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  • 13/05/2025
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00Elisabeth Lévy est avec nous ce soir, Olivier d'Artigol, Gilles-William-Golnadel,
00:05Yohann Ouzahi et Philippe Bilger, qui est parmi nous, dès qu'il aura fini de taper sur le fond.
00:11Non, je regardais quelque chose justement, qui émane de l'Élysée justement.
00:16Vous avez des messages de l'Élysée Philippe Bilger ?
00:18Non, j'ai demandé un portable qu'on vient de m'envoyer.
00:21On vous demande un portable ? Vous avez demandé un portable ?
00:23J'ai demandé un portable.
00:24Un numéro de portable ?
00:25Oui, un numéro.
00:26Un numéro de portable.
00:28Ah oui, je croyais que l'Élysée vous donnait.
00:29C'est pour ça que je me suis permis de m'envoyer.
00:31Comme vous vous intéressez beaucoup à mon emploi du temps.
00:35Mais vous avez des contacts à l'Élysée Philippe Bilger ?
00:38Mais j'ai eu le bonheur de déjeuner hier avec trois personnes qui m'ont beaucoup intéressé.
00:44C'est pas vrai.
00:44Oui.
00:45À l'Élysée ?
00:46À l'Élysée, dans l'Anex.
00:47Avec l'Avec à crevettes comme hors d'oeuvre.
00:48Voilà.
00:49À l'Anex, vous n'étiez pas dans la grande salle.
00:52Bien sûr.
00:53Je sais où est la place.
00:54Mais bon.
00:55Et le président vous a...
00:56Non, le président...
00:58En revanche, j'ai vu de loin Brigitte Macron.
01:01De loin.
01:02De loin, de loin.
01:03Et c'est normal.
01:04Mais vous n'êtes pas allé lui présenter vos respects ?
01:06Non, parce que j'aurais dû ressembler, faire une sorte de saut qui m'aurait donné
01:11le record aux Jeux Olympiques.
01:12Et il a été question de quoi ?
01:14Voilà.
01:15Un peu de l'heure des pros.
01:17Ah !
01:17Ah bon ?
01:18Oui.
01:18C'est pas vrai.
01:19Oui.
01:19Et beaucoup de moi-même.
01:21Oui, mais ça, c'est un...
01:22Je vous rassure, mon cher Pascal.
01:24Non, non, mais vous n'avez pas me rassuré.
01:25Non, mais je ne pensais pas que mes emplois du temps...
01:29Si vous qu'en parlez...
01:30J'en ai parlé parce que le portable, vous n'en parlez rien, mais on n'arrive ici.
01:35Vous êtes fier comme un bar tabac.
01:36Il arrive avec le portable.
01:38Mais vous arrêtez d'embêter.
01:39Vous êtes fier.
01:40Vous pensez que je vous en aurais parlé si vous n'aviez pas fait une lourde allusion ?
01:45Jamais, je n'ai fait ça.
01:46Alors, c'est un oxymore.
01:48Vous êtes fier comme un bar tabac.
01:48Au point de conférer que vous étiez le seul responsable d'un malheureux déjeuner à l'Élysée.
01:54Que je sois le responsable, moi ?
01:56Fautif.
01:56Non, mais...
01:57Non, mais...
01:57Non, mais...
01:58Non, mais...
01:59Il paraît que leur dépros était une grande famille, mais une famille dysfonctionnelle, les amis.
02:02Non, mais...
02:03Reprenez-vous.
02:04Philippe, vous êtes essentiel à notre rencontre le soir.
02:07Quand vous dites ça, on l'a fait.
02:08Ah bah oui, ma fille qui va à l'Élysée, ah bah oui.
02:10Ah bien sûr.
02:11Ah bah c'est bien.
02:13C'est bien pour les autres.
02:14Ah voilà.
02:15Je suis un point de jaloux.
02:16Parce qu'ils ne nous ont pas évité.
02:18Rien du tout.
02:20Moi, je suis un garçon qui assume ma jalousie.
02:22C'est important parce que vous auriez gagné un déjeuner gratuit.
02:26C'est...
02:26Il s'en...
02:28Il n'a pas de bon de savoir ce qu'on peut en faire.
02:32C'est-à-dire que...
02:33On est la clientèle.
02:34Ah bon.
02:35Pascal, je ne pourrais pas aller jusqu'à la fin de l'émission.
02:36Pardon ?
02:37Je ne pourrais pas aller exceptionnellement sur la fin de l'émission.
02:40Pourquoi ?
02:40Je pars à Matignon.
02:42Ah bah oui, il n'y a pas de raison.
02:44Je pars.
02:45En tout cas, Philippe, merci d'être avec nous.
02:47Nous vous taquillons, mais comme l'a dit très justement Elisabeth, c'est une famille
02:53couleur des pros, parfois dysfonctionnelle.
02:56Très bien.
02:56Mais en tout cas, vous avez toute votre place.
02:59Je suis toujours considéré comme votre fils.
03:01Bon.
03:01Pas ce qu'il est régulier, j'espère.
03:11Alors, parmi les images qui frappent à la fin d'une année, celle que vous allez voir
03:19est une des images sans doute qui sera la plus frappante.
03:21C'est pour ça, d'ailleurs, qu'elle est commentée depuis le début de la matinée.
03:27La crypto-monnaie, nouvelle cible du crime organisé, ce matin aux alentours de 8h.
03:30Dans le 11e arrondissement, c'est en plein Paris.
03:33La fille et le petit-fils du PDG d'une société de crypto-monnaie ont été victimes d'une
03:38tentative d'enlèvement.
03:39Les investigations ont été confiées à la brigade de répression du banditisme de la
03:42police judiciaire parisienne.
03:43Cette image est absolument sidérante, d'abord.
03:46Et puis, elle exprime, effectivement, notre société.
03:50Elle illustre notre société.
03:51On n'est plus sur l'ensauvagement tous les jours.
03:54C'est une forme de barbare, qui sont désormais parmi nous.
03:59Donc, je vous propose d'avoir des informations, peut-être avec Marie-Victoire Dieudonné.
04:05La vidéo est impressionnante.
04:06On y voit un homme et une femme se débattre pour tenter d'échapper à un enlèvement.
04:11Ce matin, à Paris, nous sommes à l'angle d'une rue, dans le 11e arrondissement.
04:16C'est trois personnes habillées en noir, le visage caché qui s'en prenne à un couple.
04:21Le premier individu se tient sur la gauche.
04:24Il est à proximité d'un fourgon utilitaire, flanqué d'un logo chronoposte.
04:29Les deux autres individus mettent des coups aux personnes au sol, à terre.
04:34Ces victimes, parmi elles, il y a une femme qui va parvenir à s'emparer d'une arme de
04:39point factice.
04:41On l'entend crier et jeter cette arme au loin.
04:44Les agresseurs vont finalement prendre la fuite dans un certain chaos.
04:48Certes, dans la fin de la vidéo, on voit un individu jeter un extincteur rouge sur l'arrière
04:54du camion.
04:55En attendant, la plus grande prudence est de mise.
04:57L'enquête ne fait que débuter.
04:59Il s'agira bien sûr de comprendre le déroulé précis des faits, mais aussi les motifs,
05:04le profil des agresseurs, mais également des victimes.
05:08Selon des sources policières, c'est la fille et le petit-fils du PDG d'une société de
05:13crypto-monnaie qui ont été visés dans cette tentative d'enlèvement.
05:17Trois personnes cagoulées que vous avez pu apercevoir.
05:20Il y a eu un témoin qui est intervenu, un homme visiblement de médecine, un soignant,
05:27en tout cas personnel soignant, et je vous propose d'écouter ce témoignage.
05:31Vers 8h15, 8h20, il y a plein d'enfants qui allaient à l'école, et donc j'entendais
05:36crier, j'arrive, j'entends crier, appeler la police, attention et tout, et des gens qui
05:40hurlaient dans ce coin là-bas, j'envoyais une bagarre, des gens aux fenêtres qui disaient
05:45lâchez la dame, lâchez la dame, donc j'ai cru que c'était un couple qui se bagarrait
05:48ou pas quoi.
05:51Et en fait, en deux secondes, une camionnette démarre avec des gens cagoulés qui partent
05:56à toute allure, et donc moi je vois un homme par terre gisant dans une mare de sang,
06:00donc comme je suis professionnel de santé, j'ai couru lui donner les premiers soins
06:04jusqu'à ce que les pompiers arrivent, parce qu'il avait le crâne fracassé.
06:08Il paraît que quelqu'un m'a montré une vidéo, il y a tout le monde qui a filmé
06:10dans l'immeuble, et bien apparemment il s'est fait matraquer la tête, et donc il
06:15avait le crâne complètement ouvert, j'ai fait ce que j'ai pu pour limiter les dégâts
06:18et voir tout ce qui allait au niveau des symptômes de première urgence, sa nuque, ses bras,
06:23le fait qu'il parle, sa seule phrase était, où est ma femme, où est ma fille, où est
06:28ma femme, où est mon enfant, enfin mon fils ou mon fils, je sais pas, mais où est ma
06:30femme, où est mon enfant, où est ma femme, où est non.
06:33Et quelqu'un a dit pendant que je soignais, ne vous inquiétez pas, elle est au café, elle
06:37est au café, donc quand je lui ai dit, elle est au café, elle va bien, il s'est un peu
06:39calmé, et je l'ai continué à le soigner, maintenant je sais pas s'il va s'en sortir,
06:45on verra.
06:47Bon, vous avez remarqué d'ailleurs qu'il y avait du sang sans doute sur...
06:49Alors, il y a beaucoup de choses à dire, d'abord penser à ces victimes, le traumatisme
06:55qui existe, lorsqu'on a été victime de cela, ne se referme jamais, c'est ce qu'a dit
07:01d'ailleurs Madame Kardashian cet après-midi, et figurez-vous que j'ai reçu également
07:05un petit message de la fille de Bernard Tapie, et qui disait, j'imagine que vous allez aborder
07:12le sujet Kim Kardashian et ce qui s'est passé dans Nantes, et elle dit, je trouve que la
07:16justice française fait très bien son boulot, mais j'aurais adoré que la justice française
07:20en fasse autant pour mon père et ma belle-mère, pour rappel, je vous renvoie les photos,
07:23en vous rappelant que mon père était déjà atteint du cancer, Bernard Tapie, et je crois
07:27qu'il n'y a jamais... on ne sait pas qui a fait ça, on ne sait jamais, ils n'ont jamais
07:31été retrouvés, ces gens.
07:34Et le traumatisme qui existe quand vous avez été victime de cela, en plus avec un enfant,
07:42comme vous dites. Et puis en même temps, ça illustre cette société qui devient chaque
07:47jour de barbares, d'ensauvagement, avec en plus des gens qui ne sont pas des grands professionnels
07:54non plus, vous voyez, il y a quelque chose presque d'amateur, et qui fait presque peur
08:01d'une certaine manière.
08:03C'est plus imprévisible, plus dangereux.
08:06Tout, tout de suite.
08:07Philippe Bilger, il y a eu des enlèvements dans les années 70, ça existait, on se souvient
08:11du baron en pain, qui avait été enlevé, j'avais...
08:14Jean Jobès ?
08:15Non, Jean Jobès avait été tué, il avait été tué en bas de la rue Edgar Kenney, par
08:20action directe. Il y avait le patron, il y avait évidemment Aldo Moreau, qui avait été
08:24enlevé, retrouvé dans une voiture, il y avait également le patron des patrons, je ne sais
08:27pas si vous vous souvenez, en Allemagne, Hans Martin Schleyer, exactement, qui avait été
08:31retrouvé dans le coffre d'une Mercedes. Bon, c'était un mode opératoire, donc le mode
08:36opératoire de l'enlèvement n'est pas nouveau. Il y avait également la fille d'un
08:39magna qui avait été enlevé, et elle l'avait épousée, elle avait épousée la cause
08:45de ses ravisards, je crois que c'est Patricia, quelque chose, et Smith, ou un non plus...
08:49Elle avait rejoint la fraction armée.
08:51Exactement, bon, c'était le syndrome de Stockholm, poussé, bon. Qu'en pensez-vous ?
08:56En fait, on constate, et pardon pour la banalité, les policiers eux-mêmes le disent,
09:01qu'on pourrait construire une histoire de la criminalité à partir du fait qu'il y a
09:08encore quelques années, on avait une sorte de prévisibilité dans la criminalité, qu'on
09:15avait affaire à des transgresseurs dont on était persuadé qu'ils avaient certaines
09:21limites, et que donc on éviterait d'une certaine manière le pire à l'égard de l'innocence
09:28qui est autour du crime. Tandis que depuis quelques années, c'est le contraire. C'est
09:33l'imprésibilité, la gratuité absolue du processus criminel, des gens qui se lancent
09:40dans une sorte d'improvisation de spontanéité malfaisante, et qui créent des dégâts qui font
09:47beaucoup plus peur qu'à l'époque où il y avait une criminalité, si j'ose le terme,
09:53professionnelle.
09:54C'était Patricia Hurst, la jeune femme, à l'époque. Alors, il y a un tweet de Marion
09:58Maréchal, la cartélisation de la France continue, on peut désormais se faire kidnapper en plein
10:02Paris, comme à Bougouta.
10:04Non, mais pour le dire autrement, il y avait une loi du milieu. Sauf que, et alors donc,
10:09on respectait les policiers, on respectait les avocats.
10:14Oui.
10:14Maintenant, il y a... Si. Ah ben si. Si.
10:18On n'aurait pas tué des agents pénitentiaires comme ils auraient été abattus pour libérer
10:22quelqu'un.
10:23Aujourd'hui, il n'y a plus de milieu. Le milieu, si j'ose dire, c'est disséminé.
10:27Donc, eux-mêmes se tuent entre eux, ils n'ont aucune espèce de loi. Il y avait une
10:34loi, il n'y en a plus. Donc, effectivement, de ce point de vue-là, alors qu'il y a toujours
10:39des enlève-mains. Mais de ce point de vue-là, effectivement, l'utilisation du terme de
10:46barbarie est adéquate.
10:48– Mais moi, je fais un parallèle, évidemment, avec M. Alimi qui avait été enlève, c'est-à-dire
10:54crypto-monnaie égale argent, comme juif égale argent. Donc, ce sont des gens qui ont un
10:59cerveau peut-être assez limité, très limité.
11:02– C'est un peu ce que vous voulez. – Comment ?
11:04– Oui, non, c'est la dimension qu'on oublie, y compris. C'est l'incapacité à envisager
11:09les conséquences d'une cause, en fait. C'est l'incapacité à aller au coup d'après.
11:14Vous voyez bien, on voit ça tout le temps, mais ce que vous avez dit, c'est l'image
11:17la plus frappante que je balançais entre celle-là et celle qui est moins sanglante
11:21que vous avez traitée ce matin.
11:23– Et bien, on va en parler tout de suite.
11:24– Je balançais entre les deux pour la pire et l'image.
11:27– Mais celle-là, elle est plus terrifiante. Pourquoi celle-là, elle est plus terrifiante ? Parce
11:29qu'il y a beaucoup de gens qui ont peur d'être enlevés. Je m'aperçois que c'est
11:34un traumatisme qui existe dans la société, une sorte de cauchemar.
11:38– C'est un peu injustifié.
11:39– Oui, c'est un cauchemar. Donc ça vient effectivement épouser ce cauchemar que certains
11:46parfois peuvent faire. Un procès sous tension, la violente bagarre au tribunal. Vous entendrez
11:54d'ailleurs un avocat, Yann Herrera, qui dit « Je n'ai jamais vu ça de mémoire d'avocat.
11:58Je ne sais pas si vous, vous avez vu ça dans un prétoire, les images qu'on va voir
12:00là à Bordeaux. Jamais. »
12:02– Je ne sais pas de quoi vous me parlez.
12:03– Ah, vous n'êtes pas au courant de ce qui s'est passé à Bordeaux ?
12:04– Non.
12:05– Eh bien, vous allez voir ce qui s'est passé à Bordeaux. Alors, il faut expliquer,
12:08parce que c'est un peu compliqué. En 2021, il y a un garçon qui est tué et qui
12:14prend visiblement une balle perdue. Il n'est pas, comment dire, au cœur de l'affrontement
12:19de deux bandes rivales. C'est deux quartiers de Bordeaux, de la banlieue bordelaise, qui s'affrontent.
12:27Donc, ce garçon avait 16 ans, il s'appelle Lionel S. Et sont, comment dire, jugés trois
12:35meurtriers présumés. Trois meurtriers présumés de ce garçon. Et hier, c'était le premier
12:43jour du procès, et il y a eu une forme de prolongement de cette guerre des gangs ou de
12:49guerre des bandes qui avait pu avoir lieu il y a quatre ans, c'était en 2021, à travers
12:54ce qui s'est passé dans la salle des papiers perdus. Regardez le sujet de Corentin Brio.
12:59Une scène surréaliste. Au tribunal de Bordeaux, une bagarre générale a eu lieu au sein du
13:10bâtiment, entre des jeunes de différents quartiers de la ville. Malgré l'intervention
13:14rapide des forces de l'ordre, d'autres jeunes tentent de forcer le passage pour rentrer.
13:20Finalement évacués de force, les individus sortent sur le perron du tribunal. Dehors, des
13:25policiers gazent les auteurs qui continuent d'échanger des coups. Une scène d'une grande
13:29violence, dont ont été témoins les avocats de certains prévenus.
13:32C'était une scène totalement surréaliste, surtout lorsque cette horde est venue attaquer
13:38mon client et qu'on a dû l'extirper jusque dans la salle de la cour d'assises. Ça s'explique
13:43aussi par la rancœur, la tristesse. Mais aujourd'hui, il va falloir laisser place à la justice
13:47et à un débat beaucoup plus serein.
13:49Cette bagarre a entraîné la suspension de séance du procès, où 8 hommes âgés
13:53de 23 à 30 ans sont jugés pour la mort de Lionel Cesse, lors d'une fusillade qui
13:58avait éclaté en 2021 aux Obiers, un quartier bordelais. Les parents de la victime, présents
14:03pour cette première journée d'audience, appellent désormais au calme.
14:06Ils comprennent qu'il y a quelqu'un qui est décidé et qu'il y a des parents qui souffrent
14:11et tout ce qu'on leur demande, du calme.
14:15Après qu'ils respectent la mémoire de Lionel, c'est tout.
14:19Le procès, qui doit durer jusqu'au 23 mai, a repris sous surveillance renforcée.
14:25Écoutez ce que disait Yann Herrera, qui est l'avocat des parents de Lionel Cesse.
14:30Dans ce dossier où, évidemment, la posture des accusés n'est pas de nature à apaiser
14:34la situation, puisque vous avez d'un côté des gens qui clament leur innocence et
14:38de l'autre, des partis civils et des victimes qui sont convaincus de leur culpabilité.
14:42Avec cet épisode surréaliste d'une arrivée d'une espèce de comité de soutien
14:45de gros bras à la fin de l'audience, qui a totalement changé la donne et abouti
14:50à cet incident déplorable auquel on a assisté.
14:55Et que de mémoire d'avocat, en 20 ans de carrière, je n'avais jamais, jamais vu.
14:59On s'y attendait parce qu'effectivement, il y a une tension qui est présente et qui
15:03est palpable depuis plusieurs années.
15:04Maintenant, je déplore un petit peu que n'ait pas été prévu.
15:07Il y avait des escortes supplémentaires qui avaient été indiquées, qui avaient été
15:11prévues, mais visiblement pas assez, sauf qu'on s'y attendait.
15:14Ce qui est intéressant, c'est la séquence tous les jours.
15:17C'est-à-dire qu'un jour, c'est un pompier qui est entre la vie et la mort et on apprend
15:22que son agresseur est revenu lui cracher dessus, alors qu'il était entre la vie et la mort.
15:26Le lendemain, c'est le tribunal de Bordeaux.
15:30Le lendemain encore, c'est ce qui s'est passé ce matin dans une rue de Paris.
15:33Donc, c'est la barbarie, l'ensouvagement, et ça continue.
15:36Ce que je vous disais, il n'y a plus...
15:39Il fut un temps où le milieu n'allait pas...
15:42C'était quand même une sorte...
15:43Oui, mais là, les banlieues, ce n'est pas le milieu.
15:46Le tribunal.
15:47Donc, il n'y a plus de loi du milieu.
15:49Et d'autre part, un sentiment, malheureusement assez justifié, d'impunité.
15:55Oui, donc pourquoi voulez-vous que...
15:56Ben oui, c'est assez pratique, puisque tout le monde est là.
15:59Monsieur Olivier D'Artigol, qui n'a pas parlé.
16:01Non, mais c'est en effet désolant, mais vous avez raison de prendre les derniers sujets qu'on a évoqués.
16:07Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise d'ostre ?
16:08Je le constate avec vous.
16:10Il faut des solutions ? C'est quoi vos solutions ?
16:12Et je sais que... D'abord, vous donnerez les vôtres.
16:14Et je sais...
16:15Moi, j'aime...
16:15Oui, oui, je sais.
16:16On va aller vers le système pénitentiaire que vous aimez décrire.
16:20Oui.
16:20On va faire Alcatraz.
16:21Non, mais dites-nous vraiment sérieux.
16:22Et pourquoi ça vous ennuie Alcatraz, en fait ?
16:26C'est pas mal, Alcatraz, pour ceux qui ont récidivé 50 000 fois ?
16:32Ce que je veux simplement vous dire, il faut des politiques publiques fermes
16:36en termes de judiciarisation et de peine pour les personnes qui se comportent comme ça.
16:40Et il faut aussi avoir une pensée pour les populations laborieuses des banlieues
16:46qui sont les premières victimes de ces agissements aussi, au quotidien.
16:50Quand vous avez votre hall d'immeuble occupé par un point de deal, vous vivez dans l'enfer.
16:56Je veux simplement dire qu'on dit les banlieues.
16:59Je veux qu'on dise que c'est une partie des banlieues.
17:02Mais bien sûr, mais on n'est pas en train de dénoncer.
17:04Et après, sur les solutions, je pense qu'il faut en effet une réponse judiciaire plus ferme.
17:09J'ai entendu une ministre expliquer que le problème, c'est qu'on ne s'occupait pas assez de l'enfance,
17:16qu'on ne faisait pas assez de prévention.
17:17Bien sûr, si l'État avait les moyens de prendre en retard, d'éduquer à la place des familles,
17:23tous les enfants qui ne seront pas élevés, ce serait formidable.
17:26Le problème, c'est que vous avez parlé du gang des barbares.
17:30Comment il s'appelle ? Un romancier avait écrit un bouquin.
17:34Il l'avait appelé tout, tout de suite.
17:36Et je trouve que c'est intéressant parce que c'est vraiment ça.
17:39C'est une génération, une partie d'une génération.
17:41Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on évoque ces questions de grande délinquance, de criminalité.
17:45Mais là, ce n'est pas de la grande délinquance.
17:47De la délinquance.
17:48Là, ce n'est pas ce qui s'est passé au tribunal.
17:49Mais il n'y a aucune sanction.
17:51Mais là, il n'y a aucune sanction.
17:53Aucune sanction.
17:54Je ne comprends pas pourquoi, dans le cadre de nos débats et de nos discussions,
17:58on en vient à parler des politiques sociales pour les mères qui élèvent un enfant,
18:03ces mères isolées, etc.
18:04Il faut aussi le faire.
18:05Il faut aussi le faire, sauf que ce n'est pas le même sujet.
18:08Non mais Olivier, ça n'arrêtera.
18:09Oui, mais je ne sais pas pourquoi cette dimension-là arrive dans le débat.
18:13Mais ça n'arrêtera nullement.
18:15On n'y arrivera pas.
18:15Il n'y a pas tous ensemble.
18:17Je suis désolé.
18:18Bon, Philippe...
18:19Non mais, un mot.
18:20Oui, oui, bien sûr.
18:22Son explication sociale, je ne la rassois pas.
18:25La misère d'aujourd'hui est infimement moins grande qu'il y a 100 ans.
18:30Et pourtant, l'agressivité est...
18:32Il y a 100 ans, il n'y a pas d'agressivité.
18:35Je ne suis pas en train de te dire ça.
18:37Je suis en train de te dire que ton explication habituelle sur les problèmes sociaux...
18:41Pourquoi ? Toi, tu n'as rien d'habituel parmi tes explications.
18:43Ah, je crois.
18:44Toi, tu n'es pas lisible dans ce que tu vas dire.
18:45Non mais il se trouve que tu te trompes.
18:48Il se trouve que ton explication est mauvaise.
18:50Ce n'est pas une explication, je ne trouve aucune excuse.
18:53Je demande simplement qu'on ne parle pas de l'accompagnement des familles isolées dans cette actualité-là.
19:00C'est un autre sujet.
19:01Je te citais une ministre qui faisait le lien, tout simplement.
19:05Non mais écoutez, on va faire le lien.
19:07Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas ça.
19:09C'est la sanction.
19:11Par exemple, ce qui s'est passé au tribunal de Bordeaux...
19:14Alors, il faut une sanction, oui.
19:15Il n'y en a aucune, en fait.
19:16Aucune personne n'a été interpellée.
19:18Aucune personne n'a été mise en garde à vue.
19:20Rien.
19:20C'est sidérant, quand même.
19:21C'est parti comme ça.
19:22Comme ça.
19:23Précisément, mais Pascal, d'abord le...
19:26Parce qu'aujourd'hui, c'est considéré comme une petite échauffourée.
19:29Je ne crois pas, c'est grave.
19:30Je suis bien d'accord avec vous.
19:32Le discours social...
19:33Moi, je n'en avais pas envie de parler.
19:33Le discours social...
19:35Mais parce que nous, on a ouvert ce matin notre émission avec ça.
19:38J'ai eu le tort, évidemment, de...
19:40Sur France Inter, ça, ils n'en parleront pas.
19:42Je confesse.
19:43Ils ne parlent pas.
19:45Mais ça va bien plus loin que ça.
19:47Ce matin, il y avait Gérald Darmanin qui était l'invité des 4V.
19:50Gérald Darmanin, ministre de la Justice.
19:52On ne lui a même pas posé une question là-dessus.
19:55Donc, c'est formidable.
19:57C'est-à-dire que le service public ne veut même pas entendre ça.
20:01Donc, vous avez un ministre de la Justice qui est invité.
20:02On ne lui pose même pas une question sur ce qui s'est passé dans un tribunal.
20:06Ce qui ne s'est jamais passé, dit l'avocat, en 20 ans.
20:08Donc, là, on est sur...
20:10On n'en parle plus.
20:12Mais en réalité, le discours social d'Olivier est tout à fait acceptable.
20:20Mais c'est au niveau du tribunal qu'il faut le tenir, notamment de la part de son avocat, s'il le désire.
20:27Mais pour répondre à la question de Pascal, une autorité de l'État cohérente, efficace, devant ces bandes qui se battent,
20:39arrête tout le monde et se débrouille après pour dire qu'il y a une coaction de violence.
20:46C'est la première partie de cette émission.
20:48Est-ce que vous pensez que l'Élysée est contente de votre première partie ?
20:51Moi, je pense qu'ils sont prêts...
20:53Que dit le Château ?
20:53Je ne sais pas ce qu'ils pensent de vous, mon frère Pascal.
20:57Je dois dire que peut-être j'ai eu un peu de loivir de parler.
21:00C'est pour ça que tu seras jamais invité.
21:11Mais vous, vous parlez beaucoup.
21:18L'Élysée n'a pas besoin de connaître votre point de vue.
21:21Vous le donnez surabondamment.
21:22Vous voyez comment je suis très...
21:25Dysfonctionnel.
21:27Une famille dysfonctionnelle.
21:28Comme dit Proulx, il a pris la confiance.
21:29Bon, les enfants, ça suffit.
21:30Il a fait la confiance.
21:31Mais donc l'Élysée, il a pris la confiance.
21:33L'Élysée est contente de votre prestation en général.
21:37Mais je pense que là, dans cette première partie, l'Élysée a été satisfait de ce que vous voulez.
21:41Mais non, mais l'Élysée a arrêté de tourner en dérision.
21:45Mais je ne tourne pas en dérision.
21:46Un déjeuner d'ailleurs très gustatif, mais non.
21:51En plus avec l'argent du contribuable.
21:53J'aime énormément parler avec des gens intelligents.
21:55Vous nous avez dit merci pour ce déjeuner ?
21:57J'aime parler avec des gens...
21:58Avec l'argent du contribuable.
22:00C'est possible.
22:02Bien sûr.
22:02J'espère que c'est pas...
22:03C'est nous qui vous avons habitués en fait.
22:05Il faut nous remercier.
22:06Ces trois personnes étaient intéressantes, intelligentes.
22:09Et donc j'ai plaisir.
22:11Et cette compagnie...
22:12Si vous m'ont présenté de remarquables de mains, mon cher Pasta,
22:15d'aller avec des 10 gros déjeuners que vous m'offrirez.
22:18Mais Pascal les connaît très bien.
22:21Mais je suis...
22:22Vous les connaissez.
22:23Mais je le sais.
22:23Mais c'est Pascal qui a fait le menu, vous voulez dire.
22:25Vous les connaissez.
22:26Bon.
22:27On va partir en pause.
22:29Il est 20h28.
22:29On parlera de Gérard Depardieu.
22:31Oui.
22:31Je ne sais pas si on pourra entendre ce qu'il a dit.
22:33Alors j'ai entendu l'ouverture du Festival de Cannes.
22:37C'est très politique.
22:38Robert De Niro, qui se bat contre la démocratie en Amérique.
22:43Juliette Binoche, parce que Trump...
22:47Non mais pour la démocratie, peut-être.
22:49Oui.
22:49Pour la démocratie, vous avez raison.
22:52Contre les attaques de la démocratie.
22:53Vous faites bien d'ailleurs de me reprendre.
22:56Et puis, on pourra revenir...
22:59Juliette Binoche, quoi ?
22:59Comment ?
23:00Juliette Binoche, vous disiez ?
23:01Juliette Binoche, qui est la présidente également, qui a pris la parole.
23:04Donc forcément, il y a un discours politique.
23:06Les acteurs, on sait bien qu'ils sont engagés.
23:08Et une tribune.
23:09Ce qui aurait été intéressant, c'est qu'il ne l'est pas.
23:12Voilà.
23:13A tout de suite.
23:17On va parler de Gérard Depardieu.
23:19Alors chacun retiendra ce qu'il veut.
23:22Évidemment, des condamnations.
23:23On va écouter dans une seconde d'ailleurs Sabrina Birna.
23:27Mais pour commencer ce dossier, il y a quelque chose qui me sidère,
23:30que j'avais déjà aperçu lors du procès de Marine Le Pen.
23:34Au-delà de la condamnation prononcée ce mardi,
23:37l'attitude du conseil de Gérard Depardieu,
23:39maître Jérémy Assouz, durant les quatre jours de procès,
23:41a été vivement critiquée.
23:43Et le tribunal a condamné la défense à indemniser les victimes.
23:48Les propos de la défense, par leur nature et leur répétition,
23:51ont généré chez les partis civils un préjudice distinct
23:55de celui né de la commission de l'infraction, a fait savoir le tribunal.
23:58Et je trouve ça extraordinaire qu'on condamne,
24:03et on en avait parlé pour Marine Le Pen,
24:05qu'on condamne maintenant un avocat sur la manière dont il défend son client.
24:11Alors ça, ça devrait quand même vous faire réagir.
24:13Alors je vous propose d'abord d'écouter Sabrina Birlin,
24:17et puis après, je vous donne la parole,
24:19parce qu'il y a beaucoup de choses à dire, évidemment, sur ces décisions.
24:22Gérard Depardieu, qui n'était pas présent lors du jugement pour cause de tournage,
24:29l'acteur de 76 ans est reconnu coupable de faits d'agression sexuelle sur les deux plaignantes.
24:34Il est condamné à 18 mois de prison avec sursis simple.
24:37Il doit verser aussi plus de 20 000 euros aux plaignantes.
24:40Il est condamné à deux ans d'inéligibilité,
24:42et il est inscrit au fichier des délinquants sexuels.
24:44Un jugement conforme aux réquisitions du parquet,
24:47mais tout de même vient s'ajouter ce nouvel élément assez symbolique.
24:51Le tribunal a reconnu la victimisation secondaire.
24:54Alors la victimisation secondaire,
24:56c'est le tribunal qui considère qu'il y a eu un préjudice moral
24:59lors de l'audience à l'encontre des partis civils.
25:02Les partis civils qui vont donc aussi être indemnisés à ce titre.
25:05Dans le viseur, c'est bien sûr la défense de Gérard Depardieu,
25:08maître Assous, qui a été jugé dur, excessive à l'encontre des plaignantes.
25:13Citer ce moment où maître Assous interpelle une plaignante lors de l'audience,
25:17et il lui dit, on ne vous croit pas,
25:19vous êtes bel et bien une personne qui ment.
25:22Alors ce jugement, il est bien accueilli, évidemment, du côté des partis civils.
25:26Les avocates des plaignantes qui parlent d'une victoire de toutes les femmes.
25:29Et elle rappelle qu'en ce jour d'ouverture du festival de Cannes,
25:32cette condamnation résonne particulièrement.
25:35Quant à l'avocat de Gérard Depardieu,
25:36lui, dénonce un jugement qui, je cite,
25:39prouve qu'accusation vaut condamnation.
25:42Un cap a été franchi pour lui.
25:44Il va interjeter appel.
25:45Je trouve que ce pays m'étonne de plus en plus.
25:50Ce n'est pas tant sur le fond que Gérard Depardieu,
25:52entendons-nous bien, soit condamné.
25:54Ce n'est pas ça qui m'étonne.
25:56Ça, c'est encore autre chose.
25:57Monsieur Pro, d'abord, s'agissant de Gérard Depardieu,
26:00il a fait appel.
26:01D'accord ?
26:02Donc, comme il a fait appel, il est innocent au moment où je vous parle.
26:05Il est présomé innocent.
26:06Donc, quand j'entends tous les médias et les artistes,
26:10déjà, d'ores et déjà, lui taper dessus,
26:13M. Depardieu est juridiquement innocent au moment où je vous parle.
26:17Maintenant, votre étonnement en ce qui concerne les attendus du tribunal
26:24est parfaitement justifié.
26:26Parce que moi-même, je n'avais pas connu ça.
26:29Parmi les choses qu'on respectait encore,
26:32c'était la plaidoirie de l'avocat.
26:34Fût-elle un discours de rupture ?
26:36Fût-elle sotte ?
26:37Fût-elle absurde ?
26:39L'avocat, dans le cadre de sa plaidoirie,
26:43il a une immunité totale.
26:46Il a une liberté absolue.
26:48Or, là, dans cette affaire,
26:50parce qu'il s'agissait d'une affaire particulière
26:52entre des hommes et des femmes,
26:54pendant toute la durée du procès,
26:57il y a eu des infectives,
26:58il y a eu une tribune d'avocats
27:00publiée dans la presse
27:02qui dénonçait mon confrère Assous,
27:05et comme si ça ne suffisait pas
27:07à mon malheur d'avocat,
27:09eh bien, maintenant,
27:10un jugement considère
27:12que la plaidoirie de l'avocat elle-même
27:14est consubstantiellement fautive.
27:17Je ne l'ai jamais vu de ma vie,
27:19et je peux vous dire que je m'interroge...
27:21Sur le procès.
27:21Je m'interroge sur le procès.
27:24C'est pas la plaidoirie, c'est l'attitude.
27:25Par exemple, concrètement,
27:27est-ce qu'un avocat a le droit
27:28de dire à une dame,
27:30madame, vous mentez ?
27:30Mais bien entendu !
27:32Non mais sur l'avocat...
27:34Il en a le droit.
27:34Mais il en a même le devoir.
27:36S'il pense que c'est une menteuse
27:38qui se trompe ou pas,
27:40c'est sa liberté absolue d'avocat.
27:43Il est protégé par sa rendre.
27:43J'y ai assisté au procès.
27:45Alors, il est procédé...
27:46Il est normal que tu n'en parles pas.
27:48Comment ?
27:49Il est normal que tu...
27:50Donc, non mais je voulais dire un mot
27:53sur le procès en plus.
27:54Parce que...
27:55Alors d'abord,
27:55c'est la victimisation secondaire.
27:58Moi, j'en ai assez,
27:58et ça va vous choquer.
28:00J'en ai assez,
28:01si vous voulez,
28:02qu'on transforme toutes les femmes,
28:03parce que ces dames
28:04qui parlent au nom de toutes les femmes
28:05commencent à me courir
28:06vraiment sur le haricot,
28:08et pas seulement sur le mien,
28:10d'ailleurs,
28:10sur celui de beaucoup de femmes,
28:11que toutes les femmes
28:12soient des petites choses
28:13qui s'effondrent
28:14parce qu'on leur dit
28:14vous mentez.
28:15Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
28:16T'es dans un tribunal.
28:18T'es là pour qu'il y ait
28:18un débat contradictoire.
28:20Ah, je suis doublement victime au carré.
28:21Mais qu'est-ce que c'est
28:22que cette histoire ?
28:23La deuxième chose,
28:23c'est qu'il y avait
28:24pendant tout le procès
28:25un représentant du bâtonnier.
28:27Pourquoi ?
28:28Parce qu'il craignait tous
28:29des incidents,
28:30et les avocats des plaignants
28:32n'ont cessé
28:33de, effectivement,
28:35critiquer les méthodes
28:36assez rudes,
28:38je dirais,
28:39de Jérémy Assous.
28:40Ce représentant du bâtonnier
28:41n'a rien dit.
28:42Il n'a pas dit à un moment
28:43vous avez excédé les règles,
28:45vous avez excédé les limites.
28:47Et maintenant,
28:48si vous voulez,
28:48je laisse Philippe sur la suite,
28:50mais je vous assure,
28:52je partage
28:53et votre stupéfaction
28:55et surtout
28:55une espèce de tristesse
28:57devant le monde
28:58qu'on est en train
28:58de se préparer.
28:59De mémoire,
29:00sur le procès Klaus Barbie,
29:01un jeune avocat,
29:02Jakubowicz,
29:03fait une intervention
29:04remarquable
29:05sur la situation
29:06faite aux femmes
29:07victimes de Barbie,
29:09où il y avait un traitement
29:09très particulier.
29:11Et dans sa réponse,
29:13Jacques Vergès
29:14fait une réponse
29:14odieuse.
29:16Odieuse.
29:18Et
29:18ça ne crée pas,
29:21c'est accepté
29:22dans le cadre du procès,
29:24même si
29:24les partis civils
29:26sont...
29:26Et
29:27à l'issue
29:28de cette séance,
29:29séance ?
29:30Audience.
29:31Audience.
29:32Vergès
29:32assume crânement
29:33avec quelque chose
29:35qui peut provoquer
29:36de...
29:36Mais personne n'a réagi
29:38à ce moment-là
29:38en attaquant.
29:40Écoutons.
29:40Écoutons quelques réactions.
29:41Écoutons quelques réactions.
29:42D'abord,
29:43Amélie,
29:44qui est une plaignante.
29:44Je suis très émue.
29:48Moi qui étais plutôt
29:49bavarde jusque-là,
29:50aujourd'hui,
29:51j'ai du mal
29:51à m'exprimer.
29:52Je pense que tout a été
29:53parfaitement bien dit
29:54par maître Dupin.
29:56Je suis très émue.
29:57Je suis très,
29:57très satisfaite
29:58de cette décision.
29:59C'est pour moi
30:00une victoire,
30:01vraiment.
30:02Et une grande avancée,
30:03un pas en avant.
30:04On avance,
30:05on avance.
30:06Merci.
30:07La justice a été rendue,
30:08j'ai l'impression.
30:09Est-ce que vous regrettez
30:10que quelqu'un ne soit pas là
30:11aujourd'hui ?
30:12Ça m'est complètement dégale.
30:16Il est très occupé,
30:17il travaille.
30:17Oui,
30:18il lui sait.
30:19Écoutons à présent
30:20l'avocat,
30:21donc M. Assous
30:22de Gérard Depardieu.
30:25Gérard Depardieu
30:26a été déclaré quipable.
30:27Il va bien évidemment
30:28interjeter appel.
30:30Mais ce qui est très important
30:32et ce qu'il faut retenir
30:32de cette décision,
30:34c'est que pour la 10e chambre
30:36du tribunal correctionnel
30:37de Paris,
30:38accusation,
30:39vos condamnations.
30:40A partir du moment
30:41où vous êtes mis en cause
30:42aujourd'hui dans une affaire
30:43dite d'agression sexuelle,
30:45vous êtes automatiquement
30:46condamné.
30:47Et peu importe
30:48si vous avez
30:48et si on relève
30:49de multiples contradictions,
30:51des mensonges,
30:52voire des incohérences
30:53et des incompatibilités physiques.
30:55On considère
30:56que ce n'est absolument
30:58pas grave
30:59et pire,
31:00on considère
31:00que le fait
31:01de remettre en cause
31:02les accusations
31:03est une agression
31:04supplémentaire.
31:05C'est-à-dire que
31:06nous sommes à un stade,
31:08on a passé
31:08une nouvelle étape
31:09c'est-à-dire que
31:10maintenant
31:11la défense même
31:12dans ce type
31:13d'accusation,
31:15de procès
31:16n'est plus acceptée.
31:18Bien évidemment,
31:19la cour d'appel
31:19va sanctionner
31:21ce type
31:22de décision
31:23puisque c'est une négation
31:24des droits
31:25de la défense.
31:26Ça revient à dire
31:27qu'une personne
31:28qui vous accuse
31:29est automatiquement
31:30une victime
31:31et par voie de conséquence
31:33vous êtes automatiquement
31:34coupable.
31:35Donc finalement
31:35il n'y a plus
31:36de procès.
31:36Karine Durlieu
31:38de Bolt
31:39est l'avocate
31:40elle d'une des plaignantes.
31:42Je propose
31:42de l'écouter.
31:44C'est une belle décision,
31:45c'est une reconnaissance
31:46pour les victimes
31:47aujourd'hui,
31:48pour les victimes
31:48de Depardieu.
31:49c'est la victoire
31:50de deux femmes
31:51de deux femmes
31:52sur un tournage
31:53mais c'est la victoire
31:54de toutes les femmes
31:55derrière ce procès
31:57et je pense
31:58j'ai une pensée également
31:59pour les autres victimes
32:01de Gérard Depardieu
32:01qui sont déclarées
32:02qui sont prescrites
32:03et pour les quatre autres victimes
32:05qui sont venues à la barre
32:06pour raconter
32:07les agressions sexuelles
32:09dont elles ont été victimes.
32:10J'espère que c'est
32:11la fin de l'impunité
32:13d'un artiste
32:15dans le milieu du cinéma.
32:17J'ai entendu également
32:19certains acteurs
32:20récemment
32:21encore apporter
32:22leur soutien
32:23à Gérard Depardieu.
32:24Je crois qu'avec
32:25cette décision-là
32:26on ne peut plus dire
32:27qu'il n'est pas
32:27un agresseur sexuel
32:29et c'est vraiment
32:30très important.
32:31Vous vous rappeliez
32:33effectivement
32:33qu'il y a un moment
32:34où il fait appel
32:34mais bon
32:37c'est des sujets
32:38très...
32:40Oui bien sûr
32:40non non
32:41on peut...
32:42En fait
32:42ce qui est souvent
32:43nous le disons
32:44quand il y a un témoignage
32:45c'est pas la même chose
32:46que lorsqu'il y a
32:4710 témoignages
32:4715 témoignages
32:4820 témoignages
32:49en l'espèce
32:50il y a eu beaucoup
32:50de témoignages
32:51contre Gérard Depardieu
32:52qui soulignaient
32:53les mêmes attitudes.
32:55Vous avez dit
32:56quelque chose
32:57de très juste
32:58tout à l'heure
32:58Pascal
32:59lorsque vous avez dit
33:01on ne se prononce pas
33:02sur la condamnation
33:03elle-même.
33:04Le tribunal
33:05a arbitré
33:06entre les dénégations
33:07de Gérard Depardieu
33:08et les charges
33:09qui existaient
33:10contre lui
33:11et il a considéré
33:12que les réquisitions
33:14du parquet
33:14devaient être suivies
33:1518 mois avec sursis.
33:17Deuxième élément
33:18je ne suis pas
33:19totalement d'accord
33:20avec ce qu'a dit
33:21Maître Assous
33:22à partir de ce que j'ai lu
33:24et écouté
33:25je considère
33:26mais je suis moins
33:27bien placé
33:28qu'Elisabeth
33:28qui a assisté au procès
33:30que sa défense
33:31a été
33:32un petit peu
33:33imprudente
33:35maladroite
33:36et provocadrice.
33:38Non
33:38j'y viens
33:39mais pour le reste
33:41il est navrant
33:42de la part
33:43d'un tribunal
33:43de reprocher
33:45comme circonstance
33:46aggravante
33:47à un avocat
33:48la manière
33:49dont il a plaidé
33:50même si
33:51peut-être
33:52il a été exagéré.
33:54Et deuxième élément
33:55c'est plus grave
33:56le tribunal
33:57reproche
33:58la stratégie
33:59de dénégation
34:00adoptée
34:01par Gérard Depardieu
34:03et le moins
34:04qu'on puisse dire
34:04c'est qu'un prévenu
34:05ou un accusé
34:06a le droit
34:07de nier
34:08et puis ensuite
34:10le tribunal
34:11ou la cour
34:11condamne ou non.
34:12Mais il a le droit
34:13de mentir
34:13même un accusé
34:14a parfaitement le droit
34:15de mentir
34:15dans un tribunal.
34:16Il ne faut pas
34:17en abuser.
34:17Non il ne faut peut-être
34:18pas.
34:18En plus franchement
34:20condamner Gérard Depardieu
34:21à l'inéligibilité
34:23mais c'est vraiment
34:23c'est quoi ?
34:24C'est pour se faire plaisir ?
34:25Bon agression sexuelle
34:26en tout cas la définition
34:28est très forte.
34:28C'est tout ce qui n'est pas
34:29viol.
34:30Oui mais c'est très fort
34:31comme agression sexuelle
34:33c'est pas rien.
34:34Oui mais le terme
34:36agression sexuelle
34:38peut prêter à confusion
34:41lorsqu'on le donne
34:42comme ça
34:42banalement
34:43il peut laisser penser
34:45qu'il y a forcément
34:46une violence
34:47mais qui n'est pas
34:48un viol.
34:49On est dans la tête
34:50à la pudeur.
34:50Alors que l'agression sexuelle
34:52peut être simplement
34:53j'ai connu une affaire
34:55dans un autre registre
34:57où une femme
34:59s'était fait toucher le bras
35:00et elle avait considéré
35:02que c'était une agression sexuelle.
35:04Vous qu'avez considéré
35:05le tribunal ?
35:06Le tribunal
35:07je ne connais pas
35:08la décision
35:09qui en a résulté.
35:10C'est ce qu'elle pensait
35:10elle c'est pas
35:11ce qui m'intéresse
35:12ce qui m'intéresse
35:13c'est ce qu'en pense
35:13le tribunal.
35:14Bien sûr
35:15mais non mais
35:15c'est irrécevable donc.
35:17Alors madame
35:18Vous vous contredire
35:18sur un point ou pas ?
35:19Oui bien sûr.
35:20Quand vous dites
35:20parce que je comprends
35:22ce que vous dites
35:22quand vous dites
35:23il y a plein de témoignages
35:24mais vous oubliez un fait
35:25c'est qu'aujourd'hui
35:26il y a une industrie
35:27du témoignage
35:28c'est à dire que par exemple
35:29dans le cas de Nicolas Bedouz
35:30dès qu'il y a eu
35:31la première qui était connue
35:32des messages ont circulé
35:34dans tout Paris
35:35disant alors
35:36est-ce que vous avez vu
35:36est-ce que ceci
35:37est-ce que cela
35:38donc une femme
35:39qui ne s'était jamais plainte avant
35:41a tout d'un coup découvert
35:41qu'une relation
35:42qu'elle avait consentie
35:43finalement
35:43était un viol
35:44elle disait bien
35:45que sur le moment
35:46elle avait consentie
35:47et vous avez
35:48derrière Mediapart
35:50qui est en bas
35:50de chacun de ses articles
35:52dit alors
35:53est-ce que vous
35:53et vous ne vous rendez pas compte
35:54à quel point
35:55dans notre société
35:56le statut victimaire
35:57devient enviable
35:59donc je vous assure
36:00ne vous fiez pas
36:01simplement au nom
36:01sauf pour les vraies victimes
36:02mais parfois
36:03sauf pour les vraies victimes
36:05sauf pour une vraie victime
36:06il n'est pas enviable
36:07je ne suis pas sûr
36:07que les femmes
36:09ça fait de vous
36:09quelqu'un
36:10vous comprenez
36:10ce que je veux dire
36:11je pense ça va être compliqué
36:13pour elles
36:13de retrouver peut-être
36:14une place dans le cinéma
36:15je pense que c'est
36:17souvent le contraire
36:17c'est à dire que
36:18beaucoup de femmes
36:19préfèrent ne pas parler
36:20se taire
36:20vous croyez que
36:21Mme Gaudrèche
36:22elle ne jouit pas
36:23de son statut de victime
36:25pardonnez-moi
36:26j'y crois pas
36:27je n'utiliserai pas
36:29en tout cas ce verbe
36:30mais ce que je sais
36:30c'est que
36:31c'est difficile
36:32sans doute pour elle
36:33dans ce milieu
36:34manifestement
36:35parce qu'on n'est pas traumatisé
36:37parce que quelqu'un
36:38vous a touché
36:38même la peste
36:40on n'est pas traumatisé
36:41pendant des années
36:42Judith Gaudrèche
36:43c'est autre chose
36:44elle a été manipulée
36:46par un homme
36:46je ne parle pas
36:47mais d'autres
36:48se disent traumatisés
36:50parce qu'on les a touchés
36:51excusez-moi
36:52c'est une vision talibane
36:54mon corps est un temple
36:57et vous le souillez
36:58si vous l'avez approché
36:59ça va
36:59mais chacun
37:00Elisabeth peut avoir
37:01une perception
37:02mais je n'y crois pas
37:03je ne crois pas
37:04ce traumatisme
37:05quand on vous a touché
37:06voilà
37:07elle parle du traumatisme
37:16pendant des années
37:17il est possible
37:19que de temps en temps
37:20la description
37:21de la douleur
37:23soit peut-être excessive
37:24merci
37:24mais vous n'en savez rien
37:26je dis
37:27il est possible
37:29est-ce qu'on peut encore avoir
37:30est-ce que Mme Binoche
37:31est-ce qu'on peut écouter
37:32Mme Binoche
37:33ah oui
37:34c'est nous qui a parlé
37:35en conférence
37:35ce matin de presse
37:36de Gérard Depardieu
37:38déjà l'association
37:42de monstres sacrés
37:43m'a toujours gênée
37:45parce que d'abord
37:47c'est pas un monstre
37:48c'est un homme
37:49et qui a été désacralisé
37:52apparemment
37:54par des faits
37:56qui ont été
37:57qui sont passés
37:58sous la justice
38:00une star de cinéma
38:01est un homme
38:03un roi est un homme
38:05un président est un homme
38:06donc pour moi
38:08il n'y a pas de
38:09le sacré
38:12il est au moment
38:13où il se passe
38:14quelque chose
38:15quand on crée
38:16quand on joue
38:17quand on met en scène
38:19le sacré
38:20il ne nous appartient pas
38:21et quand on est
38:23désacralisé
38:24comme il est
38:25comme il est
38:26en ce moment
38:28ça veut dire
38:30que voilà
38:31ça fait réfléchir
38:33sur le pouvoir
38:34qu'ont certaines personnes
38:36qui prennent le pouvoir
38:38et je pense que
38:39le pouvoir
38:40est ailleurs
38:40dernière chose
38:41Alexandre Jardin
38:42vous savez qu'Alexandre Jardin
38:43est le fils de Pascal Jardin
38:44qui était un grand réalisateur
38:45grand scénariste
38:46grand écrivain
38:48et qui était très impliqué
38:49dans le monde du cinéma
38:50et ce matin il était avec nous
38:51et je lui disais
38:51comment ça se passait
38:52dans ces années là
38:53et lui-même a fait des films
38:54de cinéma
38:55Alexandre Jardin
38:56et il dit
38:56effectivement le milieu
38:57parfois pas toujours
38:59ne se comportait pas bien
39:00bien évidemment
39:01particulièrement
39:02ce milieu du cinéma
39:03écoutez ce qu'il disait
39:04sur l'antenne d'Europe 1
39:05c'est-à-dire que
39:08le monde du cinéma
39:09ne se conduisait mal
39:11les séances de casting
39:15c'était pas
39:16c'était pas convenable
39:18c'était très gênant
39:19le fait qu'on bascule
39:22dans une époque
39:23un peu normale
39:23parce que finalement
39:25c'est juste
39:25un truc normal
39:26ce dont on parle
39:27de respecter
39:29une femme
39:30je vois même pas
39:32où est le débat
39:32tout le monde
39:34ne se conduisait pas
39:35mal
39:36dans le cinéma français
39:37des années 70 et 80
39:38je l'espère en tout cas
39:39ce cinéma là non
39:42parce que c'était
39:44des gens
39:44qui avaient une
39:45comment dire
39:47une culture
39:48une certaine conduite
39:51ça se voit à l'écran
39:52ça se voit
39:56mais c'est vrai
39:58que quand moi
39:58j'ai commencé
39:59j'ai commencé
40:00à faire des films
40:01j'ai trouvé
40:03que c'était
40:03tout à coup
40:05qu'il y avait
40:05un peu
40:05un monde parallèle
40:06et
40:08en tout cas
40:10moi je me disais
40:10en tant que jeune réalisateur
40:11je me disais
40:12je veux pas
40:13qu'un jour
40:14mes filles
40:15j'avais pas de filles
40:16à l'époque
40:16mais si un jour
40:17j'ai des filles
40:17je veux pas
40:17qu'elles rentrent
40:18dans ce monde là
40:19bon bah ça
40:20c'est un témoignage
40:21que j'entends
40:22je suis venu de vous le dire
40:23vous imaginez
40:24un monde
40:24j'entends
40:25mais j'entends ça
40:26c'est tout
40:26vous avez raison
40:27d'abord
40:29évidemment
40:29on préfère tout
40:30je suis ravi
40:30d'avoir dans mon travail
40:31que des gentlemen
40:32même je le dis pour vous messieurs
40:33merci
40:34c'est vrai
40:34j'aurais été très correct
40:36non mais des gentlemen
40:37des gens courtois
40:38galants etc
40:39ça c'est très bien
40:40mais
40:41croire qu'on va extirper
40:43de la nature humaine
40:45toute volonté
40:46de faire le mal
40:46et qu'on va vivre
40:47dans un monde
40:48de gens
40:48qui seront tous
40:50absolument irréprochables
40:51et bien
40:52c'est se tromper
40:53Gautier Lebrecht
40:54va venir faire son entrée
40:55alors je voulais vous faire
40:56écouter Thierry Ardisson
40:58parce qu'on revient
41:00sur quand même
41:01c'est extraordinaire
41:01ce qui s'est passé
41:02sur France Télévisions
41:03il n'y a pas un mot
41:04nulle part
41:04je jure
41:05ils n'ont rien dit
41:06très grande discrétion
41:08pas un article dans le monde
41:09rien
41:10rien dans France Inter
41:12rien parisien
41:13rien du tout
41:14je rappelle quand même
41:15que ce qui s'est passé
41:16c'est pas rien
41:16d'une certaine manière
41:18et Thierry Ardisson
41:19c'est le seul
41:20qui s'est excusé
41:20mais c'est lui
41:21qui monte au créneau
41:22et qui n'est pas content
41:22de ce qui s'est passé
41:24et il était ce matin
41:25chez nos confrères
41:26de RMC BFM
41:28au Grande Guerre
41:28exactement
41:29et je vous propose
41:30il est revenu
41:31précisément
41:31sur cet incident
41:33et il a expliqué
41:35pourquoi peut-être
41:36il a eu le sentiment
41:36d'être manipulé
41:37c'est ce que je comprends
41:38quand j'entends
41:38Thierry Ardisson
41:39écoutons-le
41:40j'ai dit une connerie
41:42je me suis excusé
41:44effectivement
41:44le lendemain matin
41:45et pas seulement
41:46auprès de mes amis juifs
41:47auprès de tous les gens
41:48que ça a choqué
41:49ceci étant
41:51j'ai quand même
41:52des circonstances
41:52atténuantes
41:53si tant est
41:53que je puisse en avoir
41:54d'abord
41:55quand Léa Salamé
41:57présente ce docteur Pity
41:59elle le présente
42:00comme mère Thérésa
42:02sans en dire plus
42:04en fait
42:05le mec
42:05c'est un homme politique
42:07il s'est présenté
42:08aux élections
42:08sous la bannière
42:10NFP
42:11au parti
42:13place publique
42:13et ça
42:14on ne le savait pas
42:15on ne savait pas
42:15qu'il venait là
42:16c'est un tout bim
42:18mais c'est aussi
42:18un homme politique
42:19déjà personne ne le savait
42:20sur le plateau
42:21il y avait Apolline
42:22qui était là
42:23il y avait effectivement
42:24Léa
42:24elle devait peut-être
42:25le savoir
42:25mais moi je ne le savais pas
42:26ça c'est la première chose
42:28la deuxième chose
42:29c'est que
42:30à la fin de l'émission
42:32on se réunit tous
42:34on dit
42:34qu'est-ce qu'on garde
42:35là j'ai dit une connerie
42:36tu devrais le couper
42:37voilà
42:37personne n'a soulevé ce point
42:39vous me direz
42:41que je suis con
42:42oui
42:42mais personne d'autre
42:43c'est-à-dire
42:44ni la prod
42:45ni les gens de France Télévisions
42:47parce que toutes les émissions
42:48il y a toujours quelqu'un
42:49de France Télévisions
42:50qui est là
42:50évidemment
42:50quelqu'un de France 2
42:51qui était là
42:52qui n'a pas dit
42:53coupez-moi ça
42:54coupez-moi ça
42:54donc c'est vrai
42:55qu'on est rentré chez nous
42:57et le lendemain matin
42:58le dimanche matin
42:59je me réveille
43:00mon attaché de presse
43:01Françoise Doux
43:01me dit
43:02écoute
43:02Twitter
43:04Twitter brûle
43:06et donc voilà
43:07c'est là que j'ai décidé
43:07de m'excuser
43:08parce que
43:09de demander qu'on m'excuse
43:11parce qu'effectivement
43:12quoi qu'on pense
43:14de la situation à Gaza
43:15c'est quand même pas
43:16Auschwitz
43:16et France Télévisions
43:18dès le finir
43:18il n'y a pas un mot d'excuse
43:20mais ça rejoint
43:20ce que je vous disais hier
43:21pardon
43:21mais hier je vous disais
43:23ils n'ont pas coupé
43:24les propos au montage
43:25personne n'a rien dit
43:26personne n'a réagi
43:27ça a été validé
43:28pour tout le monde
43:29tout simplement
43:29parce qu'ils sont d'accord
43:30vous m'avez dit
43:31non je ne le pense pas
43:32moi je persiste
43:33ce soir
43:33quand j'entends Thierry Ardisson
43:34la manière dont ça s'est fait
43:36il le dit
43:36on était tous là
43:37après l'émission
43:38personne n'a rien dit
43:39personne n'a voulu couper
43:41il y avait France Télé
43:42qui était représentée
43:42il y avait la production
43:43qui était représentée
43:44personne n'a rien trouvé
43:45à y redire
43:46je maintiens
43:47qu'une partie d'entre eux
43:48au moins
43:49est d'accord avec
43:50je ne peux pas penser
43:51le mot génocide
43:52ça signifie pareil
43:52je ne peux pas penser
43:54qu'on est d'accord
43:55avec ce que Thierry Ardisson
43:57que j'ai eu la chance
43:59de croire d'hier
44:00et que je pense
44:01que Gaza
44:04c'est l'équivalent
44:05d'au-fuit
44:05je n'y crois pas
44:06une seconde
44:07c'est que le mot génocide
44:08signifie pareil
44:09non mais
44:09est-ce que
44:10soyez gentil
44:11respecté
44:12enfin
44:12pensez aux téléspectateurs
44:14quand même
44:15d'accord
44:15est-ce qu'à ce stade du débat
44:16je peux intervenir
44:17non Elisabeth
44:18je voulais parler
44:19juste
44:19j'ai fait ma phrase
44:20pardon
44:20pardon
44:21j'ai dit ma phrase
44:22j'ai dit le mot génocide
44:23veut dire la même chose
44:23que Gaza et Gallo-Schmitz
44:25le mot génocide
44:26signifie les juifs
44:27sont des
44:27les israéliens
44:28sont des nazis
44:28ça veut dire pareil
44:29c'est vrai
44:30elle a raison
44:30mais en même temps
44:31là dans la phrase
44:33qu'a regrettée
44:34Thierry Ardisson
44:36il y a une sorte
44:37de traduction
44:38concrète
44:39d'une assimilation
44:40absurde
44:41il l'admit
44:43lui-même
44:43et je pense
44:45qu'il s'est retrouvé
44:46dans un quai de pied
44:47qu'il décrit très bien
44:48je suis d'accord
44:49bien évidemment
44:49c'est-à-dire que
44:50ce n'est pas un génocide
44:51alors c'est le nom de quoi
44:52il y a une tendance
44:53ce qui se passe à Gaza
44:53aujourd'hui
44:55ça s'appelle la guerre
44:56ça s'appelle la guerre
44:57il va falloir la terminer
44:58non mais il y a beaucoup de morts
45:00il va falloir la terminer
45:01il y a des guerres
45:02il y a des guerres au Congo
45:03et au Soudan
45:04sans qu'il y ait des otages
45:05je connais ça
45:06mais là on parle de Gaza
45:07puisque nous parlons de Gaza
45:08d'accord
45:08non mais tu poses la question
45:09c'est quoi ?
45:10c'est une guerre
45:11est-ce que je peux dire un mot ?
45:13non mais je vous en prie
45:14oui dites un mot
45:14peut-être le plus important
45:16pardon
45:16ce que ne dit pas la Thierry
45:18c'est qu'on lui présente
45:20effectivement
45:21Saint-Vincent de Paul
45:22c'est pas que ce soit
45:23seulement un homme politique
45:24c'est que c'est un soutien
45:27déclaré du Hamas
45:30qui déclare
45:32que le ministre de la santé
45:34du Hamas
45:34c'est un homme admirable
45:36et que le Hamas
45:37est un mouvement de résistance
45:38et lui on lui dit pas
45:39et il donne
45:40il donne son témoignage
45:42c'est comme
45:43c'est dans ce cadre là
45:44qui est un peu
45:45piégé
45:46que
45:47Thierry a sorti cette énormité
45:50pour moi votre réponse
45:51est insatisfaisante
45:52quand vous me dites
45:53c'est la guerre
45:54oui c'est la guerre
45:54parce que quand vous avez
45:55une population civile
45:57désarmée
45:58sous le joug du Hamas
45:59certes
46:00mais qui est dans
46:01une telle situation
46:02intenable
46:03c'est un autre nom
46:06que la guerre
46:07jamais un soldat israélien
46:08je comprends que c'est la guerre
46:09entre la Russie
46:10et Lucrèce
46:11jamais un soldat israélien
46:13n'a tiré
46:14sur un enfant
46:15parce que c'était un enfant
46:17malheureusement
46:18il y a beaucoup d'enfants
46:18qui ont été tués
46:19parce que
46:20quand tu as des bombardements
46:22aussi massifs
46:23bien évidemment
46:24des enfants innocents
46:25en Syrie
46:26vous n'avez pas eu
46:28de bombardement
46:29de la France
46:30sur des civils
46:32je peux répondre
46:32à Olivier
46:33la difficulté
46:35de critiquer
46:36aujourd'hui
46:36la poursuite
46:36de la guerre
46:37c'est quoi
46:38qu'on peut critiquer
46:39c'est que
46:40le problème
46:41c'est que ces gens-là
46:41qui veulent la paix
46:42ils veulent la paix
46:43de la mer au Jourdain
46:44c'est-à-dire
46:44attends
46:45j'essaye de répondre
46:48vraiment sincèrement
46:49pourquoi je ne le fais pas
46:50pourquoi je ne le critique pas
46:52parce que je ne veux pas
46:53me retrouver
46:53avec des gens
46:54qui ne veulent qu'une chose
46:55la disparition
46:56la destruction d'Israël
46:58donc on est entre deux chaises
47:00voilà
47:00dans les dernières informations
47:03ça sera sûrement
47:03très commenté demain
47:04je vois que Jean-Luc Melenchon
47:05a parpris la parole
47:07il y a quelques minutes
47:07et a dit
47:08voici 40 ans
47:09que Georges Ibrahim Abdallah
47:10est en prison
47:11il devrait être dehors
47:12depuis au moins 20 ans
47:14ce qui lui a été reproché
47:15dorénavant purgé
47:16qu'on le laisse rentrer chez lui
47:17les autorités libanaises
47:18sont prêtes à l'accueillir
47:20il choisit bien ses combats
47:21à nouveau
47:22Georges Ibrahim Abdallah
47:23on ne va pas attendre demain
47:25pour en parler
47:26puisque j'ai 5 ou 6 sonores
47:27de Jean-Luc Mélenchon
47:28à vous diffuser
47:29ce soir
47:30avec à chaque fois
47:31des propos très forts
47:33de Jean-Luc Mélenchon
47:34il n'est pas connu
47:34pour faire de l'eau tiède
47:35donc on va débriefer
47:36pendant quasiment une heure
47:37le discours de Jean-Luc Mélenchon
47:38ce soir
47:39ah bah écoutez
47:40vous voyez
47:40vous êtes sur l'information
47:42et on essaye
47:43est-ce que vous avez écouté
47:45le Président de la République ?
47:47oui mais je ne voulais pas
47:47en parler
47:47puisqu'on va en parler
47:48à 22h
47:49et que je pense
47:50qu'il vaut mieux rester
47:51sur CNews
47:51que d'écouter
47:52le Président de la République
47:53donc pas un mot
47:54sur le Président de la République
47:54jusqu'à 22h
47:56et après on fera le débrief
47:57mais je vois
47:58une nouvelle fois la tentative
47:59et la tentative
48:00quand il n'y a pas un match
48:05quand il n'y a pas un match
48:05sur Macron
48:06c'est lui
48:06c'est une stratégie
48:08c'est le président de la République
48:11il n'a rien dit d'extradière
48:12il n'a rien dit
48:13vous le verrez à 22h
48:14pour ce qu'il a dit
48:15le petit scarabée
48:16donc est à votre
48:17une heure ce soir
48:18quand même il y a eu
48:19une tentative
48:19non mais c'est pas une tentative
48:21c'est une tentative
48:22de rien du tout
48:22mais on va écouter
48:23Jean-Luc Mélenchon
48:23qui a dit des choses
48:24beaucoup plus fortes
48:25et percutantes
48:26que le Président de la République
48:27ah dites donc
48:27la vie est difficile
48:28vous n'avez pas été invité
48:29à l'Elysée encore
48:30ça viendra
48:31j'y suis déjà allé
48:32par le passé
48:33mais non là par récemment
48:33par le passé
48:34quel passé ?
48:35t'as un passé ?
48:36non non
48:36c'est pas le passé
48:39c'est pas aujourd'hui
48:40quand il était jeune
48:41on peut savoir
48:43quand c'est mis
48:44la dernière fois
48:45que j'ai dû y mettre les pieds
48:46c'était décembre
48:46décembre dernier
48:47qu'est-ce qu'il y avait
48:48comme après ?
48:48il n'était pas à la crèche
48:49non mais ça va
48:50je ne vais pas vous raconter
48:50ma vie
48:50on a le droit de savoir
48:52oui vous me refaites
48:55je vois bien
48:55le temps
48:56de l'homme du passé
48:58c'est bien
48:59non mais eux
49:00qu'entre temps
49:00vous vous soyez
49:01unis l'homme du passé
49:02très bien
49:03c'était bien
49:04à ce temps-là
49:05ah c'avait une certaine
49:06il avait bien concocté
49:08il y avait réfléchi
49:10oui il y avait effectivement
49:11il fallait répliquer
49:12au monopole du coeur
49:13bah oui
49:14bien sûr
49:15bien sûr
49:15et oui
49:17au tempora
49:19au maurès
49:19je voudrais dire
49:22comment ?
49:23on aurait pu écouter
49:24Robert De Niro
49:26il y a un hommage
49:27à
49:28le meneur
49:29d'honneur
49:29oui formidable
49:30j'ai rarement vu
49:31une standing ovation
49:33aussi longue
49:34c'est un morceau
49:35extraordinaire du cinéma
49:36je suis d'accord
49:37quel est votre film préféré
49:38de Robert De Niro
49:39est-ce qu'il y en a un
49:40qui vous vient directement ?
49:42le premier qui me vient
49:42c'est Taxi Driver
49:43mais Casino par exemple
49:45et X-François aussi
49:46qu'est-ce que
49:47m'a dit Benjamin Nob ?
49:48Casino
49:48les affranchis
49:49Benjamin a raison
49:51qu'est-ce que vous aimez ?
49:52une mission
49:53vous avez aimé ?
49:54une mission d'Arthur Joffet
49:55pas le de Roland
49:56de Roland
49:57Arthur Joffet
49:57Roland Joffet
50:00Roland Joffet
50:01j'ai un souvenir lointain
50:02de Michonne
50:03vous allez au cinéma
50:06de temps en temps ?
50:07vous plaisantez
50:08ou quoi je passe ma vie
50:09mais alors
50:10dites-moi
50:11quel est le film
50:12que vous avez ?
50:12je sais pas
50:13La Grande Hadrouille
50:14Bénure
50:16La Vache et le Prisonnier
50:20Bénure
50:23j'ai dû le voir 15 fois
50:24mais bien sûr
50:25il était une fois en Amérique
50:29c'est formidable
50:29c'est celui-là
50:31c'est celui-là le meilleur
50:31vous trouvez que c'est le meilleur ?
50:33moi je l'aime bien
50:33il était une fois en Amérique
50:34et puis il y a un autre film
50:35que j'aime beaucoup
50:36c'est La Vals des Pantins
50:37de Scorsese
50:38avec Jerry Lewis
50:40c'est formidable
50:41c'est un film de 82-83
50:44c'est formidable
50:45Johan a un mot de Robert De Niro ?
50:47là comme ça non
50:48voyons l'image
50:50voyons l'image de Robert De Niro
50:52là ça a été une
50:54avec Leonardo Di Cabrillo
50:56mais ça a été une
50:57une standing ovation
50:59le dernier Scorsese
51:01où ils sont réunis tous les deux
51:02est formidable aussi
51:03une des plus longues
51:04oui il a effectivement
51:06dit des mots
51:07mal aimables sur moi
51:09bon c'était bien
51:10une pincée pour Eric Revelle
51:12exactement
51:12une pincée pour Eric Revelle
51:14il n'a pas bougé
51:15il était tout à l'heure dans Punchline
51:18franchement il n'a pas bougé
51:19il est là d'habillé en tout cas
51:20mais il en joue un
51:22il en joue terriblement
51:23il en a bu
51:25notamment
51:26il a des postures
51:27notamment à l'île de Ré
51:28où il se
51:29comme Jacques a fait
51:30il est attendu
51:31à la croire
51:31peut-être quand même
51:32va-t-il être habillé à l'Élysée
51:33le pire c'est quand il arrive
51:34on est sur
51:34nous n'allons pas trop loin
51:35quand même
51:36are you talking to me
51:37are you talking to me
51:38bon Jean-Luc Lombard
51:39était à la réalisation
51:40il doit être content
51:41et il ne vous fait pas la deuxième
51:43are you talking to me
51:44Juliette était à La Vision
51:46Raphaël Lissac
51:48qui était au son
51:48merci à Benjamin Aneau
51:49à Robin Piet
51:50à Pauline Trevzer
51:51toutes ces émissions
51:52sont à retrouver sur
51:53cnews.fr
51:53et donc restez sur l'antenne
51:55avec Gauthier Lebrecht
51:57qui va débriefer
51:58le discours
51:59de Jean-Luc Mélenchon
52:00et manifestement
52:01je comprends qu'il y a
52:02des choses à dire
52:03absolument
52:03et nous
52:04nous nous retrouverons
52:05demain matin
52:06bonne soirée
52:06et puis nous faisons
52:08d'esprit
52:08d'esprit
52:09D'esprit
52:09d'esprit

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