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  • 14/05/2025
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Novak Djokovic est le plus grand joueur sur terre battue de l’histoire. Pourtant, il n’a jamais vraiment été accepté par une majorité de fans de tennis qui ont fait leur choix entre Federer et Nadal, les deux princes du circuit qui ont marqué les esprits avant l’arrivée du Serbe.

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#Djokovic #NovakDjokovic #Tennis

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▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ 🧐 CHAPITRES DE CETTE VIDÉO 🧐 ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

00:00 : Introduction
01:53 : Une rage différente
07:27 : Un champion subversif
14:55 : Le mal aimé
18:07 : Légende incomprise

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Novak Djokovic a tout gagné, mais il n'a jamais vraiment été accepté.
00:04Certains l'admirent, d'autres le tolèrent, mais beaucoup ne l'aiment pas.
00:07Il dérange, il l'agace, parfois même sans qu'on sache vraiment pourquoi.
00:11Plus de grands chelèmes que Nadal et Federer, plus de semaines à la première place mondiale,
00:15plus de records que quiconque dans l'histoire du tennis, et pourtant, un malaise persiste.
00:20Même quand il serre la main, même quand il sourit, même quand il applaudit ses adversaires,
00:24on se méfie et on reste insensible.
00:27Mais alors pourquoi ?
00:28Pourquoi sur tous les cours du monde, les regards sont plus froids quand c'est Djokovic qui entre en scène ?
00:33Est-ce son besoin d'être aimé, ou le fait qu'il ose le montrer ?
00:36Est-ce parce qu'il est arrivé après tout le monde et qu'il a tout pris ?
00:38Ou est-ce simplement qu'on n'a jamais voulu d'un troisième homme dans cette histoire ?
00:42Parce que dans les contes de fées, il y a un prince, un rival, mais jamais un intru.
00:46Et Djokovic, c'est exactement ça.
00:48L'intru parfait, trop fort pour rester derrière, trop humain pour être sacré,
00:53et trop complet pour faire rêver.
00:55Hué à Roland-Garros, à Wimbledon, à l'US Open, et même chez lui, à Melbourne, dix fois vainqueur du tournoi.
01:01Et pourtant, c'est dans ses plus grands tournois qu'il a construit sa légende.
01:05Dans le bruit ou dans l'indifférence.
01:06Parce que son histoire n'est pas une célébration, c'est une contradiction, un paradoxe permanent.
01:11Le plus grand, mais jamais le plus aimé.
01:13Il est la preuve que l'excellence ne suffit pas, que le talent n'achète pas la tendresse,
01:18et que dans le sport, l'amour ne se mérite pas.
01:20Il se donne ou pas.
01:22Alors dans cette vidéo, on va pas parler de titres, de palmarès, de statistiques.
01:26On va parler de ce sentiment flou que vous ressentez peut-être sans pouvoir le nommer.
01:29Ce petit malaise là, cette gêne, ce regard de travers quand il gagne.
01:33Parce que que vous soyez fan de Djokovic, ou que vous ne sachiez pas pourquoi vous ne l'aimez pas,
01:37une chose est sûre, vous n'avez jamais vraiment compris Noval Djokovic.
01:41Mais aujourd'hui, vous allez essayer.
01:42Noval Djokovic n'est pas né pour plaire.
01:59Il est né en 1987 à Belgrade, au cœur d'un pays qui se disloque, la Yougoslavie.
02:05Ce puzzle de république qui explose dans la violence.
02:08Une série de guerres civiles alimentées par le nationalisme, la peur et la vengeance.
02:12Et Djokovic y grandit là-dedans, avec les coupures d'électricité, les files d'attente et l'incertitude.
02:17Il grandit dans l'instabilité.
02:19En 99, il a 12 ans et il se cache dans une cave.
02:22Pas pour jouer, mais simplement pour survivre.
02:24Pendant 78 jours, Belgrade est bombardé par l'OTAN.
02:27Les sirènes hurlent plusieurs fois par nuit, les vitres tremblent et les rues se vident.
02:31C'est la guerre.
02:32Il dort chez son grand-père, Vlado, dans un sous-sol froid, sans lumière.
02:36Avec sa famille, avec la peur.
02:38Il ne joue pas au tennis, il attend.
02:40Chaque vibration dans le sol peut être la dernière.
02:42Et tout ça, c'est même pas des souvenirs pour Djokovic.
02:45C'est juste une empreinte qui ne partira jamais.
02:47Mais c'est pourtant là que tout commence pour le petit Novak.
02:49Juste en face de la pizzeria familiale.
02:51Trois cours de tennis sont construits, cadeau d'un investisseur privé.
02:54Et pendant que les avions tournent au-dessus de sa tête, Djokovic va taper des balles.
02:57Sa mère raconte qu'il ne ratait aucun entraînement, même quand les bombes venaient de tomber.
03:01Même quand les sirènes retentissaient encore.
03:03Et sur ses cours, une femme va tout changer.
03:06Jelena Gencic.
03:07Ancienne joueuse et ancienne coach de Céleste et Ivanisevic.
03:10Une icône discrète du tennis serbe et surtout une mentor hors du commun.
03:14Elle observe Novak jouer et elle comprend tout de suite.
03:16Ce garçon-là, il est né pour ça.
03:18Mais être né pour ça, ça suffit pas.
03:20En tout cas, pas à Belgrade.
03:21Pas en 99.
03:22Il n'y a pas de fédération, pas d'académie, pas de plan de carrière.
03:26Les parents de Djokovic n'ont rien, mais le peu qu'ils ont, ils vont tout miser sur lui.
03:30Son père vend tout ce qu'il peut.
03:31La pizzeria, une boutique de ski.
03:33Il avouera même plus tard avoir sacrifié l'éducation de ses deux autres fils pour permettre à Novak de jouer.
03:38Parce qu'à ce moment-là, Novak représente un vrai espoir.
03:41Pas seulement pour sa famille, mais pour tout un pays qui n'a plus rien.
03:44Jelena l'entraîne chaque jour, mais pas seulement sur le terrain.
03:47Elle lui fait découvrir d'autres choses comme la musique classique.
03:49Elle lui lit des poèmes.
03:50Elle lui parle de valeur, de discipline, de force mentale.
03:53Bref, elle construit un joueur, mais surtout elle construit l'homme que deviendra Novak.
03:58Elle disait « Novak avait une concentration et une volonté au-dessus de tout ce que j'ai vu chez un enfant ».
04:02Elle dira qu'il a le talent de Céleste, la mentalité d'un moine et la rage d'un survivant.
04:07À 12 ans, Jelena sait qu'elle a atteint ses limites, alors elle appelle Niki Pilitsch en Allemagne,
04:11qui accepte d'accueillir Djokovic dans son académie, à Munich.
04:15Les Djokovic prennent un risque énorme.
04:17Ils partent sans argent, sans garantie, juste avec la conviction que Novak y arrivera.
04:21Il enchaîne les tournois en Europe de l'Est dans des conditions rudes, et chaque point ATP devient une expédition.
04:26Chaque tournoi est un saut dans le vide.
04:28Et c'est ça qui forge son jeu.
04:29Djokovic ne joue pas avec le luxe, il joue avec le manque.
04:32Et là où d'autres apprennent le tennis, lui apprend à l'encaisser.
04:36On aime dire que Federer joue comme on peint, que Nadal joue comme on se bat.
04:40Djokovic, lui, il joue comme on s'accroche à la vie.
04:42Son jeu, c'est un bunker, un système défensif hyperactif.
04:46Rien de passe, rien de casse.
04:47Il a pas de coup signature, pas de revers à une main stylisée, pas de banana shot, pas d'amortif et des resques, pas de grimace guerrière à la Nadal, mais il a tout le reste.
04:56Le retour, la relance, la couverture, le contre, la variation.
05:00Donc sur le papier, ça fait pas rêver, Djokovic ne provoque pas l'extase, mais il provoque l'essoufflement.
05:05Il vous fait taire.
05:06En fait, il est trop fort pour être ignoré, mais pas assez spectaculaire pour être adoré.
05:11Et surtout, il est arrivé trop tard.
05:13Bah oui, rentrons dans le vif du sujet.
05:14Quand Djokovic explose en 2011, le monde du tennis a déjà choisi ses dieux.
05:18D'un côté, Roger, la grâce, le prince, l'esthétique, une silhouette parfaite et un tennis fluide.
05:24Et de l'autre, Rafa, le guerrier, la bête, la terre battue, une rage noble, une intensité sans filtre.
05:30Et pour couronner le tout, une opposition parfaite entre les deux.
05:34Donc le public a choisi, mais il a pas choisi seulement son favori.
05:36Il a choisi son histoire, sa romance sportive, émotionnelle.
05:40Et puis Novak arrive sans prévenir, juste avec son jeu et sa rage différente.
05:44Et ça, c'est peut-être son plus grand crime.
05:46Il ne joue pas le rôle prévu.
05:47Il est pas arrivé avec la bonne partition.
05:49Il a pas complété l'histoire de la bonne manière.
05:52Il l'a dérangé.
05:53Il l'a déséquilibré.
05:54Et en battant les deux, il a tout remis en question.
05:57Il s'est mis à gagner, encore et encore.
05:59Et à chaque fois qu'il soulevait un trophée, c'était un fan de Roger ou de Rafa qui souffrait.
06:03Mais en vérité, Djokovic n'a jamais été vraiment accueilli, mais il a été toléré parce qu'il était trop fort.
06:08Mais est-ce qu'il a été aimé ? Pas vraiment.
06:10Il a brisé le pacte émotionnel que le tennis avait passé avec son public.
06:13Le pacte Federer et Nadal.
06:15Donc Djokovic, dans tout ça, c'est le bug.
06:17C'est l'erreur 404 dans cette rivalité parfaite.
06:19Un troisième homme dans une pièce à deux.
06:21Et dans ce triangle amoureux, il est le vilain petit canard.
06:24Celui qu'on respecte mais qu'on regarde toujours un peu de travers.
06:26Celui qui parle bien, qui joue mieux, mais qui malgré tout ça ne rentre pas dans le cadre.
06:30Et pourtant, il a tout pris.
06:32Les trophées, la place de numéro 1 mondial, les grands chlèmes, les Masters 1000, tout.
06:36Il a tout pris, mais sans jamais vraiment prendre le cœur des fans.
06:39Mais c'est pas une question de style, c'est une question de narration, de territoire déjà conquis.
06:43D'un storytelling qui a été verrouillé avant son arrivée, donc d'un public déjà divisé.
06:48Djokovic n'a jamais été écrit pour être le héros, mais il a forcé la plume.
06:51Et il s'est imposé dans une histoire qui voulait pas de lui.
06:54Au fait, nous c'est Game Set & Talk, on est des passionnés de tennis.
06:56Et si tu trouves ce genre de vidéo intéressante et que t'as envie qu'on continue à en faire,
07:00je prends 20 secondes pour te dire que je suis en alternance sur la chaîne.
07:02J'essaye de faire croître le projet avec ses formats longs.
07:05Tu le vois, c'est pas du contenu fast-food, ça prend du temps, mais c'est pas ce qui rapporte le plus.
07:09Donc si tu veux nous aider, n'hésite surtout pas à t'abonner premièrement.
07:11Et si tu veux aller plus loin, on a fait une campagne de financement participatif,
07:15donc tu peux nous soutenir sur Tipeee.
07:16C'est grâce à ça que je peux continuer à produire ces vidéos, qu'on garde notre indépendance
07:20et qu'on peut proposer des contenus plus construits.
07:22Le lien est juste en dessous, en description, et même un mot ou un clic, ça change beaucoup pour nous.
07:26Merci beaucoup.
07:27Alors pourquoi Djokovic dérange autant ?
07:33Est-ce que c'est juste parce qu'il est arrivé trop tard et qu'il a cassé un équilibre qu'on pensait parfait ?
07:38Eh ben non, c'est pas que pour ça, et on va voir qu'il y a quelque chose de bien plus profond.
07:41On dit souvent que Djokovic est clivant, mais on oublie de dire pourquoi, d'où ça vient et comment ça a commencé.
07:46Parce que ce rejet autour de lui, il date pas d'hier.
07:49Il s'est construit et tout a commencé très tôt.
07:51D'abord, il y a eu les moqueries. Djokovic débarque sur le circuit jeune, affamé et décalé.
07:56Il vient pas du moule suisse, pas du moule espagnol non plus.
07:59Il arrive avec un autre style, une autre énergie.
08:01Et il veut plaire, il veut s'intégrer à tout prix.
08:04Il veut qu'on le remarque, alors il fait ce qu'un gamin peut faire.
08:07Il imite des joueurs et des joueuses.
08:08Raphaël Nadal, Maria Sharapova, Andy Rodic, il reproduit leurs tics, leurs grimaces.
08:13Le public crie, du moins en apparence.
08:15Et dans les vestiaires, ça rigole moins.
08:17On dit qu'il veut faire le show, mais qu'il manque de respect.
08:20Et très vite, les regards changent.
08:22C'est plus le petit cerf marrant, c'est celui qui veut se faire aimer trop tôt.
08:25Celui qui n'a pas encore tout prouvé, mais qui se comporte comme s'il était déjà dans la bande.
08:29Et dans un sport qui est aussi codifié que le tennis, ça pardonne pas.
08:32Le tennis, c'est un sport de hiérarchie implicite, de respect des codes.
08:36Et Djokovic, avec ses sketchs, il casse le cadre.
08:38Il est pas vu comme cool, il est vu comme envahissant.
08:41Pas comme un humoriste, mais comme un opportuniste.
08:44Il veut trop bien faire, mais ça se retourne contre lui.
08:46Et c'est là que l'écart se crée, entre ce qu'il donne et ce qu'on retient.
08:49Il veut faire rire ? Non, nous on dit qu'il se moque.
08:52Il veut montrer qu'il est à l'aise ? Non, on dit qu'il cherche l'attention.
08:55Il veut exister ? Mais non, on l'accuse de vouloir trop en faire.
08:59Et ce malentendu-là, il ne va plus jamais vraiment le rattraper.
09:02Et puis autre point, il y a eu la suspicion, le soupçon.
09:05Au début de sa carrière, Djokovic se plaint souvent physiquement.
09:08Il appelle le kiné, il demande des pauses médicales, parfois en plein match,
09:11souvent quand il est malmené.
09:13Alors les blessures sont très certainement réelles, mais les regards changent.
09:16Il y a ce fameux épisode contre Rodic à l'US Open 2008,
09:19où l'américain se moque de lui en conférence de presse,
09:21en disant « il est blessé au dos, puis à la hanche, et au thorax, et à la cheville. »
09:25Et là encore, l'image colle.
09:27Atoro a raison, mais Djokovic devient ce joueur qui dramatise, qui exagère, qui en fait trop.
09:31Dans un autre sport, ce serait sûrement banal.
09:33Mais dans le tennis, du fait de ses codes, c'est un crime.
09:36Au tennis, on valorise la retenue, la pudeur, le silence dans la douleur.
09:40Sampras vomissait sur le cours, mais continuait à jouer.
09:43Lendl jouait avec des ampoules ouvertes, et il bronchait pas.
09:46Donc le tennis, c'est l'élégance dans la souffrance.
09:48Mais Djokovic, il fait l'inverse.
09:50Il grimace, il fait appel au médecin, il discute.
09:52Et tout de suite, on doute.
09:53Même quand c'est vrai, nous, on pense que c'est faux.
09:55Et cette réputation-là, elle ne le quittera plus jamais.
09:58C'est devenu un réflexe.
09:59Il dit qu'il a mal, bah nous, on rigole.
10:01Quand il boite, on doute.
10:03Et ce malaise dépasse le cours, parce qu'il renforce l'idée que Djokovic n'est pas fiable, pas transparent.
10:07Et c'est là que le décalage se creuse encore plus.
10:10Il joue mieux que tout le monde, mais il joue sous un autre regard.
10:12Et puis, il y a eu les vrais scandales.
10:14Parce que oui, à un moment donné, c'était plus juste une question de perception.
10:17C'était juste des faits, des polémiques, des affaires.
10:20Et bizarrement, ça tournait souvent autour de Djokovic,
10:22qui se retrouvait au milieu d'un scandale, d'un malaise.
10:24Comme si le drame l'attirait.
10:26Ou pire, comme si le monde avait besoin de lui pour en créer un.
10:292020, on est en pleine pandémie, le monde est à l'arrêt, les tournois sont suspendus.
10:33Et Djokovic lance une tournée d'exhibition dans les Balkans.
10:36L'Adriatour.
10:37Les stades sont pleins, pas de masque, pas de distanciation,
10:40des photos de soirée, des accolades.
10:42Et quelques jours plus tard, plusieurs joueurs sont positifs au Covid.
10:45Dont lui.
10:45Alors il s'excuse, mais le mal est fait.
10:47Le monde du tennis ne comprend pas.
10:49Et le monde tout court s'abat sur lui.
10:51Inconscient, irresponsable, égo démesuré.
10:54Mais ça, c'est que le début.
10:55Parce qu'à l'US Open, au cours d'un match tendu,
10:57il fait parler sa frustration et envoie une balle sur une juge de ligne à la gorge.
11:01Résultat, disqualification immédiate pour Djokovic.
11:03Un épisode terrible pour lui, qui vient une nouvelle fois ternir son image de manière assez violente.
11:08Mais ce qui choque, c'est aussi les réactions sur les réseaux.
11:10Où beaucoup trop de personnes se réjouissent de cette nouvelle.
11:13Si ça avait été Federer ou Nadal, tout le monde aurait déchanté.
11:16Mais vous me répondrez que ni Federer ni Nadal n'auraient commis un tel geste.
11:19Et c'est pas faux.
11:20Open d'Australie 2021, il annonce une déchirure abdominale,
11:23mais finit par gagner le tournoi sans trembler.
11:25Beaucoup doutent.
11:26Lui promet un documentaire pour prouver sa blessure, documentaire qu'on attend toujours.
11:30Open d'Australie 2022, là, c'est le chaos total.
11:32Il refuse le vaccin, donc son visa est annulé.
11:35En Australie, il est détenu, puis expulsé après des grosses batailles juridiques.
11:39Le tout en direct dans le monde entier.
11:41Là, on n'est même plus dans le sport.
11:42C'est un feuilleton politique.
11:43C'est une fracture médiatique.
11:45Mais surtout, un symbole de sa subversivité.
11:47Et dans ces moments-là, l'opinion publique ne lui a pas pardonné.
11:50Pas parce qu'il a fauté, mais parce que tout le monde attendait que ça arrive.
11:53Maintenant, il faut aussi tempérer et dire que Djokovic n'a jamais vraiment eu droit à l'erreur.
11:58Quand Federer casse une raquette, bah on va parler d'un moment d'humanité.
12:01Quand Nadal dépasse le temps entre ses points, oh bah non, mais c'est son rituel.
12:05Mais Djokovic, un mot plus haut que l'autre, un regard agacé, et le procès recommence.
12:09Parce que dans l'imaginaire collectif, il n'est jamais vraiment innocent.
12:12Il est forcément lié à quelque chose, à un soupçon, à une tension.
12:15Et puis il y a ça aussi, le besoin d'être aimé.
12:18Là, on touche quelque chose de plus profond.
12:19Parce que Djokovic ne joue pas seulement pour gagner.
12:22Il joue pour être reconnu, pour être accepté.
12:24Il sert la main à ses adversaires avec respect.
12:26Il applaudit les beaux points.
12:28Il parle même plusieurs langues pour saluer chaque public.
12:31Jusqu'au mandarin pour être adulé jusqu'à Shanghai.
12:33Et pendant des années, il célébrait chaque victoire avec un cœur tendu vers les tribunes.
12:37Comme un gosse qui dit « Je suis là, aimez-moi ! »
12:40Un geste simple, presque naïf, mais qui en dit long sur son envie d'être aimé.
12:44Et puis ce geste a fini par disparaître.
12:46Pas d'un coup.
12:46Doucement.
12:47Match après match.
12:48Saison après saison.
12:49Pourquoi ?
12:50Bah parce qu'il a compris.
12:51Il a compris que quoi qu'il ferait, il y aurait toujours des sceptiques.
12:54Toujours des doutes le concernant.
12:55Et c'est peut-être là que quelque chose se brise.
12:57Donc ce garçon qui voulait être aimé commence à en jouer.
13:00Il chambre.
13:01Il exagère.
13:02Il sourit.
13:02Il célèbre plus longtemps.
13:04Il surjoue l'ironie.
13:05Il provoque et rend les huées presque nécessaires.
13:08Vous me sifflez ?
13:09Très bien.
13:09Je vais vous le rendre.
13:10Il n'est plus dans la demande.
13:12Il est dans la réaction.
13:13Regardez comme vous me jugez.
13:14Et pourtant je gagne.
13:15Je fais que gagner.
13:16Et c'est ça le paradoxe Djokovic.
13:17Il veut pas juste gagner.
13:19Il veut être aimé pour ce qu'il est.
13:20Mais le problème, c'est que ce qu'il est ne rentre dans aucune case.
13:23Alors à force, il accepte.
13:25Il s'adapte.
13:25Il joue le rôle qu'on lui donne.
13:27Et parfois, il le pousse.
13:28Parce qu'il vaut mieux être détesté pour ce qu'on est, que toléré pour ce qu'on
13:31n'est pas finalement.
13:32Et enfin, il y a aussi la foi.
13:34La spiritualité.
13:35Et la manière dont Djokovic parle du monde.
13:37Il parle pas comme les autres.
13:38Il pense pas comme les autres.
13:39Il se nourrit pas comme les autres.
13:41Et il se soigne pas comme les autres.
13:43Djokovic, c'est un champion du 21ème siècle avec des croyances venues d'ailleurs.
13:46Il parle de méditation.
13:48De respiration cellulaire.
13:49De jeûne prolongé.
13:50De câlin de 25 secondes.
13:52Il parle d'énergie, de vibrations, de liens invisibles entre les émotions et les douleurs.
13:56Il croit à la guérison par l'intention.
13:58Il consulte des guérisseurs, des magnétiseurs.
14:01Et forcément, ça divise.
14:02Pour certains, c'est inspirant.
14:03Mais pour d'autres, c'est bizarre.
14:05C'est perché.
14:06Mais pour lui, tout ça a un sens.
14:07En 2010, il découvre qu'il est intolérant au gluten.
14:10Un médecin serbe observe sa respiration en lui posant une tranche de pain sur le ventre.
14:14Beaucoup rit de cette anecdote, mais lui non.
14:16Parce que ce diagnostic change tout.
14:18Il arrête le gluten, les produits laitiers et les sucres rapides.
14:21Et là, son corps se transforme.
14:23Son énergie change.
14:24Son esprit s'ouvre.
14:25Il parle de clarté mentale.
14:27D'un éveil.
14:27D'une reconnexion avec lui-même.
14:29Mais encore une fois, cette transformation intérieure, il sait pas ou il veut pas la traduire dans un langage grand public.
14:34Et comme souvent avec lui, ce qui est sincère devient suspect.
14:37Ces mots ont du mal à passer.
14:39Donc Novak Djokovic est une énigme publique.
14:42Un mélange de rigueur extrême et de tendresse spirituelle.
14:45Un joueur monstrueux qui parle de lumière, de pardon, d'intuition.
14:48Et dans ce monde-là, ça fait peur.
14:50Alors que faire quand tout ce que vous faites pour être aimé devient suspect ?
14:53C'est peut-être ça le vrai drame de Djokovic.
15:00Novak Djokovic a tout.
15:01Le palmarès, la longévité, la régularité.
15:04Il a battu Nadal deux fois à Roland-Garros.
15:06Il a battu Federer trois fois en finale à Wimbledon.
15:09Il les a rattrapés, dépassés et effacés de certaines colonnes dans l'histoire du tennis.
15:13Mais malgré tout ça, rien n'y fait.
15:15Il sourit, on le soupçonne d'être calculateur.
15:18Il se blesse, on doute.
15:20Il s'énerve, on le traite d'arrogant.
15:22Il est toujours trop quelque chose.
15:24Trop intense, trop présent, trop démonstratif.
15:27Et donc jamais assez aimé.
15:29C'est comme si, quoi qu'il fasse, il était toujours dans l'excès.
15:31Il a pas le droit au neutre, au simple.
15:33On le juge à la loupe, avec des critères et une exigence qu'on n'applique à personne d'autre.
15:37Dans sa carrière, il a tout coché, il a tout fait.
15:40Et pourtant, le cœur des gens lui échappe.
15:42Mais Djokovic n'est pas un cas isolé.
15:44Il s'inscrit dans une lignée, une généalogie du grand rejeté.
15:47Du champion trop dominant, trop discipliné, trop différent pour être pleinement aimé.
15:52Prônez Cristiano Ronaldo, corps sculpté, discipline militaire, perfectionniste maladif.
15:57Tout semble calibré, trop visible, trop affiché, trop parfait.
16:01Et pour certains, ça sonne faux.
16:03Il célèbre un but, on dit qu'il se la raconte.
16:05Il pleure après une défaite, on dit qu'il en fait trop.
16:07Et pourtant, il est l'un des plus grands joueurs de l'histoire.
16:10Mais dans le cœur des gens, il restera très souvent derrière Messi.
16:13Parce que Messi est plus naturel.
16:15Et Ronaldo travaille presque trop.
16:16Et puis parce que le sport aime les artistes, pas les ingénieurs.
16:20Il aime les fulgurances, pas les plans.
16:22Et même dans le tennis, c'est pas nouveau.
16:23Ivan Lendl, l'un des joueurs les plus constants des années 80, palmarès monstrueux, mais zéro affection.
16:29Pourquoi ? Parce qu'il gagnait sans faire rêver.
16:32Comme Djokovic.
16:33Donc dans tous ces cas, il y a un pattern qui revient.
16:35Ceux qui gagnent avec panache, on les met tout en haut.
16:38Ceux qui gagnent avec méthode, on les respecte.
16:40Mais de loin.
16:41Et ceux qui, en plus de ça, cherchent à être aimés, on les regarde avec méfiance.
16:45Bah Djokovic, c'est exactement ça.
16:46Un joueur trop dominant pour être attendrissant.
16:49Mais c'est pas de sa faute.
16:50Et c'est pas de la nôtre non plus.
16:51C'est juste le reflet d'une époque, d'une société qui veut des super-héros,
16:55mais des super-héros qui rentrent dans des cases.
16:57Et pas qu'ils soient trop forts non plus.
16:58Pas qu'ils soient trop humains.
17:00On veut des légendes sans fissures.
17:02Des images lisses, sans bavure.
17:03Mais Djokovic, lui, il joue pas du tout ce rôle.
17:06Il tombe, il pleure, il s'énerve, il demande pardon, et il repart.
17:10Djokovic ne colle pas à l'icône.
17:12Il entre pas dans ces cases.
17:13Donc le problème, c'est pas du tout Djokovic.
17:15C'est ce qu'on attend de lui, et ce qu'on attend des champions.
17:18On veut des modèles, et on exige qu'il soit parfait.
17:20On veut qu'il nous inspire.
17:22On veut du Federer, du Nadal, des récits linéaires, des gestes mesurés.
17:26Mais Djokovic, lui, il déborde, il parle trop, il réagit trop.
17:29Il dérange nos repères parce qu'il n'a jamais su jouer un rôle.
17:32Parce qu'il n'a jamais été autre chose que lui-même.
17:35Alors attention, je dis pas que les autres ne sont pas eux-mêmes,
17:37et en particulier Federer et Nadal.
17:38Mais tout est question de caractère.
17:40Et par ce lui-même, j'entends qu'il semble un peu trop proche de ce que nous sommes nous.
17:44Djokovic doute.
17:45Djokovic s'agace.
17:47Djokovic se plante.
17:48Mais Djokovic continue.
17:49Djokovic avance.
17:51Et dans ce miroir-là, peut-être qu'on se voit trop nous à travers Djokovic.
17:54Parce que ce que Djokovic nous montre, c'est pas un rêve impossible.
17:57C'est pas une icône de marbre.
17:58C'est juste la vérité d'un homme qui a tout gagné.
18:00Et qui pourtant court encore.
18:02Pas après un titre.
18:03Pas après un record.
18:04Mais après quelque chose de bien plus rare.
18:06L'acceptation.
18:11Voilà.
18:12Vous n'avez pas compris Novak Djokovic, mais c'est pas grave.
18:14Parce que lui-même a mis du temps avant de se comprendre.
18:17Il n'est pas arrivé dans ce sport pour devenir un modèle, ni une image de magazine, ni un symbole inspirant.
18:22Pas du tout.
18:22Il est arrivé pour survivre, puis pour durer.
18:25Djokovic, c'est pas un héros de contes de fées.
18:27C'est pas un prince au revers parfait, même s'il l'a.
18:29C'est pas un guerrier romantique.
18:31C'est un homme avec des blessures, qu'il ne monte pas toujours.
18:33Des fêlures qu'il essaye de masquer.
18:35Des maladresses qu'il traîne comme des sacs trop lourds.
18:37Et avec un besoin d'amour qui dépasse largement le cadre du cours.
18:41Et si vous l'avez mal compris, c'est sûrement pas parce que vous avez mal regardé.
18:44C'est peut-être parce que lui-même n'a jamais su se placer dans les cases.
18:47Les autres, on savait les résumer en une phrase.
18:49Federer, l'élégance.
18:51Nadal, le combat.
18:52Djokovic, on savait pas trop comment le présenter.
18:54Il n'a jamais incarné un archétype clair.
18:56C'est pas une rage flamboyante ou une froideur chirurgicale.
18:59C'est peut-être tout ça à la fois.
19:01Et parfois, rien de tout ça.
19:02Parce qu'il est juste humain, contradictoire, instable, mais sincère.
19:06Et ça, ça rend difficile à le raconter.
19:08Il a gagné comme un métronome, régulier, précis, implacable.
19:12Mais il a toujours été perçu comme une dissonance.
19:14Pas parce qu'il faisait des fautes, mais parce qu'il ne jouait pas la bonne musique.
19:17Pas celle qu'on voulait entendre.
19:19Pas celle qui fait vibrer.
19:20Il avait pas le storytelling parfait.
19:22Pas de jeunesse dorée, pas de destin écrit à l'avance.
19:24Juste des bombardements, des sacrifices, des doutes.
19:27Et une obsession existait.
19:29Moi, sur le papier, ça me fait rêver ce storytelling.
19:31Mais mélangé à ça, le briseur de Nadal Federer, puis sa quête d'amour,
19:35j'ai pu avoir du mal.
19:36Surtout que j'étais à fond derrière Rapha et même Roger.
19:39Donc un peu à mon image, les fans avaient déjà choisi leur camp.
19:42Et lui, il est arrivé au milieu de tout ça, sans rôle attribué.
19:44Juste lui, Novak.
19:45Et c'est peut-être ça qu'on lui a jamais pardonné.
19:48Et si vous êtes fan de Djokovic, alors vous avez vu ce que peu de gens ont voulu voir.
19:51Pas juste ses trophées et ses records, mais sa résilience, son mental d'acier,
19:55sa capacité à se réinventer quand tout semblait contre lui.
19:58Vous, vous avez vu le feu derrière le masque.
20:00Celui qui l'allume quand personne ne l'applaudit dans le stade.
20:03Et vous savez très bien que ce feu-là brûle plus longtemps que les ovations.
20:06Plus profondément.
20:07Plus silencieusement, mais plus intensément.
20:10Et si vous ne l'avez jamais aimé, peut-être que vous avez vu l'arrogance,
20:13la mise en scène, l'envie de trop bien faire.
20:15Peut-être que ses mots vous ont paru faux, ou trop calculés.
20:18Peut-être que son sourire vous a agacé, et que ses regards vous ont mis mal à l'aise.
20:22Et il n'y a pas de problème, parce que c'est ce que la majorité a projeté sur lui.
20:25Mais posez-vous une question.
20:26Et si ce malaise ne venait pas de lui, mais plutôt de ce qu'il nous renvoie ?
20:29De ce besoin d'amour qu'on ne sait pas gérer.
20:31De cette rage qu'on ne veut pas voir.
20:33Et de cette humanité qu'on ne tolère qu'à moitié chez les champions.
20:36Parce que Djokovic, c'est nous quelque part.
20:38Pas la version brillante, pas l'idéal.
20:40Mais la version fragile.
20:41La version qui doute, qui fait des erreurs, qui trébuche.
20:44C'est la part de nous qu'on n'aime pas toujours regarder.
20:46La part qui a besoin d'être aimé, mais qui ne sait pas comment le demander.
20:50La part qui essaye de bien faire, mais qui parfois en fait trop.
20:53Djokovic, c'est nous quand on échoue.
20:54Et quand on cherche la reconnaissance.
20:56Quand on fait face à l'indifférence, et qu'on continue quand même.
20:59Federer nous a fait rêver par sa grâce et par son élégance.
21:01Nadal nous a fait vibrer par sa rage et par ses milliers de combats.
21:04Et bah Djokovic, lui, nous a confrontés à nos attentes, à nos exigences.
21:08A notre besoin d'amour et à notre peur d'en donner.
21:10C'est facile d'aimer un joueur qui fait l'unanimité.
21:12C'est rassurant, c'est confortable.
21:14Mais aimer celui qu'on ne comprend pas, celui qui vous tend non pas un trophée, mais un miroir.
21:19Ça, c'est plus difficile.
21:20Donc Djokovic n'aura jamais les fans de Federer, ni Laura de Nadal.
21:23C'est certain.
21:24Il n'aura jamais les tribunes qui se lèvent juste avant son service.
21:27Ou les 15 000 spectateurs acquis à sa cause.
21:29Mais il aura autre chose.
21:30Il aura la vérité.
21:32Pas celle qu'on imprime sur des t-shirts.
21:33Pas celle qu'on applaudit sans réfléchir.
21:35Mais une vérité plus inconfortable, plus humaine.
21:38Une vérité qui dérange, qui met mal à l'aise.
21:40La vérité d'un homme qui a tout fait, et à qui on a tout refusé, sauf la victoire.
21:44Et cette vérité-là, elle vous oblige à vous poser une question.
21:47Pourquoi je ne l'aime pas, alors qu'il fait tout ce qu'il faut ?
21:50Peut-être que vous ne l'avez jamais compris.
21:51Mais lui non plus n'a jamais vraiment compris pourquoi vous ne l'avez pas compris.
21:55Mais il a continué d'avancer.
21:56A gagner.
21:57Toujours plus.
21:58A tracer sa route malgré ses détracteurs partout dans le monde.
22:01Et c'est peut-être ça son plus grand accomplissement.
22:03Il n'aura jamais été le plus aimé, mais il aura été le plus constant, le plus solide, le plus fort.
22:08Parce que pendant que les autres cherchaient la lumière, lui a appris à jouer dans l'ombre.
22:12Pendant que les autres savouraient l'ovation, lui a appris à gagner dans les sifflets.
22:15Et ça, ça demande une force que peu de champions ont eu, tout sport confondu, toute époque confondue.
22:20Alors maintenant vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas,
22:22parce que vous venez de découvrir l'autre visage de Novak Djokovic.
22:25Celui qu'on ne montre pas dans les résumés.
22:27Celui qu'on n'affiche pas dans les palmarès.
22:29Mais celui qu'on ne peut plus ignorer.
22:31Et vous ? Est-ce que vous pensez que Djokovic est victime d'une injustice ?
22:34Ou alors est-ce simplement son destin ?
22:36Dites-nous tout ça dans les commentaires, on est très curieux de vous lire.
22:38Et si vous voulez aller plus loin avec Djokovic et revivre ses grands moments,
22:41sa carrière, ses débuts, ses records, ses titres, ses saisons folles,
22:44Cette vidéo juste ici est faite pour vous.
22:46Ciao !

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