Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 14/05/2025
Dans le débat du 7/10 mercredi 14 mai sur France Inter, Pierre Haski, éditorialiste Géopolitique à France Inter, et Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences Po Paris, ont échangé sur le thème : Que cherche Trump au Moyen-Orient ?

Retrouvez « Le débat du 7/10 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Entre gros sous et gros coups diplomatiques, que vient chercher Donald Trump au Moyen-Orient ?
00:06Le président américain annonce la levée de toutes les sanctions américaines contre la Syrie
00:10et doit rencontrer aujourd'hui en Arabie Saoudite l'ancien djihadiste devenu président par intérim du pays,
00:15Ahmed Al-Shahra, avant de s'envoler pour le Qatar, puis les Émirats Arabes Unis.
00:20Et comme la politique de Trump est souvent difficilement lisible, on va en parler avec Frédéric Ancel.
00:27Bonjour, maître de conférences à Sciences Po Paris, auteur de « La guerre mondiale n'aura pas lieu » chez Odile Jacob.
00:32Et Pierre Asky, que l'on retrouve, rebonjour Pierre, éditorialiste géopolitique tous les matins sur France Inter.
00:39Comment analysez-vous d'abord, tous les deux, Frédéric Ancel, peut-être pour commencer, cette levée des sanctions contre la Syrie ?
00:44Mesure spectaculaire annoncée hier.
00:46C'est spectaculaire et en même temps c'était prévisible pour une raison assez simple,
00:49c'est que le prisme principal au Moyen-Orient de Donald Trump, ce n'est pas Israël, c'est l'Arabie Saoudite.
00:55Et je le dis avec d'autant plus de constance depuis des années qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil de Trump,
01:01puisque le premier voyage du premier Trump, il y a huit ans de cela, c'était précisément l'Arabie Saoudite,
01:07ce qui d'ailleurs était une première pour un président américain.
01:10C'est quelqu'un dont le nord de la boussole est le mercantilisme absolu.
01:13Or, l'Arabie Saoudite fait partie de ses rares pays au monde, à être manifestement solvable pour de nombreuses années,
01:20peut-être même pour des décennies, et à acheter par paquets de centaines de milliards de dollars de services et de matériel,
01:26y compris militaires américains, par décennie, depuis pratiquement les années 60-70.
01:31Autrement dit, lorsque l'Arabie Saoudite souhaite quelque chose, Trump le fait.
01:36Et le nouveau pouvoir sunnite, ultra-conservateur, on va l'appeler comme ça, en Syrie, est dans les bonnes grâces de l'Arabie Saoudite.
01:43Et par conséquent, je crois que c'est comme cela qu'il faut comprendre la levée prochaine d'un certain nombre de sanctions sur le nouveau pouvoir syrien.
01:49Il le fait pour complaire à Riyad, c'est aussi simple que cela, Pierre Aski ?
01:53Lorsqu'il l'a annoncé, il s'est tourné vers MBS, le prince héritier Mohamed Ben Salman, et il lui a dit « qu'est-ce que je ne ferai pas pour toi ? »
02:01Et c'est extraordinaire comme phrase.
02:02Il y avait un tonnerre d'applaudissements à Riyad quand il a annoncé cette mesure.
02:04Il y a eu un tonnerre d'applaudissements à Riyad, et les gens dansaient dans les rues de Damas.
02:08C'est quand même un moment assez exceptionnel au Moyen-Orient, et sans doute qu'on pleurait dans le bureau de Benyamin Netanyahou.
02:17On va parler justement de sa relation à Israël, et éventuellement du tournant que ça pourrait représenter pour Gaza.
02:22Je rejoins totalement Frédéric, c'est vrai que Donald Trump a fait de l'Arabie Saoudite et du prince Mohamed Ben Salman le centre de gravité de toute sa politique étrangère.
02:33C'est le pays avec lequel il a les relations les plus fortes au monde, qui sont un mélange d'intérêts personnels, d'intérêts américains, et de géopolitiques.
02:44Et c'est là qu'il se passe quelque chose dans ce voyage qui est totalement inédit, en fait, dans l'ampleur et le décorum d'une telle alliance.
02:58C'est-à-dire que ça s'affiche au grand jour ?
03:00Oui, c'est plus discret, c'est ça que vous voulez dire ?
03:02Le New York Times a ce matin un article en décrivant le palais royal où était accueilli Trump, en disant « ça ressemble à Mar-a-Lago, la résidence en Floride ».
03:15Et en fait, il y a un contraste extraordinaire, parce que si vous vous souvenez, le début de l'alliance entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis,
03:21ça s'est passé à bord d'un navire de guerre américain à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
03:27Et aujourd'hui, on a une sorte de confirmation du mariage sous les dorures des palais.
03:36Et ce contraste entre ces deux ambiances montre le chemin parcouru, mais il y a quand même, à l'arrivée, une solidité dans cette relation qui est incroyable.
03:46Alors, qu'est-ce qui sous-tend ce mariage ? Est-ce que ce n'est que le business, les affaires, la Maison-Blanche s'enorgueillit d'avoir obtenu 600 milliards de dollars d'investissement
03:59de l'Arabie Saoudite aux Etats-Unis en armement, intelligence artificielle ou énergie ?
04:03Pour Donald Trump, oui, c'est la variable principale de sa prise de décision en matière d'affaires étrangères, donc le business.
04:10Je parlais du mercantilisme absolu, et plus particulièrement pour l'Arabie Saoudite.
04:13Mais ce que Pierre Aski disait est très vrai, c'est-à-dire que pour les Etats-Unis d'Amérique, depuis l'accord du Quincy de 1945,
04:19c'était à l'époque Roosevelt, c'est-à-dire son dernier acte international avant sa mort,
04:22les Etats-Unis ont toujours protégé le royaume des Séouds, moyennant quoi la famille Séoud régnante laissait s'écouler librement le pétrole sur les marchés mondiaux.
04:33Mais jusque-là, chaque président entretenait une relation plus ou moins forte pour des raisons pour l'essentiel stratégique.
04:39Mais il faut se souvenir que Donald Trump, avant qu'il ne devint homme politique, et puis bien évidemment président une première fois,
04:45il avait déjà, à titre personnel, en tant qu'homme d'affaires, investi énormément en Arabie Saoudite, rien du tout en Israël par exemple,
04:53puisqu'on va y revenir, très peu dans les autres pays de la région.
04:56Donc on est là vraiment sur un prisme très particulier qui accélère et renforce en quelque sorte la vieille alliance américano-saoudienne.
05:04Puisque vous parlez des intérêts personnels de Donald Trump, il y a un énorme scandale déjà aux Etats-Unis sur un cadeau,
05:10non pas cette fois de l'Arabie Saoudite, mais du Qatar qu'il va visiter dans les prochaines heures.
05:16Un avion offert à Donald Trump par la famille royale pour remplacer Air Force One.
05:21L'opposition démocrate aux Etats-Unis parle du plus gros pot de vin étranger de l'histoire récente.
05:26Les entreprises familiales de Trump font des affaires avec les pays du Golfe.
05:31C'est-à-dire, ils ne se cachent pas, Pierre Aski.
05:33La question éthique est évidemment posée aux Etats-Unis, mais elle reste posée par l'opposition démocrate, par une partie de la presse.
05:42Et elle ne mord pas sur l'image de Trump.
05:46On sait bien que Trump avait théorisé ça au début de sa campagne du premier mandat.
05:52Il avait dit « si je tue quelqu'un sur la 5e avenue, je ne perds pas une voix ».
05:55Et on a la même chose aujourd'hui avec ces questions éthiques.
05:58Son fils, qui est à la tête de la Trump Organization, de la société familiale Trump, qui construit les Trump Towers, les terrains de Golfe, etc.,
06:06était dans la région.
06:08Il a précédé son père de quelques jours pour signer des contrats de Trump Tower, de nouveaux Golfe,
06:15aussi bien aux Émirats, aussi au sultanat d'Omane, que Trump ne va pas visiter, mais qui est à côté.
06:22Mais ça ne gêne personne.
06:24Ça ne gêne que les opposants à Trump.
06:27Ce mélange des genres fait partie de la marque de fabrique de Donald Trump.
06:33Et ça marche.
06:34Alors, ce que ça pourrait gêner pendant que Trump poursuit à la fois ses intérêts personnels
06:38et cette diplomatie à la sauce Trump en Arabie Saoudite, notamment,
06:45ce que ça pourrait gêner, c'est Benjamin Netanyahou et son gouvernement.
06:48Dans quelle mesure ?
06:49Puisque vous disiez, Frédéric Ancel, que l'alpha et l'oméga de la diplomatie, selon Trump, c'est l'Arabie Saoudite.
06:55Dans quelle mesure ça pourrait changer la position américaine vis-à-vis d'Israël ?
06:59Ça peut changer la position américaine si le gouvernement israélien finit par coûter trop cher aux États-Unis.
07:05Et je reviens à ce nord de la boussole de Trump.
07:08C'est-à-dire que lorsqu'il propose une Riviera dans la bande de Gaza,
07:12affirmant d'ailleurs quelques jours plus tard qu'il a oublié ce qu'il avait dit.
07:15On est là sur l'imprévisibilité, organisée ou pas d'ailleurs, de Trump.
07:19Lorsqu'il considère qu'il vaut mieux que les capacités nucléaires iraniennes soient éradiquées,
07:27mais de manière non militaire, de façon diplomatique,
07:31ça va à l'encontre de ce que souhaite faire le gouvernement israélien,
07:35sachant que Netanyahou aujourd'hui est en roue libre et qu'il n'en fait qu'à sa tête.
07:39Poursuivre la guerre coûte que coûte et jusqu'au bout.
07:41Jusqu'au bout et surtout sans réel objectif politique.
07:45Et de ce point de vue-là, Trump n'est pas d'accord,
07:47notamment parce que s'il devait y avoir une montée de tensions si forte
07:53qu'on irait à la guerre avec notamment l'Iran,
07:55mais qu'est-ce qui se passe ?
07:56Évidemment, l'Iran perdrait la guerre, sauf que l'Iran casserait une grande partie du trafic maritime
08:01ou interromperait, en tout cas provisoirement, le trafic maritime encore assez vital,
08:05notamment pour l'Europe, pour la Chine d'ailleurs, dans le golfe arabo-bersique,
08:09parce que, perdu pour perdu, l'Iran frapperait les intérêts occidentaux,
08:13mais il frapperait aussi les intérêts saoudiens.
08:15Dans les années 2010, on a déjà vu des drones en provenance d'Iran
08:19frapper les installations pétrolières saoudiennes.
08:20Et on revient à cette espèce de prisme absolu dont je parlais tout à l'heure,
08:26qui est l'Arabie saoudite,
08:27que gagneraient les États-Unis à une déstabilisation de leurs alliés,
08:33d'ailleurs pas seulement saoudiens, émiratis aussi dans la région.
08:36Tout ça parce que Netanyahou voudrait être une victoire spectaculaire face au nucléaire iranien.
08:41Donc je pense que là, on va vers des temps plus difficiles pour le gouvernement israélien
08:45en termes d'alliance avec l'administration américaine.
08:49Emmanuel Macron l'a dit d'ailleurs hier dans son émission télévisée.
08:52Il a admis que les seuls qui pouvaient avoir une véritable influence sur le gouvernement israélien
08:58étaient les États-Unis.
09:00C'est peut-être ce qui est en train de se passer, Pierre Aski ?
09:03Je ne sais pas si ça va déjà jusque-là,
09:05mais il est clair qu'Israël est en train de réaliser
09:08que les États-Unis ont un autre agenda que celui de Netanyahou et de sa coalition.
09:14Ça n'était pas évident au début, il y a quatre mois seulement,
09:18on est encore dans une période assez courte,
09:20mais il y a quatre mois seulement lorsque Trump est arrivé à la Maison-Blanche.
09:24C'est évident aujourd'hui sur un certain nombre d'incidents
09:26qui ont choqué, surpris le gouvernement israélien,
09:30que ce soit la négociation séparée avec les Houthis du Yémen
09:34qui permet aux Houthis de continuer à bombarder Israël,
09:36mais plus les bateaux de commerce en mer rouge,
09:41la libération de l'otage américain qui était aux mains du Hamas,
09:46sans contrepartie, alors que le gouvernement israélien
09:49est confronté à une partie de son opinion
09:50qui lui demande d'agir pour libérer les otages encore vivants.
09:55La négociation qui a été ouverte avec l'Iran,
09:57on en est à la quatrième session,
09:59et là l'Arabie saoudite entre en jeu,
10:01c'est-à-dire que les pays du Golfe aujourd'hui,
10:03qui étaient belliqueux il y a quelques années vis-à-vis de l'Iran,
10:06veulent aujourd'hui apaiser la région,
10:10parce qu'ils ont changé de modèle économique aussi.
10:11Ils sont entrés, et l'Arabie saoudite est au cœur
10:14d'une véritable révolution aujourd'hui dans son modèle économique,
10:18puisqu'elle mise sur le tourisme,
10:21l'intelligence artificielle,
10:23les énergies renouvelables, etc.
10:25Enfin, il y a une transformation de la société saoudienne
10:28qui n'est pas compatible avec un climat de guerre.
10:30Et c'est là qu'il y a ce divorce
10:32avec l'agenda de Netanyahou,
10:34et la fuite en avant de ces derniers jours
10:37où le Premier ministre israélien fait des déclarations extravagantes
10:41sur le thème « rien n'arrêtera notre guerre », etc.,
10:44ne colle pas du tout avec le climat
10:47dans lequel Trump aborde aujourd'hui les pays du Golfe.
10:50Vous parlez des déclarations de Benyamin Netanyahou,
10:52je les rappelle.
10:53L'armée israélienne, dit-il, s'apprête à entrer dans Gaza
10:55dans les prochains jours avec toute sa force.
10:58Depuis plus d'un an et demi,
10:59la guerre, c'est plus de 50 000 morts palestiniens,
11:01selon les chiffres du Hamas,
11:03jugés fiables par l'ONU.
11:05Le chef des opérations humanitaires des Nations Unies
11:08dit justement aux membres du Conseil de sécurité
11:10« allez-vous agir pour empêcher un génocide ? »
11:13On en est là aujourd'hui.
11:15Si Trump, Frédéric Ancel, change de braquet,
11:19ça change tout ?
11:20Alors ça change une partie seulement.
11:22Je veux dire par là que Trump va vraisemblablement
11:24tordre le bras de Netanyahou sur la question humanitaire.
11:28Autrement dit, Netanyahou, sans aucun doute,
11:30dans les prochains jours, peut-être dans les prochaines heures,
11:32n'aura pas le choix que de laisser à nouveau
11:34l'aide humanitaire, sans doute de manière assez massive,
11:37entrer à Gaza.
11:38Mais pour le reste, je vous dirais que sur le fond,
11:41Trump ne se passionne pas pour Gaza.
11:43Après tout, cette histoire de Riviera,
11:45qui moralement est extraordinairement problématique
11:47et qui, entre parenthèses,
11:49techniquement est strictement impossible,
11:51on est dans une injonction contradictoire,
11:52puisque Trump a toujours dit,
11:53et d'ailleurs il l'a bien fait,
11:55lors de son premier mandat,
11:56qu'il n'enverrait jamais un soldat américain
11:58sur un sol hors,
12:00enfin sur un théâtre d'opérations militaires,
12:02hors des États-Unis.
12:03Alors comment vous voulez faire ?
12:04Vous n'allez pas envoyer des promoteurs immobiliers,
12:06des glaciers et des plagistes
12:07pour virer deux millions de personnes.
12:08Tout ça est ridicule.
12:09Donc en réalité, c'est même pas applicable.
12:11Mais ce qui intéresse Trump, encore une fois,
12:13c'est que les, alors ce qu'on appelle
12:15les opinions publiques dans les États arabes autoritaires,
12:17ça vaut ce que ça vaut,
12:18mais en tout cas, que ces régimes-là
12:20ne soient pas tellement porte-à-faux
12:22vis-à-vis de leur population
12:23qui serait choquée par le sort des Palestiniens
12:25que ça leur poserait problème.
12:26Donc sur le plan humanitaire,
12:28il va vraisemblablement agir,
12:29mais je pense que sur le fond,
12:31on aura quand même, malgré tout,
12:33le maintien d'une aide militaire et économique
12:37massive, classique,
12:38de la part de sa administration américaine.
12:40En tout cas, les accords d'Abraham,
12:41qui étaient l'un de ses grands dossiers diplomatiques
12:46de son premier mandat,
12:47c'est-à-dire la normalisation des relations
12:48entre un certain nombre de pays arabes,
12:51notamment l'Arabie saoudite,
12:52c'était le plus important
12:53et le dossier était en cours avec Israël.
12:55La reconnaissance de l'État d'Israël
12:57par Riyad et d'autres,
13:00ça, il l'a abandonné, Pierre Aski ?
13:02Alors, il ne l'a pas abandonné,
13:03il continue à en parler,
13:03mais il est clair qu'aujourd'hui,
13:05l'Arabie saoudite ne peut pas franchir ce pas
13:07qui est énorme pour elle,
13:10c'est quand même le pays
13:11où il y a les lieux saints de l'islam, etc.
13:13Et le roi Fad, qui est encore en vie,
13:15parce que MBS est prince héritier,
13:18il n'est pas encore le souverain,
13:20son père est toujours très attaché
13:22à la cause palestinienne,
13:24il ne peut pas franchir ce pas
13:26au moment où Gaza est en train
13:27de se faire massacrer.
13:28Je pense que c'est totalement impossible,
13:31non pas qu'il ait des États d'âme particuliers
13:32vis-à-vis des Palestiniens,
13:34mais son opinion publique
13:35et même un souverain autocratique
13:38a une opinion publique
13:39avec laquelle il doit compter.
13:41Et donc, c'est impossible aujourd'hui.
13:43C'est pour ça que l'attitude de Netanyahou
13:45est devenue une gêne pour Trump
13:48et pas un atout qui pouvait relier
13:52à son autre intérêt pour l'Arabie saoudite.
13:55Et on a cette contradiction aujourd'hui
13:57que Netanyahou et sa coalition,
13:59parce qu'il est quand même dans une coalition
14:00qui est très dure avec l'extrême droite,
14:03voit une opportunité pour régler
14:05une fois pour toutes le problème de Gaza.
14:07Il continue à parler,
14:09il en parlait hier encore,
14:10d'expulser les 2 millions de Palestiniens
14:12en disant qu'il faut qu'on trouve des endroits.
14:14Il a même dit qu'il y a 50% des Palestiniens
14:16dont il pense qu'ils pourraient partir.
14:1850%, ça fait un million de personnes
14:21à replacer ailleurs.
14:22Alors on parle du Soudan
14:24ou du Somaliland,
14:25qui est la partie de la Somalie
14:27qui a fait sécession,
14:28mais c'est complètement dément.
14:31On va envoyer un million de Palestiniens
14:33dans un pays en guerre civile
14:35comme le Soudan,
14:36dans lequel 7 millions de personnes
14:38ont été déplacées.
14:39C'est absurde.
14:40Et c'est là qu'il y a quelque chose
14:42qui ne tourne plus rond
14:43chez Netanyahou.
14:44Très rapidement Frédéric Ancel,
14:46pour terminer.
14:46Très rapidement,
14:47ce qui est un peu fou dans cette histoire,
14:49c'est qu'entre les 2 tiers
14:50et les 3 quarts des Israéliens,
14:52depuis le massacre du Hamas
14:53du 7 octobre,
14:54sont résolument défavorables
14:56à la politique de Netanyahou.
14:57Merci à tous les deux Frédéric Ancel.
14:59La guerre mondiale n'aura pas lieu,
15:00c'est le titre de votre livre.
15:01Chez Odile Jacob et Pierre Asquet,
15:02on vous retrouve demain
15:03dans Géopolitique,
15:05sur France Inter.

Recommandations