Médicaments anti-rhume : vers la fin de leur vente libre en pharmacie ?

Sud Radio

25/11/2024

Avec Béatrice Clairaz, porte-parole de l’USPO (Union de syndicats de pharmaciens d'officine)

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-11-25##

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00:006h40 Sud Radio, la vie en vrai c'est souvent un réflexe.

00:09Lorsqu'on a un rhume, on va en pharmacie pour acheter un médicament type Actifed Rhume,

00:13Dolirum, Umex Rhume ou encore Neurofen Rhume.

00:16Et bien ces traitements sont disponibles sans ordonnance mais ils ne sont pas sans

00:20risque.

00:21Les autorités sanitaires envisagent donc de mettre un terme à la ventre libre de ces

00:25médicaments.

00:26Ça fait réagir les pharmaciens et donc nous sommes avec vous Béatrice Clérasse, bonjour.

00:30Bonjour.

00:31Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, vous êtes porte-parole de l'USPO,

00:34l'union de syndicats de pharmaciens d'officine, alors c'est l'agence de sécurité du médicament

00:39qui alerte, qui veut en finir avec la vente libre de ces traitements anti-rhume.

00:44Elle estime que la délivrance de ces traitements sans prescription médicale n'apparaît aujourd'hui

00:48plus adaptée, ça vous fait sourire ? Comment vous réagissez à cette volonté de la part

00:52de l'agence de sécurité du médicament Béatrice Clérasse ?

00:56Ça ne nous étonne pas, puisqu'en octobre 2023, l'agence du médicament, cette même

01:02agence, avait alerté sur les risques des spécialités à base de pseudohyphédrines

01:07et émis une recommandation de ne pas utiliser ces médicaments en cas de rhume.

01:12Donc en fait, on s'attendait un petit peu à cette décision, qui est une décision

01:17au demeurant qui n'est pas en accord avec ce qui a été proposé par l'agence européenne

01:22du médicament.

01:23C'est l'Europe qui avait bloqué.

01:25L'agence de sécurité du médicament veut effectivement aller plus loin.

01:28Il ne s'agit pas d'une alerte, mais d'une volonté d'interdire en vente libre ces

01:32traitements.

01:33Ce qu'ils misent en avant, c'est les risques, les effets secondaires trop importants par

01:38rapport aux bénéfices de ces traitements anti-rhume.

01:43On entend évidemment, mais à ce moment-là, peut-être faudrait-il les supprimer complètement.

01:48L'ordonnance n'est pas un blanc-seing.

01:49Ce n'est pas parce que vous avez une prescription médicale que vous ne risquez pas d'avoir

01:53cet effet secondaire.

01:54C'est pour ça que c'est un petit peu ambigu comme décision.

01:57Et puis, surtout, ça va réduire le champ des possibles pour les pharmaciens d'officine

02:02de prendre en charge la bobologie à l'officine, puisque depuis un certain nombre d'années,

02:06on réduit le nombre de médicaments qui sont disponibles en accès libre.

02:10Mais est-ce qu'ils sont vraiment utiles, ces traitements anti-rhume ?

02:15Alors, écoutez, par expérience...

02:19Le risque d'AVC, d'infarctus, ce n'est pas rien, ce n'est pas anodin.

02:22Béatrice Lerada, est-ce qu'ils sont vraiment utiles ?

02:25Je suis d'accord avec vous en termes d'intensité.

02:27En revanche, en termes de fréquence, ce sont des événements rares et qui peuvent

02:32arriver chez n'importe qui, effectivement, chez des patients qui n'ont pas forcément

02:36de facteur de risque.

02:37Et ce n'est donc pas le fait de prescrire ces médicaments qui vont

02:42prémunir les gens de cet effet secondaire, puisque ça peut arriver à n'importe qui.

02:46Sont-ils utiles ?

02:47Dans certains cas, oui, mais dans la plupart du temps, comme l'a rappelé la NSM,

02:52un rhume, ça se guérit avec d'autres techniques de lavage de nez, etc.

02:58Donc, oui, ils peuvent être utiles dans certains cas.

03:00Est-ce que ça justifie de les mettre sur randonnance ?

03:03C'est une vraie question.

03:04Et donc, c'est le rôle du pharmacien d'alerter, effectivement, sur ces risques

03:08d'effet secondaire ?

03:10Oui, oui, tout à fait.

03:12Il faut qu'on soit, quand on parle de conseil en officine ou d'automédication,

03:16il faut travailler sur un parcours et donc, charge aux équipes officinales de

03:20checker, de questionner, pour pouvoir ensuite dispenser en toute sécurité un

03:24conseil officinal.

03:25Et c'est là-dessus qu'on doit aussi travailler et se battre.

03:28Béatrice Clara, je me permets cette question, elle est importante pour que ça

03:31soit très clair. Est-ce que pour les pharmaciens, il y a un enjeu financier

03:35sur cette question de la vente libre de ces traitements anti-rhume ?

03:39Non, parce qu'aujourd'hui, si vous voulez, depuis pratiquement un an, on voit

03:43bien qu'il y a eu un décrochage par rapport à cette classe de médicaments.

03:48On a entendu le message de l'ANSM, nous sommes des professionnels de santé.

03:52Quand nous donnons un conseil, nous devons, et c'est ce que nous faisons,

03:55questionner le patient pour pouvoir dispenser en toute sécurité.

03:59Et donc, on voit bien que sur cette classe de médicaments, le comportement

04:03a changé. Les consommateurs, les patients ont également

04:07entendu et on leur remet un document lorsqu'ils viennent et qu'ils veulent

04:11absolument ce médicament-là en officine.

04:14Nous devons leur remettre, leur expliquer et leur remettre un document

04:18écrit qui leur explique également les risques de ce médicament.

04:22Donc, vous voyez le travail, on l'a déjà fait et il y a eu une nette

04:26décroissance des ventes de ces médicaments-là en officine depuis

04:28pratiquement plus d'un an.

04:30Béatrice Claira, je rappelle, vous êtes la porte-parole de l'USPO,

04:34l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine.

04:37Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

04:39Merci à vous.

04:40Béatrice Claira, c'est très bonne journée à vous.

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