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L'édito de Mathieu Bock-Côté : «Mercosur : la stratégie gagnante d'Ursula Von Der Leyen ?»
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09/12/2024
Dans son édito du 09/12/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur l'accord passé entre l'UE et les pays du Mercosur.
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Alors je reprends votre mot parce que je le crois très juste, coup de force, j'ai
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entendu depuis vendredi trahison et je pense pas que le mot trahison s'applique,
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je pense qu'on est dans un coup de force, c'est-à-dire les élites européistes se
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sont dit et incarnées par madame von der Leyen, un peu la Kaiser de l'Europe en
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quelque sorte, qu'elle s'est dit c'est l'occasion de foncer, nous avons une
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fenêtre politique et historique qui permet d'imposer à des nations affaiblies
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ce traité et plus encore de nous instituer comme véritable souveraineté
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européenne, de dire c'est nous les patrons et les nations sont désormais des
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provinces appelées à simplement enregistrer les décisions européennes.
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Alors je le rappelle, effectivement elle s'est rendue là, il y a plusieurs pays
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européens qui s'y opposent encore aujourd'hui, mais elle y va sur le mode
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c'est réglé, on en a parlé pendant longtemps, on a hésité, on a débattu,
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maintenant c'est réglé, je tranche et disons qu'elle tranche à partir de là
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qu'est ce que ça veut dire ? Il reste le travail de ratification mais qui est un
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travail d'enregistrement administratif de la décision politique de la
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commission européenne de madame von der Leyen.
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Oui parce que c'est pas très clair, c'est à dire que c'est décidé mais pas ratifié.
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Voilà, il faut que chaque nation ratifie bien que, bien que, pas exactement, parce
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que, alors on se demande souvent il faudrait pas que l'Europe devienne une
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fédération, le fédéralisme non, l'Europe oui, dans les faits l'Europe a déjà un
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mode de fonctionnement fédéral pour la ratification des traités, c'est le
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principe de la majorité qualifiée donc il faut 55% des états qui représentent
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65% de la population. Autrement dit, il y a un scénario possible
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où des nations, des états européens décident de soutenir le Mercosur, la
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France s'y oppose mais la France se fait imposer le Mercosur par une fédération
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par un rassemblement d'états qui considère que leur intérêt c'est le
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Mercosur et la France, on s'en fiche. Donc la France sur une question aussi
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fondamentale que le Mercosur et ce que ça représente pour ses
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agriculteurs notamment, a dans les faits abdiqué sa souveraineté. Elle accepte le
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scénario où on pourrait lui imposer cette décision. De ce point de vue il y a
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donc deux syndicats qui s'opposent aujourd'hui au Mercosur en France, le
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premier c'est la vaste mouvance syndicale des agriculteurs et l'autre
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syndicat c'est le gouvernement français qui à l'échelle de l'Europe n'est plus
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que le syndicat des intérêts français mais sans capacité décisionnaire sur une
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question de souveraineté aussi importante. Alors revenons-y, j'ai évoqué
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l'argument juridique c'est-à-dire effectivement il y a une composition
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juridique particulière tant d'états, tant de pourcentages de la population.
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Au final il faut comprendre ce qui se passe. Madame von der Leyen profite d'un
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scénario où l'Allemagne et aujourd'hui l'Allemagne est pour le Mercosur, ne
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l'oublions pas, mais il y a une décomposition du gouvernement en
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Allemagne. En France il y a une impuissance politique qui fait penser aux derniers
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jours de la quatrième république. C'est l'occasion pour une élite nouvelle, pour
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l'élite européiste, pour l'oligarchie européiste de faire le coup de force
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donc d'imposer à des états qui résistaient néanmoins, c'est l'occasion
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d'imposer un nouveau régime, une nouvelle souveraineté. La France
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évidemment pourrait ce soir ou demain dire ça se passera pas comme ça. Soit en
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pratiquant la politique de la chaise vide à Bruxelles, soit plus largement en
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exigeant le départ de Madame von der Leyen ou encore en cessant le
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financement. Vous décidez de heurter aussi brutalement notre souveraineté, nous
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cessons immédiatement les transferts de fonds vers l'union européenne.
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27 milliards je crois. Non, c'est plus que ça je crois, mais je pense que ça ne se fera pas
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surtout. Donc la France pourrait ce soir, demain, après demain, dire cette
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confiscation de souveraineté, ce coup de force fédérale, ce coup de force en fait
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supranationale ne doit pas arriver, mais encore une fois ça impliquerait de
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m'engager donc. Madame von der Leyen impose un rapport de force,
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inversement ça impliquerait que la France accepte d'entrer en rapport de
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force avec Madame von der Leyen, ce qu'elle n'accepte pas pour l'instant.
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Je note une chose qui est très importante. On nous dit c'est un traité qui se
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négocie depuis 25 ans et c'est vrai. Ce qui nous rappelle une chose, la
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mondialisation, le mondialisme n'est pas une espèce d'effet naturel qui pousserait
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les peuples à se regrouper. Non, non, c'est un projet politique piloté sur un quart de
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siècle par une élite, une technostructure qui, quel que soit le
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gouvernement qui passe, continue de piloter ce projet d'unification dans ce
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cas-là des marchés par le travail, donc la technostructure. Quand on parle d'un
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état profond, c'est de ça dont on parle, c'est-à-dire quel que soit le
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gouvernement de passage, le Mercosur poursuivait son petit bonhomme de chemin.
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J'ajoute une chose encore une fois, non seulement le mondialisme était ici,
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c'était la condition d'accès aux élites. Si vous êtes en désaccord avec le
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Mercosur, fondamentalement vous n'êtes pas partie, vous ne faites pas partie de
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l'élite européenne, mais si vous marquez une dissidence avec cela, vous êtes
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traité comme un paria, on se permettra de vous traiter comme le dernier des
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résidus. Pourquoi le dernier des résidus d'une classe politique vaincue? Pourquoi?
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Parce que vous n'avez pas compris le génie du principe supranational, donc la
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logique mondialiste qui se déploie, qui est un projet porté, pas un complot, je
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parle pas de complot, c'est un projet politique qui a traversé les 25
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dernières années, et bien là on a décidé de le faire accoucher au forceps avec
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un coup de force et c'est ce qu'on a devant nous.
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Mais est-ce que c'est la stratégie d'Ursula von der Leyen de profiter de
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chaque crise pour accélérer la fédéralisation de l'Europe dont vous
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parliez tout à l'heure, et ne peut-on pas dire qu'elle a fait une faute en
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cherchant à forcer la signature? Alors la faute c'est une question morale, je
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pense que sur le plan moral oui, mais de son point de vue, puisque de son point de
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vue la morale supérieure c'est l'avancement toujours plus grand d'une
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Europe plus intégrée, je pense qu'elle croit avoir fait le coup de force
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nécessaire. Si le coup de force est possible... On attend le coup de force sur
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l'actualité du soir, c'est une parenthèse. Ah non mais ça c'est tout discret sur ça.
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Donc si le coup de force est possible, disent les théoriciens politiques au début du
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XXe siècle, et bien je dirais que si le coup de force est possible, madame
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von der Leyen a décidé de l'imposer. Alors il faut dire que c'est sa méthode.
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L'intégration européenne ne fonctionne plus à coup de traités qui viendraient
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marquer une nouvelle étape dans la construction de l'Europe.
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On considère que les traités sont presque un peu derrière nous. Ce qu'on a
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désormais c'est une méthode qui consiste à s'emparer de chaque crise pour
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accélérer le transfert de pouvoir des capitales nationales vers Bruxelles, vers
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la Commission européenne, vers ce politburo bruxellois incarné par madame
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von der Leyen. Donc on l'a vu avec la question migratoire, il y a eu un temps, on
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regardera ce que ça donne avec la nouvelle crise. Avec la question de la
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COVID, rappelez-vous ce discours un peu étrange, pour ne pas dire un peu débile,
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qui consistait à dire que sans l'Europe, les pays n'auraient pas eu accès aux
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vaccins. Il y a plein de pays dans le monde qui n'étaient pas dans l'Europe qui ont eu
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accès aux vaccins aussi en ces circonstances-là.
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Marc s'en désordrera. Mais il faut juste pas oublier que l'argument européen,
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quelles que soient les circonstances, ça justifie toujours plus d'Europe. Il fait
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pas assez soleil aujourd'hui, il faut plus d'Europe, il y aura plus de soleil.
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La même chose, c'est en passant avec la guerre en Ukraine, ne l'oublions pas,
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c'était vu par l'oligarchie européiste comme l'occasion d'accélérer l'intégration
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politique du continent et la création d'une forme de souveraineté stratégique
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transcendant les différences nationales. Et l'Ukraine n'est pas en Europe.
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Oui, c'est compliqué, c'est à la frontière. Et là, on a ce point central, c'est-à-dire,
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qu'est-ce qu'on voit? Eh bien, on assiste à une véritable dépossession de la
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souveraineté nationale. C'est-à-dire, comment ça fonctionne? Il y a encore des
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étonnations, on les voit, mais ils sont vidés progressivement de leur pouvoir qui est transféré
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vers la technostructure globale qui s'incarne avec la Commission européenne. Donc, croissance
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de la bureaucratie, des tribunaux, toute une série de nouveaux pouvoirs. Et qu'est-ce qu'on
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voit le résultat des choses? C'est que les peuples croient avoir maîtrisé au moins
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encore le pouvoir des traités, le pouvoir des accords internationaux. C'est pas du tout
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ce qui arrive, ils n'ont plus ce pouvoir. Mais je note qu'un pouvoir résiduel qui
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conserve encore une forme, même folklorique, on peut le réinvestir. C'est le populisme.
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Le populisme, ça consiste à dire le pouvoir abandonné qui appartenait au peuple, on va
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s'en emparer à nouveau. Et le souverainisme, ça consiste à dire que l'état-nation qu'on
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a abandonné, qu'on a laissé de côté, on peut aussi le réinvestir. Ce n'est pas sans intérêt.
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