Jeudi 1 mai 2025, retrouvez Caroline Therwath-Chavier (PDG de The Allyance et Cofondatrice de Paris Women in Machine Learning and Data Science (WiMLDS)) dans MANAGER L'ODYSSÉE, une émission présentée par Alix Nguyen.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bienvenue dans Manager l'Odyssée, votre rendez-vous hebdomadaire sur Be Smart for Change.
00:13Un tête-à-tête de 28 minutes en immersion dans le quotidien d'un manager.
00:18Devenir un bon manager ne s'improvise pas.
00:21Aujourd'hui, je reçois Caroline Chavier, fondatrice du cabinet spécialisé dans le recrutement inclusif The Alliance.
00:28Caroline a aussi cofondé l'antenne parisienne The Women in Machine Learning and Data Science.
00:35C'était trop beau pour être vrai.
00:36Une communauté qui réunit aujourd'hui plus de 6 000 membres à 35 ans.
00:40Caroline fait partie du palmarès, 35 leaders à un pack dressé par l'ONG Positive.
00:46Mon invité a grandi dans un milieu ouvrier et revendique avoir construit sa trajectoire grâce à l'école.
00:53Et à la force d'un environnement qui lui a donné sa chance,
00:55Aujourd'hui, elle s'efforce de créer ce même environnement pour d'autres.
01:01Comment construit-on un cabinet à impact ?
01:03Quel type de management pour faire exister des talents qu'on ne voit pas ?
01:07Caroline nous raconte.
01:13Bonjour Caroline.
01:14Bonjour.
01:15Bienvenue.
01:16Je suis très contente d'être là.
01:18Moi aussi, je suis ravie de vous recevoir.
01:20Merci d'avoir répondu présente.
01:22Caroline, je le disais en introduction, vous êtes issue d'un milieu ouvrier.
01:29Vous le revendiquez.
01:30Vous avez intégré Sciences Po grâce à une convention ZEP.
01:35Vous avez parfois ressenti le syndrome de l'imposteur ?
01:39Waouh, ce serait un euphémisme que de le dire.
01:42Je dis assez souvent que quand je rentre chez moi, je ne me sens pas à ma place
01:46parce que je suis perçue comme l'intello et quand je suis ici, implicitement, je n'ai pas tous les codes.
01:53Vous voyez, moi, j'admire les jeunes parisiens pour qui aller à la comédie française est un réflexe.
02:00Moi, c'était quelque chose dont je rêvais.
02:02Ensuite, voilà, c'est un beau parcours et moi, je suis très reconnaissante.
02:06C'était une action de discrimination positive qui avait été décidée par Richard Descoings à l'époque.
02:13L'objectif, c'était d'avoir des étudiants qui venaient d'autres cultures, d'autres environnements socioprofessionnels.
02:21Pour moi, ça a été une expérience incroyable.
02:25Je me suis battue dans mon lycée pour qu'on puisse avoir cette procédure de sélection.
02:29Et puis, j'ai été la seule prise, la toute première année sur six.
02:34Et après, quand on est arrivé à Sciences Po, là, c'est quand même assez difficile.
02:38Moi, je suis allée sur le campus du Havre où tous les cours étaient en anglais
02:41avec six heures de langue asiatique par semaine.
02:43Mais après, ça vous forge un sacré caractère.
02:46Et quand vous dites que je me suis battue dans mon lycée, c'est-à-dire qu'en tant que lycéenne,
02:50vous avez mené le...
02:53Oui.
02:54Mais qui vous en avez parlé à l'époque de l'existence de...
02:58Alors, peut-être que je suis un cliché sur pattes, mais j'étais déléguée.
03:02Et donc, en première, il y avait eu un premier contact entre mon lycée en Normandie et Sciences Po Paris
03:09pour, en fait, bénéficier de cette procédure, donc convention d'éducation prioritaire.
03:15Et je me souviens, il y avait beaucoup de débats parmi les professeurs.
03:19Mais non, on ne va pas faire ça, ça ne va profiter qu'à une ou deux personnes.
03:22Et qu'est-ce qu'on fait des autres qui ne réussissent pas ?
03:24Et moi, je me souviens, à 15 ans, 15 ans et demi, leur dire
03:27« En fait, même s'il y a une ou deux personnes qui réussissent,
03:31ça montre que le champ des possibles, il est peut-être plus large. »
03:35Et puis après, voilà, ça cascade.
03:38Et ça a été mis en place l'année où je me suis retrouvée en Terminal.
03:42Et la suite, vous la connaissez.
03:43J'intègre Sciences Po Paris, ils ouvrent le campus du Havre.
03:47Et moi, je me dis, super, j'avais toujours voulu faire du japonais.
03:51Et bien, j'ai réalisé mon rêve.
03:53Et comment vous l'avez dépassé, ce syndrome de l'imposteur qu'on évoquait ?
03:58La présence des amis, des professeurs aussi, qui voient le potentiel ou les capacités, ça aide beaucoup.
04:05Moi, je trouve que c'est une bonne chose de douter de soi,
04:08parce que ça permet de se poser des questions et de mettre en place une discipline pour travailler
04:14et aller au-delà de ses propres compétences.
04:17Et moi, je remercie beaucoup mes professeurs.
04:20J'en ai notamment un en tête qui était présent à mon mariage.
04:23Ah, c'est une belle histoire.
04:24Mais oui, parce qu'il m'a toujours soutenue.
04:26Et quel professeur c'était ?
04:27C'était un professeur d'anglais.
04:29À Sciences Po ou au lycée ?
04:31Dans mon lycée, Jean-Charles Lafontaine.
04:35Mais aujourd'hui, c'est encore quelque chose qui vous traverse,
04:38contre lequel vous luttez, ou c'est quand même globalement derrière vous ?
04:42Je vais être transparente, vous voyez, certaines fois,
04:44à l'occasion de déjeuner d'affaires notamment,
04:47pour plein de raisons.
04:49Moi, ce n'est pas des situations où je me sens très à l'aise.
04:52C'est très long, c'est très pompeux.
04:55J'aime bien aller droit au but.
04:57Donc, il faut trouver d'autres formats.
04:59Et vous voyez, vous mentionniez tout à l'heure
05:01Women in Machine Learning and Data Science.
05:03Beaucoup, on va là.
05:05Alors, vous, bien sûr, l'humiliation continue.
05:08Non, non, non, vous avez très bien fait.
05:10En fait, ces formats-là, c'est des présentations techniques.
05:14Vous avez des expertes de l'intelligence artificielle
05:16qui viennent présenter leurs travaux.
05:18Donc, elles viennent de la recherche académique,
05:20elles viennent d'entreprises.
05:21Et en fait, c'est beaucoup plus...
05:23Oui, comme je le disais, direct,
05:25parce que j'allais faire un anglicisme.
05:28Alors que moi, vous voyez,
05:29me mettre autour d'une table avec du vin
05:31et puis attendre une demi-heure
05:33qu'il y ait une conversation qui me plaise,
05:36ce n'est pas mon truc.
05:37Voilà.
05:37Donc, c'est plutôt quelque chose que vous assumez, en fait.
05:39C'est la passe-caroline.
05:40Oui, et puis c'est bien d'être différente.
05:42Tu choisis tout le point.
05:43Exactement.
05:43Je me rattrape.
05:45C'était ce que je voulais dire.
05:46C'est pas l'anglais.
05:47Non, non.
05:49En fait, moi, j'aime bien la complémentarité.
05:51Vous voyez, je ne vais pas forcément siloter les gens
05:53dans des cases, mais on vient tous de quelque part
05:56et ça se situe en point de vue.
05:58Tout l'airons-nous.
05:59Exactement.
06:00Et j'aime bien quand les gens font preuve
06:03d'ouverture d'esprit, de toutes parts.
06:05D'accord.
06:06Voilà.
06:06Ce que je n'aime pas trop, c'est, vous voyez,
06:08les gens qui ont des postulats et qui n'en bougent pas,
06:11les gens de tel quartier sont comme ci, etc.
06:13Ben non, en fait, pas tous et pas toutes.
06:17Et vous dites donc souvent que l'école vous a donné la légitimité.
06:23Dans votre manière de manager aujourd'hui,
06:25est-ce que vous cherchez à transmettre cette même confiance ?
06:29Complètement.
06:30Et déjà, combien de personnes vous managez aujourd'hui ?
06:32Alors aujourd'hui, on est six.
06:33C'est un collectif de professionnels du recrutement.
06:37Oui.
06:37Et on travaille aussi sur les problématiques de diversité et inclusion.
06:40Alors je sais que là, en ce moment, c'est un peu tendu,
06:43mais c'est intéressant parce qu'on observe de son cloche
06:46ceux qui veulent continuer à aller plus fort
06:48et ceux qui, eux, sont un tout petit peu plus timorés et freinent.
06:53Mais le métier, le business, c'est des allers-retours.
06:57Donc moi, j'observe.
06:58Ça, vous êtes en train d'observer en ce moment même ?
07:00Oui.
07:01Mais je suis assez optimiste.
07:01Vous diriez que le vent tourne ?
07:03Des changements s'opèrent.
07:05Je ne dirais pas que le vent tourne parce que c'est encore trop tôt.
07:08Donc on s'observe et ensuite, on va voir des changements
07:12peut-être plus structurels s'installer.
07:15Mais je suis très rassurée.
07:16Moi, j'ai beaucoup de clients historiques
07:18avec lesquels je travaille depuis plusieurs années
07:20qui, en fait, continuent, maintiennent ces efforts
07:22justement pour faire face à la mouvance américaine
07:25pour ne pas la nommer.
07:28Donc pour répondre à votre question,
07:29au quotidien, moi, dans mon métier,
07:31ça passe par la sélection de mes collaborateurs et collaboratrices.
07:34Mais c'est aussi dans la façon dont on va accompagner
07:36les candidates et les candidats,
07:38dans la façon de présenter leur parcours professionnel.
07:43Prenons un stéréotype.
07:45Les femmes vont avoir tendance, par exemple,
07:46à pondérer les résultats,
07:48les excellents résultats qu'elles ont obtenus.
07:51Moi, je vais leur dire,
07:51tiens, ça pourrait être intéressant
07:53de ne pas formuler les choses comme ça,
07:54de ne pas passer par la négation,
07:56mais de vraiment être dans la description
07:57de ce que tu as fait.
07:58Ça, c'est quelque chose que vous observez
08:01ou que vous vous basez sur des statistiques, pour le dire ?
08:03Sur les deux, déjà, je lis beaucoup
08:04de livres, en sociologie notamment,
08:08d'études qui peuvent sortir.
08:09Et en fait, vous voyez,
08:10je pense que je n'ai pas fait le compte,
08:12mais en plus de 12 ans d'expérience professionnelle,
08:14j'ai dû faire des milliers d'entretiens.
08:17Je peux quand même statistiquement
08:18tirer des conclusions personnelles
08:20liées au métier dans lequel j'exerce.
08:23Donc c'est l'informatique et l'intelligence artificielle.
08:26Vous avez numériquement
08:27une sous-représentation des femmes.
08:28Moi, quand je vois qu'il y a une différence
08:30en fait de la façon dont il, elle se présente,
08:34j'essaye d'injecter un tout petit peu plus
08:36de neutralité, vous voyez,
08:39de moins charger en fait le discours
08:41et que tout le monde en fait parle le même langage.
08:43C'est ce vers quoi j'ai envie qu'on tente,
08:45tous et toutes.
08:47Vous êtes passée par des postes en recrutement
08:49et puis vous avez fondé votre cabinet.
08:52À quel moment est-ce que vous vous êtes dit
08:53j'ai envie de faire à ma manière ?
08:56Ah ben ça, c'est simple.
08:57C'est 2016-2017.
09:01Il y a eu un moment un peu eureka.
09:04Je me rends à une conférence scientifique.
09:06À l'époque, j'étais chez Criteo
09:08qui reste aujourd'hui une des seules boîtes de la tech
09:10cotées en bourse aux Etats-Unis.
09:13Et en fait, je vois dans le public
09:14à peu près 30-35% de femmes.
09:17sauf que moi, quand j'étais au bureau,
09:20de l'autre côté du téléphone,
09:229 fois sur 10, j'avais un homme au bout du fil
09:25sur mes candidats chercheurs, ingénieurs en intelligence artificielle.
09:29Donc là, je me dis, il y a un décalage
09:31entre le vivier dont je dispose
09:33et les gens qui viennent jusqu'à moi.
09:35Et je ne suis pas quelqu'un qui râle…
09:37Enfin si, je râle beaucoup, mais pas longtemps.
09:40C'est-à-dire que si je vois un problème,
09:42je vais essayer de trouver plusieurs solutions,
09:43de tester.
09:45Et c'est ce qui s'est passé en fait
09:46avec la création du meet-up
09:47William LDS dont on parlait plus tôt.
09:49C'était comment changer les représentations
09:52dans ce domaine-là ?
09:54Comment créer des rôles modèles ?
09:56Et comment faire en sorte que les femmes
09:57se créent un réseau dans leur domaine ?
10:01Et je vais vous rajouter une dernière couche.
10:03Ma petite plaisir personnelle,
10:05c'est que ce sont des événements
10:06qui sont ouverts à tous.
10:08Et donc, on a beaucoup d'hommes
10:09qui viennent à nos événements
10:10et qui nous disent
10:12« Pour la première fois,
10:14je me suis retrouvée en sous-nombre. »
10:16Et donc, je vois ce que ça génère
10:18quand on est une femme,
10:20une personne racisée.
10:22Et donc, eux, ça leur provoque aussi
10:24des changements qui font qu'au quotidien,
10:26en tant que collègues,
10:28en tant que managers,
10:29ils changent aussi leur positionnement.
10:31Ça, c'est la plus belle des récompenses.
10:33Et est-ce qu'il y a une rencontre,
10:35une figure clé
10:36qui vous a aidé à franchir le cap ?
10:40Il y en a eu deux.
10:41Il y a eu ma cofondatrice
10:42qui s'appelle Chloé Agathe Azenkot.
10:45C'est une enseignante-chercheuse
10:47en intelligence artificielle.
10:49Et en fait, ce qui s'est passé,
10:50c'est que Chloé, j'admirais son travail.
10:52Elle travaille à l'application
10:54de l'intelligence artificielle
10:56sur des sujets liés à la médecine.
10:58Et en fait, un jour, prise de folie,
10:59je l'ai invitée à un cocktail
11:01organisé par Créthéo, toujours.
11:03Et je me suis dit
11:04« Elle ne viendra jamais. »
11:05Elle est venue.
11:06Et en fait, pendant une heure,
11:07on a parlé ensemble
11:08de la représentation des femmes
11:10dans la science,
11:12mais aussi dans les métiers
11:13de l'ingénierie.
11:13Et il y a une deuxième femme
11:15assez marquante
11:17qui s'appelle Nicole El-Karaoui,
11:19donc qui, elle, est mathématicienne.
11:21On la connaît beaucoup
11:22pour son travail autour des risques.
11:24Et en fait, on a célébré avec elle
11:26ses 75 ans.
11:29Et elle m'avait dit quelque chose
11:30que j'ai toujours dans mon cerveau,
11:33c'est qu'encore aujourd'hui,
11:34à 75 ans,
11:35quand je vais à un colloque de maths,
11:37je suis la seule femme.
11:38Et c'était comme ça
11:39quand j'ai commencé ma carrière.
11:41Et c'est toujours comme ça aujourd'hui.
11:42Et je crois qu'aujourd'hui,
11:45peu importe le genre qu'on est
11:46ou qu'on a, pardon,
11:48on n'a plus le temps.
11:50On ne peut pas se priver de talents
11:51en raison de leur couleur de peau,
11:53en raison de leur validité,
11:55de leur handicap
11:56ou de leur genre.
11:57Et moi, j'aime bien réfléchir comme ça.
12:00On a besoin de tout le monde, en fait,
12:01pour créer de la valeur,
12:03pour se poser les bonnes questions
12:04et aller encore plus loin.
12:05Pour parler de votre façon de manager,
12:09quelle place est-ce que vous accordez
12:11à l'intuition ?
12:13Et quelle place,
12:14à contrario,
12:15est-ce que vous accordez
12:16à l'aspect organisé, méthodique ?
12:20Alors, en tant que recruteuse,
12:22s'il y a des camarades du métier
12:24qui m'écoutent,
12:25tout le monde sait que l'intuition
12:27ou le feeling,
12:29c'est quelque chose qu'on entend beaucoup,
12:30ce n'est clairement pas
12:31ce qui dessine mes décisions.
12:35Je fais ce qu'on appelle
12:36des entretiens structurés.
12:37Ça veut dire que je vais définir
12:38les questions que je vais poser en entretien
12:40liées à un poste
12:42pour être la plus objective possible
12:44et surtout pour pouvoir prédire
12:45la performance de la personne
12:47dans son futur poste,
12:48même si ce dernier évolue en cours de route.
12:51Donc, pour répondre à votre question,
12:53je suis très structurée.
12:56Je regarde beaucoup
12:56ce que la science nous a mis à disposition.
12:59Je n'ai rien inventé.
13:01Ce sont des techniques
13:01qui ont pu être mises en lumière,
13:03notamment par Google.
13:04et après, l'intuition,
13:07je dirais qu'elle se place peut-être
13:08sur les rencontres qu'on peut faire
13:10en dehors de son cercle naturel,
13:13aller vers des gens parfois
13:14vers lesquels on ne serait pas allé naturellement
13:16pour s'autoriser, en fait,
13:19de sortir des sentiers battus.
13:20Elle est là un peu l'intuition,
13:22mais moi, j'appellerais plutôt ça
13:23de la créativité
13:24ou de l'opportunisme aussi, parfois.
13:27Mais globalement,
13:28pourquoi vous ne lui laissez pas
13:29tant de place ?
13:31Parce que, en fait,
13:33le feeling, ça ne veut tout et rien dire.
13:36Et en fait, quand on fait ça,
13:38on va tous avoir tendance
13:39à recruter des gens
13:40qui nous ressemblent.
13:42C'est là qu'on a des biais.
13:43Oui.
13:43Donc, il faut s'en méfier, quoi,
13:44de l'intuition.
13:45Exactement.
13:46Après, vous voyez,
13:46moi, je fais une évaluation
13:48chaque année
13:49de mes propres biais.
13:50Il y a un outil
13:51qui est mis à disposition
13:52par des équipes de chercheurs
13:53d'Harvard.
13:54Donc, il faut parler anglais.
13:56Ah, il y a...
13:56Il faut parler anglais,
13:58mais je regarde tous les ans
13:59comment j'évolue
14:00sur les mêmes thématiques.
14:02Et ça, je recommande
14:03à mes clients,
14:05aux gens avec lesquels
14:05je travaille,
14:06de le faire
14:07parce qu'en fait,
14:07on en a tous des biais.
14:09C'est pas...
14:10C'est universellement reparti.
14:12Voilà.
14:12Oui.
14:13Mais il s'agit de lutter.
14:14Oui.
14:16Quand on monte un cabinet,
14:18justement,
14:19avec des valeurs aussi fortes,
14:21comment est-ce qu'on s'assure
14:22de rester aligné
14:25et ce même en période
14:27de croissance,
14:28ce qui va vous arriver
14:29encore et encore ?
14:30Ça, c'est une superbe question
14:32parce que quand on lance
14:33son activité,
14:35je crois qu'on a tous
14:35un peu le travers
14:36de aller,
14:37on prend des références
14:38pour se faire connaître,
14:39etc.
14:40Il y a eu des écueils.
14:42Dans mon cas,
14:43il y a des clients aujourd'hui
14:44avec lesquels
14:45je retravaillerai pas
14:45parce qu'en fait,
14:47par exemple,
14:47je n'avais pas listé
14:48mes questions
14:49par rapport à mes valeurs.
14:51Je vous donne
14:51un exemple concret.
14:52Il y avait un de mes clients
14:55qui faisait travailler
14:56des personnes
14:56qui n'étaient pas déclarées.
14:59Et ça,
15:00ce n'est pas un système,
15:01ce ne sont pas
15:02des comportements
15:03que je souhaite soutenir
15:04parce que c'est juste
15:05interdit.
15:07Et puis,
15:07vous ne pouvez pas travailler
15:08sur des sujets
15:09de diversité,
15:10d'inclusion
15:10et de...
15:11Il y a une forme
15:12d'exemplarité.
15:13Exactement.
15:14Vous avez tout compris.
15:16Donc moi,
15:16je me suis dit,
15:16il faut que je sois exemplaire.
15:17Donc,
15:17comment je peux faire ?
15:19C'est définir mes valeurs.
15:21Donc,
15:21typiquement,
15:22moi,
15:22c'est le télétravail,
15:23le proposer à 100%
15:25ou en format hybride.
15:26Si les entreprises
15:27veulent que les gens
15:28viennent au bureau,
15:29je leur dis OK,
15:30mais on teste.
15:31Si pendant 2-3 mois,
15:32on n'est pas satisfait
15:33par les résultats,
15:34on se dit au revoir,
15:35mais on n'est pas fâché.
15:36La modernité
15:37des technologies
15:38utilisées autour
15:39de l'informatique
15:40pour que ça vienne
15:41maximiser l'employabilité
15:43de mes candidats
15:43et de mes candidates.
15:45Et la dernière partie,
15:46c'est la plus importante,
15:47c'est la culture humaine
15:50et la sensibilité
15:51sur les sujets
15:52de diversité
15:52et inclusion.
15:53Je vous donne
15:54des exemples concrets.
15:56Ça m'est déjà arrivé,
15:57j'arrive avec 2 membres
15:58de mon équipe
15:59qui s'avèrent être
15:592 femmes.
16:01J'ai un client
16:01qui nous dit
16:02« Salut les filles ! »
16:04« Je suis mère de famille,
16:07mes collaboratrices aussi,
16:09on n'est pas copains-copines,
16:11je reprends mon client. »
16:12Je leur dis
16:12« Non, on ne va pas dire
16:13bonjour les filles,
16:14bonjour mesdames si tu veux,
16:16bonjour the alliance. »
16:17Mais ça, vous voyez,
16:18c'est le genre
16:19de micro-comportement
16:21où je sais que derrière,
16:22ça va être ok
16:23de faire des blagues sexistes,
16:25ça va être ok
16:26de faire des blagues homophobes,
16:27donc je me dois
16:28d'être attentive.
16:29Et après,
16:30je vais aller poser
16:30d'autres questions
16:31sur typiquement,
16:32« Voilà, s'il y a un conflit
16:34en interne,
16:35comment est-ce que ça se passe
16:36chez vous ? »
16:37Et autre exemple,
16:38j'ai beaucoup de clients
16:39qui viennent vers nous
16:40et qui nous disent
16:41« On est nuls en fait,
16:43on est tous dans le même moule,
16:45hommes blancs,
16:46cisgenres,
16:46diplômés de grande école
16:47et en fait,
16:48on veut faire mieux,
16:50on veut faire différemment
16:51des autres
16:51parce qu'en fait,
16:52ces garçons-là,
16:53ils sont chouettes,
16:54ils ont des copines,
16:55ils ont des sœurs,
16:56ils ont un entourage
16:58qui a déjà été discriminé
17:00sur la base de son genre
17:01ou de son sexe
17:02et en fait,
17:03ils se disent
17:03« En tant que dirigeant,
17:04j'ai envie de faire mieux,
17:05encore une fois. »
17:07Et justement,
17:08le recrutement inclusif,
17:10ça commence où ?
17:11Alors,
17:12on va aller à la racine.
17:14Déjà,
17:14c'est la formation
17:14des équipes en interne.
17:17Les mots qu'on utilise,
17:18la façon dont on va rédiger
17:20les offres d'emploi,
17:21c'est extrêmement important.
17:23Plus vous mettez de critères,
17:25plus en fait,
17:25vous allez éloigner
17:26les gens sous-représentés.
17:28Donc,
17:28on peut parler des femmes
17:29mais pas que.
17:30Donc,
17:30il ne faut pas faire
17:31sa liste de courses
17:32en mode « Je veux ça,
17:32je veux ça,
17:33je veux ça. »
17:33Par critères,
17:34qu'est-ce qu'ils pourraient éloigner ?
17:35Des compétences techniques
17:36ou des compétences humaines,
17:38typiquement.
17:39Plus vous en mettez,
17:40moins votre vivier
17:41va être conséquent.
17:42Donc,
17:43il faut aller à l'essentiel
17:44par rapport
17:44au poste qu'on cible.
17:47Ensuite…
17:47Et ça ne veut pas dire
17:48s'éloigner
17:48des meilleurs profils ?
17:50Pas nécessairement,
17:51en fait.
17:52Au contraire,
17:52c'est ouvrir
17:53le paysage
17:55à des candidatures
17:56qui,
17:56d'habitude,
17:57ne nous parviennent pas.
17:59Donc ça,
17:59c'est un premier élément,
18:01la façon dont les offres
18:01sont rédigées,
18:03les endroits
18:03où on va diffuser
18:04les offres,
18:05ça compte beaucoup.
18:07Quatrième,
18:08la façon dont le processus
18:09de recrutement
18:10va avoir été conçu,
18:11je parlais tout à l'heure
18:12des entretiens structurés,
18:14ça marche pour tous les métiers.
18:16Et il n'y a pas…
18:16Enfin,
18:17c'est un investissement
18:18au début,
18:18en termes de temps,
18:20mais après,
18:20ça vous fait gagner du temps
18:21et surtout…
18:22Est-ce que ça ressemble
18:23à quoi,
18:23grosso modo ?
18:24Grosso modo,
18:25c'est…
18:25Imaginons,
18:27je souhaite recruter
18:28une journaliste.
18:29Je vais vérifier
18:30ses capacités rédactionnelles.
18:32Je vais vérifier
18:33si elle a des sujets
18:34d'expertise
18:34en économie,
18:36sur les métiers du soin.
18:39Vous voyez,
18:39je vais lister,
18:40en fait,
18:40des compétences
18:41et à partir de là,
18:43je vais en définir
18:44des questions
18:45pour m'assurer
18:46que les compétences
18:47sont au rendez-vous.
18:48Ça peut aussi passer
18:49par des mises en situation.
18:50Vous voyez,
18:51si on se voyait
18:51toutes les deux,
18:52je pourrais vous dire
18:52« Allez,
18:53on se fait une vidéo
18:55qui finira par être
18:56un podcast,
18:57une émission
18:57et ça peut être ça aussi.
19:00Voilà.
19:01Vendez-moi
19:01ce magnifique pull
19:02pour quelqu'un
19:03qui fait de la vente.
19:05Exemple.
19:06OK ?
19:06Et quelles sont
19:07les erreurs classiques
19:08que font beaucoup
19:09de recruteurs
19:10sans s'en rendre compte ?
19:11Même ceux qui pensent
19:13être dans une démarche
19:14plutôt inclusive.
19:15J'allais faire une blague,
19:16mais dans le milieu
19:17du recrutement,
19:18il y a encore des gens
19:18qui utilisent
19:19la graphologie.
19:20Donc,
19:20la façon
19:21dont vous écrivez
19:22pour recruter des gens.
19:24Alors,
19:24non,
19:24ça,
19:24il ne faut pas faire.
19:26Oui,
19:26je vous jure.
19:27Donc,
19:27ça,
19:27c'est un truc,
19:28on rit entre nous
19:29de ça.
19:30Les erreurs.
19:32En fait,
19:32moi,
19:32je pense que...
19:33Est-ce que parfois,
19:33vous observez
19:34un décalage
19:35entre les intentions
19:37affichées
19:37en matière
19:38de diversité ?
19:40j'imagine que oui
19:41et la réalité
19:42des pratiques ?
19:43Et si oui,
19:44est-ce que vous avez
19:44des exemples typiques ?
19:46Là,
19:47je veux dire oui.
19:48Il y a des entreprises
19:49qui ont des politiques
19:51de diversité
19:52et d'inclusion
19:53qui sont affichées
19:53sur leur site internet,
19:55qui sont quasi
19:56irréprochables.
19:57Et en fait,
19:58avec le temps,
19:58quand vous grattez,
19:59quand vous vous interrogez
20:00les salariés,
20:01on sait qu'il y a
20:02des comportements
20:04problématiques
20:04liés au harcèlement,
20:06moral,
20:07très souvent
20:08et parfois sexuels.
20:11Donc,
20:11tout ça,
20:12en fait,
20:12comment composer avec ça ?
20:14Malheureusement,
20:14il n'y a pas de recette miracle.
20:16C'est la prise de conscience.
20:17C'est aussi,
20:18parfois,
20:18prendre un pas de côté
20:19et analyser,
20:20en fait,
20:20ce qui se passe
20:21dans sa propre structure.
20:22Ça peut être aussi
20:23poser des questions
20:24à ses salariés.
20:25Comment vas-tu ?
20:26Qu'est-ce que je peux faire
20:27pour toi ?
20:28Est-ce que récemment,
20:29tu t'es senti en difficulté ?
20:30Est-ce que je peux t'aider ?
20:32Il y a des choses
20:33très pratiques
20:34et en fait,
20:34on oublie de le faire.
20:36Et ce n'est pas forcément
20:37une mauvaise intention,
20:38c'est qu'on est pris
20:38un peu par le flux
20:39d'activités
20:40qu'on doit mener.
20:41Donc,
20:42voilà,
20:42la prise de confiance
20:43et prendre,
20:45allez,
20:45quelques minutes
20:46où se dire,
20:47OK,
20:47j'ai remarqué que,
20:48tiens,
20:48telle personne,
20:49elle n'allait pas très bien
20:50récemment,
20:50je vais peut-être
20:50lui poser des questions.
20:51Qu'est-ce qui se passe ?
20:53Ou même sans aller
20:55jusque-là,
20:56je pensais à typiquement
20:57une entreprise
20:58qui vous dit
20:59je veux plus de diversité,
21:01mais qui continue
21:02à recruter
21:02des élèves
21:03issus
21:03de grandes écoles.
21:05Est-ce que ça,
21:05c'est...
21:06Alors là,
21:07j'ai plein d'exemples
21:08en tête.
21:08que c'est monnaie courante
21:09aussi, quoi.
21:10Là,
21:10je peux vous citer,
21:11par exemple,
21:12j'étais assez bluffée
21:13par le groupe Accor
21:14qui,
21:16en fait,
21:17a des...
21:18Ça,
21:19j'ai trouvé ça beau,
21:20ça fait plus de dix ans
21:20qu'ils ont des formations
21:22managériales,
21:24en fait,
21:24pour tous les corps
21:25de métier,
21:26pour qu'en fait,
21:27en interne,
21:28il n'y ait pas de place
21:29pour le manque de respect,
21:30pour que,
21:31par exemple,
21:31on ne s'interrompe pas
21:33pendant les réunions.
21:34Donc,
21:34ça vient optimiser
21:35la rétention des individus
21:37et ça vient assainir
21:39les relations
21:40et ça diminue,
21:41en fait,
21:42les situations problématiques
21:43parce que vous mettez
21:44un groupe d'individus
21:44dans un endroit,
21:46oui,
21:46il peut y avoir
21:47des choses qui vous échappent.
21:48Donc,
21:49il faut être
21:50irréprochable
21:53sur ces politiques RH.
21:55Et moi,
21:55j'aime bien aussi parler
21:56des instances représentatives
21:57du personnel,
21:58also known as
21:59les syndicats.
22:00il ne faut pas les oublier
22:01et ils font un gros travail
22:03notamment d'accompagnement
22:04sur ce type de sujet.
22:05Donc,
22:06ça peut être bien
22:06de collaborer avec eux
22:07quand on a une structure
22:08qui en bénéficie.
22:10Est-ce que votre rôle,
22:11vous l'envisagez aussi
22:12comme une façon
22:13de se faire rencontrer
22:14des mondes
22:16qui ne se croisent pas
22:17naturellement ?
22:19Clairement,
22:19c'est ça tout le temps.
22:21C'est ça qui vous guide ?
22:22Oui,
22:23des communautés
22:24avec des grands groupes,
22:26des personnes étrangères
22:27avec des gens francophones.
22:29Ça peut être des femmes
22:31avec des hommes
22:31sympathiques,
22:34sains,
22:34parce que ça existe aussi.
22:36Il y a encore quand même
22:37beaucoup de travail là-dessus.
22:38Je ne vais pas dire le contraire.
22:41C'est beau, en fait,
22:42d'entrechoquer la différence
22:44parce qu'elle est génératrice.
22:46Vous voyez,
22:46tout à l'heure,
22:47j'ai oublié de dire
22:47un truc tout bête,
22:48mais quand on travaille
22:49sur des sujets de diversité,
22:50quand on finance
22:51des créatrices d'entreprises,
22:53en fait,
22:53on va aller sur de nouveaux marchés
22:54qui n'ont pas été explorés.
22:55Moi,
22:57je suis nouvellement
22:59business angel.
23:00Ça m'intéresse
23:01d'aller chercher
23:01des métiers
23:03où on peut faire
23:04de l'argent
23:04sur des produits,
23:06des services,
23:07des idées
23:08qu'on n'a pas encore
23:09mises en place.
23:10Et du point de vue
23:10du contexte,
23:13vous ne sentez pas
23:13plus de résistance
23:15ou des entreprises
23:16qui se détournent
23:17un peu de ces enjeux
23:18ou qui êtes sur le terrain
23:20et sur ce sujet-là,
23:22précisément ?
23:23En fait,
23:24je crois que je ne suis pas
23:24la bonne interlocutrice
23:25parce que mon positionnement,
23:27il est si clair
23:28depuis maintenant
23:28plus de huit ans.
23:30En fait,
23:30j'ai des clients,
23:31j'ai des candidats
23:32et des candidates.
23:32Ça filtre d'emblée.
23:34Exactement.
23:35Donc,
23:35en fait,
23:35c'est extrêmement vertueux.
23:37Et ceux qui n'ont plus
23:38envie de faire,
23:39je les vois grâce
23:40aux journaux.
23:42Je le vois en lisant
23:43l'actualité,
23:44mais ils ne viennent pas
23:44jusqu'à moi
23:45parce que ceux avec lesquels
23:46je continue de travailler,
23:48c'est un peu comme
23:48les L'Oréal,
23:49j'ai vu récemment,
23:50qui ont dit,
23:51nous,
23:52on ne va pas arrêter
23:52nos politiques de diversité
23:53et d'inclusion,
23:54on va continuer
23:55et on va aller plus fort.
23:56Et moi,
23:57j'ai beaucoup de mes clients,
23:58vous voyez,
23:58des entreprises françaises
23:59de 500 personnes
24:00à travers le monde
24:01qui continuent.
24:03Parce qu'en fait,
24:03les États-Unis,
24:04ce n'est pas le monde.
24:05Et il y a plein d'endroits,
24:08les disparités,
24:10les discriminations
24:11qui sont systémiques,
24:13il va falloir continuer
24:14de se battre.
24:15La loi européenne
24:17sur la transparence
24:17des salaires,
24:19pour réduire
24:20le gap,
24:23la différence
24:23de salaire
24:24entre les hommes
24:24et les femmes,
24:25on ne va pas s'arrêter
24:26parce que les États-Unis
24:27ont dit qu'il n'y avait
24:28que deux genres
24:28dans la vie.
24:29Voilà.
24:31S'agissant de votre expérience
24:32de manager,
24:33à vous,
24:35comment est-ce que vous gérez
24:36la solitude
24:37dans les prises de décisions ?
24:39Alors ça,
24:40je suis très contente
24:41que vous abordiez
24:41la question
24:42parce que c'est quelque chose
24:44aussi que je dis
24:45systématiquement
24:46à mes candidats
24:47et candidates
24:48qui vont encadrer
24:49des équipes,
24:50le management isole.
24:52Donc il faut trouver
24:53des zones
24:54de soupape
24:55où on va pouvoir
24:56se délester
24:58d'inquiétudes,
24:59de stress
24:59qu'on garde
25:00soit quand on est dirigeant
25:02ou manager.
25:03Vous en avez fait
25:03les frais de ça ?
25:04Oui,
25:05notamment à mon retour
25:07de congé maternité,
25:09je suis revenue
25:09au moment
25:11où la tech
25:11avait diminué
25:13ses investissements,
25:15était assez frileuse
25:16et j'ai eu
25:17à prendre des décisions
25:18en tant que dirigeant
25:20d'entreprise
25:20qui ont été difficiles,
25:21ne pas garder des gens
25:22que j'avais recrutés
25:24et en fait,
25:25ce que j'ai fait,
25:26c'est en parler
25:26avec des pères.
25:28Je crois aussi
25:29beaucoup à la préparation
25:30mentale
25:32issue du monde
25:33du sport.
25:34Je pense à
25:34des navigateurs
25:36ou à Teddy Riner
25:37qui récemment a dit
25:39qu'il a un préparateur
25:40physique
25:40mais il a aussi
25:42une psy
25:42qui la suit
25:43et à titre personnel,
25:45moi je travaille
25:45autant mes muscles
25:46que mon cerveau.
25:47Donc voilà,
25:48c'est quelque chose
25:48que je pense.
25:49C'est la comparaison
25:50avec le monde
25:51du sport
25:52revient très souvent
25:53dans cette émission.
25:56Et quel rôle joue
25:57votre équipe aujourd'hui ?
25:59Vous co-construisez
26:00beaucoup ensemble ?
26:02Moi je suis fière
26:03de l'équipe
26:03que j'ai constituée.
26:05Je la nomme
26:06un collectif
26:07parce que
26:08j'ai défini
26:09des valeurs
26:10une entreprise
26:11et après
26:12c'est décliné
26:13avec des pratiques
26:14quotidiennes
26:14dans le recrutement.
26:16Et en fait
26:16moi je leur pose
26:17beaucoup de questions
26:17quand j'ai une nouvelle idée
26:19en fait de service
26:21quand on veut tester
26:22un nouvel outil
26:23d'IA générative.
26:26C'est important aussi
26:27de se nourrir
26:28du point de vue des autres
26:29parce que
26:29je n'estime pas
26:31avoir la science infuse
26:32et eux ont parfois
26:33de meilleures idées
26:34ou alors ils vont
26:35attaquer un problème
26:36sous un angle
26:37qui moi
26:38m'avait complètement échappé.
26:39Donc sans eux
26:40je ne suis pas grand chose.
26:41Et justement
26:42vous parliez
26:42de la toxicité
26:44de certains managers
26:45ce que vous avez pu observer
26:47sans aller jusqu'au harcèlement
26:49mais comment vous faites-vous ?
26:51Est-ce que vous avez
26:51des garde-fous
26:51vous concernant ?
26:53Comment vous faites-vous
26:54pour être exemplaire
26:55au jour le jour ?
26:56Alors que comme tout le monde
26:57j'imagine que vous avez
26:58vos manques...
26:59Alors là-dessus
27:00en fait je me suis inspirée
27:01de beaucoup de mes clients.
27:02Typiquement
27:03quand j'ai un rendez-vous médical
27:04et que je ne suis pas disponible
27:05c'est indiqué
27:07dans mon agenda
27:07c'est indiqué
27:09sur nos outils
27:10de communication
27:10comme ça
27:11ça leur permet
27:12en fait
27:12de ne pas me solliciter
27:14et viser ça.
27:16Je suis mère de famille
27:17donc je fais attention
27:20aux horaires
27:21auxquels je vais
27:22les solliciter
27:23et par exemple
27:24mon petit secret
27:25parfois à la journée
27:26je me dédie
27:27à des tâches personnelles
27:29je dois retravailler
27:30le soir
27:30alors ça c'est moi
27:31toute seule
27:32d'accord ?
27:32je ne l'attends pas
27:33des autres
27:33mais je planifie
27:35mes mails
27:35à une heure
27:36entre 8h et 18h
27:38je ne l'envoie pas
27:39dans l'immédiat
27:40à 22h ou 22h30
27:42parce que je ne veux pas
27:43en fait inciter les gens
27:44à travailler à ces heures-là
27:45et ça ne veut pas dire
27:47que je suis désorganisée
27:47c'est juste que j'ai géré
27:48mon temps différemment.
27:50Côté inspiration
27:51quand on a préparé
27:53cette émission
27:53vous avez cité
27:54Madonna
27:55dans quelle mesure
27:58est-elle un modèle
28:01et qu'est-ce que ça vous dit
28:02de la posture de leader ?
28:03J'ai cru qu'on allait
28:04y échapper
28:05mais non
28:06comment y échapper ?
28:08Alors ça peut faire sourire
28:09mais en fait
28:10ça a été une figure
28:11très fondatrice pour moi
28:14ça fait depuis
28:15que j'ai l'âge de 10 ans
28:16que je suis sa carrière
28:17et j'admire la discipline
28:19qu'elle a installée
28:21dans sa carrière
28:22sur la préparation
28:24par exemple
28:24de ses tournées
28:25c'est une athlète
28:26en fait cette femme
28:27elle lit énormément
28:28donc ça c'est quelque chose
28:29que je lui ai emprunté aussi
28:31et surtout
28:32il y avait un truc rigolo
28:33je me rappelle
28:34je l'écrivais sur mes cahiers
28:35au lycée
28:35never take no for an answer
28:37ne jamais accepter un non
28:39et c'est vrai qu'en fait
28:40je le fais aussi
28:41dans le cadre de la prospection
28:42j'aime pas trop
28:43qu'on me dise non
28:44alors je vais toujours
28:45passer par un autre chemin
28:46et voilà
28:47c'est tout
28:49et puis parfois
28:50quand je ne vais pas bien
28:50je mets un petit peu de musique
28:51et ça me redonne de la force
28:53merci beaucoup
28:54merci Caroline
28:55pour cet échange
28:57plein d'enseignements
28:59Caroline Chavier
29:00fondatrice
29:01de The Alliance
29:02à la semaine prochaine
29:03pour un nouvel épisode
29:05de Manager l'Odyssée
29:06Sous-titrage Société Radio-Canada