travailler sur les images pour s'assurer de la compatibilité anatomique,
12:53que la prothèse tienne bien dans le thorax du patient.
12:55Une fois que nos ingénieurs spécialisés en imagerie nous ont donné le résultat,
12:59on analyse ces résultats, on donne un feu rouge ou un feu vert.
13:03Et après cela, on a une espèce de comité de sélection
13:06qui est autour d'experts travaillant dans ce domaine-là,
13:11et pluripartite, si j'ose dire.
13:14Et dans ce cas-là, on analyse la situation clinique du patient.
13:17Et si à l'arrivée, tout le monde est d'accord,
13:19eh bien, on dit à ce moment-là, on y va.
13:21On détermine une date qui corresponde au problème d'acheminement de la prothèse dans le centre, etc.
13:27Et à ce moment-là, on va programmer cette chirurgie
13:30pour laquelle CARMAT envoie une équipe,
13:33ce qu'on appelle un proctor chirurgical,
13:36dans lequel moi je vais régulièrement sur toutes les premières implantations.
13:39et on va guider pas à pas des chirurgiens
13:41qui ont déjà une très grande habitude de la transplantation,
13:44de la chirurgie cardiaque et leurs équipes,
13:46les anesthésistes, la réanimation, etc.
13:47Et là, on peut espérer une durée d'huile,
13:49après on reprend un cours normal,
13:51si on compare avec ce que nous disait le professeur Guière.
13:54Alors, absolument.
13:55L'immense intérêt, c'est qu'on n'a pas besoin de drogue immunosuppressive,
13:58on n'a pas besoin de traitements complémentaires
14:00comme on l'a en transplantation.
14:02Et ça, ça soulage les patients, ça soulage leur organisme.
14:05Actuellement, toutes les indications d'implantation du cœur CARMAT,
14:08c'est la prothèse qu'on appelle ISON, c'est son nom,
14:11n'ont pas besoin de ce traitement anti-rejet.
14:14C'est-à-dire que ça donne une grande qualité de vie aux patients
14:18et l'objectif actuellement, c'est d'aller en attente
14:21d'une transplantation ultérieure.
14:23Bien sûr, à terme, on ira sur des implantations définitives,
14:26on espère pouvoir franchir ce pas dès que possible,
14:28mais c'est encore un petit peu tôt.
14:30Et dans ce cas-là, on assure une très grande qualité de vie aux patients.
14:33C'est ce que les patients nous rapportent
14:35lorsqu'ils ont pu bénéficier de cette thérapeutique.
14:37Alors, question bassement pragmatique,
14:39mais j'imagine qu'une telle opération, ça a un coût.
14:42Est-ce que notre système de soins est en mesure d'absorber autant d'implantations,
14:47puisqu'on ne dit pas de transplantations, on dit implantations,
14:49justement, de ce dispositif médical ?
14:51Oui, bien sûr, la part économique est importante.
14:55Et dans les premières discussions, d'ailleurs,
14:56qui avaient eu lieu entre M. Carpentier et M. Lagardin à l'époque,
14:59il avait dit qu'il ne faut pas que ce soit un coût prohibitif.
15:01et il s'était calé sur le montant du forfait de transplantation cardiaque,
15:06pour le coup, la première année,
15:07qui est l'année qui coûte la plus chère,
15:09qui était de l'ordre de 160 000 euros.
15:11Donc, on est à peu près sur une prothèse
15:12qui, en France, est dans cet ordre-là,
15:15aux alentours de 200 000 euros.
15:17Pour l'instant, sur les chiffres qu'on a,
15:19on est dans les chiffres d'activité de la transplantation cardiaque.
15:23Donc, on n'est pas dans un surcoût énorme.
15:25Et surtout, il faut l'appliquer à la catégorie de patients
15:28à laquelle on s'adresse.
15:29C'est-à-dire que ce sont des patients
15:30qui sont en insuffisance cardiaque terminale.
15:32Et on sait que la dernière année,
15:33ce sont des patients qui coûtent, bien sûr, très cher,
15:35à la société,
15:37puisqu'ils sont hospitalisés très fréquemment
15:40et souvent longtemps.
15:41Et là, on espère pouvoir montrer,
15:44et c'est peut-être encore un peu précoce pour le montrer,
15:46mais que l'implantation d'une telle prothèse
15:48pourrait réduire ses coûts à terme.
15:50Pour conclure, en une poignée de seconde,
15:52professeur, je sais que vous avez un petit coup de gueule
15:53à passer sur la sous-utilisation
15:55des dispositifs médicaux d'assistance cardiaque.
15:58On peut mieux faire ?
15:59Oui, on peut mieux faire.
16:00On peut toujours mieux faire.
16:01Ce n'est pas un coup de gueule,
16:03mais c'est de pousser et d'utiliser.
16:05Il y a des nouveaux systèmes
16:06qui sont devenus extrêmement fiables.
16:08Il y a eu un grand virage technologique
16:09dans les années 95 d'abord,
16:11puis 2005,
16:12puis maintenant, avec notre prothèse,
16:14on est sur une nouvelle ère.
16:15Et la nouvelle ère, ça veut dire
16:16qu'il faut que la communauté médicale
16:18et la communauté cardiologique
16:19se renseignent là-dessus.
16:21Nous, on est prêts à les renseigner,
16:23à les aider.
16:24Il faut penser à ces nouvelles stratégies.
16:26Et on a des résultats qui sont incroyables
16:28depuis deux ou trois ans
16:30dans des nouvelles niches,
16:32entre guillemets, d'indications.
16:33Et les nouvelles générations, je pense,
16:35de cardiologues, de réanimateurs
16:36doivent être très ouverts là-dessus.
16:38et il y a forcément beaucoup à apprendre
16:41et beaucoup à faire
16:42pour la qualité de vie des patients.
16:43Merci beaucoup, professeur Christian Latremouille.
16:45Je rappelle que vous êtes directeur
16:46des affaires médicales
16:47au sein de la société Karmat.
16:49Et avant de nous retrouver
16:51dans quelques instants
16:51pour découvrir comment les associations
16:53mettent tout en œuvre
16:54pour encourager le don d'organes,
16:56je vous propose de découvrir
16:57une nouvelle séquence
16:58dans la santé en mouvement.
16:59Cette séquence, c'est une bande-annonce
17:01pour Medicating Normal,
17:03un documentaire sur la prévention
17:05en santé mentale
17:06dans une époque
17:06où la prescription massive
17:07de médicaments psychotropes
17:09donne lieu à une nouvelle menace
17:10pour la santé publique.
17:12La normalité sous ordonnance,
17:14le documentaire choc
17:15où la paduguin rencontre
17:17la détresse de l'être humain,
17:18présente.
17:20Sud Radio, la santé en mouvement,
17:22Vanessa Perez.
17:24C'est l'histoire de David.
17:26David, il a 35 ans.
17:28C'est un brillant officier
17:29qui a vu sa vie basculer
17:31à cause de traitements
17:32prescrits pour calmer son anxiété.
17:34Alors au début,
17:35les traitements l'apaisent,
17:36lui permettent de mieux dormir,
17:38d'être moins stressé.
17:39Mais au fil du temps,
17:41les choses se dégradent.
17:42Il devient insensible,
17:44il perd la mémoire,
17:45sa libido
17:46et les relations avec son épouse
17:48deviennent critiques.
17:50Et puis un jour, David,
17:51il tombe,
17:52il craque,
17:54il s'effondre.
17:55Après des années
17:56de sevrage douloureux,
17:57il se dit définitivement
17:58fracassé par les dommages
18:00qu'il impute aux années
18:01de tranquillisant.
18:03L'histoire de David,
18:04elle interroge,
18:06elle fait douter.
18:08Jusqu'où faut-il prendre
18:09des traitements
18:09pour calmer l'esprit
18:10quitte à finalement
18:11le détruire ?
18:13Alors avant de recourir
18:14aux psychotropes,
18:15dont les effets secondaires
18:16sont parfois lourds
18:16et sources de sevrage
18:18difficiles,
18:19il est essentiel
18:19de s'informer
18:20et d'explorer d'autres voies.
18:23Vous doutez encore ?
18:24Découvrez le documentaire
18:25La Normalité sous Ordonnance
18:27en accès libre
18:28sur YouTube
18:28et Odyssée
18:29et faites-vous
18:30votre propre opinion.
18:32La Normalité sous Ordonnance,
18:34le documentaire choc
18:35où la paduguin
18:36rencontre la détresse
18:37de l'être humain,
18:38présente.
18:40Sud Radio,
18:41la santé en mouvement,
18:42Vanessa Perez.
18:43Et pour continuer cette émission,
18:45j'ai le plaisir
18:46d'accueillir Thierry Gesson.
18:48Bonjour Thierry,
18:49vous êtes président
18:50de la Fédération
18:51des greffés
18:52cœur et poumon
18:53et vous avez vous-même
18:54été greffé.
18:56Alors votre association,
18:57elle accompagne
18:57les personnes
18:58en attente de greffe,
18:59Thierry,
19:00ainsi que celles
19:00qui viennent de l'être
19:01et les aidants,
19:02bien évidemment.
19:03Quels sont les principaux besoins
19:05de ces patients
19:06avant et après la greffe ?
19:07Expliquez-nous.
19:09Les principaux besoins,
19:10c'est l'écoute.
19:11Il faut être écouté,
19:12les rassuré,
19:13les accompagner
19:14et puis surtout
19:16accompagner les aidants,
19:17leur donner les possibilités
19:19aussi de leur faire comprendre
19:21ce qui va se passer
19:22et principalement,
19:24on va dire,
19:24c'est ça,
19:25c'est vraiment discuter,
19:26répondre à toutes les questions
19:27que les gens
19:30qui vont être greffés
19:31vont avoir
19:32et surtout les familles.
19:34Alors en France,
19:34environ 40% des familles
19:36refusent le don d'organes
19:38contre seulement 14%
19:40si on compare en Espagne.
19:41À votre avis,
19:42pourquoi ce taux
19:43est-il si élevé chez nous ?
19:46On n'a pas la culture du don.
19:48Je pense qu'aujourd'hui,
19:49en France,
19:49on n'a pas cette culture
19:51que les Espagnols
19:52pourraient avoir
19:52aujourd'hui,
19:53c'est-à-dire de pouvoir
19:54parler du don d'organes
19:55un peu partout,
19:57pouvoir en discuter
19:58dans les collèges,
19:59les lycées,
20:00même les écoles.
20:01Les hôpitaux,
20:02il y a des slogans,
20:04il y a des affiches
20:05sur le don d'organes.
20:07Donc je pense que c'est
20:08un manque de culture
20:08en France.
20:09Quand on parle
20:10du don d'organes
20:11en France,
20:11on parle de mort
20:12et c'est quand même
20:13assez difficile
20:14à ouvrir
20:15comme discussion.
20:16D'ailleurs,
20:17Thierry,
20:17on est considéré
20:18comme donneur d'organes
20:19en France,
20:20sauf si on s'y est opposé.
20:22Donc en fait,
20:22c'est l'inverse
20:23d'une réflexion normale.
20:24Comment vous aidez,
20:25vous,
20:25avec l'association
20:26aux personnes
20:27que vous contactez
20:28à réfléchir
20:29sur ce sujet
20:30et à en parler
20:30avec leurs proches ?
20:31Parce que pour beaucoup
20:32de gens,
20:32c'est tabou ce sujet.
20:34C'est tabou,
20:35c'est vrai que c'est
20:35complètement tabou,
20:36mais il faut ouvrir
20:37un livre.
20:37Enfin moi,
20:37ce que je dis,
20:38c'est ouvrir un livre,
20:39en discuter avec son entourage
20:40pour avoir les opinions
20:41de chacun,
20:43fermer le livre
20:43et ne l'ouvrir
20:44que si un jour
20:45on en a vraiment besoin.
20:47En France,
20:47aujourd'hui,
20:48discuter de la mort,
20:49c'est impossible.
20:51On n'y arrive pas.
20:52On n'y arrive pas.
20:53Donc voilà,
20:54ce que je veux,
20:55ce que j'essaye de faire,
20:56ce qu'on essaye tous
20:56de faire,
20:57c'est de faire
20:57la promotion
20:58du don d'organes,
21:02même si elles sont compliquées,
21:04je le comprends.
21:05Mais voilà,
21:06en discuter,
21:07c'est prendre l'avis
21:08de la personne,
21:10aller à nous.
21:11Donc on pourra plus facilement
21:12la retransmettre,
21:13on va dire,
21:14si toutefois
21:14il nous arrive quelque chose
21:15en médecin-coordinateur
21:18ou à l'hôpital.
21:19Mais dites-nous concrètement,
21:21que fait l'association
21:21justement pour essayer
21:23de créer ce dialogue ?
21:25Parce que quelqu'un
21:25qui vous dit
21:25je ne veux pas en parler,
21:26c'est difficile
21:27d'aborder le sujet.
21:28Comment on fait
21:29pour justement
21:29détricoter les choses ?
21:32On fait pas mal de choses.
21:34Déjà moi,
21:35j'ai une cible importante,
21:37enfin je ne veux pas dire cible,
21:39je m'adresse surtout
21:40aux jeunes.
21:40Je pense que
21:41s'adresser aux jeunes
21:42c'est important.
21:43Donc oui,
21:44je fais énormément
21:44d'interventions
21:45dans des collèges,
21:47dans des lycées,
21:47dans des facultés.
21:49J'ai encore la chance
21:50d'intervenir
21:51on va dire
21:52dans des centres
21:54importants.
21:56On en parle
21:57en faculté de médecine.
21:58Voilà,
21:58le but,
22:00il faut en discuter,
22:00il faut enlever
22:01tous ces tabous
22:02et puis répondre
22:02on va dire
22:03aux questions
22:04des fois
22:05un petit peu
22:06sournues
22:07qu'on peut trouver
22:08sur la toile,
22:09sur le don d'organes.
22:10Vraiment,
22:11répondre à leurs questions.
22:12Voilà,
22:13c'est ça
22:13notre attaque aujourd'hui,
22:16faire des stands,
22:17en discuter
22:18à tout endroit,
22:21que ce soit sportif,
22:22culturel,
22:23dans la rue,
22:25mais voilà,
22:25il faut impérativement
22:26pour moi
22:27faire chuter
22:28ce chiffre
22:29qui est pour moi
22:29trop important.
22:30Et justement,
22:31vous avez des exemples
22:31concrets de gens
22:32qui avaient une approche
22:33un petit peu gênée
22:34d'aborder ce sujet
22:36et qui ont basculé.
22:37Comment avez-vous fait ?
22:38Comment avez-vous
22:39entamé le dialogue ?
22:40Vous avez un exemple
22:40concret à nous partager ?
22:42Oui, bien sûr,
22:45dans des lycées,
22:45on arrive à discuter
22:47avec des jeunes
22:48qui, au début
22:50de l'intervention,
22:51vous disent que
22:52le don d'organes,
22:53ce n'est pas un truc
22:54qui les intéresse.
22:56Et on va dire,
22:57au bout d'une heure
22:57de discussion avec eux,
22:59on les revoit
23:00et c'est vrai
23:01qu'ils sont plus positifs.
23:03Voilà,
23:04on a répondu
23:04à leurs questions.
23:05Donc,
23:06le don d'organes,
23:06déjà,
23:07ce n'est pas
23:07ce qu'ils avaient entendu
23:08ou lu,
23:09on va dire,
23:10sur la toile
23:12ou même en discussion
23:13ouverte
23:13avec des autres personnes.
23:15Et j'imagine
23:15que c'est lié
23:16quand même à la culture,
23:17à l'environnement,
23:18à l'éducation.
23:19Et là aussi,
23:19il y a des biais
23:20quand même
23:20qui sont importants
23:21dans ce domaine-là ?
23:23Oui, bien sûr,
23:24la culture,
23:25oui, oui.
23:25Aujourd'hui,
23:26on nous dit quand même
23:27dans les instances
23:28que si on a un taux
23:30aussi important en France,
23:31c'est parce qu'il y a
23:32une ambiance en France
23:34qui n'est pas bonne.
23:35Alors bon,
23:36je veux bien l'entendre,
23:37mais
23:37je veux l'entendre
23:39et ne pas l'entendre.
23:41La France
23:42n'a pas été
23:44super en joie
23:45depuis ces 15 dernières années.
23:47Alors pourquoi
23:47le don d'organes
23:48augmente depuis
23:49une quinzaine d'années
23:50progressivement ?
23:52Voilà.
23:53Je veux bien entendre
23:54que les gens deviennent
23:55peut-être individualistes,
23:56peut-être qu'il y a
23:56un changement de société
23:58ou autre,
24:00mais ça n'empêche
24:00que je ne peux pas
24:02l'entendre
24:02et je veux continuer
24:04à y croire
24:05et à me battre
24:06pour le don d'organes
24:07et faire baisser ce taux
24:08pour faciliter des greffes
24:10pour les personnes
24:10qui en ont besoin.
24:11Alors on apprécie,
24:12vous êtes un optimiste
24:13et un idéaliste Thierry,
24:14mais on entend
24:15et on va se le dire quand même
24:16que certaines personnes
24:17ne veulent pas recevoir
24:18un cœur étranger
24:19au nom de leur vie
24:21ou de leur mort.
24:21C'est une réalité ça ?
24:22Oui, ça s'entend bien sûr
24:25que je l'entends.
24:25Oui, oui, ça s'entend bien sûr.
24:27Bien sûr.
24:27Et vous l'avez entendu ?
24:29On l'a tous plus ou moins entendu,
24:31oui.
24:31D'accord.
24:32Bon, Thierry, pour conclure,
24:33j'ai envie de vous demander
24:33aujourd'hui comment allez-vous ?
24:34Puisque vous avez été greffé,
24:36ça fait combien de temps
24:36et comment vous sentez-vous ?
24:37Écoutez, j'ai 20 ans
24:39de greffe cardiaque,
24:40je vais très très bien.
24:42J'ai un greffon
24:43qui fonctionne à merveille
24:45et puis j'en suis super content.
24:48Merci beaucoup Thierry Gesson.
24:49Je rappelle que vous êtes président
24:50de la Fédération
24:51des greffés cœur et poumon.
24:53La Santé en Mouvement,
24:54c'est fini pour aujourd'hui.
24:55Je rappelle que vous pouvez
24:56retrouver toutes nos émissions
24:57en podcast sur l'application
24:59Sud Radio
24:59et sur vos réseaux sociaux préférés.
25:01Je vous souhaite
25:01une excellente fin de week-end
25:03et je vous dis
25:03à la semaine prochaine.
25:06Sud Radio,
25:07la Santé en Mouvement,
25:09Vanessa Perez.
25:10Avec la normalité sous ordonnance.
25:12Le documentaire choc
25:13où l'appât du gain
25:14rencontre la détresse
25:15de l'être humain.