Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec François-Xavier Bellamy, vice-président délégué de LR et député européen.
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00:00Bonjour François-Xavier Bellamy, merci d'être avec nous ce matin et c'est votre première intervention en tant que numéro 2 du parti LR,
00:08c'est Bruno Retailleau qui vous a nommé, Maya le disait, vice-président délégué des Républicains.
00:13Est-ce que ça veut dire que vous, vous serez plus libre que lui pour critiquer, voire fustiger le gouvernement de François Bayrou, auquel je rappelle il appartient ?
00:22Bruno Retailleau est absolument libre de sa parole, de son action, il l'a montré et c'est pour ça d'ailleurs que les Français lui portent aujourd'hui
00:29une attention renouvelée, c'est pour ça qu'il suscite un espoir parce qu'il dit ce qu'il voit, ce qu'il faut faire et qu'il tente de le faire
00:37même dans un contexte politique qui est bien sûr extrêmement difficile et moi je serai à ses côtés avec toute l'équipe qu'il constitue
00:43pour pouvoir sortir la France de ce contexte difficile en préparant une alternance, en préparant l'avenir de notre pays, ce qui compte pour nous.
00:52Vous savez, David Inver, ce n'est pas l'avenir d'un parti, les partis sont des outils, ce qui compte pour nous c'est l'avenir de la France
00:58et tous les Français voient bien que la crise que nous traversons aujourd'hui, elle appelle des réponses qui sont claires et fermées.
01:03Est-ce que vous diriez comme l'ancien Premier ministre François Fillon que Bruno Retailleau, je cite François Fillon, c'est l'anti-Macron ?
01:09Vous auriez cette formule vous aussi ?
01:11Bruno Retailleau, il ne se définit pas par rapport à qui que ce soit d'autre, c'est quelqu'un qui n'a jamais dévié de sa ligne,
01:16je le connais depuis des années, c'est quelqu'un qui est constant dans ses convictions, qui a une ligne claire.
01:21Et oui, pendant des années, nous nous sommes opposés aux politiques qui étaient menées par les gouvernements successifs qui se sont...
01:28Et maintenant vous y appartenez, c'est quand même paradoxal aux yeux des Français, mais essayez de comprendre,
01:32il est quand même tenu aujourd'hui à une solidarité gouvernementale.
01:35Les Français comprennent très bien la situation, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:39Si nous n'assumions pas nos responsabilités, nous laisserions aujourd'hui la gauche arriver au pouvoir.
01:46Il a fallu que les Républicains, qui ont été dans l'opposition pendant des années aux politiques d'Emmanuel Macron,
01:52assument d'empêcher que la gauche arrive au pouvoir.
01:56Et ça n'empêche pas que nous fassions de notre mieux pour pouvoir répondre aux problèmes des Français.
02:01Ce que fait Bruno Retailleau sur les questions d'immigration, de sécurité, de lutte contre le narcotrafic.
02:06Maintenant c'est absolument clair que pour pouvoir agir en profondeur, pour obtenir demain, par exemple,
02:11de reconstruire vraiment la protection de nos frontières, pour pouvoir ramener la sécurité dans le pays,
02:17mais aussi pour reconstruire l'école, pour sortir de la crise budgétaire, pour tout cela, il faudra une majorité claire.
02:24Et donc il faudra une alternance, et c'est ce que nous sommes en train de préparer.
02:26Et Bruno Retailleau peut rester au gouvernement jusqu'à 2027, dans ces conditions ?
02:31On verra bien dans cette situation.
02:32Et vous lui conseillez de rester jusqu'au bout, de quand même participer à ce gouvernement dirigé par un centriste,
02:38présidé par Emmanuel Macron, dont la porte-parole du gouvernement dit
02:42« le macronisme, ça sera fini dans quelques mois », vous trouvez ça un peu baroque, non ?
02:47Bien sûr, la situation, elle est absolument étonnante.
02:50Les Français ont créé, par leur vote aux élections législatives cet été,
02:55cette situation dans laquelle il n'y a pas de majorité claire à l'Assemblée nationale.
02:58Et nous devons respecter le vote des Français et faire au mieux dans cette situation-là.
03:03Mais en 2027, il faudra une alternance claire.
03:06Et moi, je le redis, Jeff Vitenberg, beaucoup de gens se perdent dans des considérations politiciennes
03:11qui épuisent les Français.
03:14La seule chose qui compte pour nous, la seule chose qui compte pour eux,
03:17c'est d'agir de notre mieux pour le bien du pays maintenant et de préparer l'avenir.
03:21En 2027, nous aurons un rendez-vous démocratique majeur.
03:24Ce sera l'occasion pour la France de se donner de nouveau une majorité claire autour d'une proposition forte.
03:312027, pour vous, c'est Bruno Retailleau et personne d'autre qui doit être candidat.
03:35Ça, c'est la question à laquelle il devra répondre et c'est lui qui se prononcera.
03:39Mais vous direz quoi sur votre préférence ?
03:40Moi, je voudrais simplement constater que depuis dimanche dernier, depuis la magnifique victoire de Bruno Retailleau au sein des Républicains,
03:48il est certain que Bruno Retailleau sera l'artisan majeur de la reconstruction de cette proposition politique qui, demain, sortira le pays de la crise.
03:55Artisan majeur, je retiens votre expression.
03:57On parle d'un sujet qui a animé les débats cette semaine, le rapport sur l'influence grandissante des frères musulmans et de l'islamisme.
04:04Comment vous avez interprété, M. Bellamy, le recadrage du président Emmanuel Macron qui a demandé au gouvernement de revoir sa copie sur la question de l'antrisme,
04:12donc dans un certain nombre d'institutions, à l'école, dans les associations ?
04:16Finalement, c'est Emmanuel Macron qui vous demande d'en faire plus. Qu'en avez-vous pensé ?
04:20D'abord, la première chose qu'on peut constater, c'est qu'enfin, pour la première fois, on a un constat objectivé sur la réalité de la menace que représente l'islamisme dans notre pays.
04:29Cette menace, elle est aussi en Europe et je me bats tous les jours au Parlement européen avec ma délégation pour lutter contre l'antrisme de ces forces politiques liées aux frères musulmans à l'intérieur de nos institutions.
04:42Ça a été le cas, par exemple, en parvenant à empêcher l'arrivée d'un organisme proche des frères musulmans dans le conseil de surveillance de l'agence des polices européennes, Europol.
04:52Donc ce combat-là, il faut le mener aujourd'hui.
04:54Et moi, je regrette qu'il ait fallu tant de temps pour commencer de le mener et je remarque que c'est grâce à Bruno Retailleau, comme ministre de l'Intérieur, qu'aujourd'hui, ce sujet est sur la table.
05:02Mais c'est un sujet qui devient quand même politique avec une controverse et je le répète encore une fois, le chef de l'État qui dit, il faut refaire un conseil de défense, il faut des mesures à la hauteur de la situation, dit-il.
05:13Comme si Bruno Retailleau ne les avait pas proposées.
05:16Je crains qu'il y ait là-dedans un peu de théâtre politique.
05:18Moi, ce qui m'intéresse, c'est le contenu. Et sur le contenu, ce que j'observe, c'est que le ministre de l'Intérieur est le premier qui, aujourd'hui, dénonce la réalité de ce danger.
05:27Et c'est grâce à lui que nous avons aujourd'hui accès à ce rapport qui permet que tous les Français comprennent ce qui est en jeu.
05:34Il y a un autre sujet sur lequel le socle commun, le centre et la droite sont divisés.
05:39C'est celui de la fin de vie.
05:40La proposition de loi est en ce moment discutée par l'Assemblée nationale et les articles sont votés les uns après les autres.
05:46Hier, c'était celui de la collégialité obligatoire des médecins pour aboutir à une décision sur la fin de vie, sur l'aide à mourir, plus exactement.
05:55On sait que vous vous y êtes farouchement opposés.
05:58Qu'est-ce que vous espérez ? Puisque, sauf surprise, l'Assemblée nationale votera le texte, vous espérez quoi ?
06:03Que le Sénat le rejette, au final ?
06:06Il faut que tous les Français qui nous écoutent comprennent ce qui est en jeu.
06:09Notre groupe parlementaire s'oppose à ce texte, mais aussi des parlementaires de tous bords.
06:17Et hier, sur cette question de la collégialité, c'était des élus macronistes, c'était des élus socialistes
06:22qui ont alerté sur la gravité de la dérive qui est en train de se jouer.
06:26Parce que ceux qui promeuvent cette réforme nous disent qu'on pourrait rencontrer un seul médecin
06:31qui pourrait prendre un seul avis d'une personne qui ne connaît pas le patient.
06:34Mais elle a été actée d'une manière purement formelle, malheureusement.
06:37Aujourd'hui, il sera plus facile, demain, si cette réforme passe, il sera plus facile d'avoir accès à la mort administrée
06:45que de pouvoir avoir accès à des traitements antidouleurs pour beaucoup de pathologies importantes.
06:51Cette question est discutée, vous le savez, M. Bellamy.
06:52Non, non, non, non.
06:53C'est un fait.
06:55Quand vous avez aujourd'hui un délai qui est privé pour pouvoir accéder à l'aide à mourir qui est de 48 heures,
07:01alors que dans beaucoup d'autres opérations, le délai de réflexion est bien plus long,
07:05on peut considérer qu'il y a là, malheureusement, une forme de très grande légèreté
07:09dans la manière de traiter la souffrance des Français.
07:11À cette souffrance-là, à tous ceux qui souffrent et qui sont en fin de vie
07:15ou qui sont malades chroniques parce que cette loi ne concerne pas que les gens qui sont en fin de vie,
07:19à tous ceux qui souffrent, notre société s'honore de répondre en soignant et pas en désignant la sortie.
07:24Vous restez tout à fait opposés à la perspective de cette loi et vous continuerez.
07:29Moi, j'ai toujours été transparent.
07:30Absolument.
07:31Mais notre famille politique, dans une écrasante majorité, partage ses préoccupations.
07:34Mais les Français, majoritairement, y sont favorables et les médecins aussi.
07:37Les Français, vous savez, ils veulent une chose.
07:39Ils veulent l'assurance que quand ils souffriront, quand leurs proches souffriront,
07:42on pourra les soigner vraiment.
07:43Et si aujourd'hui, ils disent leur inquiétude,
07:46c'est parce qu'ils voient bien que notre système de santé n'est pas aussi soutenu qu'il le devrait
07:52pour permettre que cela soit le cas vraiment partout.
07:55Mais vous devez en tenir compte de l'opinion des Français.
07:57Moi, je tiens compte de cette réalité-là.
07:59Il y a 21 départements où il n'y a pas de centre de soins palliatifs,
08:03pas un lit de soins palliatifs.
08:05Ça veut dire qu'il y a aujourd'hui une immense injustice dans notre pays.
08:08Et les Français, oui, ils le savent, ils le sentent, ils s'en inquiètent
08:10et ils en ont parfaitement le droit.
08:12Ils se disent que quand ils souffriront, quand ils seront dans une situation d'extrême vulnérabilité,
08:18ils ne sont pas sûrs que notre système de santé pourra leur apporter les soins
08:21qu'ils espèrent.
08:22Et c'est pour ça que cette inquiétude les conduit à cette alternative.
08:26Mais l'alternative, elle ne doit pas être entre souffrir et mourir.
08:31Elle doit être pour notre pays, entre soigner vraiment
08:33ou accepter cette situation d'abandon qu'on est en train d'organiser.
08:37Eh bien, merci.
08:38Vous nous l'avez dit ce matin, François-Gélie Bellamy,
08:40nouveau vice-président délégué du Parti LR.
08:43Et c'est la suite de Télémata.
08:44Merci beaucoup.
08:45Merci beaucoup.
08:45Merci beaucoup.