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  • il y a 6 jours
Les Vraies Voix avec Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France


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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio
00:02Félix, comme chaque été, les difficultés des urgences s'aggravent pendant les vacances.
00:06Des tensions signalées dans le Var où le plan blanc premier niveau a été déclenché à Toulon.
00:11Du côté de Rennes, il faut appeler le 15 avant de se rendre aux urgences.
00:14Une régulation déjà mise en place comme ça dans d'autres hôpitaux en France.
00:17Ici et là, on a aussi des urgences qui ferment carrément pendant quelques jours
00:21ou seulement la nuit en fonction des aléas, du manque d'effectifs
00:24quand ce n'est pas carrément des fermetures définitives.
00:26Il s'en est fallu de peu ces derniers jours à Saint-Jean-de-Luz,
00:30au-delà de la période estivale qui peut mettre les urgences en tension
00:33avec un afflux de population dans certaines zones, par exemple sur la côte,
00:37et puis les congés du personnel.
00:38Le malaise est plus profond.
00:40À part endroit pour en parler, nous sommes avec le président
00:42de l'Association des médecins urgentistes de France.
00:44Bonsoir Patrick Pelou.
00:45Eh oui, bonsoir Patrick Pelou.
00:47Bonsoir.
00:48Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
00:51Vous avez par exemple alerté récemment dans Ouest France
00:55au sujet des urgences de l'hôpital de la Côte-Fleurie à Cricbeuf dans le Calvados.
00:59Par exemple, elles seront fermées, ces urgences, demain et après-demain dans le Calvados.
01:03Là, par exemple, ce n'est pas seulement à cause de la saison estivale.
01:06Il y a un problème récurrent, plus profond, qui est aggravé par les beaux jours.
01:10Oui, il y a énormément de choses à dire.
01:16C'est-à-dire que, un, il y a la crise, comme vous rappeliez dans le chapeau de l'émission,
01:22qui est le sempiternel problème des urgences, qui ne date pas d'aujourd'hui.
01:28Mais on s'y est pris très mal pour le résoudre.
01:30C'est-à-dire qu'en fait, on a, et ça c'est tout nouveau, ça date de décembre,
01:36on a essayé de protester contre ça, mais il n'y a rien eu à faire.
01:41Ils ont décidé de passer ça, parce que comme c'est le syndicat qui était tenu par l'ancien ministre Braun
01:46et qui voulait absolument avoir le système comme au Danemark,
01:50ils ont insisté pour dire, bon ben voilà, il faut fermer les structures d'urgence
01:53et dire aux gens de les réguler, c'est-à-dire de leur dire de téléphoner.
02:00Bon, pour nous c'est un échec total, parce que d'abord, un, je pense qu'on prend les gens pour plus bêtes qu'ils ne sont,
02:07parce que je n'ai jamais vu quelqu'un aller aux urgences par plaisir ou parce qu'il n'avait rien d'autre à faire,
02:13ça, ça n'existe pas.
02:15Par nécessité, c'est une certitude, puisqu'il n'y a pas d'ailleurs où aller,
02:19et que maintenant, on est en train de saccager le système de la régulation du SAMU par des appels.
02:26Qu'est-ce que vous voulez que je réponde à quelqu'un qui vous appelle en disant,
02:29j'ai mal au ventre, je suis devant les urgences, est-ce que je peux y aller ?
02:32Non, mais vous vous rendez compte dans quel merdier on s'est foutu ?
02:35On a créé un truc et une stratégie qui est d'essayer de limiter l'accès aux soins aux urgences
02:42comme si le problème était d'empêcher les gens d'aller aux urgences,
02:47alors que le problème, c'est de prendre en charge correctement...
02:51Mais ça, Patrick Pelou, vous dites que ça a été inspiré de l'exemple danois
02:56qui sont assez bien organisés dans leur société, ça marche au Danemark ou pas ?
03:01Mais cher monsieur, le Danemark est le pays le plus riche d'Europe, ils n'ont pas de dettes.
03:06C'est un tout petit pays, ça change tout, ça change tout, la France, vous n'avez pas un pays partout
03:15au monde avec autant de géographies, de climats différents, vous avez les Dumtons,
03:21on est la plus grande surface littorale du monde quasiment.
03:24Bon ben voilà !
03:25Donc le problème, c'est un problème d'effectifs finalement, si on a le cœur du problème.
03:28Alors, oui, c'est pas ça, si vous voulez, on nous a menti, en plus, vous vous souvenez évidemment
03:34du quoi qu'il en coûte au moment du Covid, où tout le monde était des héros, etc.,
03:38où ils ont dit, ah ben c'est formidable, il faut absolument ouvrir des lits,
03:42on n'en fermera plus, quoi qu'il en coûte, la santé n'est pas une marchandise.
03:46Enfin, on a l'impression que Besancenot était au gouvernement, c'est formidable.
03:51On l'avait oublié, on l'avait oublié.
03:53Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu parler de lui.
03:55Philippe Poteau.
03:56Moi, c'est mon métier de rappeler la mémoire.
04:00Et en fait, le truc, c'est qu'ils ont fermé en 10 ans 44 000 lits supplémentaires.
04:06On est à près de 123 000 lits en quasiment 20 ans.
04:11Ils ont juste oublié une chose, c'est que la population vieillit,
04:13que les gens sont de plus en plus seuls, que les patients sont de plus en plus pathologiques,
04:18que vous avez maintenant une limitation d'égalité des soins,
04:22parce que vous avez des régions, la Côte-Fleuride dont vous parliez là,
04:25mais vous parlez aussi du Var.
04:27En fait, vous pouvez parler de toutes les régions, y compris à Paris.
04:30Par moment, on a tellement de difficultés à avoir accès aux soins
04:33que l'infarctus du myocarde, par exemple, qu'on s'est traité par la coronarographie interventionnelle,
04:39on débouche les artères du cœur, c'est formidable, c'est génial,
04:42vous avez un cœur de quelqu'un qui a 20 ans,
04:44et bien, vous avez une limitation de l'accès, parce qu'il n'y a plus d'I.
04:47Et puis, évidemment, c'est la cascade, c'est-à-dire que quand vous fermez une structure d'urgence,
04:55vous parliez de Saint-Jean-de-Luz, c'est passionnant Saint-Jean-de-Luz.
04:58Saint-Jean-de-Luz a été pris, les services d'urgence a été pris par un système privé lucratif,
05:02ça ne les intéresse plus, donc ils ont dit on ferme les urgences.
05:04Tout le monde se fout de la population de Saint-Jean-de-Luz,
05:07qui aujourd'hui a leur tillet, explose par le tourisme, et c'est formidable,
05:11mais il faut bien soigner les gens.
05:13Dans le Pays basque, on le rappelle.
05:15Pays basque. Et donc, du coup, vous fermez les urgences d'un endroit,
05:20les gens vont aller sur l'autre endroit, qui saturent,
05:23les collègues, évidemment, vous disent,
05:24mais d'habitude, on reçoit 125 patients par jour, là, on en reçoit 150,
05:30il n'y a plus de vie d'aval, les médecins ont vraiment l'impression
05:33et les personnels et les personnels d'être pris pour des andouilles,
05:37et ils s'en vont. Mais ce n'est pas le tout.
05:40Vous avez les sapeurs-pompiers qui, maintenant, ne sont pas contents aussi,
05:44parce qu'au lieu de faire 20 kilomètres pour aller dans une structure d'urgence,
05:47ils en font 40 à 60.
05:49Et les kilomètres, c'est du temps.
05:51On marche sur la tête.
05:53Oui, on marche sur la tête, on est dans un système qui est inégalitaire,
06:01on a quitté les valeurs de la République
06:04et de l'accès aux soins pour les services publics,
06:07et ce qui fait que les gens ne sont pas contents.
06:10Et puis, d'ailleurs, évidemment, ça se ressent.
06:12Vous parliez, si j'ai bien compris, des élections municipales.
06:15Les gens vont voter extra-lément.
06:16Et puis, il y a la petite phrase qui va revenir.
06:18Où vont nos impôts ? Où va notre argent ?
06:21Alors, chère amie, pas chez moi.
06:24Pas chez moi.
06:26Pas chez moi.
06:26Chez vous, je ne sais pas, mais les impôts ne viennent pas chez moi.
06:30Non, je vous rassure, moi, ils s'en vont plutôt ailleurs,
06:33de chez moi vers ailleurs, je ne sais pas où.
06:35Moi aussi, justement, il y a des milliardaires, si j'ai bien compris,
06:40qui, eux, ne payent pas d'impôts.
06:41Bon, ça, c'est un autre sujet.
06:43Voilà, c'est un autre sujet.
06:44Mais si vous voulez, pour terminer, parce que j'ai compris que c'était...
06:47Rapidement.
06:49On est en train de casser un système régalien de l'État sur la sécurité.
06:54Et si vous voulez, les professionnels font leur possible,
06:59mais le plus grand combat qu'on a maintenant,
07:02c'est la démotivation des collègues.
07:04Ils sont totalement démotivés et ils n'ont plus envie.
07:08Parce que derrière ça, quand vous refusez l'accès au service des urgences
07:11parce qu'il est fermé,
07:13ça, vous n'avez qu'à lire dans les presses loco-régionales
07:16les faits divers,
07:18et que vous avez un gamin de 17 ans qui meurt dans une voiture de crise d'asthme
07:22parce que les urgences étaient fermées,
07:24moi, je n'arrive pas.
07:27J'y arrive.
07:27Allez, des réactions rapides de nos vraies voix,
07:29Michael Sherman, quand on parle de 44 liens en moins
07:32et des pathologies qui grandissent d'une population...
07:3444 000.
07:3544 000, oui, pardon.
07:37Lits en moins et des pathologies qui grandissent d'une population qui vieillit
07:40et puis des impôts, on ne sait pas trop où ils vont.
07:42C'est vrai que ça fait quand même un constat global un peu anxiogène.
07:45Le symptôme et mon rôle d'élu local,
07:47c'est parfois de réparer la confiance ou la méfiance de mes administrés.
07:50Mais le problème, c'est qu'on n'a plus de réponse aujourd'hui.
07:52Parce que vous avez des déserts médicaux,
07:54c'est-à-dire un désert médical,
07:55c'est quand un habitant dans son territoire
07:56a mis plus de 45 minutes ou une heure pour trouver un centre d'urgence.
08:00Vous avez aujourd'hui dans des services
08:01un centre où il pourra peut-être me contredire ou affirmer ce que je dis,
08:05mais il y a un centre sur trois, des fois, dans des unités d'urgence qui ferment.
08:09Et vous avez surtout aussi l'accompagnement.
08:10Donc on parle des urgences,
08:11on pourrait aussi parler des soins palliatifs.
08:13Vous avez des déserts médicaux
08:14où il y a des départements qui n'ont pas de soins palliatifs.
08:16L'accompagnement jusqu'à la mort des patients.
08:19Et aujourd'hui, c'est que les Français
08:20qui sont confrontés à des problèmes de santé,
08:22ils le disaient très bien.
08:23C'est que quand on va aux urgences,
08:25ce n'est pas pour rien, en théorie.
08:26Après, ce qui est vrai, c'est qu'on pourrait, par exemple,
08:28réfléchir, nous, en tant que législateurs,
08:31de voir comment est-ce qu'on pourrait quand même
08:33mettre, certains pays le font notamment aux Etats-Unis,
08:36même s'il y a des excès,
08:37c'est avant d'aller aux urgences
08:38qu'il y ait notamment des SAMI ou des unités comme ça,
08:41ou avant d'aller aux urgences, on s'y rend.
08:43Mais c'est un problème.
08:43René Chiche, en écoutant Patrick Pelou,
08:46on se dit encore une fois que les professionnels
08:48de la profession ont des propositions,
08:50ont des solutions, mais qu'on ne les écoute pas.
08:53On ne les écoute pas.
08:54Ce que disait Patrick Pelou,
08:55tout comme ce que disait Mickaël Sermann,
08:56était très intéressant.
08:58Mais moi, ce qui me fait encore plus peur maintenant,
09:00c'est qu'avec les réductions budgétaires
09:02qu'on annonce un peu partout,
09:03est-ce qu'on ne va pas être encore plus
09:05dans une problématique au niveau de la santé ?
09:08D'ailleurs, est-ce que je pourrais poser une question
09:09à Patrick Pelou ?
09:10C'est trop...
09:12Non, parce que quand j'entends
09:16toutes les réductions budgétaires qu'on annonce,
09:18est-ce que le secteur de la santé
09:20ne va pas être aussi indirectement touché ?
09:22Alors, on parle de 44 000 réductions,
09:24mais moi, je suis sûr qu'on va nous...
09:26Vous n'étiez pas là,
09:27mais dans la conférence qui restera historique
09:30de François Bayrou,
09:30il y a eu un large chapitre consacré à la santé,
09:34effectivement.
09:36Et le moins qu'on puisse dire,
09:36c'est qu'on a un peu peur.
09:37En tout cas, merci Patrick Pelou,
09:39on vous a bien entendu,
09:40on espère que ça va être entendu un peu partout.
09:43Vous êtes président de l'Association
09:44des médecins urgentistes de France.
09:45Merci beaucoup, merci Félix.
09:47Avec plaisir.

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