Guy Carlier : "Hier, Fanny Ardant m'a déçu"

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Transcript

00:00respecter les précautions d'emploi.

00:02Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:06Guy Carlier est avec nous comme tous les vendredis, c'est un immense plaisir, bonjour Guy.

00:10Bonjour Jean-Jacques, bonjour Arlette, bonjour à tous.

00:13Bon, je dois reconnaître mon cher Guy que ces derniers temps, l'actualité ne vous facilite pas la tâche

00:19et plus particulièrement cette semaine où trouver, plus particulièrement c'est un pléonasme,

00:23je ne veux pas le faire, et particulièrement cette semaine où trouver dans l'actualité de quoi rire

00:28s'apparente simplement à une Mission Impossible.

00:33Et oui, Mission Impossible, quand l'actualité est dramatique,

00:37quand il n'est plus possible de plaisanter sur le moindre sujet,

00:41s'en passer pour un irresponsable,

00:43quand la diffusion d'une photo de votre chat sur les réseaux sociaux déclenche un lâchage médiatique,

00:50quand les humoristes des autres radios ne parviennent pas non plus à faire rire les auditeurs,

00:54même avec leurs petits trucs,

00:56par exemple quand Charline Vanhoenacker ne parvient plus à faire marrer avec le Rassemblement National

01:00ou quand Laurent Girard n'arrache pas le moindre sourire avec une imitation de Léon Zitrone

01:06ou Valérie Giscard d'Estaing,

01:09quand même Guillaume Maurice ne trouve rien de drôle à dire sur le prépuce de Jean-Luc Mélenchon,

01:14autrement dit, quand tout semble perdu, on fait appel à moi ou à quelqu'un dans mon genre.

01:19Je vais vous révéler mon truc.

01:21Avec l'expérience, j'ai développé une technique imparable pour faire rire les semaines où l'actualité est plombante.

01:29Je vous donne mon truc.

01:31Je plaisante et je chambre l'invité de 8h30.

01:36Parce que, bah oui, ça marche toujours.

01:38C'est souvent un chanteur, un comédien en promo, un type qui a envie de venir là pour se décontracter,

01:43on est vendredi, le gars il vend ses places pour son concert, il va jouer le jeu du mec sympa,

01:49on rigole, on se détend.

01:51Voilà, il a envie de s'amuser.

01:53Pour vous donner un exemple, je vous jure que c'est vrai,

01:55un vendredi matin à France Inter,

01:57j'ai réussi à jouer à « Je te tiens, tu me tiens » par la barbichette avec Marek Halter.

02:02Ça, il faut le faire quand même.

02:04Donc, j'ai même dansé le slow avec Boutros Boutros-Ghali,

02:08qui était secrétaire général de l'ONU.

02:10Ça peut être n'importe où.

02:12Voyons voir qui est l'invité ce matin.

02:16Chez moi là ?

02:17Chems Edinafis ?

02:19Ah oui, d'accord.

02:20Donc, c'est le recteur de la Grande Mosquée de Paris.

02:23Oui.

02:24Comme à Waterloo, Napoléon attendait Grouchy, il a vu arriver Blücher.

02:28J'espérais Danny Boone.

02:30J'ai vu arriver le recteur de la Grande Mosquée de Paris.

02:33Vous avouerez que je n'ai pas de peau.

02:35Je n'ai jamais gagné au tiercé.

02:38Ça va être compliqué de lui proposer de tirer sur sa barbichette.

02:43Il n'en a pas.

02:44Il n'en a pas en plus ?

02:45Il n'en a pas en plus.

02:47Danser le slow ?

02:49On va oublier le recteur.

02:51Je vais plutôt vous raconter une histoire.

02:54C'était un jour où il faisait beau sur Paris,

02:56une matinée de printemps ensoleillé comme aujourd'hui.

02:58C'est vendredi, on roule doucement,

03:01en songeant au week-end délicieux qui s'annonce.

03:04Je longeais en voiture les jardins du Ranelag à Paris.

03:07Je ne sais pas si vous connaissez, c'est un très bel endroit.

03:11Il y a des nounous espagnols qui promènent les enfants,

03:14des femmes des beaux quartiers,

03:15des jeunes qui jouent au foot,

03:17des ados qui jouent au foot torse nu pour profiter du rayon de soleil.

03:23Je volais à la vie un de ces instants de bonheur

03:25quand soudain j'ai vu devant le capot de ma voiture

03:28une poussette d'enfants qui s'engageait dans un passage à piétons.

03:35J'ai pilé.

03:37Vraiment, je me suis mis debout sur le frein.

03:39J'ai réussi à piler juste à quelques centimètres de la poussette

03:43et j'ai engueulé cette femme,

03:45cette bonne espagnole.

03:47J'ai été vraiment odieux.

03:49Je lui ai dit des mots terribles.

03:51On a dû entendre mon putain de l'autre côté de la scène.

03:54Je suis descendu comme un fou de la voiture

03:56et j'ai honte à le dire.

03:58Je l'ai insulté violemment

04:00en la traitant de connasse ibérique,

04:03en lui disant qu'on ne devrait pas confier des enfants

04:05à des nurses aussi bêtes.

04:07J'ai gardé la tête baissée

04:09sous le choc humilié

04:11et tétanisé par mes cris.

04:13Je me souviens que sur le mot connasse,

04:15elle releva lentement la tête

04:18et je m'aperçus que celle que je prenais

04:20pour une nounou espagnole

04:22était en réalité Fanny Ardant.

04:24Et que cet enfant dans la poussette

04:26était la fille qu'elle avait eue

04:28avec François Truffaut

04:30qui venait de mourir un an plus tôt.

04:32Je bafouillais.

04:34Je lui ai demandé d'excuser ces mots

04:36mais je ne peux pas dire à Fanny Ardant.

04:38Je passais un quart d'heure à m'assurer

04:40que tout allait bien et je suis reparti.

04:42La personne qui m'accompagnait dans la voiture

04:44m'a dit

04:46mais si ça avait été une bonne espagnole

04:48qui promenait le bébé

04:50tu n'aurais pas regretté ces mots-là.

04:52Et c'est là qu'à bout d'arguments

04:54j'ai dit bah oui mais c'était Fanny Ardant

04:56c'est pas pareil.

04:58Je pensais à ça hier

05:00lors de l'audience

05:02de Gérard Lepardieu

05:04parce que Fanny Ardant est venue dire

05:06c'était un ami

05:08et elle a expliqué que

05:10elle n'avait jamais

05:12assisté à des gestes déplacés

05:14à des mots déplacés

05:16de la part de Gérard Lepardieu

05:18à son égard.

05:20C'est comme moi

05:22à mon passage piéton

05:24parce que c'était Fanny Ardant

05:26et finalement

05:28j'aime beaucoup cette femme

05:30j'aime beaucoup Truffaut

05:32et Gérard Lepardieu

05:34elles ont fait tous les trois un film qui s'appelle

05:36La femme d'à côté qui est sublime

05:38et pourtant hier

05:40elle m'a déçu parce que c'était

05:42c'était

05:44un problème de classe

05:46on a le droit donc

05:48de prendre

05:50glisser la main dans l'entrejambe

05:52d'une habilleuse

05:54d'une petite main du cinéma

05:56d'une fille qui essaye

05:58péniblement d'atteindre ses heures

06:00permettant du spectacle

06:02mais par contre on ne dit rien à Fanny Ardant

06:06Bien ! Qu'en pensez-vous ?

06:08Vous avez une réflexion

06:10autour de la chronique ?

06:12Non, j'ai juste une remarque sur l'avocat

06:14de Lepardieu

06:16Franchement ce qu'il a dit hier

06:18était insupportable

06:20Il fait deux fois qu'il me pose un lapin moi

06:22Déjà ça c'est pas bien

06:24de ne pas venir vous voir mais je pense

06:26la manière dont il a parlé

06:28les jeunes femmes qui sont dans ce procès

06:32et mettent en accusation Gérard Lepardieu

06:34est inadmissible

06:36Fanny Ardant a le droit de défendre son amie

06:38Gérard Lepardieu

06:40elle a le droit de venir

06:42et avec un peu de solennité ou de mise en scène

06:44l'embrasser sur les deux joues

06:46en revanche l'avocat de Gérard Lepardieu

06:48n'a pas le droit de dire qu'au fond ces jeunes femmes

06:50qu'il accuse relèvent plutôt de la psychiatrie

06:52je trouve ça consternant

06:54Bien ! Il est 8h21

06:568h21, merci

06:58vous êtes sur l'antenne de Sud Radio

07:00tout ce que vous entendez vous fait réagir j'en suis certain

07:02ont ici

07:04je le dis toujours

07:06toutes les opinions s'expriment

07:08tant que nous sommes dans la loi

07:10mais toutes les opinions s'expriment

07:12c'est Sud Radio

07:148h21

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