[#Reportage] Gabon : Les victimes de 2016 réclament justice après l'exfiltration d'Ali Bongo
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00:00Ce lundi 19 mai 2025, le ministère de la Justice situé au centre-ville de Libreville a été le théâtre d'une manifestation pacifique.
00:11L'association Réconciliation, qui regroupe les victimes des violences post-électorales de 2016, s'est mobilisée.
00:17Ces manifestants dénoncent l'exfiltration discrète d'Ali Bongo Ondimba et de sa famille vers Luanda, en Angola.
00:23Pour eux, ce départ est un affront. Ils assinent que la justice n'a pas été rendue.
00:27Face à la négligence des autorités, ils ont décidé de se faire entendre.
00:31Le massacre survenu au QG de Jamping en 2016 reste une plaie ouverte pour ces familles endeuillées.
00:37Nous étions assis dans le QG de Jamping. Nous étions assis.
00:43Lorsque Simon Konda était tué, il était dans le QG.
00:47Bogota, Béana, nous étions dans le QG de Jamping.
00:51Des armées, en train de chanter les louanges, pas en train de tuer des gens, pas en train de tirer sur l'armée.
00:58Mais nous étions assis, désarmés, très heureux, en train de se rejouir de ce que nous étions en train de faire.
01:05C'est à ce moment-là où Ali a trouvé mieux de venir tirer sur nous.
01:10Sachant bien que tirer dans le quartier général d'un opposant, c'est comme tirer dans une école, dans une église.
01:18Il l'a fait.
01:19Froidement, les Gabonais sont morts.
01:22Avec des armes payées par le contribuable de notre pays, du Gabon.
01:26Ils ont volontairement tiré sur nous.
01:31Pour ces victimes, la douleur est toujours vive.
01:33Beaucoup ont perdu des proches.
01:35D'autres vivent avec des séquelles physiques et psychologiques.
01:38Je milite par rapport au décès de mon petit frère.
01:42Qui n'était ni au QG, ni dans les manifestations, mais qu'on a tué délibérément devant la maison.
01:50Si nous sommes là ce jour, c'est pour demander la justice.
01:52C'est pour demander la reconnaissance.
01:56Parce que nous avons l'impression aujourd'hui que le Gabon n'a jamais reconnu que les corps sont tombés sous les balles des militares.
02:03On n'a aucune réponse.
02:06Au Gabon, nous sommes face à une justice à double vitesse.
02:13La justice pour les pauvres et la justice pour les riches.
02:16On a l'impression qu'au Gabon, il faut avoir un nom pour qu'on tienne compte de vos revendications.
02:22J'ai des balles dans mes pieds.
02:25Mes deux pieds, j'ai des balles à l'intérieur.
02:28Et ceux-là, j'ai encaissé ça en 2016 au QG de jamping.
02:32Nous étions devant le portail.
02:33Ils nous ont dit, chantez l'hymne national, on ne va pas tirer sur vous.
02:36Et malheureusement, on chante l'hymne national.
02:39Là, je suis entendu, boum, et puis du coup, j'ai ressenti mes pieds chauffer.
02:43Quand je regarde au bas, je commence à saigner.
02:45Je me suis allongé jusqu'à ce que je suis rentré.
02:47Donc, ici, je viens simplement demander qu'on m'enlève ça.
02:50Parce qu'à un moment donné, ça me fait mal.
02:51Et après, ça se gonfle.
02:52Il y a le moins, j'ai du mal à marcher.
02:54Parce que mes pieds s'en font.
02:55Les plombs sont à l'intérieur de moi.
02:57Ignorés et blessés, ces Gabonais réclament justice.
03:00Ils interpellent directement le président brisque-terre au Ligine-Géma.
03:03Pour eux, laisser partir à Libongo son jugement, c'est une insulte à leur souffrance.
03:08Un cri de détresse pour ces victimes qui espèrent enfin être entendues.
03:12Pour terminer, il y a une strophe de notre hymne national qui dit
03:15« Afin qu'aux yeux du monde et des nations et amies, le Gabon immortel reste digne d'envie. »
03:20Monsieur le Président de la Ve République, élu avec un suffrage mirobolant,
03:24avec les pouvoirs renforcés, comme l'a dit l'un de votre porte-parole sur les plateaux,
03:28un régime parlementaire au pouvoir renforcé, soit.
03:31Est-ce que là, c'est un signal qui peut faire en sorte que le Gabon soit digne d'envie aux yeux du monde ?
03:36Merci d'avoir regardé cette vidéo !