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  • 23/05/2025
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 23 mai 2025.

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News
Transcription
00:01RTL Matin
00:018h16 sur RTL, l'interview d'Amandine Bégaud au cœur de l'actualité.
00:06Le panier RTL est donc en hausse, vous l'avez entendu, alors qu'on nous avait promis des baisses après les années d'hyperinflation.
00:12Amandine, Dominique Schellcher, le PDG de Coopérative U est votre invitée.
00:17Bonjour Dominique Schellcher.
00:18Bonjour Amandine Bégaud.
00:18Merci beaucoup d'être là ce matin, ce panier RTL qui non seulement est en hausse,
00:23mais qui est le plus cher de tous les paniers depuis qu'on fait des paniers, à savoir depuis le mois d'octobre 2021.
00:31Ça veut dire quoi ? Que l'inflation, ça y est, est de retour ?
00:33Non, pas du tout. Le point important à dire, et j'ai bien regardé le contenu de votre panier,
00:39c'est qu'il y a de nombreux produits qui baissent.
00:41Les pâtes baissent, le dentifrice qui est dans votre panier baisse.
00:46Ce sont des petites baisses, si je peux me permettre, et il y a des grosses hausses.
00:50Oui, mais ce sont deux hausses, ou peut-être trois, qui masquent les choses.
00:56Et c'est tout à fait conforme à ce que moi, en tout cas, j'annonce depuis longtemps.
00:59Le café est en pénurie mondiale.
01:03Ça fait des mois qu'il est en forte hausse.
01:05Il y a moins de quantité disponible, il est en forte hausse.
01:07Lui, il augmente très fortement.
01:10Le soda augmente. Pourquoi ?
01:11Parce que le gouvernement a décidé, en 2025, d'imposer une taxe avec un but de limiter la consommation de soda.
01:18Donc, ces deux hausses-là, assez fortes, masquent un peu les baisses.
01:22Bon, mais à l'arrivée, vous êtes d'accord, aujourd'hui, on paie plus cher, si on achète en tout cas du café et du soda.
01:28Je voudrais qu'on s'arrête et qu'on prenne le temps de s'arrêter sur ces sodas.
01:31Plus 27 centimes dans notre panier depuis le mois de janvier.
01:35Ça représente quand même 20% en plus.
01:37Il y a la taxe soda, certes, mais la taxe soda, on nous avait dit, c'est 15 centimes sur un litre.
01:43Comment on arrive à 27 ? 27 moins 15, ça fait 12.
01:46Ils vont où, ces 12 centimes ?
01:48C'est coquin ou dans votre poche ?
01:51Alors, en l'occurrence, je vais vous dire, sur les sodas de grandes marques, nous, on a très peu de marge.
01:55On ne prend quasiment pas de marge.
01:56Donc, ce qui s'est passé, c'est que tout ça est le résultat de quoi ?
02:00Des négociations commerciales qui se sont terminées le 1er mars dernier.
02:04Des négociations commerciales.
02:04Et c'est vrai que les demandes de hausse de ces acteurs-là dans le soda étaient assez importantes.
02:11Donc, ils en ont profité pour augmenter leur marge ?
02:13Oui, au titre de certains ingrédients, au titre de différentes choses.
02:18On n'était d'ailleurs pas toujours d'accord avec ça.
02:20Mais c'est ça la réalité.
02:22Ce qui se passe en ce moment, c'est l'application des prix négociés pendant les négociations commerciales.
02:28Mais, quelqu'un que vous connaissez très bien ici, un parfait observateur de la consommation,
02:31Olivier Dauvert, dit déjà que, par exemple, les prix du mois de mai sont de nouveau très stables.
02:37Donc, à un moment, les grandes hausses ont été passées.
02:40Café, soda.
02:41Mais le reste reste à un niveau très correct.
02:44Mais je reviens sur ce point du soda.
02:46Ce sont les industriels qui ont profité de la taxe de soda pour augmenter leur marge ?
02:50En partie aussi.
02:52Donc, ils ne jouent pas complètement le jeu ?
02:54Mais non.
02:54Ils ont un peu beau jeu de dire, ça augmente, ce n'est pas de notre faute.
02:56Tout à fait.
02:57Mais dans les négociations commerciales, ces acteurs-là, je vous dis, sont parmi les plus durs dans la négociation.
03:03Et pourquoi vous ne leur dites pas non ?
03:04Mais on leur résiste.
03:05Et parfois, il y a des blocages.
03:07Et parfois, il y a des absences de produits dans nos rayons, justement, pour défendre le pouvoir d'achat des consommateurs.
03:12Ce qu'on fait, qui est notre métier chez U.
03:15Mais à un moment, voilà, on se met d'accord.
03:17On ne peut pas faire sans les grandes marges.
03:18Il n'y a pas du Coca ou du Nutella dans vos magasins.
03:20On peut le faire ponctuellement, mais c'est difficile de le faire en grande durée, bien évidemment.
03:25Mais on se bat pour ça, et c'est l'objet de ces fameuses négociations.
03:29Dominique Schellcher, vous dites au mois de mai, a priori, stabilisation des prix.
03:33Oui, tout à fait.
03:33Ça veut dire que dans les mois qui viennent, a priori, nos courses ne vont pas nous coûter plus cher.
03:37Elles ne vont pas coûter plus cher.
03:38Et après, votre dentifrice baisse un peu.
03:42Mais je vous assure que sur les produits de droguerie, parfumerie, hygiène, la baisse est significative.
03:47Il faut vraiment que le consommateur regarde 5 à 10% selon les produits.
03:52Les pâtes sont à la baisse.
03:53Elles avaient fortement augmenté.
03:55C'est vraiment un produit du quotidien.
03:57Donc, il y a des produits qui baissent.
03:59Mais, Amandine Bégaud, redisons-le, on ne reviendra pas au prix d'avant la crise.
04:03Et ça, bien sûr, c'est difficile pour les Français qui, d'ailleurs, du coup, restent dans un espèce de traumatisme de cette inflation.
04:12Je suis le premier à le dire.
04:13Il me le dit sur le terrain quand je les rencontre.
04:15Et vous le sentez dans la consommation.
04:17Les derniers chiffres de la consommation ne sont pas terribles, terribles, mauvais même.
04:21Du jamais vu depuis 2015 pour les chiffres qui ont été publiés fin avril pour le mois de mars.
04:26Est-ce que ça, ça vous inquiète ?
04:27Alors là, je relativise.
04:29Il y a des signaux positifs.
04:31C'était négatif sur toute l'année dernière.
04:32Mais au premier trimestre.
04:34Et si on y rajoute le mois d'avril où il y avait Pâques, il y a une éclaircie.
04:38Les volumes sont à nouveau stable, voire en légère progression.
04:41Et on observe que sur certains produits, les gens se font plaisir.
04:45Il y a une notion de plaisir qui revient dans une ambiance qui est un peu morose.
04:48Il y a des petites choses qui font plaisir.
04:49Les produits de snacking, le bon petit verre, de la convivialité avec les amis.
04:54Ça, ça marche en ce moment.
04:55Donc, ça veut dire que le moral des Français n'est sans doute pas si mauvais que ça.
04:59En tout cas, c'est un bon terme.
05:00Il revient un peu meilleur.
05:02La grande distribution a été accusée cette semaine par l'association de consommateurs Foodwatch
05:05de brader la santé des consommateurs.
05:08Je les cite en faisant plus de promos sur les produits gras et sucrés
05:12que sur les autres.
05:13Que leur répondez-vous ce matin ?
05:15Est-ce que vous forcez les consommateurs à manger mal ?
05:17Non, mais là, ils y sont allés un peu fort pour attirer l'attention des médias.
05:21Mais ce que je vous dis, par exemple, là, l'étude, elle est basée sur quoi ?
05:25L'étude des prospectus.
05:26Si Foodwatch avait écouté toutes les publicités qui passent à la radio et particulièrement
05:31sur RTL, ils auraient dit, mais punaise, les distributeurs ne font que de la publicité
05:35pour les fruits et légumes.
05:36Depuis la crise Covid, U, coopérative U, propose chaque semaine quatre fruits et légumes
05:42à prix coûtant.
05:43La pomme augmente dans votre panier anti-inflation.
05:46Cette semaine, dans deux de mes régions, elle est à prix coûtant.
05:48On ne prend pas de marge, justement, pour accompagner les Français.
05:51C'est un exemple.
05:52Un deuxième exemple.
05:55Foodwatch dit, les distributeurs devraient améliorer la qualité de la marque distributeur.
06:01C'est ce qu'on fait chez U.
06:02On a été, parmi les premiers, à afficher le Nutri-Score.
06:05Afficher le Nutri-Score, ça nous a, par exemple, poussé à retravailler des recettes.
06:09Les recettes des céréales pour les enfants.
06:12On a réduit le sucre.
06:13Manger sans, ça ne coûte pas plus cher, c'est ce que vous nous dites aujourd'hui.
06:15Mais bien sûr, et bien sûr qu'on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans,
06:21mais qu'elle n'est pas unique.
06:22Il y a la responsabilité du consommateur lui-même, la nôtre, peut-être celle des médias
06:26qui passent de la publicité aussi pour ces produits-là, parfois.
06:32Donc, c'est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part.
06:35Dominique Schellcher, je ne sais pas si vous avez vu la une du magazine Challenge cette
06:40semaine, Élysée 2027, et si c'était lui, avec une grande photo de Michel-Édouard Leclerc.
06:45Leclerc Président, vous votez pour ?
06:48Moi, je vais vous dire ce que je pense, à titre personnel, là, pour le coup.
06:51Je pense que les chefs d'entreprise peuvent apporter des idées, apporter des méthodes
07:00de travail, mais je pense que la France ne peut pas être gérée par un chef d'entreprise.
07:05Un patron à la tête de la France, c'est une mauvaise idée.
07:07Pourtant, il y a eu un sondage il y a quelques semaines, les Français y étaient plus tôt favorables.
07:11Moi, je pense que la France est effectivement difficile à gouverner et que ça appartient
07:18au monde politique, aux partis politiques.
07:20Mais que par contre, on s'inspire de méthodes de chef d'entreprise, qu'on fasse comme
07:23en Allemagne.
07:24Le chancelier allemand, dans son nouvel gouvernement, il a nommé trois chefs d'entreprise.
07:29Peut-être à des missions particulières, mais gouverner le pays, ça me semble être
07:33tellement difficile que ça revient aux politiques et aux partis politiques.
07:38À quel ministère faudrait mettre un patron, par exemple ?
07:41À l'économie ?
07:43J'ai regardé les sondages.
07:45Par exemple, les gens disent à l'emploi, par exemple, c'est quelque chose de tellement
07:48important pour les Français, le chômage.
07:50Voilà, donc peut-être c'est à des endroits comme ça où on peut s'inspirer du monde
07:54de l'entreprise.
07:55Vous sentez, vous, parfois un décalage entre l'entreprise, la vraie vie et la classe politique,
08:01sans tomber dans le populisme en disant ça ?
08:03Mais je pense que les défis de la France sont importants, énormes et qu'on a tous
08:09intérêt à travailler ensemble et à utiliser les bonnes méthodes qui marchent à certains
08:14endroits et surtout le bon sens.
08:16Voilà, tout simplement.
08:17Le bon sens et le bonheur.
08:19Le bonheur est dans l'action.
08:20Je rappelle le titre de votre livre qui avait été publié il y a quelques mois aux éditions
08:24de l'Aube.
08:25Merci beaucoup.
08:26Merci beaucoup Dominique Schellcher.
08:26Merci.

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