- 24/04/2025
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00:00Bienvenue dans les récits extraordinaires de Pierre Bellemare, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11La justice, comme toutes les institutions dans le monde actuel, est en pleine évolution.
00:16Une idée nouvelle, philosophique, et soutenue par de nombreux magistrats, pour qu'une condamnation soit juste.
00:22Il faut que le condamné puisse accepter le verdict, la peine qui lui est infligée, qu'il soit d'accord en quelque sorte.
00:30Admettons bien que cela puisse entraîner très loin.
00:33En supposant le bien fondé d'une telle réflexion, cela nécessite que l'inculpé, s'il est coupable, avoue.
00:39Comment obtenir ses aveux ?
00:42Ça, c'est une autre histoire.
00:44On songe au Moyen-Âge, à l'Inquisition, à la justification pour des raisons religieuses de la torture.
00:49Dieu merci, on n'en est plus là aujourd'hui.
00:51Les aveux ne doivent être que spontanés.
00:54Je dis bien ne doivent être.
00:55Puisqu'hélas, même dans le monde moderne, il n'en est pas toujours ainsi.
01:01Une comédie peut tenter de sauver la face, de donner bonne conscience à ceux qui ont la terrible responsabilité de rendre la justice.
01:11Elle ne peut pas les satisfaire.
01:13Ils ne peuvent l'accepter.
01:14Mais comment savoir parfois s'il s'agit ou non de comédie ?
01:21Le 20 janvier 1861, un froid humide baigne le paysage près d'Asbrook.
01:45Apparatant pareil dans ces grandes plaines du Nord, où rien ne nous protège du vent, on ne se sent bien qu'à la maison.
01:54Ces maisons de petites briques rouges, si propres.
01:57Sur la cuisinière, au bain-marie, chauffe toujours une casserole de café.
02:01Ce dimanche après-midi, des ouvriers, François et Annette Douaz, reçoivent chez eux un autre couple, Rosalie et Jean Gardin.
02:08Rosalie est la sœur de François.
02:12Bien que son mari travaille dans une brasserie en ville, elle voudrait vivre à la campagne, s'installer dans la ferme de son père, où le vieux paysan veuf habite seul.
02:20Mais celui-ci ne veut rien entendre.
02:23Il a décidé de finir ses jours là où il a toujours vécu, à Saint-Jean-Capelle.
02:27L'hospice, c'est bon pour les pauvres.
02:29Lui, il a un bout de terrain qu'il cultive, une vache, un chien, quelques poules et des lapins.
02:34Et il est encore costaud, alors jamais il ne sera malade.
02:39Déménager le vieux, c'est un sujet brûlant qui divise la famille.
02:43François prend le parti de son père.
02:45Alors Rosalie se fâche.
02:47Mais pas aujourd'hui, on n'en parle pas.
02:50On sirote une bistouille, la boisson traditionnelle du Nord, du café bouillant avec de l'agnole dedans.
02:57Il y a déjà un bon quart d'heure que Rosalie est là.
03:01Et soudain, elle se décide.
03:04Faut quand même que je te dise, François, on est passé à Saint-Jean-Capelle avant de venir ici.
03:08Et alors ?
03:11Ben...
03:12Ben le père, il est mort.
03:17François et sa femme sont attérés, scandalisés.
03:20Pourquoi, Rosalie, n'a-t-elle pas annoncé la nouvelle plus tôt, tout de suite, en arrivant ?
03:24Et son crétin de mari qui ne disait rien non plus ?
03:27Rosalie, pressée de s'expliquer, raconte.
03:30Ben, on l'a trouvée dans la cuisine, couchée devant la cheminée.
03:34Sa tête a dû heurter un chenet et il a le crâne fendu.
03:38Bon, pour moi, il était saoul, il est tombé, à moins qu'il ait voulu se suicider.
03:42Se suicider ?
03:42Allons-donc, pas lui !
03:44Et qu'est-ce que t'as fait ?
03:46Ben, rien.
03:48Avoir tout sens, ça m'a retourné, Jean et moi, on a pensé qu'il valait mieux se consulter, nous quatre, pas vrai, Jean ?
03:54Oui, oui, acquiesce le mari d'un air abruti.
03:57François se précipite chez son père.
04:00Le récit de Rosalie est exact, ou presque.
04:03Il y a une pioche posée contre une chaise,
04:06le tranchant souillé de sang coagulé.
04:09Il a été attaqué.
04:12On l'a frappé.
04:14Et il y a au moins deux jours.
04:17Il a pu se frapper lui-même, dit Rosalie.
04:19Avec sa pioche ? Non, mais ça m'a plu.
04:21Tu sais plus ce que tu dis, ma pauvre fille.
04:23Touchez à rien.
04:24Je vais prévenir les gendarmes.
04:27Tandis que François saute sur son vélo,
04:30les femmes sont sorties dans la cour,
04:32suivies du mari de Rosalie, Jean,
04:34qui continue de se taire.
04:36Seul le chien est resté près du cadavre de son mère.
04:39L'enquête de la gendarmerie conduit à un assassinat.
04:44Le mobile ne semble pas être le vol.
04:47On a en effet retrouvé les économies du paysan
04:49dans trois cachettes différentes,
04:51mais pas très difficiles à découvrir.
04:53On a fouillé nulle part, la maison est en ordre.
04:56La victime ne se serait pas défendue.
04:59C'est quand même bizarre.
05:03Il n'est pas bon caractère, le vieux.
05:05Il ne cessait pas marcher sur les pieds.
05:07Grand et fort comme il était, malgré son âge.
05:10Ah, c'est bizarre.
05:11Deux-là a pensé qu'il connaissait son agresseur
05:16et même qu'il avait l'habitude de discuter avec.
05:21Il discutait de quoi ?
05:23De son déménagement, pardi !
05:26Eh oui, puisque sa fille le lancinait
05:27pour qu'il lui laisse sa maison.
05:29Il n'arrêtait pas de se disputer quand il se voyait.
05:33Peut-être, mais pas ce dimanche, en tout cas.
05:35Le médecin légiste l'a confirmé.
05:37La mort remonte à trois jours, au 17 janvier.
05:39Le juge d'instruction
05:43décide néanmoins d'inculper Rosalie et son mari.
05:47Ils sont incarcérés.
05:49Rosalie, dans une cellule sans fenêtre,
05:52en sous-sol, à peine éclairée par un soupirail,
05:54meublée d'un grabat et d'une paillasse pourrie,
05:56infestée de rats.
05:58Nous sommes, je vous le rappelle, en 1861.
06:01« Mais vous n'allez pas me laisser crever dans ce trou ? »
06:03dit Rosalie au juge d'instruction qui l'interroge.
06:05« Si vous n'avez pas pitié de moi,
06:07ayez au moins pitié de mon enfant. »
06:09« Car Rosalie est enceinte.
06:11Enceinte de six mois. »
06:14« Avouez votre crime, madame.
06:16Et vous serez mieux traité. »
06:18« Mais puisque ce n'est pas moi,
06:19je me tue à vous le dire.
06:21Enfin, ce n'est pas Dieu possible,
06:22vous voulez ma peau. »
06:24« Si ce n'est pas vous qui est-ce. »
06:26« Mais je ne sais pas, moi. »
06:28« Son voisin, peut-être, De Vos ? »
06:30« Il s'engueulait tout le temps. »
06:31« De Vos passait dans son champ. »
06:33« Je pretendais que c'était son droit. »
06:34« Un jour, il m'a dit,
06:35« Ton père, je l'aurais. »
06:37« Il y avait des témoins. »
06:39« Vérification faite,
06:41une violente querelle a en effet opposé
06:42le paysan et son voisin
06:43trois jours avant le crime. »
06:46« Mais De Vos est un brave homme. »
06:48« Il crie très fort. »
06:50« Mais il n'a jamais fait de mal à personne. »
06:53« On n'assassine pas pour une servitude de passage. »
06:57« Je suis sûr que ce n'est pas De Vos, madame, »
06:59dit le juge,
07:00lors d'un autre interrogatoire.
07:01« Soyez raisonnable, avouez. »
07:05« Oui, puis oui, j'en peux plus, c'est moi. »
07:11Et Rosalie explique en détail comment elle a commis son crime.
07:13Elle est venue voir son père le 17 janvier dans la soirée
07:18pour se procurer des légumes.
07:21Elle en a profité pour remettre une fois de plus sur le tapis
07:23la question du déménagement.
07:25Comme d'habitude, le père a refusé catégoriquement.
07:27Il a même giflé sa fille.
07:30Celle-ci, furieuse en colère,
07:32ne pouvant plus se maîtriser,
07:33a pris la pioche qui se trouvait là,
07:35la brandit en l'air en guise de menace.
07:38La pioche était lourde.
07:39Comment se fait-il qu'elle soit retombée
07:41et sur la tête du vieux ?
07:43Ça, Rosalie ne comprend pas.
07:45Elle ne l'a pas fait exprès.
07:46C'est un accident.
07:48D'ailleurs, ajoute-t-elle,
07:49« Quand j'ai vu le sang qui coulait, je me suis sauvée.
07:52Mon père était toujours debout.
07:54Il a dû tomber après.
07:55Je l'avais seulement blessée. »
07:59Le juge d'instruction tient parole.
08:01En récompense de ses aveux,
08:02Rosalie est retirée de son cache-chaud.
08:05Il lui est attribué une autre cellule à l'étage
08:07avec une fenêtre et un vrai lit.
08:16Les récits extraordinaires de Pierre Belmar,
08:19un podcast européen.
08:21Il faut toujours attendre un certain temps,
08:22parfois de nombreuses semaines,
08:23avant de comparaître en justice.
08:26Je vous ai dit que Rosalie Doise
08:27était enceinte de six mois.
08:29Chaque matin,
08:30elle barrait un chiffre sur le calendrier,
08:33comptant à la fois les jours
08:34qui la séparaient de son accouchement
08:36et ceux qu'elle passait en prison.
08:39Dans des conditions relativement confortables,
08:40désormais.
08:41Ce qui était préférable pour sa grossesse.
08:43Oh, ce n'était plus le horrible cachot
08:45au sous-sol sans lumière,
08:46tellement humide
08:47que sa paillasse pourrissait,
08:49tellement malsaine,
08:50avec tous ces rats qui arrivaient la nuit
08:51par le soupirail,
08:52cherchant à grignoter quelques détritus.
08:54Rosalie se félicite
08:56d'avoir avoué son crime.
08:58Un crime épouvantable,
08:59pourtant un parricide.
09:00Elle risque l'échafaud
09:01en ce milieu du 19e siècle
09:03qui n'hésite pas à appliquer
09:05la peine de mort,
09:05même aux femmes.
09:07Mais elle pense à l'enfant
09:08qu'elle va mettre au monde
09:09quand elle était au cachot.
09:13Il ne souffre plus,
09:14mais il a souffert.
09:17La télévision nous a montré récemment
09:18l'importance des premiers mois
09:20pendant lesquels le bébé se forme
09:21petit à petit dans le ventre de sa mère.
09:24Aujourd'hui,
09:24d'immenses progrès ont été accomplis.
09:27On peut mesurer le bébé,
09:28suivre jour après jour
09:30son évolution,
09:31intervenir,
09:32si cela s'avère nécessaire.
09:34En 1861,
09:35cela était impossible
09:36et si un bébé naissait prématurément,
09:40il était presque toujours perdu.
09:43C'est ce qui va arriver.
09:45Au huitième mois,
09:47Rosalie accouche,
09:48son enfant est mort.
09:52Cruel événement,
09:52tragique destin,
09:53une fille avoue avoir tué son père,
09:56le fils qu'elle met au monde
09:57meurt à son tour.
10:00Ce reste le jugement de Dieu.
10:04De nombreuses personnes le pensent,
10:05à l'ouverture du procès de Rosalie Doise,
10:07le 13 avril,
10:08devant la cour d'assises de Douai.
10:09n'y a-t-il pas accroché au mur,
10:11au-dessus du tribunal,
10:13un crucifix.
10:15Rosalie comparait seule.
10:17Son mari, Jean, a été libéré
10:18après qu'elle ait avoué son parricide.
10:21Lamentable personnage,
10:22qui s'était toujours tenu quoi
10:23au moment difficile
10:24et apprenant les aveux de sa femme,
10:26n'a su que bredouiller,
10:29je la savais capable de tout,
10:30même d'un crime,
10:32même du plus affreux des crimes.
10:33Rosalie se présente devant le jury,
10:38les traits marqués,
10:40le visage d'effet blanc.
10:42Et tout de suite,
10:44dès les premières questions d'usage,
10:45elle se rétracte.
10:47Je suis innocente !
10:50Un murmure de réprobation
10:52parcourt la salle.
10:53Quoi ? pense le public.
10:54Ah, c'est trop facile !
10:56On commet un crime ?
10:58On avoue !
10:59Parce que vraiment,
10:59il n'y a pas d'autre solution
11:00que d'avouer quand tout vous accuse,
11:02et puis au moment de subir
11:03un châtiment mérité,
11:04on se rétracte !
11:05Ah non !
11:07Cette attitude est indigne,
11:08méprisable !
11:09La peur de mourir
11:10n'excuse pas tout,
11:11c'est de la lâcheté !
11:13Le président réclame
11:14le silence dans la salle.
11:16Lui aussi est révolté
11:17par le système de défense
11:18choisi par l'accusé.
11:19Mais il fait son métier.
11:21Il la questionne.
11:24Si vous êtes innocente,
11:26alors pourquoi avez-vous avoué, madame ?
11:29Parce que je ne pouvais plus vivre
11:31dans un trou sans lumière.
11:33Parce que j'étais malade.
11:36Parce que l'enfant que je portais
11:37était malade lui aussi.
11:39Le juge
11:39m'a promis de me sortir de ce trou
11:41si j'acceptais de me considérer coupable.
11:45J'aurais accepté n'importe quoi.
11:49Cependant, une fois installé
11:50dans une autre cellule,
11:51vous avez répété vos aveux ?
11:53Bien sûr !
11:54J'avais trop peur
11:55de retourner au cachot.
11:56Rosalie paraît sincère.
12:01Et pourtant,
12:01elle ne touche pas les jurés.
12:03Il ne la croit pas.
12:05Son comportement s'explique
12:06parce qu'elle était enceinte.
12:08Cela paraît évident.
12:08Eh bien, non.
12:11Les braves gens petits bourgeois
12:12qui composent le jury de doués
12:13ne sont pas sensibles
12:14à cette explication.
12:16Ils diront ensuite
12:17que l'attitude de Rosalie
12:18leur a paru puéril.
12:21On ne se souciait pas
12:22en 1861
12:23du sort des femmes
12:24et notamment des futures mères
12:26de la même manière
12:27qu'aujourd'hui.
12:28Rosalie Doise
12:30est condamnée
12:31aux travaux forcés
12:33à perpétuité.
12:35« Je suis tranquille ! »
12:36s'écrit-elle
12:37après la lecture de l'arrêt.
12:39« On trouvera un jour
12:40le coupable ! »
12:42Elle refuse
12:42de se pourvoir en cassation.
12:45« Pour quoi faire ? »
12:45dit-elle à son avocat.
12:46« Tout le monde est contre moi. »
12:49Presque tout le monde,
12:50c'est vrai.
12:51L'opinion publique,
12:53la presse,
12:55les normes machines judiciaires
12:56qui,
12:57une fois mis en route,
12:58son mouvement
12:59entretenu par la foule
13:00est capable
13:01de tout broyer.
13:03Mais je vous ai dit
13:03presque tout le monde.
13:06Un homme,
13:07le juge d'instruction,
13:08celui qui a obtenu
13:09les aveux de Rosalie
13:10en employant les grands moyens,
13:12n'a pas la conscience tranquille.
13:15Si Rosalie n'était pas revenue
13:16sur ses aveux,
13:18il eut accepté
13:19sans doute le verdict
13:20le cœur plus léger.
13:22Mais
13:23il a vécu
13:24jour après jour
13:25le calvaire
13:27de cette mère enceinte.
13:29Seul,
13:30parmi tous ceux
13:30qui ont regardé Rosalie
13:32son visage malade,
13:35il peut la comprendre.
13:37L'explication
13:38qu'elle a donnée
13:38en se rétractant
13:39est peut-être vraie.
13:41Et si elle est vraie,
13:44il faut faire quelque chose.
13:46Mais quoi ?
13:49Eh bien,
13:49la Providence va l'aider.
13:50Le 18 janvier 1862,
13:54neuf mois plus tard,
13:55par conséquent,
13:57ces neuf mois nécessaires
13:58pour concevoir
13:59et mettre au monde
13:59sont un symbole
14:00dans cette affaire,
14:02le 18 janvier,
14:03donc,
14:04un Belge,
14:06Van Alvin,
14:08essaie de vendre
14:08à un horloger
14:09d'Ypres
14:10une montre en or.
14:12« Où t'as trouvé ça ? »
14:15« Oh, par là. »
14:16« Et où ça, par là ? »
14:18Le Belge montre du doigt
14:19la frontière française.
14:21« Et cette montre,
14:22elle est à toi ? »
14:23« Non,
14:24à un ami. »
14:27L'horloger achète la montre,
14:29mais note l'identité
14:30du vendeur
14:31et prévient la police.
14:34Les différentes villes françaises
14:36proches de la frontière belge
14:37sont alertées à ton volet
14:38dans l'une d'entre elles
14:39une montre en or.
14:40Le juge d'instruction
14:42à l'origine
14:43de la condamnation de Rosalie
14:44apprenant ses démarches
14:45a un coup au cœur.
14:48Mon Dieu !
14:50Et si c'était la montre ?
14:52Cette montre qui a disparu ?
14:54Oh, ce serait trop beau !
14:56Il demande
14:57qu'on la lui apporte immédiatement,
14:58qu'il puisse la montrer
14:59à toute la famille d'Oise,
15:00à François et à Annette,
15:01à Jean,
15:02ce misérable,
15:03et même à Rosalie, bien sûr.
15:05D'abord à Rosalie.
15:07Qu'elle lui dise
15:07si c'est la montre de son père.
15:09Car un seul objet
15:11avait disparu
15:11de la ferme
15:12de Saint-Jean-Capel
15:13près d'Hasbrook.
15:14La montre en or
15:15de la victime.
15:16Et personne,
15:16personne n'avait été capable
15:18d'expliquer cette disparition.
15:21Oui, dit Rosalie.
15:22C'est la montre de mon père.
15:25Son frère le confirme.
15:26Ainsi que tous ceux
15:27qui ont connu
15:28le paysan assassiné.
15:30Le belge Vandalvin
15:31est donc arrêté.
15:33Son ami aussi,
15:34le soi-disant propriétaire
15:34de la montre,
15:35David Verham,
15:37un belge également.
15:37Et ils avouent.
15:41Ils étaient sans travail,
15:42ils rôdaient dans le nord,
15:44ils ont joué
15:45les contrebandiers
15:45poursuivis par les douaniers
15:47pour s'introduire
15:47chez un paysan,
15:49un pauvre vieux,
15:49partager sa soupe,
15:50boire son vin,
15:52et,
15:53après avoir bu
15:53beaucoup trop,
15:55essayer de le dévaliser.
15:57Et puis,
15:57comme il ne se laissait pas faire,
15:59ils l'ont abattu
16:00avec une pioche.
16:00ils seront condamnés
16:04le premier à mort,
16:06le second aux travaux
16:07forcés à perpétuité.
16:11Et Rosalie Doise
16:12a quitté,
16:14réhabilité,
16:15pensez-vous ?
16:15Oui, bien sûr.
16:18Eh bien,
16:18pas si facilement que ça,
16:19voyez-vous.
16:20Et c'est l'aspect
16:20le plus extraordinaire
16:22de ce dossier.
16:24On n'avoue pas impunément.
16:25On ne se rétracte pas impunément.
16:28C'est bafouer la justice.
16:30Celle-ci,
16:31accusée à son tour,
16:32se défend.
16:33Écoutez plutôt
16:34ce cause plaidé
16:35lors du dernier procès
16:36où chacun sait
16:37que l'acquittement est certain,
16:38le procureur général.
16:42Proclamerais-je
16:42l'innocence
16:43de cet accusé ?
16:45Dois-je déplorer
16:46en ce qui la concerne
16:47une fatale méprise ?
16:48Non !
16:50Aux yeux de Dieu
16:51qui lit dans les cœurs
16:52Rosalie Doise
16:54est parricide.
16:55parricide d'intention.
16:58Elle a souhaité
16:58la mort de son père
16:59dont elle voulait
17:01habiter la maison.
17:03Elle a rêvé
17:03la nuit de mort violente.
17:05Écoutez-moi bien.
17:08Rosalie Doise,
17:10si je renonce
17:10à soutenir l'accusation,
17:12moi,
17:13je ne vous réhabilite pas.
17:15Et voilà.
17:15Vous venez d'écouter
17:28les récits extraordinaires
17:29de Pierre Bellemare,
17:31un podcast
17:32issu des archives
17:33d'Europe 1.
17:34Réalisation et composition
17:36musicale,
17:37Julien Tarot.
17:39Production,
17:40Estelle Laffont.
17:41Patrimoine sonore,
17:42Sylvaine Denis,
17:43Laetitia Casanova,
17:45Antoine Reclus.
17:46Remerciements
17:47à Roselyne Bellemare.
17:49Les récits extraordinaires
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