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CNEWS
  • 16/05/2025
L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Allez, encore un coup de gueule d'un très grand patron qui s'en prend aux charges sociales en France.
00:04Ce très grand patron, c'est Sébastien Bazin, le PDG du groupe Accor, le groupe hôtelier.
00:10Ce dirigeant a été auditionné par le Sénat à propos des aides et des subventions que touche l'hôtellerie.
00:15Et là, vous nous dites qu'il n'a pas mâché ses mots, Éric de Reit-Maten.
00:17Non, il n'a pas mâché ses mots.
00:19Alors, c'est intéressant d'entendre la totalité de son intervention.
00:22Il est très dynamique, Sébastien Bazin.
00:24Et là, il répondait à cette commission qui enquête actuellement,
00:27qui interroge plusieurs patrons sur les aides publiques,
00:30ce qu'ils en font face aux emplois, parfois, qui sont supprimés par certaines entreprises.
00:33Et là, vous avez le sénateur communiste Fabien Guet, dont on a parlé,
00:37qui est directeur aussi du journal L'Humanité,
00:39qui lui a demandé pourquoi, finalement, les salaires étaient si bas dans l'hôtellerie.
00:44Il faut dire que Sébastien Bazin, il représente énormément le monde de l'hôtellerie.
00:49Vous avez 5600 hôtels dans le monde, c'est 320 000 collaborateurs.
00:55Et donc, il sait ce qui se passe partout, sur tous les continents.
00:58D'ailleurs, il passe souvent d'un continent à l'autre.
01:00Et parfois même, si vous voulez, il explique que des patrons sont payés,
01:04pardon, des patrons désemplés sont payés à la journée ou même à l'heure.
01:07Et qu'en France, on a quand même beaucoup de chances d'avoir une feuille de paye.
01:12C'est ça, le modèle social à la française.
01:14Mais un modèle qui est extrêmement coûteux,
01:17qui empêche d'ailleurs aux entreprises françaises de se développer normalement.
01:21Écoutez Sébastien Bazin.
01:22Si vite en dehors de la France, c'est parce qu'en France,
01:26il y a un certain nombre de contraintes de carcans
01:28qui ne nous permettent pas de se développer,
01:30tant en charge salariale qu'en emploi qualifié.
01:33Mais franchement, baisser les charges sociales,
01:36et vous savez quoi, vous allez donner beaucoup moins de subventions.
01:38C'est tellement simple.
01:40Et c'est là-dessus qu'on doit débattre de manière assez forte.
01:42Je ne peux plus payer un salarié 100 pour qu'il touche 40.
01:45C'est impensable.
01:47Il dit je ne peux plus payer un salarié 100 quand il touche 40.
01:51Il explique pourquoi il se développe beaucoup plus facilement à l'étranger qu'en France.
01:56Ce qui est assez triste d'ailleurs.
01:57Oui d'ailleurs, les grands patrons le disent tous.
02:00On a entendu Bernard Arnault, LVMH, Florent Ménégaux, le patron de Michelin,
02:05François-Henri Pinault de Kering,
02:06également Lucas de Méhaut, le patron de Renault.
02:09Tous montent au créneau pour dire stop.
02:11On sent vraiment un tiers groupé des chefs d'entreprise français.
02:14Il faut vraiment revoir ce modèle.
02:15D'ailleurs, ça inquiète la commission d'enquête du Sénat
02:21qui se demande si on va remettre en cause le modèle social.
02:24Il dit non, le patron d'accord.
02:26Mais simplement, il dit une chose très intéressante à la suite de son audition.
02:31Il dit qu'il faudrait savoir justement combien ça coûte.
02:34Ceux qui bénéficient de toutes les aides aujourd'hui
02:36devraient savoir combien ça coûte.
02:37Parce que souvent, ils bénéficient des aides,
02:39mais ce ne sont pas ces personnes qui payent.
02:41On pense, c'est vrai, aux abus, aux fraudes, au tourisme médical
02:44qui consistent à se faire soigner en France quand on vient de l'étranger.
02:47Il faut voir aussi comment ça se passe dans les hôpitaux.
02:51Un peu plus loin, il dit dans l'interview, enfin dans cette audition,
02:55que quand un hôpital dépense 10 000 euros pour une opération,
02:59ça coûte quelques euros seulement à la personne en question.
03:02Même souvent, même zéro quand on se fait opérer.
03:05Tout ça pour dire que, vous allez voir, les différences de charges
03:08sur 100 euros gagnés aujourd'hui, en France, c'est 51 qui passent en charge sociale.
03:14Le tableau apparaît.
03:15L'Allemagne, j'ai vérifié, c'est 39%.
03:18L'Espagne, 36%.
03:19Ce sont les chiffres de l'OCDE.
03:21Donc, on voit bien que la France reste la championne d'Europe des prélèvements,
03:24plus que jamais.
03:25Et sur ce point, on parle souvent du modèle social,
03:28mais sur ce point, elle n'est pas un modèle.
03:29Sous-titrage Société Radio-Canada