Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Retrouvez la chronique de Guy Carlier

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SOYEZ_LIBRES-2025-07-04##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Alors comme chaque vendredi, nous retrouvons avec un immense plaisir Guy Carlier.
00:08Pour moi ce sera la dernière fois, mais vraiment je suis très très heureux.
00:13Vous nous avez rejoints pour sourire avec l'actualité de la semaine, mon cher Guy.
00:19D'abord bonjour.
00:20Bonjour à tous.
00:21Et comme disait Beaumarchais, rions de tout avant d'être obligés d'en pleurer.
00:26Eh oui, bonjour Jean-Jacques, bonjour ma chère Arlette, bonjour à tous.
00:31Je voudrais vous parler aujourd'hui d'un vieux film en noir et blanc qui s'intitule La Fin du Jour.
00:36Dans une maison de retraite pour vieux comédiens, Michel Simon joue Cabrissade,
00:40un acteur raté qui toute sa vie n'a été qu'une éternelle doublure.
00:44Il rêvait de jouer l'aiglon.
00:45Mais l'acteur qui interprétait ce rôle n'a jamais connu le moindre genre d'absence
00:50pendant toutes les années de succès qu'a connu la pièce.
00:52Alors Cabrissade rumine sa frustration en répétant sans cesse qu'il aurait parfaitement tenu le rôle
00:58si on lui avait donné sa chance.
01:01Un jour, le directeur de la maison de retraite décide de monter une représentation de l'aiglon
01:05avec les pensionnaires pour les gens du village voisin.
01:08Mais au grand désespoir de Cabrissade, il choisit un autre acteur pour le rôle principal.
01:14Mais miracle, ce dernier ton malade et Cabrissade, au soir de sa vie, obtient enfin ce premier rôle.
01:19Toute sa vie prend un sens, il se maquille, il se costume, il s'échauffe,
01:23il répète à voix basse les premiers mots de son texte.
01:26Puis un régisseur vient le chercher, le voilà derrière le rideau, qui s'ouvre.
01:30Et il voit tous ces gens qui l'attendent, qui l'espèrent.
01:33Il est en pleine lumière et là, c'est le vide, le trou noir.
01:37Il tremble, il ouvre la bouche d'où ne sortent que quelques borg-borings.
01:41Il met des bruits de vieux, des hoquets de reflux gastriques.
01:45Le public se marre, finit par s'impatienter et lui bégaye je ne sais pas, je ne sais plus.
01:51Alors la foule le eut et il quitte la scène sous les colibets, brisés, anéantis.
01:56Si je vous ai raconté ce film, c'est que pour moi, François Bayrou, c'est Cabrissade.
02:03Il a toujours rêvé de ce premier rôle en politique et aujourd'hui, au soir de sa vie,
02:07qu'il est enfin premier ministre, il fait n'importe quoi.
02:09Un aller-retour en jet privé pour rester 27 minutes à une réunion écolo.
02:13Il veut se la péter dans un avion de chasse, on en a parlé ici.
02:16Il reste le ventre coincé devant les caméras du monde entier
02:19qui rit de ses tentatives pour se dégager.
02:22Et surtout, il raconte n'importe quoi.
02:24Il évoque sa ressemblance avec Richard Gyr, il imite la voix d'une pub télé pour un hamburger.
02:29Il raconte des anecdotes mythos du genre de celle-ci.
02:32Et l'histoire de ces selfies, c'est l'histoire de ma vie parce que
02:36quand j'étais très jeune, il y avait des jeunes filles qui venaient me voir en disant
02:44« Est-ce que je peux faire un selfie parce que je vous adore ? »
02:47Alors évidemment, tout le monde se marre en disant « Papy, tu perds tes bars. »
02:51Le gars est né en 51, donc en 66, il était collégien au lycée de Ney.
02:55Les portables n'existaient pas.
02:56On n'imagine pas les jeunes filles de l'époque arriver avec un téléphone à cadran,
03:00mettre le combiné devant le visage de Bayrou.
03:02Mais le plus important, c'est la suite et la raison de cette intervention.
03:06Car cette histoire de selfies, c'était pour expliquer que le temps passe
03:09et qu'aujourd'hui, les jeunes filles de l'époque sont devenues des grands-mères
03:13qui lui demandent des selfies en disant « Ma fille vous adore ».
03:18À quel point cet homme est englué dans son besoin de reconnaissance
03:22pour penser une seule seconde qu'une gamine puisse l'adorer ?
03:28Cabrissat, c'est François Bayrou, vous dis-je.
03:30Toute sa vie, il a attendu de jouer le rôle principal.
03:32Toute sa vie, il a vu passer devant lui des acteurs qui avaient du métier.
03:35Juppé, Raffarin, Balladur, Fillon.
03:38Puis après, on lui a préféré des seconds couteaux, des vals, des Jean-Marie Hérault,
03:41des castex, des attalés, même des bornes.
03:45Et puis un jour, pour finir, un vieil acteur comme lui, Michel Barnier.
03:50Miracle, ce dernier fait un bide en finiant des espoirs de cause
03:53par faire appel, enfin, à François Bayrou pour tenir le premier rôle.
03:57Le rideau se lève, il entre en scène, les mains tremblantes.
03:59Il dit « Bonjour » trois fois, fait tomber son texte.
04:02Confond les budgets, cherche son verre d'eau.
04:04Le renverse, il émet lui aussi des bruits de reflux gastrique,
04:07finit par perdre ses feuilles, finalement comme au théâtre.
04:09Il a un souffleur, je ne sais pas si vous avez vu hier
04:12les images de cette ministre qui lui soufflait
04:14toutes ses répliques à l'oreille.
04:16François Bayrou, c'est l'homme qui a toujours espéré,
04:18qui a toujours été prêt, qui a toujours dit
04:20« Quand viendra mon tour », mais il n'est plus fait pour ça.
04:23Il arrivait trop tard dans un monde en plein bouleversement
04:26avec ses mots d'avant, avec ses silences d'après.
04:29Il voulait être l'aiglon.
04:30Il est la fin du jour.
04:31Et bien, mais c'est vrai, non ?
04:38Ce n'est pas faux tout ce que je viens d'entendre.
04:40Qu'est-ce que vous en pensez, Arlette ?
04:43Ce n'est pas faux ?
04:44Je pense quand même, alors je vais nuancer,
04:46mais la grande ambition de François Bayrou,
04:50c'était quand même l'Élysée.
04:52Et ça, je pense qu'aujourd'hui, il a compris que c'était fini.
04:56Je pense que la douleur, elle est là.
05:00Est-ce que pour vous, il a le niveau pour être l'aiglon ?
05:02C'est-à-dire, être Premier ministre, je parle.
05:05C'est arrivé un peu tard dans sa vie, c'est très fatigant,
05:08c'est le moment le plus difficile.
05:10Il n'aurait plus à une époque de sa carrière.
05:13Il aurait été, c'est arrivé très tard.
05:14Qui peut faire beaucoup mieux que lui aujourd'hui ?
05:17Oui, c'est vrai aussi.
05:19Très sincèrement, qui ferait mieux que lui ?
05:21On peut le trouver maladroit, maladie.
05:23Il l'essaie sur les retraites, il a essayé.
05:25Moi, je trouve que c'était une bonne idée, son histoire de conclave.
05:29Il essaie de mettre les partenaires sociaux ensemble,
05:31essayer de leur insuffler une envie de trouver un accord.
05:36Mais la société est tellement figée.
05:38Je crois qu'on en parlait.
05:39Surtout que c'est le moment où il a une chance
05:42d'accomplir, en quelque sorte, ses rêves.
05:46C'est-à-dire la proportionnelle, la démocratie sociale,
05:50toutes les idées qu'il a défendues toute sa vie.
05:52Oui, mais c'est trop tard.
05:54C'est un moment
05:55où il ne peut pas le faire, de toute façon.
05:58Il est 8h22.
06:00Vous êtes sur Antenne de Sud Radio.
06:01A tout de suite.
06:01Merci.
06:02Merci.
06:03Merci.
06:04Merci.

Recommandations