Des députés dansant et chantant au son de succès du temps passé, sans souci avec un peuple qui a perdu des dizaines de ces membres lors d’un tragique éboulement sur les flancs du mont Mbankolo à Yaoundé, à peine un mois plus tôt ; et le carnage d’une vingtaine de morts dans les faubourgs de la ville de Manfé, aux confins de ce que l’on nomme la crise anglophone. Que non ! Plutôt, de la musique, quelques danseurs maladroits et, comme il est de tradition, beaucoup de nourriture… Et le Ministre en charge des Relations avec les Assemblée de justifier pareille hérésie Ainsi, transporter tout un gouvernement sur les tapisseries de l’Hôtel Hilton, et le mélanger avec les deux Chambres, dans une parade qui a tout l’air d’un cirque. On se retrouve pour se coltiner à des sourires de façade, des compliments maintes fois entendus, des réflexions oiseuses pendant que leurs deux Maisons concernées coulent sous les applaudissements. Toutes les deux flaquées d’incurables problèmes de gouvernance, qui achèvent de les peindre en contre-exemples parfaits pour quelque projection que l’on se donne au Cameroun de demain. Des députés appelés à danser et chanter pendant que, dehors, dans les rues de Douala, de Yaoundé comme d’ailleurs, la fureur gronde, sous un ciel de cendre, prémonitoire à un déferlement d’orages sans fin.