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  • il y a 5 jours
Dans un contexte économique incertain, Olivier Descamps, directeur général d'IAD France et Emmanuel Provost, directeur général de AFI Esca patrimoine, décryptent l’activité des marchés, les conditions d’emprunt…dans l'émission Figaro Immo sur Figaro TV.

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00:00Vous souhaitez acheter, vous souhaitez investir ? Comment évoluent les marchés de l'immobilier en ce milieu d'année ?
00:06On va vous donner des conseils avec des experts. Figaro Imo, c'est parti !
00:12Deux invités sur le plateau de Figaro Imo pour décrypter l'activité des marchés de l'immobilier
00:22et aussi apporter leurs indicateurs et donner de bons conseils pratiques.
00:26Olivier Descamps, bonjour.
00:28Bonjour.
00:28Olivier, directeur général d'IAD France, l'un des acteurs majeurs de l'immobilier dans l'Hexagone et à la tête de ce réseau.
00:37Emmanuel Provo, bonjour.
00:38Bonjour.
00:39Emmanuel Provo, directeur d'AFI SK, spécialiste des crédits, de l'assurance, de l'assurance de prêts mais aussi du patrimoine.
00:47Alors évidemment, on va évoquer ce marché, plutôt ces marchés qui sont à plusieurs vitesses,
00:51mais peut-être en introduction à tous les deux, j'ai envie de vous demander.
00:54On est en période de sport, on parle beaucoup de Ligue des champions de football, on parle de tennis avec Roland Garros.
01:00On est à la mi-temps de cette année, on est au mois de juin.
01:02Comment vous pourriez qualifier ces six premiers mois de cette année, Olivier ?
01:09Ces six premiers mois sont beaux.
01:11C'est une belle première mi-temps.
01:12On regarde des matchs qu'on a vécu depuis maintenant près de deux ans.
01:16On a un marché qui frémit depuis quelques mois et on a depuis le mois de février une très très grosse accélération de signature de compromis.
01:23On en parlera sûrement tout à l'heure.
01:26Donc je dirais que cette première mi-temps est belle et elle augure un match 2025 de bonne facture.
01:33Bonne première mi-temps, Emmanuel ? Pardon ?
01:35Alors moi je dirais, pour prendre l'analogie sportive, elle est sportive quand même.
01:39Parce qu'on voit bien que le trend est à la hausse, mais les dents de scie sont très très très très variables.
01:46Et donc effectivement, d'un mot à l'autre, il y a des surprises, il y a des événements politiques, géopolitiques, on le voit très très bien, qui influent sur les taux, etc.
01:56Mais malgré tout quand même, il y a une stabilité des conditions aujourd'hui d'emprunt, une stabilité des prix qui fait que le marché commence à repartir.
02:06Et effectivement, on souffle, comme le disait Olivier.
02:08Bon, bonne première mi-temps, stabilité, on a un peu plus, on va essayer de le voir, de visibilité.
02:14Alors Olivier Descamps, tout d'abord, les principaux enseignements de ces premiers mois de l'année 2025 du côté du réseau IAD.
02:22Sur le réseau IAD, on a un premier trimestre qui a été très très bon, confirmé par les mois d'avril et mai, qui se terminent dans quelques jours.
02:34Donc une belle croissance des mandats, puisque c'est plus de 60 000 mandats qui ont été signés.
02:38Et à titre d'indication, on va signer sur ce seul mois du mois de mai, en France, plus de 22 000 mandats.
02:4515 000 compromis signés, cumulés, donc des progressions de près de 30%.
02:50Donc quand je disais que la première mi-temps est belle, nos joueurs chez IAD ont aussi bien tenu la partie.
02:56Donc c'est intéressant, on pourrait dire qu'on surperforme le marché, qu'on estime autour de 4 à 5% de croissance.
03:02Mais quand même, là, ce sont des très bons résultats, effectivement.
03:04Très bons résultats, oui, très bons résultats. On est très contents.
03:08Et les ventes, bien sûr, toujours un peu en décalage, continuent également à progresser de plus de 20%.
03:12Donc c'est un très très bon premier trimestre.
03:15Donc on le voit également, on le voit sur la transaction, mais on le voit également sur l'appétence de la profession immobilière.
03:22Puisqu'aujourd'hui, on voit une croissance revenue des candidats à l'aventure immobilière.
03:29C'était un peu tari, puisque durant la crise, on avait une sorte d'immobilier bashing.
03:33Là, depuis maintenant plusieurs mois, la confiance revient.
03:37Les taux, comme ça a été dit, la stabilité des taux redonne confiance.
03:41Les médias aussi ont un regard plus positif sur le marché de l'immobilier.
03:46Donc tout ça fait qu'on a progressé en termes de conseillers, notamment en termes de pros qui nous rejoignent.
03:51Puisqu'on a doublé la part des pros qui nous rejoignent en disant, tiens, finalement, je viens épouser le modèle IAD.
03:57Je veux continuer l'aventure immobilière au sein du modèle IAD.
03:59C'est intéressant.
04:00Et la bonne nouvelle, ce sont les 7000 biens sous compromis au mois de mars.
04:04Donc ça, c'est pour l'ensemble de nos huit pays, dont près de 6000 en France.
04:08Et le mois d'avril et le mois de mai vont être aux alentours des 6400 compromis signés uniquement en France.
04:14Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, les mois d'avril et mai 2025 vont être les deuxièmes et troisièmes meilleurs mois de l'histoire IAD.
04:21Et donc, nous, on voit vraiment une reprise très forte.
04:25Donc, c'est sportif, c'est musclé.
04:27Mais en tout cas, on a des résultats qui sont très, très encourageants pour nos mandataires.
04:31Alors, on va aller un petit peu plus loin.
04:32Vous avez en exclusivité pour Figaro Imou une étude aussi sur l'investissement locatif et le regard notamment des Français sur l'investissement locatif.
04:41Là aussi, quels sont les principaux enseignements, Olivier ?
04:44Oui, parce que l'investisseur, le propriétaire bailleur, aujourd'hui, c'est une cible qu'on n'avait pas trop travaillée depuis quelques années.
04:53Donc là, vous l'avez vu, on a intégré une société qui s'appelle Home Pilot Baillade, qui pilote la gestion locative.
04:59Il y a des francs, c'est globalement de l'ordre de 15% de nos compromis qui sont signés par des propriétaires bailleurs investisseurs.
05:04Donc là, on a mesuré pour le Figaro, on a fait cette enquête pour cette émission, on a 6 Français sur 10 qui disent que l'investissement locatif est un bon placement.
05:14C'est un bon placement, un placement qui a donc une appétence forte pour plusieurs raisons.
05:20Les raisons, on les verra tout à l'heure, mais qui en même temps, l'enquête nous délivre des obstacles, des cailloux sur le chemin, des freins.
05:28Le premier, c'est la complexité administrative. C'est complexe. La seconde, c'est la fiscalité.
05:36Donc trop de règles, trop d'encadrement.
05:39Près de 40% nous disent que la réglementation est trop contraignante.
05:43Si je donne les verbatims de l'enquête, c'est compliqué, j'y comprends rien.
05:49Je suis moi un foyer, je veux investir, comment je m'y prends ?
05:53On m'a parlé de LMNP, de fiscalité, d'amortissement, de SCI-LIS, de SCI-LIR, comment je fais ?
06:01Tout ça est très complexe. C'est légalement très complexe.
06:04Et la deuxième, c'est flou. Flou, voulant dire.
06:06Et c'est pour les investisseurs un peu plus récurrents.
06:10Je voudrais bien, mais en fait, j'y comprends rien.
06:12Il y a trop de réglementations, trop de cadres juridiques, en tout cas.
06:15Ça, c'est surtout pour les primo-investisseurs, je dirais.
06:19Et ensuite, pour ceux qui sont déjà rodés à cette mécanique, c'est flou.
06:21La fiscalité, elle va changer quand ?
06:24Ça change régulièrement, donc je vais quand même m'engager sur un projet de long terme.
06:28Et finalement, dans 3 ans, 4 ans, la fiscalité, les règles du jeu vont bouger.
06:31Comment je vais sécuriser mon investissement ?
06:34Donc ça, c'est le deuxième aspect du petit caillou sur le chemin.
06:38Et les solutions envisagées, si on devait en retenir quelques-unes,
06:41notamment qu'indiquent les Français dans cette enquête ?
06:44Alors, la fiscalité.
06:46Une réduction.
06:47On parlera sûrement tout à l'heure du statut de bailleur privé,
06:49qui est quelque chose qui est très attendu.
06:51Mais comment je suis, moi, quelque part, moins fiscalisé sur l'investissement que je fais ?
06:56Et j'aime souvent dire que, quelque part, un Français qui investit pour loger d'autres Français
07:01fait un peu le travail à la place de l'État.
07:03C'est un acte citoyen, même.
07:04Bien sûr.
07:05Il s'est emparé d'une mission régalienne et il le fait dans un acte citoyen.
07:09Il le fait également, on l'a vu, pour la retraite, pour différentes choses.
07:11En tout cas, réduction de la fiscalité et visibilité sur la fiscalité.
07:15Les aides à la rénovation.
07:17Aujourd'hui, la rénovation, la prime rénov, vous avez vu, tout le monde l'a vu,
07:20ça a changé 10 ou 15 fois.
07:21Où est-ce que je vais ? Comment je fais ?
07:23Je n'ai peut-être pas capacité.
07:24On a vu quelques organismes bancaires qui avançaient les sommes sur les travaux de rénovation énergétique.
07:29C'est comment on a aidé ?
07:30Et souvent, à côté de l'aide, on pourrait presque dire,
07:32comment vous m'avancez à les travaux ?
07:33Parce que moi, je n'ai pas les moyens d'avancer 10, 20, 20 000 euros.
07:37Et parfois, les remboursements arrivent très tardivement après l'opération.
07:42Et la baisse de l'intérêt, elle est là.
07:44Évidemment, personne n'imagine revenir à moins de 1%.
07:50Mais aujourd'hui, nous, on se dit que des taux qui se stabiliseraient entre 2,5 et 3%,
07:55en tout cas en deçà de 3, redonneraient une confiance forte aux Français pour investir dans le locatif.
08:02Très bien.
08:03Alors, le ballon est donné, la balle est transmise justement à Emmanuel.
08:06Emmanuel, on parle, on évoque justement les taux d'intérêt, les conditions d'emprunt.
08:10Mais on est quand même dans un contexte économique très particulier, Emmanuel.
08:14Oui, on est dans un contexte qui, je dois dire, est assez, pas inédit, mais complexe en ce moment.
08:24Et ce contexte fait évoluer un peu ce qui détermine les taux d'emprunt.
08:30Alors, c'est vrai que, comme l'a dit Olivier, la dernière fois qu'on était à 1,03, le taux le plus bas observé, c'était en novembre 2021.
08:41D'accord ?
08:42Donc, là, on voit un graphique.
08:45L'évolution des taux, justement.
08:46On voit un graphique qui est depuis novembre 2021, 1,03.
08:49Et puis là, on arrive en mars, en mars 2025, avril 2025, sur des taux aux alentours de 3, 3,20, 3,30.
08:56Et on observe des taux même à 2,80 pour les bons dossiers.
09:01Oui, c'est ça.
09:02Donc, on n'est pas non plus dans des taux très élevés.
09:05On est dans une conjunction favorable.
09:07Néanmoins, comme vous le disiez, Olivier, au niveau national et international, c'est tout de même très tendu.
09:15Parce que vous avez les OAT 10 ans, qui sont les prêts long terme, qui déterminent un petit peu les emprunts d'État,
09:22qui déterminent un petit peu ce que les banques vont payer.
09:25Et là, je dois dire qu'on est dans un niveau assez haut des OAT.
09:29On est à 3,24 encore hier, 3,242.
09:34Donc, vous dites qu'il y a une fragilité, en fait.
09:35Pour l'instant, les banques, elles suivent la BCE, la Banque Centrale Européenne.
09:39Donc, les taux, on va dire, sont raisonnables et baissent progressivement.
09:42Mais voilà, on n'est pas à l'abri potentiellement d'une remontée.
09:45On n'est pas à l'abri parce que les OAT sont tellement hauts, en réalité, que...
09:50Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
09:51On n'a pas véritablement de plan en France pour juguler la dette.
09:57Et donc, c'est des craintes.
09:58Et donc, les OAT sont assez hauts.
10:00Et puis, en parallèle, vous avez la BCE.
10:02Alors, la BCE, elle fait ce qu'elle peut.
10:03Mais enfin, la BCE, elle est face à une guerre douanière, une guerre commerciale.
10:08Et qu'il faut qu'elle jugule également.
10:12Ça veut dire quoi ?
10:12Ça veut dire qu'elle l'accompagne.
10:14Elle a encore baissé, le 23 avril, les taux de 0,5.
10:18Mais ce n'est pas parce qu'elle baisse les taux de 0,5 que les taux immobiliers vont baisser.
10:22Et donc, nous, ce qu'on se dit, c'est que d'ici à l'été, ça peut peut-être augmenter encore de 0,10, 0,15.
10:29Et puis, peut-être cette année, encore un tout petit peu augmenter.
10:32Je ne sais pas si ça va baisser.
10:33Certaines stabilités, en tout cas, sur les taux d'intérêt.
10:36Certaines stabilités.
10:37Des exemples de profils d'emprunteurs.
10:39Ah oui, très important.
10:41Bon, alors là, je suis obligé de prendre mes notes.
10:43Parce qu'aujourd'hui, le primo-accédant est le premier accédant à la propriété.
10:51C'est le primo-accédant.
10:52Et d'ailleurs, on le voit depuis le début de l'année, ce qui est très important.
10:56Les banques ont lâché du lest sur les primo-accédants.
11:00Elles veulent des primo-accédants.
11:02Donc, aujourd'hui, on a un primo-accédant.
11:06Alors, j'ai pris une source.
11:06On voit celui-ci avec le salarié du privé.
11:0936 ans, voilà.
11:09Source Eloha.
11:10Alors Eloha, c'est important.
11:12C'est une plateforme qui génère quand même 200 000 offres de crédit par an.
11:18Et donc, tous les mois, elle publie, ce qui était très intéressant, le profil de l'investisseur, de l'acheteur moyen.
11:25Donc, aujourd'hui, 36 ans, salarié du privé, 66.
11:29Maison, appartement, 50-50.
11:32Et puis, le taux d'intérêt moyen, 317.
11:34Un prêt moyen.
11:353,17.
11:363,17, oui, je ne sais pas ce qu'il est dit.
11:38Et puis, un prêt moyen à 248 000, qui est quand même assez élevé.
11:43Assez élevé, d'accord ?
11:44Et la durée moyenne, aujourd'hui, est à peu près de 23 ans.
11:48Voilà.
11:48Donc, c'est assez conforme.
11:51Quand on parle du primo-accédant, lui, c'est pareil.
11:54Sauf qu'il est un peu plus jeune.
11:55Il a 30 ans.
11:56Oui.
11:57Et puis, le capital emprunté est quand même un tout petit peu inférieur.
12:01Il est à 213 000 euros.
12:03Un taux d'intérêt quasiment similaire.
12:06Donc, on voit bien aujourd'hui un peu où ça se situe, le barycentre.
12:09Et puis, les banques, maintenant, regardent de plus en plus aussi le bien et la note énergétique du bien acheté.
12:14Ce qui n'était pas le cas pendant très longtemps, c'était on va vous prêter.
12:17Qu'est-ce que vous pouvez rembourser ?
12:18Maintenant, c'est quel type de bien vous achetez ?
12:20Est-ce qu'il est classé A, B, C, voire énergivore ?
12:22Et les banques font des décotes ou des prêts bénichés.
12:25C'est important aussi d'avoir ça en tête.
12:27Absolument.
12:28Et en réalité, c'est là où on se rend compte qu'il y a quelques années,
12:32on ne regardait que le taux lorsqu'on achetait un bien immobilier.
12:36Et là, vous me tendez la perche.
12:39Aujourd'hui, j'ai presque envie de dire, le taux est accessoire.
12:43À partir du moment où il est un peu stable, où on est sûr que dans deux mois,
12:49il ne sera pas divisé par deux ni multiplié par deux.
12:52Et donc, on va regarder quoi ?
12:53On va regarder l'étiquette énergétique parce que ça, de plus en plus,
12:56alors là, les banques qui, elles, vont vous favoriser.
13:02Et puis, vous allez avoir l'assurance de prêts également,
13:05qui va jouer dans la balance sur laquelle vous allez pouvoir faire des économies.
13:09Il y a des tas de facteurs sur lesquels, aujourd'hui, il faut regarder plus que le taux.
13:14Alors justement, on va échanger là ensemble, justement, sur les biens les plus énergivores.
13:19Olivier, qu'est-ce que vous remarquez ?
13:20Est-ce qu'il y a eu de plus en plus d'acquisitions de ce type de biens ou pas ?
13:23Au contraire, de ventes ?
13:25Oui, on a vu différentes choses.
13:26On a vu plus d'acquisitions, parce que les biens sont interdits à la location,
13:32mais pas interdits à la résidence principale.
13:35Donc, on parle des primes ou excédents, ça reste de très bonnes affaires.
13:38C'est qu'aujourd'hui, prendre une passeport thermique comme résidence principale
13:42et faire, au gré de ces économies, les travaux nécessaires,
13:45un tout jeune foyer le fait, donc intéressant.
13:48Donc, on a vu un délai de vente qui s'est un peu allongé.
13:51Et une marge de négociation qui a augmenté.
13:53Pas dans des proportions très fortes, mais aujourd'hui, le prix moyen,
13:56aujourd'hui, d'un bien classé G, se vend de l'ordre de 500 euros du mètre carré,
14:01de moins que la moyenne.
14:02D'accord.
14:02Mais une appétence pour, notamment les primes ou excédents,
14:05se dire, tiens, je vais faire une bonne affaire.
14:06C'est-à-dire que le propriétaire bailleur dit, moi, je vais me séparer de ce bien
14:09que je ne peux plus mettre en location.
14:11Et l'acquéreur, en résidence principale, se dit, finalement, moi, ce bien me convient
14:15et j'irai faire mes travaux non plus sous la contrainte de la loi,
14:19mais au fil de ma capacité à faire ces travaux.
14:21Donc, c'est intéressant.
14:23Intéressant aussi le prêt à taux zéro, notamment pour les primes ou excédents.
14:25Je crois que c'est depuis le 1er avril dernier.
14:28Voilà, c'est plus intéressant.
14:29Un prêt sans intérêt garanti par l'État, hauteur de 50% pour un appartement neuf,
14:3530% pour une maison neuf.
14:37Ça, vous sentez cette appétence ?
14:39Oui.
14:40Alors, c'est toujours pareil.
14:41On a l'impression en France qu'on fait les choses.
14:43On les fait.
14:44On est de bonne volonté, mais on les fait un peu à moitié.
14:48Par exemple, prenons les prêts à taux zéro.
14:50L'État a décidé qu'il serait affecté 2,1 milliards d'euros.
14:56Aujourd'hui, on estime que la quantité des prêts à taux zéro va s'élever à peu près à 67 000 sur l'année 2025,
15:09avec un prêt à taux zéro moyen de 56 000 euros.
15:12Ce qui va nous faire à peu près une enveloppe de 1,35 milliard.
15:17On est encore 800 millions de réserves et on est quasiment au taquet dans les estimations.
15:22On pourrait aller plus loin, vous pensez ?
15:23On pourrait aller plus loin.
15:24Notamment dans l'ancien, que le prêt à taux zéro n'est valable dans l'ancien qu'en cas de travaux très importants.
15:31Exactement.
15:31Et comme le disait très justement Olivier, on a une complexité telle, c'est ce qu'on souligne aujourd'hui,
15:37dans les réformes fiscales, dans les règles, dans les MNP.
15:40On voit récemment la réforme fiscale sur les plus-values des MNP.
15:46Ça c'est un pas en arrière, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on va réintroduire ce qu'on a amorti en tant qu'investisseur
15:52lorsqu'on va vendre son bien immobilier.
15:55C'est un pas en arrière.
15:56Donc on est de bonne volonté, mais tout de même parfois on est un peu bridé.
16:01Pour revenir sur l'investissement dans l'immobilier,
16:04le gouvernement réfléchit à introduire cette notion du statut du bailleur privé.
16:09D'abord, pour vous, est-ce que c'est une bonne chose ? Comment l'envisager, Olivier ?
16:13Nous, on est supporters.
16:14On est supporters sur deux axes.
16:16La capacité à amortir.
16:19On est avec l'UNIS qui porte ce sujet également.
16:21L'amortissement du bien.
16:22L'amortissement du bien à hauteur de 2% par an pendant 30, 40, 50 ans.
16:28Peu importe, à regarder.
16:29Évidemment, si c'est 50 ans, c'est-à-dire que la totalité du bien pourrait être amorti.
16:32Donc ça, ça semble important.
16:34On voudrait, nous, on souhaiterait dans les demandes qu'on a faites à la ministre,
16:37l'État qui, dans un contexte, on n'a pas à hauteur de contexte international,
16:41mais en France, ce n'est pas simple non plus le contexte,
16:42entre le budget, bref, l'économie, l'état de nos finances.
16:48La dette, bref, les censures potentielles, c'est un peu compliqué.
16:53Mais la ministre est à la manœuvre et elle travaille vraiment beaucoup.
16:56Le logement.
16:57Valérie Létard travaille très très bien sur ces sujets-là.
16:59Donc nous, on veut cet amortissement de 2%, on le demande sur 40 ou 50 ans.
17:05Pour tous les biens locatifs, c'est-à-dire que là, l'MNP, quelque chose de simple, de lisible,
17:11j'achète, je loue 2% de mon bien, de l'avoir de mon bien en amortissement.
17:16Ensuite, il y a un deuxième axe, c'est également, depuis 1987,
17:20il n'a pas été revu les charges facturables du propriétaire vers le locataire, depuis 1987.
17:27Donc là, c'est une revisite de se dire, mais finalement,
17:29qu'est-ce que le locataire pourrait refacturer,
17:31qu'est-ce que le propriétaire, par exemple, pourrait refacturer à son locataire,
17:34donc de revisiter ce décret qui a presque 40 ans.
17:38Emmanuel, sur le statut du bailleur privé.
17:41Alors, j'ai beaucoup moins de compétences que notre ami Olivier sur le sujet,
17:45mais on est parfaitement alignés, on est parfaitement alignés là-dessus.
17:48Ce qu'on peut juste souligner, c'est les disparités de statut,
17:52et puis le flou artistique, purement et simplement, des différents statuts.
17:57Mais on est très favorables aussi, enfin, en tant qu'observateurs,
18:02pas en tant qu'acteurs.
18:03Simplifier, encourager plutôt que contraindre.
18:06Bien sûr.
18:06Vraiment, c'est véritablement ça.
18:08Et puis, beaucoup sont partis sur des plateformes type Airbnb,
18:12aussi parce qu'il y avait moins de contraintes,
18:14pas d'encadrement de loyer, pas d'obligation de rénovation.
18:16Voilà, donc beaucoup, beaucoup aussi sont partis.
18:19Et quand on sait qu'on manque de logement, qu'on a besoin de logement,
18:23à la fois pour les familles, pour les étudiants,
18:25voilà, comment inciter à investir dans l'immobilier pour les investisseurs privés ?
18:28Vous l'avez vu, une étude récente démontrait que des étudiants renonçaient à leurs études.
18:33Les campings sont remplis de jeunes qui dorment dans des mobilums
18:38parce qu'ils ne trouvent pas de logement.
18:39Et aujourd'hui, donc, une réforme du bailleur privé qui serait plus lisible,
18:44plus simple et encourageante, je pense que ce serait un bien pour chacun.
18:50Emmanuel, oui.
18:51Moi, j'ai vraiment rien à rajouter parce que c'est vraiment un encouragement pur à l'investissement.
18:58Surtout qu'aujourd'hui, on a des programmes de promotion,
19:01on a des choses comme ça qui sont excessivement à la peine.
19:04On ne l'a peut-être pas évoqué, mais...
19:07Chute de la construction.
19:07Aujourd'hui, il y a une chute, il y a moins 40% d'investissements,
19:10de promotion, des professionnels de l'immobilier sont à la peine.
19:15Alors, ils recherchent, évidemment, pour les particuliers qui vont acheter des biens,
19:19ils recherchent des nouvelles lois Pinel, ils recherchent des choses comme ça.
19:23On a besoin de remettre un petit peu des choses en ordre.
19:27Olivier, oui.
19:27Oui, et c'est important parce qu'on parle des retraites,
19:29de toutes ces réformes, la dette de l'État.
19:31Aujourd'hui, il y a une enquête qui est sortie, je crois, hier.
19:33Hier, 81% des jeunes déclarent que l'investissement locatif est un moyen de leur assurer une retraite dans 25, 30 ou 35 ans.
19:43Donc, ça peut aussi être une incitation dans un modèle de retraite qui va évidemment être chahuté.
19:49On le voit à l'écran.
19:49Sécuriser l'avenir et la retraite pour chacun, notamment pour les jeunes.
19:5381% des jeunes disent, je vais investir, je souhaite investir dans un mien pour préparer ma retraite.
19:58Et en profiter peut-être plus tard.
19:59Oui, oui, tout à fait.
20:00Et quand on parle d'investisseurs, très souvent, ce sont des familles, des gens simples qui se disent,
20:05voilà, je veux faire une acquisition.
20:07Ils ne sont pas à 10, 15, 20, ce ne sont pas des professionnels de l'investissement locatif.
20:10C'est vraiment, je fais une acquisition.
20:12Je prépare l'avenir pour moi, également pour ma succession.
20:15Je constitue un patrimoine et certains pour jeunes.
20:17Donc, au point de vue des retraites, on va parler tout à l'heure, intéressant d'inciter notamment les jeunes.
20:22On va dire, allez-y, n'ayez pas peur, c'est simple, c'est lisible.
20:24Tu as amorti 2% pendant 40 ans et dans 40 ans, tu auras un revenu qui viendra compléter la petite retraite que tu auras.
20:31Avant d'évoquer peut-être aussi et de donner vos conseils pratiques, un mot quand même sur l'IA et l'immobilier,
20:36l'intelligence artificielle et l'immobilier.
20:38Est-ce qu'il y a des choses qui changent, qui évoluent ?
20:41Emmanuel, pourquoi vous souriez ?
20:42Je souris parce que oui, forcément, ça va évoluer,
20:45ne serait-ce que pour les prêts bancaires.
20:48Je veux dire, le scoring, etc., seront analysés par une IA.
20:51Et puis, moi, j'y vois aussi quelque chose, j'ai réfléchi à cette question.
20:58Anticiper les creux dans certaines zones géographiques,
21:05les creux de location, les déficits.
21:07Par exemple, vous construisez un lycée, une école, une université, etc.
21:12L'IA peut parfaitement anticiper ce genre de choses sur tout le territoire.
21:16Donc, il y a des choses intéressantes sur l'IA.
21:19Olivier, oui ?
21:20Oui, bien sûr, l'IA, elle est au cœur de tous nos projets tech.
21:23Aujourd'hui, par exemple, dans le réseau,
21:26dès qu'un mandataire a un mandat, il saisit les caractéristiques du bien,
21:32il le pousse dans notre outil qui s'appelle Playad,
21:34et on lui propose par l'IA deux annonces qu'il vient amender,
21:37qu'il vient corriger, qu'il vient enrichir, mais on l'aide.
21:40Le premier bénéfice, c'est les fautes d'orthographe.
21:42L'IA ne fait pas de fautes d'orthographe.
21:44L'IA suggère des mots, des termes qui ne sont pas dans le vocabulaire
21:47de chacun au quotidien, donc très intéressant.
21:50On utilise l'IA dans d'autres sujets, également de perspectives ou de prédictifs,
21:55pour regarder les comportements des clients,
21:57quand est-ce que ce bien-là, les indicateurs qui vont nous suggérer
21:59d'avoir une action vers nos clients.
22:01Et là, on a un gros travail.
22:02Et on a inversé un peu l'intelligence artificielle en l'appelant l'assistant intelligent.
22:07C'est-à-dire qu'on est en train de travailler avec les équipes produits et tech chez nous
22:10pour pouvoir libérer du temps à nos mandataires, à nos conseillers,
22:15sur, par exemple, des comptes rendus de visite,
22:16sur le pilotage de leur messagerie, sur le pilotage de leur smartphone,
22:21en disant, j'ai mon assistant intelligent qui va me libérer de certaines tâches
22:25pour passer du temps riche avec mes clients, vendeurs, acquéreurs,
22:28pour mes équipes, pour ceux qui managent des équipes chez nous.
22:30Bref, pour inverser l'intelligence artificielle par un assistant intelligent.
22:34Donc, un gain de temps et de l'efficacité.
22:36Alors, quels sont vos bons conseils à tous les deux en cette période d'incertitude ?
22:40On a besoin d'y voir clair.
22:42En tout cas, vos bons conseils quand on souhaite emprunter aujourd'hui, Emmanuel ?
22:46Alors, aujourd'hui, déjà, il ne faut pas se précipiter.
22:49Parce qu'on voit une certaine stabilisation,
22:52mais en même temps, on voit aussi un tassement.
22:54Il y a un excellent article du Figaro que j'ai lu dans le métro en venant tout à l'heure.
22:59Très bien, bonne lecture.
23:01Qui parle justement de ça.
23:03Donc, il ne faut pas se précipiter.
23:05Il y a encore une baisse très légère des prix sur des villes comme Paris, Lille, Nantes, etc.
23:12Mais bon, ça va se stabiliser.
23:13En tout cas, il y a une certaine inertie qui est en train de se créer.
23:17Donc, un, ne pas se précipiter.
23:19Moi, deux, ce que je dirais aussi et surtout, c'est ne voyez pas que le taux.
23:26En fait, je me bats depuis quelques années pour faire comprendre aux acquéreurs
23:32que devant leur banquier, plutôt que de négocier un taux,
23:36il vaut mieux négocier le fait de prendre son assurance de prêt
23:39auprès d'un assureur alternatif.
23:42On avait d'ailleurs mené une étude très, très intéressante
23:44qui disait que 0,1 point de gagné sur un crédit,
23:51c'était dix fois moins important que la même chose gagnée sur son assurance de prêt.
23:59Et c'était facile aujourd'hui de dire à son banquier,
24:02je vais prendre mon assurance de prêt.
24:03Et, petit conseil, en tant qu'assureur de prêt,
24:07au cas où votre banquier ne veuille pas négocier,
24:10ne veuille pas que vous preniez votre assurance ailleurs,
24:13vous pourrez très bien la prendre chez votre banquier.
24:15Et puis, quelques semaines après, vous la résiliez
24:17et vous souscrivez une assurance alternative
24:19qui vous coûte souvent trois fois moins cher.
24:21Et on a vu le nombre de mètres carrés gagnés grâce à cette astuce, on va dire.
24:26Très bien. Olivier, les bons conseils quand on souhaite vendre
24:29ou acheter un bien immobilier ?
24:31J'en ai un qui est assez facile,
24:33c'est de confier son bien ou sa recherche à l'un de nos conseils.
24:35Et il y a des, ça c'est vraiment le...
24:37Je ne vais pas rater ça quand même.
24:38Non, je dirais que la première vigilance, c'est le bon prix.
24:42C'est le juste prix, alors.
24:44Le bon prix qui est le juste prix.
24:45C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a des prix de marché.
24:47Et tout à l'heure, difficile de donner des conseils
24:49puisqu'il n'y a pas un marché, il y a des marchés.
24:51On va publier ce soir le baromètre des prix de l'immobilier IAD
24:55dans lequel on voit, et j'interviens ce soir de notre émission,
24:59on dit rien que sur Lyon, il doit y avoir neuf arrondissements à Lyon,
25:02on a un écart entre la baisse de prix mètre carré
25:05de l'arrondissement qui a la plus grosse baisse
25:07et celui qui a la plus grosse hausse de 10 points.
25:09Ça va de moins 7 sur un arrondissement à plus 3 sur l'autre.
25:12Donc, allez regarder de façon assez chirurgicale,
25:16très finement, ce qui se passe dans votre quartier,
25:19dans votre ville, et de ne pas prendre le chiffre brut
25:21du marché français, parce qu'il y a des marchés en France.
25:24Donc, le juste prix, pourquoi ?
25:25Parce qu'aujourd'hui, on veut souvent vendre...
25:28Mais c'est l'émotion, c'est quand c'est son bien.
25:29On a toujours tendance à...
25:31Il y a l'émotion, c'est juste, mais il y a parfois le côté tactique,
25:34en disant, puisque je vais racheter quelque chose qui est plus cher,
25:37j'ai fait mon calcul, si je ne vends pas mon bien à ce prix-là,
25:39je ne vais pas m'y retrouver.
25:40Ou le montant des travaux que j'ai réalisés.
25:42Mais d'accord, il se fiche un peu du projet à venir du vendeur.
25:45Donc, être très vigilant sur le bon prix, le juste prix,
25:49parce qu'un bien qui n'est pas au bon prix,
25:52finalement, devient ce qu'on appelle un bien usé.
25:54Il est vu sur le marché depuis trop longtemps.
25:55Et nous, dans nos stats, on voit très, très bien
25:57qu'une grande majorité de ces biens se vendent de l'ordre de 12 à 15 %
26:01en deçà de la valeur, de l'estimation qui a été donnée 6-8 mois avant.
26:06Donc ça, c'est assez majeur.
26:07Et généralement, on dit qu'un bien, une annonce qui reste pendant 3 mois minimum,
26:12au bout de 3 mois, si elle n'est pas partie, c'est qu'elle n'est pas au bon prix.
26:15Elle n'est pas au bon prix.
26:16Tout le monde le voit.
26:17Tout le monde le sait.
26:17Et donc, il y a une négociation.
26:19Et cette négociation de prix amène le vendeur à faire une baisse de prix
26:23qui amènera le prix net inférieur à l'estimation qu'on lui avait donnée 3 mois auparavant.
26:28Et le deuxième conseil que je pourrais donner, c'est évidemment de regarder,
26:31il y a le prix, il y a le taux, mais après, c'est de regarder l'environnement de mon bien.
26:35Comment je suis classé en termes de DPE ?
26:38Est-ce que je suis proche de...
26:40Je prends les points qui sont les critères demandés par les acquéreurs.
26:43Transport en commun.
26:45Sécurité.
26:45On voit des choses, nous, on est dans 8 pays dans la Floride.
26:49On voit aux Etats-Unis, par exemple, que la sécurité devient un élément prégnant.
26:53Et dans les questions qui se sont posées, c'est
26:54est-ce que ma rue est éclairée toute la nuit ?
26:57Est-ce que mes enfants pourront entendre s'éclairer ?
26:58Donc aujourd'hui, c'est de se dire
26:59tous ces bénéfices-là, tous ces avantages-là
27:02viennent quelque part donner le juste prix.
27:04Donc, ne pas se priver d'introspecter son bien, son quartier, sa ville
27:08pour donner les vrais avantages qui vont séduire l'acquéreur
27:11en disant ce bien a une valeur émotionnelle,
27:14mais une valeur thermique, je vais prendre ce terme-là,
27:19une valeur énergétique, mais il a une valeur également de service
27:22associé à l'environnement, au quartier dans lequel je vais acquérir.
27:25Il n'y a pas que les prix et les mètres carrés, évidemment,
27:27de voir aussi le cadre de vie, tout ce qu'il y a à l'extérieur.
27:31Eh bien, merci à tous les deux.
27:33En tout cas, merci pour vos indicateurs.
27:35Merci pour vos bons conseils.
27:37Emmanuel Provo, merci beaucoup.
27:38Olivier Descamps, merci infiniment.
27:41Merci Olivier.
27:42Et à très bientôt pour une prochaine émission de Figaro.
27:46No.
27:47No.

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