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  • 13/05/2025
Patrice Carmouze joue dans "Éloge de l'à peu près" au théâtre de poche Montparnasse tous les lundis à 21h jusqu'à la fin du mois de juin.
Regardez L'invité de 9h40 avec Amandine Bégot et Thomas Sotto du 13 mai 2025.

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Transcription
00:00L'invité du 9-10
00:01Et vous le reconnaissez ce générique est là, il y a Christophe de Chavannes qui est arrivé en courant, la mèche, machin, coucou les filles, coucou les garçons, je ne sais plus comment il faisait.
00:14Et il est avec nous, ce n'est pas Christophe de Chavannes, c'est Patrice Carmouz, le plus grand gaffeur de la télévision française,
00:19qui est évidemment un homme qui est dans nos souvenirs de télévision. Bonjour et bienvenue à vous.
00:23Bonjour.
00:24On va peut-être vous dire coucou d'ailleurs.
00:25Coucou, si vous voulez.
00:26Vous êtes en ce moment et tous les lundis soir à 21h au théâtre de Poche-Montparnasse à Paris,
00:30dans un spectacle qui s'appelle Éloge de l'à-peu-près.
00:34Déjà, c'est quoi l'à-peu-près pour Patrice Carmouz ?
00:37Ah, l'à-peu-près, je trouve que c'est quelque chose qui est très présent dans notre société.
00:43C'est-à-dire, moi je me manque un peu des gens qui ont des avis, et des avis sur tout,
00:46et qui ne connaissent pas du tout les sujets dont ils parlent, si vous voulez.
00:50Alors c'est vrai qu'il y a l'à-peu-près, je suis parti d'une phrase qui dit,
00:54l'à-peu-près, l'imposture progresse de façon incroyable aujourd'hui.
00:58Et je me demande si l'à-peu-près, l'imposture, c'est tout à fait la même chose.
01:01Je veux dire, vous savez, il y a ceux qui savent, qui ne savent pas, qui font semblant de savoir,
01:05et ceux qui ne savent pas, qui ne le savent pas, qui font comme s'ils savaient.
01:06Il y a des imposteurs qui font beaucoup d'à-peu-près aussi.
01:08Il y a des imposteurs qui font beaucoup d'à-peu-près.
01:10Oui, oui, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
01:13C'est la maladie de notre société, tiens, justement, l'à-peu-près, aujourd'hui ?
01:16Oui, oui, oui, je crois.
01:18L'à-peu-près est la confusion entre l'opinion et le savoir.
01:23Moi, j'avais été très frappé, il y a quelques années, on avait demandé par sondage aux Français,
01:28est-ce que vous pensez que l'hydroxychloroquine du professeur Raoult est efficace contre le virus du Covid ?
01:34C'est dans le spectacle, d'ailleurs, ça.
01:34Oui, je dis dans le spectacle, mais c'est vrai que c'est quand même fabuleux de faire un sondage
01:39pour savoir si un médicament est efficace.
01:41On est où, là ?
01:42Oui, c'est scientifique, et soit il l'est, soit il ne l'est pas, quoi.
01:44Oui, c'est ça. C'est la science qui dit que ce ne sont pas les sondages.
01:48C'est quoi, l'idée ? C'est un grand éditorial ? C'est un échange avec le public ?
01:52Qu'est-ce que vous allez chercher avec cette éloge ?
01:55C'est savoureux, déjà, donc on passe à un bon moment, mais...
01:58Oui, c'est vrai qu'il y a aussi un peu du cocalade, c'est-à-dire que je parle de ça,
02:06puis ça me fait penser à autre chose.
02:08Donc, oui, en effet, il y a l'à peu près, mais il y a aussi, je ne sais pas, les religions
02:17qui interdisent la sexualité, etc.
02:20Il y a la mort aussi, je parle de la mort, je parle aussi des transhumanistes, enfin, voilà.
02:25Et ça vaut un éloge, l'à peu près ? Parce que éloge, c'est un joli mot.
02:28Oui, éloge de l'à peu près.
02:30C'est à la fois un éloge et une critique, en réalité.
02:34C'est vrai qu'on est quand même dans une société où l'à peu près est très partagé.
02:41On sait à peu près.
02:42C'est vrai que maintenant, 90% d'une classe d'âge qui a le bac,
02:47autrefois, il y avait les intellectuels qui avaient le savoir.
02:50Aujourd'hui, tout le monde a à peu près le savoir, voilà.
02:53Mais pas vraiment, pas vraiment complètement.
02:55C'est aussi, j'imagine, en écho à tous ces débats, vous le disiez,
03:00tous ces gens qui parlent de tout et de rien.
03:02Sur les scènes d'info, on continue.
03:05Autologues, comme on les appelle.
03:08Les débats, ce n'est pas nouveau.
03:11Mais avant, on interrogeait des gens qui savaient ?
03:14Les débats, ce n'est pas nouveau.
03:15Vous en faisiez, par exemple, en ciel montmardi ?
03:16Oui, absolument.
03:16Bien sûr, bien sûr, on en a fait.
03:18Les débats, ce n'est pas nouveau.
03:19C'était parfois un peu à peu près, d'ailleurs.
03:20C'était du spectacle.
03:21Ce n'était pas toujours d'une rigueur absolue, les débats de ciel montmardi.
03:24Ah, il y a eu des trucs pas mal.
03:26Il y a eu des trucs pas mal.
03:27On a fait le premier débat sur le son contaminé, par exemple.
03:29Non, il y a eu des choses pas mal non plus.
03:33Mais c'est vrai qu'il y avait des choses assez amusantes.
03:36Ce qui me frappe quand même aujourd'hui, c'est que tout fait débat.
03:40Il y a quelqu'un qui dit un mot.
03:42Et tout le monde le sait, d'ailleurs.
03:44Les politiques donnent des petites phrases pour que ça fasse débat.
03:47Tout le monde cherche un peu le buzz.
03:49Mais qui est responsable de ça ?
03:51Moi, je crois quand même que...
03:54Je n'ai rien contre les chaînes d'info en continu.
03:58Mais quand même, le fait d'être obligé d'alimenter, de faire un événement.
04:02Il faut qu'un événement chasse l'événement.
04:03Ça ne dure pas très longtemps.
04:05Au bout d'une journée, on pense à autre chose.
04:07On passe à autre chose.
04:08Et il faut que tout fasse événement.
04:10Or, tout n'est pas un événement, je crois.
04:13Il n'y a plus de hiérarchie, si vous voulez.
04:14Il n'y a plus de hiérarchie.
04:16Vous êtes journaliste.
04:18On sait qu'il y a une hiérarchie dans les informations.
04:20Il y a des choses plus importantes que d'autres.
04:21Il y a de plus en plus dures à tenir.
04:22Ça, c'est vrai.
04:23La pression des chaînes d'info, la pression des réseaux sociaux, etc.
04:25C'est compliqué.
04:26Plus les réseaux sociaux.
04:29Prenons un cas concret.
04:30Hier et ce week-end, tout le monde s'émeut parce qu'Emmanuel Macron laisse traîner un mouchoir.
04:34Et ce qui fait que l'Elysée est obligé de dire non, ce n'était pas de la drogue.
04:36C'était un Kleenex et je me suis juste mouché.
04:38C'est rigolo ou c'est désespérant ?
04:41C'est un peu désespérant.
04:42Vous imaginez, je ne sais pas si ça avait été le général de Gaulle.
04:46On aurait dit qu'il a laissé un mouchoir.
04:47Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?
04:50Prenons de la cocaïne.
04:52Comme dirait François Fillon.
04:53Non, mais...
04:54Il n'a jamais dit ça.
04:56Soyez rigoureux, monsieur, à peu près.
04:58Non, comme on aurait pu dire.
05:01Bon, on évoquait Cielmo Mardi.
05:03Il y a bien sûr aussi, coucou c'est nous.
05:05Enfin, moi quand j'entends votre nom ou je vous vois, je pense à toutes ces bourdes aussi.
05:10Il n'y avait rien qui fonctionnait.
05:12C'était fait exprès ou pas ?
05:13J'imagine qu'on vous a posé mille fois la question.
05:14Oui, bien sûr.
05:16Non, je voyais ça.
05:18Il y avait souvent des gens qui s'approchaient comme ça.
05:21Je voudrais vous poser une question.
05:22Est-ce que vous le faites exprès ?
05:25Non, je ne le faisais pas exprès.
05:26Parce que vous avez l'air d'être assez construit quand même.
05:28Enfin, je veux dire, rigoureux, tout ça.
05:30Et pourquoi ça ne marchait pas alors ?
05:32D'abord, j'avais choisi...
05:33Parce qu'il est le roi de l'à peu près.
05:35J'avais choisi cette rubrique parce qu'un jour, je crois que c'est une attachée de presse de la foire de Paris qui était venue avec des objets.
05:42Et je me suis dit, tiens, je vais faire ça parce que ça ne m'intéresse absolument pas.
05:45Je ne suis pas du tout gadget.
05:47Les objets ne m'intéressent absolument pas.
05:49Donc, je me suis dit, ça peut peut-être donner quelque chose d'amusant.
05:52Et puis, il se trouve, je ne sais pas, après, il y a peut-être une vie des objets qu'on ne maîtrise pas.
05:59Et c'est vrai que...
06:00Mais c'est arrivé à tous les gens qui présentent des objets.
06:02Quand vous êtes en direct, généralement, ça ne marche pas.
06:04Et puis, il se trouve que, comme moi, je m'occupais du reste de l'émission, j'étais rédacteur en chef des émissions,
06:08je n'avais pas tellement le temps de m'occuper de ma rubrique.
06:11Donc, je découvrais un peu au moment où je l'ai présenté.
06:14Bon.
06:15Vous êtes très copain avec François Bayrou, il paraît.
06:18Ah, nous sommes béardés.
06:21Oui.
06:21Nous sommes béardés.
06:23Et vous l'échangez régulièrement avec lui ou pas ?
06:26Depuis qu'il est Premier ministre, je le vois moins.
06:29Oui.
06:30Mais j'écris dans l'éclair des Pyrénées, qui est le journal du poids.
06:36Oui, absolument.
06:36Il a été secrétaire de rédaction quand il était jeune, je crois.
06:39Ah, oui.
06:40Et vous le connaissez depuis longtemps ?
06:42Je le connais, oui, depuis longtemps.
06:43Parce qu'il se trouve que ma mère vivait à ta peau.
06:46Enfin, voilà, j'ai de la famille.
06:47Je suis un peu, oui, pas loin, mais arnais.
06:50Donc, il est plus à peu près ami qu'ami.
06:52Oui, voilà.
06:53C'est ça.
06:53Mais vous dites, j'échange moins avec lui depuis qu'il est Premier ministre.
06:56Ça veut dire que vous continuez quand même à échanger ou pas du tout depuis qu'il était
06:59à Matignon ?
06:59Depuis qu'il est à Matignon, non, je ne l'ai pas eu directement.
07:03Si vous aviez un conseil à lui donner ?
07:06Ah, ben, continue.
07:10Oublie que tu n'as aucune chance, vas-y, fonce sur un malentendu, ça peut marcher.
07:13Non, non, je...
07:14Écoutez...
07:15Non, mais est-ce que les Français sont durs avec lui ?
07:17Quand on voit 14% seulement de Français satisfaits, on a rarement vu une cote de popularité
07:23aussi basse pour un premier ministre.
07:24Ce qui a réussi à faire passer un budget, ce qui n'était pas facile avec la majorité.
07:29L'absence de majorité.
07:31Qui continue à faire des réformes.
07:34Je trouve que son idée de référendum sur le budget a une idée tout à fait mauvaise.
07:39Après tout, si les Français sont d'accord pour faire un effort.
07:44Et c'est très compliqué d'avoir une légitimité aujourd'hui.
07:47C'est tout le problème de la légitimité.
07:48Je trouve que c'est une solution qui n'est pas mauvaise.
07:52Patrice Carmos, vous avez connu les plateaux de télé.
07:55Oui.
07:55Vous êtes maintenant sur scène, donc le lundi soir au Théâtre de Poche à Montparnasse.
08:00C'est la même pression, c'est le même stress, c'est le même strac ou c'est...
08:03C'est un peu la même chose.
08:05En réalité, je crois que la télévision m'a aidé, le direct, etc.
08:10m'a aidé à ne pas avoir, ne pas être trop traqueur.
08:15Vous n'avez pas noué quand vous montez en scène.
08:17Alors, on a toujours un petit peu d'appréhension, la mémoire, etc.
08:21Est-ce que je vais me souvenir, tout ça.
08:23Mais j'avoue que...
08:25Et j'avais joué une pièce avec des vrais acteurs, si je peux dire.
08:29Et au fond, j'étais peut-être un peu moins traqueur qu'eux.
08:33Alors, comme disait Jouvet, ça viendra avec le talent, le trac.
08:35Oui.
08:37Bon, Patrice Carmos.

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