Au vu de l’énorme pression exercée par les banques commerciales de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale en vue d’obtenir toujours plus de liquidité, notamment exprimée par une demande de mise à disposition totale de l’ordre de 512,2 milliards de FCFA sur les derniers mois, l’on est en droit de se demander où et à quoi sont finalement destinés lesdits fonds, quand on sait la réticence de longue date exprimée par les mêmes banques à pourvoir au financement réel des acteurs du secteur productif. Cela, en dépit de toute logique économique qui suggère que la Banque centrale et – en pied de pyramide – les banques commerciales jouent un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des politiques économiques et, partant, de la croissance. Ainsi, après un redémarrage à seulement 50 milliards de FCFA en juin 2024, ces réinjections de capitaux ont atteint 250 milliards de FCFA en août 2024. Une demande astronomique de la part de ces banques, qui continue de surpasser l'offre, sans doute parce que le gros de ces banques ont pris un appétit non-dissimulé à intervenir sur l’achat des titres publics où la demande des Etats est grande et de plus en plus concurrentielle, présentent des garanties de remboursement plus stables et plus sûres, à la différence de celles des entreprises où pullulent les défauts de paiement. Le Gouverneur de la Banque l’assure pourtant, c’est clairement à l’augmentation de la production industrielle indigène que son Etablissement doit désormais veiller. Une inflexion devrait donc être trouvée pour faire en sorte que les liquidités injectées par le BEAC atterrissent effectivement sur l’augmentation de la production et le renforcement des échanges, notamment en direction des exportations.