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Cyclone à Mayotte : Bruno Retailleau craint que le bilan “soit lourd”
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15/12/2024
Avec Saïd Omar Oili, Sénateur Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) de Mayotte
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00:00
Un bilan encore incertain, c'est presque illusoire d'ailleurs de donner le nombre de victimes retrouvées sur l'archipel de Mayotte.
00:06
On en dénombre à ce stade 11, il pourrait y en avoir beaucoup plus, les dégâts sont extrêmement importants.
00:12
Le cyclone Shido est passé hier à peu près à la même heure qu'aujourd'hui, il y a donc 24 heures sur l'archipel.
00:18
Les dégâts, il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux pour s'en rendre compte, sont absolument cataclysmiques.
00:24
Et on peut craindre le pire, on en parle avec notre invité qu'on accueille avec plaisir sur Sud Radio,
00:29
Saïd Omar Ouelli, bonjour, bienvenue sur Sud Radio.
00:33
Merci beaucoup d'avoir pris un peu de votre temps pour nous rejoindre dans le studio Sud Radio.
00:37
Vous êtes sénateur Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants, RDPI de Mayotte.
00:44
L'inquiétude est vive, vous n'êtes pas sur place, vous avez eu des nouvelles de vos proches, déjà comment ils vont ?
00:49
Ils vont bien, mais ce sont des gens traumatisés, c'est une île complètement traumatisée, les gens fatigués,
00:58
ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, parce qu'ils n'ont jamais vu ça.
01:02
Nous avons une population très jeune, donc on n'a pas de mémoire de catastrophe.
01:08
Et en plus, les gens n'y croyaient pas, ce qui fait que malheureusement,
01:14
il y a beaucoup d'adultes qui ont refusé d'aller dans les centres d'hébergement d'urgence.
01:19
Et je me rappelle, lorsque je regardais la télé, lorsqu'on avait encore l'électricité,
01:26
et je regardais la télévision à Mayotte, à 20h, avant que le cyclone arrive le lendemain,
01:35
à 20h, on avait dans ma commune à peu près 300 personnes qui se sont rendues dans le centre d'hébergement,
01:45
et dans les 300 personnes, il y avait 200 enfants.
01:49
200 enfants ?
01:50
C'est-à-dire que les adultes ne se sont pas déplacés.
01:53
Ils sont restés chez eux ?
01:55
Ils sont restés chez eux, parce qu'il faut bien comprendre, il faut bien connaître Mayotte, c'est une île très jeune.
02:02
C'est une île où on a une immigration clandestine très importante.
02:06
Oui, c'est difficile de connaître d'ailleurs l'étendue exacte de la population.
02:10
Tout à fait. Et donc les gens, quand ils viennent, ils sont dans leur bidonville, ils s'entassent.
02:16
On ne sait pas combien ils sont, mais on sait qu'ils sont très nombreux.
02:20
Et donc, lorsqu'on a passé le message que les gens doivent aller s'abriter, qu'est-ce qu'ils se sont dit ?
02:26
Ils se sont dit que c'était un piège.
02:28
Ils pensaient qu'ils allaient être arrêtés et reconduits, pourquoi pas au comore, vous pensez ?
02:33
Exactement.
02:34
C'est pour ça que vous redoutez un bilan encore plus lourd.
02:35
Alors, je le disais, les images sont épouvantables.
02:37
On voit des maisons en dur dont le toit a été arraché.
02:40
C'est le cas de la vôtre d'ailleurs, je crois ?
02:41
Bien sûr. Moi, je n'ai plus de toit, je n'ai plus rien.
02:45
Les meubles sont partis, tout est parti.
02:48
Mais au moins, mes enfants et mes petits-enfants sont en vie.
02:53
Mais moi-même, je suis traumatisé.
02:56
Je suis traumatisé parce que lorsqu'il y a eu les rafales de vent et que je les avais encore au téléphone,
03:02
et qu'ils m'appelaient « Papy, on a peur », et qu'ils me montraient les images où ça soufflait à peu près à 250 km heure,
03:11
et que tu entendais ces cris et puis après, plus rien.
03:14
Là, je vous parle, mais j'ai vraiment le cœur brisé parce que ce sont des enfants traumatisés.
03:22
Ce matin, ma petite-fille me dit « Papy, est-ce que je peux me ramener un hamburger ? »
03:27
Mais tout est fermé, il n'y a plus rien.
03:30
La grande me dit « Papy, comment on va faire pour aller à l'école parce qu'on a tout perdu ? »
03:35
On a perdu nos cahiers, on a perdu nos livres, on a tout perdu.
03:39
Qu'est-ce qu'on fait ? On n'a même plus d'habits.
03:41
Qu'est-ce qu'on va faire ?
03:43
Et ça, je parle de moi.
03:46
Pourtant, j'avais une maison en dur.
03:48
Mais imaginons ce qui s'est passé dans les bidonvilles.
03:52
Comment vos enfants ont fait pour s'en sortir, et vos petits-enfants pardon,
03:56
si le toit a été emporté, si tout a été emporté,
03:59
qu'est-ce qui fait qu'ils n'ont pas été emportés par ces rafales qui s'apparentent en fait à des tornades ?
04:03
Lorsque j'étais au téléphone avec eux, je leur dis « Ecoutez, j'ai trouvé une pièce où vous pouvez vous abriter. »
04:14
C'est ce qu'ils ont fait, donc ils sont rentrés dans la salle de bain,
04:17
ils se sont mis les uns contre les autres,
04:21
le toit est parti, ils sont restés là mouillés pendant plus d'une heure,
04:27
sous la pluie, sous le vent,
04:30
et que si ça avait duré un peu plus, je ne sais pas si j'ai résolu, j'en parle.
04:35
Et donc imaginons ceux qui sont dans les bidonvilles,
04:38
où sans beaucoup de vent, leur maison est partie,
04:41
parce que c'est des maisons en tol, il n'y a pas de sous-bassement,
04:44
il n'y a pas de mur de soutènement, il n'y a rien.
04:47
Donc eux, ils sont partis avant.
04:49
Ils sont partis, oui, effectivement.
04:51
Il y a eu des dégâts absolument considérables,
04:54
des milliers de membres des forces de l'ordre et de secouristes affluent vers l'archipel.
04:58
Est-ce que la nation est au rendez-vous de la détresse de Mayotte ?
05:02
De toutes les façons, il faudrait que la nation prenne conscience
05:06
que ce que nous avons vécu, c'est Irma multiplié par 2, 3, 4.
05:12
Un cyclone tout simplement, ce qu'on n'a pas dans l'Hexagone en général.
05:16
Sauf que la différence entre Saint-Barthélemy et Mayotte,
05:20
c'est que Saint-Barthélemy c'est 60 000 habitants,
05:24
à Mayotte c'est 400 000 habitants, pauvres.
05:27
Parce que nous avons l'île la plus pauvre de la nation,
05:30
77% des gens vivent sous le seuil de pauvreté,
05:33
et ce sont les 77% de cette population qui sont les plus vulnérables.
05:38
Et c'est eux qu'il faut peut-être faire vite,
05:42
et qu'il va falloir franchement qu'il y ait une cellule dédiée pour Mayotte,
05:48
pour la reconstruction, qu'il y ait des gens identifiés
05:51
pour qu'on puisse reconstruire très vite.
05:54
Et donc moi je demande sincèrement à se commettre rapidement un fonds d'urgence
06:00
pour pouvoir aider cette population,
06:02
parce que la plupart des maisons justement n'ont pas d'assurance.
06:06
Comment on va indemniser ces gens-là ?
06:08
Comment on va les aider si les dispositifs légaux n'existent pas ?
06:16
C'est-à-dire qu'il faut franchement réfléchir, parce que nous sommes une île.
06:21
Et vous êtes un archipel qui déjà avait d'énormes difficultés par ailleurs,
06:25
ce qui fait que ça n'arrange rien.
06:27
Vous le disiez, les jeunes n'ont jamais connu ça,
06:30
mais en fait vous-même vous n'avez pas connu ça, avec cette violence-là.
06:34
C'est le pire cyclone en termes de puissance dévastatrice depuis 1934, il y a 90 ans.
06:41
D'abord il y avait dix fois moins d'habitants à Mayotte à l'époque,
06:43
et ensuite on n'avait pas forcément les mêmes réflexes.
06:47
Vous aviez vous-même travaillé sur les procédures,
06:49
notamment les méthodes de secours, les méthodes de sécurité, les précautions à prendre.
06:54
Est-ce que vous étiez prêt ? Est-ce que les secouristes étaient prêts ?
06:57
Est-ce que les Mahorais étaient prêts ou l'État était prêt à ça ?
07:00
Vous-même vous avez été dépassé par ce qui s'est produit ?
07:03
Bien sûr, personne n'était prêt.
07:05
On n'aurait jamais imaginé que ce genre de catastrophe,
07:08
et qu'on ait des vents de telle violence.
07:11
Je pense que dans tous les cyclones qu'on a vus un peu partout,
07:15
le cyclone qu'on vient d'avoir, c'est le plus violent.
07:19
Parce que 250 kilomètres, c'est très rare.
07:22
On a des rafales qui avoisinent les 100, 150,
07:26
mais 250, c'est du jamais vu.
07:29
Et donc personne n'était préparé.
07:33
Et c'est pourquoi moi je demande à eux uns et aux autres,
07:36
à nous surtout les politiques, qu'il faut laisser de côté nos polémiques.
07:41
L'heure est à la construction.
07:43
Au secours déjà.
07:45
Surtout au secours.
07:46
Parce que j'entends ici et là déjà des gens qui critiquent,
07:49
que tel n'a pas fait ceci, tel n'a pas fait cela.
07:52
C'est un élément imprévisible.
07:54
C'était imprévisible.
07:56
Et personne ne croyait que ce serait comme ça.
07:59
Donc l'heure est à la reconstruction.
08:01
L'heure est à la solidarité.
08:03
Non pas à la polémique.
08:05
Il y a des fonds peut-être qui vont être déployés bientôt.
08:11
Il y a des forces qui vont aller à Mayotte.
08:13
Et là je pense que l'État a pris conscience de ce qui s'est passé là-bas.
08:18
C'est une des raisons qu'hier soir il y a eu cette réunion de crise.
08:22
Et qu'on envoie du matériel.
08:24
Et que le ministre va se déplacer sur place.
08:27
Je serai avec lui.
08:29
Je pars ce soir aussi aller à Mayotte faire le bilan.
08:33
Et que je suivrai particulièrement la reconstruction de mon île.
08:38
On en a besoin.
08:39
Qu'est-ce qu'on peut faire pour aider les Mahorais aujourd'hui ?
08:41
Est-ce que vous savez si par exemple des cagnottes,
08:43
ou alors des appels aux fonds, des appels aux dons ont été lancés à ce stade ?
08:47
Pour l'instant vous savez on est tellement traumatisés.
08:50
Et qu'on n'y pense même pas à ça.
08:52
On pense d'abord à chercher si nos proches sont vivants.
08:56
On en est là pour l'instant.
08:58
Et comme les moyens matériels et humains pour faire les recherches on n'en a pas.
09:06
Donc on attend que les gens viennent.
09:07
Et puis à partir de là je pense que lorsque les esprits seront apaisés.
09:11
Et que chacun se rendra compte peut-être de ce qui s'est passé.
09:16
Mais ce qui est certain c'est que nous avons besoin d'aide.
09:19
Et peut-être même des aides psychologiques.
09:21
Des gens qui viennent voir les enfants qui ont vécu ça.
09:25
Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir.
09:27
Mais est-ce qu'ils voudront aller à l'école ?
09:29
Est-ce qu'ils voudront sortir dehors ?
09:31
Tout ça on ne sait pas pour l'instant.
09:33
Pour l'heure c'est retrouver les victimes.
09:35
Retrouver les victimes en tout cas.
09:37
On vous souhaite bon courage.
09:39
Merci beaucoup d'avoir pris la parole ce matin sur Sud Radio.
09:41
Saïd Omarouali, sénateur Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants de Mayotte.
09:46
Vous partez donc ce soir.
09:48
Vous allez trouver un hamburger pour votre petite fille ?
09:51
Je vais essayer de lui faire plaisir.
09:54
Embrassez-la quand même de la part de tout Sud Radio.
09:56
L'essentiel est que vos proches aillent bien.
09:58
Déjà ceux-là.
09:59
On suivra la situation sur place évidemment.
10:01
Tout au long de cette matinale le bilan malheureusement devrait encore évoluer.
10:05
Je rappelle qu'à ce stade on n'en est qu'à 11 personnes décédées sur place.
10:09
On peut en craindre beaucoup plus.
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