Mercredi 21 mai 2025, retrouvez Olivier Farouz (Président, Groupe Premium) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00Le dernier quart d'heure de Smartbourg, chaque soir c'est le quart d'heure thématique.
00:13Le thème ce soir c'est celui des 25 ans de groupe premium 2025.
00:17C'est l'année des 25 ans de groupe premium et son président est à mes côtés en plateau.
00:21Olivier Farouz, bonsoir.
00:22Bonsoir.
00:2325 ans de croissance, voire d'hypercroissance sur les dernières années.
00:27Olivier Farouz, vous en êtes à quoi ? Deux, trois tours de table maintenant, c'est ça ?
00:31On a fait notre troisième tour de table.
00:32Le troisième LBO, on pourra y revenir.
00:35Vous êtes à plus de 11 milliards d'actifs sous gestion aujourd'hui.
00:39Un peu plus, on est à 17 milliards.
00:4017 milliards d'actifs sous gestion.
00:42L'hypercroissance va tellement vite que mes chiffres ne sont pas à jour.
00:45Et en tout cas une offre globale 360 en matière de conseil, de gestion de patrimoine.
00:50Kiffez-vous, je le disais en introduction, bien sûr un acteur incontournable, plus que ça un leader.
00:54Vous êtes l'entreprise la mieux valorisée de votre secteur aujourd'hui, après le dernier tour de table, Olivier Farouz.
01:00Mais 25 ans, retour d'expérience de ces 25 ans.
01:04Et qu'est-ce qui vous caractérise aujourd'hui dans votre industrie ?
01:08Je crois qu'on est plutôt atypique dans l'industrie de la gestion de patrimoine, depuis le départ d'ailleurs.
01:12Puisque moi quand j'ai commencé ce métier, c'était un métier qui était plutôt monoprofil.
01:18Nous on a ouvert un peu justement la gestion de patrimoine en incluant, j'ai décidé de construire un groupe qui ressemblait à la France d'hier et encore plus d'aujourd'hui.
01:30Donc déjà ça nous a un petit peu différencié de nos concurrents.
01:35On a beaucoup œuvré, je crois, sur les 25 dernières années, et particulièrement depuis 6 ans, 7 ans, pour ouvrir le capital,
01:46qui était une de mes motivations depuis longtemps.
01:50Ce qui a été possible dès le premier tour de table avec Montefiore au départ.
01:55Et ensuite, ça a été renforcé avec Eurasio et avec Blackstone.
02:01Donc on a aujourd'hui 700 personnes au capital du groupe, ce qui est une immense fierté pour nous tous, les fondateurs.
02:09Didier Laurent Zerbib, moi-même, Benoît Jauvert, Emmanuel Boury, etc.
02:14On est vraiment très fiers d'avoir pu ouvrir ce capital et que tout le monde profite finalement de cette création de valeur.
02:24Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
02:26Non mais c'est une clé en termes de management.
02:29Quand on sait qu'on va gérer de l'hypercroissance comme ça, associer les collaborateurs au capital, c'est indispensable.
02:36Mais c'est indispensable.
02:37Non seulement, sincèrement, sans faire de social, mais je pense que, éthiquement, c'est indispensable.
02:44C'est tellement plus valorisant de voir le succès dans le regard de l'autre que pour simplement soi-même.
02:54C'est tellement valorisant, c'est tellement extraordinaire que cette aventure soit finalement très collective.
03:01Bien sûr, je dis souvent que si on avait voulu devenir très riche, si on avait voulu connaître un grand succès, on aurait dû faire la même chose.
03:11On ne l'a pas fait pour ça, on l'a fait simplement parce que ça nous s'appelait naturel et on est vraiment très fiers de l'avoir fait.
03:16Aujourd'hui, est-ce que vous êtes content du périmètre ?
03:20Alors, rythme d'acquisition soutenu, on va dire, même si chez certains de vos concurrents, le rythme est encore plus soutenu, Olivier Farouz, je le dis.
03:30Mais comment on gère ce niveau de croissance à ce stade ?
03:35Et est-ce qu'il y a un risque d'indigestion à un moment ?
03:39C'est un peu la question, ou en tout cas, comment on évite le risque d'indigestion ?
03:44Alors, d'abord, là aussi, on a une spécificité très forte par rapport aux autres acteurs du marché.
03:52C'est que nous, 97% de notre croissance est organique.
03:55Donc, on fait de la croissance externe, évidemment, c'est important pour nous.
04:00On a créé un pôle CGPIT depuis simplement trois ans, qui représente aujourd'hui près de 6 milliards sous-gestion.
04:05Donc, ce n'est pas neutre, mais c'est très peu de notre croissance.
04:10Oui, je comprends.
04:10Pour le reste, il est évident, et je le dis tout le temps, vous savez, on est, je crois, très paternalistes dans notre approche.
04:25On est extrêmement proche de nos équipes.
04:28On a cette fibre sociale, je pense, au sein du groupe.
04:31Ce qui ne nous empêche pas, moi, je considère que je suis un chef d'entreprise avant tout,
04:36et il est évident qu'une boîte qui vaut 30 millions ne se gère pas de la même façon qu'une boîte qui vaut 300 millions et qu'une boîte...
04:43Et à forcerie, 1 milliard 150, oui, voire plus.
04:46Donc, aujourd'hui, on fait évoluer les équipes.
04:50On prend des personnes extrêmement charpontées.
04:52Ce qui, évidemment, ne nous empêche pas de conserver l'ensemble des équipes.
04:57Simplement, c'est des positionnements différents.
04:59Il faut faire preuve d'ouverture d'esprit.
05:01C'est un collectif.
05:02Donc, ça se passe dans 98% des cas très bien.
05:06Il y a des personnes qui n'acceptent pas d'avoir quelqu'un au-dessus d'eux, ce qui est extrêmement rare.
05:09Vous en arrivez peut-être une ou deux fois.
05:11Donc, ça, c'est une autre clé.
05:14C'est très important de ne pas considérer que les personnes qu'on a depuis l'origine
05:19peuvent avoir le même poste, quelle que soit l'évolution du groupe.
05:25Bien sûr.
05:26Et puis, ensuite, vous savez, la potion magique, vous avez tout à l'heure.
05:31Oui, la secret sauce, mais bien sûr.
05:33Il n'y a pas de grand secret par rapport à tout ça.
05:35Je pense qu'on a eu une petite vision marché.
05:37On a été un peu disruptifs à certains moments.
05:40Et on a cru dans un produit qui a été phare, dans lequel, objectivement, tout le monde...
05:46En sens, le PER, aujourd'hui, personne n'y croit à l'époque.
05:49Je me souviens très bien que j'étais un extraterrestre quand je disais que ça allait être un produit
05:52qui allait révolutionner le marché.
05:53Manifestement, on ne s'est pas trompé.
05:57On a pris une petite avance sur le marché concernant le PER.
06:00C'est un de nos produits phares, effectivement, avec, évidemment, l'assurance vie.
06:04Aujourd'hui, on diversifie beaucoup nos produits sur l'assurance de prêt, sur la prévoyance,
06:10sur, enfin, l'immobilier.
06:12Parce que ça fait des années et des années que les fonds d'investissement avec lesquels on est partenaires actuelles...
06:18Vous disiez, fais de l'immobilier, oublier !
06:20Oui, moi, je ne voulais pas.
06:20C'est trop cher.
06:21Je ne voulais pas.
06:21Exactement.
06:22Et c'est exactement ça.
06:23Quand on rentre sur un marché...
06:24C'est peut-être trop cher.
06:25Mais bien sûr, on ne voit pas quand on est au plus haut.
06:28C'est la base de...
06:29Bon, j'ai toujours refusé.
06:30Là, je suis plus que partant.
06:33Donc, je pense qu'on aura de bonnes...
06:35Et donc, là, c'est un axe de développement.
06:36La question du périmètre en termes d'offres, de solutions que vous proposez, c'est là,
06:41l'immobilier, c'est un axe de développement, là, aujourd'hui, pour vous, sur...
06:44Bien sûr.
06:45Bien sûr, l'immobilier va être un axe de développement.
06:48L'assurance de prêt, la prévoyance, l'international.
06:53Oui, on va y revenir.
06:53Il y a évidemment beaucoup de choses à faire.
06:57Et il y a beaucoup de groupes qui se sont cassés le nez.
06:59Il faut reconnaître que c'est un projet qui est ambitieux, parce que c'est vraiment difficile.
07:05Et je m'y attelle depuis maintenant deux ans.
07:08Et ce n'est pas aussi simple.
07:10On n'a pas les mêmes réseaux.
07:11On n'a pas la même notoriété.
07:14Forcément, c'est plus compliqué.
07:16Alors, allons-y.
07:17C'est quoi la stratégie internationale ?
07:19Partant, effectivement, des expériences passées de certains de vos concurrents.
07:24Vous dites que ce n'est pas facile.
07:25Ce n'est pas un marché facile.
07:27Internationale, déjà, ça veut dire quoi pour vous ?
07:29C'est Europe.
07:30On met de côté le monde en anglo-saxon.
07:32Alors, anglo-saxon, au sens large, non.
07:36Si vous parlez de la Grande-Bretagne, oui, très clairement.
07:39Pour une raison simple.
07:40La Grande-Bretagne a fait le choix d'interdire les rétrocessions.
07:44Ce qui est une folie, une aberration.
07:46Et d'ailleurs, ils en payent le prix.
07:48Mais ils vont payer un prix très élevé, je pense.
07:51Pourquoi ça, une folie, Olivier ?
07:53La transparence, la transparence de la tarification, c'est...
07:56Ce n'est pas la transparence, le problème.
07:58La transparence, elle existe beaucoup plus, d'ailleurs, ailleurs, ici.
08:02Avec le système de rétro, on peut avoir de la transparence ?
08:03Évidemment.
08:04Aujourd'hui, c'est totalement transparent.
08:05Je crois qu'on est dans le seul métier où on doit donner exactement l'ensemble des marges de tous les acteurs.
08:11Quand vous allez acheter une paire de chaussures, personne ne vous dit que ça a coûté 14 euros et on vous la vend 140.
08:16Dans notre métier, il y a une transparence.
08:20Mais en Angleterre, on est dans une situation totalement aberrante.
08:26Puisque l'interdiction des rétrocessions fait que toute la catégorie de clientèle que nous, c'est géré,
08:32le masse afflueur, qui représente 57% de notre activité au sein du groupe Premium,
08:36elle n'est plus gérée en Angleterre.
08:38Pour une raison simple, les personnes qui sont dans cette catégorie-là n'ont pas les moyens de payer une note d'honoraire.
08:43Ils ne peuvent pas se payer.
08:44Ils ne peuvent pas.
08:45Donc, qu'est-ce qui se passe ?
08:46On n'a pas un produit qui s'achète.
08:48On a un produit qui se vend.
08:49On ne vend pas un iPhone, un écran, une veste.
08:52Ou on se lève le matin, on est content d'aller sur Internet ou d'aller dans un magasin s'acheter.
08:56Ce n'est pas du tout ça.
08:57Un contrat d'assurance vie, je suis sûr qu'il n'y a pas un matin du monde où vous avez dit
08:59« Tiens, je vais m'acheter un contrat d'assurance vie. »
09:01Ou un matin.
09:03Donc, il y a forcément un accompagnement à faire.
09:08Donc, c'est un produit qui se vend.
09:10Et aujourd'hui, il n'y a plus personne qui le vend.
09:12Et donc, il n'y a plus personne qui l'achète.
09:14Et dans 10 ans, dans 15 ans, on se retrouve.
09:17Vous verrez qu'il y aura un vrai problème social dans l'État.
09:20C'est-à-dire qu'il y aura des personnes qui n'auront pas cotisé pour leur retraite.
09:23Ça, ce sont les arguments pour dire que ce n'est pas le marché sur lequel vous avez envie d'aller aujourd'hui.
09:28En revanche, il y a plein de... D'abord, il y a évidemment l'Europe, l'Italie, l'Allemagne, le Portugal, la Belgique, l'Espagne.
09:35Ça, ce sont des pays qui nous intéressent beaucoup et sur lesquels on va pouvoir annoncer de bonnes nouvelles bientôt.
09:42Mais il n'y a pas que ça.
09:44Il y a peut-être potentiellement la Suisse, qui est pour le coup une diversification, même pour les Français.
09:54Il y a parfois, il y a certains, en tout cas clients, qui souhaitent diversifier leurs actifs.
10:00Avoir des actifs aux États-Unis, des actifs en Suisse qui est hors CE.
10:03Donc ça, ça peut être un axe de développement et pourquoi pas des choses plus exotiques.
10:10Alors, exotique, ça ne veut pas dire le Panama, mais ça veut dire on regarde ce qui se passe outre-Atlantique.
10:17Moi, ça m'intéresse. J'ai vécu un peu aux États-Unis.
10:21Donc, attention, c'est complètement différent.
10:24Pour l'instant, vraiment, on est dans le...
10:26Justement, je reviens à la stratégie.
10:28C'est quoi pour ne pas faire les erreurs que d'autres ont pu faire ?
10:32En même temps, vous avez, j'aimerais qu'on en dise un mot, vous avez aujourd'hui,
10:35alors vous parlez même d'une structure actionnale idyllique, avec Montefiore, Roiseo et Blackstone,
10:41qui vous donnent quand même des moyens de développement.
10:43Donc, vous avez le moyen d'aller vite.
10:45C'est forcément de la croissance externe pour attaquer ces marchés ?
10:48Oui.
10:48D'accord.
10:49Oui.
10:49Aujourd'hui, attaquer un marché comme...
10:52Même un pays d'Europe, aussi petit soit-il,
10:56si c'est pour aller et puis faire 300 000 euros de chiffre d'affaires dans 4 ans,
11:00franchement, ça sera un petit peu...
11:03Enfin, de la perte de temps.
11:04Donc, évidemment, c'est pas des croissances externes.
11:06Alors, croissance externe, c'est là où on prend des risques.
11:10Puisqu'aujourd'hui, la taille du groupe, sans aucune prétention,
11:14compte tenu de la taille du groupe, on fait 337 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024.
11:18Si c'est pour acheter un acteur qui fait un million d'euros de chiffre d'affaires,
11:21ça ne va pas changer beaucoup notre vie.
11:22Donc, il faut forcément aller chercher des acteurs plus importants.
11:26Et c'est là qu'on prend un risque.
11:28Mais de toute façon, on est chef d'entreprise.
11:30Donc, on a l'habitude de prendre des risques.
11:32Et donc, structure actionnale idyllique.
11:35J'ai vu ça dans une des interviews que vous avez donné.
11:37Oui, c'est vrai.
11:37Oui, idyllique.
11:38Alors, ce n'est pas seulement la structure actionnale qui est idyllique.
11:41C'est les acteurs.
11:43Nous, je dis souvent que nous sommes des enfants gâtés du private equity.
11:47Franchement, d'abord, on a commencé avec Montefiore,
11:50qui est un fonds exceptionnel, avec Eric Bismuth.
11:52On continue avec Eurasio, qui est un nom.
11:55Et puis, des équipes formidables.
11:57Et la Blackstone.
11:58Et on arrive avec Blackstone, qui est le plus gros fonds d'investissement au monde.
12:02Où là, on rentre objectivement dans une autre dimension.
12:07Ce sont des personnes incroyables.
12:09Ils sont là au quotidien ?
12:11Vous discutez avec eux tous les jours ?
12:12Non, pas tous les jours, mais tous les deux jours.
12:14Ou tous les...
12:15Oui, d'accord.
12:16Pas tous les mois, quoi.
12:17Ah non, pas du tout.
12:18Non, c'est pour plus présence.
12:19Mais on demande aussi.
12:21Vous savez, on prend dans un fonds d'investissement ce qu'on veut bien aller chercher.
12:25L'expertise.
12:26Oui, mais il y a des chefs d'entreprise qui ne sont pas du tout communicatifs,
12:29qui n'ont pas envie, qui ont...
12:31Bon, moi, pour le coup, je suis exactement l'inverse.
12:34J'adore même me challenger, challenger mes idées.
12:38Je change d'avis assez facilement.
12:40Vous accueillez l'aspect financier, mais tout ce que Blackstone est capable d'apporter en plus.
12:45Bien sûr, c'est tout l'intérêt.
12:47Et d'ailleurs, je dis régulièrement que jamais nous n'aurions eu cette croissance sur les six dernières années.
12:53Je vous rappelle quand même qu'on faisait en 2017 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.
13:00On en fait 337.
13:01Mais je ne l'aurais jamais fait sans les fonds d'investissement.
13:05Voilà.
13:06Bon, un univers en consolidation permanente.
13:10Vous êtes un acteur incontournable désormais et un consolidateur incontournable de ce marché ou de ces marchés
13:15qui s'ouvrent à vous désormais en Europe.
13:18Merci beaucoup, Olivier.
13:18Merci d'avoir été avec nous en plateau pour célébrer ces 25 années de croissance.
13:24Alors, je n'ai pas la date précise de l'anniversaire qui sera fêtée au cours de l'année, j'imagine.
13:27Ça va être fêté le mercredi 18 juin.
13:30Le mercredi 18 juin, on n'est pas très loin.
13:32On n'est pas très loin.
13:34C'est l'année des 25 ans de toute façon.
13:37Merci beaucoup, Olivier Farouge, le président du groupe Premium avec nous,
13:41invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.