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  • 20/07/2025
Avec Matthieu Hocque, secrétaire général du Think Tank Le Millénaire et Arnaud Benedetti, politologue et rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire

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## C_EST_DANS_L_ACTU_9-2025-07-20##

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Transcription
00:00Bonjour Arnaud Benedetti, merci d'être avec nous rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire et en studio, bonjour Mathieu Hauck, bonjour Laurence, bonjour Arnaud, secrétaire général du think tank Le Millénaire.
00:17Alors, dans le Figaro, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé, je le cite, que la diplomatie des bons sentiments a échoué, en référence à la condamnation d'appel de l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal, qui n'a donc pas bénéficié de la grâce du président algérien.
00:33Arnaud Benedetti, forcément je commence par vous, en tant que fondateur du comité de soutien international à Boilem Sansal, est-ce que vous partagez cette expression d'échec de la diplomatie des bons sentiments ?
00:44En tout cas, une stratégie qui depuis le 16 novembre dernier n'a produit aucun résultat, clairement. On a un pouvoir algérien qui est fermé, qui refuse véritablement toute discussion avec Paris et qui maintient en prison Boilem Sansal.
01:08On ne doit pas considérer que la stratégie qui a été la stratégie de retenue pour laquelle a opté manifestement l'exécutif en France, d'une quelconque manière, a eu des résultats.
01:21Donc il est évident, face à un échec aussi pas de temps, je rappelle que Boilem Sansal a été condamné en appel à 50 prisons fermes, qu'il n'a pas eu que une nuit de grâce, qu'il n'a jamais eu le droit à la protection osulaire,
01:32qu'il n'a jamais eu le droit véritablement à avoir une défense qu'il s'était choisie, puisque je rappelle que son premier avocat, maître Zimri, n'a jamais disposé d'un visa pour se rendre sur place en Algérie.
01:45Face à la négation de tous ces droits élémentaires, il est clair qu'aujourd'hui, il nous faut changer en effet des stratégies et vraisemblablement inverser le rapport de force
01:57que nous impose depuis le mois de novembre, bien avant d'ailleurs, sur votre sujet, l'Algérie.
02:05On va parler de stratégie du silence, on verra avec vous, quels sont les leviers éventuellement possibles.
02:10Mathieu, bon, le millénaire, tendance les républicains, donc je ne vais pas vous demander si vous êtes plutôt d'accord avec Bruno Retailleau,
02:16il faut durcir le ton, il faut changer de ton, il faut changer de stratégie ?
02:20En fait, il faut comprendre aussi ce qu'est le régime algérien.
02:23Le régime algérien utilise la haine de la France à des fins de politique intérieure,
02:28c'est-à-dire que pour masquer leur terrible gestion, notamment sur le plan économique et sur le plan politique,
02:34et même un peu sur le plan migratoire, puisqu'il y a quand même des problématiques migratoires aussi en Algérie,
02:37le régime algérien utilise la France comme bouc émissaire.
02:41Et ça s'illuste par un chiffre, moi, qui est marquant,
02:43c'est-à-dire qu'à la décolonisation, l'Algérie avait le même PIB par habitant qu'un pays comme la Corée du Sud.
02:49Aujourd'hui, en 2024, le PIB par habitant de l'Algérie, c'est 5 000 dollars par tête.
02:54En Corée du Sud, c'est 36 000 dollars par tête, donc 7 fois super à l'Algérie.
03:00L'Algérie a eu plusieurs années, plusieurs décennies pour se développer,
03:03elle s'est à peine développée, elle n'est pas devenue un pays prospère,
03:06alors que d'autres pays qui étaient pourtant plus mal embarqués sont devenus des pays prospères.
03:11Et donc, la problématique aujourd'hui pour l'Algérie, c'est faire tenir un régime qui est une junte militaire,
03:16qui emprisonne aujourd'hui des écrivains, notamment français,
03:19enfin, les écrivains Boilem sans salle.
03:20Oui, mais il ne faut pas oublier le journaliste qui menace Camel Daoud, etc.
03:24Oui, oui, c'est un journaliste qui est emprisonné également, condamné à 7 ans en prison.
03:26Exactement, au profit d'une ligne anti-France, parce qu'en fait, ils considèrent aujourd'hui
03:30que faire du France-bashing, c'est rentable politiquement,
03:34parce qu'en fait, ça permet d'unir la population vers un ennemi commun, entre guillemets, qui serait la France.
03:39Au-delà de l'affaire, et dans l'affaire forcément Boilem sans salle, vous partagez ces propos-là.
03:43Arnaud Benedetti, Bruno Retailleau a aussi déclaré,
03:46« Le régime algérien cherche à nous humilier ».
03:49En même temps, ce genre de déclaration, beaucoup disent attention à la surenchère verbale,
03:53qui ne va pas forcément aider nos otages aussi.
03:58Arnaud Benedetti.
04:00La vérité, c'est que de toute façon, vous avez le résultat d'une...
04:04Arnaud Benedetti, on ne vous entend pas très bien.
04:10Vous avez le résultat d'une stratégie du silence,
04:13qui a été conduite en concernant l'affaire de ce jeune journaliste, Christophe Glez.
04:20Je rappelle que ce jeune journaliste a été mis sous contrôle judiciaire en mai 2024,
04:27qu'il a été condamné à 7 heures de prison par le tribunal de Tiziouzou,
04:31qu'on a appris cette condamnation, parce que tout simplement,
04:35le Quai d'Orsay avait plutôt conseillé à la famille et à son employeur,
04:39le magazine SoFoot, de ne rien dire.
04:41croit ou mène cette démarche.
04:44Pour revenir sur ce que disait Mathieu,
04:45en effet, c'est vrai que le pouvoir algérien tient essentiellement
04:49par, si vous voulez, l'activation permanente de ce ressentiment anti-français.
04:55Ça a toujours été le cas, d'ailleurs, depuis 1962,
04:58mais ça s'est considérablement activé avec la présidence de M. Théboune.
05:04Mais je dirais que ce n'est pas tellement temps pour tenir sa population,
05:07parce que l'Algérien de la rue, l'Algérien moyen, très souvent, ne croient pas à ce discours.
05:12Ils n'adhèrent pas forcément à ce discours, parce que très souvent, d'ailleurs,
05:15les Algériens souhaitent venir en France, parce qu'ils savent très bien
05:18que la France leur offre des garanties d'existence qui n'ont strictement rien à voir
05:22avec celles du régime algérien aujourd'hui,
05:26qui ne faut pas, bien évidemment, confondre avec son peuple.
05:28Mais je crois que surtout le sentiment anti-français,
05:31et c'est là que se pose la vraie difficulté,
05:34permet de donner de la cohésion à un pouvoir qui est extrêmement déchiré,
05:39contrairement à ce qu'on imagine.
05:40Le pouvoir algérien n'est pas un pouvoir homogène,
05:42c'est un pouvoir qui est traversé de luttes de factions permanentes.
05:46Et la régulation de ces luttes de factions, en général, c'est des purges.
05:49Il faut noter qu'en ce moment, depuis plusieurs semaines,
05:52le régime algérien emprisonne beaucoup.
05:54Il n'emprisonne pas seulement des intellectuels.
05:56Alors, en effet, il emprisonne des intellectuels critiques,
05:59il emprisonne des opposants,
06:00mais aussi il emprisonne des gens qui participent de près au fonctionnement de l'État algérien.
06:09On a récemment emprisonné, pourtant un proche de M. Théboun,
06:14le directeur général de la sécurité d'ailleurs.
06:16Donc, si vous voulez, vous voyez bien qu'on est face à un pouvoir
06:19qui tient dans sa cohésion uniquement,
06:22et c'est le seul point qui les réunit d'ailleurs au demeurant,
06:25et c'est ça qui est très important à dire,
06:28c'est finalement le fait que l'on se positionne
06:31dans un ressentiment anti-français,
06:34permanent, réactivé,
06:36pour tout simplement...
06:36...pouvoir.
06:39Oui, alors, Arnaud Bénétis parlait de stratégie du silence.
06:42Comment, vous, Mathieu, vous analysez la stratégie diplomatique du président Macron ?
06:46Oui, c'est la stratégie de la fameuse riposte graduée,
06:49qui est un échec en fait,
06:51puisque finalement les objectifs qu'avaient posés Emmanuel Macron et Jean-Noël Barraud
06:55il y a 3-4 mois de cela n'ont pas été accomplis.
06:58C'est-à-dire qu'en fait, au moment où ils ont prononcé la stratégie de la riposte graduée,
07:02c'est-à-dire justement d'utiliser les moyens petit à petit
07:06pour justement entrer plutôt dans un phénomène de désescalade,
07:09considérant que Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur,
07:11avait provoqué l'escalade à partir de décembre et janvier notamment 2025.
07:17Cette stratégie n'a pas été couronnée de résultats.
07:18Finalement, Bolem Sansal, ça fait plus de 245 jours,
07:21je parle sous le contrôle d'Arnaud Bénétis,
07:23qui est dans les geôles algériennes.
07:25Sur la question ensuite après des OQTF, ce n'est pas mieux.
07:28L'indicateur qui est clé, c'est le nombre de laissés-passés consulaires
07:32délivrés par l'Algérie.
07:33On est aujourd'hui à 0,8% de laissés-passés consulaires délivrés
07:38qui permettent de réaliser l'exécution de QTF.
07:43Or, on s'est tous aujourd'hui, et c'est ce que dit Bruno Retailleau,
07:45que cela embolise les tribunaux administratifs.
07:4742% du contentieux administratif sur les questions migratoires
07:53proviennent de cas liés aux Algériens.
07:57C'est un véritable problème.
07:58Et puis moi, il y a un autre sujet aussi qui n'a pas été mis sur la table,
08:00je trouve, en tout cas pas suffisamment, par le président de la République
08:03et par Jean-Noël Barrault.
08:04Parce qu'en fait, il traite avec l'Algérie comme si on traitait avec n'importe quel autre pays,
08:07un pays européen ou un autre pays des BRICS.
08:10Mais moi, j'ai envie de reprendre le progrès,
08:12dis-moi quels sont tes amis, je te dirai qui tu es.
08:15Et pour moi, on peut le traduire au niveau de l'Algérie,
08:18sur dis-moi qui sont tes prisonniers, je te dirai qui tu es.
08:21Lorsque la France, aujourd'hui, emprisonne quelqu'un qui est un ressortissant algérien,
08:25c'est, en règle générale, un délinquant, un criminel
08:29ou un narcotrafiquant de grande ampleur.
08:31Lorsque l'Algérie emprisonne quelqu'un,
08:33c'est un écrivain talentueux et brillant
08:36qui lutte contre l'Israël, c'est comme Bolem Sansal.
08:38À un moment donné, ce n'est pas sérieux de traiter l'Algérie
08:40comme un pays classique.
08:44C'est un pays qui ne respecte que le rapport de force
08:46et peut-être qu'Arnaud aura l'occasion de le développer,
08:48mais je pense que pour pouvoir faire plier le régime algérien,
08:51si Emmanuel Macron et Jean-Noël Barrault en sont incapables,
08:54il faut utiliser d'autres leviers,
08:55des leviers peut-être européens,
08:57voire internationaux en impliquant d'autres pays.
09:00Parce que finalement, aujourd'hui, on se rend compte
09:01qu'on a un ministre des Affaires étrangères
09:03et un président de la République
09:04qui n'arrive pas à faire céder M. Théboune.
09:07Je crois que de toute façon, c'est Arnaud Bénéti,
09:10c'est l'objet du comité du soutien.
09:13Vous voulez effectivement élargir la mobilisation
09:16à l'échelle internationale, c'est ça ?
09:19Alors, l'européen, le comité de soutien
09:21est un peu en avant nationalité.
09:24Mais si vous voulez, en effet, l'échelon européen est important
09:27parce qu'il faut savoir que, dans le moment où nous parlons,
09:32l'Algérie doit renégocier l'accord d'association
09:35entre l'UE, justement, et l'Algérie.
09:37Nous, ce que nous demandons, c'est la suspension
09:40de ces négociations pour une raison simple,
09:42c'est que pour, à un moment donné, avoir un accord d'association,
09:45il faut respecter les principes qui sont les principes fondateurs
09:48de l'Union européenne, notamment ceux de la liberté d'expression,
09:52de la défense des droits, etc., etc.
09:55L'Algérie ne les respecte pas.
09:57Donc, je crois qu'en effet, ça serait une sage décision,
10:01en l'occurrence, de, pour l'instant, stopper ces négociations.
10:06Mais ensuite, il existe, bien évidemment, aussi des leviers nationaux.
10:11Je pense qu'il y a un certain nombre, aujourd'hui,
10:13de hiérarches algériens qui, d'ailleurs, ont participé directement
10:17à l'incarcération de Boilem-Sensal,
10:19qui ont des intérêts familiaux en France.
10:21Il faut, bien évidemment, viser ces intérêts familiaux
10:25pour leur montrer que la France applique maintenant
10:28une politique de réciprocité dans les sanctions.
10:33Il faut sortir de l'accord migratoire de 68 entre les deux pays,
10:36parce que c'est ce que réclame l'air, je crois.
10:38Nous, je veux dire, on considère que les leviers existent,
10:42qu'il s'agisse sur les visas, sur les accords de 68, etc.
10:46Après, je veux dire, c'est au pouvoir politique
10:47de décider quels sont les bons leviers.
10:50Mais déjà, cibler les intérêts familiaux des hiérarches en France,
10:55notamment ceux qui sont impliqués directement, quand même,
10:58dans le traitement absolument inhumain,
11:00dont Boilem-Sensal est aujourd'hui la cible,
11:02me paraît déjà la première mesure de bon sens
11:05que l'on pourrait prendre et qu'il faut absolument prendre.
11:07En notre sens, en tout cas, nous, nous le disons.
11:09Ensuite, en effet, la mobilisation internationale est essentielle,
11:11parce que si l'on voit que la France n'est pas capable de changer de stratégie,
11:15eh bien, il va falloir passer par un pays tiers,
11:17un pays tiers qui puisse avoir de bons rapports avec l'Algérie.
11:20Le problème, c'est que l'Algérie,
11:21contrairement à ce que disent les dirigeants algériens,
11:23est plus isolée qu'on l'imagine sur la scène internationale.
11:27Donc, il va falloir trouver, en effet,
11:29des leviers qui soient en Europe,
11:31ça peut être l'Italie, ça peut être éventuellement l'Allemagne,
11:34soit des pays des BRICS,
11:35je pense au Brésil, nous avons appelé, en effet,
11:37le président Lula à intervenir auprès du président Tebboune,
11:42qui peuvent éventuellement dénouer une situation
11:45qui est quand même forcée de le constater aujourd'hui,
11:48à l'heure où nous parlons, dans une impasse totale.
11:50Les leviers, vous voulez y revenir sur les leviers qui existent ?
11:53Oui, notamment nationaux,
11:54et c'est là que j'ai critiqué la position de Jean-Noël Barrault.
11:58Si je dois mettre un point de nuance sur celle de Bruno Retailleau,
12:00je pense qu'en termes de méthode, il s'est trompé.
12:02C'est-à-dire qu'en fait, le régime algérien,
12:04il ne faut pas juste parler et être très virulent sur la forme
12:09et, on va dire, entre guillemets, moudre sur le fond.
12:12Il faut l'inverse, justement, il faut être très dur sur le fond
12:15et plutôt ne pas chercher à humilier non plus un régime.
12:18L'idée, ce n'est pas d'humilier l'Algérie
12:20et encore moins le peuple algérien.
12:22Donc, il fallait au contraire, en fait,
12:24décider, par exemple, trois paquets de sanctions,
12:26enfin, trois paquets, on va dire, de réponses,
12:28de réponses et ne pas surcommuniquer,
12:31ne pas faire de la surcommunication dans les médias
12:33comme a pu le faire Bruno Retailleau
12:34à partir de janvier.
12:36Donc, c'est, par exemple, de dire aujourd'hui,
12:38nous, on veut récupérer Boilem sans salle.
12:40On est une démocratie libérale,
12:42on est le pays des lumières,
12:44on veut une personne comme ça chez nous
12:46parce qu'on considère qu'elle n'a rien à faire dans vos geôles.
12:48Donc, premier paquet de mesures, par exemple,
12:50on peut geler les avoirs, comme a dit Barnaud Benetti,
12:53on gèle tous les avoirs des hiérarques algériens.
12:56Ensuite, on ne communique pas dessus.
12:57On le fait.
12:58C'est-à-dire qu'on se dit, voilà,
13:00on donne une semaine au régime algérien
13:02pour nous rendre Boilem sans salle.
13:04S'il ne le fait pas, on gèle tout.
13:06Ensuite, après, si ça ne suffit pas,
13:08deuxième paquet de mesures,
13:10on va, par exemple, pratiquer de la suspension,
13:14par exemple, on suspend l'accord de 1968.
13:18Ensuite, après, celui de 1994.
13:19Vous voyez, en tout cas, faire ce type de méthode-là
13:21plutôt que d'aller beaucoup parler dans les médias
13:23pour chercher à humilier le pays algérien.
13:25Merci en tout cas beaucoup pour vos lumières l'un à l'autre.
13:29Merci Mathieu, du côté du millénaire.
13:31Et merci Arnaud Benetti.
13:32Bien sûr, vous nous tenez au courant.
13:33La suite, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
13:37Merci.
13:38Sous-titrage Société Radio-Canada

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