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  • 23/04/2025
Les Vraies Voix responsables avec trois invités :
- Dr Jacob Azeroual, médecin psychothérapeuthe. Auteur du livre “Des parents qui aiment, et pourtant des enfants qui souffrent” édité la Le Courrier du livre. Il sera en dédicace à la Fnac de Thiais le dimanche 27 avril de 11h à 17h et à la Fnac de Beaugrenelle le 30 avril de 15h à 18h ;
-Stéphane Amar, psychologue clinicien, docteur en psychopathologie et psychanalyse, auteur d’articles sur les adolescents et pré-adolescents ;
- Bruno Pomart, ancien policier du Raid, auteur du livre “#QNPV, quartiers non prioritaires de la politique de la ville”, Président de Raid aventure, association qui encadre des jeunes avec des policiers.

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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2025-04-23##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, les vraies voix qui font bouger la France, 19h-20h, les vraies voix responsables.
00:07Bienvenue dans les vraies voix responsables.
00:09Qui a parlé des jeunes qui méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne ?
00:15C'est une citation de Platon au 4e siècle avant Jésus-Christ.
00:18Et c'est dire si la jeunesse a toujours questionné.
00:21Du mal-être climatique à la flambée des violences, comme on l'a vu à Crépole,
00:24les questions sur la jeunesse se posent avec une acuité nouvelle.
00:27Y a-t-il la perte d'une certaine innocence chez nos jeunes ?
00:30Cette innocence a-t-elle vraiment existé un jour ?
00:33Les jeunes d'aujourd'hui sont-ils les mêmes que les jeunes d'hier ?
00:35Sinon, qu'est-ce qui a changé ?
00:37L'éducation ? L'accès aux réseaux sociaux ?
00:39Qu'est-ce que les adultes doivent changer dans leur attitude vis-à-vis des jeunes ?
00:43C'est ce qu'on va tenter d'analyser pendant une heure.
00:45Avec nous ce soir, quelqu'un qu'on connaît bien, Bruno Pommard, ancien policier du RED,
00:51auteur du livre QNPV, quartier non prioritaire de la politique de la ville,
00:55président de RED Aventure, association qui encadre des jeunes avec des policiers.
01:00Bonsoir.
01:00Bonsoir Philippe.
01:02Stéphane Amard, psychologue clinicien, docteur en psychopathologie et psychanalyse,
01:06auteur d'articles sur les adolescents et les pré-adolescents.
01:09Bonsoir.
01:10Bonsoir Philippe.
01:11On attend d'une minute à l'autre le docteur Jacob Azerwal, médecin psychothérapeute,
01:15auteur du livre « Des parents qui aiment et pourtant des enfants qui souffrent »,
01:19édité au courrier du livre.
01:20Il sera d'ailleurs en dédicace à la FNAC de Thiers le dimanche 27 avril
01:23et à celle de Beaugrenelle le 30 avril.
01:26C'est parti.
01:26On va commencer par parler des jeunes d'aujourd'hui.
01:31Alors il y a les Z, les Y, les millenials.
01:34Depuis quelques années, on nomme les générations comme s'il y avait des jeunesses au pluriel
01:38qui se succédaient plutôt qu'une jeunesse qui a continué au fil du temps.
01:43Est-ce que la jeunesse, elle change beaucoup d'une génération à l'autre ?
01:47Stéphane Amard.
01:47Je ne sais pas dire si elle change beaucoup.
01:51En tout cas, elle évolue, ça c'est certain.
01:53Et c'est le fait aussi de l'évolution de la société
01:56et du statut que l'on donne en l'occurrence à ces jeunes.
02:00Oui.
02:01Bruno Pema.
02:02Oui, évidemment, oui.
02:03On parle de génération Z, Alpha, etc.
02:06C'est vrai que si on fait la comparaison entre les années 80 et maintenant,
02:10moi ça fait 34 ans que je suis dans le milieu associatif,
02:12c'est vrai que je ne les ai pas analysés comme monsieur parce que c'est son métier,
02:15mais je les ai analysés en tant qu'acteurs associatifs,
02:18j'ai une évolution qui est certaine.
02:19Vous les avez analysés aussi en tant que policier ?
02:21Oui, peut-être un peu moi, parce que j'ai fait plus de terrorisme qu'autre chose.
02:25Mais surtout en termes associatifs, oui, effectivement,
02:27on a une population de jeunes qui a totalement évolué.
02:30Elle a évolué par le fait que la société a évolué de façon très vite
02:34avec les réseaux sociaux.
02:35Pour moi, les réseaux sociaux ont une responsabilité,
02:38dans le bon et dans le mauvais, énorme dans l'évolution de notre jeunesse.
02:41Je ne sais pas ce qu'en pense notre praticien,
02:42mais c'est vraiment mon avis.
02:44Et c'est vrai que là-dessus, il y a un travail considérable à mener,
02:47au-delà de la cellule familiale, de l'école, des éducateurs.
02:52Les réseaux sociaux, pour moi, ont une responsabilité énorme.
02:56Pour vous, c'est une responsabilité énorme sur les changements de la jeunesse,
02:59les réseaux sociaux ?
03:00C'est indéniable.
03:01C'est-à-dire que je parlais de statut tout à l'heure,
03:04ça contribue à donner des moyens aux ados,
03:08qui sont équivalents à ceux des adultes,
03:10si ce n'est plus, puisqu'ils se servent encore plus et mieux
03:13que les adultes plus âgés, en tout cas, de ces outils.
03:18Et ça octroie une liberté infinie.
03:23Donc, à une population qui n'a pas fini sa maturité,
03:27si tant est qu'on la finisse un jour,
03:29évidemment que ça produit des effets,
03:34et on le voit un peu tous les jours, d'ailleurs.
03:36Est-ce qu'on n'est pas tous un peu pavlovisés ?
03:39Est-ce qu'il n'y a pas un biais cognitif
03:40à idéaliser sa jeunesse, sa génération, son temps,
03:43à trouver que les suivants sont moins bien,
03:45avec le fameux « c'était mieux avant » ?
03:47Et j'avoue parfois m'y donner...
03:49Je fais mon comic-out.
03:52Bruno Pommard.
03:53Oui, oui, évidemment.
03:54Encore une fois, notre société a tellement évolué
03:58ces 15 dernières années que c'est difficile de suivre.
04:01Moi, si je prends mon cas personnel
04:03en matière d'acteurs associatifs,
04:05en 35 ans d'association, effectivement,
04:08pour avoir travaillé pendant près de 10 ans
04:10dans les quartiers de Corbeil-et-Saône, etc.,
04:11on avait une population de jeunes plus respectueuses.
04:16Alors, il ne faut pas faire une généralité non plus de tout ça.
04:18Moi, j'ai travaillé beaucoup dans les quartiers,
04:19donc avec des jeunes souvent difficiles.
04:21on avait une jeunesse beaucoup plus respectueuse,
04:25je dirais, de l'institution, des adultes,
04:28de la société de façon générale.
04:29Et c'est vrai, tout ça, à mon sens,
04:32a un petit peu disparu, pour une marge de la jeunesse.
04:35Alors, je parle de jeunes que j'ai particulièrement difficiles.
04:37Vous savez qu'avec mon association,
04:39on traite beaucoup de jeunes issus de la PJJ,
04:42qui sont tant que...
04:42Protécutifs judiciaires de la jeunesse.
04:44Oui, pardon.
04:44Et c'est vrai que pour cette jeunesse-là,
04:48l'évolution leur a fait encore plus de mal,
04:50parce qu'il y a toute une histoire derrière ces jeunes,
04:52familial, vous connaissez ça mieux que moi,
04:55éducative, etc.,
04:56qui a fait que beaucoup de jeunes ont dérivé.
04:59Et encore une fois,
05:00ne mettons pas toute la jeunesse dans le même sac,
05:03attention,
05:04mais c'est vrai qu'on a une certaine jeunesse
05:06qui est à la dérive totale.
05:08Vous êtes d'accord avec ça ?
05:09Le 7 et mieux avant, c'est toujours le cas ?
05:12Je crois que dans toutes les générations,
05:14il n'y a pas une génération qui n'a pas montré une forme de nostalgie
05:18par rapport à sa propre jeunesse.
05:20Ça, c'est indéniable.
05:22La jeunesse, c'est le point d'eau.
05:23On y revient toujours, je ne sais jamais.
05:24C'est Confucius ou là-haut-ceux qui disaient ça.
05:26On pourrait dire, pour une fois, on a raison.
05:30Peut-être parce que c'est nous.
05:32Mais non, non, je pense que c'est indéniable
05:34qu'on assiste à une jeunesse qui est complètement débridée aujourd'hui.
05:38Alors, évidemment, ça ne concerne pas tous les jeunes non plus.
05:41Il ne faut quand même pas tout mettre dans le même panier
05:43de l'actualité d'aujourd'hui.
05:46Mais il n'en demeure pas moins que...
05:48Je parlais de liberté tout à l'heure.
05:50En effet, les jeunes ont une liberté
05:52qui est une conséquence, à mon avis aussi,
05:55de l'évolution de l'éducation,
05:57des références de l'éducation.
06:00On assiste à des parents qui sont souvent
06:02complètement dépourvus de moyens
06:04de faire face à leurs enfants.
06:06Alors, il y a eu une époque, on était majeur à 21 ans.
06:10C'est passé au début du septennage d'Iscar,
06:12en 74, à 75, à 18 ans.
06:16Maintenant, on parle de donner le droit de vote à 16 ans.
06:18Est-ce que ça veut dire qu'on devient
06:20de plus en plus rapidement mûr ?
06:22Ou est-ce que ça n'a pas de sens ?
06:25Bruno Pommard.
06:27De facto, oui.
06:28Les jeunes sont plus mûrs qu'à notre époque.
06:30Parce que d'abord, j'en reviens toujours pareil,
06:32aux réseaux sociaux, ça va à une vitesse.
06:33Et puis, à tout ce qu'on apprend via Internet,
06:36à l'époque, on a sous un clic
06:37les 40 tomes de l'encyclopédie universaliste.
06:40Et c'est pour ça qu'il y a tout un difficulté
06:42qui se greffe là-dessus,
06:44pour les profs, pour enseigner.
06:46Le prof, il est là pour transmettre à l'école.
06:48Mais quand on voit maintenant
06:49qu'on peut tout trouver facilement là...
06:51Moi, je me rappelle, j'ai 64 ans,
06:53donc quand j'avais 12 ou 13 ans,
06:55le prof, je le regardais comme ça,
06:57et je l'écoutais.
06:58Il me racontait toutes les histoires qu'il voulait,
06:59je l'écoutais.
07:00C'était lui, Internet.
07:01Oui, mais c'est ça, c'est exactement ça.
07:04Maintenant, non, c'est plus ça.
07:05Et le jeune, pendant le cours,
07:06il est capable de dire au prof,
07:07non, monsieur, sur Internet,
07:08vous dites une connerie.
07:10Oui, c'est vrai.
07:10C'est ça.
07:11Donc, c'est vrai que c'est très compliqué maintenant
07:13de...
07:15pas de cadrer,
07:17mais d'avoir une écoute,
07:19de comprendre les jeunes
07:20qui sont, encore une fois,
07:22dans une société qui est totalement débridée.
07:24Le problème, c'est que ça a créé
07:26un décalage,
07:27une disharmonie,
07:28on pourrait dire,
07:29entre la maturité intellectuelle
07:33au sens large,
07:33c'est-à-dire l'accès au savoir,
07:35en l'occurrence,
07:36et la maturité affective.
07:38Et c'est là où il y a souvent des bugs,
07:41c'est-à-dire qu'en effet,
07:42c'est comme si on donnait
07:43à un jeune conducteur
07:44à conduire une Ferrari.
07:45C'est-à-dire que là,
07:46il y a vraiment des choses...
07:47Il y a un problème de compétence, déjà.
07:48Bien sûr.
07:49Donc, à la fois, en effet,
07:50il y a eu une évolution des jeunes,
07:53et de l'être humain, en général,
07:54dans son rapport au savoir.
07:56Mais en même temps,
07:57la maturité affective,
07:58elle évolue beaucoup moins vite,
08:01en tout cas.
08:02Ça, c'est évident.
08:02Vous êtes bien dans les vraies voix
08:04responsables de Sud Radio
08:05dans ce débat sur la jeunesse.
08:08Dans quelques instants,
08:08on va parler de ces jeunes
08:09de plus en plus violents.
08:11Est-ce que c'est un problème d'éducation
08:13ou un problème de pas assez de sanctions ?
08:15Pas assez d'éducation
08:16ou pas assez de sanctions ?
08:18On en parle avec nos invités.
08:19Voulez réagir le 0826 300 300.
08:23Sud Radio,
08:24les vraies voix qui font bouger la France.
08:2619h-20h,
08:27les vraies voix responsables.
08:29Retour des vraies voix responsables,
08:31spécial jeunesse,
08:32en compagnie de Bruno Pommard,
08:34ancien policier au RAID,
08:35auteur du livre QNPV,
08:37quartier non prioritaire de la politique de la vie,
08:39président de RAID Aventure,
08:41association qui encadre des jeunes
08:42avec des policiers.
08:44Stéphane Amard,
08:45psychologue clinicien,
08:46docteur en psychopathologie et psychanalyse,
08:48auteur d'articles sur les adolescents
08:49et les presse adolescents.
08:50Il vient de nous rejoindre,
08:51le docteur Jacob Azeroual,
08:52médecin psychothérapeute,
08:54auteur du livre
08:55« Des parents qui aiment
08:56et pourtant des enfants qui s'ouvrent »
08:58édité au courrier du livre.
08:59Il sera en dédicace
09:00à la FNAC de Thiers,
09:01dans le Val-de-Marne,
09:02le dimanche 27,
09:03et à la FNAC de Beaugrenelle,
09:05le 30 avril.
09:06Bienvenue.
09:07Merci.
09:07On va parler tout de suite
09:09d'un petit problème de transport,
09:10ce qui explique votre arrivée
09:11un tout petit peu tardive,
09:13mais on reprend de suite.
09:14Alors, on va parler de ces jeunes
09:16de plus en plus violents,
09:17pas assez d'éducation
09:18ou pas assez de sanctions,
09:20c'est quand même une question
09:20qui se pose.
09:21Comme vous n'avez pas encore eu la parole,
09:23Jacob Azeroual,
09:24vous en parlez dans votre livre,
09:25est-ce que la jeunesse
09:26est plus violente qu'avant ?
09:27Alors, elle est confrontée
09:29à deux problèmes.
09:30En même temps,
09:31il y a une évolution pour moi,
09:33si je prends l'exemple des meubles,
09:34le mobilier est beaucoup plus fragile
09:35qu'avant.
09:36En fait, plus on avance
09:37dans les générations,
09:38et plus les générations
09:39sont fragiles et vulnérables.
09:40Mais véritablement,
09:41on a l'impression
09:41qu'ils sont construits
09:42dans un matériau fragile,
09:44quoi qu'il en soit.
09:45Moi, je prends toujours l'exemple,
09:46j'ai un bureau Henri II,
09:48on peut monter à 30 dessus,
09:49il ne se cassera pas.
09:50Vous prenez un meuble Ikea,
09:52on monte à 1, il se casse.
09:54Eh bien, la même chose d'abord,
09:55c'est la fragilité.
09:56Et ensuite, et surtout,
09:57ils sont confrontés,
09:58moi je suis assez vieux,
09:59pour avoir connu
10:00une période beaucoup plus paisible.
10:02Pourtant, quand on y pense,
10:03il y avait des guerres,
10:05des choses qui étaient stabilisantes.
10:06Par exemple, la famille était stable,
10:09l'école était stable,
10:10les professeurs étaient vénérés.
10:13C'est-à-dire que c'était
10:13quasiment des demi-dieux
10:14quand on les recroisait
10:16en dehors de l'école.
10:17Pour nous, c'est des demi-dieux,
10:18ils étaient extrêmement respectés.
10:19Je ne sais pas si vous comprenez,
10:20moi je suis de la génération,
10:21le prof, il disait,
10:23je veux voir une seule tête.
10:24C'est-à-dire que quand on rentrait en rang,
10:26on voit une seule tête.
10:27Et puis on se levait
10:28quand on rentrait en salle de cours.
10:30Absolument.
10:30Et puis en plus, même chose,
10:32on a changé d'époque.
10:33Moi, j'ai connu l'époque
10:35où ce qui était mis en avant,
10:37c'est l'importance de la dignité.
10:39Être quelqu'un d'extraordinaire,
10:40c'était quelqu'un de digne.
10:41Aujourd'hui, c'est le bad boy.
10:44En fait, aujourd'hui,
10:46être violent,
10:47c'est assimiler à être fort.
10:48Ce qui est complètement faux
10:49et erroné même à l'inverse.
10:51Donc on est passé
10:52du culte de la dignité
10:53au culte de la violence.
10:54Et donc c'est ça
10:55qui est encore plus fragile.
10:56Donc on préfère être agresseur
10:58pour justement
10:59ne pas être entre guillemets agressé,
11:00ce qui est entièrement faux.
11:01Est-ce que quelque part,
11:03dans cette violence des jeunes,
11:04il n'y a pas le rôle des pères ?
11:06Parce que, qu'on le veuille ou non,
11:07en général,
11:08quand un ado commence à,
11:09vous me passerez l'expression,
11:10être un peu transgressif,
11:12c'est au père de le choper,
11:13de le prendre entre quatre yeux
11:14et de lui dire
11:15voilà, là, tu déconnes
11:17et on va remettre
11:17les choses d'Ecker.
11:18C'est multifactoriel.
11:19C'est multifactoriel.
11:20J'adhère tout à fait
11:21à ce que vous avez dit.
11:22Merci Bruno.
11:23On a à l'origine
11:24la cellule familiale,
11:25le père et la mère.
11:26C'est basique ce que je dis,
11:27mais c'est la vérité.
11:28C'est ça.
11:28A l'origine, c'est ça l'éducation.
11:30Ensuite, lorsqu'on descend
11:31dans la catégorie,
11:32moi je les côtoie depuis 36 ans,
11:34donc je commence un peu
11:35à connaître ce sujet-là,
11:36en matière éducative,
11:37je dirais,
11:38on a l'école,
11:39qui est un baromètre aussi important
11:40pour notre jeunesse,
11:41pour cadrer notre jeunesse.
11:42On a les éducateurs.
11:43On a tout un tas de personnes,
11:46de degrés,
11:47qui sont capables de réagir
11:48au comportement de nos jeunes.
11:50Mais c'est vrai qu'en même temps,
11:51on a une société
11:51qui a évolué à une telle vitesse,
11:53je reviens toujours
11:54avec les réseaux sociaux,
11:55mais c'est quand même quelque chose
11:56qui a énormément déstabilisé
11:58notre société,
11:58et nous tous,
11:59parce qu'on est les premiers
12:00à regarder sans arrêt
12:00nos téléphones.
12:01Donc voilà,
12:02les jeunes,
12:02sur le mental des jeunes,
12:04effectivement,
12:05tout ça fait qu'encore une fois,
12:06on a des jeunes,
12:07alors vous le disiez,
12:08Philippe,
12:09sanctions et...
12:10Sanctions ou éducation ?
12:12Les deux,
12:12les deux,
12:13en général.
12:14C'est la jambe,
12:14les deux jambes qui étiquent.
12:16C'est ce que j'ai fait,
12:16j'essaie de faire
12:17de petit niveau
12:18par rapport au fait
12:19que malheureusement,
12:20l'éducation nationale
12:20n'arrive pas à récupérer tout ça
12:22parce que c'est compliqué pour eux.
12:23L'éducation spécialisée,
12:25pareil,
12:25nous les associations,
12:26on essaie de faire des choses,
12:28mais en même temps,
12:28la sanction a valeur d'exemple.
12:29Je le dis toujours,
12:30moi mes jeunes,
12:31tu fais une connerie,
12:32il y a une sanction.
12:32Je ne vais pas les tabasser
12:33quand je dis ça.
12:34C'est sanctionner,
12:35montrer que tu as fait une bêtise,
12:37il y a quelque chose,
12:37il y a une réponse.
12:38Lorsqu'on parle,
12:39tiens,
12:39je fais juste une parenthèse
12:40avec les très courtes peines.
12:42Oui.
12:42C'est un sujet...
12:43Comme aux Pays-Bas par exemple,
12:44immédiate et très courte.
12:45J'ai fait une tribune là-dessus
12:46avec Lina Kebab
12:47et Jean-Michel Fauvergues.
12:49Ce n'est pas pour l'histoire
12:50de dire
12:51foutre les gens en prison,
12:52quoi que ce soit.
12:52C'est sanctionner pour le principe
12:54et que ce soit
12:54une sanction éducative.
12:57Juste tout de suite,
12:57mais une question.
12:58Moi,
12:58je ne suis pas psy,
13:00contrairement à vous deux,
13:01mais moi,
13:01on m'a parlé du surmoi
13:02qui empêche en psychanalyse
13:04de faire des choses interdites.
13:05Comme on voit maintenant
13:06les coups de couteau
13:07donnés mécaniquement
13:08par les jeunes.
13:09Est-ce que certains
13:09ont encore du surmoi ?
13:10Je vais revenir juste
13:12sur la question
13:12qui est déjà symptomatique,
13:14c'est-à-dire opposer
13:15l'éducation à sanction.
13:16Moi,
13:18je ne connais pas.
13:18C'est-à-dire que l'éducation
13:19intègre la sanction.
13:22Donc,
13:22c'est déjà intéressant
13:23de les avoir séparés.
13:24Ça,
13:24c'est une première chose.
13:25La deuxième chose,
13:26c'est qu'en effet,
13:28ce que vous dites,
13:29et je le traduis autrement,
13:31c'est que toutes les figures
13:32finalement d'autorité
13:33ont été petit à petit
13:35complètement désincarnées
13:38et que,
13:40évidemment,
13:40ça a des effets.
13:41Et ça rejoint
13:42ce que vous disiez,
13:43c'est-à-dire que c'est
13:43la dimension,
13:44en fait,
13:44symbolique
13:45qui est foutue en l'air.
13:47Et c'est ça
13:48que l'on intègre
13:49à travers
13:50ce que vous appelez
13:51le surmoi,
13:51évidemment.
13:52C'est-à-dire que
13:53on a des figures d'autorité
13:55et on intériorise
13:56ces interdits
13:57et on en fait,
13:58effectivement,
13:58des interdits intérieurs.
14:00Il semble que,
14:01à partir du moment
14:01où dans la société,
14:03on dénigre finalement,
14:04voire on sanctionne,
14:05parce que,
14:06n'oublions pas
14:06qu'il y a quelques années,
14:08on a sanctionné
14:08la fessée.
14:09Alors,
14:09ce n'était pas pour la fessée
14:10en tant que telle.
14:11Quand je dis sanctionné,
14:13en effet,
14:14on l'a légiféré,
14:15ce qui est complètement fou,
14:16c'est quand même
14:16la sphère intime,
14:17mais au nom de
14:18la violence
14:19qui est mise
14:21un peu à toutes les sauces,
14:22y compris,
14:23effectivement,
14:25les interdits
14:25en général,
14:26et l'interdit
14:27fait violence,
14:28mais on met un peu tout
14:29dans le même panier.
14:30Jacob Azerouin.
14:31Alors,
14:31justement,
14:31il y a beaucoup,
14:32beaucoup à dire,
14:33et une heure ne se ferez pas du tout,
14:34et c'est vraiment dommage,
14:35parce que je trouve que c'est un sujet
14:36qui est tellement clé aujourd'hui.
14:37C'est pour ça qu'on a fait ce délai ce soir.
14:39Bruno et Stéphane,
14:39ils sont vraiment extraordinaires.
14:41Donc,
14:41Bruno,
14:41insiste sur les réseaux.
14:42Les réseaux sont toxiques
14:43à la fois en tant que support,
14:45c'est-à-dire en tant que...
14:46Le réseau lui-même est toxique,
14:48et en tant que contenu,
14:49parce qu'en tant que contenu,
14:50on véhicule des images
14:52absolument horribles.
14:54Moi,
14:54mon prof de français,
14:55je ne le remercierai jamais assez
14:56de vous avoir enseigné.
14:58Je vous disais,
14:58les enfants,
14:59si vous avez le choix
14:59entre Massacre à la tranceneuse
15:01et Rabi Jacob,
15:03regardez Rabi Jacob.
15:04C'est bon.
15:05Alors,
15:06juste par rapport à l'histoire
15:06de la fermeté et de l'éducation,
15:08je suis fait un mélange des deux.
15:09Justement,
15:10dans mon livre,
15:10sans faire trop de publicité
15:11de mon livre,
15:12Philippe,
15:12on se connaît assez,
15:13je ne suis pas là pour faire la pub.
15:14Le livre des parents
15:15qui aiment pourtant
15:15des enfants qui souffrent
15:16pour publier au courrier du livre.
15:17C'est un outil,
15:18mais vraiment,
15:19ça peut éviter
15:19beaucoup,
15:20beaucoup,
15:20beaucoup de choses.
15:21Et moi,
15:22j'insiste sur,
15:23dans l'enseignement,
15:24pour moi,
15:25évidemment,
15:25je suis mille fois d'accord
15:26avec Bruno,
15:27quand il dit que tout est,
15:28à la base,
15:29c'est l'éducation.
15:30Qu'est-ce qu'on enseigne ?
15:31De même qu'il y a des gens
15:32qui enseignent la haine,
15:33je ne vais pas faire des...
15:34Je ne vais pas préciser
15:35où ça se passe.
15:36De même,
15:37il y a des gens
15:37et des familles
15:38qui enseignent l'amour.
15:39Eh bien,
15:40enseignez l'amour.
15:41Et je précise
15:42que la notion de bienveillance,
15:43les gens se trompent
15:44sur la bienveillance.
15:45La bienveillance,
15:45ce n'est pas une absence de fermeté,
15:47mais c'est une fermeté
15:47qui est mesurée.
15:49Oui,
15:49mais c'est une fermeté
15:50qui est mesurée,
15:51qui est expliquée.
15:52Parce que justement,
15:53si je prends l'exemple
15:53de la prison,
15:54mais je sais que Bruno
15:55est quelqu'un de très fin,
15:57je vois que la prison,
15:58par exemple,
15:59qu'est-ce qu'elle fait ?
16:00Elle radicalise les gens.
16:01En fait,
16:01sur le plan micropolitique,
16:03c'est-à-dire de la famille,
16:04les enfants,
16:05quand on les punit,
16:05mais quand on les punit mal,
16:06quand la punition...
16:07Vous savez,
16:08les anciens,
16:08les anciens,
16:09ils ont toujours raison.
16:10Les anciens,
16:10ils ne parlaient pas de punition,
16:11ils parlaient de correction.
16:13Correction,
16:14ça veut dire corriger.
16:15C'est-à-dire corriger,
16:16c'est qu'on améliore.
16:17Voilà,
16:17le but,
16:18c'est d'améliorer
16:18et pas d'aggraver.
16:20Et est-ce que,
16:21Philippe,
16:22vous m'autorisez à lire
16:22un tout petit truc,
16:23vraiment très rapide ?
16:24Il y a vraiment
16:25beaucoup de choses
16:26sur ce dont vous avez parlé,
16:28le fameux père absent.
16:29Voilà.
16:30Dans mon livre,
16:31page 119,
16:32dans le chapitre
16:33La violence chez les jeunes,
16:34issu de familles difficiles
16:35ou divorcées,
16:36où l'image du père
16:37est faible,
16:37voire absente.
16:38Donc,
16:38ça rejoint ce que vous avez dit.
16:40Les mineurs violents
16:40sont en général
16:41des enfants impulsifs
16:42dont l'énergie intellectuelle,
16:43déjà précaire,
16:44est orientée vers l'agressivité.
16:45C'est-à-dire des gens,
16:46des enfants
16:46qui n'ont pas été éduqués
16:47sur la notion du stop.
16:48Parce que,
16:49par la bienveillance,
16:50le stop est fondamental.
16:51Leur champ de conscience
16:52est souvent limité
16:53au présent immédiat,
16:54en plus d'une absence
16:54de valeur sociale
16:55et morale.
16:56Il n'y a pas de morale.
16:57Pour eux,
16:57le travail et la dignité
16:59ne sont pas des notions importantes.
17:00Ils sont souvent égocentriques,
17:03incapables de se mettre
17:04dans la peau de l'autre,
17:04même chose.
17:05La peau de l'autre,
17:06c'est-à-dire être capable
17:07de sentir
17:07qu'est-ce que l'autre ressent
17:08quand je l'humilie
17:09ou quand je le tape.
17:10Et ça,
17:10c'est fondamental
17:11d'enseigner très jeune
17:13ce que j'appelle
17:14le sentiment d'altérité,
17:15de te mettre
17:15dans la peau de l'autre.
17:17Et voilà,
17:17j'ai fini
17:18et rendre la discussion difficile.
17:20Mais est-ce que finalement,
17:20ce n'est pas,
17:21pour résumer
17:22ce que dit Jacob Zerwal,
17:23pour ça que certains
17:24veulent faire des cours
17:25d'empathie à l'école,
17:26Bruno Pommard ?
17:26Mais j'en ai donné un gars,
17:28même pas un mois et demi.
17:28Oui, oui,
17:29mais tout ce qui va
17:31dans le sens
17:32d'apaiser encore une fois
17:33une partie de cette jeunesse,
17:36mettons pas toute la jeunesse.
17:36Oui, mais non,
17:37mais certains jeunes
17:39n'ont plus de...
17:40Sur moi,
17:40et on a le problème
17:42de l'intellect,
17:43ce que tu disais à l'instant.
17:44Merci.
17:45C'est-à-dire que
17:46le gamin qui a 200 ou 300 mots
17:50dans son vocabulaire,
17:51quand il est en contact,
17:52moi je vois bien
17:52avec les jeunes difficiles,
17:53qu'on commence à discuter avec lui,
17:54c'est d'échanger,
17:55comme on fait là,
17:55et qu'il n'arrive plus à suivre,
17:57au bout d'un moment,
17:57il me dit,
17:57mais tu m'emmerdes,
17:58je vais te taper.
18:00Parce qu'il est incapable
18:01d'échanger
18:02et de casser,
18:03je dirais,
18:04cette barrière.
18:05Pourquoi tu en fais ça ?
18:05Je t'explique.
18:06Non, lui, il s'énerve
18:07parce qu'il n'a pas les mots
18:07pour m'en répondre.
18:08Et c'est là où il y a
18:09un travail, encore une fois,
18:10éducatif considérable à mener.
18:12Oui, Stéphane, par contre,
18:13a mille fois raison aussi
18:14d'insister sur cette notion-ci,
18:17de ne pas être trop
18:18dans cette idée
18:19de la punition,
18:20mais être aussi
18:20dans une approche,
18:22dans une approche
18:22presque affective.
18:24Oui, il faut les aimer,
18:25les jeunes.
18:26Mais tu as raison.
18:27Moi, dans le travail qu'on fait,
18:30moi, les policiers,
18:32je sors d'un séjour
18:33dans les Alpes-Maritimes
18:34avec des jeunes
18:34d'un collège,
18:35jeunes déscolarisés,
18:36etc.,
18:37qui foutent le bazar.
18:38Ils sont une douzaine.
18:3912, 15 ans,
18:40pas plus.
18:40Oui, d'accord.
18:41Déjà, oui.
18:42On les voit,
18:42c'est un soupe lamentable
18:45dans le collège.
18:46On les a eus pendant
18:46deux fois 15 jours
18:47avec mes policiers,
18:48mais les gamins,
18:49ils pleurent en partant
18:50de ce séjour
18:50parce que nos policiers
18:51leur ont mis un cadre
18:52très rigide
18:53mais sans aucune violence
18:55ou quoi que ce soit.
18:56et ils pleurent en partant
18:57parce qu'ils les aiment.
18:59Et ils ne récidivent pas
19:01à mettre le foutoir
19:02dans le collège ?
19:03Pour le premier séjour
19:04qu'on a fait,
19:04ça a bien marché,
19:05ça a bien fonctionné.
19:06J'ose espérer que ça continue.
19:07Mais parfois,
19:07ça a long travail.
19:08Il faut aimer ces gamins.
19:09Nous, on a des jeunes
19:10hyper difficiles des fois
19:10qui ont besoin de savoir
19:12est-ce qu'il y a un pilote
19:13dans l'avion.
19:13Il n'y a rien de pilote
19:14pour un enfant.
19:15Ça l'angoisse énormément
19:16quand il a le sentiment
19:17qu'il n'y a pas
19:18de pilote dans l'avion.
19:19Est-ce que ce n'est pas ça
19:20justement le problème
19:20pour revenir
19:21sur ce que disent Bruno
19:22et Jacob ?
19:23Il faut un pilote
19:24dans l'avion
19:24et que dans ce domaine,
19:26il faut qu'il y ait
19:26un patron pour encadrer
19:28les jeunes,
19:28c'est-à-dire un enseignant
19:29ou des enseignants
19:31qui ont de l'autorité
19:31quand il y a des profs
19:33comme au collège,
19:34des parents qui ont de l'autorité.
19:35Est-ce que ce n'est pas ça
19:35le B.A.B. ?
19:36Oui, c'est un peu
19:37ce que je disais tout à l'heure.
19:38C'est-à-dire que
19:39la figure symbolique
19:41d'autorité
19:41qui rassure,
19:43en effet,
19:44a été elle-même
19:45discréditée
19:46à tous les niveaux.
19:48Et on l'a
19:48dans toutes les figures
19:49d'autorité.
19:50La police,
19:50maintenant,
19:51ça ne pose plus de problème
19:52de l'agresser.
19:53Quand on voit les conséquences,
19:54d'ailleurs,
19:55on se dit que finalement,
19:57ce n'est pas grave.
19:58Mais tout ça
19:59est intériorisé
20:00petit à petit.
20:01En effet,
20:01ça a des effets
20:02pas seulement pour le pauvre policier,
20:04ça a des effets
20:04pour les jeunes
20:05qui voient que finalement,
20:06ça n'a pas de conséquences.
20:08On avait commencé
20:08avec les éducateurs,
20:10avec les instits
20:11et les politiques,
20:13tout simplement.
20:13Enfin, je veux dire,
20:14les figures d'autorité politique,
20:15on ne peut pas dire
20:16qu'elles soient toujours
20:16très représentées.
20:17C'est le moins
20:18qu'on puisse dire.
20:19On voit bien
20:20qu'on a affaire
20:21à des jeunes
20:21qui ne savent plus gérer
20:22tout ce qu'on leur donne.
20:23Ça rejoint tout à l'heure
20:24les moyens
20:25en termes de réseau,
20:27en termes d'appareils
20:28divers et variés.
20:30Et on a des jeunes adultes
20:32avec un esprit,
20:33avec un fonctionnement intérieur
20:35d'enfants.
20:35Tout de suite,
20:36on va parler
20:37d'un nouveau sujet
20:37après une courte page de pub
20:38de l'éco-anxiété,
20:40de la peur de l'avenir.
20:41Comprenez-vous,
20:42les phobies
20:42d'une partie de la jeunesse.
20:44Restez bien avec nous
20:44dans les vrais voix responsables.
20:45Sud Radio,
20:47les vrais voix
20:48qui font bouger la France.
20:4919h-20h,
20:50les vrais voix responsables.
20:52Retour des vrais voix responsables
20:54spécial jeunesse
20:55avec le docteur
20:56Jacob Azerwal,
20:57médecin psychothérapeute,
20:58auteur du livre
20:59« Des parents qui aiment
21:00et pourtant des enfants
21:01qui souffrent »
21:01et d'y aider au courrier du livre.
21:03Il sera en dédicace
21:04à la FNAC de Thiel
21:04le dimanche 27
21:05de 11h à 17h
21:06et à la FNAC de Beaugrenelle
21:07le 30 avril
21:08de 15h à 18h.
21:09Stéphane Amard,
21:10psychologue clinicien,
21:12docteur en psychopathologie
21:13et psychanalyse,
21:14auteur d'articles
21:14sur les adolescents
21:15et pré-adolescents
21:16et une des vraies voix
21:17de Sud Radio,
21:18Bruno Pommard,
21:19ancien policier du RAID,
21:20auteur du livre
21:21« QNPV,
21:21quartier non prioritaire
21:22de la politique de la ville »
21:24et président de RAID Aventure,
21:25association qui encadre
21:26des jeunes avec les policiers.
21:28On va désormais parler
21:29des peurs,
21:30des phobies des jeunes.
21:32Beaucoup de jeunes
21:33disent ne pas vouloir
21:34faire d'enfants
21:35sur une planète
21:35qui devient inhabitable.
21:37Ça s'appelle l'éco-anxiété
21:39et personnellement,
21:40j'en connais,
21:40qui disent
21:41on ne veut pas d'enfants
21:41parce que la planète
21:43va disparaître.
21:44Est-ce que vous constatez,
21:45vous, en consultation,
21:46ce type d'éco-anxiété ?
21:48Stéphane Amard.
21:49Oui,
21:50j'en ai déjà rencontré,
21:51en effet,
21:52on pourrait dire,
21:53mais bon,
21:54c'est quand même pas
21:55dans mon expérience,
21:56en tout cas,
21:57quotidien.
21:57Il y a quelques jeunes,
21:59en effet,
21:59qui sont dans ces logiques
22:01finalement un peu catastrophistes
22:03qui, à mon sens,
22:05traduisent à la fois
22:06un discours écologique
22:10souvent inquiétant,
22:12voire même radical.
22:14Radical,
22:15et donc anxiogène.
22:16Et puis,
22:17à la fois,
22:18à l'adolescence,
22:19n'oublions pas
22:20que c'est quand même
22:20une acmé
22:21de toutes les pulsions,
22:24y compris
22:25celles de mort,
22:27et qu'on a des ados
22:29extrêmement angoissés.
22:30Alors que ça se focalise
22:31sur l'avenir
22:32et sur la planète,
22:33bon,
22:34ça pourrait être autre chose.
22:35en effet,
22:37c'est alimenté,
22:38en l'occurrence,
22:39par un certain discours politique.
22:43Donc,
22:43ça a son importance,
22:45à mon avis.
22:45Comment vous les expliquez,
22:46vous,
22:47docteur Jacob Azerwold,
22:48ces phobies ?
22:48Il y a l'éco-anxiété,
22:49il y a la peur de l'avenir,
22:50on va trop s'être au chômage,
22:51c'est quand même assez fou.
22:53Mon cher Philippe,
22:54votre question,
22:54vous savez quoi ?
22:55Elle me rappelle
22:56les débuts du téléphone portable
22:57où on cherchait
22:58la toxicité des ondes.
23:00Je suis en train de regarder
23:00comme ça,
23:01je me suis dit,
23:01pas la peine de chercher
23:03un média à 14h,
23:04à part les ondes,
23:05le téléphone en lui-même
23:06est déjà toxique,
23:07donc pas la peine de chercher
23:07un média à 14h.
23:09Donc,
23:09je veux dire,
23:10à part l'histoire de l'écologie,
23:11comme dit mon ami Stéphane,
23:13je veux dire,
23:14il y a l'anxiété énorme aujourd'hui.
23:17Moi,
23:17j'ai par exemple,
23:18effectivement,
23:19une ado qui ne pensait,
23:20qui rêvait de pouvoir mourir
23:21à 12 ans,
23:23à 12 ans,
23:24rêvait de mourir.
23:25Je vous rassure,
23:25moi,
23:26chez moi,
23:26c'est toujours sa finale américaine,
23:28film américain,
23:29Happy End.
23:29Donc,
23:30aujourd'hui,
23:30elle est resplendissante,
23:31elle croit dans la vie,
23:32elle est magnifique.
23:33Parce qu'effectivement,
23:34je me suis appuyé,
23:35elle par exemple,
23:36un des secrets,
23:37c'était,
23:38elle est artiste,
23:39elle chante,
23:39elle joue de la guitare.
23:40Donc,
23:40je me suis appuyé sur ça
23:42pour développer chez elle
23:43ce sens de vie.
23:45Donc,
23:45effectivement,
23:46ce qu'il dit Stéphane,
23:46il y a tellement de sources
23:47d'anxiété,
23:49notamment,
23:49par exemple,
23:49j'ai un gosse en thérapie,
23:51d'ailleurs en distanciel,
23:53et lui,
23:53il avait développé
23:55une phobie scolaire
23:55énorme,
23:56énorme,
23:56et il refusait d'aller à l'école,
23:58mais notamment,
23:59la source était
24:00un couple fragile,
24:02un couple parental fragile.
24:03Vous avez un couple parental fragile,
24:05vous avez un état aujourd'hui,
24:07même les adultes aujourd'hui,
24:08il y a quelqu'un par exemple
24:09qui bosse sans cesse.
24:10Quand je lui ai posé la question,
24:11écoutez,
24:11occupez-vous de votre couple
24:12au lieu de travailler sans cesse,
24:13il me dit,
24:14docteur Azérol,
24:14soyons un petit peu honnêtes,
24:15aujourd'hui,
24:16je peux travailler,
24:17il y a du boulot,
24:18on ne sait pas de quoi il fait demain.
24:18Donc,
24:19même les adultes aujourd'hui,
24:20sur un plan économique,
24:21sur un plan politique,
24:22il y a une anxiété majeure,
24:23il n'y a pas de projection
24:24dans l'avenir.
24:25On ne sait pas,
24:26vous avez parlé du pilote dans l'avion,
24:28dans la famille,
24:28mais excusez-moi de parler...
24:29On sait vous qui en avez parlé en premier,
24:30mais ce n'est pas grave.
24:31Mais même au niveau du gouvernement,
24:34du pays,
24:34du monde,
24:35on se demande
24:36est-ce qu'il y a un pilote dans l'avion.
24:37Donc,
24:37il y a une anxiété majeure,
24:38et juste,
24:39et j'ai fini,
24:40la projection,
24:41dans mon livre par exemple,
24:42sur le couple,
24:43il y a plein plein de jeunes aujourd'hui
24:44qui ne veulent plus s'investir dans le couple,
24:46pourquoi ?
24:46Ils ont une image du couple
24:47qui est tellement lamentable.
24:49J'avais fait une conférence
24:50à l'Institut Français de Casablanca,
24:51le titre c'était
24:52« Couple,
24:53formidable ou formidable ? »
24:55Donc,
24:56oui,
24:56formidable,
24:57bien sûr.
24:58Donc,
24:58effectivement,
24:59il y a une angoisse
25:00par rapport au couple,
25:01et encore plus à faire un enfant.
25:03Quel avenir vous allez lui proposer ?
25:05Donc,
25:05effectivement,
25:06le plus important,
25:07il a dit Bruno,
25:08c'est l'éducation,
25:09mais aussi,
25:09construire un sens de vie,
25:11c'est-à-dire croire dans l'avenir,
25:12croire en soi,
25:13et croire dans la mission
25:14qui est la nôtre
25:14à chacun de nous.
25:15Bruno Pommard,
25:16tous les jeunes en difficulté
25:17que vous croisez,
25:17c'est quoi les phobies qu'ils ont ?
25:19En général,
25:19ils viennent plutôt
25:20de quartiers difficiles,
25:20c'est la phobie de l'avenir ?
25:22Oui,
25:23en même temps...
25:24Ils n'ont parfois pas vu
25:24leurs parents travailler
25:25de leur vie ?
25:26Ce n'est pas que les quartiers difficiles.
25:27Oui,
25:27il n'y a pas que les quartiers difficiles,
25:28mais moi,
25:28pour connaître particulièrement
25:30ce sujet-là,
25:30mais même dans les quartiers chics,
25:32peut-être,
25:32sûrement même,
25:33des jeunes qui ne sont pas
25:34stables dans leur tête,
25:35tout simplement parce qu'on a
25:36une société
25:36qui est totalement anxiogène.
25:38Enfin,
25:39on reparlait encore
25:39des réseaux sociaux
25:40parce qu'on est tous
25:41pour acheter là-dessus
25:42comme des malades.
25:43Mais c'est vrai que c'est
25:43une vraie question.
25:44Et c'est pour ça que
25:45des jeunes,
25:45au-delà de ne pas vouloir
25:46faire d'enfants,
25:47etc.,
25:47vous avez des jeunes
25:48qui se radicalisent.
25:49Vous avez des jeunes
25:50qui partent dans le deal.
25:51Quand on ne trouve pas,
25:52je dirais,
25:53la paix,
25:54entre guillemets,
25:54ou quelque chose
25:55à faire de positif ou autre,
25:56on va vers où
25:57la vie nous amène.
25:59Pour reprendre
26:00la vie des quartiers,
26:01de certains quartiers,
26:02malheureusement,
26:02des jeunes se radicalisent.
26:03On ne l'a vu pas
26:04dans un moment,
26:04quand il y a eu
26:10le choix des références.
26:12Si nous,
26:12c'était Zola,
26:14Victor Hugo,
26:14vous savez,
26:15au lycée,
26:16j'en sens,
26:16ça y est,
26:17je suis désolé de le nommer.
26:18Ils ont fait un test,
26:19ils ont demandé aux élèves
26:20quels sont les trois,
26:21si vous avez la possibilité
26:23de rencontrer
26:23trois personnalités françaises,
26:24lesquelles seraient ?
26:26Vous savez,
26:26qu'est-ce qu'ils ont choisi ?
26:27Les influenceuses.
26:28Ah oui,
26:28c'est bon.
26:29Vomir.
26:30Vomir.
26:31C'est simplement
26:32la société qui est telle qu'elle
26:33est telle qu'elle est.
26:34Je ne sais pas,
26:34moi,
26:34mon côté intellectuel,
26:35j'aurais rêvé de rencontrer
26:40C'est exactement ça.
26:41C'est la société actuelle.
26:43Donc,
26:43à nous de travailler,
26:44que ce soit les médecins,
26:45les professionnels,
26:47nous,
26:47acteurs associatifs à notre niveau,
26:48d'essayer de donner des règles,
26:50de poser des bases
26:51à cette jeunesse
26:52pour essayer de la faire grimper.
26:53On est dans une époque
26:55où la temporalité
26:57est assez particulière aussi.
26:58Il y a un hyperinvestissement
27:00du tout de suite et maintenant.
27:01Absolument.
27:02Avec une incapacité
27:03à supporter la frustration.
27:05C'est vrai.
27:05Et puis,
27:06une sorte de déni du passé,
27:08c'est-à-dire des racines,
27:09de l'héritage,
27:10etc.
27:10Donc,
27:11on est là
27:11avec un individu
27:13qui existe en lui-même,
27:14par lui-même,
27:15qui s'est auto-créé
27:17et qui peut même
27:18s'auto-détruire.
27:20Je ne parlerai pas
27:20de l'histoire de l'euthanasie.
27:21Donc,
27:22en effet,
27:23il y a toute une logique
27:24sociétale
27:25dans laquelle on est
27:26qui interdit finalement
27:29aux jeunes
27:30de s'inscrire
27:30dans une temporalité
27:31du passé,
27:32du présent et du futur.
27:33Et ça,
27:33ça joue beaucoup aussi,
27:34je pense.
27:34Jacob Azzarbois-le-Vorange.
27:35Alors,
27:35juste merci Stéphane,
27:36vraiment,
27:37parce que moi,
27:38depuis le départ,
27:38je voulais absolument
27:39un logo
27:40dans mon bouquin,
27:41là,
27:41donc,
27:41les parents qui aiment,
27:43qui était des racines
27:44et des ailes.
27:45Des racines,
27:46c'est-à-dire,
27:46ce dont tu parles,
27:47la histoire du passé.
27:48C'est de Carolis,
27:49ça,
27:49c'est-à-dire,
27:49c'est-à-dire,
27:49c'est-à-dire,
27:50c'est-à-dire,
27:51c'est-à-dire,
27:51c'est-à-dire,
27:51c'est-à-dire,
27:51c'est-à-dire,
27:52c'est-à-dire,
27:52c'est-à-dire,
27:53c'est-à-dire,
27:55cette histoire de s'appuyer
27:56sur un passé,
27:57mais des ailes,
27:57et finalement,
27:57c'est pas des ailes,
27:58regarde mon logo,
27:59si tu le vois,
28:00en fait,
28:00c'est des branches
28:01avec des fruits.
28:02Et en fait,
28:02des fruits,
28:03c'est quoi des fruits ?
28:04Donc,
28:04de développer
28:05la singularité
28:06de l'enfant.
28:07Et ça,
28:07c'est un travail
28:08de tous les éducateurs,
28:10c'est-à-dire,
28:10les parents,
28:11les enseignants,
28:12de donner ce sentiment,
28:13de transmettre
28:14une partie à l'enfant,
28:15mais après aussi,
28:16de l'encourager
28:17à développer sa singularité,
28:18c'est-à-dire,
28:19de donner ses propres fruits,
28:21donc,
28:21le futur.
28:22Le passé,
28:23le présent,
28:23le futur.
28:24Et ça,
28:24c'est extrêmement important,
28:26ce qu'il disait tout à l'heure
28:26pour nous,
28:27cette absence de projection
28:28dans le futur.
28:30Cette idée de vouloir,
28:31vouloir,
28:32et avoir ce plaisir
28:33du travail bien fait,
28:34donc de se projeter
28:35dans le futur
28:36afin de réaliser sa mission
28:37et de, justement,
28:38de fabriquer,
28:39de faire des fruits.
28:40C'est ce qui participe
28:41à l'intolérance
28:42et à la frustration,
28:43du coup,
28:43parce qu'on ne peut...
28:44Mais parce qu'on ne peut plus
28:45se projeter...
28:46Mais c'est-à-dire
28:46que nous ne pouvons pas
28:47se projeter.
28:48Ce qui nous aide
28:49à supporter la frustration,
28:50c'est de se dire
28:51peut-être demain.
28:52Mais si on ne voit pas demain,
28:53c'est tout de suite
28:53et maintenant.
28:54Ou rien.
28:54Absolument.
28:55Et ce qui est très important
28:57là-dessus,
28:57parce que...
28:58Vous nous parlez...
28:58C'est un intérêt
28:59à lire mon livre.
29:00D'éducation et de traitement,
29:02moi, je reviens toujours
29:03à l'école,
29:03parce qu'à l'école,
29:04c'est importante.
29:04Pour moi,
29:05c'est un noyau.
29:06Comme la famille,
29:06c'est un noyau.
29:07Quand on voit dans les écoles,
29:08par exemple,
29:08tu prends les infirmières...
29:10Scolaires.
29:11On en manque par milliers.
29:13Les infirmières scolaires,
29:14qu'est-ce qu'elles faisaient
29:14de notre temps ?
29:15Elles nous soignaient un bonbon.
29:16Maintenant,
29:16elles se sont transformées
29:17en psychologues, carrément.
29:19C'est qu'il y a un problème
29:20dans notre société.
29:20Donc, quand on n'arrive plus
29:21à répondre à ça,
29:22eh bien,
29:22on a le résultat.
29:23Bruno, pardonne-moi.
29:24Avec tout le respect
29:25que je te dois
29:25et que je dois au gouvernement,
29:28excuse-moi.
29:29Quand tu vois un footballeur
29:29qui tape sur une balle,
29:31qui gagne des millions,
29:32et tu vois l'humiliation
29:33en fait aux infirmiers,
29:34aux enseignants,
29:35aux instituteurs
29:36et aux enseignants,
29:37qu'est-ce que tu veux
29:37qu'ils aient envie ?
29:39Même si on ne travaille
29:39pas pour l'argent,
29:40il y a un minimum de respect.
29:42Il y a un minimum
29:42de considération.
29:44L'argent,
29:44c'est un salaire,
29:46c'est une reconnaissance
29:46d'un travail.
29:47Il n'y a aucune reconnaissance
29:48du travail.
29:48Qu'est-ce que tu veux
29:49qu'ils aient envie ?
29:50Les enseignants
29:52ont perdu leur passion,
29:53notamment à cause de ça.
29:54Ils n'ont plus de considération
29:55ni des parents d'élèves,
29:57ni du ministère
29:59de l'éducation nationale,
30:00ni de quoi que ce soit.
30:01C'est pour ça
30:02qu'il faut remettre
30:02ses bases.
30:03C'est peut-être utopique
30:04ce que je dis,
30:04mais c'est...
30:05Le problème,
30:06c'est que...
30:07Stéphane,
30:07tu soutiens le PSG
30:08ou quoi ?
30:09La conséquence
30:11de ce que dit Jacob,
30:13c'est que non seulement
30:14ils n'ont plus
30:14de reconnaissance,
30:15mais ils sont même
30:16en danger aujourd'hui.
30:17Absolument.
30:17C'est valable
30:18pour l'éducation aussi.
30:19Inacceptable.
30:20On se retrouve tout de suite
30:21pour la suite.
30:22On va parler du rôle
30:23des adultes
30:23pour accompagner les jeunes
30:25dans cette dernière ligne droite.
30:26Et ils sont nombreux.
30:27Les parents,
30:27l'éducation nationale,
30:28les associations.
30:29On se retrouve tout de suite
30:30sur Sud Radio.
30:32Sud Radio,
30:33les vraies voix
30:33qui font bouger la France.
30:3519h-20h,
30:36les vraies voix responsables.
30:38Retour des vraies voix responsables
30:40où on parle de la jeunesse
30:41en compagnie du docteur
30:42Jacob Azeroual,
30:43médecin psychothérapeute,
30:44auteur du livre
30:45Des parents qui aiment
30:45et pourtant des enfants
30:46qui souffrent.
30:47Publié au courrier du livre,
30:49Stéphane Amard,
30:50psychologue clinicien,
30:51docteur en psychopathologie
30:52et psychanalyse,
30:53et Bruno Pommard,
30:54ancien policier du RAID
30:55et auteur du livre
30:56QNPV,
30:57quartier non prioritaire
30:58de la politique de la ville
30:59et président de RAID Aventure,
31:01une association
31:01qui encadre des jeunes.
31:02On va parler du rôle
31:03des adultes.
31:04Vous,
31:04vous avez vu des enfants,
31:06on va dire,
31:06ou des ados,
31:08on va dire,
31:08en grande difficulté
31:09quand vous étiez policier
31:10dans les banlieues
31:11avant d'être flic d'élite
31:12au RAID.
31:12Vous en encadrez,
31:13vous parliez des jeunes
31:14qui mettaient le Capharnaum
31:16dans leur collège
31:17que vous avez recadré.
31:19Est-ce que le principal problème,
31:21il vient des jeunes
31:22ou des adultes ?
31:23Parce que c'est les adultes
31:25qui doivent quand même donner
31:26les limites,
31:26le cadre,
31:27les règles aux jeunes.
31:27On a une responsabilité,
31:28les adultes,
31:29évidemment.
31:30Je reviens toujours
31:31à la famille,
31:31évidemment,
31:32avec tous les problèmes
31:34que peuvent rencontrer les familles.
31:35On sait qu'on a
31:36800 000 familles monoparentales.
31:38Alors,
31:38pas pour autant
31:39que des mamans seules,
31:40souvent,
31:40à 90%,
31:41ont des gosses
31:43qui partent en live.
31:44Je ne dis pas ça,
31:45attention.
31:45Et inversement.
31:46Et inversement, oui.
31:47Donc,
31:47il y a encore une fois
31:48l'adulte qui est là présent
31:50et qui doit lui-même
31:52pouvoir poser des limites
31:54dans ce qu'il fait.
31:55Moi,
31:55dans l'expérience
31:56qu'on a sur le terrain,
31:57et on s'en rend compte,
31:58ce que tu disais tout à l'heure,
31:59on donne un cadre
32:01à ce qu'on fait,
32:01nous.
32:01On n'est pas des méchants flics.
32:03Non,
32:03pas du tout.
32:05On a des séjours
32:06de rupture avec les gamins,
32:07on leur donne un cadre
32:08à respecter,
32:09mais ça passe.
32:10Il y a des gamins
32:11qui sont souvent déstructurés
32:12ou qui me disent
32:13« Non,
32:14mais moi,
32:14mon père ou ma mère
32:15ne me disent pas ça.
32:16Oui,
32:16mais nous,
32:16on te le dit
32:16et ça va marcher. »
32:18Eh bien,
32:18encore une fois,
32:19quand on met un cadre,
32:20ça fonctionne.
32:21Et avec des enfants
32:21particulièrement difficiles,
32:22je dis.
32:23Ça veut bien dire
32:24que l'adulte
32:25a une responsabilité énorme.
32:27Mais Bruno,
32:27tu as dû rencontrer quand même
32:28le problème
32:29parce que,
32:29Philippe,
32:30vous avez mis en opposition
32:31l'enfant,
32:33un truc extrêmement important
32:35qui est l'image.
32:36L'image,
32:36c'est la communication.
32:38Et donc,
32:38la communication,
32:39tout est basé
32:40sur la confiance.
32:41Pourquoi est-ce qu'on buvait
32:42les paroles de nos enseignants ?
32:43Parce qu'on leur faisait confiance.
32:45Pourquoi on croit
32:45dans nos parents ?
32:46Parce qu'on leur fait confiance.
32:47Or, le problème,
32:48notamment les policiers,
32:49je dis,
32:49excusez-moi le terme,
32:50des pauvres avec tout le respect
32:51que je te dois Bruno,
32:52les pauvres parce qu'on a
32:53tellement sali leur image
32:55de manière très récurrente,
32:58sauf quand il y a eu
32:59des attentats où ils ont dit
32:59« Ah, heureusement,
33:00on les a obligés. »
33:01Ah, super, merci,
33:02heureusement.
33:03On les aime tous.
33:04On les aime tous.
33:04Moi, j'ai toujours aimé
33:05les policiers,
33:06quoi qu'il en soit,
33:07j'ai toujours salué, etc.
33:08Mais l'image,
33:09le problème,
33:09c'est que,
33:10et c'est ça la difficulté
33:11aujourd'hui,
33:12l'adulte aujourd'hui,
33:13qu'il soit policier,
33:14parent, éducateur
33:15ou tout simplement adulte,
33:16les enfants, pour eux,
33:17plus qu'avant,
33:18les adultes représentent
33:19la personne,
33:20je suis en radio,
33:21je ne peux pas dire le mot,
33:22truc qui commence par
33:23« ch »
33:23Oui.
33:24Ok ?
33:25Tout le monde a compris.
33:26Alors, il y a une chose
33:27importante, Stéphane Amart,
33:28je voulais vous poser
33:29la question.
33:29Est-ce qu'on ne confond pas
33:30tout en demandant
33:31à l'éducation nationale
33:32d'éduquer,
33:33alors que c'est le rôle
33:34des parents ?
33:35Parce que je rappelle
33:35que sous la Troisième République,
33:37à l'époque des Bussards de Moir
33:37de la République,
33:39le ministère s'appelait
33:39le ministère de l'instruction publique.
33:41C'est vrai.
33:42Oui.
33:43En même temps,
33:44tout ce qu'on raconte
33:45de notre passé
33:47atteste quand même
33:50que l'éducation nationale
33:52contribuait à notre éducation,
33:54et pas seulement,
33:55en effet,
33:55à l'enseignement.
33:56on apprenait l'autorité
33:58qui était confortée
34:00finalement par l'autorité
34:01à la maison.
34:02Aujourd'hui,
34:03les deux sont décrédibilisés.
34:05Donc, comment on peut
34:05s'en sortir ?
34:06En effet,
34:07il y a un vrai problème
34:08d'attestation,
34:10de validation
34:11de l'autorité.
34:12Comme je disais tout à l'heure,
34:13à partir du moment
34:14où on pénalise la fessée,
34:15qu'est-ce qu'on vient dire
34:16symboliquement,
34:17que les parents
34:17n'ont pas d'autorité ?
34:19C'est ce que ça dit.
34:20C'est pareil pour les policiers,
34:21c'est pareil pour toutes les figures.
34:22On les destitue.
34:23C'est ça.
34:23Il y a une destitution totale.
34:25Et donc, à partir de là,
34:26en effet,
34:27moi, ce que j'ai pu voir,
34:28c'est des parents,
34:29ce que je vois régulièrement,
34:30c'est des parents
34:31qui s'excuseraient presque
34:33de dire non.
34:34C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas
34:36accepter
34:37d'être désaimés
34:39par leur enfant
34:40en disant non
34:40et ils ne voient plus
34:42la dimension
34:43contenante
34:44et sécurisante
34:45du non.
34:47C'est parce que disait Dolto
34:48qu'il était interdire d'interdire ?
34:49Non, non, ça c'était
34:50un second de mai 60 ans.
34:51Le problème de Dolto,
34:52c'est qu'elle a été
34:53extrêmement mal
34:54interprétée
34:55par les conduites éducatives.
34:59Je ne parle même pas
35:00de l'éducation positive
35:01qui est une connerie
35:02sans nom.
35:03Dans la mesure
35:04où, en effet,
35:05il ne faudrait plus
35:06du tout
35:07sanctionner un enfant
35:09parce que le pauvre...
35:10Mais on a décléabilisé,
35:11tu l'as très bien dit,
35:12les parents,
35:13la famille,
35:13les profs,
35:14et ensuite,
35:15en cascade,
35:16qui prennent le relais
35:17souvent,
35:17c'est la PJ,
35:18les éducateurs
35:20des pauvres
35:20ont un métier
35:21qui est terrible.
35:22Moi, je travaille
35:22beaucoup avec eux.
35:23Ces gens-là
35:23sont à la rue totalement.
35:25On essaie de recruter,
35:26on n'arrive pas.
35:27Au fur et à mesure,
35:28on descend
35:28et au bout du compte,
35:29qu'est-ce qu'on retrouve ?
35:30Les flics,
35:31le tribunal
35:31et la prison.
35:32Il y a une question
35:33que j'ai eu de l'éducation.
35:33Juste pour rebondir
35:35à ce qu'a dit Philippe
35:37par rapport à le titre
35:38même d'éducation nationale.
35:40D'instruction publique après.
35:42Dans mon livre,
35:43des parents qui aiment
35:44pourtant des enfants
35:45qui souffrent.
35:46Page 214,
35:48délinquance juvénile.
35:49Il y a un passage où il dit
35:49ainsi,
35:50en plus de fournir
35:51l'enseignement scolaire
35:52et l'instruction,
35:53l'école se retrouve affublée
35:54d'une fonction supplémentaire,
35:55celle d'encadrer l'enfant
35:56et l'accompagner
35:57autant que possible.
35:58Et le souci,
35:58justement,
35:59c'est que le prof,
36:00il pourrait faire
36:01une partie de ce travail
36:02en tout cas.
36:03Mais le problème,
36:04il est qu'ils sont décrédibilisés
36:05par les parents.
36:06C'est-à-dire que les parents
36:06qui, avant,
36:08donnaient raison
36:09peut-être même un peu trop
36:10aux profs,
36:10aujourd'hui,
36:11c'est l'inverse.
36:12C'est ce qu'il disait Stéphane,
36:14ils sont tellement
36:15du côté de l'enfant
36:16qu'ils décrédibilisent
36:18le parent,
36:19au point que,
36:19d'ailleurs,
36:19il y a des agressions
36:20de professeurs
36:21qui ont osé
36:22punir ou donner
36:24vos notes
36:24à l'enfant.
36:25Malheureusement,
36:26ce n'est pas que
36:26de la part des parents,
36:27c'est ne serait-ce
36:28qu'au niveau politique.
36:30Et eux aussi,
36:33de l'éducation nationale
36:34qui laissent tomber ses profs.
36:36Les parents qui expliquent
36:37parfois aux profs
36:38qu'ils ont des gosses
36:38qui sont HPI ?
36:40Oui.
36:40Au potentiel intellectuel.
36:41Ils sont plutôt chiants.
36:42C'est HPI, d'ailleurs.
36:44Non, mais c'est vrai.
36:44C'est le truc classique.
36:46Ils sont trop intelligents,
36:47donc ils foutent le fouet
36:48parce qu'on n'arrive pas
36:48à les résoudreurs.
36:49On n'arrive pas à les fadrer.
36:50Il faut arrêter,
36:51c'est délire.
36:52Alors, juste parce que
36:53vous parlez du rôle
36:54des adultes.
36:55Alors, les adultes,
36:56et vous avez dit
36:57en off,
36:58est tout à fait vrai
37:00dans le sens que
37:01les éducateurs, c'est qui ?
37:03En premier lieu,
37:03c'est vrai, c'est les parents.
37:04Les parents,
37:05autant que faire se peut,
37:07si on peut éviter des divorces,
37:08c'est-à-dire de donner
37:09une ambiance.
37:10Je ne sais plus
37:11qui a dit
37:11atmosphère,
37:13atmosphère,
37:14atmosphère.
37:14L'atmosphère dans la maison,
37:16c'est quelque chose
37:16de fondamental.
37:17C'est une atmosphère
37:17qu'elle soit sereine.
37:19Ensuite, il y a
37:19les enseignants.
37:21Donner un peu plus d'outils
37:22et de reconnaissance
37:23aux enseignants.
37:24Ensuite, effectivement,
37:26il y a les grands-parents.
37:27Même chose,
37:27ce rôle,
37:28le rôle des grands-parents.
37:29Moi, j'ai grandi avec mes grands-parents.
37:31J'ai grandi avec mes parents,
37:32bien sûr,
37:32mais mes grands-parents,
37:33je les voyais quasiment
37:33tous les soirs.
37:34Aujourd'hui, ça a disparu.
37:36Les grands-parents,
37:37à travers leur bienveillance,
37:39leur amour,
37:40leur tendresse
37:41et leur expérience,
37:42ils vous ont transmis
37:43de l'amour
37:44qui est un moteur
37:45à deux vies extraordinaires.
37:46Ensuite, effectivement,
37:47vous avez les profs,
37:48mon institutrice
37:50quand j'étais petit
37:51ou mon prof de français
37:52qui m'a énormément marqué
37:53dans ma vie.
37:54Moi, je pense que
37:54si je n'ai pas pris de drogue,
37:55c'est grâce à mon prof de français
37:56qui, c'est trop long à expliquer,
37:58mais mon prof de français,
37:59par exemple,
37:59nous a expliqué
38:00que deux personnes
38:01montent au sommet d'une montagne,
38:03un avec un hélicoptère,
38:05un en grimpant la montagne
38:06qui a plus de plaisir
38:07à admirer le paysage,
38:09évidemment celui qui a grimpé.
38:10Donc, ça veut dire
38:10qu'on n'a pas besoin
38:11de substances
38:12ni d'artifices.
38:14Et donc,
38:14rien que ça,
38:15ça, ça a sauvé,
38:16ça nous a tous sauvés.
38:17On n'a pas eu besoin d'artifices.
38:18Et donc ça,
38:19les enseignants,
38:20les instituteurs,
38:21les oncles,
38:21les tantes,
38:22les grands-parents,
38:23un jour,
38:23comme Philippe David,
38:25quand il transmet
38:25des messages de paix,
38:27de bienveillance,
38:28des messages utiles
38:28à la radio,
38:30il fait son travail
38:30d'éducateur à la radio.
38:32Donc, Sud Radio
38:32avec Sud Radio,
38:33n'oubliez pas de bouger
38:34avec Sud Radio.
38:36Merci beaucoup.
38:37Quelle plus belle conclusion
38:39que ça a.
38:40Merci beaucoup.
38:40Il ne m'a pas laissé chanter.
38:41Merci beaucoup,
38:42docteur Jacob Azeroua,
38:44l'auteur de
38:44Des parents qui aiment
38:45pourtant des enfants
38:46qui souffrent.
38:47Accompagnez ses parents
38:48à exprimer ses talents
38:49et avoir confiance en lui.
38:50Vous serez en dédicace
38:51à la FNAC
38:52de Thiel,
38:53dimanche 27,
38:54de 11 à 17h
38:55et de Beaugrenelle
38:56de 30 avril
38:56de 15 à 18h.
38:57Merci Stéphane Amard,
38:59psychologue clinicien,
39:00docteur en psychopathologie
39:01et psychanalyse
39:02et Bruno Pommard,
39:03vraie voix,
39:04ancien policier du RAID,
39:05auteur du livre
39:05QNPV,
39:06quartier non prioritaire
39:07de la politique de la ville
39:08et président de RAID Aventure.

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