Ayant hérité d’un Ministère des Forêts en pleine stagnation administrative, institutionnelle et stratégique du fait, entre autres, de la confluence des intérêts et acteurs contradictoires sur la gestion forestière, il n’est pas difficile de reconnaître le peu d’impact qu’a jusqu’ici obtenu le Ministre Jules-Doret NGONGO, dans la structuration de ce secteur. Premier et plus retentissant échec : son incapacité de faire aboutir enfin une loi sur les forêts, attendue de tous depuis son entrée en préparation en 1997. Point central de cette inertie, l’impossibilité qui s’affiche à faire dialoguer des centres de profits qui ont appris à se faire concurrence et, souvent, la guerre. Au cœur de ce jeu à somme nulle, un Ministre épuisé, dont la crédibilité auprès des acteurs du secteur – malgré les discours de convenance – n’a eu de cesse de s’étioler. La ligne directrice de cette loi, depuis son entrée en préparation, avait pourtant été portée sur l’industrialisation de la filière. Sur la période des 7 dernières années allant de 2017 à 2024, le gouvernement a procédé à une augmentation progressive du droit de sortie des grumes, passant d’un taux de 17% à 75% aujourd’hui. Ce qui correspond, calculette en main, à une hausse globale de la taxation des exportations des grumes de l’ordre de 428% en valeur relative. D’où la fureur compréhensible des acteurs de la filière. Par ailleurs, dans les circulaires relatives à la préparation des lois de finances 2023 et 2024, le chef de l’État, Paul Biya, prescrit expressément au gouvernement « la priorisation des meubles fabriqués localement dans la commande publique », en lieu et place des meubles importés. La loi de finances 2024 instaure ainsi un droit d’accises de 25% sur les importations des ouvrages en bois, des meubles en métal utilisés dans les bureaux, les meubles en bois utilisés dans les cuisines et les meubles en matière plastique. Tout ceci vise à renchérir les importations, pour davantage orienter la commande vers les meubles en bois fabriqués localement.