Faut-il installer des portiques de sécurité devant les établissements scolaires ?

Sud Radio

Avec Barbara Jouvenod, Porte-parole Alliance Police Nationale   🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .   ▪️ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪️ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio .     ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##C_EST_DANS_L_ACTU_9-2025-04-27##

Transcript

00:00Bonjour Barbara Jouvenot.

00:05Bonjour, merci de me recevoir aujourd'hui.

00:08Merci d'être avec nous, vous êtes porte-parole d'Alliance Police Nationale.

00:11Vous venez donc d'entendre un petit peu les résultats de notre sondage à nous,

00:15puisque effectivement François Bayrou a évoqué cette piste d'une installation de portiques,

00:20de détections de métaux à l'entrée des établissements scolaires.

00:23Qu'est-ce que vous en pensez vous d'ailleurs de cette piste-là, de cette proposition ?

00:27Cette proposition, effectivement, elle peut être la bienvenue.

00:32Malheureusement, elle ne pourra pas pallier à tous les manquements humains, par exemple.

00:37C'est-à-dire qu'un portique, il peut détecter un couteau, certes, mais pas un couteau céramique.

00:43Ce portique-là, s'il n'est utilisé qu'à l'entrée de l'école,

00:47si par exemple un élève pique un couteau à la cantine, ce portique ne sera plus utile.

00:51Donc ça peut être une piste envisagée, bien sûr.

00:54Je pense qu'il ne faut pas se fermer cette porte, mais toute la sécurité des collèges et lycées ne repose pas sur la mise en place des portiques.

01:01Oui, forcément. Des portiques qui sont déjà présents aux Etats-Unis,

01:05alors que les Etats-Unis sont régulièrement frappés par des fusillades de masse, donc ça a ses limites aussi.

01:12Oui, bien sûr, ça a des énormes limites.

01:15Je pense qu'on ne peut pas remplacer les moyens humains.

01:17Aujourd'hui, la priorité...

01:19Quand vous dites les moyens humains, Barbara Gévenon...

01:24Effectivement, il a été évoqué de mettre des policiers devant les collèges et les lycées.

01:29Malheureusement, nos forces ne sont pas extensibles.

01:32On est déjà très sollicités.

01:33Nous sommes déjà aux abords de certains lycées et collèges ou d'autres établissements scolaires,

01:37mais nous ne pouvons pas être plus.

01:39Donc, je pense qu'il faudra peut-être envisager, par exemple, des entreprises privées,

01:43avec des vigiles formées et encadrées,

01:46parce que la police ne pourra pas pallier à tous ces manquements.

01:50On parle aussi d'autres pistes de fouilles systématiques des sacs,

01:53de vidéosurveillance avec reconnaissance faciale.

01:56Est-ce qu'il y a d'autres pratiques dans d'autres pays qui pourraient éventuellement nous inspirer ?

02:00Vous pouvez connaître, Barbara Gévenon ?

02:03Notre priorité, en vrai, c'est de renforcer, comment dire, il faut une politique globale.

02:10C'est-à-dire que la police est un maillon dans cette chaîne,

02:13mais elle ne peut pas être le seul acteur.

02:15Ce qu'il faut, je pense, pour aujourd'hui sécuriser nos enfants,

02:19c'est une politique globale.

02:20C'est-à-dire que les institutions sont à mal.

02:23Aujourd'hui, l'éducation n'a pas les moyens,

02:26quand il y a des enfants violents, par exemple,

02:28ou qui ont des problèmes à l'école.

02:30Ils n'ont pas ces moyens-là.

02:31En France, non plus, on est très mal encadrés dans les problèmes mentaux.

02:38Donc, en fait, on arrive à des drames,

02:41puisque tous nos maillons n'ont pas la possibilité de régler leurs propres problèmes.

02:50Donc, l'éducation manque de moyens, la police manque de moyens.

02:54Vous voyez, tout est lié.

02:56Et je pense qu'il faut absolument qu'on se concentre sur tout,

02:58et pas seulement sur qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui devant les écoles.

03:02Il faut réfléchir en amont.

03:04Sanctions, prévention, éducation.

03:07Vous le disiez, question de santé mentale, ça revient,

03:10le répètent beaucoup les syndicats enseignants,

03:12enjeu pourtant d'écréter grande cause nationale.

03:15Et en même temps, on noterait un psychologue

03:17dans nos établissements scolaires pour 1500 élèves.

03:21Beaucoup disent d'ailleurs qu'il faut prendre en compte le harcèlement scolaire

03:25et que les trois quarts des auteurs de tueries par armes à feu

03:27dans les écoles américaines, notamment, eux, ont été harcelés.

03:30Donc, il faut faire ces liens-là.

03:32Vous aussi, c'est ce que vous pensez du côté d'Alliance Police Nationale ?

03:35Oui, tout à fait.

03:35On pense qu'il y a ce lien-là.

03:37Et aussi, je n'en ai pas parlé juste avant,

03:39mais c'est vrai que l'éducation parentale doit aussi rentrer en jeu.

03:42Je pense que d'ailleurs, c'est le premier maillon de la chaîne.

03:45Aujourd'hui, tout repose aussi sur la base.

03:49Et la base, c'est ça, c'est l'éducation parentale.

03:51Donc, je pense qu'il faut trouver des mesures aussi de ce côté-là pour éviter...

03:55Mais quand vous dites des mesures, ça veut dire quoi ?

03:57Des mesures, des sanctions ?

04:00Oui, l'Alliance Police Nationale n'est pas contre les sanctions parentales

04:04en cas de défaut d'éducation.

04:07Comme on en a parlé aussi vendredi sur votre chaîne,

04:11pourquoi pas non plus l'abaissement de la minorité.

04:15C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les sanctions pénales,

04:18la majorité est à 18 ans.

04:20Nous ne sommes pas contre l'abaissement à 16 ans.

04:23Ah oui, carrément.

04:24L'abaissement de la minorité, alors.

04:26Oui, tout à fait.

04:28La ministre de l'Éducation Nationale, Elisabeth Borne,

04:32avait parlé d'une hausse de 15% sur un an

04:34des signalements d'utilisation d'armes blanches dans les établissements scolaires.

04:37Vous confirmez-vous ces chiffres-là ?

04:40Alors, actuellement, je vous avoue que je ne les ai pas.

04:43Mais ça me paraît tout à fait possible,

04:46puisque nous avons de plus en plus de faits.

04:47Il suffit de regarder l'actualité.

04:49Donc, ça me semble probable, tout à fait.

04:51Et comment vous expliquez, chez les jeunes,

04:53certains jeunes, bien sûr,

04:55la banalisation du port d'armes blanches ?

04:58Oui, c'est une banalisation, effectivement.

05:01Aujourd'hui, avant, c'était, par exemple,

05:03les gangs qui étaient munis de couteaux.

05:05Donc, les jeunes entre eux, les gangs, etc.

05:07Aujourd'hui, ça peut être un élève seul,

05:11sans qu'il fasse partie d'un gang qui se munit d'un couteau.

05:14Alors, oui, il y a parfois un besoin de se sentir protégé,

05:19de se dire, j'ai un couteau pour me protéger ou autre.

05:21Parce que malheureusement, on voit tellement de choses dans les médias,

05:25dans l'actualité dehors.

05:27Les jeunes sont confrontés à...

05:29Oui, sur les réseaux sociaux aussi, oui.

05:30Oui, tout à fait.

05:32Mais il ne faut pas banaliser ça.

05:34Ce n'est pas normal, aujourd'hui, de devoir se dire,

05:36j'ai un couteau sur moi pour me protéger,

05:37au cas où il doit m'arriver quelque chose.

05:39Il ne faut pas banaliser ce sujet, oui.

05:42En tout cas, on a bien compris.

05:44Sanctions, prévention, éducation,

05:45c'est aussi une question de politique globale,

05:47comme vous l'avez dit.

05:48Merci beaucoup, Barbara Jouvenot, d'avoir été avec nous.

05:50Merci à vous.

05:50Merci.

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