Evolution des prix, des taux, conditions d'emprunt, contexte économique incertain...Julien Villeneuve, directeur général de la Boîte Immo et
Caroline Pasquereau, directrice marketing, porte-parole de Empruntis, apportent leurs éclairages dans l'émission Figaro Immo, animée par Olivier Marin.
Caroline Pasquereau, directrice marketing, porte-parole de Empruntis, apportent leurs éclairages dans l'émission Figaro Immo, animée par Olivier Marin.
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00:00L'activité de l'immobilier va mieux, de meilleures conditions d'emprunt, des prix qui se stabilisent, mais l'équilibre est encore fragile.
00:07Allez, on vous donne des conseils, comment se projeter dans son projet immobilier, Figaro Imo, c'est parti.
00:20Deux invités sur le plateau de Figaro Imo qu'on est très heureux de recevoir aujourd'hui.
00:25Julien Villeneuve, bonjour.
00:27Bonjour Olivier.
00:27Directeur général adjoint de la boîte Imo et qui publie l'Observatoire Intercab des agents immobiliers indépendants, le voici.
00:37Caroline Pasquereau, bonjour.
00:39Bonjour Olivier.
00:40Directrice marketing et communication, nouvelle directrice marketing et communication d'Empreintis, courtier spécialisé en crédit immobilier et qui présente l'éclaireur des tendances des taux.
00:52Alors à tous les deux, nous sommes mi-mai, j'ai envie de vous demander déjà professionnellement, dans quel état d'esprit êtes-vous, Julien ?
01:01Écoutez déjà, c'est un momentum plutôt agréable pour nous parce que nos clients qui ont, comme vous le savez, subi un marché immobilier assez compliqué ces dernières années,
01:10retrouvent peu à peu le moral. Donc forcément, on est heureux, on retrouve un quotidien avec beaucoup plus d'enthousiasme.
01:19Et puis, ça ne vous aura pas échappé, l'IA est partout et l'immobilier n'y échappe pas.
01:24Et pour la boîte Imo, c'est aussi beaucoup de challenges avec beaucoup de projets ambitieux à la clé pour pouvoir apporter encore plus de services à nos clients.
01:31Et puis, évidemment, une expérience enrichie pour le particulier.
01:37Le moral est là ? Est-ce que le moral est là aussi ?
01:39Absolument.
01:40D'empruntis ?
01:41Absolument, Olivier. Nous aussi, nous avons des clients ayant retrouvé le moral, avec de nouveaux projets, des perspectives plus enthousiasmantes.
01:51L'IA est aussi au cœur de nos sujets. Nous développons, nous avons développé déjà beaucoup de facilité grâce à l'IA.
02:02Et nous allons également aussi développer tout cela. Donc, plutôt un bon moral.
02:07Bon, alors, on va rentrer maintenant dans le détail de vos différents indicateurs.
02:12Julien, on va démarrer tout d'abord par cet observatoire, Intercab.
02:15Les principaux enseignements sur l'évolution du marché et la perception et les retours terrain des agents.
02:22Alors, c'est vrai que le terrain était très attendu, puisqu'on avait fini 2024 avec des frémissements.
02:29On attendait de savoir si, finalement, c'était des indicateurs qui allaient acter d'une vraie reprise du marché.
02:36Ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'il y a pas mal d'indicateurs qui sont positifs.
02:41D'abord, pour un peu plus de la moitié des agents immobiliers que nous interrogeons,
02:46puisqu'il y a à peu près 8 500 agences et à peu près 47 000 utilisateurs, quand même, d'Intercab.
02:53Pour plus de la moitié, la baisse des taux a eu un effet positif.
02:57Ça, c'est très important.
02:59Dans le même temps, les acheteurs sont revenus.
03:05Pour plus de 64 %, on fait des agents immobiliers l'acheteurs et maintenant, de nouveau, sur le marché.
03:12Ce qui n'était pas vraiment le cas en 2024.
03:13Je vous rappelle, on a eu un point très bas.
03:15Donc, ça, c'était des valeurs très importantes pour nous.
03:20Ceci étant, l'effet de levier de la baisse des taux n'a pas joué à plein.
03:27Pour le moment, on n'est pas encore sur un effet global.
03:29On ne joue pas encore à plein parce qu'on est quand même passé, on rappelle historiquement, de 1 à 4 % très rapidement,
03:37ce qui avait littéralement figé le marché.
03:39Et puis là, on était à 4,30 % en moyenne.
03:43On redescend autour de 3 %, ce qui redonne du pouvoir d'achat avec un peu plus de stabilité.
03:48Ça, vous pensez que c'est une dynamique qui est en marche, mais elle n'est pas encore suffisante ?
03:53Disons que dans l'équation immobilière, qui est toujours portée par trois variables, c'est toujours les mêmes.
03:58C'est le prix, les taux.
04:04Et en fait, ce dont on s'aperçoit aujourd'hui, c'est que les prix sur une année ont augmenté de à peu près 1 point, 3 % par rapport au dernier trimestre.
04:16Donc, l'effet de levier de la baisse des taux qui aurait pu avoir un impact positif est quand même un peu annihilé.
04:21Aujourd'hui, les vendeurs sont encore campés sur leurs prix.
04:25Ils ne sont pas encore décidés à baisser les prix.
04:29Et donc, on se retrouve avec des marchés un petit peu différents.
04:31Il n'y a pas un marché immobilier français.
04:32Des marchés à plusieurs vitesses.
04:33Voilà, exactement. Il y a plusieurs marchés.
04:35Donc, il y a des marchés qui sont assez dynamiques, avec des croissances en termes de compromis à deux chiffres.
04:43Par exemple, Nantes, Marseille, Toulouse sont des marchés très porteurs.
04:47Mais par contre, l'Île-de-France est un peu en recul.
04:50On a noté à peu près 7 points de progression en termes de compromis de vente, ce qui est très bien.
04:55Mais je vous rappelle, on part d'un point bas.
04:56Donc, cette progression, même si elle est importante, il faut la remettre, il faut la relativiser.
05:00Bon, il y a quand même donc des transactions qui sont à la hausse par rapport à l'année dernière.
05:05Vous dites les retours terrain, le crédit, très bien.
05:07En tout cas, c'est encourageant.
05:09Il y a une dynamique.
05:10Mais vous dites, attention, les prix.
05:12On a eu entendu qu'il y avait une baisse de prix.
05:14Vous dites, non, il y a plutôt une légère, très légère remontée des prix.
05:18Maintenant, c'est une tendance nationale.
05:20On va dire que les prix stagnent, pour être très clair.
05:22Mais comme ils n'avaient pas baissé ces dernières années, on se retrouve finalement avec des prix flats,
05:27avec certes des taux d'emprunt qui ont baissé, puisqu'on a eu une euphorie quand même assez délirante.
05:34Mais du coup, l'effet ciseau ne marche pas à plein.
05:37C'est pour ça que, pour l'instant, on n'a pas encore une reprise aussi forte qu'on aurait pu l'espérer.
05:42Et puis, il y a un autre facteur qui est très important, qu'on doit rajouter à l'équation.
05:46C'est que le particulier aujourd'hui, en fait, voit le marché immobilier aussi à l'aune du marché économique,
05:55de l'actualité économique, de l'actualité géopolitique.
06:00Et ça a une grande importance, en fait, dans l'acte d'achat.
06:03Donc, oui, ils sont revenus, mais ils ne sont plus regardants.
06:05Les prix sont encore importants, donc ils sont attentistes.
06:09Il faut savoir aussi qu'ils ont plus de choix.
06:11Donc, ça a aussi un impact sur la durée des délais de vente, qui se sont vraiment allongés.
06:17Et donc, aujourd'hui, on se retrouve avec des professionnels qu'on a interrogés,
06:20et qui nous disent aujourd'hui qu'ils sont assez peu confiants sur le fait de pouvoir écouler leur stock à date sur les trois prochains mois.
06:25Alors, je vous rappelle, le délai normatif classique des délais de vente, c'est 90 jours.
06:31On est plutôt à 140 aujourd'hui.
06:33Ce qui, quand même, fait que le taux de rotation des stocks est assez lent.
06:36Et la marge de négociation, autour de 5-6% ?
06:39Voilà. Alors, elle reste à peu près stable.
06:42On aurait pu imaginer que les prix affichés, finalement, ont été une donnée,
06:46et que derrière, il y a une marge de négociation importante.
06:48Ce n'est pas le cas.
06:49Donc, on reste quand même sur des vendeurs qui restent campés sur leur position.
06:53Mais vous dites, en fait, une fragilité aussi, avec un contexte économique, géopolitique incertain,
06:59qui fait que ça repart, mais plutôt en douceur.
07:02Je pense qu'aujourd'hui, c'est très compliqué, en fait, pour le particulier, d'avoir une lecture claire du marché.
07:07Comment se projeter quand vous avez un marché qui subit les frasques d'un président un peu fantasque ?
07:17On voit les marchés d'action qui passent de plus 30 à moins 20.
07:22C'est très compliqué.
07:24Par contre, ce qu'on peut, nous, imaginer, c'est que la valeur de la pierre a toujours été une valeur refuge.
07:31Je pense qu'elle va l'être de plus en plus, parce que ça reste stable,
07:34que depuis l'après-guerre, finalement, les prix de l'immobilier n'ont jamais cessé d'augmenter,
07:37si on regarde la courbe.
07:39Et donc, je pense que les particuliers vont revenir à cette valeur-là aussi.
07:43Donc, attendons.
07:45On était à 780 000 à peu près transactions fin 2024.
07:49Marché normatif, 850.
07:50On peut espérer que, d'ici fin d'année, on puisse retrouver cette moyenne-là.
07:55Un mot sur les biens.
07:57Vous parliez de valeur, et notamment, on pense à la valeur verte des biens,
08:01notamment ceux qui sont classés G, c'est-à-dire les plus énergivores.
08:04Y a-t-il plus de ventes sur le marché ou pas ?
08:07Qu'est-ce que vous observez à la boîte IMO ?
08:09Alors, nous, en fait, seuls 20% de nos agents immobiliers ont dit que ça avait eu un impact
08:14et qu'ils avaient vu plus de biens classés G arriver sur le marché.
08:17Ce que nous, on constate, c'est que beaucoup de baux, en fait, sont encore en cours.
08:22Et donc, ils n'ont pas encore subi l'effet de la classe G.
08:25Puisque c'est lorsque vous libérez votre bail que vous êtes obligés de vous contraindre, en fait,
08:31à cette nouvelle classification.
08:33Donc, aujourd'hui, on n'a pas encore l'effet pervers.
08:36Et donc, il n'y a pas eu de retour ou de mise sur marché très conséquente de ces produits-là.
08:41On n'a pas encore le recul suffisant.
08:44Très bien.
08:44Caroline, alors, Caroline, pour Empreintis, on parle aussi du contexte économique, géopolitique.
08:50Est-ce que, bon, déjà, ça va mieux ?
08:52Il y a un peu de visibilité pour les emprunteurs ?
08:55Alors, ça va mieux.
08:57Quand on se positionne, printemps 2017 jusqu'au printemps 2023,
09:02on avait des volumes de production mensuelle qui oscillaient entre 15 et 25 milliards d'euros.
09:09Depuis deux ans, on était plutôt dans une fourchette à plus ou moins 10 milliards d'euros.
09:14On a été au plus bas en mars 2024 à 7 milliards d'euros.
09:17Bonne nouvelle, la Banque de France a sorti les derniers chiffres du mois de mars
09:23et aujourd'hui, on a produit 12 milliards d'euros.
09:26Donc, le marché, oui, reprend timidement.
09:29On voit sur l'infographie, d'ailleurs, la relance un peu, la production de crédit qui va mieux, qui repart.
09:34C'est ça.
09:34Depuis le début de l'année, on observe cette progression timide.
09:39Elle est certaine, mais elle est timide.
09:41C'est déjà ça, quand même.
09:42C'est déjà ça.
09:43Un peu moins bonne que celle qu'on espérait au sortir de 2024, mais elle progresse.
09:50Alors, elle progresse pour deux raisons.
09:53Elle est timide, je dirais.
09:54Elle est surtout timide pour deux raisons.
09:57Alors, bien qu'on ait quand même une stabilité de l'inflation,
10:02que nous ayons aussi les taux directeurs menés par la BCE qui soient baissiers.
10:09On a quand même subi, vécu, six baisses successives en 2024.
10:13Donc, les banques jouent le jeu et, en tout cas, suivent cette tendance à la baisse sur les taux d'intérêt.
10:18Exactement.
10:19A contrario, nous vivons quand même dans une époque, et je rejoins absolument Julien,
10:23qui est un petit peu chahuté d'un point de vue géopolitique, à l'est et à l'ouest, notamment.
10:29Mais aussi des mesures gouvernementales qui ont été quand même un peu chahutées aussi.
10:39La période de l'été dernier a été assez compliquée.
10:42Et tout cela a entaché la confiance des ménages sur la réalisation de la projection de leurs envies d'acquérir.
10:52Les taux d'intérêt. Alors, ça, c'est la bonne nouvelle quand même.
10:55Les taux d'intérêt. Nous, ce qu'on a observé chez Empruntis, c'est que si on cumule quand même les informations sur la production,
11:04nous, on a observé quand même une évolution des dossiers financiers entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025 de 34%.
11:11Donc, cette évolution, effectivement, s'explique par, déjà, la baisse des taux d'intérêt.
11:18Sur 20 ans, aujourd'hui, on emprunte à... On a observé taux hors négociation 3,35.
11:24L'année dernière...
11:243,35%.
11:25Exactement.
11:26Alors que l'année dernière, on empruntait à 3,60.
11:30Ça veut dire qu'aujourd'hui, si on emprunte 300 000 euros sur 20 ans, la mensualité, qui est de 1,805 euros, est 50 euros en deçà de l'année dernière.
11:42D'accord.
11:43Donc, effectivement, il y a un souffle certain.
11:46On va voir, justement, Caroline, un exemple, justement, sur le profil d'emprunteur type, ainsi que le primo-excédent.
11:52C'est à vous.
11:53Alors, notre emprunteur type, effectivement, lui, de nos sources empruntistes, a 38 ans.
12:00Il emprunte souvent, très souvent, pour 60% des cas en couple et très majoritairement dans l'ancien.
12:08On voit bien qu'il y a une vraie souffrance sur le marché du neuf, effectivement.
12:13L'apport est assez stable.
12:15Les durées de crédit augmentent.
12:17Alors, nous, on est en deçà des durées de crédit du marché qui sont plutôt de 23 ans.
12:22Donc, on est à 17 ans, virgule 2.
12:24Et le taux moyen, aujourd'hui, effectivement, on est à 3,35 sur 20 ans.
12:28Sur la globalité, on avoisine des taux à 3%.
12:30Si on parle du primo-accédent, mais si vous me le permettez, Olivier, j'aimerais bien parler du secondo-accédent.
12:37Mais je vous en prie.
12:38Parce qu'à qui bénéficie, effectivement, cette baisse des taux ?
12:43Ces incitations aussi privées et publiques, que nous verrons très certainement par la suite.
12:48Elles s'adressent en priorité aux primo-accédents.
12:52Mais le secondo-accédent, qui quand même représente 50% de la part de marché, est lui un peu délaissé de toutes ces mesures.
13:03Je vais vous expliquer les raisons.
13:06C'est-à-dire que quand il a acheté, en tant que primo-accédent, il y a 4 ans, à 1,1%, et qu'aujourd'hui...
13:13C'est taux historiquement bas.
13:14Taux historiquement, presque anormalement bas, je dirais.
13:16On est plutôt à des taux qui sont redevenus plutôt dans la normalité, même si on souhaiterait qu'ils soient un peu plus bas.
13:22Lorsqu'il a acheté il y a 4 ans à 1,10%, et qu'il souhaite aujourd'hui s'agrandir, acheter une pièce supplémentaire,
13:30il a le coût de sa pièce supplémentaire, mais à 3,30% d'aujourd'hui, 3,35% d'aujourd'hui.
13:36Donc ça va lui apporter un effort de crédit bien plus important.
13:40Donc celui-là, il attend ?
13:41Alors celui-là, il attend, mais pas tant que ça, parce qu'on l'a vu quand même revenir sur le marché.
13:46Si je peux vous donner un élément un peu chiffré, en 2021, le prix...
13:50Julien, si je me trompe, il faut m'arrêter.
13:52Mais le prix moyen français du mètre carré était en 2021 à 3 890 euros.
14:02On a pris une moyenne à 1,10%.
14:05Ça fait du prix du mètre carré 4 800 euros.
14:08Donc ça lui coûtait 1 000 euros, son prix du mètre carré avec le crédit.
14:12Aujourd'hui, le marché a un peu corrigé, on est à 3 800 euros du mètre carré, à 3,30.
14:19Le prix de son mètre carré lui revient à 5 400 euros, soit un effort de 1 600 euros du mètre carré.
14:28En fait, il a un effort supplémentaire de 60% pour sa pièce supplémentaire.
14:32Donc c'est difficile pour lui de revenir sur le marché.
14:34Pour autant, justement, c'est le moment où il faut pouvoir l'accompagner et lui proposer les bonnes choses.
14:40L'agent immobilier, le courtier.
14:42Quelles sont les perspectives, justement, en matière d'évolution des taux ?
14:45Y aura-t-il ? Les banques vont continuer d'accompagner ce mouvement baissier des taux d'intérêt,
14:50on va dire jusqu'à l'été, puis la donne peut changer en septembre prochain ?
14:55Quelle est votre vision ?
14:56Alors, ma vision, c'est que les banques, elles, continuent de conquérir de nouveaux clients.
15:02Elles ont des enjeux, des objectifs de production qui sont toujours aussi élevés,
15:06puisqu'on s'attendait, on espérait tous sur le marché à cette reprise de la production.
15:12Donc on s'attendait aussi à ce que les taux n'augmentent pas.
15:16Aujourd'hui, on est plutôt stable, même très stable sur les trois derniers mois.
15:21Donc pour moi, elles vont continuer d'accompagner les clients sur leurs projets immobiliers.
15:27Combien de temps ?
15:28Je sais que c'est difficile, mais à peu près.
15:29C'est difficile.
15:30Alors, à mon sens, sauf catastrophe, les taux étant assez stables,
15:37sauf catastrophe, on ne s'attend pas, on n'a pas de signaux qui nous permettent de nous dire
15:41que les taux vont drastiquement soit augmenter, soit baisser.
15:45Mais vous avez raison d'être prudente, effectivement.
15:49C'est difficile de se projeter.
15:51Très bien.
15:51En tout cas, là-dessus, on y voit plus clair.
15:54Qu'est-ce qui, tous les deux, permettrait justement de fluidifier davantage l'activité, Julien ?
16:00Il y a pas mal de mesures.
16:02On a vu qu'il y a eu un assouplissement au niveau du PTZ,
16:06ce qu'on a évidemment accueilli avec...
16:09Pour le neuf.
16:11Surtout pour le neuf.
16:12Bien sûr.
16:12France entière, jusqu'à un prêt à taux zéro garanti par l'État,
16:17jusqu'à 30% pour une maison neuve et 50% pour un appartement neuf.
16:22Alors, c'est valable aussi dans l'ancien, mais avec de gros travaux.
16:24Mais en tout cas, ça, ça devrait booster un petit peu l'activité pour les primo-accédents.
16:28Absolument. Je pense que booster le neuf, aujourd'hui, est une bonne incitation.
16:34C'est un marché qui est un peu en souffrance depuis quelques années.
16:38On a besoin aussi de ce marché-là, en complément du marché de l'ancien,
16:42sur lequel nos clients, nous, sont plutôt plus positionnés.
16:45On a aussi besoin, je pense, aujourd'hui, d'avoir une trajectoire politique plus claire.
16:56Notre cher président s'est encore entretenu avec nous il y a 48 heures et ce n'était pas si clair.
17:02Je pense qu'il y a encore un voile qui pèse.
17:06Le mot « logement » n'a pas été prononcé.
17:08Absolument. Et je pense que c'est systématique sous Macron.
17:14Le logement n'est pas une priorité.
17:17Il y a quelques mesures.
17:18Heureusement, maintenant, on a un ministre du tutelle qui nous accompagne.
17:22Valérie Létard.
17:23Et qui est très, très bien.
17:25Mais ça manque encore de vraies incitations.
17:29Le particulier a besoin qu'on l'aide.
17:31Je pense que, dans un même temps, assouplir le PTZ, mais augmenter les droits de mutation,
17:38il y a quelque chose qui est quand même un peu particulier.
17:41C'est une situation toujours un peu ambivalente.
17:42On va aider un secteur.
17:44Et puis, de l'autre côté, le collecteur de taxes va agir.
17:48Mais du coup, on n'a pas de vision globale.
17:50Et je pense que, pour que le particulier puisse se projeter dans son achat immobilier,
17:54qui reste quand même l'achat le plus anxiogène de notre vie,
17:58même si on fait tout pour apporter de la réassurance,
18:01aussi bien les courtiers que les agents immobiliers dans leur accompagnement
18:05et puis dans l'éclairage qu'ils peuvent donner.
18:07Je pense qu'on a besoin aussi qu'on ait une vision claire du projet français
18:12sur les mois à venir.
18:14Une attente, en tout cas, de trajectoire, de cap, véritablement, sur le logement.
18:18Caroline, pour vous.
18:19J'allais rebondir sur les propos de Julien.
18:25Pour moi, effectivement, la politique du logement est plutôt stable
18:29parce que, sans grande innovation,
18:32on est quand même dans une période attentiste
18:34à un an des municipales, deux ans des présidentielles.
18:39On ne s'attend pas à ce qu'il y ait une révolution de part et d'autre
18:42sur les prises de position et sur les mesures qui pourraient être réalisées.
18:48En revanche, les mesures existent pour accéder à la propriété.
18:52Elles sont ce qu'elles sont.
18:54Alors, certes, on enlève le pinel pour les investisseurs privés.
18:57On a besoin, pour autant, d'aider les investisseurs privés
19:00pour qu'ils puissent retrouver du soufre,
19:02remettre des biens sur le marché.
19:04Alors, pour rebondir aussi sur ce que vous avez dit, Julien,
19:08nous, on a observé une part de financement plus importante
19:11ces deux dernières années qu'auparavant sur les biens F et G.
19:16D'accord.
19:16Avec des enveloppes de travaux importantes.
19:21Alors, pas sur des investisseurs, plutôt sur la résidence principale.
19:24Mais des acquéreurs qu'on ne voyait pas passer la porte
19:28de nos agences auparavant vont trouver de l'intérêt
19:32ou vont être orientés aussi, parce que c'est aussi ça,
19:36la valeur ajoutée d'un agent immobilier, d'un courtier.
19:38C'est d'orienter à une situation personnelle les acquéreurs,
19:43les futurs acquéreurs, sur une idée reçue qu'ils avaient d'acheter une maison à côté.
19:49Et finalement, est-ce qu'il ne faut pas se diriger vers une maison avec plus de travaux
19:53parce que l'enveloppe globale va être intéressante
19:55et il y aura des prêts bonifiés proposés par les établissements bancaires,
19:58notamment des doublements de PTZ, enfin beaucoup de choses
20:02parce que les acteurs du marché immobilier se sont mis aussi en état de marche
20:08pour pouvoir proposer des solutions pour accéder à la propriété.
20:14Et donc, toutes ces mesures-là, en fait, vont permettre, à mon sens,
20:19effectivement, de redynamiser un petit peu tout ce qui a été mis en place
20:23ne va pas permettre de faire exploser, malheureusement, le marché de l'immobilier.
20:29En tout cas, vous dites, oui, il y a déjà beaucoup de choses,
20:31et notamment les banques qui accompagnent.
20:33Les acquéreurs qui vont acheter, par exemple, des biens vertueux,
20:37classés A ou B, il y aura des décotes sur les taux,
20:39vont potentiellement aussi accompagner ceux qui vont engager des travaux
20:42en disant, si vous achetez un logement qui est classé G,
20:45mais vous engagez à ce qu'il soit classé D, la banque, on va vous aider.
20:50En fait, il y a beaucoup de choses dans le domaine. Oui, Julien ?
20:53Non, je disais, il y a aussi une dimension, c'est que je pense que les vendeurs,
20:59aujourd'hui, ont une part de responsabilité sur la relance effective du marché.
21:03S'arc-bouter sur son prix de vente.
21:05Oui, c'est émotionnel aussi.
21:07Bien sûr.
21:07C'est son bien, on veut le meilleur, on veut bien le vendre, au bon prix.
21:12Je vous rappelle que dans 80% des cas, un vendeur est un futur acheteur.
21:15Donc, c'est un jeu à somme nulle.
21:19On en est toujours là.
21:20C'est-à-dire, ce qu'il veut absolument gagner sur la vente,
21:22de toute façon, il va le perdre sur l'achat derrière.
21:25Il détend qu'il y ait un rééquilibrage qui se fasse.
21:28Parce que, voilà, le marché, vous le disiez très justement,
21:32ils ont acheté à des points très hauts.
21:34Et c'est vrai qu'aujourd'hui, quand vous avez acheté très haut,
21:36les prix n'ont pas baissé et que vous voulez réemprunter
21:38avec un différentiel de taux qui est au moins de 3 points,
21:41c'est sûr que vous n'avez plus l'effet de levier
21:43d'avoir cette capitalisation, cette plus-value
21:46qui vous permet quelque part d'avoir un nouvel apport
21:48et de pouvoir scaler un petit peu,
21:51de cranter un petit peu en termes de mètre carré.
21:54Il n'en demeure pas moins que rester figé sur une position,
21:59et je pense que les vendeurs le voient bien aujourd'hui,
22:01notamment sur les dents secondaires,
22:02parce qu'on n'en a pas parlé,
22:03mais c'est un marché qui est en souffrance aujourd'hui,
22:05qui est, voilà, pour plus de 80% des agents immobiliers interrogés,
22:10le marché secondaire est quasiment à l'arrêt.
22:13Donc il est temps aussi qu'on revienne à, c'est vrai,
22:18une valeur psychologique qui doit être alignée
22:19avec une valeur économique du marché.
22:21Alors, pour poursuivre justement,
22:23quels sont vos bons conseils pratiques
22:25pour justement passer par la case emprunt,
22:28pour bien emprunter ? Caroline ?
22:30Alors, il faut bien emprunter, il faut bien connaître son projet.
22:36Alors, c'est assez antinomique avec mon propos de tout à l'heure,
22:40de dire, je vais passer la porte de mon agent immobilier,
22:44de mon courtier, parce que je sais exactement ce que je vais acheter,
22:49et puis finalement de s'orienter sur d'autres choses.
22:52En revanche, il y a des métriques qui sont tout le temps
22:57que l'on retrouve systématiquement.
22:59Bien déterminer l'endroit, en tout cas, où l'on veut acheter,
23:03pour quelle raison on veut le faire.
23:04Les problématiques des uns ne sont pas les problématiques des autres.
23:09Bien avoir des comptes qui soient propres,
23:12avoir un peu d'apport, ça se marchera toujours bien mieux
23:15dans les négociations avec le banquier.
23:18Mais aujourd'hui, je dirais aussi qu'on a recadré,
23:20et le banquier aussi, mais chez nous, c'est pareil.
23:23Aujourd'hui, le DPE est obligatoire dans le montage du dossier.
23:29Auparavant, les banques observaient un profil,
23:32étudiaient un profil de client.
23:36Aujourd'hui, elles observent toujours ce profil client,
23:38mais elles observent aussi beaucoup le bien.
23:40Pas uniquement sa situation, la fluidité du marché,
23:44mais aussi le bien en lui-même.
23:46Effectivement, c'est, est-ce que c'est un bien vertueux ?
23:49Est-ce que c'est un bien qui va le devenir ?
23:51Comment l'accompagner sur la vertuosité de futur ?
23:58Donc, je dirais que l'accompagnement, pour moi,
24:02est vraiment la clé.
24:05Faire appel à un professionnel qui a toutes les clés en main,
24:08qui peut décrypter, qui peut avoir une situation,
24:12des solutions particulières sur une situation
24:14qui sera différente de l'une de l'autre.
24:16C'est pour moi le décryptage le plus important.
24:20Et il est temps de revenir sur le marché.
24:22On est sur des métriques qui sont plutôt normaux.
24:25Retour à la normalité, timide toujours.
24:29On dit un retour à la raison, oui.
24:31Oui, un retour à la raison, c'est ça.
24:32C'est un retour à la raison.
24:33Et il est toujours bon.
24:34Je rejoins complètement Julien quand il indique
24:38que la pierre est une valeur refuge.
24:39Se loger, c'est un besoin fondamental.
24:43Donc, pour le prix m'excédent, c'est nécessaire.
24:45C'est toujours un bon moment.
24:46C'est une première pierre pour se constituer un patrimoine aussi.
24:48Exactement.
24:48Pensez à ses enfants plus tard, aussi aux générations futures.
24:52Julien, sur les bons conseils côté vendeur, côté acquéreur ?
24:57Alors, pour les acquéreurs, premier conseil, évidemment,
25:01c'est de passer par un professionnel pour plein de raisons.
25:05D'abord parce que ce sont eux qui sont les plus à même aujourd'hui
25:07de vous indiquer, par rapport à votre situation,
25:10par rapport à votre projet, les meilleurs choix.
25:14Les meilleurs choix, en termes, voilà,
25:16c'est comment maximiser, finalement,
25:20cette équation toujours complexe entre mon budget
25:22et puis mon rêve immobilier.
25:25Et puis parce que les professionnels n'ont jamais été aussi aguerris
25:29avec beaucoup d'outils, avec beaucoup de formations
25:34et ils vous permettent aujourd'hui d'effectuer un parcours immobilier
25:38vraiment sans risque, avec beaucoup de réassurance.
25:41Ça, c'est la première des choses.
25:43La deuxième, c'est que je pense pour moi
25:44qu'il n'y a jamais eu de meilleur moment pour acheter.
25:46L'offre est pléthorique.
25:49Les taux sont très raisonnables.
25:52Oui, c'est un alignement des planètes.
25:53Mais oui, moi, j'ai mon premier appartement
25:55que j'ai acheté dans ma vie.
25:57C'était il y a quelques années, quelques décennies.
26:00J'avais eu un taux à 4,5.
26:01J'étais déjà très, très heureux.
26:03Aujourd'hui, à 3, franchement, même si les prix, c'est vrai,
26:06sont un peu élevés, mais je pense qu'il ne faut surtout pas hésiter.
26:09Et puis surtout, il ne faut pas oublier que
26:10l'avenir, c'est ce qu'on en fait.
26:15Il ne faut pas attendre que les autres construisent son avenir.
26:19Je pense qu'il faut le construire soi-même.
26:20Je pense qu'investir dans la pierre, c'est s'assurer d'avoir un toit de main.
26:24Et que quand vous avez un toit, il peut se passer beaucoup de choses,
26:27mais vous êtes quand même un peu à l'abri.
26:28Donc je pense que si vous avez la possibilité d'emprunter,
26:31sachant qu'aujourd'hui, on sait que les Français n'ont jamais eu autant d'épargne,
26:35donc vous pouvez avoir de l'apport.
26:37Vous avez tout à fait raison, il faut de l'apport.
26:39Donc là, vraiment, allez-y.
26:44Je pense que les stocks sont importants.
26:46Vous avez du choix, vous pouvez prendre le temps,
26:49et vous avez plus des banques qui vous accompagnent.
26:51Donc pour moi, je pense que si demain, je devais acheter de nouveau,
26:55je pense que, voilà, je n'hésiterais pas une seconde.
26:57En tout cas, c'est ce que je conseillerais à mes enfants,
26:59s'ils avaient l'âge de le faire.
26:59Pour les vendeurs, parce qu'évidemment, je pense que, encore une fois,
27:07on n'a jamais envie de vendre moins cher que ce qu'on a acheté.
27:13Il y a quelque chose d'antinomique.
27:15Ceci étant, il faut comprendre que si on vend moins cher,
27:18on va aussi acheter probablement moins cher si on fait un effort global.
27:24Mais c'est toujours pareil, ce que je disais tout à l'heure,
27:26c'est-à-dire que acheteurs et vendeurs doivent s'aligner.
27:29Mais aujourd'hui, en termes de vente, je pense qu'il y a un vrai risque
27:33à ce qu'on met à la reste de ses prises.
27:38Je pense qu'il faut différencier ceux qui vendent, quel est le projet.
27:43Si on est en résidence principale ou en résidence secondaire,
27:47évidemment, les arbitrages ne sont pas les mêmes.
27:48En tout cas, donner du sens à son épargne, avoir confiance en l'avenir.
27:53Merci à tous les deux pour vos bons conseils.
27:56Caroline Pasquereau, merci beaucoup pour Empruntis.
27:59Julien Villeneuve, la boîte IMO, merci infiniment.
28:02Merci.
28:02Et à très bientôt pour une prochaine émission de Figaro, IMO.