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Claude Malhuret : "Je suis content si mon discours peut ouvrir les yeux à des Américains"
France Inter
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11/03/2025
Le sénateur Claude Malhuret était l'invité de France Inter mardi 11 mars, après son discours très remarqué ciblant l'administration Trump.
Retrouvez « L'invité de 7h50 » de Sonia Devillers sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
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7h49, Sonia Devillers, vous recevez le sénateur Horizon de l'Allier.
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Bonjour Claude Maluray, les Américains ne savent pas du tout où se trouve l'Allier,
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mais votre discours du 4 mars au Sénat leur arrive en boomerang, les vues se chiffrent
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en dizaines de millions sur Youtube, sur TikTok, sur X, il est repris par CNN International,
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par Brut America, par le magazine The Atlantic, le Ouf Post, etc.
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Je vous cite Claude Maluray, Washington est devenu la cour de Néron, un empereur incendiaire,
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des courtisans soumis à un bouffon sous kétamine, chargé de l'épuration de la fonction publique.
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Comment vivez-vous ce quart d'heure war-holien comme on dit ?
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Écoutez, je vis comme tout le monde, comme beaucoup de monde ici et aux Etats-Unis, je
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suis tellement choqué par ce qu'il se passe depuis un mois et demi aux Etats-Unis, par
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les décisions de Trump, par la folie de Musk, y compris sur l'aide humanitaire, tout est
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sabré.
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C'est une très mauvaise chose d'ailleurs pour les Etats-Unis autant que pour nous,
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et puis bien entendu ce qui s'est passé dans le bureau Oval, les retournements d'Alliance,
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la trahison, je pense qu'on ne peut pas utiliser un autre mot, donc je suis content que ce
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discours ait eu une audience et s'il peut ouvrir les yeux à un certain nombre d'Américains.
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D'ailleurs je crois que beaucoup n'ont pas besoin de ce discours pour ouvrir les yeux,
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je sens que le sentiment aux Etats-Unis sur le début de l'ère Trump est en train de changer.
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De vaciller, de se retourner, comment vous est venue la figure de Néron ?
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Écoutez, je ne sais pas, je ne sais pas, Trump me paraît à la fois ridicule, grotesque,
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il demande des décisions qui vont dans le sens totalement contraire à son pays, par
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conséquent, c'est mon inconscient qui a travaillé, mais ça me paraît plutôt adapté.
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Le New Yorker fait cette analyse.
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Pourquoi l'opposition américaine à Trump n'a-t-elle pas pu s'exprimer avec autant de
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force et de clarté que ce sénateur français ? Les mots, c'est le début de la résistance,
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le silence, c'est la défaite.
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Oui, moi je pense que le New Yorker a raison, et pourquoi je le pense ? Parce qu'évidemment,
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à la suite du discours, j'ai reçu énormément de messages d'Américains, c'est évidemment
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la première fois que j'en reçois, et si je fais l'analyse de ces messages, une bonne
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partie dit les Républicains, beaucoup de Républicains sont d'accord que ça ne va pas du tout, mais
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ils ont une telle trouille de Trump qu'ils ne peuvent pas le dire, il y a les midterms
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dans pas longtemps, tant que Trump sera du bon côté des sondages, mais ça ne va peut-être
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pas durer, les Républicains ne bougeront pas, et les Démocrates sont complètement
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tétanisés, sonnés par leur défaite de novembre dernier, le parti ne s'est pas réorganisé,
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et puis le discours sur l'état de l'Union qui a eu lieu il y a quelques jours, c'est
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quelque chose qu'on respecte aux États-Unis, donc les Démocrates aujourd'hui ne savent
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pas trop sur quel pied danser, sauf l'un d'entre eux qui est Bernie Sanders, qui lui ne mâche
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pas ses mots, mais malheureusement son audience et sa position en politique est assez limitée.
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Donc qui parle aujourd'hui ? La présidente du Mexique, Trudeau qui s'oppose frontalement
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à Trump, ou des gens comme moi qui viennent de l'extérieur.
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Est-ce que votre discours est un discours aux accents gaulliens ?
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Oui, bien entendu, pour une raison simple, et c'est aussi l'opposition de Merz,
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vous parliez tout à l'heure de l'opposition de Merz, qui vient de faire un virage à 180°
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de la géopolitique allemande, en disant qu'il va falloir une défense européenne,
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il va falloir une autonomie stratégique européenne, alors que depuis que De Gaulle a dit qu'il
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faut une autonomie européenne, les Allemands disent « non, non, non, le parapluie américain ».
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Et donc, dans mon discours, il y a évidemment cette partie aussi qui consiste à dire « puisqu'ils
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nous ont lâchés », et d'ailleurs c'est peut-être le seul remerciement qu'on peut
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faire à Trump, c'est de nous avoir lâchés et de nous avoir fait comprendre…
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Je vous cite Claude Maluret dans un discours récent, pas le même, « si l'Ukraine perd
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la guerre, c'est l'Europe qui la perd, par peur d'annoncer les mauvaises nouvelles,
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les gouvernements démocratiques ne préparent pas leurs opinions publiques à cette réalité.
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Lorsque j'écoute certains d'entre eux, j'ai l'impression d'entendre le toc-toc
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du parapluie de Daladier sur les pavés de Munich.
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Alors je crois, j'espère que cette phase est finie.
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Pendant longtemps, c'était quand même pas tout à fait du Daladier, on a fourni des
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armes à l'Ukraine, on a aidé l'Ukraine, on s'est pas couché complètement devant
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Poutine.
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Mais le fait de ne pas dire qu'on est en guerre, c'est ça qui me frappe le plus.
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On est en guerre, les Russes disent qu'ils sont en guerre contre nous, en guerre cyber,
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en guerre ils coupent les câbles, en guerre pour manipuler les élections en Roumanie,
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en Allemagne ou ailleurs.
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Ils disent qu'ils sont en guerre, les Chinois disent qu'ils sont en guerre, ils disent
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clairement qu'ils veulent changer l'ordre instauré par les Etats-Unis et leurs alliés
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en 1945 et qui a permis une paix globalement, une paix dans le monde et un développement
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économique fantastique.
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Ils disent qu'ils sont en guerre contre ça, ils disent qu'ils sont en guerre contre
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nous, ils font la guerre contre l'Ukraine qui est en demande à des alliés.
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Ce discours du 4 mars au Sénat, ce discours quand vous dites que les Européens sortent
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du déni, que contrairement à la propagande du Kremlin, la Russie va mal, quand vous
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dites dans l'histoire américaine, les partisans de la liberté l'ont toujours emporté,
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c'est l'appel du 4 mars ?
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Je ne suis pas en position de… De Gaulle n'était pas grand-chose dans le gouvernement
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à l'époque, mais il était quand même ministre sous secrétaire d'Etat à la guerre
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et par conséquent il y avait une légitimité.
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Puisque vous vous recommandez du général De Gaulle, est-ce que vous partagez la méfiance
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de De Gaulle à l'égard de l'Amérique ? Est-ce que vous êtes emprunt de cette culture-là ?
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Alors pour tout vous dire, pour moi ça a été un choc aussi, parce que j'adore…
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C'est pas très populaire en France d'aimer les Américains, mais moi j'ai passé…
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Je suis souvent allé aux Etats-Unis quand j'étais plus jeune et tout, j'ai découvert
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que tout était grand, tout était… Enfin j'étais pas fasciné, mais en tout cas…
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Donc cet amour de l'Amérique, est-ce qu'il vient aussi…
06:23
Et là d'un seul coup je suis l'un de ceux qui a le plus… Comment dire ? Qui a le plus
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tombé de l'armoire, parce que je ne pensais pas qu'un jour un président américain pourrait
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trahir son pays comme ça et avoir une majorité.
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Où viennent ces formules qui claquent, Claude Maluret ? Je vous cite, pendant le Covid,
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l'un de vos discours qui lui aussi a marqué les esprits.
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Contrairement à ce que prétendent depuis des mois les trafiquants de fake news, les
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résistants des boulevards, les has not been de la chanson française et les saccharophes
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de la dictature sanitaire, il faut vacciner le plus de monde possible et le plus vite
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possible.
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Qui sont vos maîtres en matière d'éloquence ?
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Alors je dirais, il y en a un qui ne va pas vous surprendre, c'est Churchill.
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Parce que je trouve que l'humour de Churchill était franchement dans le domaine politique
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ce qui se fait de mieux.
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Et il y en a un deuxième qui peut surprendre plus, d'autant plus que là encore c'est
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un américain qui n'est pas populaire en Europe et qui pour moi a été un des très
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grands présidents américains puisqu'il a gagné la guerre froide, c'est Reagan.
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Quand vous écoutez les discours de Reagan...
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C'est Ronald Reagan, votre maître en matière d'éloquence ?
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Oui, en matière obligatoirement de...
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Mais donc en fait, votre amour de l'Amérique vient du fait que vous avez été de gauche
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il y a longtemps, mais d'une gauche résolument anticommuniste.
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C'est ça cet amour de l'Amérique ? C'est cette Amérique anticommuniste qui vous a forgé ?
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Peut-être, effectivement.
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Pourquoi est-ce que j'ai quitté la gauche ?
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Parce que j'étais à Médecins Sans Frontières, j'étais président de Médecins Sans Frontières,
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j'ai travaillé longtemps dans les camps de réfugiés du sud-est asiatique ou d'autres
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pays au moment où Brejnev était en train d'envahir l'Afghanistan, l'Éthiopie, la
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fin de la guerre du Vietnam.
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Et j'ai découvert sur place, pas dans les livres, mais sur place ce qu'était la réalité
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du communisme au moment où ici on encensait la victoire à Saïgon, la victoire des communistes
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et où on refusait de voir ce qui se passait chez les Khmers Rouges.
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Moi j'étais sur le terrain avec des paysans cambodgiens qui pleuraient de douleur et qui
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avaient tout perdu et qu'on accusait d'être des bourgeois de Phnom Penh, la bourgeoisie
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Comprador, alors que la bourgeoisie Comprador elle avait été liquidée immédiatement.
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Donc oui, ma vision du monde a brusquement changé quand j'étais jeune médecin dans
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des pays, j'ai des réfugiés qui fuyaient les pays communistes.
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