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Regardez L'éco & You avec Pierre Herbulot du 18 février 2025.

Transcript

00:00L'Eco & You avec vous toute cette semaine, Pierre Herbulot, vous nous parlez ce matin d'une bonne nouvelle.

00:04Peut-être, pour notre pouvoir d'achat, je dis peut-être, c'est le retour de certaines super promos.

00:09Oui, sur les produits d'hygiène, les couches, les savants, la lessive.

00:12L'idée de cette proposition de loi déposée par le LR, Julien Dive et le macroniste Stéphane Travers,

00:18c'est de déréguler les promotions dans ce secteur.

00:20Aujourd'hui, elles sont limitées à 34%.

00:23Avec ce texte, les distributeurs pourraient aller jusqu'à moins 70, moins 80, moins 90%.

00:28Mais attendez, ce genre de promo, ça existait déjà avant ?

00:30Oui, mais un texte y a mis fin, la loi Descrosailles, de l'ancien député Renaissance du même nom.

00:35C'était il y a pratiquement un an tout pile.

00:37Son idée, qui n'était pas mauvaise, c'était de dire,

00:39on limite les promotions archi-violentes des supermarchés.

00:42En échange, les industriels des produits d'hygiène s'engagent à baisser leur prix toute l'année.

00:47Et alors, le bilan ?

00:49D'après l'Institut Circana, les prix des produits concernés n'ont baissé que de 2,1%.

00:54On a perdu des promos qui pouvaient faire gagner des dizaines d'euros.

00:58Pourquoi, à la place, quelques centimes d'économisées sur un paquet de lessive ?

01:01C'est un gros raté.

01:02L'un des arguments pour arrêter ces superpromos à l'époque, Pierre,

01:05c'était aussi de défendre les industriels et donc des emplois.

01:08C'est vrai, mais là, on n'a pas affaire à des PME qui fabriquent des savons de Marseille.

01:12On parle principalement de quatre groupes.

01:15Enkel, Unilever, Essity et Procter & Gamble.

01:19Je vous le dis tout de suite, avec ces gens-là, l'unité de mesure pour compter, c'est le milliard.

01:22Le bénéfice net de ces entreprises cumulées, c'est plus de 20 milliards d'euros.

01:26Pas le chiffre d'affaires, mais ce qui reste dans leur poche à la fin,

01:29après avoir payé les impôts, les salaires et les charges.

01:32D'ailleurs, on les retrouve, ces groupes, derrière le lobby qui poussait pour la loi d'escrozaille,

01:36l'ILEC, qui représente les plus grosses multinationales.

01:38Donc, il y a des chances que ces promos reviennent ?

01:40Oui, parce que, comme je vous le disais, la précédente loi a été inefficace et même contre-productive.

01:45Mais surtout, on a besoin que ça passe, parce qu'il ne faut pas compter sur les traditionnelles négociations commerciales

01:50pour regagner du pouvoir d'achat cette année.

01:53Elle se termine dans moins de 15 jours, le 1er mars.

01:55Ce sont ces réunions qui fixent les prix en rayon des grandes surfaces pour un an.

01:59Et ce que je retiens de mes échanges avec, à la fois, les industriels et les distributeurs,

02:03c'est qu'on ne devrait pas regagner de l'argent là-dessus.

02:05Si elle était votée, cette loi, qui nous ramènerait de bonnes affaires sur les produits d'hygiène,

02:10elle pourrait s'appliquer quand, Pierre ?

02:11Assez rapidement, parce que l'autre volet du texte concerne la prolongation de ce qu'on appelle le SRP plus 10.

02:17C'est un prix de vente minimum sur les produits d'origine agricole.

02:21Le dispositif doit s'arrêter le 15 avril, donc ce serait d'ici là.

02:24D'ailleurs, le gouvernement a engagé une procédure accélérée pour cette proposition de loi.

02:28Première étape, la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale dans quelques semaines.

02:32D'ailleurs, sur les produits alimentaires aussi, il y avait de très grosses promotions pendant longtemps.

02:37Celles-ci, pas question de les revoir.

02:38Non, et je crois que c'est pour le mieux.

02:40Elles se sont arrêtées en 2019, ces promotions.

02:42Mais quand on voit les difficultés du monde agricole,

02:45je ne crois pas que ce soit de bon goût de recommencer à brader des steaks hachés.

02:48Le combat ici, c'est de payer le juste prix et on n'y est probablement toujours pas quand on écoute les agriculteurs.

02:53Alors, si on ne le fait pas pour les produits agricoles, pourquoi pourrait-on brader des tubes de dentifrice ?

02:58Encore une fois, il faut mettre sur la balance, d'un côté, les agriculteurs qui essayent de tirer un salaire décent de leur travail.

03:04De l'autre, les grosses multinationales qui font des milliards de bénéfices.

03:08Ce n'est pas difficile de voir de quel côté ça prend.

03:10Merci beaucoup.

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