00:00Jusqu'à 20h, RTL Soir avec Yves Calvi et Vincent Derosier.
00:05Il est 18h19, des voitures incendiées, des tir-bas larmes lourdes,
00:09une série d'attaques visiblement coordonnées ont eu lieu la nuit dernière,
00:12attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires dans toute la France.
00:16Marseille, Nîmes, Agin, Valence ou encore Nanterre,
00:1815 impacts ont notamment été relevés sur la porte d'entrée du centre pénitentiaire de Toulon
00:23et le parquet national antiterroriste a été saisi.
00:26Bonsoir Damien Tripen, merci de nous rejoindre.
00:28Vous êtes secrétaire national référent du personnel de surveillance pénitentiaire à la CGT.
00:33Est-ce que vous êtes inquiet ?
00:35Bonsoir M. Calvi.
00:36Oui, effectivement, c'est toute la corporation qui est très inquiète.
00:41C'est tous les collègues qui sont sur le terrain qui, effectivement,
00:45craignent qu'il puisse y arriver quoi que ce soit,
00:47de nouvelles agressions au sein de nos établissements ou aux abords.
00:52Comment vont moralement, j'ai envie de vous dire,
00:54les surveillants des établissements touchés par ces attaques ?
00:57Vous avez pu échanger avec eux ?
00:58Oui, alors, bien évidemment, tout le monde est inquiet.
01:03Tout le monde se pose des questions.
01:05Tout le monde craint.
01:07Mais malheureusement, j'ai envie de dire que c'est quelque chose qui perdure depuis trop longtemps.
01:13On sait pertinemment qu'on est des cibles faciles.
01:16On sait facilement trouver les établissements pénitentiaires et puis cibler les agents.
01:23Donc, maintenant, on sait que la politique a changé de braquet, j'ai envie de dire,
01:28qui est un peu plus ferme, voire beaucoup plus ferme.
01:30Et ce qui peut aussi inquiéter les narcotrafiquants qui ont des moyens et qui peuvent aussi, justement, se venger en s'en prenant au personnel.
01:41Je vais revenir, bien entendu, sur la situation des familles qu'on a commencé à évoquer avec vous.
01:46En visite au centre pénitentiaire de Toulon, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, dénonce des tentatives d'intimidation liées au narcotrafic.
01:54Vous êtes d'accord ? C'est l'analyse ? C'est la bonne analyse ?
01:57C'est une analyse. Alors, est-ce que c'est la bonne ? Est-ce qu'il y en a d'autres ?
02:02Je pense qu'on peut aussi imaginer d'autres tentations ou alors d'autres intimidations,
02:11mais pas forcément liées au narcotrafique.
02:14Mais bien évidemment, avec la politique actuelle et le drame d'Acarville qu'on a subi il y a un an,
02:24obligé d'y penser, quoi.
02:26La piste de l'ultra-gauche est aussi évoquée.
02:28On parle de représailles éventuelles face à une politique qui se durcit contre les narcotrafiquants.
02:33Quand vous entendez tout ça, ça vous inspire quel commentaire ?
02:36Et est-ce que ça fait partie des analyses qu'on doit, entre autres, retenir, selon vous ?
02:40Moi, je pense que toutes les hypothèses sont entendables.
02:46Et à mon sens, seule la justice pourra faire la lumière à ce sujet.
02:55Mais de notre côté, on ne peut pas encore imaginer telle ou telle hypothèse.
03:00Oui. Vous faites confiance aux gardes des Sceaux et au gouvernement pour répondre à ces provocations ?
03:05On n'a pas d'autre choix que de faire confiance à notre garde des Sceaux et au gouvernement.
03:10Bon, je ne vous sens pas fondamentalement rassuré non plus.
03:13Les lettres DDPF ont donc été taguées dans des immeubles où vivent les agents pénitentiaires.
03:21Avez-vous une quelconque idée de ce que cela veut dire ?
03:24Absolument pas.
03:25C'est une menace ?
03:27Mais pareil, à ce sujet, je n'ai pas d'informations complémentaires.
03:32Donc, je n'ai pas envie de m'engager dans des hypothèses incongrues.
03:36Mais j'imagine quand même que vous avez échangé avec vos confrères aujourd'hui.
03:41En tout cas, ça doit par définition soulever des inquiétudes.
03:45Ah ben, complètement. Complètement, oui.
03:47Tout à fait, oui.
03:48Je ne vais pas vous cacher que la peur, elle est aussi dans nos rangs.
03:54Mais il faut aussi écouter un peu ce qu'a dit le garde des Sceaux.
03:58Et il va falloir que la peur change de camp.
04:01Voilà.
04:02Ce n'est pas évident ?
04:04Et pour se faire, justement, pour que la peur puisse changer de camp,
04:09il va falloir aussi mettre les moyens nécessaires.
04:11Et quand on parle de moyens, je parle en moyens RH, en ressources humaines.
04:16Je parle en moyens de rémunération pour pouvoir aussi attirer un petit peu des candidats au concours.
04:24Parce que ce n'est pas une profession qui attire...
04:27Ce n'est pas une profession de vocation.
04:29Donc, pouvoir attirer...
04:32Pardonnez-moi, je vous ai interrompu. Je vous laisse terminer votre intervention.
04:36Je voulais juste vous dire que pour pouvoir attirer un petit peu les candidats,
04:41il y a le côté indemnitaire qui est très important.
04:44Et au vu des dangers et des risques que les agents prennent,
04:48il faut obligatoirement une rémunération adéquate.
04:52Et ce n'est absolument pas le cas à l'heure actuelle.
04:55Les lettres des DPF ont donc été taguées dans des immeubles, je le rappelle.
05:00Ça veut dire, dit-on d'ailleurs, on sait où vous habitez.
05:02J'imagine que c'est très inquiétant pour les familles et les agents.
05:06Enfin, l'intimidation du personnel est quelque chose qu'on connaît dans nos prisons ?
05:10Mais malheureusement, oui.
05:12Et j'ai envie de dire que c'est quotidien.
05:14Alors aujourd'hui, on en parle parce que voilà, ça fait grand bruit.
05:17Il y a eu une série d'incidents dramatiques.
05:23Heureusement, on n'a pas de blessés, mais ça aurait pu.
05:26Mais j'ai quand même des camarades, des collègues qui sont meurtris
05:30parce que voilà, c'est leurs véhicules qui ont été ciblés.
05:33C'est leurs domiciles qui ont été visés.
05:36La Porte, les collègues à Toulon qui étaient en service,
05:41voilà, ont dû subir quand même une salve de tir.
05:44Enfin, ce n'est pas quelque chose qui est anodin.
05:46Donc là, voilà, c'est médiatisé.
05:49Mais malheureusement, c'est quotidien.
05:52On ne parle pas aussi du collègue qui avait été agressé à son domicile,
05:56à Montreuil, il y a quelques mois, par des individus,
06:00parce qu'il était justement surveillant pénitentiaire.
06:03Alors, c'est un exemple, mais parmi tant d'autres.
06:06Tant d'autres.
06:07Et le problème, c'est que c'est un métier qui est méconnu,
06:12qui est méconnu par la population,
06:15qui est, j'ai envie de dire, un petit peu caché ou...
06:20Ignoré ?
06:22Ah oui, oui, clairement.
06:24En apportant bien besoin de vous.
06:27C'est indispensable.
06:29C'est indispensable.
06:30Mais malheureusement, les faits prouvent au quotidien
06:34qu'on n'est pas assez valorisés.
06:37Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir pris la parole ce soir en direct sur RTL.
06:41Damien Tripen, vous êtes secrétaire nationale, référent du personnel de surveillance pénitentiaire à la CGT.
06:4855 000, pardonnez-moi, 55 000 véhicules brûlent chaque année en France.
06:52Et les interventions des pompiers peuvent s'avérer longues et délicates
06:56quand il s'agit notamment d'un véhicule électrique.
06:58Rendez-vous juste après notre journal de 18h30 dans RTL Inside.
07:01Notre spécialiste auto, Christophe Bourou, nous emmène dans les Yvelines
07:05où les pompiers expérimentent un système visiblement unique au monde.